dimanche 17 décembre 2023

« L’antidote à la fatigue est d’être dans l’engagement »

 La fatigue qui nous guette n’est pas tant physique que psychologique, mais elle s’avère vaste, complexe, profonde. Elle provoque en effet lassitude, découragement, peur de l’avenir, repli sur soi. Un cortège de maux sans doute à attribuer à notre société matérialiste, de surconsommation, de performance, qui nie notre vulnérabilité et toute transcendance. Comment retrouver notre énergie ? Fabrice Midal nous invite à puiser dans la sagesse des Anciens afin de redevenir plus vivants.

Notre fatigue n’est pas tant physique que psychologique. Comment se manifeste-t-elle ?


Cette fatigue psychologique, que je préfère nommer découragement, prend deux visages. La première forme, la plus évidente, nous rend sans tonus, sans allant. Mais la seconde, plus masquée et plus difficile à débusquer, se caractérise par une hyperactivité, qui vient d’une volonté de tout contrôler, d’être parfait, performant. Ces deux écueils – démission ou instrumentalisation de soi – sont en réalité des impasses. Dans les deux cas, ce qui nous fait défaut est le mouvement de confiance dans la vie.

En quoi la volonté de contrôle est-elle problématique, selon vous ?

Nietzsche avait alerté sur une volonté de contrôle, d’élimination de l’incertitude, au nom d’un progrès, qui entraînerait une haine de la vie et nous détruirait. « Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse », écrit-il dans Ainsi parlait Zarathoustra. De quoi se plaignent les soignants, les enseignants, les chercheurs du CNRS qui viennent de signer une pétition contre leur nouveau système de gestion des missions ? Il y a certes un besoin de reconnaissance, d’une juste rémunération, mais ils pointent avant tout leurs conditions de travail, qui les empêchent de faire leur métier. Ils dénoncent le poids des protocoles, des procédures, de l’administratif, des cases à remplir… Notre société souffre de cette gestion devenue totalitaire qui nous déshumanise en tuant la rencontre, la créativité, la vie.

Ce phénomène est donc nouveau ?

Nous vivons actuellement un burn-out individuel et collectif. Le burn-out est une maladie nouvelle, ignorée de nos grands-parents, qui travaillaient souvent 12 h par jour ! Ils connaissaient bien la fatigue physique, l’angoisse des fins de mois, mais pas ce sentiment d’être coupé de la vie en soi. Nous sommes trop souvent prisonniers de notre image. Et pas seulement les jeunes qui s’exposent sur les réseaux sociaux ! Je rencontre aussi des grands-parents qui se comparent, qui ont peur de ne pas être assez bons, assez bien… Or si j’essaie de me conformer à une idée de moi-même, je me coupe de l’élan qui m’habite.

Ce marasme ambiant touche beaucoup les jeunes. Pourquoi eux-mêmes ont-ils perdu leur vitalité ?

Pour la première fois de l’humanité, nos jeunes ne trouvent pas leur place dans la société. Je crois qu’ils manquent de responsabilités. Jamais nous ne leur avons fait si peu confiance. Alors que le passé illustre le contraire : les généraux sous Louis XIV étaient très jeunes, par exemple. Sans doute faut-il aussi nous interroger sur l’enfance que nous leur faisons vivre. Du fait de l’insécurité, les parents préfèrent savoir leurs enfants à l’intérieur, devant un écran. Ils jouent moins. Or, pour grandir, on a besoin de l’expérience du réel : courir, se râper aux arbres, construire une cabane… Se développer harmonieusement suppose un double mouvement, la confiance secure et l’exploration, dont l’articulation permet à l’enfant d’être heureux.

Les écrans nous happent tous aujourd’hui… Notre lassitude n’est-elle pas également engendrée par notre manque de déconnexion ?


Nous recourons trop peu à notre système par défaut, dont les neurosciences ont montré qu’il joue un rôle majeur. Il s’active quand on ne fait rien, quand notre cerveau vagabonde, quand on laisse libre cours à nos pensées… Aujourd’hui, nous fuyons ces moments de vide, de silence, de rêverie, pourtant fondamentaux pour nous ressourcer. Pas étonnant que l’on soit fatigué ! Bergson appelle l’humanité à un sursaut de la dimension morale et mystique pour équilibrer les progrès matériels. Autrement, nous serions prisonniers d’un modèle mécanique, en particulier d’un rapport faussé au temps, qui nous coupe de l’expérience véritablement humaine, et par conséquent de la joie. N’est-ce pas ce que nous vivons ?

En quoi consiste cette expérience véritablement humaine ?

Cette expérience passe par la relation, qui est éminemment surprenante. Le découragement se surmonte par l’audace de redonner sa confiance. Rencontrer suppose d’être ouvert, prêt à se laisser déplacer, toucher, bouleverser… Elle impose de sortir radicalement de la gestion, de renoncer à tout contrôler. Alors la vie, qui est « surgissement de l’inattendu », pour reprendre les mots évocateurs de Bergson, peut se déployer. Elle incite à oser partir à l’aventure, à explorer, à ressentir… Voilà ce qui nous nourrit. Revenons au réel pour guérir de la fatigue. Il donne ! Il suffit de s’occuper de son jardin pour le mesurer.

Qu’est-ce qui indique que l’on a retrouvé ce mouvement de la vie ?

La joie est le signe que la vie a regagné du terrain. Quand nous sommes épuisés, nous entendons des injonctions contradictoires : « reprends-toi en main », sous-entendu « gère davantage », ou au contraire « lâche prise… ». Je propose de nous foutre la paix et de redevenir humains ! Où est-ce que je me torture ? Comme en cas de fuite d’eau, il faut commencer par identifier le problème. Notre problème se résume souvent dans cette volonté de tout contrôler, d’être performant, de tout réussir. Tout l’enjeu consiste à retrouver notre unité profonde. Cela implique de revenir au réel, qui ne se contrôle pas mais s’accompagne, voilà l’antidote au découragement. Il suppose d’accepter nos limites, notre finitude, le fait qu’on ne peut plaire à tout le monde. Notre vulnérabilité est une force puissante, qui incite à la transformation. Il ne suffit pas de se reposer, mais de s’engager dans la profondeur de sa vie. C’est elle qui ressource.

Là où la fatigue risque d’entraîner un repli sur soi, il s’agit donc au contraire de s’ouvrir ?

L’antidote à la fatigue est le repos ; l’antidote à la fatigue est d’être dans l’engagement. Nous sommes trop autocentrés. La philosophie enseigne que l’être humain est fondamentalement hétéronome et non autonome comme voudrait le faire croire notre société. Sortons donc de l’enfer de nous-même. En tant que vivants, nous avons besoin du ciel, de la terre, des autres. Acceptons de donner de la place à l’autre, de prendre le temps de nourrir la relation. Être aimé conduit à s’aimer ; découvrir l’autre permet de se découvrir soi-même. J’ai besoin du regard de l’autre pour exister et advenir à moi-même.

Interview de Fabrice Midal

Source : La Vie

samedi 16 décembre 2023

Pardonner

 

"Pardonner, c'est libérer un prisonnier, et découvrir que ce prisonnier, c'était vous"

Lewis B. Smedes


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vendredi 15 décembre 2023

L'invisible ressenti


 La pratique c’est aussi laisser être ramenés au visible tous les fils invisibles qui relient entre eux chaque partie en une inouïe harmonie chaque fois qu’on l’oublie.

Lorsque l’on lève un bras, ça n’est pas juste ce bras qui se lève, tout le corps et même l’être entier y participe, il se lève grâce à tout, même à nos orteils, même à notre rein, même à notre salive, …

Sentir ça. Sentir Ça.

Lorsque l’on est dans une salle entouré.e des autres personnes avec lesquelles on partage notre pratique, ou même lorsque l’on pratique seul.e dans sa chambre, toutes les personnes avec lesquelles nous sommes connecté.e.s d’une façon ou d’une autre pratiquent avec nous comme nous pratiquons avec elles et même si elles ne pratiquent pas du tout.

Sentir ça. Sentir Ça.

Lorsque l’on croit être qui et ce que l’on croit être, simple petit individu singulier avec son histoire chronologique, ses souvenirs, ses événements marquants, ses ceci, ses cela, tout ce qui constitue cette petite vie que l’on habite où chaque élément a pourtant tellement d’importance pour nous, nous rappeler encore et toujours à la grande vie qui nous habite, bien plus importante encore que chaque ceci-cela et sans laquelle ça n’existerait pas.

Sentir ça. Sentir Ça.

Pas de pièces détachées, isolées les unes des autres, assemblées par la force des choses, indépendamment d’un puissant désir primordial qui les veut et les crée unies.

Vaste mystère divin qui prend forme(s) à travers la chair sous laquelle toutes les rivières sacrées suivent leur chemin depuis et jusqu’à la source de notre cœur vibrant en écho avec tout le vivant.

Palpitant.

Sentir ça. Sentir Ça.

Marie Ghillebaert - prof de yoga - https://yogasesame.com/

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jeudi 14 décembre 2023

De la crise, ou de quoi méditer en ces temps de crise ...

 

Issu du grec krisis (décision), ce mot a d’abord été un terme du jargon médical, désignant un tournant décisif dans l’évolution d’une maladie ou d’une blessure. C’est de là que lui vient sa connotation angoissante actuelle. 

En chinois l’idée de « crise » s’écrit avec deux idéogrammes. 

Le premier, 危 wēi représentait à l’origine une personne se tenant au bord d’une falaise. Au cours des siècles à cause de cette image d’une situation dangereuse, il s’est amalgamé avec un mot homophone plus ancien ayant lui le sens de : malheur, difficultés ; ce qui a conduit au sens actuel de ce mot : péril, passe difficile. 

Le second, 机jī, dans sa forme ancienne (機) représentait le ressort des arbalètes. Ces armes avaient constitué un des éléments déterminants de la supériorité militaires de Qin Shi Huangdi dans sa conquête des différents Royaumes Combattants aboutissant en 220 avant à la première unification impériale de la Chine et dont les milliers de guerriers en terre cuite qui gardent son tombeau donnent un idée de la puissance. Particulièrement l’arbalétrier au « présentez-armes ». 

Aujourd’hui, cet idéogramme a toujours un sens en rapport avec son ressort d’origine puisqu’il signifie : mécanisme efficient, ressort, moyen ingénieux, stratagème, occasion imprévue, opportunité.

L’écriture chinoise de la notion de « crise », le binôme危机  wēi jī, combinant ensemble l’idée de « passe difficile » avec celle de « ressort, d’occasion », offre une perspective plus vivifiante de ce qui est pour nous une crise. Il ne s’agit plus d’une aggravation dangereuse d’une situation critique, d’une fatalité mortifère mais bien plutôt d’un moment décisif, certes difficile, mais surtout porteur d’opportunités à saisir pour orienter la situation vers une vitalité nouvelle.

Winston Churchill, qui disait « Le pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, l’optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté », connaissait-il ce distique de son compatriote le poète William Blake : 

Bénédiction lénifie

Malédiction tonifie


Cyril Javary
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mardi 12 décembre 2023

Pommes brisées


 "La vie vous brisera. Personne ne peut vous protéger de cela, et le fait d’être seul ne vous protégera pas non plus, car la solitude vous brisera aussi avec ses envies et ses aspirations.

Il faut aimer. Il faut ressentir. C’est la raison pour laquelle vous êtes ici sur terre.

Vous devez risquer votre cœur.

Vous êtes ici pour être engloutis, avalés. 

Et quand il vous arrive d’être brisé, ou trahi, ou abandonné, ou blessé, ou que la mort vous frôle de trop près, asseyez-vous près d’un pommier et écoutez les pommes tomber tout autour de vous en tas, dilapidant leur douceur.

Dites-vous que vous en avez goûté autant que vous le pouviez."

Louise Erdrich in The painted drum

(par Fabrice Jordan)

lundi 11 décembre 2023

De maître à pensées...

 


Nous devons cheminer entre deux risques : si nous ne suivons pas une voie traditionnelle comportant la transmission d’un maître ayant lui-même reçu cette transmission d’un autre maître, nous risquons tout simplement de ne suivre que nous-mêmes et de nous bercer de nouvelles illusions. L’autre danger consiste à suivre une tradition en se figeant dans des formes, ou dans une pratique, qui devienne l’imitation d’un idéal créant en nous une personnalité artificielle. Il est essentiel de ne jamais perdre le contact avec le sens de l’expérience en suivant aveuglément les cultes ou les croyances.

Roland Rech - Moine zen en Occident

(...) Si, en étant bien concentré sur la posture du corps et la respiration, on se met à observer l'esprit, alors on réalise que l'esprit est insaisissable car c'est l'esprit lui-même qui observe, c'est l'esprit qui pense . Si on s'avise de vouloir saisir l'esprit, cela ne peut pas être l'esprit mais une idée au sujet de l'esprit et à ce moment-là, l'esprit , au lieu d'être ce qu'il est, illimité comme le vaste ciel contenant tout, devient à son tour une pensée, une fabrication mentale, quelque chose de séparé et de limité. Alors, l'esprit perd le pouvoir de nous libérer et devient un objet d'attachement parmi d'autres. Si l'on essaye d'observer l'esprit, ce que l'on peut juste faire, c'est d'observer ce qui apparaît et disparaît d'instant en instant dans cet esprit . En étant attentif au moment de l'apparition d'un phénomène, si on observe comment surgissent la pensée, la sensation, la perception, alors très vite l'agitation mentale se calme. Très vite un espace vide apparaît entre les pensées, les sensations et les perceptions. C'est le point où observation et concentration se rejoignent. Cela permet à l'esprit de fonctionner suivant sa véritable nature, c'est à dire de ne pas s'aliéner aux choses, aux pensées en s'identifiant à elles. Et, cela ne peut se réaliser qu'instantanément."(...)

Roland Rech - la voie de l'oiseau

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dimanche 10 décembre 2023

Vivre notre incarnation

 Vivre notre incarnation


Aujourd’hui, c’est peut-être donc le chemin d’incarnation du Christ qui nous est désigné : un chemin à accomplir dans l’humilité, non pas forcément en courbant la tête, mais bien plutôt avec les deux bien ancrés sur l’humus de notre terre. Un chemin qui peut alors se vivre à sa manière, à hauteur d’homme et de femme.

À l’heure où les lumières commencent à s’allumer pour préparer la fête, où nos intérieurs se font joyeux, il y a là une invitation à ne pas se contenter de les regarder, mais une invitation à les dépasser pour rejoindre l’essentiel, en vivant nous aussi pleinement notre incarnation. Car ce n’est pas dans les dorures que le Christ vient naître, mais bien parmi les hommes et spécialement parmi les délaissés de la société. À chacun de nous revient d’être chercheurs de ce Dieu qui se fait proche en semant un peu plus d’humanité là où il semble n’y en avoir plus.

Isabelle de la Garanderie

source : La Vie

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samedi 9 décembre 2023

Le cœur n'est pas qu'une pompe

 SPIRALES : LE COEUR N'EST PAS UNE POMPE ! 

Beaucoup d’entre nous vivent sous le mythe médical selon lequel le cœur est une pompe, une idée née d’une culture industrialisée qui considère le corps comme une machine.

Le cœur est cependant bien plus beau et fascinant que nous n’aurions jamais pu l’imaginer !

 "L'analyse moderne du cœur a montré que, même si le ventricule le plus puissant du cœur peut projeter de l'eau à six pieds de hauteur, la pression réellement nécessaire pour forcer le sang à traverser toute la longueur des vaisseaux sanguins du corps  devrait être capable de soulever un poids de cent livres à un mile de hauteur » - Stephen Buhner

 Alors, comment le sang circule-t-il dans les vaisseaux labyrinthiques de notre corps ?

 Il bouge tout seul. 


 Vous voyez, le flux sanguin n’est pas un simple flux comme nous le pensions autrefois.

 Il est en fait composé de deux flux, en spirale l’un autour de l’autre, à l’image d’une double hélice d’ADN, au centre de laquelle se trouve le vide.

 "Le flux sanguin dans les vaisseaux vivants ressemble bien plus à une tornade qu'autre chose : un tel vide est nécessaire pour produire un vortex" - Stephen Buhner

 À quel point cela est-il fascinant ?

 Cette danse en spirale ne se trouve pas seulement dans la circulation sanguine, mais aussi dans la cellule sanguine elle-même !

 Les cellules sanguines tournent en fait sur leurs propres axes de rotation.  Ce sont des cellules en rotation plus petites dans un vortex en rotation plus grand.

 Si votre esprit n’est pas encore époustouflé, revenons au cœur.

 Il a été récemment découvert que le cœur lui-même n’est pas une masse musculaire, mais plutôt une « bande myocardique hélicoïdale » qui s’est enroulée en spirale sur elle-même, créant sa forme unique et ses chambres séparées.

 C’est ce qu’on appelle le cœur hélicoïdal, et vous pouvez voir les médecins le découvrir en recherchant « Helical Heart » sur Youtube.

 Associez cela aux découvertes selon lesquelles le cœur fonctionne comme une glande endocrine, possède son propre système nerveux qui fabrique et libère ses propres neurotransmetteurs et émet un champ électromagnétique bien plus puissant que celui du cerveau, et nous commençons à dépasser l'idée que le cœur  est simplement une pompe mécanique.

 C'est un organe de perception en spirale.

 Si ce n’est pas beau, on ne sait pas ce que c’est !

 Art de Gabriel Keleman

Article par Nimbin Apothecary

 Recherche fondée sur des données probantes :

 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16373590/  https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11807730/

 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24209915/  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7712215/

 Regardez-les dévoiler le cœur ici en vidéo  : https://www.youtube.com/watch?v=MbOyozg_GTs...

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vendredi 8 décembre 2023

En chemin...

 Gilles Farcet : J'ai préfacé ce beau livre dont j'ai aussi un peu accompagné la gestation. C'est un témoignage rare, celui d'un pèlerinage comme on n'en fait plus que rarement, à pied bien sûr mais surtout sans argent ni gîte et couvert prévus, au gré de la providence, c'est à dire des rencontres que le chemin réserve. Investi depuis longtemps  dans son pèlerinage intime en tant qu'élève sur une voie spirituelle, l'auteur fait de ce pèlerinage une authentique ascèse jalonnée de défis et d'opportunités. 

A lire en même temps que celui, paru il y a déjà quelque temps chez Maelström, de Pascale Moulias, Sur le Chemin ...


Tout ce qui vient à vous est le récit d'un chemin tracé par le désir profond d'atteindre un jour Jérusalem, à pied. C'est pourtant vers Saint-Jacques-de-Compostelle que Nikita s'engage par un matin de printemps. Voilà qu'il n'a pas parcouru ses dix premiers kilomètres, qu'un ami rencontré au seuil de sa maison sème en lui une graine qui croît, irrésistible, au fil de ses pas. Il réalise bientôt que c'est pour la Cité trois fois Sainte qu'il est parti. Le projet d'une vie.

Par mont et par vaux, sur les terres de Belgique et de France, il apprend à se laisser guider, toucher, bouleverser parfois par les rencontres. Avec des femmes, des hommes, des enfants.Des arbres aussi. Des champs, des collines et des cathédrales. Des chiens et des anges.

Homme de raison, il s'éloigne des rivages de ses certitudes. Les épreuves et les bénédictions lui apprennent à s'abandonner à la sagesse du chemin. C'est un grand voyage qu'il entreprend là. Il nous conte les événements qui reviennent à la mémoire du pèlerin : la danse des ancêtres, la maladie des yeux, la rencontre avec l'Afrique et celle décisive, avec deux hommes qui l'ouvrent à une compréhension nouvelle de la vie, inspirée des sagesses de l'Orient et qui le mènent vers d'inattendues retrouvailles.

À travers ce récit, nous réalisons que la vie est un voyage sacré et le pèlerinage, un symbole vivant de notre quête d'absolu.

L'auteur : Nikita Stampa


Nikita Stampa est né en 1965. Après des études de philosophie et de sciences économiques, il a voyagé dans de nombreux pays, en Europe, en Amérique Latine et en Afrique. Il vit aujourd'hui en Belgique où il travaille depuis 20 ans dans les Institutions Européennes. Á l'école Européenne d'Administration, il y contribue à développer un leadership inspiré et porteur de sens. Fidèle à l'esprit des anciens grecs, il utilise la marche et la nature comme outil pédagogique. La quête spirituelle est au coeur de son existence. Il est guidé depuis plus de 20 ans par l'enseignement de Swami Prajnanpad tel qu'il lui a été transmis par Arnaud Desjardins et Daniel Morin. Nikita Stampa est profondément inspiré par la dimension spirituelle et initiatique du Christianisme.

Marié, père de trois enfants et deux fois grand-père, il a publié en 2014 un roman initiatique intitulé "Sur le chemin du retour, l'esprit de Zalaya".

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jeudi 7 décembre 2023

Les amis de Pierre Dhainaut

 Ici de Pierre Dhainaut


Tiens-toi face à l’instant qui vient, qui se

dérobe à chaque instant, et ce monde enfin,

tu le nommeras d’ici.


T’aurait-on expliqué où l’on te mène,

c’est le moment de te dire :

ta place est ici.


AVEC LES ONDES…

Avec les ondes

dès leur naissance

apprendre

à renaître éphémères.


Libres, les enfants

font mieux

que nous rendre

visite.


S’ils tiennent

debout, ces murs,

c’est grâce

aux herbes folles.


L'association des amis de Pierre Dhainaut sera présent au premier marché de la poésie à Lille.


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mercredi 6 décembre 2023

Questions posées à Arnaud Desjardins

 Pour le plaisir de réécouter Arnaud Desjardins

Entretien avec Arnaud Desjardins, par Marc de Smedt pour le magazine "Nouvelles Clés" 2005


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mardi 5 décembre 2023

Traversée à deux...


 "QUI PREND AUJOURD'HUI la peine de prévenir les jeunes couples que la traversée d'une relation d'amour est une affaire périlleuse ?

L'illusion que la relation doit rester gratifiante distille un poison.

Or, prendre conscience que bâtir un amour est une œuvre difficile ne constitue pas une raison de ne pas l'oser ! Tout au contraire ! Que serait une vie où l'on ne tenterait pas le plus haut, le plus ardu, sinon une esquive et un rendez-vous manqué ?

Oui, "l'autre" est une aventure périlleuse. Il est là pour m'accoucher de mes démons et de mes ombres. Aussi court-il le risque de devenir l'écran de projection de tout mon mal-être.

Il est par excellence cet "empêcheur de tourner en rond" qui m'arrache à ma ronronnante identité, à l'enfermement qui sans lui me guettait ; il va faire brèche en moi, c'est à dire me mettre en vie et en métamorphose.

Le drame contemporain, c'est la fuite des couples devant toute irritation et toute crise. Dès que cesse l'agrément d'être ensemble, beaucoup prennent leurs jambes à leur cou, ignorant que le plus beau de l'aventure va tout juste commencer : la construction d'un amour adulte."

Christiane Singer

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