samedi 9 septembre 2017

Une rencontre avec Arnaud Desjardins


Arnaud Desjardins nous offre un témoignage précieux sur le chemin de la sagesse : 




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vendredi 8 septembre 2017

La poésie, une médecine absolue...

Patrice van Eersel : Un bruit de balançoire est fait de lettres. Mais un livre n’est-il pas toujours une lettre à quelqu’un ?

Christian Bobin : Mon premier tout petit livre était déjà une lettre. Adressée à qui ? Peut-être à moi... Avec le temps, j’ai appris qu’écrire, c’était chercher quelqu’un dans le noir, attendre un écho dans les ténèbres du monde. Pour prendre une autre image — puisque mon infirmité est de ne penser et vivre que par images—, le principe de l’écriture est celui de la petite marchande d’allumettes, qui les craque une à une dans l’espérance que cela éclairera un visage face au sien.

Patrice van Eersel : Pourquoi serait-ce une infirmité ?

Christian Bobin (sourire) : Ce n’est ni vrai ni faux. Quand un sens s’atrophie, un autre se développe—les aveugles entendent même un sourire ! Je pense que mon goût des images est venu d’une chose qui me manquait pour avoir une vie stable dans ce monde. Mais cela a fait naître autre chose, qui a pris la forme de ces grappes d’images. Mais la poésie, ce n’est pas pour faire joli. C’est une impulsion, un élan du printemps dans le langage. C’est donc la chose la plus précieuse qui soit, la médecine absolue.

 
Patrice van Eersel : Le poète japonais Ryokan hante votre livre...



Christian Bobin : Je l’ai rencontré peu à peu, assez tard. Les livres, comme les gens, arrivent à leur heure.
Je le connaissais de loin, mais c’était une rumeur, un nom qui fane dans un dictionnaire. Puis la vie, les épreuves et aussi les enchantements m’ont amené à lire des textes orientaux, des poètes japonais ou chinois, des demi-fous, et j’ai été touché par celui qu’on appelait « le moine enfant », autant par sa vie que par sa parole. Les Japonais le considèrent comme leur saint François d’Assise. La lecture de Ryokan m’a rendu heureux. Etant heureux, j’ai eu envie de vivre, et pour moi, vivre passe par écrire et m’adresser à d’autres et chercher quelqu’un dans le monde.


Patrice van Eersel : Plusieurs fois, dans ce livre, vous vous dédoublez. Une partie de vous part ailleurs, pour écrire ou voyager, votre main droite, par exemple...

Christian Bobin : J’écris toujours à la main, et ma main est très heureuse. Ma pensée vient tard, d’un pas très lent. Ce n’est pas la première invitée. Le premier invité est une sorte de joie, d’énergie, de danse des atomes des doigts, du corps, du cerveau, mais aussi de la chaise où je suis assis, des atomes du pré que je vois par la fenêtre, et tous ces atomes se mélangent Je suis en moi, clôturé par un songe, mais aussi au dehors, parce que le songe peut envahir tout l’Univers et je ne fais plus guère de distinction entre le brin d’herbe, le bois de la table et ce qu’on appelle « moi », de façon incertaine.



voir aussi : Christian Bobin et Ryokan

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jeudi 7 septembre 2017

Instants à la dérive...


Vagues nuageuses et nuages écumants... immensité mystérieuse et insondable...


Entre les rivages des océans 
et le sommet de la plus haute montagne 
est tracée une route secrète 
que vous devez absolument parcourir 
avant de ne faire qu’un 
avec les fils de la Terre. 

 Khalil Gibran

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mercredi 6 septembre 2017

Derniers regards...


La faune africaine vue au plus près : reportage dans un monde sauvage en voie de disparition.
Afrique 
Regardez-les bien, ils sont en train de disparaître. Philippe- Alexandre Chevallier, reporter photo, sillonne depuis 1985 la Namibie et le Botswana une ou deux fois par an pour raconter la richesse animalière et végétale de cette nature menacée par l’homme. « L'idée n'est pas de prendre une photo juste pour qu'elle soit belle. Je souhaite quelle ait un sens, qu'elle sensibilise l'opinion sur la disparition progressive de certaines espèces ». explique cet amoureux des grands espaces. Cette approche personnelle passe par deux choix : celui de réaliser toutes ses photos sans téléobjectif, directement au contact de l’animal, et, surtout, en noir et blanc. L’intensité des expressions est redoublée par l’absence de couleurs, qui laisse libre cours à l’interprétation. La proximité avec la faune, dans son environnement presque intime, est saisissante.’ 
Clotilde Costil Pour La Vie



mardi 5 septembre 2017

Comparaître en comparaison...

Ainsi la comparaison est une tromperie parce que chaque fois que vous comparez, vous comparez entre deux et vous présupposez qu’il y a une base commune qui n’existe pas. Ainsi la comparaison est une tromperie, une illusion, un mot qui n’a aucun sens que ce soit. Voyez cela d’abord.
(…)


Toujours la notion de temps, la notion d’espace ou n’importe quelle autre notion viennent de ce mot illusoire « comparaison ».
De la sérénité (Svami Prajnanpad)

Conseil du jour : Dans votre journée, essayez de voir dès que vous comparez... et revenez à vous en souriant...

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lundi 4 septembre 2017

La fin du jour ...


C’est l’appellation d’une œuvre d’un ami, le sculpteur belge André Willequet (1).

Deux vieux, assis sur un banc, semblent avoir infiniment de temps intérieurement. On pourrait penser qu’ils attendent ... sans rien attendre.

Cette œuvre, commande d’une commune des environs de Bruxelles, avait pris place dans un jardin face à une maison pour personnes âgées. A peine ai-je le temps de dire à André Willequet combien je suis touché par le calme que diffuse son œuvre qu’il me dit : « Je viens d’apprendre que les personnes qui vivent dans cette maison ont fait une pétition pour qu’on retire cette sculpture qui, disent-ils, les déprime ... »

Les vieux ! Un mot choquant auquel on préfère l’euphémisme : « senior ! ».

Dans la plupart des internats pour séniors sont proposées des activités d’encouragement et des thérapies d’exhortation qui cherchent à convaincre la personne âgée qu’il lui est encore possible, de vivre comme ... avant. Ce genre de système thérapeutique me paraît suspect. D’autant plus que le centre d’intérêt de la personne âgée ne devrait pas se situer dans des domaines où inévitablement elle va régresser mais dans ce domaine où, jusqu’à sa fin de vie elle pourra croître : la maturation intérieure, l’accomplissement intérieur. Le sens de la vieillesse n’est plus d’accéder à des performances extérieures mais à la maturité intérieure.

C’est pourquoi la pratique de la méditation de pleine attention attire de nombreuses personnes qui abordent le troisième âge.

60 ... 70 ... 80 ans ! Voilà le moment de s’éveiller à cet état de santé fondamental, le calme intérieur, trop souvent négligé au cours de l’âge adulte. La paix intérieure fait partie des virtualités que réveille l’exercice du « non-agir », du « rien faire ».

La sculpture d’André Willequet représente deux personnes âgées qui semblent libres de cet état d’être tourmenté, agité, inquiet, qui conduit à la consommation surabondante des anxiolytiques.

Immobiles, les mains croisées, elles demeurent — assise en silence — dans ce domaine trop souvent dédaigné par l’homme adulte, — le moment présent —.

« Quel mystère, quel miracle (s’exclamait un vieux moine zen après une demi-heure d’exercice de la méditation), par la pleine attention au simple va-et-vient du souffle ... tout en moi se calme ! ».


Jacques Castermane

(1) André Willequet sculpteur belge (1921 – 1998)

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dimanche 3 septembre 2017

Lever de conscience...



J'entends au loin
Une prière s'élever dans le cœur des Hommes
Et fleurir dans la lumière
Comme une semence divine.

J'entends au loin
L'écho de tous nos rêves
Se lover dans la matière
Et prendre forme dans la glaise


C'est ton heure, artisan de l'âme !
Comme une allégresse
Qui monte dans la conscience
Et s'épanouit

C'est maintenant ton heure, Homme de cœur !
Lève-toi,
Il y va de notre avenir sans doute
Car le monde croule de trop de raison

La raison du plus fort,
La raison du plus faible,
La raison économique,
Ou encore la raison du pire et du meilleur !

Il est temps de faire vendange,


D'écraser les raisons de la colère
Pour en extraire un élixir de joie,
Sans frontière, ni caste, ni concession !

Il y a certainement mieux à faire
Que de masquer nos peurs
Derrière des paravents de bonne conscience.
Et de vivre par procuration nos propres espoirs.

Il y a probablement,
Au plus profond de nos cœurs,
Des trésors de sagesse
Qui n'attendent que d'être éveillés.



"Homme de Cœur", 

Source Intérieure de A. Degoumois

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samedi 2 septembre 2017

Plongeon intérieur




Comme votre perspective est extravertie, vous avez perdu de vue le Soi, 
et votre vision est tournée vers le monde extérieur. 
 
Le Soi ne se trouve pas dans les objets extérieurs. 
Renversez votre regard vers l'intérieur de vous. 
 
Plongez en vous et vous serez le Soi.

Ramana Maharshi

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jeudi 31 août 2017

Insensé ici et maintenant...


Le ici et maintenant n'implique rien, le ici et maintenant n'a pas de signification, il n'existe pas par rapport à quoi que ce soit d'autre. 
Ce qui est important dans le ici et maintenant, c'est précisément que l'on n'évalue pas le présent par rapport au passé ni par rapport au futur. 
Nous, nous essayons toujours de donner un sens au moment présent. Si une expérience se révèle, nous nous demandons ce qu'elle veut dire et, qu'elle soit agréable ou désagréable, nous voulons savoir quelle en est la signification. 
Mais cela ne veut rien dire, cela n'a pas un sens particulier.

"Oui, et alors", 


Lee LOZOWICK





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mercredi 30 août 2017

Reconnaître le faux

Pour apprendre quoi que ce soit, vous devez méditer. Mieux vous méditez, mieux vous apprenez. Le principe est aussi simple que cela.
 

Quand vous voulez acquérir la connaissance d'une chose, vous méditez sur un sujet qui se trouve en-dehors de vous-même. Quand vous apprenez ou pratiquez la méditation, c'est vous-même qui êtes le sujet. Normalement, lorsque nous sommes en train d'apprendre quelque chose, comme par exemple l'arithmétique, le sujet est séparé de nous. Nous apprenons en assimilant les faits d'une façon graduelle, jusqu'à ce que le sujet fasse partie de nous, s'identifie à notre propre savoir. En ce qui concerne la méditation, le processus est exactement inverse. Vous commencez par le sujet – vous – complètement absorbé en lui-même, un être humain qui fonctionne pleinement. Ici le processus ne consiste pas à ajouter quoi que ce soit à ce que vous êtes, mais à vous démanteler ; à séparer tout le savoir que vous avez acquis ou appris, du savoir réel et précieux qui est votre propre connaissance de vous-même. Pour le moment, les deux sont confondus, entremêlés, sans que vous puissiez les distinguer clairement. Examinons maintenant ces deux aspects de votre savoir. Un simple examen va déjà nous permettre de commencer à les démêler et à les dissocier.
...


...Vous allez vous observer simultanément à l'intérieur et à l'extérieur. 

Il est essentiel que vous ne soyez pas subjugué par l'émotion au point de vous y perdre, ou par le phénomène concret que vous observez. Vous devez rester un observateur détaché. Vous y arriverez en évitant de condamner ce que vous observez, en évitant de l'excuser, de le justifier vis-à-vis de vous-même ou vis-à-vis des autres. Voilà la clé. Il ne faut pas non plus s'en détourner avec dégoût. Vous devez observer.
N'essayez pas de corriger ou de modifier quoi que ce soit. Observez simplement ce qui se passe.
Pratiquez cela aussi souvent que possible. Si ce que vous observez est faux, vous allez peu à peu vous en détacher. Ce qui est vrai restera intouché. Puisque la colère, le ressentiment, la mauvaise humeur, la vanité, la culpabilité, la malhonnêteté, la vengeance, le manque de sincérité, et toute autre réaction émotionnelle, sont fausses, elles vont commencer à disparaître. Sachez que cela ne peut être réalisé que par un observateur détaché, par l'intelligence pure qui est en vous et qui ne pratique pas l'automatisme d'acceptation ou de rejet.


Après avoir pratiqué ainsi pendant un certain temps, vous allez ressentir une douleur, comme si une partie de vous-même était en train de mourir. Si vous y regardez de plus près, vous constaterez que c'est là une sorte de mort émotionnelle. La douleur proviendra de la tentative du mental pour se cramponner et s'accrocher à cette partie de vous-même qui est fausse et qui est en train de se dissoudre. Si vous êtes solide, vous supporterez la douleur et laisserez ces faux aspects mourir de leur belle mort. Si vous ne l'êtes pas, vous allez trouver une excuse parfaitement logique, acceptable pour tout le monde, sauf pour cette partie de vous-même qui aspire à la liberté.
Quand cette fausse part de vous-même meurt, vous obtenez une récompense semblable à celle de l'amant au cœur brisé qui, au plus profond de son supplice, voit soudain qu'il est libre de l'autre, qu'il ne pourrait ni ne voudrait plus être avec sa partenaire. Dans ce moment même, il reconnaît qu'il est en train de faire l'expérience de la liberté, non pas dans la haine, mais en sachant que l'attachement à l'amour est une chose fausse et morte, maintenue vivante uniquement par la peur de perdre.



LA MÉDITATION 
Barry Long
Cours de base en 10 leçons
Traduit de l'anglais par Pierre Reyland et Alain-René Gélineau

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lundi 28 août 2017

Miracle du jour


"chaque jour est un miracle...
le miracle d'être vivant...
avec ses handicaps
et ses capacités
le temps qu'il fait
vent soleil nuages
ses petits cafés
et ses petits sourires
les grimaces qui passent
le rire qui pointe
une tendresse partagée
aussi ténue ou légère soit-elle...
un rien d'amour qui passe...
chaque jour est un miracle..." O:)
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Douce journée  
<3
Charles Coutarel


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