jeudi 10 décembre 2020

Exercices d'automassage

4 gestes pour vous relaxer par Aurélia Benoît, praticienne shiatsu

1. Détendre ses yeux
Soulager la fatigue visuelle causée par les écrans



Debout, assis ou allongé sur le dos
- Relâchez vos épaules, secouez vos bras, puis frottez vos mains l’une contre l’autre pour les réchauffer.
- Arrondissez les doigts et les paumes pour former un creux et placez vos mains sur vos yeux. Le centre des paumes au niveau des yeux.
Les doigts se superposent au milieu du front.
L’auriculaire se cale naturellement à l’angle de la naissance du nez et de l’arcade sourcilière.
Aucune pression n’est exercée, ni sur les yeux, ni sur les sinus. Les mains sont justes posées sur le visage. Les épaules sont détendues : vous pouvez poser vos coudes sur une table ou un coussin.
- Vos yeux baignent dans une obscurité reposante.
- Ressentez la chaleur de vos mains qui se diffuse dans vos yeux.
- Accompagnez ce moment de pensées agréables, de sentiments optimistes ou d’images plaisantes comme un paysage, un objet ou une couleur que vous aimez.
- Profitez de ce moment pendant quelques respirations ou quelques minutes selon le temps dont vous disposez.


2. Apaiser son esprit
Évacuer le trop-plein d’émotions


Debout, assis ou allongé sur le dos
- Fermez les yeux et laissez aller votre respiration sans chercher à la contrôler.
- Placez vos mains, l’une sur l’autre, en haut de la cage thoracique, au niveau du sternum.
- Exceptionnellement, expirez par la bouche puisqu’il s’agit d’évacuer le trop-plein.
Faites glisser vos mains en appliquant une légère pression sur toute la ligne médiane en descendant jusqu’au pubis.
- Replacez vos mains sur le haut du sternum à l’inspiration et recommencez la descente dans une nouvelle expiration. Répétez ce geste une dizaine de fois.
- En replaçant vos mains à nouveau en haut du sternum, respirez par le nez en concentrant votre attention sur la zone sous vos mains.
- Ressentez, observez ce qui se passe dans cette zone. Rentrez en contact avec vos émotions tout en les laissant aller et venir au rythme de votre respiration.
- Après quelques respirations ou plusieurs minutes, déplacez vos mains d’une largeur de paume vers le bas et répétez la descente vers le pubis, jusqu’à ce que vous sentiez l’apaisement de cette zone.
- Procédez de la même manière jusqu’à la zone sous le nombril. De là, visualisez l’énergie circuler dans vos jambes, vos pieds, jusque dans le sol.

3. S’éclaircir les idées
Dissiper les tensions mentales


Debout, assis ou allongé sur le dos
– Superposez vos deux paumes sur le sommet de la tête.
– Avec vos mains, faites bouger le cuir chevelu sur le crâne en dessinant de petits cercles, dans un sens puis dans l’autre, sans faire glisser les mains sur les cheveux.
Répétez ce mouvement 10 à 20 fois dans chaque sens.


4. Relâcher la nuque
Soulager les tensions du cou


Assise, pieds à plat sur le sol, le dos droit
- Penchez légèrement la tête vers l’avant.
- Croisez les doigts derrière la nuque.
- Massez de la base du crâne vers les trapèzes en exerçant des pressions circulaires avec les paumes de main.
Réalisez ainsi 3 à 7 passages. 

Lorsque l’on évoque l’attention portée à la respiration pour se détendre ou revenir au calme, il serait plus juste de parler d’expiration. En effet « seul le vide peut accueillir ». Autrement dit, toute respiration consciente devrait commencer par une profonde expiration.

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mardi 8 décembre 2020

Ma famille avant tout


Je vous partage un témoignage que j'ai trouvé précieux et qui montre l'espoir en la vie et une certaine force intérieure :


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Source : Le magazine de la santé

lundi 7 décembre 2020

Confinement et nostalgie

  


  « Le monde d’après ne sera plus comme le monde d’avant ! » 

Cette opinion est pour les uns une source d’inquiétude et pour d’autres une espérance. Il n’empêche qu’il en est ainsi depuis toujours. Étant au bord d’une rivière, contemplez l’eau qui coule … coule … et demandez-vous comment vous allez faire pour vous baigner une fois encore dans l’eau du jour d’avant ou du jour d’après ? 

Le refus de la loi de l’impermanence s’enracine dans cette part de nous-même définie comme étant l’EGO. 


L’ego ? Lorsque je demande à Graf Dürckheim ce qu’est l’ego, il me répond : « L’ego ? c’est cette entité, cette représentation mentale de soi-même, qui pense : moi je suis moi et je veux rester moi ! ». 

En même temps, il semble qu’une nostalgie autre que le désir de revenir au monde d’avant, profite du confinement pour sourdre du plus profond de notre nature humaine. « L’impression, me disait une participante à une retraite,  que manque quelque chose d’essentiel à ma manière d’être, qui me permettrait —dans le monde tel qu’il est aujourd’hui—, de pouvoir donner sens au simple fait de vivre. La méditation serait-elle le moyen de combler ce manque ? ».

 


A sa question, il me faut répondre que c’est là le sens de l’exercice appelé ZAZEN : « l’éveil de l’homme à sa vraie nature en tant qu’être humain » ; à son être essentiel, qui n’est pas l’ego.  Mais je ne suis pas sûr que ce soit la visée de ce qu’on entend aujourd’hui comme étant la MÉDITATION, cet exercice qui met l’accent sur l’utilisation du mental (mind) et participe au développement des potentialités de l’ego. Est aujourd’hui proposée, sous le nom de méditation, une méthode qui participe à ce qu’on appelle le développement personnel.

Curieuse naïveté que celle d’imaginer que en restant enfermé dans le MOI, domaine de l’angoisse et des états qui l’accompagnent, je vais pouvoir assurer ma sécurité, mon confort et ma santé ! 

Graf Dürckheim écrit : « Si l’homme occidental perçoit l’impasse à laquelle sa pensée l’a conduit, il sera obligé de —prêter l’oreille— à la voix de son être essentiel insaisissable par la pensée objective ».

Prêter l’oreille ! Accueillir ! Être touché ! 

Ces mots, bien mieux que le mot —méditation—, traduisent exactement le kanji ZEN.

 


Nous devons au maître Zen Sôtô Hirano Katsufumi Rôshi (1) un puissant éclairage sur la différence entre Zazen et méditation :  « Il y a mille et une façon de méditer ; il n’y a qu’une façon de pratiquer zazen ! »    « On ne pratique pas zazen avec le mental (Mind) ! »    « Zazen est avant tout une manière d’être en tant que corps ! ».

 

ZA-ZEN ? Ce n’est pas un nom, un substantif. C’est une action. 

 

Za, ce n’est pas une posture, une assise ; c’est une action du tout corps-vivant que je suis qui, d’instant en instant s’organise et se réalise. Za, c’est se poser dans l’espace-vécu et le temps-vécu (ce qui me libère de mes égarements dans l’espace-pensé et le temps-pensé). 

Zen, ce n’est pas quelque chose ; c’est l’action qui consiste à prêter l’oreille, à accueillir ce qui se présente d’instant en instant grâce à ce processus du corps-vivant qu’est le sentir. Nous rencontrons ce qu’on appelle la vie, le monde, grâce à nos cinq sens. La pensée nous écarte du réel en fabriquant des représentations du réel.

Pour avoir la chance de toucher, ou d’être touché, par l’essentiel il faut se glisser dans le sentir. C’est l’attention portée à la profondeur d’une qualité sensorielle qui donne accès à l’expérience qu’est notre vraie nature.

 

C’est tout ? Oui. Et c’est d’autant plus stupéfiant pour notre esprit occidental, sans cesse animé par l’exigence de faire quelque chose, au point de croire que si je ne fais rien, rien ne se fera ! D’où l’importance de s’entraîner à la réalisation d’une action inhabituelle : l’exercice de l’absolue immobilité. Là où est la parfaite immobilité, il n’y a pas de place pour l’ego !

 

On ne pratique pas zazen avec le mental ; zazen est un exercice vital.

 


Vital
? Oui, corporel ! 

S’agit-il d’une gymnastique dans laquelle on engage cet outil qu’est le corps qu’on A (Moi et quelque chose mon corps) ? Non. Il s’agit de passer de l’idée « J’ai un corps (Körper) » à l’expérience que « Corps je suis (Leib) ». Expérience que ce que j’appelle la vie n’est pas dans le corps ; expérience que le corps (Leib) est la vie qui d’instant en instant prend forme.   

Le corps-vivant n’est pas quelque-chose. La vie n’est pas dans le vivant ; le vivant est la vie qui, d’instant en instant, se réalise et s’organise dans une forme pensée comme étant matérielle. Tout ce qui vit — devient ce qu’il est et est ce qu’il devient — selon un ordre des choses qui n’est pas du ressort de l’ego ; le mental n’a rien à faire dans ce processus vital.

 

Tout se complique ! Non, tout devient plus simple ! Parce que si notre vraie nature, notre être essentiel est insaisissable par la pensée, cela ne signifie pas qu’il soit inconnaissable. Le chemin de connaissance est un chemin d’exercice et d’expérience. 

Aussi bien, revenons à zazen, cet exercice si différent de ce qu’on appelle méditation :

Être là, assis, dans la verticalité intérieure et la forme corporelle voulue par cet ensemble d’actions infaisables qu’est l’acte de vivre. ET, sentir qu’en ce moment : je inspire. « JeInspire » et moi je n’y suis pour rien. « JeInspire », en un mot, sans intervalle entre ce que je nomme « Je » et ce que je nomme « Inspire » ; parce qu’il n’y a ni distance ni écart de temps entre le sujet et le verbe. Pas de dualité. 

Et voilà qu’en ce moment, pour ce moment, « JeExpire » et moi, je n’y suis pour rien.

 

À quoi bon reprendre, jour après jour, cet exercice qui n’est pas un exercice mais une manière d’être de tout soi-même. C’est ce que, au cours de son séjour au Japon, Graf Dürckheim demande au vieux moine auprès duquel il pratique zazen : « en quoi consiste votre exercice que vous pratiquez depuis tant d’années ? « 

Réponse : « Ah, c’est difficile ! Je cherche à vraiment libérer le va-et-vient du souffle (KoKyu) et c’est curieux, lorsque j’y arrive … TOUT EN MOI SE CALME ».

 

Tout en moi se calme ! Nostalgie on ne peut plus légitime en ce temps de confinement …

 

Zazen est vraiment différent de ce qu’on appelle aujourd’hui méditer !

 

Jacques Castermane

 

(1) Hirano Katsufumi Rôshi : ENSEIGNEMENTS Propos recueillis par J. Derudder (www.tenchijin-zenkai.fr)


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dimanche 6 décembre 2020

Au cœur de la vie simple

 


Je passe la soirée chez des amis. C'est la fin du dîner. Nous sommes encore à table. Pauline, l'aînée, est remontée dans sa chambre. Sa petite sœur, Madeleine, reste à table avec nous, pendant que ses parents et moi refaisons le monde : un peu meilleur, il faut le dire. Madeleine est absorbée par un travail de coloriage : elle s'applique à donner vie à une pâlotte « reine des neiges ». Toute son attention se porte sur son dessin. En saisissant au vol un mot de notre conversation dont elle ne connaît sans doute pas le sens, Madeleine relève la tête, pose son crayon de couleur, et me regarde en me disant d'un air tout autant étonné que sérieux : « Ah bon ? »... Madeleine écoutait, d'une oreille pas si distraite que ça. Sans tout comprendre de nos propos d'adultes, elle était là, scrutant les mots, attentive à ce qui semblait et ce qui pourrait se dire : « Ah bon ? »

Être là tout en éveil, en écoute

Cette petite scène de la vie ordinaire me parle fort en ce début d'Avent. Elle me ramène à cette sublime parole du Cantique des cantiques (5, 2) : « Je dors, mais mon cœur veille »... Cette petite fille semblait « dormir » sur son métier de coloriste, mais en fait elle veillait. Il s'agit d'être là. Pas de rêver à un monde impossible. Pas de nous enfuir dans l'improbable. Pas de chercher à gagner le ciel, pas de regretter le temps passé, mais d'être tout entier dans le présent et de déployer tout son possible. Être là : nous appliquer, comme la petite Madeleine, à donner des couleurs à cet étrange temps qui passe. Mettre de la couleur sur les mille réalités de la vie quotidienne : sur une famille à faire vivre, des enfants à élever, un métier à tenir, des relations sociales qu'il est bon d'entretenir. 
Être là, même et surtout quand les temps sont durs à cause de cette pandémie qui n'en finit pas de nous faire peur, quand la morosité semble être le dernier cri dans le prêt-à-porter. C'est l'heure de s'appliquer : « Si toute vie va vers sa fin, dit Chagall, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d'amour et d'espoir. » Seule la bonté aura le dernier mot. Nous appliquer à colorier la vie. Mais pas en hibernant. Si l'art du coloriage, comme on le découvre aujourd'hui, a des vertus déstressantes, il n'endort pas. Comme Madeleine, il s'agit de rester tout en éveil et en écoute. De garder une âme contemplative. De repérer dans l'ordinaire des jours une Vie qui se cache dans la vie. D'entendre, dans le flot des paroles qui nous entraîne, quelques mots simples et fondateurs : le « ce sans quoi » on ne pourrait pas vivre.

Le Dieu qui nous attend

C'est quelque chose comme ça, le mystère de l'Avent. Non pas l'accueil d'un Dieu venant du ciel qui se propulserait dans l'aventure humaine, mais d'un Dieu « plus intime que nous-même », qui se révèle au cœur de notre humanité. Disons-le clairement : Dieu ne viendra pas. Il ne s'agit pas de l'attendre. C'est lui qui nous attend. Parce qu'Il est là, déjà. Au cœur de la vie simple. Dans une lettre qu'elle écrivait à Louise Salonne, une de ses proches amies, une autre Madeleine écrivait en 1929 : « Que la Lumière sans laquelle toutes les lumières sont si petites te soit donnée. Que la Vie sans laquelle la vie est dure, petite, morcelée, te donne son unité et sa simplicité radieuse. Et que l'Ami sans lequel toute amitié est fragile, dépendante, boiteuse, se révèle à toi et soit : ton paysage, ton livre et ta richesse. » (Éblouie par Dieu. Œuvres complètes, tome 1, de Madeleine Delbrêl, Nouvelle Cité). Ah bon ? disait Madeleine. Mais oui, petite. Mais oui... « Éveille en nous l'intelligence du cœur… ».

Raphaël Buyse est prêtre dans le diocèse de Lille. Il est membre de la Fraternité diocésaine des parvis. Il a notamment publié Lueurs de Noël. Contes inspirés de l'Évangile (Salvator), la Cendre avant le feu. Méditations sur le chemin de Pâques (Médiaspaul) et Autrement, Dieu (Bayard).

Source : La Vie----------

Un avenir pour la jeunesse ?

 


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vendredi 4 décembre 2020

L'essence de la plénitude de Vimala Thakar


Un nouveau livre qui présente neuf conférences et une discussion de Vimala Thakar vient de paraître aux éditions Accarias l'Originel. Il est vraiment très intéressant et unique. En voici un extrait qui correspond au début de la première conférence :

...C’est ainsi que la science et la technologie se sont développées en Occident de façon stupéfiante.

C’était la préoccupation de l’Occident de transformer les schémas extérieurs de la vie, les structures sociales, les modèles économiques, les structures monétaires, les organisations politiques, administratives, etc.

Ainsi, les Occidentaux se sont impliqués dans la transformation des paradigmes externes de la vie, sans accorder beaucoup d’attention à la qualité du comportement individuel et à la qualité de la conscience individuelle, et sans se sentir très concernés.


Il y a eu ces deux façons d’approcher le problème de l’indispensable transformation.

Il va sans dire que les conditions de vie actuelles de l’individu sont juste insupportables. L’homme sait comment voler dans les airs comme un oiseau, il sait comment nager dans les eaux comme un poisson. Mais comme Bertrand Russel le soulignait il y a déjà longtemps, il ne sait pas comment vivre sur cette terre en tant qu’être humain, dans l’amour, la paix, l’harmonie.

L’amour, la paix et l’harmonie en lui-même, avec son mental, avec la totalité de son être.

Il ne sait pas non plus comment vivre spontanément. L’élégance de la spontanéité, la beauté de l’humilité et de l’innocence sont quelque chose que nous rencontrons rarement.

Dans nos rapports humains, nous passons à côté de l’atmosphère d’amour, d’amitié et de paix.

Nous pouvons parler au nom de l’amour et de la paix, toutes les religions font ça. Mais l’homme n’est pas encore suffisamment mature pour vivre en harmonie et en amitié avec ses compagnons humains. Cela est notre véritable défi.

Je sais bien qu’il y a des problèmes de famine et de misère en Asie et en Afrique, et à moins que la famine ne soit éradiquée, vous ne pouvez pas parler de religion et de spiritualité sur ces continents.

La priorité est de conduire les êtres humains du statut de sous-humains à un niveau humainement décent.

Il y a aussi le problème de la violence. Mais les problèmes politiques et économiques m’apparaissent comme les symptômes d’une maladie plus profonde. Ils sont les symptômes d’une profonde pathologie enracinée dans la conscience humaine, et à moins d’arracher les racines de cette maladie chez l’individu, non pas en s’isolant, non pas en se retirant de la vie sociale, mais au cœur même du champ de bataille de la vie quotidienne ; à moins d’arracher les racines ici même, à moins de trouver une façon de nous développer hors des puissantes tendances animales, des passions aveugles, des pulsions au sein même de notre quotidien, ces symptômes ne pourront s’éliminer d’eux-mêmes. Faites ce que vous voulez : elles ne peuvent être éliminées en endoctrinant les gens par de nouvelles façons de penser et de nouvelles façons de se comporter.

Nous nous sommes complu dans l’organisation de la pensée, la systématisation des sentiments et des émotions, la standardisation et l’endoctrinement de la pensée et des sentiments depuis des siècles. Nous aborderons ce point plus tard dans notre entretien. Mais il apparaît qu’alimenter le cerveau humain de nouveaux contenus physiques et psychologiques n’a pas beaucoup aidé l’humanité à éradiquer la domination, la violence, la brutalité, l’insensibilité, etc.

Aussi, ceux qui se sentent réellement concernés par cette crise dans la conscience humaine devront s’asseoir tranquillement et réfléchir à l’ensemble de la question avec beaucoup d’attention. La difficulté est de trouver et de maintenir cette qualité de sérieux qui nous permettra d’examiner en profondeur la question, sans choix, sans préjugé intellectuel ou émotionnel. Maintenir cet engagement sérieux est très difficile, car nous avons l’habitude de vivre à la surface de la conscience, à un niveau superficiel. Quand nous tombons sur un problème qui provoque des émotions, nous sommes perturbés quelques minutes, puis ce dynamisme s’estompe, et nous retournons à notre routine quotidienne



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Vient de paraître « L’essence de la plénitude » de Vimala Thakar.
Ce livre est unique en son genre : Vimala Thakar, qui combinait action sociale et partage de sa découverte de la dimension spirituelle, au-delà des limites du mental, répond à une invitation de venir rencontrer des gens et s’adresser à eux à Ceylan, en 1971.
Le thème central est la nécessité d’une Révolution Totale, simultanément en soi-même et dans le monde. Elle brosse un tableau d’ensemble de la situation de l’être humain (toujours d’actualité), de son conditionnement, de la place prise par les concepts et les symboles, de l’autorité, et avance qu’à ses yeux, une quête, un éveil, ne peut se vivre que dans notre vie quotidienne, au milieu des gens et de nos responsabilités.
Elle évoque la dimension non cérébrale, non mentale, cette dimension non duelle qui transforme en profondeur ceux qui la découvrent. Elle nous parle de l’art d’observer, de la méditation (non comme activité mentale, mais au contraire comme état d’être).
Vimala, outre son propos spirituel, va également puiser dans son expérience d’acteur social, d’intellectuelle ayant profondément réfléchi aux questions de l’organisation sociale, des rapports humains, des styles de gouvernance.
Laissez de côté vos préjugés, vos opinions, et plongez-vous dans ces pages l’esprit grand ouvert, à l’écoute… La joie que vous êtes vraiment lorsque les petits jeux du moi et du mental sont en veilleuse, vous submergera.

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Dans son petit livre autobiographique "Un éternel voyage" écrit en 1966, Vimala Thakar fait le récit magnifique et émouvant de ses rencontres et expériences avec Krishnamurti. En 1959, ses oreilles commencèrent à lui causer de terribles soucis, provoquant saignements, fièvre et des douleurs insupportables. Après une opération sans succès, fin 1960, elle se résigna à mourir et se prépara, tout en se sentant intérieurement d'un calme étrange et impénétrable. Son dernier espoir était d'aller en Angleterre pour consulter des spécialistes. À ce moment, elle revit Krishnamurti qui lui proposa son aide. Il lui dit que sa propre mère lui avait souvent dit que ses mains avaient un pouvoir de guérison. Cette offre la rendait perplexe, car elle craignait de compromettre la pureté de sa révérence et de son affection pour lui comme enseignant en devenant son obligée. Mais après réflexion, elle accepta son offre et fut immédiatement soulagée par l'imposition de ses mains. La fièvre et les saignements cessèrent, et elle ressentit une libération précieuse de la douleur. Après quelques nouvelles séances, sa faculté auditive redevint normale.
Vimala se rendit quand même en Angleterre où les spécialistes confirmèrent sa guérison, et alla se reposer en Suisse sur l’invitation de Krishnamurti. Elle passa quelque temps avec lui à Gstaad. Elle souhaitait comprendre ce qui s’était passé lors de sa guérison. Au même moment, elle faisait l'expérience d'un grand bouleversement de conscience. Elle écrit : "Quelque chose en moi a été libéré et ne peut plus supporter des barrières. L'invasion d'une nouvelle conscience, irrésistible et incontrôlable... a tout balayé."
Persuadée que ce changement était aussi lié à sa guérison, son sentiment d’une dette envers Krishnamurti la mettait mal à l’aise. Il dut la convaincre que cela n’avait aucun rapport et que lui-même ne savait pas comment cette guérison s’était produite. Il lui dit : "Tu as écouté les paroles. Ton esprit est sérieux. Les paroles ont pénétré profondément ton être. Elle agissent depuis toujours. Un jour tu as réalisé la vérité. Qu’ai-je fait ?... Pourquoi en faire une histoire?" . (cité par Patrice Gros)

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jeudi 3 décembre 2020

Grandir avec les arbres

 Un livre de Catherine Davau à découvrir ou redécouvrir qui nous parle de nous à travers les arbres et nous propose un travail sur soi, un enracinement.


"Au quotidien, nous sommes sous l'emprise du temps psychologique : soit on s'identifie au passé, on ressasse sans cesse, soit on vit dans le futur en espérant des jours meilleurs. C'est une entité étrange que ce temps psychologique : le passé ou le futur altèrent notre rapport au moment présent. Et vivre au présent est tout un art qui exige un réel travail sur soi."


"Grandir avec les arbres "🌳🍁🌲🍂

Éditions Eyrolles


"Ces petites voix malveillantes qui grondent à l'intérieur de soi, ce sont les croyances culpabilisantes et dévalorisantes que nous portons sur nous-mêmes et qui ont souvent été forgées par autrui."



« En te posant en témoin de ton flux de pensées, tu te connectes à l’essence de la Vie, au pur sentiment d’exister. »


"L'arbre nous conte l'humain. Il peut t'enseigner les lois ancestrales de survie. Tu pourras bientôt toi aussi entendre la complainte muette qui gît au plus profond des arbres et tu saisiras que ces sons créent le sens du monde."



« J’ai été si heureux d’accueillir un oisillon sur ma branche et de participer à son envol. Maintenant, Anastasia, c’est à toi de planter ton arbre, de t’y poser, de ne faire qu’un avec lui, de devenir cet arbre. »

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mercredi 2 décembre 2020

Méditation avec Douglas


"Le plus beau jour de ma vie – ma nouvelle naissance en quelque sorte – fut le jour où je découvris que je n’avais pas de tête.
Ceci n’est pas un jeu de mots, une boutade pour susciter l’intérêt coûte que coûte Je l’entends tout à fait sérieusement : je n’ai pas de tête. Je découvris instantanément que ce rien où aurait dû se trouver une tête, n’était pas une vacuité ordinaire, un simple néant.
Au contraire, ce vide était très habité. C’était un vide énorme, rempli à profusion, un vide qui faisait place à tout – au gazon, aux arbres, aux lointaines collines ombragées et, bien au-delà d’elles, aux cimes enneigées semblables à une rangées de nuages anguleux parcourant le bleu du ciel.
J’avais perdu une tête et gagné un monde.
Tout cela me coupait littéralement le souffle. Il me semblait d’ailleurs que j’avais cessé de respirer, absorbé par Ce-qui-m’était-donné : ce paysage superbe, intensément rayonnant dans la clarté de l’air, solitaire sans soutien, mystérieusement suspendu dans le vide, et (en cela résidait le vrai miracle, la merveille et le ravissement) totalement exempt de « moi », indépendant de tout observateur.
Sa présence totale était mon absence totale de corps et d’esprit. »
Douglas Harding

lundi 30 novembre 2020

Soleil intérieur

 


Tout être possède en lui un soleil intérieur ; l'essentiel est de le découvrir, d'y adhérer afin de pouvoir devenir entièrement soleil.

La pensée taoïste compare l'homme à un vase porteur d'une fleur d'or. Soleil ou fleur de lumière constituent le trésor caché, le soi recouvert de voiles.

Se connaître c'est pouvoir contempler sa nature originelle et lui être fidèle au sens du texte de l'apôtre Jacques : "Si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est comparable à un homme qui regarde dans un miroir le visage de sa naissance et qui après s'être regardé oublie ce qu'il est."

M.M.Davy


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