vendredi 3 février 2017

Adhyatma Yoga et Purification de l'inconscient

(chitta shuddhi) ?

Comme bien d'autres avant lui, dans ses efforts pour revenir à la vérité du présent, Swâmi Prajnanpad s'est vu, à un certain moment de son travail sur lui-même, entravé par ses conditionnements subconscients (samskara). Après avoir lu et "médité" l'œuvre de Freud et l'avoir confrontée à certains textes indiens (Upanishads et Yoga-Vasistha), il a mis au point une méthode originale d'exploration de l'inconscient, grâce à laquelle il lui a été possible de se libérer peu à peu des empreintes les plus déterminantes de son passé, puis de faire de même avec ceux de ses élèves qui étaient en mesure de bénéficier d'une démarche similaire. Ce travail psychothérapeutique, connu en anglais sous le nom de "lying" (car, à l'instar de la psychanalyse freudienne, il se pratique en position allongée) constitue donc, en propre, le troisième axe de l'Adhyâtma Yoga.
L'exploration de l'inconscient permise par le lying atteint souvent à des profondeurs dont la psychanalyse occidentale n'a guère idée. Par exemple, c'est par le biais de cette technique que le médecin accoucheur Frédérick Leboyer a été amené à revivre sa propre naissance, expérience déterminante qui lui a ensuite inspiré sa fameuse méthode d'accouchement sans violence.
Plusieurs livres ayant été spécifiquement consacrés au "lying", vous pourrez en savoir plus sur cet aspect de l'Adhyatma Yoga ...

Swami Prajnanpad disait "le lying, ce n’est pas se souvenir, c’est revivre intensément".

Christophe Massin parle du lying :


voir aussi

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jeudi 2 février 2017

Adhyatma Yoga et Destruction du mental

(mano nasha) ?

Pour comprendre ce que signifie cette étrange expression "destruction du mental", (qui, elle aussi remonte aux textes classiques), il faut avoir présent à l'esprit le sens particulier que donnait Swâmi Prajnânpad au mot "mental" (mind, en anglais). Selon lui, en effet, l'esprit humain était capable de deux types de fonctionnement :
  • le fonctionnement habituel, qui consiste à interposer un voile protecteur entre le réel et nous, à l'aide de nos pensées de nos émotions et nos réactions à son sujet.
  • le fonctionnement juste qui consiste à voir les choses telles qu'elles sont, à les aimer pour ce qu'elles sont et à agir en accord avec ce qu'elles sont.
Le premier fonctionnement -erroné donc - est très exactement celui qu'il s'agit de "détruire", pour permettre à l'autre type de fonctionnement, celui de la vision bienveillante, d'émerger peu à peu jusqu'à devenir le nouveau mode de fonctionnement de l'esprit.
Le second axe de travail propre à l'Adhyâtma Yoga consiste donc à repérer au quotidien les situations où, par non respect des "lois de la vie" (différence, changement, interdépendance) nous nous retrouvons la proie de nos pensées parasites, de nos émotions perturbatrices et de nos actions compulsives. Les deux maîtres mots de ce travail sont : vigilance (pour voir où et quand on se laisse prendre par le mental) et acceptation (pour sortir des projections de ce mental et revenir à la vérité de ce qui est).
source : site Labertais.org



"Première vérité d’expérience : si je suis présent à moi-même, conscient de moi-même, le monde extérieur devient lui aussi présent et réel. Deuxième vérité, la réciproque de celle-ci : si le monde extérieur est vu, vraiment vu, je deviens présent à moi-même en moi-même. Vous pouvez toute la journée vous surprendre en train de « décrocher » de ce qui est, de surimposer, de « créer un second » et, toute la journée, revenir à l’adhésion. Et, peu à peu, cela vous amènera à être, toute la journée, en état de conscience de soi, en état de vigilance (awareness). On dit aussi en anglais : to remember oneself, se reprendre, se ressaisir. Remember signifie le remembrement, le rassemblement, par opposition à dismember, le démembrement, au propre et au figuré. Maya est un démembrement, l’adhyatma yoga est d’abord un remembrement. 

Je le répète, la conscience de moi ne m’est pas naturelle, elle va me demander quelques secondes à établir ; et l’adversaire, comme dans les arts martiaux, a déjà remporté la victoire. Au contraire, si je prends appui sur ce qui m’entoure et si j’en suis intensément conscient – ce qui est possible, puisque tout ce qui m’entoure est là tout le temps – cette conscience de ce m’entoure me ramène à la conscience de moi. Et la décision d’être conscient de ce qui m’entoure me conduira, au bout de quelque temps, à vivre en permanence dans la conscience de moi. Tout le temps et de façon aisée. Mais cela demande une réelle conscience de ce qui m’entoure, impliquant une adhésion à ce qui m’entoure, donc l’effacement de toutes les émotions, l’effacement du mental. 

Adhésion ne signifie pas identification. Dans l’adhésion à ce qui m’entoure, c’est-à-dire au monde tel qu’il est et non pas tel qu’il devrait être ou tel que je voudrais qu’il fût, je ne disparais pas, je ne suis pas emporté. Cela demande une vigilance aiguë, en ce sens que, dès que je décroche du monde tel qu’il est, je repars dans le mental et les émotions. Je ne suis plus attentif au monde et je n’ai plus aucune chance de devenir présent à moi-même. Il faut que je sois décidé à accepter d’instant en instant le monde tel qu’il est, non seule- ment à dire, mais à vivre le « C’est, c’est, ce n’est pas, ce n’est pas », enseigné par le Christ, à dire le Amen, « Ainsi soit-il », le Aum, acquiescement. L’adhésion à ce qui est ne préjuge pas de ce qui sera dans deux ou trois minutes ; je peux faire quelque chose pour changer l’avenir, du moins comme je vois la réalité aujourd’hui. Je parle de l’adhésion à ce qui est, juste dans l’instant, simplement parce que cela est."


Arnaud Desjardins
Extrait de "A la recherche du Soi" (tome 1)

Je vous propose d'écouter Arnaud Desjardins à propos des vies antérieures en cliquant sur l'image suivante :
http://azur-shiatsu.com/videos/arnaud_desjardins_oui-dire-3.mp3

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mercredi 1 février 2017

Adhyatma Yoga et La connaissance des lois de la Vie

(védanta vijnana) ?

L'expression "connaissance des lois de la vie" est une traduction libre des termes sanskrits qui, mot à mot, signifient, connaissance décisive (vijnana) des principes (anta) du savoir (veda). Cette expression enracine donc l'Adhyatma Yoga dans la tradition védique la plus ancienne et plus particulièrement dans les Upanishads, textes où sont consignés ces fameux "principes du savoir", que Swâmi Prajnânpad nommait plus simplement "les lois de la vie".
S'inspirant donc directement des Upanishads, Swâmi Prajnânpad enseignait qu'en tant qu'individu fini et limité, toute notre existence est assujettie à trois vérités fondamentales qu'il importe de bien reconnaître : la différence, le changement et l'interdépendance de tous les phénomènes (ou loi d'action-réaction). Selon lui, toutes nos insatisfactions, nos frustrations et nos souffrances ainsi que, plus généralement, tous nos conflits avec autrui comme avec nous-mêmes, proviennent en dernière analyse du non respect de l'une ou l'autre de ces trois lois. Nous sommes, de ce point de vue, comme des mouches qui se heurtent régulièrement aux carreaux des fenêtres parce qu'elles ne réussissent pas à intégrer la notion de "vitre" dans leur conception du monde. Nous, ne réussissons pas à intégrer le fait que tout ce qui n'est pas nous est DIFFÈRENT DE NOUS, que tout ce qui existe (nous y compris) est en constant CHANGEMENT et que dans ce monde uniquement fait de différence et de changement, il n'y a NI BIEN NI MAL ABSOLU car tout "bien" dépend d'un "mal" et vice versa...
Le premier axe de travail propre à l'Adhyâtma Yoga consiste donc à se familiariser avec ces trois lois jusqu'à réussir à les incorporer dans notre vision du monde, de façon à être à même d'en tirer spontanément toutes les conséquences pratiques.
La loi de la différence : Une familiarisation suffisante avec cette première loi permet très concrètement de se libérer des mécanismes de la comparaison, du jugement et de l'attente. Si chaque être est différent, il est unique et donc -sur le plan des valeurs- incomparable. On ne peut donc ni juger autrui ni même se juger soi-même. Seule subsiste la bienveillance à l'égard de ce qui est, situation, objet ou personne. Une fois reconnue à l'autre le droit à la différence, voilà aussi qui libère de l'attente : si l'autre a le droit d'être différent de moi, je n'ai pas -sous peine de contradiction- à attendre de lui qu'il se conforme à mes désirs... Et si je n'attends plus de l'autre qu'il se conforme à mes désirs, je ne souffrirai pas quand, effectivement, il fera d'autres choix que ceux qui m'auraient subjectivement arrangé...
La loi du changement : De la même façon, intégrer véritablement la notion de changement dans la vision que l'on a du monde permet de se libérer du sentiment d'insécurité et des attachements matériels et psychologiques qui en découlent. Puisque tout change tout le temps, il est vain de s'accrocher à quelque chose (situations, objets, personnes). Mieux vaut s'ouvrir au renouvellement incessant de la vie, à cette "fête de la nouveauté" comme aimait à l'appeler Swâmiji, et ainsi faire corps avec le jeu même de la Vie...
La loi d'interdépendance -ou d'action-réaction- : S'habituer enfin à repérer l'interdépendance de tous les phénomènes, c'est ne jamais attribuer de valeur absolue à l'action et à ses conséquences. C'est ouvrir la porte à un bonheur qui ne dépend plus des circonstances extérieures mais qui résulte de la simple reconnaissance de la perfection de l'instant présent. C'est se rendre compte qu'on ne pourra jamais être plus heureux qu'ici et maintenant, parce que seul le présent est réel et que rien ne peut jamais diminuer ou augmenter la réalité de ce présent...



"Ce monde des formes obéit à deux lois : dans le temps, la loi du changement – chaque instant est différent de l’instant précédent – et dans l’espace, la loi de la différences’il y a deux, deux sont différents, irréductibles l’un à l’autre, uniques, sans comparaison possible. À chaque instant, chaque phénomène, chaque fait, chaque détail, chaque événement de cet univers est infiniment petit dans le temps, puisqu’il est déjà remplacé par un autre, et infiniment petit dans l’espace, unique. Il n’y a pas deux cellules du corps qui soient identiques ; il n’y a pas deux atomes qui le soient. J’ai encore eu récemment l’occasion de le vérifier avec un Docteur ès-Sciences, chercheur au Centre d’Études Nucléaires de Grenoble. En microphysique, il n’est pas deux atomes qui soient identiques. À l’intérieur d’un même atome, il n’est pas deux électrons qui soient dans le même état quantique, ni deux nucléons à l’intérieur d’un noyau. En ce qui concerne le « flux », le changement dans le temps, à l’intérieur d’un morceau de métal ou d’un bloc de marbre, tout est en mouvement, les positions des noyaux des atomes les uns par rapport aux autres varient continuellement ainsi que les positions des électrons. Rien n’est fixe...

...Voir la forme changeante sans voir le vide immuable, c’est être dans le mensonge et l’illusion ; c’est se condamner à donner une valeur d’absolu à ce qui est seulement relatif, à vouloir que les choses durent, soient stables, ne puissent ni nous tromper, ni nous trahir, ni nous échapper, ni nous décevoir ; c’est se condamner à la souffrance. Et puis, nous voudrions nous-mêmes ne pas changer, ne pas vieillir, être indestructibles. En tant que forme, c’est impossible. Et si nous comprenons que la forme, c’est la danse du vide, la magie du vide, le jeu (en sanscrit lila) du vide, alors les deux points de vue qui paraissent à la mentalité ordinaire irréconciliables se trouvent pleinement réconciliés dans l’expérience transcendante. Transcendant quoi ? L’aveuglement habituel.

Quand la réalité apparente est vue sur fond de vide, quand le relatif est vu sur fond d’absolu, quand le multiple est vu sur fond d’unique, quand le changeant est vu sur fond d’immuable, tout est résolu. Et c’est possible. Et c’est même moins inaccessible et irréalisable qu’on pourrait le penser. Non pas que ce soit facile et que cette réalisation s’obtienne en quelques heures ; mais elle n’est pas réservée exclusivement à une dizaine de génies par siècle, en tout et pour tout, sur la planète. Peut-être avez-vous vu que, quand des gouttes de pluie se sont formées sur une vitre, ne serait-ce que sur le pare-brise de notre voiture, nous pouvons fixer notre attention – faire la mise au point – sur les gouttes, c’est-à-dire à 30 ou 50 centimètres de nos yeux ; nous voyons bien les gouttes, mais nous ne voyons plus le paysage qui est derrière. Ou si, tout d’un coup, parce que nous voulons conduire, nous regardons le paysage qui est derrière, nous le voyons à travers les gouttes, et nous ne voyons plus les gouttes parce que la mise au point a changé. C’est un effet qui a été bien souvent utilisé en mise au point photographique ou dans les films. Eh ! bien, d’une certaine façon, on pourrait dire que l’attention se fixe tantôt sur le vide, et alors, la forme disparaît, tantôt sur la forme, et c’est le vide qui disparaît. Mais si la possibilité de fixer son attention tantôt sur la forme, tantôt sur le vide est tout le temps là, à notre disposition, si nous sommes tout le temps à même de prendre conscience de l’écran blanc derrière le film et de la lumière incolore du projecteur à l’intérieur du film, alors, on peut parler de la réalisation qui dépasse tous les conflits et toutes les contradictions. On peut parler de la joie qui demeure et de la paix qui dépasse tout entendement, promises par le Christ dans les Évangiles. 

Arnaud Desjardins
Extrait de "A la recherche du Soi" (tome 1)

Je vous propose d'écouter Arnaud Desjardins à propos de la Vie et des rôles en cliquant sur l'image suivante :
http://azur-shiatsu.com/videos/arnaud_desjardins_oui-dire-2.mp3

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mardi 31 janvier 2017

Les lignes de L'Adhyatma Yoga à suivre...


L'Adhyâtma Yoga de Swâmi Prajnânpad comporte quatre grandes lignes de travail clairement identifiables par lesquelles il est aisé de différencier cette forme de Yoga de toute autre :
  1. La connaissance des lois de la Vie (védânta vijnana).
  2. La destruction du mental (mano nasha).
  3. La purification de l'inconscient (chitta shuddhi).
  4. L'érosion des désirs (vasanakshaya)
En apprenant à mettre concrètement en œuvre l'art de vivre sous-tendu par ces quatre lignes de travail sur soi, on peut en effet parvenir à se désengager peu à peu des différentes causes de souffrance, tant psychologique que morale, et accéder ainsi à une qualité de vie où le sentiment de communion joyeuse avec toute la réalité remplace l'impression de coupure et de solitude qui est le plus souvent le lot de départ de l'être humain...
source : site Labertais.org

Je vous propose d'écouter Arnaud Desjardins à propos de la sagesse en cliquant sur l'image suivante :
http://azur-shiatsu.com/videos/arnaud_desjardins_oui-dire-1.mp3

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lundi 30 janvier 2017

L'Adhyâtma Yoga : définition

Je vous propose une semaine à la découverte de l'Adhatma Yoga...



Au sens restreint du terme, l'Adhyâtma Yoga est le nom par lequel on désigne le plus souvent l'enseignement du maître indien contemporain Swâmi Prajnânpad (1891-1974). Dans la continuité de l'approche non-dualiste de l'Inde ancienne (advaïta védânta), ce maître remarquable a élaboré une voie d'évolution intérieure originale, qui tend à établir le pratiquant dans une harmonie durable avec lui-même, les autres et l'Univers.
Dans ce sens particulier du terme, les personnes qui, en France, se réclament aujourd'hui de l'Adhyatma Yoga sont donc -de façon directe ou indirecte- des élèves de Swâmi Prajnânpad.

Que signifie l'expression  "Adhyâtma Yoga" ?

Les termes sanscrit "adhy âtma" signifient, mot à mot, "concernant le Soi" ou "en direction du Soi". Selon cette signification littérale, l'expression "Adhyâtma Yoga" désigne donc la partie du Yoga qui vise explicitement à la mise à jour de la dimension transpersonnelle de notre conscience d'être (âtman).
Cette terminologie est d'un usage fort ancien, puisqu'on la trouve déjà utilisée dans la Katha Upanishad (texte védique datant de plusieurs siècles avant notre ère), où elle sert à désigner une méthode d'introspection profonde, censée conduire le pratiquant au delà du bonheur et du malheur ordinaires.
"Après avoir fermement ancré son sentiment d'être dans le Soi (adhyâtma yoga), le sage est libéré des joies et des souffrances.Katha Up I,2,12.
Sachant que selon la pensée indienne traditionnelle, l'âtman est bel et bien le principe transcendant, libre de toute affliction et de tout changement, que tous les êtres vivants ont en commun, on comprend mieux pourquoi Swâmi Prajnânpad a choisi ce terme pour désigner son propre enseignement qui vise, lui aussi, à établir le pratiquant dans un sentiment d'unité avec tout ce qui existe.
source : site Labertais.org


"L’enseignement de Swâmi Prajnânpad est un yoga, c’est-à dire un chemin de réunification du limité à l’illimité, de la conscience individuelle à ce qu’on a appelé parfois la Conscience Cosmique, ou la Réalité, ou le Soi, en sanscrit l’atman. Ce yoga, Swâmiji l’appelait adhyatma yoga, yoga vers le Soi. En fait tout yoga hindou est un adhyatma yoga, c’est-à-dire un yoga conduisant vers le Soi, l’atman, mais c’est particulièrement vrai de cet enseignement. 

Cet adhyatma yoga est une forme du yoga de la connaissance, jnana yoga, un peu plus technique simplement. Il repose sur les mêmes affirmations védantiques que le yoga de la connaissance, sur les mahavakya, les quatre « grandes paroles » des Upanishads. 

Tat twam asi : « Tu es cela », 
ham brahmamsi. « Je suis brahman », 
ayam atma brahma : « Cet atman est brahman », 
et enfin prajnanam brahma : « La conscience est brahman. » 

Brahman signifiant l’Absolu, la Réalité fondamentale de l’être humain (le Soi) n’est pas autre chose que ce brahman ou cet Absolu. L’équation atman = brahman, le Soi = l’Absolu, est l’enseignement suprême non seulement du vedanta mais aussi du zen et du wahdat-alwudjud soufi."


Arnaud Desjardins
Extrait de "A la recherche du Soi" (tome 1)



dimanche 29 janvier 2017

Le monde derrière nous... avec Joshin Luce Bachoux


Magique... à chaque fois je m'émerveille. Un matin, je me lève, j'ouvre les volets, et le monde est devenu magique : blanc, pur, parfait. Sous la neige, le sol ondoie doucement, les pierres levées qui limitent le jardin deviennent de petits fantômes tout blancs, prêts à marcher vers la forêt ; les branches nues de l'églantier se parent de velours, et chaque feuille du bosquet de bambous semble un trait fin qui se détache sur le ciel gris. Autour du bassin, de petites marques de griffes m'apprennent que les oiseaux sont déjà levés, mais la cour est toute lisse, pas un renard, pas un chat, pas une personne n'y est encore passé.

Me vient le refrain hivernal : pieds mouillés-doigts gelés-pelle à neige, mais je rejette cette vision terre-à-terre pour mieux me laisser emplir de toute cette beauté. Du ciel tombent des milliers de flocons, chacun minuscule mais qui s'empilent très vite pour transformer le paysage en conte de fées. Pourtant, bien sûr, dans quelques heures la cour sera quadrillée de pas, de pelletées de neige, de chemins creusés par la brouette pour rapporter du bois ; mais ces traces disent la vie : nous allons nous rencontrer, sortir, nous chauffer, faire à manger.

En effet, en vivant je laisse des traces de toute sorte, dans la nature comme dans le cœur d'autres personnes et je n'ai pas toujours l'occasion d'y penser. Il y a tant de choses à faire aujourd'hui qu'hier est déjà loin et presque oublié. Le grand silence de cette matinée me fait réfléchir : comment est-ce que je laisse le monde derrière moi ? Je regarde ma chambre - c'est une habitude que j'ai prise de me retourner en sortant pour voir la première impression que j'aurais en y revenant. En quelques gestes je peux en faire un endroit agréable à retrouver tout à l'heure. Quant à mon bureau...disons que j'ai beaucoup de travail en retard, et que je vais, c'est promis, le ranger cet après-midi !


Et hier soir ? Je ne pense pas seulement à la cuisine, à la vaisselle, mais aux personnes avec qui j'ai passé la soirée, les ai-je quittées contentes de ce moment passé ensemble ? Celles que j'ai rencontrées dans la journée, celles avec qui j'ai parlé au téléphone... ? Qu'est-ce qui reste en suspens ? Une promesse, un message à envoyer, une petite querelle à oublier ? Est-ce que je suis allée dormir le cœur tranquille, ou bien lourd de mots maladroits, d'irritation stupide ? Examinant ma vie, verrai-je des colères blessantes, des rancunes profondes ? Quels chagrins pourraient être consolés ? Quel apaisement pourrait être apporté par un sourire ou quelques mots ? Quel pardon ai-je refusé ? Le monde derrière moi : peut-on y voir un peu plus de clarté, ou tout au moins, un peu moins d'obscurité ?

Quoi de plus important qu'apporter un effleurement de beauté, une échappée de lumière, et, disons le mot, une offrande d'amour. Avons-nous aidé à ouvrir une porte, avons-nous su alléger une souffrance ? Avons-nous planté un arbre, ou une fleur, ou au moins une graine d'espoir ? Le monde derrière nous : nous le savons meurtri, abîmé par la violence, mais qu'avons-nous donné à tous ceux qui nous accompagnent, nous soutiennent, nous aident à vivre et à ce monde qui nous porte et nous nourrit ? Je voudrais faire le vœu, un peu tardif, de me retourner régulièrement, pour être sûre que tout est paisible et harmonieux derrière moi. Contemplant cet espace infini de blancheur, ce matin, je voudrais être sûre de ne laisser que des traces légères, des souvenirs de joie, des instants de paix...



source : La Vie


samedi 28 janvier 2017

Belle année chinoise !



Le Coq de feu règne sur l'année chinoise commençant le 28 janvier 2017 et prenant fin le 15 février 2018. Dans l'astrologie de ce pays, on dit que les personnes nées sous le signe du Coq de feu sont charismatiques et pleines de charme.

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Fabrice Midal : Extraits de Foutez-vous la paix !


Voici un mode d’emploi pour être moins sage mais plus humain. En 15 courts chapitres, mêlant témoignage personnel et réflexion sociétale, le philosophe démonte une à une nos idées reçues sur la méditation. (Flammarion, 16,90€.)

« Je me souviens de mes grands-parents qui passaient de longs moments, en silence, à regarder crépiter le feu dans la cheminée. Communistes, ils avaient pris leurs distances avec la religion et la spiritualité. Ils étaient loin d’être des mystiques et n’avaient jamais entendu parler de méditation, mais leurs soirées devant le feu sont ce qui se rapproche le plus de la méditation telle que je l’entends. C’était, pour eux, une forme d’hygiène de l’esprit. Un acte naturel, banal mais indispensable.

Aussi naturel et banal que de marcher, de bouger, de se fatiguer, de pratiquer ce que nous appelons aujourd’hui le sport et que nous accomplissons, nous, selon des protocoles savants, avec des machines, des instructions, des appareils mesurant nos performances – et les comparant à celles du voisin. Nos arrière-grands-parents, eux, n’avaient pas besoin de faire leur jogging pour rester en forme.

J’avais 14 ans quand j’ai entendu parler pour la première fois de cette pratique (la méditation, ndlr) qui, à l’époque, était confidentielle. Elle m’avait fortement intrigué mais j’ai eu peur, en m’y engageant, de devenir une sorte de légume. Ne rien faire pendant un moment, n’est-ce pas une démission totale ? Par ailleurs, m’étais-je dit, si cette méthode si simple fonctionnait vraiment, tout le monde l’aurait adoptée. Je me suis replongé dans les livres que je dévorais et dans les poèmes que j’écrivais.

Mais au fond de moi, je restais intrigué… À 21 ans, j’ai sauté le pas. J’avais entamé des études de philosophie, et ma déception était à la hauteur de l’enthousiasme qui m’avait poussé dans cette voie. Pour tout dire, je n’y arrivais pas. Je m’y étais engagé en cachette de mes parents qui croyaient, eux, que j’étudiais le droit. Je ne me sentais pas très à l’aise avec mon mensonge, mais j’espérais réussir enfin quelque chose qui me plaise. Or mes résultats étaient médiocres. Je ne parvenais pas à lire les livres qu’il fallait et quand, au prix d’extrêmes efforts, j’en avais lu un, j’oubliais aussitôt les concepts que j’aurais dû maîtriser.

J’étais accablé quand j’ai sonné à la porte d’un groupe d’Américains dont on m’avait donné l’adresse. Un homme fort affable m’a accueilli et m’a introduit, en quelques mots, à la méditation : il me suffisait, m’a-t-il dit, de bien m’asseoir sur mon coussin et d’être juste présent, attentif à ce qui se passe. De mettre de côté mon savoir et mes compétences, et de ne pas essayer de comprendre, parce qu’il n’y a rien à comprendre. Je n’en revenais pas : cette fois, là, vraiment, je n’avais rien de compliqué à faire. C’est ainsi que j’ai médité pour la première fois. Sans savoir à ce moment que j’avais la chance d’être initié par Francisco Varela : l’homme affable qui m’avait ouvert la porte était en fait l’un des plus grands neurobiologistes contemporains.
(…)

Et là, pour la première fois, je n’avais rien à réussir : il me suffisait juste d’être présent à ce qui est, de revenir à ma présence corporelle, à mon souffle, à mes sensations, à mes perceptions, à ce qui m’entoure. (...)
Il m’a fallu du temps et des tâtonnements pour enfin admettre que méditer, c’est tout simplement se foutre la paix. Et que se foutre la paix, cette règle d’or de la méditation, devrait être le leitmotiv de toute notre existence. Nous sommes conditionnés à toujours « faire » : cuisiner, travailler, aimer, regarder un film, répondre au téléphone. Même quand nous disons « je ne fais rien », en réalité nous faisons plein de choses : nous zappons sur notre télé, nous bavardons dans notre tête, nous passons d’une activité et d’une pensée à l’autre, dans la discontinuité et la peur d’un moment de silence. Notre attention est fragmentée et nous avons réellement l’impression de « ne rien foutre », de perdre notre temps inutilement, de ne rien accomplir d’essentiel ni de nourrissant.
Méditer, au fond, c’est tout simplement le fait d’être. Le fait de s’arrêter, de s’octroyer une pause, de cesser de courir pour rester présent à soi, pour s’ancrer dans son corps. C’est une école de vie. (…)

Méditer est aussi simple que se laver les dents ou regarder un feu de cheminée.
Essayez. Asseyez-vous. Sur un coussin ou sur une chaise, peu importe : il n’existe pas de posture à prescrire ni à proscrire. Le fait de s’asseoir n’est pas une technique, c’est juste une manière très simple de réussir à ne rien faire, à ne se préoccuper de rien. J’y ajouterais un conseil de bon sens : tenez-vous droit pour rester alerte, présent, disponible. (…) La droiture de la posture ouvre l’esprit à l’entièreté du présent. (...) Méditer n’est pas se détacher ni se désincarner, mais, au contraire, s’ouvrir au monde à travers ses sens, donc à travers son corps. C’est sentir le contact de ses pieds avec le sol, de ses mains sur ses cuisses, des vêtements sur sa peau. C’est entendre une voiture qui freine, un passant qui parle, sans essayer de comprendre, sans juger, sans même y mettre de mots. En prenant acte, c’est tout : j’entends, je vois, j’ai faim, je suis en rapport, et bientôt le son devient plus ample, il devient infini, il devient poésie…

Nous sommes d’emblée des êtres relationnels, mais, dans la vie, nous nous coupons des relations, nous nous isolons, nous oublions cet acte généreux qui consiste à ne pas chercher à toujours expliquer, comprendre, justifier, critiquer. Je prends la méditation comme un entraînement très simple, très facile, à cette attitude généreuse que l’on devrait apprendre à appliquer, y compris à soi-même, ou plutôt d’abord à soi-même. Je ne conçois pas cet entraînement comme un exercice ni comme un travail sur soi. Il n’est pas une consigne ni un défi à relever, mais une invitation à se laisser entraîner. Il n’est pas une méthode d’introspection ou de bonification du moi, il n’est pas un « moi, moi, moi ». Parce que « moi » n’est pas un individu isolé qui médite pour regarder son nombril. En méditant, je découvre combien je fais partie du monde. J’entre en relation avec ce qui est, tel qu’il est, y compris avec moi, en un geste de bienveillance que la vie nous a désappris. Cessez de méditer… et respirez. Respirer est un acte naturel qui ne nécessite aucun effort. Mais c’est en même temps un phénomène extraordinaire, l’acte de vie par excellence : juste en me foutant la paix et en respirant, je suis vivant !

Méditer est du même ordre : c’est un acte naturel par lequel je laisse la vie revenir en moi, grâce auquel je redeviens vivant. C’est surtout un acte de tous les moments qui consiste en une forme d’attention et de bienveillance, en dehors de tout jugement. Je suis triste ou énervé ? Je prends acte de ma tristesse ou de mon énervement… et je me fous la paix. La méditation est une respiration sans consignes ni sanctions. Et c’est en cela que réside son pouvoir de guérison. Respirer, c’est se resynchroniser avec la vie. Méditer, c’est se foutre la paix et s’autoriser à redevenir humain... »

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vendredi 27 janvier 2017

Fabrice Midal : se foutre la paix (2)


Cesser d’être parfait, c’est se donner une chance d’être plus créatif ?

Je raconte dans mon livre cette histoire de concours de château de sable quand j’avais 10 ans. Nous avions juste une heure pour bâtir notre œuvre et sur les 15 enfants que nous étions, tous ont fait des choses différentes. Ma sœur a fait une coccinelle et, avec un pot de confiture emporté de la maison, elle a dessiné les taches sur son dos. Moi, j’ai essayé de faire parfaitement ce qu’on m’avait demandé de faire. Au bout d’une heure, tous les enfants avaient fini quelque chose, et moi… je n’avais fait que deux tours de mon château que je voulais parfait. Résultat : ma sœur a gagné le premier prix et moi, j’étais le dernier ! En voulant trop bien faire, fuir l’inconnu et rester dans les cadres, on passe à côté de l’essentiel.

Mais comment faire concrètement ?

En commençant par mettre un ­post-it sur son bureau « Je me fous la paix », déjà, on respire. Une manière de couper toutes les injonctions. On peut aussi faire trois minutes d’exercices dans cette même optique (www.fabricemidal.com). Et puis chacun peut trouver sa façon de « se foutre la paix » : aller au cinéma, marcher dans la nature, aller voir une exposition de peinture, entrer dans une église… tout ce qui ne répond pas à une injonction mais nous rend le plaisir de nous sentir plus vivants, nous déplace par rapport à nos soucis. C’est en se promenant et en recevant une pomme sur la tête que ­Newton a trouvé la solution à son problème. Face à une angoisse personnelle ou une décision, il faut arrêter de penser, accepter d’entrer dans l’incertitude et la fragilité en laissant la question de côté, marcher, prier ou méditer et faire confiance : quelque chose qu’on ne contrôle pas, qui est de l’ordre de l’intuition – ou que certains appellent Dieu ! – va me répondre.

On a tous l’image du méditant calme et zen. « Se foutre la paix », n’est-ce pas se mettre en retrait du monde ?

Il ne s’agit pas d’être calme mais d’être en paix. Le calme est contraire à notre nature profonde et même à la construction de la paix. Quand la mer est calme, les bateaux n’avancent plus ! Le Bouddha ne cherchait pas le calme, il a commencé par remettre en cause la société de son époque, il a critiqué les castes, l’exclusion des femmes de la vie spirituelle. Il n’était ni zen ni en retrait de la société, mais l’artisan d’une critique sociale. Le Christ n’est pas venu non plus apporter le calme sur la terre, mais la paix et l’amour brûlant qui transforme tout. Il n’a pas invité les apôtres à être parfaits mais à tout laisser tomber pour le suivre. En les libérant de leur identité, il les conduit à entrer dans leur humanité. Benoît XVI a souligné que si l’Antéchrist venait, il viendrait avec la promesse du bonheur et du calme complet pour toute l’humanité et il rappelle que le message du Christ est bien plus révolutionnaire que cela : ni sage, ni édulcoré, il sort des logiques habituelles des hommes. Promouvoir le calme, c’est promouvoir la déshumanisation de notre société.

De quoi, au fond, avons-nous peur ?

Nous sommes dans l’illusion que si nous courons de plus en plus vite pour faire quantité de choses, nous restons en vie. En réalité, plus je cours, plus je suis épuisé. Un moment de silence et d’arrêt n’est pas la mort, mais l’occasion de retrouver une source en moi et de redécouvrir que je suis un vivant. De même, face à l’angoisse d’un vieillard, d’un malade, d’un enfant, il vaut mieux s’asseoir quelques minutes à côté de lui sans rien faire, en s’efforçant d’être présent à toute sa personne plutôt que de vouloir « gérer » son stress ou son émotion. Il nous faut retrouver ce rapport de bienveillance, cet art d’habiter la tendresse humaine qui va à l’encontre de la dictature de la rentabilité. Nous sommes durs avec nous-mêmes comme avec les autres et nous avons du mal à toucher notre fragilité et notre vulnérabilité.

Est-ce une chance de s’ouvrir à la bienveillance ?

C’est un changement de perspective. En se sécularisant à l’extrême, notre société a cantonné au domaine religieux la bienveillance et la compassion sans comprendre qu’aucune société laïque ne peut vivre sans ces notions qui participent du bien commun. Dans la vie, les gens sont généreux mais les mots pour le dire sont devenus tabous : la charité est devenue solidarité et nous n’avons plus le droit de parler de compassion ou de bienveillance à l’école ou dans l’entreprise. On peut parler du devoir social de s’occuper de ceux qui souffrent mais pas d’un acte gratuit de bonté. « Se foutre la paix », c’est revenir à notre humanité et ce n’est pas une question de temps mais de qualité de présence. Beaucoup de soignants le disent : on peut faire le même geste en trois minutes en étant purement technique ou en étant bienveillant et présent au malade. En revenant à la vie, en s’autorisant à être comme on est, on retrouve une qualité de présence à l’autre.



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jeudi 26 janvier 2017

Fabrice Midal : se foutre la paix (1)

Résister aux tentations de perfection et d’hyper-performance valorisées par la société, c’est ce que le philosophe Fabrice Midal, créateur de l’École occidentale de méditation, propose dans son dernier livre Foutez-vous la paix et commencez à vivre (Flammarion). Le fondateur de l’École occidentale de méditation, qui pratique cette discipline depuis 30 ans, nous invite ici à nous libérer des modèles ambiants pour retrouver la liberté et l’audace de notre humanité. 


Vous revendiquez aujourd’hui le droit de « se foutre la paix ». Que voulez-vous dire ?

Pour la première fois dans l’Histoire, nous ne contrôlons plus le contenu de nos journées : la multiplicité des échanges virtuels, des réseaux sociaux, des rythmes de vie nous empêche de répondre à toutes les exigences qui nous écrasent. Le nombre d’e-mails, par exemple, a augmenté de manière si exponentielle qu’on ne peut, à la fin d’une journée, avoir tout lu, tout traité. « Se foutre la paix », c’est faire une pause par rapport à cette avalanche et refuser d’être tributaire de toutes ces injonctions. Il ne s’agit pas d’arrêter de faire, mais de refuser cette pression qui voudrait, qu’en plus on réponde à tout de manière parfaite et indiscutable.

Car nous avons nous-mêmes intégré cette pression ?

Oui et c’est une vraie compétition ! Nous nous demandons sans cesse si nous sommes à la hauteur. Il faudrait réussir sa vie personnelle, familiale, être à l’écoute de ses enfants, être un bon père, un bon professionnel… Et si je ne suis pas parfait, c’est de ma faute. Tout sert à entretenir ce challenge, même les livres de psychologie ou de méditation qui vous laissent croire qu’il faudrait être zen et calme en permanence, gérer parfaitement ses émotions. On retrouve cela dans le monde professionnel avec le phénomène du burn out. Des gens s’effondrent non pas parce qu’ils ont mal fait ou ne sont pas motivés, mais parce qu’ils veulent trop bien faire. C’est une maladie de l’hyper-performance. On est tellement poussé à bout qu’on se sent doublement coupable : de ne pas être parfait et de laisser surgir sa fatigue ou ses défaillances. Or, la fragilité, c’est ce qui tisse l’existence humaine. Se foutre la paix, c’est renoncer à un idéal inaccessible d’homme ou de femme parfait qui ne correspond pas à mon aspiration profonde et m’est renvoyé par notre société de performance.

Vous « foutre la paix » vous a sauvé ?

Oui, découvrir à 20 ans, avec la méditation, que je pouvais rester là sans rien faire m’a libéré. Toute mon enfance, on m’avait dit : « Peut mieux faire » et je ne comprenais pas ce qu’on attendait de moi. Mes grands-mères, restées veuves, voulaient que je les sauve de la solitude, mes parents que je m’intègre dans la société, que je fasse un bon métier – du commerce comme mon père ! Et à l’école, je ne faisais jamais assez bien. Et là, d’un coup, je m’assoie et on me dit : « Tu n’as rien à faire, tu n’as pas à être autrement mais à t’ouvrir à ce qui est là. » C’était libérateur. Bien sûr, il m’a fallu du temps d’apprentissage pour ne plus chercher à « bien » méditer, ni à me conformer à l’idée que j’avais du « bon » pratiquant. Comme beaucoup de chrétiens qui pensent qu’il faut être toujours généreux, toujours serviables. Ce qui, paradoxalement, empêche de l’être vraiment !

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mercredi 25 janvier 2017

Accomplissement...


" la nature ne se dépêche pas, tout est accompli."

Lao Tzu



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mardi 24 janvier 2017

Un pas sage...



Là où se trouvent tes pieds commence le voyage... 

Lao Tseu

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lundi 23 janvier 2017

peur de la peur...


Une vidéo connue et humoristique mais très juste à propos de la peur...



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