jeudi 5 janvier 2023

« Seule la joie peut durer »


« Pour les Anciens, le but de la vie était d’accéder à la sagesse. La notion du bonheur n’a été considérée qu’au XVIIIe siècle, avec Diderot ou Kant par exemple, mais sitôt exclue du champ philosophique car jugée trop singulière, subjective : le bonheur ne peut être pensé de manière universelle. On doit à Bergson d’avoir montré qu’il est lié à notre élan vital : la joie indique que la vie en nous a gagné du terrain, remporté la victoire. Notre société consumériste propose de faux bonheurs, associés à la richesse, à la possession, au plaisir. Or ils ne suffisent pas à rendre heureux. Seule la joie peut durer. Elle suppose de ne pas désirer l’impossible, d’éviter de se lamenter, de se réjouir d’être en vie, même sous la pluie… “Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté”, considérait Alain. Être optimiste demande de l’intelligence et du courage. Que choisissons-nous d’entretenir : le manque ou le plein ? »

Éric-Emmanuel Schmitt, agrégé de philosophie, auteur de la série les Contes de la Chouette (dernier paru : l’Ours qui voulait être heureux, Hachette enfants).

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mercredi 4 janvier 2023

Méditer et connaître


— Cada vez que trato de meditar, imagino que un diablo me molesta ¿Qué puedo hacer
— Pon también ese diablo a meditar.


— Chaque fois que j'essaie de méditer, j'imagine qu'un diable m'énerve. Que puis-je faire ?
— Mettez aussi ce diable à méditer.








No busquemos delante lo que dejamos atrás. Demos todo lo que sabemos para saber todo lo que ignoramos. "Creer" es una cosa, "conocer" es otra.
Ne cherchons pas devant ce que nous laissons derrière nous. Donnons tout ce que nous savons pour savoir tout ce que nous ignorons. "Croire" est une chose, "connaître" en est une autre.


Alexandro Jodorowsky


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mardi 3 janvier 2023

Penser n'est pas jouer.

 On peut aisément voir que la plupart des gens sont constamment en train de penser.

Quand ils marchent, quand ils mangent, quand ils font l’amour, ils pensent... C’est facile à constater.

Quand on a vu cela en soi, une certaine disponibilité peut venir. Ce qui fait penser, c’est l’idée d’être une personnalité.

On a une personnalité qui existe uniquement en fonction du futur et du passé. Elle existe en relation.

Quand on abdique cette prétention à être une personnalité, il n’y a rien à penser.

Les choses se présentent d’elles-mêmes.

À ce moment-là, il n’y a pas de futur, il n’y a pas de passé.

Donc, ce qui est présence - pas présent, parce que ce présent, c’est le passé - est sensoriel.

C’est une façon d’être d’instant en instant.

Ça ne veut pas dire qu’à certains moments, si de nouveau l’image d’une personnalité apparaît, il n’y a pas à nouveau un futur et un passé, bien sûr. Mais on se rend compte de ça.

On observe, sans juger, sans vouloir changer.

Et, à un moment donné, on s’aperçoit qu’on n’a plus le dynamisme de constamment vouloir se penser.

C’est alors que la vie quitte les codifications mentales, morales de toute société classique.

La vie n’est complexe que quand on pense :

« Qu’est-ce que je vais faire tout à l’heure ? »,

« Qu’est-ce que j’ai fait hier ? »,

« Est-ce que j’ai bien fait ou non ? »,

« Est-ce que je vais bien faire ou non ? »...

Éric Baret 

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lundi 2 janvier 2023

Un présent toujours nouveau !

 
Meilleurs vœux !
Portons au mieux les fruits de notre nature sur cette terre.


Merci de votre présence en 2022. 
Vous m'avez soutenu et je vous en suis reconnaissant !
Vos commentaires sont précieux.
J'espère poursuivre le chemin en votre compagnie en 2023.


Un petit cadeau de la part de Fabrice Jordan (en cliquant sur le copyright)


Copyright Gilles Farcet & Ming Shan, toute reproduction interdite, sur n’importe quel support, sans l’accord formel de l’auteur et de Ming Shan.

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dimanche 1 janvier 2023

un petit poème sympa pour démarrer 2023...

 ESPRIT IMMONDE, EN PLEINE FORME EN 2023  ....

Nouvel an,  bonnes résolutions, bonne année, etc ... Vous avez peut être envie d'un petit poème sympa pour démarrer 2023 ? 

INTERPELLATION DE L’ESPRIT IMMONDE

« Quand le souffle esprit immonde sort de l'humanité, il erre à travers des lieux arides en quête d'un repos impossible. » Evangile selon Matthieu, traduction de Frédéric Boyer

« Jusqu'à quand aurais-je l'inquiétude en mon âme, et chaque jour la peine en mon cœur ? Jusqu'à quand durera le triomphe de mon ennemi ? » Psaume 12, traduction de André Frossard

Esprit immonde 

toi le diviseur

comme tu t’y entends 

à me tourmenter 

encore 

tu t’acharnes 

d’autant plus 

qu’il m’a été donné d’apprendre

à déjouer tes ruses 

repousser tes assauts 

alors tu uses de toute ton habileté 

toi le malin 

qui me connaît si bien 

en chacun de mes recoins 

tu attaques 

aux endroits les plus sensibles 

tu agaces 

les zones les plus douloureuses 

tu choisis ton moment 

n’interviens 

qu’aux heures les plus vulnérables 

tu prends ce serviteur par surprise

lorsque tu le sens fatigué 

Il est la proie de choix

qu'oeil fixe tu guettes 

à l’affût du lieu 

de la situation 

où tu le trouveras 

le plus à découvert 

je m’avoue encore surpris 

de la violence brute

de tes frappes 

de leur soudaineté 

quand la garde est baissée 

à midi jubilant sans bruit 

à minuit suffoquant 

dans la nuit obscure 

criant vers le Père 

qui m’a abandonné 

en ces limbes 

où tu présides 

oh je sais me reprendre 

regagner possession de moi même 

me lever encore 

avec l’aube nouvelle

et vaquer aux affaires de mon Père 

dont la présence peu à peu

me revient

oui 

je me ressaisis 

déterminé 

à ce que ton règne 

n’arrive pas

en moi 

mais tu es si habile  

tu ne renonces jamais 

d’autant moins 

que ton emprise faiblit 

à peine ai je relevé la tête

que tu lâches tes hordes 

tel ces despotes qui

lorsque leurs sujets grondent 

aux abords du palais

répliquent

par une répression sauvage

alors 

que puis je

moi chétif serviteur

sinon persister 

dans ma récusation 

de toutes tes pompes 

de toutes tes œuvres 

récusation qui

selon charité bien ordonnée 

commence en moi même

que puis-je 

sinon

pratiquer ce que je prêche 

prier mon Père dans le secret 

ne rien céder 

aux raccourcis

aux facilités faussement rassurantes

nulle autre option

que de veiller

sur mon intention 

prunelle de mes yeux 

poursuivre la Guerre Sainte 

jusqu’à l’heure du repos

implorer ta pitié ? 

te supplier d’une trêve ? 

voilà qui serait bien naïf

c’est vers le Père 

que je peux me tourner

en appeler à sa clémence 

ne pourrait il lui

considérer 

la poignée de mérites 

de ce serviteur fidèle 

le prix qu’il a déjà payé

faible est l’endurance de ce serviteur

au regard 

de ce qui est demandé 

sa carrure est chétive

malgré toutes les bénédictions 

dont il a été inondé

que gémit-il il lui le nanti

lui l’élu 

lui le choyé

et cependant …

mais qu’il soit fait selon Ta volonté !

Gilles Farcet

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samedi 31 décembre 2022

Chat lu !

 


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Nature et lumière.

 



La nature est un recueil

où la lumière transforme

tout ce qu’elle touche

en poème


Renaud Rindlisbacher

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Toute vie

est un départ

qui se réitère

d’heure en heure,

jour après jour,

saison après saison,

et rien ne peut

endiguer cette marche 

où nous allons

à la recherche

d’un horizon

ébloui de lumière

dont l’origine

se tient discret

tout au fond

de nos cœurs …


Bernard Perroy

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vendredi 30 décembre 2022

Univers qui bouge avec nous

 Tout est changement. Comme les pas hésitants de l'enfant qui apprend à marcher, le but est la recherche d'un équilibre pour découvrir le monde. A travers le yinyang, c'est un espace intérieur qui s'ouvre, peuplé d'animaux qui nous entraînent dans de multiples directions...



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jeudi 29 décembre 2022

Amener la douceur en douce


« Faire usage de la douceur, c’est s’armer du pouvoir de désarmer la violence. La plupart de mes idées, je les ai faites passer en douce. Mes combats, je les ai menés en douce. La violence, malgré ses dégâts, m’est toujours apparue faible. Elle est impulsive et désordonnée. Elle porte un défaut qui la condamne d’emblée : elle manque de conviction. De fait elle ne peut jamais gagner bien longtemps. 

La douceur, elle, réfléchit comme un organisme végétal autonome qui croît, même sans lumière. Elle est une forme supérieure d’intelligence. Elle suppose d’abord d’être complice avec soi-même : je me suis aperçue que bien souvent, une personne violente est une personne qui souffre. Une personne douce est quelqu’un qui a déjà fait la paix avec ses cataclysmes intérieurs. 

Il faut nuancer pour ne pas confondre : la douceur n’est pas la mièvrerie. Les deux ne se ressemblent ni dans la forme ni dans le fond. Quand j’évoque la douceur, je parle de l’art ingénieux de savoir glisser sur les conversations, sur les conflits et sur les malheurs. Il ne s’agit pas de dénier la vérité mais d’encaisser le réel et de le fondre dans tout ce qu’on porte de poétique en soi — un mélange de tact, de subtilité et de conscience des choses — afin d’apprecier les événements avec recul et répondre de la manière la plus efficace. 

À quoi tout cela sert-il ? À conserver ce qui rend digne tout humain : rester soi quoi qu’il arrive. L’authenticité est une grâce qu’on ne peut ni feindre ni acheter. Sans cette boussole nous prenons le risque d’égarer l’essentiel : la beauté de nos âmes. La violence n’étant rien d’autre, finalement, qu’un miroir déformant. 

La douceur, elle, est une terre sauvage et paisible. Elle exige de la souplesse mentale et de l’ouverture d’esprit ; un travail d’équilibriste que la violence ne maîtrise pas. 

La violence l’ignore mais elle est si raide, aride et arc-boutée, qu’elle est condamnée à ne jamais grandir, contrairement à la douceur qui elle seule donne naissance à l’espoir, cet acte militant unique qui ouvre tous les champs des possibles. »

Ines Leonarduzzi

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mercredi 28 décembre 2022

Lumière des 12 nuits

 En ce mois de décembre, nous célébrons Noël et la fin de l'année. Mais savez- vous que les 12 nuits qui suivent cette fête ont une particularité peu connue et qu'elles sont appelées les douze nuits saintes ?


La célébration des Nuits Saintes, ou Douze Nuits de Noël, est observée dans de nombreuses cultures. Elle peut être envisagée comme un voyage intérieur que l’on entreprend pour donner naissance à la lumière afin d’illuminer l’obscurité et comme une reconnexion au monde spirituel.

Pendant la célébration des Nuits Saintes, les fenêtres des cieux sont ouvertes et les voiles sont levés entre le Ciel et la Terre. Les nuits sont habitées et notre foyer visité par des mondes célestes. A la campagne, les paysans parlent doucement dans leurs écuries pour ne pas faire fuir ces bons esprits apportant bénédiction à leur cheptel.

Les Nuits Saintes commencent la veille de Noël, le 24 décembre, lorsque les forces de la Nature se sont retirées dans la terre et qu'un calme règne autour de nous. Nuit après nuit, jusqu'au 6 janvier, nous pouvons accompagner le ciel pour poser les semences des 12 prochains mois et pour donner naissance à un monde nouveau grâce à l’amour et au respect que nous portons à la terre et la création. 

Pour le rituel des Douze Nuits, 12 bougies sont placées en cercle et une 13ème, au centre, honore la lumière du soleil. Chaque soirée, nous méditons pour que nous puissions apporter ensemble notre lumière sur Terre pour l'année à venir. Chaque méditation est emportée dans la nuit qui suit et chaque nuit sainte correspond à un mois de l’année qui vient. Portez une attention particulière à vos rêves pendant cette période car ils peuvent devenir prophétiques.

Ulrich et Nathalie

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mardi 27 décembre 2022

Présence du silence

 


"Le bain de silence toujours nous mène au bain de lumière. On y entre comme le rayon à travers le fin branchage. Sans changer de langue mais en quittant la route pour un autre pays qui se perd de contrées encore mal tracées. Et c'est toujours le matin, les yeux nous menant plus loin que les pas, nous sommes au dedans comme nous sommes au dehors, le fil d'invisible dont est brodée la fine dentelle du visible. Grâce, grâce de tout connaître et ne rien tenir.

Ni intelligence ni sentiment, c'est l'amour qui pense, et la pensée elle-même devient un seul acte d'amour, son effusion, son émanation, son rayonnement comme un écoulement continu qui fait de la contemplation l'expression la plus pure de notre unité.

Il faut tant de silences pour rejoindre le silence. Tant d'abandon pour recueillir une poignée de présence - pas plus grosse qu'un cœur d'oiseau - incommensurable sous le front enfin lisse et tranquille."

Philippe Mac Leod - Variations sur le silence

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lundi 26 décembre 2022

Suivre l'appel

 


“Amen Amen , je vous dis, quand tu étais plus jeune, tu t’habillais et tu allais et venais ou tu voulais, mais quand tu auras vieilli, tu tendras les mains, et un autre t’habillera, et te conduit où tu ne veux pas.” … Et après avoir prononcé cela, il lui dit : accompagne moi!” 

Evangile selon Saint Jean, ”Evangiles”, nouvelle traduction de Frédéric Boyer, Gallimard

Ce moment de l’Evangile n’est pas un passage “ de Noel” et il me touche toujours autant. 

Comme toujours avec ces textes il peut être compris de tant de manières, à tant de niveaux différents, depuis le niveau littéral (allusion au futur martyre de Pierre) jusqu’à une toute autre perspective, celle de l’intériorité, l’une n’excluant d’ailleurs pas l’autre. Pierre, le disciple sur lequel le Christ s’appuie et qui pourtant connaîtra bien des résistances, doutes, « reniements » 

Accompagner le Christ, autrement dit suivre la voie a un degré d’engagement radical c’est bien abdiquer une illusion de liberté propre à «  la jeunesse » pour avec la maturité consentir de plus en plus à ne rien contrôler et à aller là ou l’égo ne veut surtout pas, à aucun prix, aller . 

Une invitation bien peu mièvre et qui n’a guère de chances d’être très populaire, quelle que soit l’époque…

Gilles Farcet

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dimanche 25 décembre 2022