jeudi 2 mars 2017

Père absent... avec Guy Corneau

Selon le psychanalyste jungien Guy Corneau, créateur au Canada de groupes de parole pour hommes, le père qui n'assume pas toute sa fonction paternelle crée des « fils manqués ».

Comment définiriez-vous le père manquant ?
Ce n'est pas tant son absence physique qui est en cause, que son retrait psychologique de la vie de famille et de l'éducation des enfants. Il ne participe pas à leurs jeux, ne s'intéresse pas à leur scolarité et à leurs loisirs. Enfermé dans une culture du pouvoir et du silence, il vit comme à côté des siens et n'assume pas sa fonction paternelle entendue comme ce qui aide l'enfant à baliser son chemin, à mettre des mots sur ce qu'il vit, à dessiner des idéaux et à donner du sens à la vie. La présence active d'un père conduit son enfant, a fortiori si c'est un fils, à s'organiser intérieurement. À canaliser son énergie et à s'ouvrir aux autres.
C'est le rôle de la fameuse triangulation, chère à Freud ?
Oui, le père, s'il joue son rôle, c'est-à-dire s'il entre dans une relation non seulement éducative mais aussi affective avec son enfant, lui permet de sortir de la relation fusionnelle avec sa mère. Il l'aide ainsi à entrer en société. Il aide aussi la maman à rompre avec cette symbiose étouffante et à se rappeler qu'elle est aussi et même d'abord une femme désirée par son conjoint avec qui elle fait couple, avant de former un duo parental.
Beaucoup d'hommes seraient violents parce que leurs pères ont été absents ou n'ont pas posé de limites à leurs fils. Ce serait le cas des djihadistes notamment...
Prenez les frères Kouachi, les assassins de Charlie Hebdo. Ils sont allés de foyer d'accueil en foyer d'accueil et ils ont trouvé comme père de substitution un imam emprisonné, qui leur a donné les béquilles qu'ils recherchaient. On connaît la suite... Les djihadistes, et plus généralement les jeunes qui rejoignent les gangs violents, sont victimes d'un défaut de construction identitaire lié à un défaut de triangulation. Souvent, ils sortent d'enfances chaotiques où ils ont manqué de père ou de mère.
Vous préférez parler des rôles paternel et maternel en les dissociant des sexes masculin ou féminin. Pourquoi ?
Traditionnellement, les hommes étaient enfermés dans la fonction éducative. Censés être cadrants, ils devaient être autoritaires et abandonner la fonction affective aux femmes. À elles d'être proches des enfants, cajolantes, confidentes, de passer beaucoup de temps avec eux. Il faut sortir de ces stéréotypes. Force est de constater que certains hommes se débrouillent mieux avec le rôle maternel que bien des femmes. Et, réciproquement, bien des femmes incarnent mieux la loi que leurs conjoints. Pourquoi enfermer les uns dans telle case et les autres dans telle autre ? Aujourd'hui, tout est rebattu et c'est, de mon point de vue, un progrès historique, car les enfants ont tout à y gagner. On sait désormais avec certitude qu'une éducation autoritaire et cassante ne fonctionne pas bien et qu'elle produit souvent bien des dégâts psychologiques.
Quels conseils donnez-vous aux papas pour bien assumer leur mission éducative ?
D'abord, de s'occuper avec tendresse de leurs enfants le plus tôt possible et de créer ainsi un attachement bénéfique de l'enfant au papa. Ensuite, si le couple parental se sépare, les papas peuvent et doivent continuer à trouver leur place, êtres proches et soucieux des leurs. Parfois, ce sera même plus facile qu'avant la séparation. Enfin, aux hommes qui éprouvent de grandes difficultés à construire une relation juste avec leurs fils et filles, je suggère d'entreprendre une thérapie. Elle seule les aidera à dénouer des noeuds anciens, à ne pas répéter ce qu'ils ont vécu avec leurs propres pères.


mercredi 1 mars 2017

Vie irritante avec Chögyam Trungpa



Nous pourrions dire: "J'ai pratiqué; j'ai cherché l'illumination, le nirvana, mais j'ai toujours été repoussé. Au début, ces pratiques m'ont apporté une sorte d'excitation. J'ai cru que j'allais arriver quelque part. Je me sentais beau, béat, et je pensais pouvoir faire mieux encore, aller encore au-delà. Mais après, rien n'est arrivé. La pratique est devenue monotone, et j'ai commencé à chercher une autre solution, quelque chose d'autre. Mais en même temps je me disais: je commence à ne plus croire aux pratiques qui m'ont été transmises. Je ne devrais pas chercher d'autres pratiques. Je ne devrais pas chercher ailleurs, je devrais garder la foi, tenir bon. Très bien, il faut faire avec. Alors je me suis accroché. Mais cela reste pénible, monotone. En fait, c'est énervant, trop douloureux."

Et on continue toujours ainsi. On se répète. on construit quelque chose en quoi l'on puisse croire. On se dit:"Maintenant je devrais avoir la foi. Si je croyais, si j'avais la foi, je serais sauvé." On tente de préfabriquer la foi et on en tire une excitation momentanée. Mais après, tout se termine encore et toujours de la même façon - on ne tire rien de tout cela. Ceux qui abordent la spiritualité de cette manière sont toujours confrontés à ces problèmes.

Dans la façon qu'à Padmasambhava d'approcher la spiritualité, on ne cherche pas une excitation, une inspiration ou quelque félicité. Au contraire, on creuse dans ce que la vie a d'irritant, on y plonge et on s'y établit. Si l'on est capable d'agir ainsi, alors tout désagrément devient une source de grande joie, de joie transcendantale- parce qu'il n'y a plus aucune douleur en jeu. Cette forme de joie n'est absolument plus reliée ou opposée à la douleur. Alors, tout devient précis, aigu et compréhensible, et l'on est capable d'établir un lien avec cela.

Chögyam Trungpa. 
Extrait de "Folle sagesse"

-----


mardi 28 février 2017

Effacement...





Sur le point d’être encore
fasciné par ses propres yeux
& leurré par sa propre voix
mimant déjà ses propres gestes
son dernier personnage
commence à s’épuiser
son dernier pseudonyme
finit par s’effacer

Demeurent maintenant
dissonance absolue
cette rhapsodie orpheline
sans rime & sans raison
une simple façon d’écrire
— si semblable à son pas —
(peintures de Oleg Shuplyak)

& distant de son moi
— de ses images vaines — 
quelqu’un qui laisse sur la scène
les masques de son masque

& qui s’en va mêler
aux lettres du Chaos
les lettres de son nom
pour en faire un poème


Raymond Farina
Eclats de vivre



***


lundi 27 février 2017

Un amour sans mémoire par Stéphanie Petit


Tous ceux qui ont été témoins, ou le sont encore, de l’atteinte par un proche de la maladie d’Alzheimer, ne pourront qu’être profondément touchés par ce petit livre très dense. L’auteur, Stéphanie Petit, médecin de profession, nous y livre un témoignage intime sur son lien à sa mère durant la traversée de cette épreuve longue de dix années.



Composé comme un journal de bord – les titres de chapitres sont des dates, qui vont de septembre 2004 à novembre 2014 -, ce livre nous propose d’entrer dans le point de vue d’une narratrice qui vit au plus près l’évolution de cette terrible maladie, et qui cherche à le faire dans une justesse de relation tout à fait remarquable. Une justesse délicate à trouver, toujours à réviser, parce que le comportement de la personne atteinte de cette forme de démence déconcerte à plus d’un titre : sa personnalité s’en trouve modifiée, sans disparaître complètement ; au contraire, parfois, ce sont d’anciens traits de caractère - dont l’enfant aura souffert lorsque sa mère était en pleine possession de ses moyens - qui reviennent dans une rudesse difficile à recevoir ; parfois, c’est un comportement inédit et régressif qui se manifeste.

Stéphanie Petit n’occulte rien de ce que furent ses difficultés, ses surprises et ses joies, furtives mais intenses, au cours de cette épreuve si particulière, de la découverte des premiers signes de la maladie jusqu’à l’acceptation de la nécessité de placer sa mère dans une structure adaptée. Elle nous livre tout cela à travers une situation bien concrète : son père vit encore et doit faire face au drame que vit son épouse, elle-même est mariée et son petit garçon est bien jeune pour affronter de telles circonstances. Comment faire comprendre la maladie de sa grand-mère à un enfant de cinq ans, comment passer de l’autre côté de la barrière – du médecin à l’univers du patient -, comment préserver un mode de relation vrai à sa mère tout en se protégeant soi-même, comment aider l’autre sans se substituer à lui, en veillant à respecter la liberté fondamentale de l’être humain, fût-il très diminué - toutes ces questions trouvent chez le lecteur des échos à sa propre existence de témoin de quelque maladie que ce soit, à vrai dire.

Le style de ce livre bien écrit est dépouillé, clair et juste à la fois. On n’en lâche pas facilement le fil. On est invité d’une belle et humaine façon à participer aux doutes et à la possibilité d’une certaine paix intérieure face à ce qui semble être, pourtant, une déchéance irrémédiable de l’être humain. Un Amour sans mémoire est une très belle leçon, non dogmatique, d’humanité réelle et vécue au quotidien, d’année en année, une plongée sensible dans le plus pur de l’humain : ce qui demeure, indéfectible, au-delà de la dégradation mentale.

Sabine Dewulf

UN AMOUR SANS MEMOIRE – Stéphanie Petit, 
paru auxéditions Mon petit éditeur, en 2016 (prix : 8 euros)

***

dimanche 26 février 2017

Un silence plein et rond avec Joshin Luce Bachoux

Ce matin, une pluie très douce fait briller les pierres de la cour, les feuilles du magnolia et le tronc des arbres. Les oiseaux restent à l'abri sur les branches, à peine les entrevoit-on de loin, petites taches de couleur dans le cerisier. Tout est calme, le temps semble suspendu dans ce demi-jour pâle, dans la légère brume qui s'élève de la prairie, dans l'ombre sombre des grands pins qui bordent le sentier.

Dans la maison aussi, le calme règne : c'est le week-end de silence, comme tous les premiers week-ends de chaque mois. Nous avons établi cette règle depuis plusieurs années, après avoir constaté que nous trouvions toujours quelque chose à dire ! C'est parfois une information importante sur un travail à finir - « il faut rentrer le bois avant la pluie » -, parfois la joie d'une découverte - la première jonquille, le premier bouton de rose - ou l'apparition d'un problème - « je suis sûre qu'il y a une fuite ». Ou, tout simplement, nous bavardons, discutons, papotons, c'est plaisant et nécessaire pour garder le plaisir d'être ensemble. Mais, curieusement, depuis que nous nous accordons ce moment de silence, nous nous sentons plus proches les uns des autres, et il semble que la maison est plus vaste : c'est tout l'espace, intérieur comme extérieur, qui en est changé.
Au début, cela n'a pas été facile : le silence avec les autres est vite inconfortable ; certains s'en irritaient, d'autres avaient des crises de fou rire et quelques-uns affichaient un sourire légèrement supérieur qui disait clairement : « Je ne vais pas tomber là-dedans. » Ce « là-dedans » du silence paraissait une sorte de piège qui allait faire tomber les masques soigneusement mis en place. Être privé de mots reviendrait à se priver d'un abri : nous risquerions de révéler ce que nous voulons cacher, une part de nous terrifiante - ma colère, ma violence - et terrifiée - ma faiblesse, ma peur.
Mais nous avons continué et, peu à peu, appris à nous détendre. D'abord en allant marcher dans la forêt : au lieu d'essayer de remplir le monde de mon bavardage, je le laisse m'emplir. Je m'accorde à lui comme on accorde un instrument avec d'autres : ensemble nous créons une harmonie où tous les petits bruits, craquement du bois, chuchotement des feuilles, courses de l'écureuil, forment un contrepoint délicat et nécessaire, rendant le silence plus plein, plus rond, plus vivant. Dans la maison aussi cette harmonie s'est doucement installée, nous nous sommes détendus, les regards se sont adoucis, et nos gestes eux-mêmes se sont coulés dans ce silence.
Lorsque mes paroles ne font plus écran entre le monde et moi, je tiens moins de place. Le silence alors devient tranquillité : s'il me gêne, c'est qu'il fait ressortir mon habituelle agitation. Il n'est pas indifférence mais présence au monde et aux autres. Il aiguise notre attention : une attitude, un geste nous renseignent sur ce que ressentent ceux qui vivent près de nous. Nos sourires sont des mercis sans paroles, qui viennent directement du cœur. Nous nous rencontrons au-delà de nos certitudes, de nos aveuglements ; là où notre besoin de sécurité s'efface pour laisser la place à l'autre. « Dans le silence, on se voit mieux », s'étonna un de nos hôtes.
Dehors, le chuchotis de la pluie accompagne la douceur du silence qui nous réunit en cette matinée de printemps. Si le soleil revient, nous irons ensemble travailler au jardin. Je sais que nous n'aurons pas besoin de mots pour reconnaître notre plaisir d'être ensemble.
Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste, anime la Demeure sans limites, temple zen et lieu de retraite à Saint-Agrève, en Ardèche.

***


samedi 25 février 2017

L'essence sacrée du Reiki avec Patrice Gros


(Cliquer sur l'image pour la voir en entier)


Nous sommes l'univers et l'univers est nous-mêmes.

L'univers entier existe en nous-mêmes et nous sommes dans l'univers.

La lumière se trouve en nous-mêmes et nous sommes dans la lumière.



Mikao Usui sensei

Je tenais à vous présenter un livre qui a l'avantage, comme son auteur Patrice Gros, d'aborder le Reiki  en tant que véritable art de vivre et chemin complet d’épanouissement spirituel.

--------------------------------
Extrait de l'introduction p.17 
(qui pour moi est fondamentale pour tout type d'approche qui se dit thérapeutique) :

"Pour ceux qui ont oublié quelle est leur véritable nature, le Reiki permet de se relier à nouveau à leur source, d’avoir une perception puissante de la véritable substance de la vie.
Nicole Montinéri

Un tout dernier point concernant le praticien en Reiki : Nous ne sommes pas des guérisseurs. C’est la personne soignée qui, en définitive, se guérit elle-même. Nous ne sommes là que pour l’accompagner et lui apporter l’Energie dont son intelligence corporelle, émotionnelle, mentale et spirituelle se servira, par phénomène de résonance (tel un catalyseur), pour retrouver son équilibre.

Le praticien ne crée pas cette énergie, mais il est simplement un canal par lequel elle est transférée, et donc ne s’attache pas aux résultats.
On ne devient pas un guérisseur, car c’est le Reiki le guérisseur.
Hawayo Takata

A mon avis, quiconque prétend être capable de guérir les autres est ignorant, arrogant, dans l’erreur ou dans l’illusion. Nous ne faisons rien d’autre que fournir l’énergie résonante qui permet aux autres de se guérir. Pour moi, celui qui prétend qu’il peut vous guérir ne comprend pas le mécanisme de la guérison.
La personne qui effectue le travail thérapeutique est là pour créer l’environnement qui favorisera la guérison, ni plus ni moins.
Richard Gordon

Je vous souhaite maintenant beaucoup de plaisir à découvrir et parcourir cet ouvrage !"

-----------------------------

Cet ouvrage comporte 9 chapitres qui abordent la partie plus théorique (aspects et dimensions spirituels) du reiki pour rapidement entrer dans la pratique avec les postures telles que Gassho et la méditation assise,...
Ensuite est présentée la base des 5 préceptes dans l'enseignement du Reiki Ryoho avec ses applications immédiates :
Juste aujourd’hui :
Ne te mets pas en colère
Ne pas s'inquiéter
Exprimer de la gratitude
Accomplir son devoir avec diligence
Etre bienveillant envers les autres


La partie contenant l'interview de Patrice Gros et les recueils de témoignages permet d'entrouvrir une porte sur l'espace lumineux et joyeux du Reiki.

Et la fin avec les proverbes et la grâce est jouissive :
"Après le Reiki, vient le beau temps"
Avec ce livre, "petit à petit, le Reiki fait son nid"

Bonne lecture
Acou.

P.S : Je profite de cette occasion pour vous annoncer la parution du deuxième livre de Suyin Lamour dont le titre, "La grande paix du coeur", n'est pas sans évoquer le Reiki.
Pour information, Patrice Gros a préfacé cet ouvrage qui fait suite à son précédent livre La joie d'être.

***

vendredi 24 février 2017

Invitation à l'Amour de soi avec Christiane Singer


"L’amour de soi ; qui est le fondement de l’amour ; est une expérience bouleversante, ontologique, mystique. 
Il ne s’agit pas de l’amour porté à cette personnalité que j’ai réussi à construire. C’est une grande sympathie que j’éprouve pour elle. 
Non, l’amour s’ancre ailleurs. Il s’ancre d’abord dans la stupéfaction d’être vivant et étrangement, dans l’expérience du corps. Je vous invite à l’instant à frôler cette qualité." 

Christiane Singer 
N'oublie pas les chevaux écumants du passé.
Image : World Art Magazine

+++++++++++


jeudi 23 février 2017

Un bonheur n'arrive jamais seul...

LE BONHEUR

Le bonheur ne se trouve pas
avec beaucoup d'effort et de volonté
mais réside là, tout près,
dans la détente et l'abandon.
Ne t'inquiète pas, il n'y a rien à faire.
Tout ce qui s'élève dans l'esprit
n'a aucune importance
parce qu'il n'a aucune réalité.
Ne t'y attache pas.
Ne te juge pas.
Laisse le jeu se faire tout seul,
s'elever et retomber, sans rien changer,
et tout s'évanouit et recommence à nouveau, sans cesse.
Seule cette recherche du bonheur nous empeche de le voir.
C'est comme un arc-en-ciel
qu'on poursuit, sans jamais le rattraper
Parce qu'il n'existe pas, qu'il a toujours été là
et t'accompagne à chaque instant.
Ne crois pas à la réalité des expériences bonnes ou mauvaises,
elles sont comme des arcs-en-ciel.
A vouloir l'insaisissable, on s'épuise en vain.
Dès lors qu'on relache cette saisie,
l'espace est là, ouvert, hospitalier et confortable.
Alors profites-en. Tout est à toi, déja. Ne cherche plus.
Ne va pas chercher dans la jungle inextricable l'éléphant
qui est tranquillement à la maison.
Rien à faire
Rien à forcer
Rien à vouloir,
Et tout s'accomplit spontanément...

CONSEILS AU MÉDITANT

Laisse cet esprit qui est le tien,
dans un état détendu, non-artificiel.
En cet état, voyant la pensée et son mouvement,
reste dessus, détendu.
En cet état, va poindre la stabilité.
Pas d'attachement à la stabilité,
Pas de peur du mouvement.
Connaissant qu'il n'est pas de différence
entre stabilité et mouvement,
l'esprit s'élevant de l'esprit.
En cet état, sans saisie, sans attachement,
repose, détendu, tel quel.
En cet etat, la réalite en elle-meme,
l'essence de ton propre esprit,
sagesse, vacuité radieuse,
va s'elever,
et tu n'auras pas de mots...
En cet état, un calme naturel viendra ;
sans tenir la stabilité pour quelque chose,
tel quel, naturel et libre ;
sans saisir ni rejeter les productions mentales,
s'il te plaît, reste... LÀ.
Guendune Rinpoche

mercredi 22 février 2017

Roue spirituelle...



Selon C.G.Jung , par la contemplation et la concentration, le mandala a pour fonction d'attirer intuitivement l'attention sur certains éléments spirituels afin de favoriser leur intégration consciente dans la personnalité. Jung avait relevé que l'inconscient dans ses périodes de trouble, peut produire spontanément des mandalas. Pour lui, le mandala symbolise, après la traversée de phases chaotiques, la descente et le mouvement de la psyché vers le noyau spirituel de l'être, vers le Soi, aboutissant à la réconciliation intérieure et à une nouvelle intégrité de l'être. "
Sylvie Crossman, Tibet, la Roue du Temps




-----



lundi 20 février 2017

Della et le cœur ouvert à l'Infini


Della nous délivre dans ce très bel ouvrage le partage d'un cœur bouleversé par l'éblouissement.
Dans une première partie, elle nous donne quelques pièces de l'échiquier : la conscience, la réalité, la souffrance, la fermeture à la Vie,... jusqu'à l'Eveil et l'Amour inconditionnel de l'Etre et fait mat.
Ensuite, dans une seconde partie, elle éclaire les mots et l'amour d'un jour nouveau, par ses réponses aux questions choisies par thème. C'est à déguster


"Nous avons tous ce potentiel extraordinaire d'apprécier la Vie à travers un regard
Sommes-nous prêts à voir ce qui nous sépare de cette paix,
à dire un grand « OUI ! » à cet espace 
et ainsi découvrir la libération ? "


Della partage son cadeau imprévu de la Vie, reçu lors d’une expérience de mort imminente, celui de la réalisation profonde que tout est Un et tout est Amour. La présence, la douceur, et l’énergie d’amour qui habitent son regard sont de puissants alliés sur le chemin d’ouverture au « vrai », au cœur. 

De médecin d’urgence, on la décrit maintenant comme médecin des âmes. Son partage est spontané, enveloppant, frais et aimant. Elle est l’auteure de Le Cœur Ouvert à l’Infini publié en mars 2016 chez Accarias l’Originel.


"Livre magnifique. Au delà des mots, Della a su maintenir la simplicité et la beauté de l'Intime. "



 Deux extraits :

Que pensez-vous de la nouvelle pratique appelée « la pleine conscience » qui consiste à ramener son attention sur l’instant présent et à examiner les sensations passagères qui se présentent à l’esprit à travers une observation silencieuse non jugeante ?

Il me fait chaud au cœur de constater que cette pratique que je ne connaissais pas jusqu’à tout récemment, prenne de l’ampleur. Elle invite à revenir à la réalité du moment et à discerner entre l’impermanence fondamentale de toute expérience et la permanence de la Conscience. Cette pratique libère de la tension d’action vis-à-vis des aspects perçus négatifs de nos vies. Elle pointe vers l’Intime avant l’histoire, là où tout est ouvert. C’est doux.

Il est toutefois intéressant, dans une perspective d’Éveil, de ne pas limiter la conscience à la perception du « moi ». La Conscience d’Être est toujours présente, qu’elle soit vécue en pleine conscience ou pas. À travers le processus de découverte de ma Vraie Nature, il est essentiel de réaliser que la Conscience est libre de l’expérience directe et personnelle de celle-ci.

D’une manière pratique, cette invitation prendrait la forme d'une réalisation à voir que la Conscience « est », avant le « moi et ses expériences de pleine conscience » et que les seuls éléments qui me séparent de cette Conscience globale sont justement reliés au contenu de mes pensées qui évaluent mon état de conscience ou de non-conscience du moment. Il devient alors possible de ne plus adhérer au jeu de l'évaluation quel qu'il soit et en fin d'être Un avec la Vie spontanée telle qu'elle est.






Après l’éveil, éprouvez-vous encore des émotions fortes qui engendrent de la souffrance ou la souffrance est-elle vécue autrement ?

Les émotions brutes peuvent tout à fait émerger. Elles sont vécues en présence et avec l’intention du cœur d’entendre simplement ce qu’elles ont à me dire. Leur source est toutefois claire : une réaction de la « petite » qui parle. Ces émotions sont bienvenues et totalement autorisées dans le moment. Ce qui est bien particulier, c’est la présence d’une curiosité sincère du cœur devant elles car elles sont l'occasion de rencontrer le besoin simple de l’âme ainsi manifesté, et une invitation véritable à ouvrir toujours plus profondément mon incarnation humaine à la Vie telle qu’elle est.


***

dimanche 19 février 2017

Prière phytospirituelle du matin...


Pause des jours d'hiver
matin de prière
bourgeon d'instant



Extraits par deux  illustrations graphiques choisies du renku de Matsuo Munefusa (Bashô)

***

samedi 18 février 2017

Rencontre poétique et pratique avec Pascale Senk


Pascale Senk est journaliste et écrivain. Elle est l'auteure avec Martin Rubio du livre Échanger sa maison, le nouvel esprit du voyage (Éditions des Équateurs) et de L’Effet haïku, lire et écrire des poèmes courts agrandit notre vie (Leduc.s éditions), un témoignage et une enquête sur les pouvoirs méditatifs et existentiels de cette pratique. Avec une sélection des plus beaux haïkus et des suggestions pour en écrire.

Marc de Smedt J’ai eu un vrai coup de cœur pour votre livre, qui nous apprend à la fois à saisir les moments précieux de nos vies et à nous épurer de nos trop-pleins. Comment vous est venue l’idée de ce voyage ?

Pascale Senk - Je m’intéressais depuis longtemps à la poésie, mais avec les haïkus japonais, dans leur brièveté et leur simplicité d’accès, j’ai découvert un monde nouveau. En plus du plaisir de la lecture et l’état méditatif qu’ils créent, les haïkus m’ont littéralement « reformatée » et recentrée. J’ai donc vécu et je vis là une expérience existentielle que j’ai voulu partager car elle est accessible à tous. 

Marc de Smedt - Vous dites qu’il faut à la fois créer son propre choix de haïkus utiles au quotidien et apprendre à en écrire pour coucher sur le papier ses états d’âme, ses douleurs ou ses émerveillements, car cela fait du bien…


Pascale Senk - Oui, cela permet de savoir accueillir ce qui vient, d’être davantage présent, attentif à ce qui est là, et de devenir une conscience qui sort de sa bulle à problèmes et apprend à explorer le monde de ses émotions de façon simple et efficace tout en s’ouvrant à autre chose de plus intéressant en soi. En lisant ou écrivant des haïkus, on se sent rassemblé, apaisé, relié et centré sur l’essentiel. On peut pratiquer cela à tout moment de la journée ! Je cite une formule de Marie de Hennezel, qui dit : « Ecrire un haïku peut être une pratique spirituelle qui permet de rester vivant et branché sur le neuf en soi. » Chaque haïku a sa propre histoire !

Marc de Smedt - Votre livre propose, suivant le mot de Michel Onfray, « une attentive présence au monde ». Comment l’avez-vous conçu ?


Pascale Senk - Dans la première partie, j’évoque comment une lecture régulière de haïkus peut imprégner notre manière d’être et d’envisager la vie. Chaque chapitre s’intéresse à une facette du haïku, et à la leçon qu’il nous transmet. Mais pas de sagesse sans pratique. Aussi souvent que possible, j’ai suggéré au lecteur une expérience en rapport avec ce que je venais de développer. La deuxième partie donne quelques points de départ pour écrire ses propres haïkus et montre comment cette pratique nous permet de jouer, de devenir plus conscients, de nous apaiser, de remercier, de célébrer l’amitié, d’être plus attentif à la beauté de la vie… C’est une voie d’épanouissement !


source : Clés 


Quelques haïku choisis par Pascale Senk (et mis en image) :





***