samedi 20 mai 2023

Ami spirituel ?

 L'AMI SPIRITUEL, VRAIMENT ?


En Occident, le terme "ami spirituel" a été utilisé dès les années 70, probablement popularisé par Chögyam Trungpa Rinpoché, pour désigner le ou la maitre spirituel.le.

Si on comprend très bien pourquoi on a voulu utiliser cette terminologie plutôt que celle, classique et traditionnelle, de maître spirituel, celle-ci participe à entretenir une certaine confusion sur la relation très particulière que constitue la relation maître-disciple.

Revenons à la définition même d'amitié : « affection entre deux personnes en dehors des liens du sang ou de l'attrait des sexes ». Rajoutons spirituel à ce lien.

On obtient une définition extraordinairement partielle de la relation maître disciple, qui "cache", selon moi, l'essence même de la transmission, qui est symboliquement générationnelle, et comporte donc obligatoirement une notion de verticalité, et donc, ô horreur aux yeux de la modernité, une notion de hiérarchisation.

Toutes les personnes en charge d'une forme de transmission spirituelle le savent bien : la principale résistance à la transmission prend la forme du "oui, MAIS". À tel point que tant que ce "oui, mais" est préférentiellement à l'œuvre dans la relation qu'entretient un ou une disciple avec son ou sa maître, on peut dire qu'il n'y a ni disciple, et par conséquent, ni maître.

Or ce "oui, mais" provient d'une vision horizontale de la relation, dans laquelle, au fond, tout est discutable et sujet à débat. Cette horizontalité est renforcée par le terme "ami spirituel", car très peu de personnes sont capables de comprendre que cette amitié est entière sur un plan ultime, mais pas complètement sur un plan relatif. Dans un tel cas, la dénomination "ami spirituel" est exactement ce qu'on appelle grammaticalement un "faux-ami" dans l'art de traduire. 

Loin de moi l'idée de dire qu'une amitié n'est pas possible entre maître et disciple, sur un plan relatif aussi, c'est même peut-être la forme la plus aboutie d' amitié qui puisse exister, la plus complexe aussi.

Mais il est aussi très clair que cette terminologie ne définit pas l'essence de cette relation, et pour ma part, et dans la lignée que je représente, je prends désormais la peine d'être extrêmement précis à ce sujet. Parce que sinon, on ment inconsciemment sur la marchandise (peut-être par omission) et le ou la disciple ne peut pas prendre une décision éclairée avant de s'engager.

Dans notre lignée, nous avons donc prévu un sas d'entrée, une sorte de prise de refuge taoïste, qui ne nécessite pas d'accepter le ou la maître en tant que tel, et qui permet de bénéficier de certains enseignements spécifiques tout en continuant à "tester" le ou la maître, autant que nécessaire (dans un temps raisonnable quand même). L'idée est qu'au moment de s'engager réellement, le ou la future disciple soit au clair avec le contrat tacite qui liera les deux partis et avec le mandat remis au maître. 

En chinois le problème ne se pose pas et tout est très clair :

Maître = 师父= Shifu = Enseignant-père=  étymologiquement celui qui ouvre la marche en tenant le bâton et défend celles et ceux qui le ou la suivent. Il ou elle est devant, tout.e seul.e. En cas de danger, on l'écoute et on lui fait confiance. En cas d'indécision, on le suit, parce qu'il ou elle a le meilleur point de vue du groupe.

Disciple = 徒弟= Tudi = personne de la nouvelle génération, frère ou sœur cadette, en train de marcher, avec une coupe vide (et encore en prison : la sienne, soumis aux voiles de l'illusion pourrait on ajouter).

Le génie de l'idéographie chinoise c'est qu'en permettant plusieurs angles possibles de déchiffrage, elle décrit très bien la dimension verticale, hiérarchique et générationnelle de la transmission, sans nier non plus la beauté horizontale mais complexe de l'amitié présente entre maître et disciple.

Revenons à l'image archaïque de cette personne avançant devant avec son bâton et guidant une personne ou un groupe : elle ramène à l'incroyable beauté naturelle des choses qui veut que celui ou celle qui est devant se sacrifiera si nécessaire pour la survie des suivants. Qui un jour feront pareil pour les suivants. N'est-ce pas ce que ferait tout père ou mère pour ses enfants ? 

Cette formidable solidarité archaïque hiérarchisée est le propre de tout ce qui est vivant, et de l'amour désintéressé qui traverse toute la création. Car oui, il y a un amour immense au sein même de cette hiérarchie. 

Alors réfléchissons à deux fois avant de vouloir tout horizontaliser, par peur de faire peur (sic), et de balayer certaines notions simplement parce qu'on ne comprend plus, ou mal, le vrai sens des hiérarchies. Par contre, il faut en accepter le côté complexe et dansant.

Je reparlerai de cette danse dans un futur article.

D'ici là, observons, dehors et dedans !

Bonne pratique

Fabrice Jordan

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vendredi 19 mai 2023

Célébration...

 « Ô, dis-moi, poète, ce que tu fais. 

– Je célèbre.

Mais le mortel et le monstrueux,

comment l’endures-tu, l’accueilles-tu ?

– Je célèbre.

Mais le sans nom, l’anonyme,

comment, poète, l’invoques-tu cependant ?

– Je célèbre.

Où prends-tu le droit d’être vrai

dans tout costume, sous tout masque ?

– Je célèbre.

Et comment le silence te connaît-il et la fureur,

ainsi que l’étoile et la tempête ? 

– Parce que je célèbre. »

Rainer Maria Rilke (1875-1921) - "Oeuvres poétiques"

peinture: Alphonse Osbert 1857-1939

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Un rendez-vous à Montréal...

 


Conférence TABLE-RONDE à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque de Montréal : MARDI 23 MAI, 19H. ✨ OUVERT À TOUS ! Détails : https://bit.ly/3NIllOa

DIRE OUI 🔵 Le Grand bouleversement de nos habitudes émotionnelles et mentales.

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jeudi 18 mai 2023

Ascension

 


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Rencontre pour une BD

 Message de Gilles Farcet :



Mardi 16 mai, j'emmène Etienne Appert chez Alejandro Jodorowsky pour qu'il lui remette le roman graphique avec une introduction de lui. 

Magnifiques retrouvailles avec Alejandro. 

Nous nous connaissons depuis trente quatre ans. J'avais trente ans, il en avait soixante ... Faites le calcul ... Alejandro si impressionnant de lucidité, de présence et de bonté. 

Merci à Pascale M, son épouse, pour son accueil. 

"Quand on vieillit, l'important, c'est de passer de plus en plus du "moi" au "nous" "

Une parole parmi les perles glanées.

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mercredi 17 mai 2023

Tu as de la chance

 (remarque entendue aujourd'hui) 


L'art de la chance consiste à saisir les chances qui se présentent à nous pour construire une destinée.

Tout le monde a "de la chance", en ce sens que la vie nous présente régulièrement de très bon trains pour suivre notre fil rouge vital intérieur.

Oui, mais trop souvent, "ce n'est pas le bon moment", "ce n'est pas raisonnable", "c'est trop cher", "je ne suis pas assez qualifié, avancé", "je le ferai plus tard", "je suis trop...", "il y a un proche dont je dois m'occuper," "ça sert à rien ça ne marchera jamais ", "je sais ce que j'ai je vais pas risquer ça pour un truc incertain", "je ferai ça à la retraite, quand les enfants seront loin, quand j'aurai fini ce livre...".

Personne n'a de la chance plus qu'un autre. Toutes les cartes Bazi comportent forces, faiblesses et opportunités.

En plus si l'on est honnêtes, on le sait, on le sent, que toutes nos cellules nous crient notre fil rouge, notre suite. Mais personne ne peut nous mentir autant que nous, à nous-mêmes. Nous sommes les champions de la dissimulation...à nous-mêmes. 

Les personnes qui se déploient et trouvent une assise joyeuse en elles-mêmes sont simplement celles qui ont bravé leurs peurs, qui ont osé, contre l'avis de leur inertie, qui ont dit non à tout ce qui était "au dessous de leur dignité" (Swami Prajnanpad de mémoire). Et qui ont osé suivre l'évidence, parfois, souvent, contre l'avis des systèmes en place. 

Alors, seul.e devant ton miroir, où va ton fil rouge ? Et oseras-tu ?

Fabrice Jordan

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lundi 15 mai 2023

Conscience de la non substance...

 Contemplons simplement la douleur. Même si sa présence est lancinante, demandons-nous quelle est sa couleur, sa forme ou toute autre caractéristique immuable. On s'aperçoit que ses contours s'estompent à mesure qu'on tente de la cerner. En fin de compte, on reconnaît qu'il y a, derrière la douleur, une présence consciente, celle-là même qui se trouve à la source de toute sensation et de toute pensée. Détendons notre esprit et essayons de laisser la douleur reposer dans la pleine conscience, libre de toute construction mentale. Cette attitude nous permettra de ne plus en être la victime passive, mais, peu à peu, de faire face et de remédier à la dévastation qu'elle provoque dans notre esprit.



L’esprit est en effet capable d’examiner ce qui se passe en lui. Il suffit pour cela qu’il observe ses émotions comme nous le ferions pour un évènement extérieur se produisant sous nos yeux. Or, la part de notre esprit qui est consciente de la colère est simplement consciente : elle n’est pas en colère. Autrement dit, la pleine conscience n’est pas affectée par l’émotion qu’elle observe. Comprendre cela permet de prendre de la distance, de ce rendre comte que cette émotion n’a aucune substance, et de lui laisser l’espace suffisant pour qu’elle se dissolve par elle-même.

extraits de "L'Art de la Méditation" par Matthieu Ricard

dimanche 14 mai 2023

Donner sa langue aux pieds

Deux petits trucs pour revenir sur terre et couper nos pensées (un instant) : 

se mettre sur la pointe des pieds ou tirer la langue.

Vous pouvez essayer les deux en même temps ;-)


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samedi 13 mai 2023

Une superbe BD créée par Etienne Appert

 J'ai la chance de connaître Etienne Appert et son travail mérite d'être mis en valeur.

« Au crépuscule de la Beat Generation » : pèlerinage au cœur de l’anticonformisme

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Entremêlant les traits psychédéliques, les couleurs criardes, les teintes plus sombres et les représentations réalistes, Étienne Appert nous invite dans Au crépuscule de la Beat Generation à un voyage à la rencontre de quelques géants de la littérature américaine qui ont marqué et nourri la contre-culture du XXe siècle. Publié aux éditions La Boîte à bulles, ce roman graphique s’apparente à une déambulation, riche et inventive, au sein du mouvement Beat, qui a ébranlé l’Amérique des années 1950, et dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui.


À travers les yeux du journaliste français Gilles Farcet, protagoniste principal de l’œuvre, ayant côtoyé Allen Ginsberg et ses proches, Étienne Appert dévoile les principaux traits constitutifs de la Beat Generation, mouvement à l’avant-garde de la contre-culture américaine, notamment caractérisé par l’anticonformisme et l’usage de psychotropes. De la rencontre séminale entre Allen Ginsberg, Jack Kerouac et William S. Burroughs dans les années 1940 surgissent trois séismes littéraires : Sur la route, Howl et Le Festin nu. Écrit par Jack Kerouac en 1957, Sur la route est une œuvre semi-autobiographique qui raconte les aventures de deux amis voyageant à travers l’Amérique dans la quête d’un nouvel idéal de liberté. Howl, publié en 1956, prend la forme d’un poème épique au sein duquel Allen Ginsberg adresse une critique féroce et imagée de la société de consommation et du conformisme. Le roman de William S. Burroughs Le Festin nu, datant de 1959, s’apparente quant à lui à une œuvre expérimentale utilisant la technique du cut-up pour dépeindre un univers hallucinatoire et satirique sur la drogue, le pouvoir et l’oppression sociale.

Au crépuscule de la Beat Generation traduit à merveille, tant sur le fond que sur la forme, les fondements du mouvement Beat. Il ne s’agit pas tant d’un courant littéraire que d’une communion humaine ou d’une pulsation extatique qui, au cours de l’Histoire, a inspiré les mouvements beatniks, hippies, punk et écologistes. Le récit d’Étienne Appert, basé sur les témoignages de Gilles Farcet, nous plonge dans un univers fascinant où cohabitent Ginsberg, Kerouac, Burroughs, mais aussi Patti Smith, Ram Dass, Peter Orlovsky, Gregory Corso ou Gary Snyder. Cette constellation d’artistes, d’auteurs, de poètes, tantôt géniaux tantôt pathétiques, se complètent de personnages insolites tels que Neal Cassady, l’inspirateur des auteurs Beat, ou l’énigmatique Hank, ce fameux « clochard céleste » qui incarne et décrypte peut-être mieux que quiconque l’esprit Beat et la quête de béatitude qui l’anime, par-delà les fantasmes et les idées préconçues.

La mise en scène graphique d’Appert est un véritable spectacle pour les yeux. D’une imagination débordante, elle semble en prise directe avec le propos de l’album. Porteurs de traumatismes et de tragédies, les protagonistes du mouvement Beat se mettent à nu, parfois littéralement, pour aller au bout de leurs idées et d’une logique de liberté poussée à son paroxysme. Allen Ginsberg en est le symptôme le plus évident. Et l’auteur d’ajouter qu’en tant que pilier central d’un mouvement qu’il coordonne, documente et promeut, il apparaît non seulement comme le défenseur d’un patrimoine inestimable mais aussi comme un individu dépossédé, de manière tout à fait consciente, d’une partie de son image publique – régurgitée à travers des produits dérivés ou des mythologies médiatiques et populaires, allant du flower power à Bob Dylan. Au crépuscule de la Beat Generation le montre sans cesse affairé, entouré de sa cohorte d’artistes, de secrétaires et d’amis, capable de porter un regard vif et vierge sur toutes choses et en toutes circonstances.

Étienne Appert ne tait rien des aspects plus erratiques et tumultueux des figures emblématiques

du mouvement Beat. Côté solaire, Gary Snyder se pose en chantre de l’écologie et du biorégionalisme, cherchant à donner une voix aux sans-voix dont la nature est constituée. Côté crépusculaire, Gregory Corso semble incontrôlable, sous la coupe de ses pulsions, aussi caractériel et dysfonctionnel qu’inspiré et talentueux. Et au cœur de cette fresque chorale et empreinte de psychédélisme, Hank occupe une place prépondérante. Ses propos, rapportés à différents moments du récit, fascinent Gilles Farcet et tendent à pénétrer au tréfonds de son psychisme. Le journaliste se questionne sur l’identité de cet homme, sur ce qu’il a produit et sur les raisons pour lesquelles il exerce une telle emprise sur lui. Le « clochard céleste » incarne en quelque sorte l’essence même de la Beat Generation, avec sa verve poétique, ses fulgurances et son acuité pour percer la réalité d’un monde qui cherche à se dérober.

Au crépuscule de la Beat Generation est une œuvre immersive, un véritable pèlerinage au sein d’un mouvement littéraire et artistique qui a marqué l’histoire et dont l’héritage est encore palpable aujourd’hui. Étienne Appert, bien aidé par Gilles Farcet, dépeint avec justesse les liens entre les auteurs Beat, le mouvement hippie et des penseurs qui les précèdent tels que Henry David Thoreau ou Ralph Waldo Emerson, dressant ainsi un panorama de la contre-culture américaine. Il évoque les drogues, les combats sociaux, le non-conformisme, la quête de liberté, y compris sexuelle, puissamment liés au mouvement Beat. Et finalement, le voyage initiatique auquel entendait se livrer Gilles Farcet donne lieu à une relecture, subjective, passionnée et passionnante, d’un contre-courant culturel dont la vigueur n’a eu d’égale que la richesse.

Au crépuscule de la Beat Generation, Étienne Appert
La Boîte à bulles, avril 2023, 240 pages
(source texte : le mag du ciné)

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vendredi 12 mai 2023

Habitudes mentales


L
ors de la méditation à sainte Pezenne, nous avons cherché à comprendre comment nous avons dans notre vie développé nos habitudes mentales.

Rechercher comment cela s'est produit s'appelle faire un travail sur soi, un travail personnel pour arriver à comprendre son propre fonctionnement.
Ce travail s'avère pour certains très utile car cela permet de découvrir pourquoi notre esprit fonctionne d'une certaine façon.

Pour d'autre, c'est sans grand intérêt car cela ne va aboutir qu'à renforcer une identification à un moi au travers d'une histoire que nous allons découvrir et à laquelle nous allons nous identifier. Ce qui n'est qu'une nouvelle source de souffrance. Ce dernier point mérite un long développement que je ne vais pas faire aujourd'hui.


La vraie solution est de revenir à l'instant et de découvrir ce qui se passe au sein de cet instant insaisissable, de découvrir que cet instant est juste de passage au sein de notre esprit. Pouvons-nous nous en réjouir ?


Philippe Fabri

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jeudi 11 mai 2023

Ouverture au silence


 «Suivons les voix qui ne réduisent pas la pensée au calcul, la vérité au fait, la beauté à la fonction. Suivons ceux qui se rebellent à l'idée que l'égalité signifie l'élimination des non-égaux ; que la tolérance soit le don gracieux des vainqueurs aux valeurs qu'ils ont abattues ; que la justice habite le camp des vainqueurs. Suivons qui invite à se rebeller — mais pour en revenir à soi-même, pour commencer à comprendre d'ici, depuis ce lieu-non-lieu, notre être au monde. Libres du bavardage universel.» (Massimo Cacciari)

«Le silence est la plus haute forme de la pensée, et c'est en développant en nous cette attention muette au jour, que nous trouverons notre place dans l'absolu qui nous entoure.» (Christian Bobin) 

«Il n'y a pas à créer le silence, il n'y a pas à l'introduire en nous. Il y est déjà et il s'agit tout simplement de le laisser revenir en surface de lui-même, de sorte qu'il élimine par sa seule présence tous les bruits importuns qui nous ont envahis.» (Un Chartreux)

Photo : à proximité du monastère de la Grande Chartreuse.

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mercredi 10 mai 2023

Hommage à Yahne Le Toumelin

 



Chers amis,

Nous avons la grande tristesse de vous annoncer le décès de notre grande amie Yahne Le Toumelin, survenu à Tursac en Dordogne, ce 8 mai 2023 au matin, chez elle, dans sa 100ème année.

Personnage aux multiples facettes et à la forte personnalité, artiste peintre renommée, elle fut avant tout une pratiquante de la première heure. Elle rencontra Kangyour Rinpoché en 1968, puis passa plusieurs années auprès de lui à Darjeeling. Elle a pris les vœux de moniale avec Sa Sainteté le 16ème Gyalwa Karmapa en 1968 et fit un long séjour auprés de Dilgo Khyentsé Rinpoché au Bhoutan. Elle fit également une retraite de trois ans en Dordogne et y a vécu depuis. Elle eut aussi l’occasion de servir Kyabjé Dudjom Rinpoché et sa famille.

Quiconque a eu l'occasion de la rencontrer garde le souvenir d'une personne hors du commun, de par son talent artistique, son humour, sa bienveillance et ses côtés hauts en couleur, parfois étonnants, voire extravagants, mais toujours empreint d’un grand cœur.

Ayant une foi inébranlable dans les enseignements du Bouddha et les maîtres qu'elle a rencontrés et servis pendant de nombreuses années, elle a inspiré par sa vie et son exemple de très nombreuses personnes.

Son itinéraire spirituel est indissociable de celui de son fils Matthieu dont elle était très proche, et qui a pris soin d'elle toutes ces dernières années. Sa chère fille Ève et son époux Yann, se sont également installé en Dordogne non loin d’elle.

Yahne sera inhumée ce vendredi 12 mai à 13 heures dans le cimetière de Tursac, Dordogne.

Bien amicalement,

Songtsen-Chanteloube



Yahne Le Toumelin : peindre l’unique lumière

« La plaisanterie de s’éveiller à la lumière de l’esprit est sûrement la meilleure et la plus longue », écrivait avec humour Yahne Le Toumelin dans son recueil d’aphorismes Lumière rire du ciel. Pour la nonne bouddhiste et peintre « aux mille peintures à la fois », qui a traversé toute l’histoire de l’art moderne, cette lumineuse « plaisanterie » aura duré plus de 97 ans !

Vous pouvez lire son histoire terrestre sur la page suivante de Catherine Barry

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