vendredi 4 juin 2021

Rencontre de l'instant

 


En ces temps , et pour moi , c'est avec la nature que la rencontre a lieu; cette nature qui jour après jour se réinvente et la magie opère...
"Ces êtres de dialogue, de partage et de mouvance que nous sommes, vivent de la magie des rencontres, meurent de leur absence. Chaque rencontre nous réinvente illico - que ce soit celle d'un paysage, d'un objet d'art, d'un arbre, d'un chat ou d'un enfant, d'un ami ou d'un inconnu. Un être neuf surgit alors de moi et laisse derrière lui celui qu'un instant plus tôt je croyais être."
Christiane Singer 1943-2007
Éloge du mariage, de l'engagement et autres folies
peinture: Zhou Chunya

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jeudi 3 juin 2021

S'ouvrir au rire...

 


“Rire, c’est refuser de
se laisser aigrir par
notre impuissance et nos échecs,
c’est montrer que la vie reste
la plus forte et qu’en son centre,
on y a placé la joie.”

Alexandre Jollien
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mercredi 2 juin 2021

Zazen est différent de la méditation ! (2)

 

Aux discours et aux thèses aujourd’hui savamment élaborées à propos de la méditation, le maître zen préfère l’exercice de la contemplation silencieuse dans une attitude d’accueil.

Contempler quoi ? Accueillir quoi ? Voici l’explication, que donne le bouddha historique, Siddharta Gautama (qui n’était pas bouddhiste) à celles et ceux qui lui demandent ce qu’il fait lorsqu’il se retire dans la forêt pour s’exercer ? 

Réponse : « Aña Paña Sati » !

« Aña Paña Sati » ?  Cet aphorisme signifie précisément : exercer la pleine attention {Sati} sur le fait ... infaisable, qu’en ce moment j’inspire {Aña} et  sur le fait ... infaisable, qu’en ce moment  j’expire {Paña}. 

C’est tout ? Oui. Et c’est suffisant et satisfaisant ; ce qu’on ne peut découvrir qu’en s’exerçant. 

Lorsqu’il était au Japon, pratiquant régulièrement zazen à côté d’un moine zen d’un certain âge, Graf Dürckheim lui demande « Vous pratiquez zazen depuis plus de cinquante ans ; que faites vous au cours de cet exercice après tant d’années de pratique ? »  

Connaissant bien son voisin occidental et n’étant plus étonné de ce genre de questions qui caractérise la mentalité de l’homme occidental, c’est en souriant qu’il répond « Ah, il me faut vous dire que c’est difficile. Je fais de mon mieux pour ne rien faire et laisser le souffle aller et venir de lui-même (Aña Paña Sati) et lorsque j’y arrive... tout en moi se calme ! ».

Une autre fois, sortant de l’exercice, ce vieux moine s’exclamait « Quel miracle ! Quel mystère ! ... Je respire ! ».

À ceux qui verraient dans ces confidences du subjectivisme, de l’imaginaire, du sentimentalisme, de l’irrationnel, je propose l’exercice suivant : « Arrêtez de respirer ! ». 

 


Tout en moi se calme !

Le mot CALME, qui n’est pas un mot mais une manière d’être au monde en tant que personne, revient sans cesse dans les indications proposées par les maîtres zen.

Au 6ème siècle, le maître Ch’an Hui-Neng décrit son enseignement en disant : « Ma méthode est le calme et la sagesse. Là où est le calme est la sagesse ; là où est la sagesse est le calme ».

Au 13ème siècle, aux moines qui pratiquent zazen, maître Dogen (fondateur de l’école Soto-Zen) pose régulièrement cette question : « Si vous ne trouvez pas le calme ici et en ce moment, vous le trouverez où ? et vous le trouverez quand ? »

En 1950, dans son premier ouvrage -Le Japon et la culture du silence- Graf Dürckheim écrit :  «L’homme occidental n’a peut-être jamais aspiré au calme avec autant de nostalgie ».

 

Il ne faut pas avoir étudié la sociologie, la psychologie ou être spécialisé dans les sciences du cerveau pour observer que ce qui manque le plus à l’homme actuel est le calme intérieur, la confiance et la simple joie d’être. Il suffit de se regarder, sans faux fuyant, pour diagnostiquer que nous avons pris distance avec notre état de santé fondamental dont ces qualités d’être sont les symptômes.

« Lorsqu’on pratique zazen, le corps prend la forme du CALME ! » ( Hirano Katsufumi Rôshi)

 

Zazen est différent de la méditation

Lorsque, en 1967, pratiquant zazen depuis quelques mois, je demande à Graf Dürckheim s’il peut me donner une bonne raison pour pratiquer zazen quotidiennement il répond : « Oui,  parce que c’est l’heure ! ». 

Cette réponse, catégorique (qui, je l’avoue, ne m’a pas immédiatement séduit), engramme d’une manière définitive que l’exercice appelé zazen est pratiqué SANS but. Une autre fois le vieux sage de la Forêt Noire m’avait dit « Si on vous pose la question “à quoi ça sert de pratiquer zazen ?”, répondez : à  RIEN ... à rien pour l’ego ! ».  

Ne pratiquez pas zazen en étant animé par l’esprit d’acquisition ou l’esprit de performance. Zazen n’a qu’un but : « L’éveil de l’homme à sa vraie nature en tant qu’être humain, à ce que j’appelle son être essentiel ; la vraie nature de l’être humain n’est pas l’ego ».    

Il est important de différencier notre moi mondain et notre vraie nature. Ensuite il s’agit de se poser la question, comment unifier ces deux pôles de notre humanité. 

 


Pratiquez zazen SANS but !
 

Je suis fasciné par la liste des CENT bienfaits promis aux personnes qui pratiqueront la Mindfulness Meditation. Il a dans cette promesse, qui a la saveur des publicités propres à la société de consommation, de quoi éveiller l’intérêt de l’ego toujours avide d’avoir plus, de savoir plus, de pouvoir plus.

« On ne pratique pas zazen pour guérir LE moi qui souffre mais pour guérir DU moi qui est la cause de la souffrance propre à l’être humain » (K.G. Dürckheim). 

Méfions-nous de nos représentations mentales  lorsque nous entendons un son ; par exemple le son SANS ou le son CENT ! « Le mental ment monumentalement » écrit Jacques Prévert.

Alors ! Pratiquez physiquement zazen ; sans attendre de comprendre comment faire zazen. «  Qui va me permettre de comprendre comment faire zazen ? Qui va me permettre de comprendre à quoi bon pratiquer zazen ?» Ces questions, il est vrai, trahissent la  mentalité  de l’homme occidental. Lorsque vous pratiquez un exercice comme zazen, le tir à l’arc, l’art du thé, la calligraphie, l’Aïkido, le maître de l’art (à ne pas confondre avec ce qu’on appelle un coach) vous invite, tout au début de votre entraînement, à remplacer le verbe -comprendre- par le verbe ... AVALERParce qu’il ne s’agit pas de comprendre un exercice afin de pouvoir le faire. Il s’agit de l’intégrer. Tous les enfants, autour de leur premier anniversaire, se mettent à marcher. L’enfant n’attend pas de comprendre comment faire un pas pour le faire ; il fait ce que jusque-là il était incapable de faire. L’enfant (que nous avons été) apprend à marcher en marchant !  On apprend zazen en pratiquant zazen.  

Alors ? Faites-le !  Sans attendre de comprendre comment et pourquoi. Une fois assis, intégrez physiquement cette action qui engage le tout corps vivant que vous êtes dans sa globalité et son unité. Contemplez l’acte de respirer ; ce geste infaisable – signature de la vie qui nous fait vivre-. « En ce moment, pour ce moment, j’inspire ... et moi je n’y suis pour rien ! En ce moment, pour ce moment, j’expire ... et moi je n’y suis pour rien ».

Je vous souhaite bon entraînement !


Jacques Castermane

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mardi 1 juin 2021

Zazen est différent de la méditation ! (1)

 

Malgré ou peut-être à cause de la pandémie les mots zazen et méditation stimulent chez beaucoup de personnes une mystérieuse force d’attraction. Ces mots semblent faire contrepoids au mal-être qu’est la peur souterraine et les états qui l’accompagnent : agitation intérieure, inquiétude latente, stress, insomnie, dépression, burn out.

 


Méditation
! Quelle méthode suivre ? Il y a pléthore de choix. En voici quelques exemples extraits de la liste des vingt-trois techniques actuellement les plus notoires dans le paysage occidental : méditation bouddhiste ... méditation chrétienne ... méditation laïque ... méditation transcendantale ... méditation taoïste ... et la méditation à la mode, la Mindfulness Meditation (la méditation de pleine conscience).

 

Zen ? Traduction phonétique, dans la langue japonaise, du mot chinois Ch’an, lequel est la traduction du mot sanscrit Dhyana. Traduire ces vocables par le mot méditation fausse leur signification. Zen est un kanji qui sous-entend une attitude d’accueil, autrement dit cette approche du réel qu’est la contemplation (à ne pas confondre avec la concentration).

Contempler ? VOIR, ENTENDRE, SENTIR ce qui est vu, entendu, senti  sans examen ; c’est-à-dire sans se représenter mentalement ce qui est vu, entendu, senti. Il n’y a rien là de mystérieux ou d’extraordinaire. Tous les nouveau-nés approchent le réel à travers la conscience sensorielle, la conscience SANS de ; ce que Graf Durkheim appelle l’acte pur de voir, l’acte pur d’entendre, l’acte pur de sentir. Exemple : la maman, qui a son bébé sur les bras, entend “un oiseau qui chante” ; son bébé n’entend pas un oiseau qui chante, il entend ! Au Japon, dans la tradition du Kyudo, on dit que « le maître du tir à l’arc ne sait pas qu’il tire ... il tire ! ». 

 

Zazen ? Nombreux sont celles et ceux qui pensent que le mot zazen est un rejeton du mot zen. En réalité, c’est le mot zen qui est un dérivé du mot zazen. Est-ce si important ? Oui, parce que, cela étant, le sens d’un texte zen reste caché à la curiosité purement théorique. Un texte zen ne parle qu’à la personne qui est engagée sur un chemin d’expérience et d’exercice. 

Quel exercice ? Par exemple le plus simple de tous : ZAZEN.

« On ne pratique pas zazen avec le mental » rappelle Hirano Katsufumi Rôshi à chaque séjour au Centre. Et il ajoute : : « Il y a mille et une manières de méditer mais il n’y a qu’une façon de pratiquer zazen ».

 

Zazen est différent de méditation. 

Il y a donc un choix à faire, en toute liberté, entre deux méthodes ou deux niveaux d’action qui requièrent des réponses différentes aux questions :  « quoi ? », « comment ? » et « pourquoi ? ».  Libre choix rendu difficile actuellement par de nombreux auteurs, enseignants et pratiquants qui font l’amalgame entre zazen et méditation.

 

 

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lundi 31 mai 2021

Isolement

 


Lorsque j'ai commencé à étudier le Yi Jing, je voulais savoir ceci : qu'est-ce que ce livre de sagesse trouve finalement mauvais ? Naïvement, j'ai pensé, bien sûr, que ce serait la mort. Sauf que ce n'était pas le cas. 

Après avoir passé des années avec le texte, je suis arrivé à cette conclusion : le Yi Jing déplore surtout l'isolement. 

Nous avons besoin d'être connectés aux autres. Les êtres humains sont sociaux. Mais lorsque nous sommes honteux, déçus, humiliés ou rejetés, il est facile de se sentir seul. Et lorsque nous ne pouvons pas nous connecter aux autres, nous pouvons avoir l'impression d'être les seuls à avoir ces problèmes. 

Mais la réalité c'est que tout le monde a des problèmes. Tout le monde se bat. Tous les jours, on nous montre des images de personnes fabuleusement belles et riches. Il est facile de penser que nous faisons partie des pauvres malheureux. Mais la vérité est que tout le monde a des avantages uniques dans sa vie, ainsi que des difficultés. Les deux vont de pair. Personne n'en est exempt. 

Si nous nous sentons malheureux, rappelons-nous que la personne juste à côté de nous, ressent ou a ressenti la même chose. Redressez-vous, regardez autour de vous, parlez et tendez-lui la main. Prenez le risque de la relation. Osez brûler ce qui est déjà mort. Sautez dans le vide. 

Lorsque nous renouvelons nos liens, nous bannissons l'isolement. Cela peut être le début d'un nouvel espoir et d'une nouvelle joie.

Fabrice Jordan

Adapté d'un post de Deng Ming-Dao

Œuvre Ferdinand Hodler, The disappointed souls (ou comment être seuls, ensemble)

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dimanche 30 mai 2021

Comment cultiver la joie, par Lise Flipo

 La jeune peintre nous livre ses conseils pour parvenir à garder son enthousiasme au quotidien. 


1- Scruter et déguster

Un sourire partagé, la vue d'une fleur ou d'un vol d'oiseau, d'un coucher de soleil ou encore d'une pluie qui arrose le jardin, le goût et la chaleur d'un bon café, la vie qui coule dans nos veines : il est important de se concentrer sur toutes les choses qui nous réjouissent et d'en remercier Dieu ! Pour garder précieusement tous les trésors que Dieu nous offre en chemin, on peut écrire les moments de joie dans un carnet, afin de pouvoir les relire ensuite dans les périodes plus difficiles ou les combats intérieurs.

2- Pardonner

Pardonner, ce n'est pas oublier ou excuser, c'est dire à l'autre « je veux que tu vives ». Demander la grâce de Dieu pour les pardons difficiles à donner. Pour les pardons impossibles à donner (par exemple une personne décédée ou introuvable), écrire une lettre à Dieu pour donner et/ou demander pardon, Lui offrir et la brûler.


3- Être en mouvement

Allez au grand air, marchez, respirez, faites du sport ! Le mouvement apporte de la joie et du recul. Inversement, tourner en rond dans son bocal entraîne des pensées négatives.

4- Sourire par le regard

La puissance du sourire est exceptionnelle. Même si l'on est triste, le sourire entraîne de la joie dans notre cœur et dans tout notre corps. En plus, il est contagieux (même à travers le masque). Et voir les sourires grandir sur les lèvres et/ou dans les yeux des autres nous rend encore plus joyeux. Sourire, c'est se donner.

5- Goûter la joie au présent

Il s'agit d'être incarné dans l'instant présent, dans une écoute qualitative, à travers un sourire, un regard, une petite blague pour mettre de bonne humeur les commerçants...

6- Témoigner de la gratitude

Prenons le temps de remercier les personnes précieuses dans notre vie pour ce qu'elles nous apportent, de regarder dans les yeux avec bienveillance la personne qui nous aide : notre collègue, notre voisin, un inconnu, tout comme notre conjoint.


Voir le site de Lise Flipo

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samedi 29 mai 2021

Violence et cerveau

 

Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous explosons de colère ?

[Interview] Se mettre en rage, voir rouge, péter les plombs : ces phénomènes physiques que nous connaissons tous prennent naissance dans notre cerveau. Plongée dans ces circuits neuronaux bien mystérieux avec le neuroscientifique américain Douglas Fields.

Un jour, alors qu’il se trouvait à Barcelone, en Espagne, Douglas Fields a fait lui-même l’expérience d’un déchaînement de colère. Ce matin-là, accompagné de sa fille alors âgée de 17 ans, ce neuroscientifique est victime d’une tentative de vol en pleine rue. Il surprend le pickpocket et le plaque aussitôt au sol avec rage avant de récupérer son portefeuille. Comme en pilotage automatique. D’où lui venait cette violence inouïe ? Pour répondre à cette question, il a écrit un livre, Why we snap ? (non traduit en français), dans lequel il décrypte les mécanismes cérébraux inconscients qui nous font voir rouge.

Pouvez-vous décrire ce qui se passe dans le cerveau d’une personne qui a un accès de violence ?

Casser une assiette sous l’effet de la colère ou briser un club de golf après avoir raté un coup sont des actions violentes impulsives et soudaines qui dépassent notre volonté consciente. Nous avons tous cette capacité inscrite dans notre cerveau. Celle-ci est nécessaire à notre survie d’un point de vue biologique.

En tant qu’espèce, nous devons nous protéger, sécuriser nos familles et nos ressources dans la perspective de la lutte pour la survie dans la nature, là où le cerveau humain a évolué. Des études récentes ont identifié les circuits cérébraux spécifiques qui sont responsables du comportement violent.

Le centre de ces circuits se trouve au plus profond de notre cerveau, dans une région où les comportements automatiques et essentiels à la vie sont contrôlés, comme l’alimentation et la sexualité. Cette partie du cerveau (l’hypothalamus) échappe à notre conscience qui est, elle, générée dans la couche externe du cerveau, le cortex cérébral.

Problème : notre cerveau conscient est beaucoup trop lent pour répondre rapidement et de manière efficace à une menace soudaine. Nous disposons donc de ce mécanisme très rapide et inconscient qui permet de déclencher une agression en réponse à une menace. Lorsqu’une personne craque soudainement et avec violence, ce sont ces circuits neuronaux conçus dans un but défensif qui s’activent, mais souvent de manière inappropriée.

Vous écrivez que la conduite automobile est un moment particulièrement sensible. Pourquoi ?


Nous ne pétons les plombs que dans certaines situations bien précises liées à notre survie. J’ai identifié neuf déclencheurs des comportements violents, que j’ai nommés les « lifemorts ». L pour life (« vie ») lorsque notre vie est menacée ; I pour insult (« insultes ») lorsque notre honneur est touché ; F pour family (« famille ») lorsque nos proches sont en danger ; E pour environment, lorsque notre territoire est envahi ; M pour mate (« conjoint ») lorsque nous risquons de perdre notre partenaire ; O pour organization, quand l’ordre de la société est remis en question ; R pour resources, lorsque nos besoins fondamentaux ne sont plus comblés ; T pour tribe (« tribu »), quand une menace pèse sur notre groupe et S pour stopped, lorsque nous nous sentons piégés physiquement.

Or la conduite peut déclencher les neuf Lifemorts ! Par exemple, quand une voiture vous fait une queue de poisson et envahit votre voie (E). Ou encore lorsque l’ordre de la société est remis en question par le conducteur à côté qui ne respecte pas le code de la route (O). Quand nous sommes bloqués pendant des heures dans un embouteillage (S)…

Attention, ces circuits neuronaux nous sont très utiles : nous en avons vraiment besoin. Ce sont d’ailleurs les mêmes circuits qui sont responsables de l’héroïsme désintéressé, comme lorsqu’une personne vient en aide à une autre menacée, au risque de perdre elle-même la vie.

Il peut donc se passer la même chose dans le cerveau d’un meurtrier et dans celui d’un héros… Pourquoi certains arrivent-ils alors à se contrôler quand d’autres sont débordés par leur agressivité ?

Cela dépend d’abord du contexte et de la situation. En période de stress chronique, le seuil d’activation des déclencheurs de l’agression s’abaisse. Et c’est logique ! Le système de détection et de réponse aux menaces du cerveau se trouve alors en état d’alerte.

Le stress chronique est ainsi le principal facteur de risque de violence. On peut donc tenter de prévenir ces accès de colère. Dire à quelqu’un qui est très stressé ou qui voit rouge de se calmer est rarement efficace… Le mieux est de commencer par prendre conscience que nous sommes plus susceptibles de nous emporter violemment lorsque nous sommes soumis à un stress chronique.

Il faut donc prendre des précautions supplémentaires. Le fait d’arriver en retard au travail, par exemple, augmente le stress et la probabilité de faire une crise de rage au volant. Mais on peut éviter d’être en retard au bureau en s’organisant mieux ! D’autres stress, en revanche, échappent à notre contrôle : les difficultés financières, la maladie, les problèmes relationnels. Lorsque nous vivons un grand stress, il est important d’être conscient que nous sommes davantage susceptibles de perdre le contrôle.

Pensez-vous que certaines personnes sont plus enclines à la violence que d’autres ?

Oui, les hommes d’abord : 95 % de tous les prisonniers violents sont des hommes. Dans de nombreuses espèces, les mâles sont agressifs. C’est vrai pour les primates et pour les humains.

Ensuite, certaines personnes sont plus prédisposées à la violence que d’autres. Le cortex préfrontal (situé derrière le front) contrôle les circuits de détection des menaces et d’agression du cerveau. Or, ce circuit peut très bien être altéré par des blessures, des maladies, des facteurs génétiques, des expériences vécues au début de la vie et des drogues.

La plupart des crimes violents impliquent d’ailleurs une toxicomanie. L’imagerie cérébrale montre un taux très élevé d’anomalies dans ces régions du cerveau chez les prisonniers violents par rapport aux prisonniers non violents ou au grand public. Il est aussi important de reconnaître que ce circuit de contrôle des impulsions et de l’agressivité n’est pas entièrement développé chez les adolescents.


Ce fonctionnement cérébral n’est pas adapté à la société moderne…

Nous avons le même cerveau qu’il y a 100 000 ans, mais nous vivons dans un environnement totalement différent, pour lequel notre cerveau n’a pas été conçu ! La vie moderne, avec ses communications à grande vitesse, ses déplacements et sa promiscuité, augmente les risques de déclencher les circuits neuronaux de la violence de façon anarchique.

Le déclencheur T (tribu, groupe) de la violence en est un exemple. Il y a des milliers d’années, les humains connaissaient probablement chacun des membres de leur groupe. Une rencontre avec un groupe étranger constituait en soi une menace. Le déclencheur T est à l’origine de la violence dans les gangs, de la violence religieuse, raciale et du terrorisme. La communication instantanée via Internet, et les transports à grande vitesse augmentent les possibilités de rencontre entre des personnes différentes, donc les risques de violence.


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vendredi 28 mai 2021

Refus



Par le refus, l'homme se trouve plongé dans la dualité.
Celle ci exprime la vérité de sa situation présente.
La vérité n'est pas séparée de son expérience.
C'est pourquoi la vérité est partout, toujours, dans toutes les circonstances.
Mais il y a des degrés dans la vérité, comme il y a des variétés d'expériences.
Être toujours dans la vérité signifie qu'il n'y a pas d'opposition entre le relatif et l'absolu, le matériel et le spirituel.
Ma vérité relative ici et maintenant est la vérité absolue, car une vérité absolue coupée séparée de la vérité relative ne serait plus absolue.
Il n'y a pas d'absolu au delà du relatif.
L'absolu, c'est voir le relatif comme relatif.
C'est à dire voir, accepter le changement et la différence.
C'est pourquoi l'unité est un mode de conscience qui consiste à être un avec ce qui est.

Swâmi Prajñânpad, Les Lois de la Vie.

jeudi 27 mai 2021

3 phrases qui accompagnent le chemin.

 

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mercredi 26 mai 2021

Humanité

 

Miniature illustrant l'ouvrage de Saadi à Shiraz « Le jardin des roses » dessinée par Paul Zenker en 1942

« Les hommes sont membres les uns des autres,
et tous crées de même matière.
Si un membre est affligé, les autres s’en ressentent.
Qui n’est pas touché du mal d’autrui, ne mérite pas d’être appelé homme. »


l'Empire des roses (Golestan)
poète persan Saadi, 1258

Ces vers sont inscrits à l'entrée du siège de l'Organisation des Nations unies à New York.

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mardi 25 mai 2021

Le shiatsu et ses bienfaits


Un art qui presse la détente du doigt...

Actuellement, je pratique de plus en plus cet art du Shiatsu que je trouve très précieux 
pour remettre une personne dans son axe, sur son chemin de vie.
Les retours sont très positifs et je m'en réjouis. 
Il faut préciser que j'intègre ce shiatsu dans l'unique et clairvoyante voie de l'adhyatma yoga.


"L’adhyatma yoga est une discipline pour croître au-delà de son niveau normal et non une thérapeutique pour se débarrasser d’une névrose ou une compensation aux frustrations...

Certes les médecines diffèrent entre elles, autant qu’allopathie, homéopathie, chirurgie, médecine ayurvédique, acupuncture, etc. Mais le but est le même. De l’ego malsain à l’ego harmonieux et du Soi prisonnier de l’ego au Soi libre de l’ego, c’est le chemin de l’adhyatma yoga, le chemin de la sagesse.

extraits de "Les chemins de la sagesse" de Arnaud Desjardins

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lundi 24 mai 2021

L'Ame et l'Esprit

 L'AME ET L'ESPRIT

Mon âme est triste à mourir
Leur a t-il dit
Dans un jardin par un soir sombre
En les priant de demeurer auprès de lui
Alors pourquoi ne vous dirai je pas
Par une matinée pourtant claire
Dont je goûte la lumière
Que mon âme aussi est triste
Mon esprit sans doute ne l’est pas
Mais mon âme
S’éprouve écorchée
Elle saigne mon âme
Pas de sa blessure propre
Mais de celles de personnes
Dont la blessure
Comme un tireur aveugle
Éclabousse tout autour d’elles
Et avant tout en elles
L’âme est en peine, oui
Tandis que l’esprit, lui
Communie
Avec cette douleur
La mienne compris
Je suis pas indifférent
Dieu merci
Le bouddha hébété
Le regard figé de l’éveillé
La non dualité fabrique de cœurs blindés
Oh surtout pas
Très peu pour moi
L’humanité n’est pas un rêve
Encore moins une maladie
N’en déplaise aux foules fascinées
Par tel ou tel vieillard agressif et desséché
On ne se libère pas de son humanité,
Sous peine de l’abdiquer
Pour une sagesse aride
Je ne suis pas une terre désolée
Je suis un humain dont l’âme
Saigne autant qu’elle se réjouit
Tandis que l’esprit, quoi qu’il en soit, communie

Gilles farcet


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dimanche 23 mai 2021

Comment s'accomplir au travail par Astrid Hannecart


Très impliquée à promouvoir une finance sociale et solidaire, la jeune femme nous détaille comment elle s'implique au quotidien. 


1- Trouver son moteur

Partir de ses désirs, de ses aspirations, de ses envies, de ce que l'on aime faire permet d'avoir l'impulsion qui met en mouvement. Tout l'enjeu est de trouver son moteur en lien avec ses compétences. Avec les talents que le Seigneur a donnés à chacun et que tous, nous sommes appelés à faire fructifier. Le fait d'identifier ses valeurs et de les hiérarchiser est un bon moyen pour ancrer sa motivation et tenir sur la durée.

2- Chercher le sens

Pouvoir se poser la question du pourquoi, de la finalité et y répondre, est un bon indicateur sur la direction à prendre. La question du sens met en perspective et peut conduire à sortir des sentiers battus. Il ne suffit pas de trouver une utilité à son travail pour pouvoir s'y accomplir, il faut y trouver du sens ! J'en ai fait l'expérience pendant mon alternance.

3- Être aligné

L'alignement entre ses convictions, ce que l'on est profondément d'une part, et son activité professionnelle d'autre part, est une puissante source pour donner le meilleur de soi-même et être libre, car c'est trouver sa place. Le choix rend libre, même si « choisir, c'est renoncer ». L'alignement se traduit aussi au niveau des valeurs portées par la structure dans laquelle on travaille. Il est important de pouvoir s'identifier à la vision de cette activité professionnelle et de la partager avec ses collègues. Les bonnes relations humaines au travail sont essentielles.

4- Assumer ses choix

« N'ayez pas peur ! », disait le pape Jean Paul II. L'aventure nous fait grandir. Oser voir grand permet d'avoir une grande vie. Un salaire ajusté n'est rien à côté de toute la richesse d'une activité qui porte du fruit, « et un fruit qui demeure » (Jean 15, 16). Le travail idéal n'existe pas, car il y a toujours des arbitrages à mener, et qu'il faut assumer. C'est une question de responsabilité, où il est important d'être bon dans ce que l'on fait.

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Source : magazine la Vie mai 2021