Christian Bobin, écrivain et poète français, est né et vit au Creusot (Bourgogne). Auteur d'une quarantaine de livres, il se prête ici pour la première fois au jeu de la chronique radiophonique, des réflexions à haute voix sur les choses, petites et grandes, dont l'écrivain sait si bien révéler l'âme.Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !
La voix vous fut connue (et chère !),
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle encore fière,
Et dans les longs plis de son voile
Qui palpite aux brises d'automne,
Cache et montre au coeur qui s'étonne
La vérité comme une étoile.
Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c'est notre vie,
Que de la haine et de l'envie
Rien ne reste, la mort venue.
Elle parle aussi de la gloire
D'être simple sans plus attendre,
Et de noces d'or et du tendre
Bonheur d'une paix sans victoire.
Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n'est meilleur à l'âme
Que de faire une âme moins triste !
Elle est en peine et de passage,
L'âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire !...
Écoutez la chanson bien sage
Paul Verlaine (1844-1896)
4 commentaires:
belle manière de parler de l'âme qui attend sans impatience qu'on guérisse ses blessures ,l'âme qui est snesible à la beauté , à l'harmonie , à la douceur ; je suis touchée par sa voix qui en dit long sur l'homme ...
Merci, Eric. Les mots de Christian Bobin sont une nourriture qui guérit mon âme.Sylvie
J'ai découvert Bobin sur le blog de Syvie, je découvre sa vois sur le tien. Je l'apprécie comme un être rare. Merci à vous.
Magnifique! Les sons de la nature, du vent dans les arbres, de l'eau d'une rivière, du chant des oiseaux, des vagues qui roulent sur la grève, ont toujours cette effet guérisseur pourvu que l'on sache les préserver.
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