lundi 14 février 2011

Coeur topiaire...

Petite Annonce

Végétarien cultivé qui ne mâche pas ses mots 
CHERCHE
belle frisée sachant raconter des salades...

Philosophie et Amour

Parlons d'Amour avec philosophie grâce à Raphaël Enthoven et Nicolas Grimaldi
1ere partie


2ème partie

dimanche 13 février 2011

La force du NON avec Joshin Luce Bachoux

Trois petits moines sous la neige
Puissante est la force du refus, la force du " non ". 
Non au cours de la vie, non à ce qui ne va pas dans le sens des désirs, 
non à tout ce que je ne maîtrise pas.
par Luce Joshin Bachoux

Il neigeait déjà quand je me suis levée. Ma première réaction fut de penser : " Ah, non ! pas la neige, encore ! " Amusée par ma mauvaise humeur, je contemplai par la fenêtre les flocons minuscules qui tombaient dru, voletant en tous sens, en pensant : " Si ces flocons avaient un esprit humain, au lieu de se laisser porter et de tomber là où le vent les envoie, je suis sûre qu'ils râleraient et grommelleraient : " Je ne veux pas aller ici, non, là non plus ça ne me plaît pas, et non pas à côté de celui-ci, et ici c'est trop bas..." Tant est puissante chez nous la force du refus, la force du " non ". Non à ce qui se présente que je n'ai pas souhaité, non au cours de la vie, avec la maladie et la vieillesse et la mort, inévitables ; non à ce qui ne va pas dans le sens de mes désirs, non à tout ce que je ne maîtrise pas, ne contrôle pas.  



De même que ce flocon léger relie le ciel et la terre, nous allons parcourir l'espace entre la naissance et la mort. Nous allons y rencontrer des joies et des souffrances, des cadeaux et des deuils, des retrouvailles et des ruptures... Puissions-nous les accepter avec grâce et légèreté, plutôt qu'avec colère et refus. Et peut-être que le travail - au sens d'un travail d'accouchement que les religions ou les véritables voies spirituelles effectuent en nous - est de nous transformer, de nous faire renaître dans le changement de ce "non " en "oui ". Que Ta volonté soit faite... Et il nous faut parfois tant de temps pour comprendre : ce " oui " n'est pas bougon, comme celui d'un écolier qu'on envoie faire ses devoirs dans sa chambre, au lieu de regarder la télé, et qui traîne les pieds, marmonnant dans sa tête : " Quand je serai grand, je ferai ce que je veux... " C'est le oui plein d'élan, de mouvement de celui qui s'élance vers l'aimée, les bras grands ouverts. C'est l'acceptation, non pas parce que " je n'y peux rien ", mais parce que ce qui est là, plaisant ou douloureux, joyeux ou contrariant, est ma réalité, est ce que je vais vivre. 


Souvent, je ne l'aurais pas choisi, j'avais vu pour moi, pour cette personne que j'aime un autre avenir. Mais voilà, c'est cela. Et pourtant, me direz-vous peut-être, je dois bien agir, prendre des décisions, décider quel sens donner à ma vie. Je suis un être humain, avec en toute situation un choix possible : comment concilier, réconcilier ces deux composantes de notre vie ? À chacun de trouver sa réponse, bien sûr ; moi, j'aime bien l'histoire des trois petits moines.


Tout là-bas, au fond des montagnes, il neige. Le silence des monastères est soudain troublé par un chuchotement, puis une discussion qui tourne à la vraie dispute. Le Supérieur voit apparaître devant lui deux petits moines tout agités. Il les fait asseoir devant lui, leur laisse un peu de temps pour se calmer, puis leur demande la raison de tout ce bruit. Le premier dit : " Maître, n'est-il pas vrai que tout ce qui vit, tout ce qui existe doit tout à la grâce ? Nous sommes si fragiles, sans nous en remettre à la grâce, comment pourrions-nous chaque jour avancer sur le chemin du cœur ? " - C'est vrai ", répond le Maître. " Mais, permettez-moi, Maître, intervient le deuxième petit moine, encore un peu rouge. C'est à nous qu'il appartient de choisir la direction de notre vie : la grâce peut-elle alors apparaître autrement qu'à travers nos efforts, notre application ? " - C'est vrai ", répond le Maître. Alors un troisième petit moine, qui était resté jusque-là un peu caché dans un coin, toussota et dit : " Maître, je ne comprends pas... Vous avez dit : "C'est vrai" au premier, puis :" C'est vrai " au second qui disait le contraire... ?" - C'est vrai ", répond le Maître. La neige tourbillonne : résiste-t-elle au vent ou danse-t-elle avec lui ? 

Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste, a été ordonnée au Zuigakuin, un monastère de la montagne japonaise, voici vingt ans. Elle a ouvert, en 1991, la Demeure sans limites, à la fois temple zen et lieu de retraite, à Saint-Agrève, en Ardèche.
(Source : La Vie 2004)


Vous pouvez voir tous les articles de Joshin Luce Bachoux en cliquant son nom dans le libellé ci-dessous

samedi 12 février 2011

La sophrologie... avec des enfants

La sophrologie (ou étude de la conscience en harmonie), a été créée en 1960 par Alfonso Caycedo (médecin neuropsychiatre colombien d'origine basque espagnol).
La sophrologie est utilisée comme technique de relaxation et de connaissance de soi.

vendredi 11 février 2011

Retour d'analyses sur la baie de Goji

Le goji ou baie de goji est le nom commercial de la baie du lyciet commun (Lycium barbarum) et du lyciet de Chine (Lycium chinense). Il se présente sous la forme d'une petite baie orange, allongée, de saveur légèrement sucrée. On lui accorde en Asie des vertus médicinales exceptionnelles liées à la quête d'immortalité taoïstes et il est souvent commercialisé sous forme séchée ou sous forme de jus (généralement mélangé à d'autres jus de fruits).

Souffrance à transformer

La souffrance mentale et affective que vous ressentez est un guide infaillible qui vous indique si ce que vous vivez est juste ou faux. Comprendre le sens de ce que nous vivons permet d'apaiser et de dépasser la souffrance éprouvée, ce qui suppose de transformer la manière dont fonctionne votre esprit.

Extrait de "108 Perles de sagesse du Dalaï-Lama" (par Catherine Barry)

jeudi 10 février 2011

Le bonheur avec Frédéric Lenoir

Frédéric Lenoir retrace, très rapidement, le chemin du bonheur :

Christiane Singer, le ciel est en toi

« Je suis partout. Quand tu vas pour couper du bois, je suis dans le bois. Quand tu soulèves la pierre, je suis sous la pierre… ».
Non pas : je suis le bois, je suis la pierre, mais chaque fois que tu es là, vraiment là, absorbé dans la rencontre du monde créé, alors JE SUIS là ! Là où tu es, dans la présence aiguë, JE SUIS aussi.
Être là ! Le secret, il n’y a rien d’autre. Il n’est pas d’autre chemin pour sortir des léthargies nauséabondes, des demi-sommeils, des commentaires sans fin, que de naître enfin à ce qui est. »


Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?

mardi 8 février 2011

Vous, Alexandre Jollien (1)

Alexandre Jollien est un philosophe qui nous montre la nudité de notre condition humaine.

lundi 7 février 2011

Un petit lavage de cerveau ?

Présence pure d'Alzheimer avec Christian Bobin

Dans un livre délicat, La Présence pure, l’écrivain du Creusot a conté l’accompagnement de son père, atteint de la maladie Alzheimer. Il montre comment cette maladie renvoie le « bien portant » à ses propres limites.

Si vous, Christian Bobin, poète de la présence, appreniez que vous êtes touché par cette maladie de l’absence, comment réagiriez-vous ?
Pour quelqu’un qui voue sa vie à l’écriture, perdre cette capacité, et le sens immédiat des choses, cela doit être très… Comment dire… ? (long silence). Je crois que je garderais le lien d’émerveillement avec la vie. Curieusement, l’émerveillement est le propre de cette maladie. Elle s’est annoncée chez mon père par des paroles étranges, mais j’ignorais alors que c’était les premières marques, au dedans, de cette bête qui ronge la conscience et en laisse assez pour qu’il connaisse, par instants, l’horreur d’être là. Mon père, revenant de courses, – un trajet quotidien, depuis des dizaines d’années, dans les rues du Creusot – dit : « Je ne reconnais plus rien, tout est neuf. Je suis très étonné : le monde est neuf. » J’aimerais rester dans une relation d’émerveillement… et ne pas trop faire souffrir mon entourage. Mais est-ce possible ?
Cette maladie est très douloureuse pour les proches ?
Effectivement. Et j’entends souvent dire : « À quoi sert de leur rendre visite, ils ne nous reconnaissent plus… Un père ne reconnaît plus son fils, une femme ne reconnaît plus son mari… » Les mots se sont cassés comme de la porcelaine ; le langage est « ébréché », affecté, mais pas le cœur profond. Le langage est comme une coupe qui serait remplie à ras bord de silence, de lumière et de sens ; cette coupe, de par le choc de la maladie, perd un peu de son contenu ; ce qui fait que le malade ne retrouve plus les mots adéquats. En revanche, le cœur est intact, et le lien demeure même s’il est remis aux puissances du silence, du secret, de la pudeur – et de « choses » difficiles à reconnaître et à nommer.
L’accompagnement de votre papa a-t-il changé votre façon de voir votre métier d’écrivain ?
Ma vie est vouée à une bouteille d’encre. Mon existence est pleine de tâches d’encre, du bruit de pages tournées… Je lis beaucoup, j’écris beaucoup. Mais tout ça, n’est-ce pas inutile, dans un sens ? Ça l’était en tout cas quand je me trouvais assis à côté de mon père, à côté des personnes devenues ses frères parce qu’elles étaient affectées du même mal. Ma pauvre science d’écrivain n’avait plus d’emploi quand j’étais à côté de mon père, souriant et comme rêveur, avec son visage traversé de nuages erratiques. Étrangement, moi qui ne peux me passer de lire ou d’écrire, je n’avais plus besoin de cela quand j’étais avec lui.

Vous racontez : « Mon père, lui, n’a plus ce souci des apparences. Plusieurs fois je l’ai vu se pencher comme un adolescent devant des malades particulièrement disgraciés et leur dire : "Vous avez un merveilleux visage, je ne vous oublierai jamais." » Vous ajoutez : « Cette scène à chaque fois me bouleverse comme si l’infirmité pendant un instant n’était plus dans le camp de mon père mais dans le mien. » Cette maladie vous a-t-elle révélé certaines de vos infirmités ?
Oh, oui ! On aide jamais assez ses proches et autrui. On est maladroit, on ne sait pas toujours comment faire, mais peu importe : on aide jamais assez. Bien sûr, cela montre nos déficiences. Mais cela révèle aussi quelque chose qui est en nous. Blaise Pascal dit que, lorsque nous voyons un homme qui boîte, on ne s’offusque pas, on n’est pas irrité. Par contre, on s’impatiente, on s’irrite vite devant un homme qui bégaye ou qui ne trouve pas ses mots. Pourquoi ? Dans le premier cas, l’infirmité ne parle que de la personne et de son corps. Dans le deuxième cas, l’infirmité parle de toute l’espèce humaine, de la fragilité de l’esprit, de celle de notre langage, le manque d’assise de nos savoirs. C’est devant nous-mêmes que nous nous irritons.
« Ces gens dont l’âme et la chair sont blessées ont une grandeur que n’auront jamais ceux qui portent leur vie en triomphe », écrivez-vous. On a du mal à vous croire lorsqu’on voit certaines « épaves » ?
Les vraies « épaves », c’est nous-mêmes ! Il n’y a aucune différence entre eux et nous, je le dis avec le maximum de puissance possible. Aucune différence entre un humain et un autre humain. Simplement, il y a une muraille, par moment invisible, qui est celle de notre propre intelligence.
Vous citez également saint Jean (21, 18) : « quand tu seras vieux, tu étendras les mains et un autre te mettra la ceinture, et il te mènera où tu ne veux pas. » Prophétique ?
Cette parole est bouleversante… Elle est loin d’être la seule. La Bible, les Évangiles particulièrement, tombe comme des rayons en oblique sur la table de chacun de nos jours et les éclaire. C’est aujourd’hui que les choses se passent. C’est aujourd’hui le jugement dernier, aujourd’hui la Passion, aujourd’hui la Résurrection. Tous ces évènements se réalisent dans chacun de nos jours. Enfin, c’est ce que je crois. Voici pourquoi chaque jour est à la fois plus dense, plus menaçant, et plus réjouissant.
Source "Famille Chrétienne" de Luc Adrian




Extraits de « La Présence pure »

« Mon père dans ses promenades aime qu’on le prenne par la main, comme ces enfants qui dans les aires de jeux marchent craintivement sur une poutre étroite, réconfortés par le poids, dans leur main, d’une main aimante.

Il me faut à chaque fois quelques minutes pour aller à son pas et le rejoindre dans cette lenteur propre au début à et à la fin de la vie.

Je suis né dans un monde qui commençait à ne plus vouloir entendre parler de la mort et qui est aujourd’hui parvenu à ses fins, sans comprendre qu’il s’est du coup condamné à ne plus entendre parler de la grâce.

Dans ce monde qui ne rêve que de beauté et de jeunesse, la mort ne peut plus venir qu’à la dérobée, comme un serviteur disgracieux que l’on ferait passer par l’office. »

« Si saint Thomas met ses doigts sur les plaies du Christ ressuscité, c’est moins pour mettre fin à ses doutes que parce qu’il y a des instants où la vie est allée si loin dans la perte et où sa présence est si brûlante qu’il ne reste plus qu’à se taire – et toucher du bout des doigts le corps miraculé de l’autre. Ils le savent à leur façon, les Christ assis sur des fauteuils en face d’un mur, à la maison d’extrême séjour. »
Christian Bobin, ext. choisis par L. A.