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Extrait du dossier de "Nouvelles Clés" n°54 :
Nouvelles Clés : Pour progresser sur l’échelle des états amoureux, telle que vous la décrivez avec Jean-Yves Leloup, quels sont les passages les plus difficiles ? Si l’on part de la lourde « Pornéia » du bébé, l’amour le plus incarné, qui persiste longtemps en nous, il faut déjà un bel effort pour passer de cette gourmandise pulsionnelle à Eros qui, avec ses ailes, nous met en apesanteur et nous hisse au « septième ciel », non ?
Catherine Bensaid : Non, il ne faut faire aucun effort, puisque nous tombons amoureux, ou plutôt puisque l’amour nous tombe dessus, sans que nous l’ayons décidé. C’est quelque chose qui s’impose à nous. Bien sûr, nous acceptons, ou pas, de suivre cet élan, mais ce n’est pas de l’ordre du progrès. Cela nous élève, mais venant de l’extérieur, on ne peut pas dire que ce mouvement signale donc une évolution spirituelle en nous. Certes, l’autre commence à exister comme étant différent de nous, mais nous en sommes encore très dépendants. Tout comme le bébé, qui au début ne fait qu’un avec sa mère et met plusieurs mois à se vivre comme une entité autonome. L’amoureux ne fusionne jamais au point d’ignorer qu’il y a quelqu’un d’autre, mais sait-il bien qui est cet autre, en dehors du désir qu’il en éprouve...
1 commentaire:
l 'amour total, passer d'un barreau à l'autre en fonction des circonstances
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