vendredi 20 mai 2022

On se réveille...

 
ON SE RÉVEILLE POUR FAIRE FACE AU JOUR NOUVEAU, VOILÀ TOUT 

Il espérait, oui, il espérait servir encore.

Il espérait qu’il lui serait donné de faire son temps, tout son temps. Il espérait pouvoir goûter l’expérience de la vieillesse et, le moment venu, dire « au revoir tout le monde » avant de radicalement tourner le dos à cette existence au final tant aimée, pour s’éveiller du rêve de la vie, bien réel tant qu’il se déploie, évaporé dès qu’il cesse.

De plus en plus, quasiment chaque nuit, une lucidité s’invitait en ses songes, l’amenant, alors même qu’il sommeillait toujours, à laisser de côté les situations à résoudre dont il percevait qu’elles n’existeraient que le temps du rêve et se dissiperaient avec lui.

C’était dorénavant à peu près ainsi qu’il envisageait ce qu’ils appelaient « la mort » : une transition, fût-ce vers un « néant » - mais pour concevoir le néant il fallait bien quelque chose et quelqu’un, et aussi ce qu’ils appelaient « la vie » : il s’agissait de vivre, pleinement, complètement, sans réserve ni protection, tous les épisodes, situations, rebondissements, de les goûter à plein sens pour, venu le moment, mais juste à ce moment-là et pas avant même s’il y avait détachement progressif, s’en désintéresser radicalement et à jamais. Sans reniement aucun.

Pourquoi renier ses rêves de la nuit ? On se réveille pour faire face au jour nouveau, voilà tout.

Gilles Farcet

extrait du livre "La réalité est un concept à géométrie variable"

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jeudi 19 mai 2022

Consolation et bonheur


Anne-Dauphine Julliand : « Pleurer devant les autres, c’est déjà un appel à la consolation »

 On ne console l’autre que dans la relation que l’on tisse avec lui et dans l’amour qu’on a pour lui. La consolation, c’est un cœur à cœur.

Comment vaincre sa douleur ?

On ne la vainc pas. Si on se dit qu’on livre une bataille et qu’on va la gagner, on a perdu. Ce n’est pas de cette nature-là. Le plus beau combat, c’est d’arriver à accepter qu’elle fasse partie de notre vie, de pouvoir lui dire : « Ok, d’accord, tu as ta place ». Au début, on est submergé et elle va occuper tous les aspects de notre vie. Petit à petit, elle ne fait juste que partie de notre vie et elle n’interdit pas tout le reste, même si elle le complique, parfois. On peut aussi se dire : « Cette peine fait partie de ce que je suis, mais elle ne me définit pas. Il y a tout ce que j’aime, tout ce qui me constitue qui perdure malgré tout ». Au début, on est plongé dans le brouillard. Puis on peut l’écarter un peu pour découvrir qu’il y a encore des zones claires, de belles choses qui subsistent dans la vie.

Je crois que cela demande beaucoup de douceur avec soi-même. Parfois, la seule chose à faire quand on a mal, c’est pleurer et prendre le temps d’accueillir cette peine et de la vivre pleinement. Là ou l’on pourrait avoir tendance à se dire qu’il faut se ressaisir, je pense au contraire qu’il faut être d’une infinie douceur avec soi-même. On nous invite tellement à nous ressaisir ! Je reste convaincue que la seule façon d’arriver à vivre pleinement la joie, c’est d’avoir vécu auparavant pleinement sa peine, de s’être presque vidé le cœur et les yeux de cette douleur de l’instant, comme font les enfants qui pleurent profondément le temps que dure la peine et qui après recommencent à jouer.

On peut être heureux avec le malheur, avec la souffrance. C’est un paradoxe. Je suis une femme profondément heureuse et je pleure quasiment tous les jours la mort de mes filles. Ce n’est pas la souffrance et le bonheur qui sont incompatibles, c’est le bonheur et la peur. Le bonheur se situe à un autre niveau que la peine que l’on ressent. Ce n’est pas un instant, du ressenti ou un sentiment : c’est un fait. C’est quelque chose qui nous imprègne. On ne se sent pas heureux : on est heureux.

Source : Aleteia
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mercredi 18 mai 2022

mardi 17 mai 2022

Comment se fait-il que verser des larmes puisse faire beaucoup de bien

 Quand on plonge dans la vie des grands saints, on se rend compte qu'ils pleurent tous abondamment. Ils expliquent pourquoi laisser couler des larmes (ou pleurer un bon coup) est capital.


Ignace de Loyola, saint Dominique, le curé d’Ars, Charles de Foucauld… Au lieu de maîtriser leurs émotions, pourquoi, ces saints pleurent-ils abondamment, même plusieurs fois par jour et même en public ? Pleurent-ils comme chaque mortel de chagrin, de douleur ou de rire ? Oui, certainement. Mais surtout, ils pleurent leurs péchés parce qu’ils les éloignent de ce Dieu qu’ils aiment passionnément.

Pour Charles de Foucauld comme pour d’autres grandes figures de sainteté, les larmes signifient quelque chose de capital : elles sont un chemin vers Dieu, un lieu où le rencontrer.

S’inspirant de sainte Catherine de Sienne, Charles de Foucauld canonisé ce 15 mai, encourage ses proches à pleurer… trois fois par jour. Pour lui, les larmes sont des signes de pureté, d’amour envers Dieu. Elles sont accompagnées par la conscience d’avoir exposé son cœur à une souffrance infinie. Cependant, le souvenir des fautes, insiste-il dans ses écrits, ne doit jamais être plus fort que le courage de se relever des péchés. Pour lui comme pour d’autres grandes figures de sainteté, les larmes signifient quelque chose de capital : elles sont un chemin vers Dieu, un lieu où le rencontrer. Dans son ouvrage Des larmes, Anne Lécu dominicaine et médecin à la prison de Fleury-Mérogis décrit ainsi les saints qui pleurent : « Ils expriment ainsi leur désir immense de bonté auquel nous aspirons tous. »

Les larmes, la bénédiction de ceux qui aiment

Les larmes font du bien, mais elles aussi font le bien. L’écrivaine Jacqueline Kelen résume dans son Eloge des larmes, que « ceux qui versent des larmes, aiment ». Leurs larmes signifient avant tout l’amour. La béatitude « Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés » veut dire « Heureux ceux qui pleurent, car ils aiment et ils seront consolés. »

Par son incarnation, le Christ a embrassé la nature de l’homme ainsi que toutes les émotions humaines qui l’accompagnent. Les évangiles montrent clairement les moments où le Christ ressent de la joie, de la colère ou de la tristesse. Il pleure aussi. Et c’est là que la consolation promise commence : l’homme n’est pas seul à pleurer. Ses larmes rejoignent celles du Christ, en qui l’amour est plus fort que la mort. Les grands saints l’ont bien compris.

Marzena Devoud - publié le 15/05/22 sur Aleteia

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lundi 16 mai 2022

Sécheresse

 

Savoir s'appuyer sur les fées, rien que les fées !

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dimanche 15 mai 2022

Nature en contact



Il pousse au fond de moi mille rameaux secrets,

Mon âme de plein vent frissonne de feuillages,

J'ai le cœur foisonnant de fleurs, de fruits sauvages,

Et mon sang a le bruissement de la forêt.

Marc Alyn

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Le secret

Écoute mon enfant

les verts secrets des branches

et ceux de la sève

qui irrigue l’arbre

Regarde danser l’abeille

perce le secret de cet alchimiste

qui transforme en miel

la poudre d’or des fleurs

Mets ton oreille

contre la mousse du rocher

pour capter le grand secret

des pierres

Cours vite à la mer

et laisse-toi bercer

par le secret du chant

des vagues

Joseph Paul Schneider

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samedi 14 mai 2022

Accueil perceptif

 


Faites de votre peur une perception réellement pure, laissez-la se déployer, sentez-la dans votre corps.

En un certain sens, il s'agit d'une énergie comprimée qui se dissipe en se déployant.

Elle ne peut se déployer qu'en l'absence d'un "je", qui est son complice naturel, qu'en présence d'une acceptation innocente, d'une écoute innocente, d'un regard innocent.

Vous ne pouvez comprendre cela qu'en expérimentant la perception pure.

Jean Klein -Transmettre la lumière

éditions le Relié


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vendredi 13 mai 2022

Civilisation aveugle


 " Cette civilisation moderne a conduit l'humanité à deux guerres mondiales, mais la leçon n'a servi à aucun politicien. La politique ne se préoccupe que des apparences et ne tient aucun compte des réalités profondes. Seule la conscience de leur nature spirituelle commune peut unir les hommes. Le sens de leur individualisme les condamne à l'égoïsme et aux conflits. C'est dans la vision même de l'homme et du sens de sa vie que se trouve la racine de tous les « problèmes ». Tant que l'aveuglement et l'ignorance prévaudront, tout problème résolu fera immédiatement place à un autre, dans un déséquilibre permanent. L'intérêt pour la politique tient aujourd'hui la place que tenait autrefois l' intérêt pour la religion. Moins les gens ont l'intention de se diriger et de se réformer eux-mêmes, plus ils se préoccupent de la façon dont il faudrait diriger ou réformer la société. En fait, les « problèmes » politiques, économiques et sociaux ne sont qu'une façade qui masque le véritable problème, lequel est spirituel et psychologique. Aucune mesure ne sauvera la situation, qui ne tiendra pas compte de la réalité spirituelle, de la vraie nature de l'Homme. Pour le moment, l'humanité tourne le dos à cette vérité fondamentale. L'existence devient sans cesse plus complexe à tous égards et interdit de plus en plus aux hommes et aux femmes toute velléité de vie intérieure. Le véritable bonheur ne peut se trouver que dans la « réalisation » ou la prise de conscience de la Nature profonde, du Soi, mais jeunes et vieux cherchent désespérément des plaisirs et des satisfactions qui ne peuvent pas durer. C'est, par excellence, le fruit de ce que tous les enseignements initiatiques ont appelé l' aveuglement et l' ignorance.

Arnaud Desjardins, Monde moderne et Sagesse ancienne ( 1973 )

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jeudi 12 mai 2022

Lien mystère entre le fond et la forme

Le mystère entre la forme et le contenu, entre la conscience du monde et son appréhension directe...



Hexagramme 22 :
Pi / La Grâce

En haut Ken : L'Immobilisation, la Montagne.
En bas Li : Ce qui s'attache, le Feu.
L'hexagramme représente un feu qui sort des profondeurs secrètes de la terre et dont les flammes, en s'élevant, illuminent la montagne, la hauteur céleste, et la revêtent de beauté. La grâce, la beauté de la forme est indispensable à toute union pour la rendre harmonieuse et aimable, et non chaotique et désordonnée.


Dans le trigramme inférieur, le feu, un trait faible vient se mettre entre deux traits forts et les rend beaux; mais les traits forts sont l'essence, le trait faible est la forme qui embellit. Dans le trigramme supérieur, la montagne, le trait fort apparaît au sommet, à la place déterminante, si bien qu'ici encore il doit être regardé comme le facteur décisif. La nature nous montre dans le ciel la puissante lumière du soleil; c'est sur elle que repose la vie de l'univers. Mais cette clarté puissante, essentielle, est entourée de la lune et des étoiles qui alternent gracieusement avec elle. Dans la vie humaine, la beauté de la forme apparaît lorsque des traditions fermes comme des montagnes sont rendues agréables par une claire beauté. La contemplation des formes célestes confère la faculté de comprendre l'époque et ses exigences changeantes. La contemplation des formes dans la vie humaine confère la possibilité de modeler le monde.

 extrait de Le Livre des transformations de Richard Wilhelm

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mardi 10 mai 2022

S'émerveiller de tout

 



S'émerveiller, c'est résister. 

C'est d’une certaine façon désobéir. 

Christian Bobin 

Image par Simone Bramante










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lundi 9 mai 2022

Pensées corporelles


 "La pensée se manifeste par une parole, la parole se traduit par un acte, l'acte devient une habitude, et l'habitude se solidifie en un caractère. Alors, observe avec soin la pensée et ses méandres, et laisse-la jaillir de l'amour. Né du souci de tous les êtres...

De même que l'ombre suit le corps, tel on pense, tel on devient."

Bouddha. - (Via Matthieu Ricard )


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