dimanche 7 novembre 2021
Paix sous la vague
samedi 6 novembre 2021
Eveil et structure...
" Alors, vous voilà dans une pièce avec un enseignant non dualiste populaire. Il fait son truc, c’est plein d’étincelles et à un moment, voilà, vous y êtes ! Où ? Nulle part. Qu’arrive-t-il ? Rien. Tout est parfait, réel, tel quel. Vous êtes sans voix, plein de gratitude et d’émerveillement et de joie face à toute cette splendeur. Vous quittez la pièce et il vous reste peut être un peu du halo de cette expérience, mais vous supposez que ce halo est la même chose que ce dont vous avez fait l’expérience dans la pièce. Un jour après, même si ce vécu s’est complètement dissipé, vous croyez toujours y être. Vous avez fait une expérience, cette expérience était réelle et vous croyez que tout est accompli en ce qui vous concerne. Plus besoin de travail. Vous avez réalisé le but de la voie. Vous êtes éveillé, réalisé, illuminé. Grosse erreur….
Le travail spirituel ne consiste pas en une expérience momentanée mais en une intégration, une digestion, une croissance…
Mon enseignement est passé de la transmission de l’éveil …à la tentative d’encourager les gens à grandir et à se comporter en adultes. C’est beaucoup plus difficile que l’éveil. Beaucoup plus.
Si nous ne bâtissons pas des fondations , ne vérifions pas qu’elle sont solides puis ne développons pas une structure, l’éveil est inutile, ne sert absolument à rien…
Ce que je fais maintenant, c’est aider les gens à grandir, c’est aussi ce que font tous les enseignants que je considère comme des amis."
Lee Lozowick, extrait d’une causerie du 22 février 2009
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vendredi 5 novembre 2021
Posture de l'esprit
Maître Deshimaru disait quant à lui : "Hishiryo".
Ne pas aller de pensée en pensée, ni de non-pensée en non-pensée.
Ne pas penser à propos de la pensée."
Et le meilleurs outil pour cela, bien entendu, ce n'est pas notre propre esprit.
Notre propre esprit ne peut pas orchestrer cela, ne peut pas le diriger.
Le meilleur outil, c'est la posture et la respiration.
Lorsqu'on occupe pleinement sa posture, tout le volume de sa posture, lorsque la respiration est ample, libre, profonde, l'esprit cesse tout naturellement de tourner à vide, de poursuivre ses marottes et ses chimères.
Et, sans même s'en rendre compte, on devient le "miroir précieux" qui reflète l'univers entier, jusqu'à l'infini.
Le Samadhi du miroir précieux. L'Hokyozanmai de Tozan Ryokai commenté par Luc Boussard
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jeudi 4 novembre 2021
Perception plus ouverte...
mercredi 3 novembre 2021
L'esprit du Zen
Ce que le zen
recèle « d’universellement » humain
C’est ce qui est proposé au Centre depuis son inauguration par K. G. Dürckheim il y a quarante ans.
Le pilier de la Voie tracée par K.G. Dürckheim à son retour
du Japon n’est pas une théorie à propos du Zen, c’est l’exercice appelé Zazen
(exercice à ne pas confondre avec ce qu’on entend actuellement par méditation).
Dans ses instructions Dogen Zenji (1) postule que : «
Chercher à comprendre profondément le Zen n’est rien d’autre que pratiquer
zazen ». Graf Dürckheim précise que cet exercice, zazen, n’a de sens que s’il
est pratiqué dans « l’esprit du Zen ».
DANS L’ESPRIT DU
ZEN !
Cette indication a souvent été et est encore souvent mal
interprétée. Signifie-t-elle qu’il s’agit d’un Zen édulcoré, lénifié, réduit à
un usage qui pourrait être annexé, sans trop les déranger, à différents
secteurs de la culture occidentale ?
D’où la mise en place ici d’un Zen-laïque opposé à un
Zen-chrétien ou d’un Zen dit moderne opposé à un Zen dit ancestral et donc
suranné ! Un tel entendement ne peut que diviser et nous écarter du caractère
universellement humain du Zen. Y aurait-il une respiration-chrétienne, une
respiration-laïque, une respiration-moderne qui serait plus avantageuse pour
l’être humain que celle qui, d’instant en instant s’organise et prend forme
selon les intentions de la Vie, les intentions de l’être, les intentions de
notre vraie nature ?
Lorsqu’il parle de l’esprit du Zen, Graf Dürckheim attire
notre attention sur deux approches absolument différentes du réel : « L’esprit
occidental PENSE le réel comme étant un ensemble d’objets ; L’esprit
oriental VOIT le réel comme étant un ensemble de processus, un évènement
».
J’invite celles et ceux qui seraient embarrassés ou
importunés par cette distinction à lire la préface de Christian Bobin pour un
ouvrage sur l’art et la spiritualité au Japon (2). Voici quelques lignes de son
avant-propos titré Métaphysique des bébés : « L’Occident s’en va depuis
quelques temps voler aux Orientaux ce qu’il croit être leur “sagesse”. Dans ce pillage
il le dénature, le change en cela seulement qu’il comprend : des techniques,
des recettes, des savoirs ».
« En cela seulement qu’il comprend ! »
Le verbe comprendre est propre à la mentalité de l’homme
occidental. Un maître de Kyudo (l’art du tir à l’arc), un maître du Chado
(l’art qu’est la cérémonie du thé) n’enseigne pas un savoir ou un savoir-faire.
Il n’invite pas ses disciples à comprendre quoi que ce soit. Un maître Zen
partage sa connaissance. Partager sa connaissance est en lien avec l’expérience
intérieure, le vécu corporel, le vécu intime de l’enseignant. Partager sa
connaissance ne peut se faire que sur un chemin d’expérience et d’exercice ; le
chemin est la technique — la technique est le chemin. Oui, mais c’est propre à
la tradition orientale ? Non, observez, en Occident, l’enseignement proposé par
un maître de danse ou un maître de musique. Il n’enseigne ni un savoir ni un
savoir-faire ; lui aussi partage sa connaissance.
Hirano Katsufumi Rôshi, grâce aux sesshin qu’il anime
Amérique et en Europe depuis plus de trente ans, a perçu l’écueil qui empêche
les occidentaux de simplement et véritablement pratiquer zazen. Je crois
pouvoir dire que cet obstacle est la difficulté de l’homme occidental de passer
de l’usage de la conscience DE à l’usage de la conscience SANS de.
Voilà pourquoi, chaque fois qu’il est venu au Centre, Hirano
Rôshi n’a cessé de répéter que :
« Il y a mille et une manières de méditer
mais il n’y qu’une façon de pratiquer zazen »
« On ne pratique pas zazen avec le mental »
« Zazen est pratiqué SANS but »
« Zazen est un exercice indubitablement corporel ».
Injonctions que je souhaite respectées et affirmées par les
élèves du Centre qui proposent la Voie de l’action ; ce chemin à tracer qui
exige que l’on reprenne tout à zéro. (3) Au Centre Dürckheim la question «
Pourquoi pratiquer zazen ?» laisse place à la question « Comment pratiquer
zazen ? ». Autrement dit, il ne s’agit pas de mentaliser zazen. Il s’agit d’exercer
zazen, de se laisser imprégner physiquement par la technique afin de l’intégrer,
de l’incorporer. L’incorporer c’est retrouver le calme intérieur, la paix
intérieure, la simple joie d’être, symptômes de notre état de santé à
l’origine.
Zazen ! Retour à la métaphysique des bébés ? Je suis tenté
de répondre ... oui.
Jacques Castermane
(1) Lire : Hirano Katsufumi Rôshi : ENSEIGNEMENTS
(recueillis par J. Derudder) (2) Préface de Christian Bobin dans “Comme le lune
au milieu de l’eau” de Yoko Orimo - Ed. Sully (3) Voir rubrique « Pratiquer
près de chez soi » sur le site du Centre : www.centre-durckheim.com
mardi 2 novembre 2021
lundi 1 novembre 2021
L’invisible, un mystère qui rend plus humain
Dans son dernier livre intitulé "Vivre avec l'invisible", la psychothérapeute et écrivaine française Marie de Hennezel explore le lien qu'entretient chaque être humain avec l'invisible. Une relation intime, essentielle, et si naturelle qu'elle en devient oubliée, délaissée ou trop taboue.
Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican
Le lien humain avec l’invisible est naturel, secret, spontané, parfois poétique. Il peut prendre des formes variées: intuitions, rêves prémonitoires, synchronicités, dialogue avec un ange gardien ou présence protectrice d’un saint, d’une personne disparue... Les chemins vers la prescience d'un ailleurs, d'une possible proximité avec l'au-delà, sont innombrables. Une démarche d’humilité et de mystère qui «rend plus humain», et fait parler le cœur.
En s'appuyant sur de nombreux témoignages et sa propre réflexion de psychanalyste, Marie de Hennezel dévoile l'universalité du lien entretenu avec l'invisible dans son dernier essai "Vivre avec l'invisible", paru le 30 septembre 2021 chez Robert Laffont.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour vouloir explorer ce lien avec l’invisible dans un livre?
Une conversation avec Stéphane Hessel avant sa mort. Il citait cette phrase du poète allemand Rainer Maria Rilke: «Nous sommes encadrés d’invisible». Stéphane Hessel n’étant pas quelqu’un de religieux, cela m’avait particulièrement intrigué. J’ai donc commencé à écouter mes patients, à prendre des notes au fil des années, et le confinement est arrivé. Des personnes très seules m’ont alors dit s’être souvenues de la mort d’un proche, s’être adressées à un saint ou à un ange. Une relation qui les a aidées à tenir le coup. Je me suis dit qu’il était temps d’écrire un livre, dont le seul objectif est de montrer que le lien à l’invisible est quasi-universel. Un livre sur le lien, non sur l’invisible, que je serais bien incapable de définir au-delà de «ce que l’on ne voit pas». Les gens mettent des choses différentes derrière ce mot «d’invisible», mais c’est une expérience naturelle. On en parle peu car elle relève de l’intime et du secret, mais aussi car l’on redoute d’être pris pour un fou ou de ne pas être cru. L’irrationnel n’a tellement pas sa place dans notre monde.
Qu’est-ce que le monde gagnerait à «reconscientiser» ce lien avec l’invisible, à renouer avec ce fond mystique en chacun?
De l’humilité, car tout ne repose pas sur ce que nous voyons, touchons et pouvons expliquer. Aussi le mystère de la transcendance, qui semble effectivement être rentré dans la grande intimité de chacun. On n’ose plus en parler. C’est dans les moments de désarroi, détresse et grande vulnérabilité que l’on fait appel à un invisible –anges, saints, personnes disparues. On se rend compte alors d’une forme d’efficacité, c’est-à-dire que l’aide arrive. Cela m’a beaucoup frappée que les gens me disent: «Quand je demande de l’aide, elle arrive». Une sorte de lien qui se perpétue au-delà du visible.
Ce n’est pas seulement extérieur. Il y a tout le champ qui relève aussi de l’intériorité: l’intuition, la petite voix intérieure, les rêves. Des personnes sentent en elles qu’il y a un guide, une force. Les écrivains disent prendre la plume et que leurs personnages les emmène on ne sait pas toujours où. Les gens décrivent des expériences où «autre chose intervient». Quelqu’un me disait qu’au fond, je proposais un cadre spirituel qui dépasse les religions. Des personnes sans religion particulière sentent bien qu’il y a «autre chose». Nous pouvons y gagner à redevenir plus humains, admettre qu’on ne peut pas tout contrôler ou compter seulement sur ses propres forces.
Vous dites que les enfants et les personnes âgées ont un accès privilégié aux réalités invisibles. Que faut-il à un esprit qui a perdu ce lien pour le lui faire retrouver ?
Je ne sais pas s’il y a quelque chose à faire, car la vie s’en charge. Dans l’épreuve, les gens se tournent vers un invisible, un grand-père, une grand-mère, une figure protectrice. Notre monde est si rationnel, que peut-être faudrait-il oser ne serait-ce qu’en parler plus. Comme la mort et la vieillesse, c’est un sujet tabou. Des sujets dont on n’aime pas parler, car ils nous renvoient à cette part de l’humain qui ne maîtrise pas les choses, au mystère, et aux questions sans réponses.
Y-a-t-il un écueil à trop vouloir chercher l’invisible, je pense à l’occultisme par exemple?
Oui il y a un vrai écueil. Cela n’a pas d’intérêt. Des gens m’ont donné des témoignages montrant qu’il s’agit là d’une piste dangereuse. L’invisible est là, autour de nous. On peut faire appel à l’invisible quand l’on en ressent le besoin, mais pas le rechercher, vouloir le maîtriser, le contrôler. Il existe un certain danger aussi pour tous ceux qui essaient «d’expliquer» l’invisible. C’est une piste que je n’ai pas voulu prendre; à mon sens, elle ne mène nulle part. Le lien avec l’invisible arrive spontanément, naturellement. On ne le contrôle pas. C’est un cri du cœur qui jaillit dans des moments de questionnements, de désarroi, comme un signe qui vient nous rappeler que nous ne sommes pas seuls. Le lien avec l’invisible ne peut pas venir du mental, mais du cœur.
Il est intéressant à ce propos d’écouter les personnes aveugles, qui vivent dans l’invisible; ce qu’elles disent de la perception de l’autre à travers la voix, la présence. Ce sont des facultés qu’ont aussi les voyants mais qu’ils négligent. La joie des aveugles aussi, m’a beaucoup frappée, car au fond, eux, sont «nécessairement» à l’intérieur d’eux-mêmes. Une intériorité très riche.
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dimanche 31 octobre 2021
Ne pas agir ou comment faire nous-mêmes notre melheur
Alors le temps passe, la situation ne s’améliore pas, s’enkyste, se trouble ou s’empire. Si nous ne bougeons toujours pas, la vie actionne une sonnette un peu plus forte : grosse grippe qui nous cloue au lit une semaine, petite hernie discale qui commence à nous empêcher de garder les activités qui nous font plaisir, état dépressif ou anxiodépressif mais qui ne nécessite pas encore de traitement véritable. Et ces insomnies, toujours plus fréquentes, et ces labilités émotionnelles, et ce sentiment de dévalorisation.
Maintenant, imaginons la même chose sans écouter notre voix intérieure ni les signes subtils du départ : nous sursoyons à tout et après de multiples alarmes, la vie nous arrête : gros burn-out, état dépressif majeur, un an d’arrêt de travail. Immense trou dans le CV qui empêche de trouver un travail, car nous sommes encore fragiles et les employeurs le sentent. Chômage, qui nous oblige à prendre le premier travail venu payé moins bien que le précédent et encore moins intéressant.
samedi 30 octobre 2021
Tout se reçoit...
Si j’aspire si fort au détachement, comme un naufragé agrippé à une bouée, c’est que je sens que le cœur est assoiffé. Le matériel ne lui offre que de courts répits. Vanité des vanités, tout est vanité ! Vanité de croire qu’un magasin, aussi vaste soit-il, puisse nous rassasier. Illusion de penser qu’il suffit de prendre l’avion et de méditer une heure par jour pour que les traumatismes et les émotions perturbatrices s’envolent.
Alors, qu’est-ce qui sauve ?
Rien, peut-être ! À part accueillir, désarmé, ce vide. Impossible de bricoler à la va-vite des solutions palliatives au manque. Je me surprends à vouloir acheter la guérison et je visite le Bouddha ou le Christ comme on se rendrait chez un concessionnaire : « Bonjour, vous n’auriez pas un truc pour moi ? »
Tout ne se donne pas… Tout se reçoit.
Alexandre Jollien, Vivre sans pourquoi
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vendredi 29 octobre 2021
Mélodie intérieure
"Que tu sois environné par le chant d'une lampe ou la voix de la tempête, par le souffle du soir ou le gémissement de la mer, toujours veille derrière toi une vaste mélodie, tissée de mille voix, où de temps à autre seulement ton solo trouve place.
Savoir quand tu dois intervenir dans le chœur, c'est le secret de ta solitude : de même que c'est l'art de la relation véritable : se laisser tomber de la hauteur des mots dans l'unique et commune mélodie."
Rainer Maria Rilke 1875-1926, Notes sur la mélodie des choses
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jeudi 28 octobre 2021
Saveur de fondre
Je suis
vivante comme jamais
et je suis morte, en même temps.
C'est une absence
étonnamment présente.
À tout vivre dans la paix
je suis tombée dans un étonnement profond
et je me suis laissée faire.
de plus en plus
de plus en plus profondément.
Il y a
cette saveur du Silence...
Une douceur
qui est là, en continu
C'est ce silence qui sait
C'est ce silence qui fait
Tu laisses cette fluidité agir
La vie s'occupe de toi
Tu n'as pas à porter ta vie
...
Yolande Duran
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mercredi 27 octobre 2021
Un banc de réflexions
S'étendre sur le dos par une belle nuit étoilée. De préférence en un lieu où l'horizon est bien dégagé, comme dans un désert ou sur la mer. Se voir et se sentir dans l'espace, parmi les étoiles qui nous entourent de partout. Et se dire: " je suis un habitant du cosmos"
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