Affichage des articles triés par pertinence pour la requête kelen. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête kelen. Trier par date Afficher tous les articles

samedi 26 décembre 2009

Jacqueline Kelen et la saveur de Dieu

Déjà mis en audio sur Phytospiritualité, voici la vidéo où Jacqueline Kelen nous fait partager la passion...

Une plume atypique. Un langage clair, sans concession. Jacqueline Kelen a publié une trentaine d'ouvrages. Enfant solitaire et heureuse, la lecture faisait partie de sa vie. Habitée depuis toujours par une sensation : « il me semblait que j'avais déjà mille ans, que je venais de bien plus loin que le jour de ma naissance » dit-elle.
Croyante, malgré les épreuves endurées, elle n'a jamais douté de cet amour total venant de Dieu.
Envoyer à un ami Version imprimable
Jacqueline Kelen
Jacqueline Kelen[TSR]

La saveur de Dieu

Jacqueline Kelen
Jacqueline Kelen[TSR]
Artistes, grands philosophes, grands amoureux, personnages héroïques ont été pour elle des compagnons, des exemples, ses contemporains. Les mythes la nourrissaient. Tous parlaient d'une même saveur de Dieu et convergeaient vers un sommet. Le langage des sages et des mystiques est universel dans sa diversité.

C'est dans cet extraordinaire univers que Jacqueline Kelen nous emmène de livre en livre. Elle nous permet d'entrouvrir des portes. Mettez-y le pied, vous accéderez à votre divinité.

lundi 20 avril 2015

Marie Madeleine, un modèle de Jacqueline Kelen


Jacqueline Kelen et Marie Madeleine



Si vous le pouvez, je vous conseille la rencontre suivante en Belgique.
Un accueil de grande qualité qui nous propose des dégustations inoubliables...

Rencontre avec Jacqueline Kelen les 9 et 10 mai , à l'Hôtel "Les Roses" à Libin

A travers ses nombreuses publications, Jacqueline Kelen nous trace à chaque fois un chemin de lumière, d'espérance et nous ramène sans y toucher vers l'Essentiel. Dépasser le matérialisme ambiant, nourrir son âme des délices d'une quête toute personnelle dans une grande liberté. Telle est la fenêtre que nous ouvre Jacqueline Kelen sur l'espace précieux et infini de notre âme. Chercheurs de lumière , philosophes, poètes , ou" vous" tout simplement, rejoignez-nous le temps d'un week-end pour amarrer en votre terre sainte, en votre espace sacré.

La formatrice : Jacqueline Kelen 
Jacqueline est écrivain. Elle a suivi des études supérieures de lettres classiques et été également pendant vingt ans productrice d'émissions à France Culture.Dans ses nombreux livres et au cours de ses séminaires, elle dévoile la connaissance spirituelle que transmettent les mythes et explore les richesses de la vie intérieure.

Elle a publié, entre autres : Marie Madeleine, Un amour infini (Albin Michel), L'Eternel masculin (Robert Laffont), L'Esprit de solitude (Albin Michel), Divine Blessure ( Albin Michel), Le livre des louanges (Albin Michel), Un chemin d'ambroisie ( la Table Ronde), Hadewijch d' Anvers (Albin Michel), Bréviaire du colimaçon (Desclée de Brouwer) Passage de la Fée, la légende de Mélusine (Desclée de Brouwer).

Programme : Tout ce qui en nous demande à fleurir 
Indispensable et insaisissable, la beauté nourrit l’âme et la réjouit. Elle inspire la création artistique et mène à la contemplation, tout en creusant un infini désir.

Est-elle d’ici, est-elle d’ailleurs ? Et à quelle profondeur nous entraîne-t-elle ? La rencontre s’organisera autour de trois récits : 
 - L’aventure du jeune Narcisse qui, se mirant dans une source, a la révélation d’une beauté éternelle dont il ne peut se détacher.
- Le libre biblique de Daniel qui met en scène une femme innocente et belle, Suzanne, aux prises avec la convoitise puis avec la calomnie de deux hommes qui veulent sa mort.
-Le conte de « la Belle et la Bête », écrit par Madame de Villeneuve en 1740, dans lequel la beauté intérieure du monstre se trouve voilée par les apparences avant d’être révélée par l’amour.

Nous aborderons également le lien qui se tisse entre la beauté du monde et la beauté du Divin, en évoquant divers mystiques d’Orient et d’Occident. En ce joli mois de mai, ce stage est une invitation à faire fleurir notre jardin intérieur.
Avec toute mon amitié et au plaisir de vous revoir tous les deux très bientôt,

Marie-Catherine Stine


vendredi 25 décembre 2009

Jacqueline Kelen et la pleine solitude

Pour ceux et celles qui ne l'ont pas entendu, vous pouvez maintenant la voir :

Pour l'écrivain Jacqueline Kelen, la solitude représente aussi un état de plénitude qui permet la créativité et le déploiement de la vie intérieure.

Envoyer à un ami Version imprimable
Jacqueline Kelen
Jacqueline Kelen

La solitude n'est pas l'isolement

"Il y a en chacun de vous une solitude qui est ce que vous avez de plus précieux. Une solitude inaliélable, magnifique, qui est la solitude de l'esprit." C'est sur ces mots que Jacqueline Kelen termine son ouvrage. Ecrivain couronné par les libraires, diplomée de lettres calssiques, elle consacre la plupart de ses livres et séminaires au déchiffrement des mythes de la civilisation occidentale ainsi qu'à l'étude de la voie mystique.
La solitude qui effraie tant ses contemporains parce qu'ils la confondent avec l'isolement, est un cadeau royal aux yeux de l'auteur. C'est elle qui l'a fait tenir debout, avancer, créer, souligne-t-elle dans l'entretien qu'elle a accordé pour RACINES.

vendredi 29 août 2008

Jacqueline Kelen nous parle de la souffrance.

Même si la vidéo est de piètre qualité, écoutons Jacqueline Kelen :


Afin de connaître mieux cette femme, une interview (18 min.) de Jacqueline Kelen qui a publié une trentaine d’ouvrages. Le livre de Jacqueline Kelen,"Divine Blessure", dénonce notre société qui fait croire que l’on peut, même que l’on doit guérir de tout. Non seulement, c’est un mensonge, mais en plus c’est faire fi de ce que les épreuves de la vie nous apportent (voir l'article de Nouvelles Clés). Quelle femme se cache derrière cette “guerrière de l’absolu” qui nous invite à sortir de notre petit moi en nous disant que la vie est vaste !

mercredi 5 janvier 2011

Mythes et légendes avec Jacqueline KELEN.

Voir le blog correspondant
WE du samedi 29 et dimanche 30 Janvier 2011.
Cabinet de Groupe Nation, 18, bis av Philippe Auguste – 75011 Paris - (Interphone  Cabinet de Groupe – 1er étage).
Atelier  étude des Mythes et légendes : Le Secret ou l’Invisible Trésor Avec Jacqueline KELEN.
« Il y a entre lui et nous un secret, dont on ne peut parler qu’avec les Initiés » - Hallâj
A une époque férue de communication, qui insiste sur la transparence et qui croit que tout peut être montré ou expliqué, la notion même de secret paraît suspecte et on confond volontiers celui-ci avec le mensonge, la cachotterie ou le complot.
Or le secret tient, avec le silence qui l’accompagne, une place essentielle dans la vie intérieure comme dans la vie amoureuse.
Nous l’approcherons avec délicatesse en étudiant plusieurs récits.
Jacqueline Kelen est écrivain. Elle consacre la plupart de ses livres et de ses séminaires au déchiffrement des mythes de la tradition occidentale  et à l’exploration de la vie intérieure. Parmi ses livres, on citera : Marie Madeleine, un amour infini. L’esprit de solitude. Divine blessure (Albin Michel). La puissance du cœur (la Table Ronde). L’éternel masculin (Robert Laffont).
Lieu : Cabinet de Groupe Nation – 18, bis Av Philippe Auguste 75011 Paris
Horaire : 10h- 18h – Participation : 190 € - Réservation auprès de Patricia Martin par retour mail : cabgroupe@free.fr ou par tél : 06.15.83.50.18 – 01.46.71.35.73
Le prochain atelier « Mythes et Légendes » le WE du 14 et 15 Mai – « L’appel de la Beauté » Avec Jacqueline Kelen.

lundi 23 décembre 2013

Jacqueline Kelen pour préparer la venue de Jésus

Votre dernier livre s’intitule «Parlez- moi, je vous prie, du Royaume des Cieux». Les Eglises n’en parlent-elles pas assez? 
Jacqueline Kelen: Je m’intéresse à la démarche spirituelle, au Christ et au christianisme. Si je me suis éloignée de la pratique, c’est parce que je ne me sentais pas nourrie spirituellement en allant à l’église. Mon expérience rejoint malheureusement celle de nombreux chrétiens. C’est un signe de notre temps. Je ne me rends pas au temple pour entendre parler de problèmes sociaux, politiques ou économiques, même s’ils existent. Mais pour entendre une parole transcendante, éternelle. Ce message ravalé au niveau du quotidien me paraît trahir la dimension véritable du christianisme.
Le Royaume des Cieux, qu’est-il au juste? 
En chacun de nous, une dimension dépasse la simple existence terrestre. La grande question posée par la philosophie et par la religion chrétienne porte sur une vie supérieure à celle du corps, à l’activité cérébrale et à la vie émotionnelle. C’est la vie de l’esprit. Le Royaume des Cieux en est une belle image. Celle de réalités éternelles et divines, quand nous ne serons plus dans notre corps de chair. Cette image recouvre des questions essentielles. Qu’est-ce que la vie véritable? Que veut dire être chrétien? Que veut dire aimer Dieu?

Ne convient-il pas d’adapter le message de Jésus à notre époque? 
C’est dans l’air du temps. Or la parole de l’Evangile est parfaitement claire, et de tous les temps. Pas seulement parce que Jésus utilise des paraboles, mais parce qu’il s’adresse au coeur de chacun. C’est avoir l’esprit arrogant que de vouloir adapter une parole magnifiquement limpide qui s’adresse à tous. La question serait plutôt de s’élever jusqu’au Royaume des Cieux, de se souvenir que nous sommes créés à la ressemblance de Dieu.
Vous faites le constat d’une société où les hommes ont perdu le sens de l’éternel? 
C’est un constat affligeant. La plupart des contemporains ne se rendent pas compte qu’ils sont dépouillés de leur trésor véritable. A cause de la propagande laïciste, l’obligation d’athéisme et de matérialisme est effarante. La personne est réduite à son niveau existentiel: l’égocentrisme, les possessions, la notoriété, les ambitions et après il n’y a plus rien. Nous sommes rivés sur le matériel. Le combat spirituel est d’autant plus important de la part des fidèles. La démarche spirituelle ouvre à la liberté.
Est-il possible de retrouver le sentiment du divin, quand il est perdu? 
Oui, déjà en faisant silence. Toutes les sagesses indiquent ce chemin intérieur. Nous sommes happés par les passions ordinaires. La seule façon de retrouver son axe est de se recueillir, d’aller au plus profond de soi. Là, dans le château de l’âme dont parlait Thérèse d’Avila, une présence se manifeste. Ce n’est pas un hasard si notre société vit sous le signe de l’animation permanente, des bruits de fond. La découverte de la vie spirituelle, c’est le silence. Cela demande une discipline. Nous ne sommes plus possédés par des démons, mais par des gadgets électroniques.
Comment voulez-vous réveiller en nous l’aspiration au divin? 
Je n’ai pas de baguette magique, mais j’écris et je parle. Je me sens une grande combattante sur le plan spirituel. Au nom de la liberté de Dieu et de la liberté humaine. Je n’aime pas qu’on rabaisse l’être humain à ce point. Nous avons un héritage fabuleux, culturel et spirituel en Occident, et nous le négligeons pour des bêtises. Contre ces forces du mal qui cherchent à engloutir la lumière, chacun a à combattre, là où il se trouve. Il est capital de rappeler la dimension transcendante.
Quel sens donnez-vous à la fête de Noël? 
Pour moi, Noël est la fête du recueillement et de l’émerveillement, devant un nouveau-né qui rend toutes choses possibles et qui rappelle une magnifique espérance. A Noël, la simplicité devrait être mise en avant, au vu des circonstances précaires dans lesquelles Jésus est né. L’hospitalité aussi correspond à l’esprit de Noël. Je suis surprise de voir à quel point l’accueil se limite au cercle familial. Si vous n’avez pas de famille, vous n’existez pas à Noël.
Vous parlez de «la naissance de Dieu en nous». C’est aussi cela Noël? 
Mais oui. C’est une grande tradition dans la spiritualité chrétienne qui remonte à Origène, et reprise par maître Eckhard. La naissance de Dieu en l’homme. J’aime le mystique Angelus Silesius qui dit: «Christ serait-il mille fois né à Bethléem et non en toi, tu restes perdu à tout jamais.» La crèche, le berceau, ce n’est pas simplement à l’extérieur que nous les voyons. La naissance spirituelle de Dieu dans l’âme est quelque chose d’important. Cette lumière intérieure n’est jamais éteinte.
Vous parlerez de la prière dans votre conférence. Est-elle une voie directe pour se rapprocher de Dieu?
J’en parlerai à la lumière des mystiques que je connais. Pour moi, la prière est une déclaration d’amour. Je souhaite mettre l’accent sur cette dimension de ferveur, d’élan, de gratuité aussi: «Je cours au-devant de quelqu’un que j’aime.» Je veux rappeler l’élan gratuit, ardent, amoureux d’une authentique prière. Se mettre en état de prière, c’est se mettre devant la Présence divine. Cette attitude peut se passer de mots. Il peut y avoir une oraison silencieuse. Retrouver en soi, tout au fond de son être, cette présence qui n’a jamais trahi, qui n’est jamais partie. Les mystiques ont laissé des traces magnifiques de cette démarche de pure gratuité. Ils ne prient pas alors pour demander quelque chose, ils prient parce qu’ils s’élancent avec ferveur vers Dieu.
Vous dénoncez la contamination de la religion par la psychologie et le New Age. Des pasteurs et prêtres qui jouent le rôle de thérapeutes, de conseillers conjugaux ou de travailleurs sociaux, cela ne vous va pas?
Le prêtre comme le pasteur a une haute mission. C’est vraiment extraordinaire. C’est à la fois humble et magnifique de répandre la Bonne Nouvelle et de parler au nom de Jésus. S’ils préfèrent être assistant social ou psychologue, ils ne font pas grand cas de la mission sacrée qui leur incombe, qui touche à la dimension spirituelle de l’homme. Le problème tient aussi à ce que les fidèles eux-mêmes s’adressent à leur pasteur pour leur parler de leurs problèmes de tous les jours.
La dimension spirituelle de l’homme ne prend-elle pas de nouvelles formes comme le développement personnel?
Je ne méprise pas la psychothérapie ni le développement personnel, mais ce n’est pas de l’ordre du spirituel. Cela s’applique au physique ou au psychique. Or l’esprit n’est ni le corps, ni le psychique. Il est cette dimension en chacun, indestructible et immensément libre, qui est liée au divin. L’esprit dans l’être humain, c’est la présence de Dieu au fond de l’homme. Le développement personnel, faire fructifier ses qualités, etc., ce n’est pas se relier au divin. Il y a une différence tout à fait nette entre les deux. Les contemporains veulent aller mieux, guérir de tout, ils ne veulent pas s’intéresser à quelque chose qui dépasse l’ego.
Les gens ne s’intéressent peut-être plus au Royaume des cieux…
Lorsque vous demandez pourquoi les programmes de la télévision sont devenus si vulgaires, on vous dit que c’est parce que les gens attendent cela. Or si on leur propose au contraire des programmes de qualité, ils vont s’y intéresser. Le prêtre ou le pasteur, qui a une mission spirituelle à accomplir, va parler aux fidèles de leurs problèmes à eux, pour se mettre à leur portée. Ce n’est pas le lieu. Il doit au contraire leur faire se souvenir de leur liberté, de leur grandeur possible, les rattacher au plus haut, à cette éternité. Jésus, durant son passage sur terre, ne cessait de parler du Royaume des Cieux, de la voie âpre que nous devons gravir.
source : Bonne Nouvelle

  • Jacqueline Kelen
  • UN LIVRE Jacqueline Kelen, « Parlez-moi, je vous prie, du Royaume des Cieux », Ed. François Bourin
  • UNE CONFÉRENCE jeudi 16 janvier, 19 h, église Saint-François, Lausanne, Jacqueline Kelen parlera sur le thème « Courir, courir vers le Seigneur ». La prière comme élan du coeur. Dans le cadre d’«Offices 2014», un itinéraire culturel et spirituel, www.passionregard.ch

vendredi 13 août 2010

Erotique et Erotisme avec Jacqueline Kelen



« L'érotique ne se situe pas par rapport à l'humain, à ce qui est permis ou défendu, mais par rapport au transcendant, à l'absolu. C'est une conscience très aiguë de l'inépuisable de l'amour et du corps aimant. En érotique, nulle envie de transgression, parce que nulle référence à un péché, à une faute ; il s'agit plutôt de gravir les degrés de l'insaisissable amour, de l'infaisable amour. Si l'érotisme en ses limites extrêmes, rencontre la mort, l'érotique achemine vers l'éternel. »


                                                                                     Jacqueline Kelen



Quelle distinction faites-vous entre érotisme et érotique ?

Jacqueline: L'érotisme renvoie au cérébral et à une vision réductrice et mécaniste de l'être humain. L'érotique est une vision du cœur, l'expression d'un être humain vivant en résonance avec l'univers.




Vous avez étudié la vie de nombreuses femmes. Y en a-t-il une qui assume particulièrement la fonction érotique ?
Jacqueline : Marie-Madeleine, femme de lumière, d'absolu, de don total, qui ne pouvait que rencontrer le Christ. A leur première rencontre, quand elle fait irruption dans une assemblée d'hommes très sérieux, elle se prosterne, elle le parfume, le caresse. C'est à la fois une grande déclaration d'amour et l'initiation par la femme. Ce n'est pas un hasard si Jésus se montre d'abord à elle après la résurrection. Elle est dame de connaissance et dame d'amour. Mais il y a également Schéhérazade et cette extraordinaire descente aux enfers qu'elle propose à l'homme impérieux qui doit se taire pendant mille nuits. Et à la fin de ce huis clos, l'amour émerge, l'amour dont l'homme ne connaissait justement que l'érotisme, non l'érotique. Toutes les grandes femmes des mythes me semblent être de grandes amoureuses, des Dames d'Amour, comme la Dame à la Licorne. La Reine de Saba est une autre figure extraordinaire, une belle "païenne" qui va voir un Roi Salomon au fait de sa puissance pour le conquérir. Mystère insondable dont on ne sait rien. On ne peut rien saisir, et c'est pour ce rien, ce mystère de l'autre, qu'il nous faut entreprendre le voyage. La Reine de Saba n'a laissé aucune trace, c'est pour moi le symbole même de l'amour et de l'érotique.

Lire l'interview de Jacqueline Kelen en entier

dimanche 7 mai 2017

Astrologie avec Jacqueline Kelen

Entretien avec Jacqueline Kelen, auteur d’une trentaine de livres consacrés aux grands mythes, aux figures mystiques et à la vie intérieure.

La Croix : Comment expliquer que toutes les cultures, à toutes les époques, se soient intéressées à l’astrologie ?

Jacqueline Kelen : C’est l’honneur de l’être humain d’étudier le ciel, d’essayer d’y décrypter des signes. Et on ne peut que s’émerveiller devant la curiosité et l’intelligence humaine qui ont permis, 3 000 ans av. J.-C. à Babylone, par l’observation des phases de la Lune, des éclipses et des mouvements planétaires, d’interpréter ces phénomènes. Car en Mésopotamie, tout ce qui bougeait dans le ciel était un message des dieux et, depuis leur ziggourat (tour d’observation), des astronomes-astrologues, considérés comme des hommes du sacré, devaient consigner précisément leurs observations.
Cette astronomie chaldéenne s’est répandue dans l’univers hellénistique puis gréco-romain et est devenue plus précise, avec l’établissement de lois et de cycles. Dans ce système, les planètes portent les noms des divinités du Panthéon (Vénus, Mars, Saturne…) et les douze signes du zodiaque, à dominante zoomorphique (Bélier, Scorpion, Poissons…), sont utilisés en fonction de leurs résonances psychologiques. Ce système symbolique s’est transmis en Occident jusqu’à aujourd’hui. Et il n’y a rien d’étonnant à retrouver des zodiaques sculptés sur les chapiteaux des basiliques romanes et des cathédrales gothiques.
Comment expliquer l’apparent paradoxe entre les mises en garde de l’Église à l’égard de l’astrologie et le fait qu’un grand nombre d’astrologues, jusqu’à la Renaissance, étaient des hommes d’Église ?
J. K. : C’est vrai que l’astrologie était à l’honneur à Rome sous les papes des XVe-XVIe siècles. Mais il s’agissait alors d’une astrologie d’érudits, sollicités pour d’importantes décisions militaires ou politiques, et qui n’avait rien à voir avec l’astrologie démocratisée d’aujourd’hui.
En fait, il y a toujours eu des controverses dans l’Église sur cette question. Ainsi vers 1492 à Florence, une disputatio eut lieu entre Marcile Ficin, médecin et astrologue, et son ami érudit, Jean Pic de la Mirandole. Tandis que le premier affirme l’influence des astres sur la destinée humaine, le second, au nom du libre arbitre, réfute toute idée d’influence. Dans sa Dispute contre l’astrologie divinatoire, Pic de la Mirandole dénonce « la croyance en cette sorte de vanité » (au sens de vain) et qualifie l’astrologie de « chose qui n’est pas absolument nécessaire à la vérité ».
En tant que chrétienne, comprenez-vous ces mises en garde de l’Église à l’égard de l’astrologie ?
J. K. : Il faut garder à l’esprit les trois temps dans lequel notre vie s’inscrit : le temps de la nature avec les cycles des saisons et constellations ; le temps historique des événements ; et l’outre-temps, messianique, qui se déploie sous le signe de l’espérance, de l’attente… Ce troisième temps, qui transcende les deux autres, est celui vers lequel tend tout pèlerin spirituel.
Il s’agit donc de savoir quelle est la finalité de l’astrologie : peut-elle aider à vivre, non seulement son existence terrestre, mais aussi sa destinée spirituelle ? Or bien souvent, l’astrologie, y compris la psycho-astrologie, est centrée sur l’ego, le moi envahissant, faisant oublier la vocation de tout homme à l’éternité.

***


mercredi 10 juin 2009

Femme !... comme Jacqueline Kelen


« Les nuits de Schéhérazade », « Marie-Madeleine, un amour infini », « Les femmes de la Bible », « Les Reines noires » sont autant de livres dont le sujet met en avant la femme, les femmes et que signent Jacqueline Kelen. Selon elle, la femme a un rôle spécifique dans la transmission de sa foi en Dieu : parler de l’amour et de la tendresse infinie de Dieu. Mais cela suppose qu’elle soit consciente de sa dignité. Jacqueline Kelen est choquée de la dégradation de l’image de la femme dans notre société.

jeudi 11 juin 2009

Jacqueline Kelen : le sommeil, un pélerinage vers Dieu


Le sommeil et Dieu, voilà qui fait un drôle de couple. Mais Jacqueline Kelen voit dans le sommeil profond un lieu de rencontre possible avec Dieu. Le sommeil est un état de démaîtrise total. C’est là que les grands héros mythiques sont attaqués, mais c’est là aussi que Dieu profite de parler aux hommes comme Job et Joseph ont pu en faire l’expérience dans la Bible. Bref, comme déclare Jacqueline Kelen, « le sommeil est un lieu de mystère, accessible au pèlerin de l’âme ».

lundi 30 mai 2016

Rencontre littéraire avec Jacqueline Kelen

Je me permets de vous communiquer la rencontre suivante. D'une part avec Jacqueline Kelen et sa verve. D'autre part, c'est un excellent souvenir pour tous mes sens : écoute, vision... on se laisse toucher par le lieu avec des dégustations et des odeurs inoubliables. 
Une invitation à l'ouverture à la sagesse et aux plaisirs de l'instant !
C'est en Belgique à une heure de Bruxelles...


« La sagesse secrète des mille et une nuits »


Prochaines dates : les samedi 9 et dimanche 10 juillet 2016

L'auteur : Jacqueline Kelen
Jacqueline est écrivain. Elle a suivi des études supérieures de lettres classiques et été également pendant vingt ans productrice d'émissions à France Culture.
Dans ses nombreux livres et au cours de ses séminaires, elle dévoile la connaissance spirituelle que transmettent les mythes et explore les richesses de la vie intérieure.

Elle a publié, entre autres : Marie Madeleine, Un amour infini (Albin Michel), L'Eternel masculin (Robert Laffont), L'Esprit de solitude (Albin Michel), Divine Blessure ( Albin Michel), Le livre des louanges (Albin Michel), Un chemin d'ambroisie ( la Table Ronde), Hadewijch d' Anvers (Albin Michel), Bréviaire du colimaçon (Desclée de Brouwer) Passage de la Fée, la légende de Mélusine  (Desclée de Brouwer).

Programme : La sagesse secrète des Mille et Une Nuits

Au long des nuits étoilées, la jeune et belle Shéhérazade raconte au cruel Shariar, le sultan de Bagdad, des histoires captivantes et qui semblent sans fin.
Est-ce seulement pour repousser la menace de mort qui sur elle doit s'abattre ? Ou plutôt, afin d'éveiller le cœur endurci du despote et, mine de rien, enseigner à l'homme qui se croit tout-puissant une sagesse apte à le pacifier et illuminer sa vie ?
Nous déchiffrerons trois contes parmi les plus connus des Mille et Une Nuits. Tous les trois parlent de la Quête, avec ses étapes et ses épreuves, avec ses risques, ses découvertes et ses obstacles, avec ses guides et ses imposteurs :
  • Sinbad le Marin
  • Ali Baba et les quarante voleurs
  • Aladin et la lampe merveilleuse
Chemin faisant, nous aborderons des thèmes majeurs, tels que le désir de connaissance, le discernement, le secret, l'amour salvateur, la parole qui éveille, la mission spirituelle de la femme.

voir :
http://www.lesroses.be/rencontre-litteraire.htm
et le programme copieux :
http://www.lesroses.be/stages-pour-adultes.htm

Egalement :

Rencontre littéraire et artistique « Un projet pour mon âme » avec François de Witt
et
Stage Ennéagramme et spiritualité chrétienne par la formatrice : Valérie Maillot


==================================





vendredi 10 octobre 2008

La passion amoureuse de Dieu par Jacqueline Kelen

Une autre interview plus ancienne (novembre 2006), où l'on peut de nouveau entendre cette voie qui aborde la souffrance et le divin
Une plume atypique. Un langage clair, sans concession. Jacqueline Kelen a publié une trentaine d'ouvrages. Enfant solitaire et heureuse, la lecture faisait partie de sa vie. Habitée depuis toujours par une sensation : « il me semblait que j'avais déjà mille ans, que je venais de bien plus loin que le jour de ma naissance » dit-elle.
Croyante, malgré les épreuves endurées, elle n'a jamais douté de cet amour total venant de Dieu...


dimanche 7 juin 2009

Une série à écouter avec Jacqueline Kelen


Auteure prolifique, elle a signé plus d’une trentaine de livres. Solitude, secret, sommeil, désir sont autant de thèmes qu’elle aborde. A chaque fois, Jacqueline Kelen prend le contre-pied de ce qui se vit et se dit dans notre société. Pourtant au travers de ces sujets hétéroclites, cette ancienne productrice de France Culture met en scène deux grandes passions. Celle qu’elle entretient pour les mythes, autant ceux de la Grèce Antique que ceux du Moyen-Age en passant par la Bible et de la tradition soufie. Jaqueline Kelen décortique, réinterprète ces mythes pour en dégager leur saveur spirituelle. Et c’est là sa deuxième passion : la quête d’Absolu, la quête de Dieu. Je vous propose grâce à l'émission "A Vue d’Esprit" de rencontrer cette passionnée de Dieu au travers de son goût pour la solitude, la valeur qu’elle donne au sommeil, au désir, le rôle spirituel qu’elle envisage pour la femme et enfin l’éloge de la blessure.

Bibliographie
« L’Esprit de solitude », Ed. la Renaissance du Livre, 2001
« Le désir ou la brûlure du cœur », réédité par Albin Michel, 2005
« Marie-Madeleine, un amour infini », Albin Michel, 1982
« Les femmes de la Bible », Albin Michel, 1984
« Les nuits de Schéhérazade », Albin Michel, 1986
« Les Reines noires : Didon, Salomé, la Reine de Saba », Albin Michel, 1987
« Marie-Madeleine ou la beauté de Dieu », La Renaissance du Livre
« Les femmes éternelles », Ed. Anne Carrière
« La déesse nue », Ed. du Seuil
« Les barques du sommeil », Edtions de la Reyne de Coupe
« Du sommeil et autres joies déraisonnables », La Renaissance du Livre, 2003
« Divine blessure », Ed Albin Michel, 2005

A suivre...

jeudi 9 octobre 2008

le chemin de liberté avec Jacqueline Kelen

Certains ont apprécié Jacqueline Kelen. Licenciée en Lettres Classiques, productrice à France Culture, cette femme passionnée et passionnante se consacre depuis une vingtaine d'années aux grands mythes de l'Humanité, comme en témoignent ses ouvrages... Voici une autre interview où Jacqueline Kelen ouvre notre solitude (10 min) :

mardi 30 décembre 2008

Le goût du bonheur avec Jacqueline Kelen


Voici en deux fois 25 min., une interview réalisée en août 2008, de Jacqueline Kelen qui nous dévoile le visage du bonheur :
Partie 1 : amicale solitude


Partie 2 : divine blessure

Voir tous les articles sur Jacqueline Kelen

mercredi 19 juin 2013

Les amitiés célestes avec Jacqueline Kelen

"Toute amitié est le fruit de la grâce"

Spécialiste des mythes de la tradition occidentale, Jacqueline Kelen a publié Les amitiés célestes. Un récit sur le lien profond unissant quelques grandes figures du christianisme.

Comment définissez-vous l’'amitié ?
L'amitié est une vertu. Dans l’'Antiquité grecque, puis avec le christianisme, elle revêt une forme de transcendance, de verticalité. Elle invite à l’élévation morale qui permet de cheminer vers le bien. Aujourd’hui, nous en faisons un lien sentimental : rendre service, partager des joies, être bien ensemble.

Peut-on parler d'amitié inattendue ?
Toute amitié me paraît inattendue. Elle est le fruit du hasard, du destin, de la grâce. On la nourrit ou on la laisse dépérir. Elle n’est pas volontaire. Quelqu’un peut avoir des qualités humaines et ne jamais rencontrer un ami. Il s’agit d'’un lien d’élection unique entre deux personnes.

Dans votre ouvrage, vous étudiez les amitiés spirituelles. Certaines sont loin d’être prévisibles…...
L’amitié spirituelle peut être immédiate, un coup de cœoeur, comme celle qui existe entre Guillaume de Saint-Thierry et Bernard de Clairvaux, au XIIe siècle. En revanche, tout oppose Ignace de Loyola et François-Xavier. Ils fréquentent le même collège à Paris, dans les années 1527, mais Ignace est introverti, boiteux, moche, alors que François-Xavier, chevalier sportif, champion de saut en hauteur, aime les cabarets. Il faudra plusieurs années pour sceller leur entente.

Au XIXe siècle, en Allemagne, lorsque Clemens Brentano, brillant mondain collectionnant les conquêtes féminines, rencontre Anne-Catherine Emmerich, une paysanne inculte, lamitié n’est pas immédiate. Il vit un chemin de perfectionnement à l’écoute de cette femme très simple et se met au service de la vision de la mystique, avec sa plume et son talent. Il permet ainsi aux révélations divines d’Anne-Catherine d’'arriver jusqu’à nous.

Le très catholique Paul Claudel et le romancier Romain Rolland, attiré par la spiritualité de lInde, s’affrontent dans une relation forte et difficile, proche d’un combat, et pourtant il sagit bien d'’une amitié spirituelle qui s’enrichit des clartés autant que des questions essentielles échangées par les deux amis.

■ Jacqueline Kelen, érivain et essayiste, auteur d’une trentaine d’'ouvrages. Notamment Aimer d'’amitié. Comment lamitié enseigne à aimer, Éd. Robert Laffont, 2005 ; La puissance du cœoeur, Éd. La table ronde, 2009 ; Les Amitiés célestes, Éd. Albin Michel, 2010,

 source : Pélerin

mercredi 20 janvier 2010

Entrons en amitié avec Jacqueline Kelen


Le dernier livre de Jacqueline Kelen : "Les amitiés célestes"
Héritière de la philosophie grecque qui place la philia au sommet des vertus, l'amitié spirituelle qui se développe dès les premiers temps du christianisme est à l'origine de fondations d'ordres, de missions, d'une riche correspondance et de textes magnifiques. C'est une émulation sur le chemin du ciel en même temps qu'une tendresse partagée et une indéfectible fidélité. Jacqueline Kelen nous convie ici à un voyage à travers l'Europe chrétienne, depuis les ermites du IVe siècle jusqu'à nos jours, en racontant de belles amitiés, qu'elles soient passionnées ou plus sages, paisibles ou contrariées (Maître Eckhart et Soeur Catherine, Pierre de Bérulle et Mme Acarie). Certains amis sont célèbres et auréolés de sainteté (François et Claire d'Assise) ; d'autres (Hildegarde de Bingen ou Teilhard de Chardin) vivent les ambiguïtés et les risques d'un lien qui cherche à se hisser au-dessus du simple attachement sentimental. Les amitiés célestes sont aussi une invitation à s'interroger sur ce qui nourrit et illumine toute relation terrestre. (4ème de couverture)

lundi 24 mars 2014

Les beaux contes font les beaux amis grâce à Jacqueline Kelen


De retour d'un week-end féerique en amicale compagnie avec Jacqueline Kelen, le temps des contes nous a suspendus aux mystères divins et à l'émerveillement sur l'héroïque chemin.
Merci à Jean-Philippe Stine pour son accueil et ses plats exquis. Voici le texte à l'entrée de son hôtel...



[L'amitié] "C'est, plutôt que vivre ensemble, aller de compagnie. C’est une affinité des âmes autant qu’une affection tendre. C’est un voyage au long cours, une montée vers le ciel. C’est s'approcher de l’autre sans vouloir le capturer ni se perdre en lui, s’affronter sans se détruire, faire alliance sans s’aliéner. C’est s’unir sans s’abolir."

Les Amitiés célestes de Jacqueline Kelen


vendredi 15 juillet 2011

Mystique et Erotique avec Jacqueline Kelen (3)

Aller à contre-courant, cela semble être le mot d’ordre que s’est donné Jacqueline Kelen. Auteure prolifique, elle a signé plus d’une trentaine de livres. Solitude, secret, sommeil, désir sont autant de thèmes qu’elle aborde.


Troisième partie



source : France Inter

dimanche 10 janvier 2021

La relation aux animaux pose la question de la profondeur du cœur

 Dans un livre foisonnant d’histoires, Jacqueline Kelen s’intéresse à ces chien, biche, ours, fourmi, loup, corbeau… qui nourrissent avec l’être humain un lien spirituel ! Entretien avec l’auteure, lauréate du Prix de la liberté intérieure 2020 pour son Histoire de celui qui dépensa tout et ne perdit rien (Cerf).

Compagnons de sainteté,
de Jacqueline Kelen,
Le Cerf, 151 p. 18 €

Des récits de toutes les religions montrent saints et des mystiques vivre en bonne intelligence avec les animaux. Que nous révèlent-ils ?

Ils nous enseignent que la relation avec un animal n’est pas seulement affective, mais aussi spirituelle. À la fin du VIe siècle, saint Colomban vit en ermite dans la forêt en paix avec des loups, un ours, et des buffles. Bien sûr, ces animaux, dits féroces, représentent des passions à dompter et à apaiser comme l’ambition, le pouvoir, l’avidité, ce qui nous pousse à agresser autrui, à vouloir le dominer et l’exploiter. Mais ces histoires nous rappellent également l’état édénique de la Genèse. Elles nous invitent à retrouver notre bonté première faite de respect. Je suis frappée par l’arrogance de l’être humain, qui pense être le seul à mériter d’être sauvé. Les sages de toutes les religions montrent que la miséricorde de Dieu s’étend sur toute créature. Au IXe siècle, en Iran, Bayazid revient du pèlerinage à la Kaaba avec des graines à planter chez lui. Une fois arrivé, il s’aperçoit que des fourmis se sont faufilées parmi ces graines. Il refait alors le voyage inverse pour rapporter les fourmis chez elles ! On trouve cette même idée chez les juifs hassidim qu’il y a un ordre, une harmonie voulue par Dieu dans la création.

Pour ces sages, cela ne passe-t-il pas d’abord par une forme d’ascèse ?

Leur relation avec autrui, quel que soit cet autrui, est un cœur à cœur. Il est donc en effet question de se dégager de ses passions encombrantes et de son égocentrisme. La relation aux animaux pose la question de la profondeur du cœur de chacun. J’aime beaucoup cette histoire du Malien Tierno Bokar, un maître soufi mort en 1940. Tandis qu’il enseigne ses élèves, un grand coup de vent dérange un nid. Un hirondeau tombe sur le sol. Les élèves ne bronchent pas. Tierno Bokar arrête de parler, répare le nid et replace le petit d’hirondelle dedans. Il donne alors une leçon de charité percutante à ses élèves : que veut dire écouter un enseignement si votre cœur est sec et fermé à ce point ? Secourir cette créature de Dieu était plus important pour lui que vouloir acquérir un savoir, fût-il spirituel.

On peut donc exercer la charité envers un animal ?

On parle beaucoup de la compassion du bouddhisme envers toutes les créatures. Dans le christianisme aussi, aucune existence n’est insignifiante. « Notre prochain, ce n’est pas seulement l’homme. Notre prochain, c’est toute la création », écrivait Albert Schweitzer. Au Gabon, dans le dispensaire de Lambaréné où il vivait avec sa femme, ce médecin pasteur accueillait non seulement les habitants du lieu mais aussi les animaux blessés qu’il soignait. La fraternité s’étend bien au-delà de l’espèce humaine. C’est le sens du cantique de saint François.

Vous invitez à parler le langage de la création. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Les mystiques ressentent profondément que tout a été créé par Dieu et tout doit retourner à Dieu. Dans le christianisme, cette dimension cosmique a été peu à peu oubliée voire suspectée parce que l’on pensait que c’était du panthéisme. Or, il faut faire une distinction entre l’animisme, où schématiquement l’on considère l’arbre comme une divinité, et le christianisme où Dieu peut aussi manifester une parcelle de sa beauté et de sa bonté à travers un arbre ou un animal. Dans notre société qui se passe de transcendance divine, je pense que nous sommes dans une forme d’idolâtrie de la terre mère, Gaïa. Il s’agit de sauvegarder la planète comme si c’était le but ultime de l’existence humaine. Nous avons à protéger notre maison commune. Mais il n’est pas en notre pouvoir de sauver la Terre. Le but d’une existence chrétienne, c’est de transfigurer le monde et de faire retour à Dieu. Les sages de toutes les religions ont vécu de telle sorte que le monde soit peu à peu empli de la connaissance et de la beauté de Dieu.

Propos recueillis par Florence Châtel
*******