samedi 4 octobre 2008

L'expression de la Totalité avec Daniel Morin

Avant de rencontrer Daniel Morin, ce week-end, je vous propose un extrait d’une réunion avec lui, en novembre 2005 :
Q : Il y a bien quelqu'un qui met en pratique ? Il y a bien quelqu'un qui doit mettre en pratique pour arriver quelque part ?…
D : Où veux-tu arriver ? Où veux-tu aller ? Est-ce que tu peux vivre en dehors de l'instant présent ?
Q : Alors je souhaiterais que cet instant-là… Ce soit un instant dans lequel je suis détendue….
D : Mais tu ne seras jamais tout le temps détendue. C'est impossible ! Sinon c'est nier la différence. C'est nier l'impermanence.
Ce que l'on veut en fait, c'est un bonheur permanent. Et le bonheur, c'est la satisfaction, et la satisfaction, c'est le non-manque.
Ce moi est apparu, il se transforme, il change sans arrêt, c'est un flux et il va disparaître. Comment veux-tu qu'il puisse apprécier quelque chose de permanent puisque lui-même est impermanent? !… Et la paix inconditionnelle, n'est pas du tout antinomique avec l’humanité, c'est-à-dire l'apparence du temps et la recherche d’une harmonie dans le changement. Mais il n'y aura jamais de complétude là. Jamais, jamais !… Il te manquera toujours quelque chose. Il te manquera du temps, il te manquera de l'argent, de la jeunesse, de la santé, il te manquera… Il te manquera toujours quelque chose puisque tout mouvement est généré par un manque.

Q : En fait, c'est la paix qui peut être permanente, mais tout le reste ne l'est pas, c'est ça ?…
D : La paix inconditionnelle. Mais la paix inconditionnelle ne peut apparaître, en terme de qualité dans l'impermanent, que par la vision que toi - ce que tu crois être - n'a aucune existence. Et c'est simplement l'expression de la Totalité. Au moment même où tous les autres sont aussi l'expression de cette même Totalité.
Le problème, c'est que tu te crois « possesseur de … ». La pensée "moi" vole moi, mais un moi changeant, un moi flux, un moi reconnaissance de formes. Celui-ci ne peut pas disparaître, bien entendu. Quand on dit "moi, je", il y a deux sujets. Il y en a un de trop…
Là, où est le problème ? Là ?… Si tu n'es pas projetée dans le passé et dans le futur ?

vendredi 3 octobre 2008

Swami Prajnanpad et l'action...

Paroles de Svamiji


Quand vous vous trouvez dans une situation difficile et délicate faites tout ce qui est nécessaire de faire dans cette situation. Vous n'avez pas le choix. C'est la situation qui l'exige. Acceptez les circonstances où vous êtes et soyez satisfait.
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La vie est relative. Jusqu'où faut-il aller? Douter, douter, il faut d'abord douter. Quand ce doute sera-t-il efficace? Après que vous ayez agi.
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Acceptez émotionnellement, réfléchissez intellectuellement à ce que vous pouvez faire, et si l'action est possible, faites-la.
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Voyez la vérité de la différence et ce qui en découle: le caractère unique de chaque chose. Mais pour agir? Voyez l'autre comme il est.

jeudi 2 octobre 2008

L'enfant et le ballon ou l'éclatement du désir


"Un jour un père emmena sa fille à une fête foraine. Ils faisaient le tour des attractions quand ils virent un homme qui vendait des ballons multicolores. L'enfant eut envie d'un ballon et elle demanda à son père de lui en acheter un. Le père accepta, l'enfant joua pendant un moment avec le ballon qui éclata. La petite fille se sentit très triste. Elle demanda un autre ballon. Le père lui en acheta un autre qui subit le même sort. Elle en demanda encore un autre en hésitant. Le père consentit à satisfaire sa demande et lui en donna un autre. Ensuite quand le ballon éclatait, le père lui en donnait un autre avant même qu'elle le demande. Ainsi il acheta 30 ballons pour elle ce jour-là et le trentième éclata aussi. Alors le père demanda: «Dois-je acheter un autre ballon?» « Non », dit l'enfant, «cela suffit je n'en veux plus». Alors ils retournèrent tous les deux à la maison et la petite fille n'eut plus jamais envie de ballons."
R. Srinivasan qui rapporte une histoire de Svami Prajnanpad

L'enfant et la grenouille

mercredi 1 octobre 2008

L'art, c'est un désert à fleurir...


J'ai trouvé sur le site de Raphaëlle Jouffroy, grâce à quelques poussières d'esprit, ce superbe diaporama sur le désert. Cela me rappelle ce voyage pour dépoussiérer "le mental" dans le Hoggar, où j'ai découvert l'art de vivre des touaregs...

"L'art nourrit et vide à la fois, il demande beaucoup d'énergie. L'art n'est surtout pas une autosatisfaction, mais un plaisir profond. Les grands artistes sont souvent de fins gourmets ou des cuisiniers raffinés, il n'y a rien d'étonnant à celà, l'art, je crois, est un hymne à la vie. " Raphaëlle Jouffroy

mardi 30 septembre 2008

L'enseignement de Svami Prajnanpad : La différence (3)

La première grande vérité à laquelle nous sommes confrontés est celle de la différence. Bien qu'il y ait un nombre infini de choses dans l'univers, il est remarquable que jamais deux choses ne soient pareilles. Elles sont différentes l'une de l'autre. [...] Dans un désert de sable, les grains de sable apparaissent identiques, mais deux grains de sable ne sont jamais exactement pareils. Chaque grain de sable et de poussière est différent.
L'herbe et l'arbuste sont différents des plantes, des lianes et des arbres. Les plantes aquatiques de celles qui poussent sur terre. Les arbres immenses et qui donnent de l'ombre comme le banyan sont différents du palmier mince et élancé. Il y a des plantes à épines et des arbres fruitiers. Ni deux arbres, ni deux plantes ne sont jamais semblables. [...] La nature déborde de différences.
La même chose est vraie pour les milliards d'êtres humains qui vivent sur cette terre. [...] Différences, différences à foison.
A part les objets physiques, il y a des multitudes de concepts abstraits comme le lieu géométrique et la ligne droite qui n'ont ni longueur ni épaisseur. Il y a les mots, les symboles, les phrases, la poésie, la prose. Les pensées sont différentes des émotions, les émotions et les actions diffèrent des deux. Ces différences sont illimitées. Il n'y a pas deux choses pareilles.

«Il n'y a pas de limite à ma gloire, ô destructeur d'ennemis, ceux que j'ai cités ne sont que des exemples mais pas la totalité ». Gita 10-40.
Or, généralement on ne voit pas ces différences, mais on voit des ressemblances qui n'existent pas. Cela est dû au manque de raffinement de notre vue. On doit aiguiser et affiner l'intellect de façon à percer l'illusion de cette identité, de façon à voir la réalité profonde à travers les fausses apparences. Avoir une image fixe et rigide du monde extérieur est l'expression de l'ignorance et la cause de tous nos malheurs.
Tout change, tout est différent mais nous ne réussissons pas à le percevoir. Nous voyons toujours ce que nous voulons voir. C'est l'illusion (maya), un voile placé devant nos yeux, qui nous empêche de voir ce qui est. Fondamentalement ce qu'il faut voir, c'est que tout est différent. « Je suis ici », « tu es là ». Les deux sont différents. «Je» est différent de «toi », «suis» est différent de «es», «ici» est différent de «là».
Puisque tout est différent, personne ne peut attendre que l'autre agisse d'une manière particulière. Puisqu'il est différent, il ne peut que se comporter différemment. Il ne pourrait agir de la manière qui vous convient que s'«il» était «vous », ce qu'il n'est pas et si la situation dans laquelle il se trouve était la même que la vôtre, ce qu'elle n'est pas. Ainsi il faut essayer de comprendre les autres plutôt que de leur attribuer le qualificatif de bons ou mauvais. C'est ainsi que vous pouvez dépasser les différences et percevoir le caractère unique de chaque chose.
R. Srinivasan (disciple de Swami Prajnanpad)

lundi 29 septembre 2008

La fête de Saint Michel

Lundi 29 septembre : c'est la fête des trois archanges : saint Michel, Saint Raphaël et saint Gabriel.

Saint Michel (dont le nom est en forme de question : "Qui est comme Dieu ?") me tient à coeur personnellement. Aussi me suis-je demandé quelle force symbolique pouvait revêtir pour chacun de nous une telle figure. Voici quelques pistes..

Saint-Michel possède quatre attributs essentiels : outre les ailes, l'équipement (armure et bouclier, notamment) du chevalier, la lance et parfois la balance. On le reconnaît aussi, bien entendu, au fait qu'il foule très souvent à ses pieds le dragon ou le démon.
S'il est un chevalier, donc un guerrier, c'est en vue d'une certaine guerre sainte : il combat le diable, le diviseur, cette force en nous-même qui nous arrache sans cesse à la Réalité du moment présent. Il représente donc parfaitement pour nous le disciple accompli, qui tient ce diviseur en respect, du bout de sa lance...

Car il ne le tue pas, ce dragon ! Il prend plutôt appui sur lui, comme sur un socle ; quand on sait que le dragon symbolise les forces telluriques où nos pieds, trop souvent, oublient de se ressourcer, on comprend mieux ce lien indissoluble entre l'ange et le démon. Nos aspirations célestes, ici symbolisées par les ailes, sont reliées à nos points d'appui terrestres par la lance : mieux qu'une arme, celle-ci est l'axe vertical du Divin qui ne renie en rien le monde d'en bas.
Quant à la balance, elle représente à la fois la pesée des âmes au jugement dernier (la suprême justice ou justesse, celle qui échappe à nos jugements limités) et le signe zodiacal de l'équilibre, à partir du 21 septembre. Equinoxe d'automne, équilibre entre ombre et lumière, entre terre et ciel... Tout cela nous rappelle à notre propre posture d'être humain, pieds solidement ancrés au sol, tête tournée vers l'infini du ciel, reliés par la colonne vertébrale, notre axe constructeur, notre lien physique au Réel.

Toute la posture de Saint Michel nous rappelle aussi le célèbre caducée d'Hermès, où le bâton, destiné à s'enfoncer dans la terre, est surmonté d'ailes, symbole céleste du voyage, de la communication et de l'intelligence. Autour du bâton s'enroulent deux serpents, l'un symbolisant le feu (notre vitalité), l'autre, l'eau (notre réceptivité). Ces deux éléments complémentaires sont d'ailleurs étroitement liés au symbolisme du dragon. Comme l'archange, le symbole du caducée nous invite donc à harmoniser nos énergies autour de l'axe du Présent, dans chacun de nos gestes, du plus sacré au plus terre à terre...

Saint Michel est le patron des parachutistes, des aviateurs et des dompteurs.

dimanche 28 septembre 2008

L'enseignement de Swami Prajnanpad : Se ré-éduquer

Si on rejette tout ce que l'on a patiemment construit pendant des années, il ne reste rien et on se sent comme un naufragé. On peut se trouver complètement perdu par le vide tout autour. Mais il ne faut rien abandonner dans la désolation. Il faut hardiment repartir sur des bases neuves et reconstruire sa personnalité, pierre par pierre, sur des évidences solides et irréfutables. Il faut avoir confiance en soi, confiance dans le fait que l'on peut connaître la vérité directement et procéder avec énergie et détermination. Il faut calmement examiner ce qui est. Comment établir la différence entre ce que l'on connaît et ce que l'on croit? Quelles sont vos expériences directes ? Comment les séparer de la masse confuse et emmêlée des opinions et des croyances qui viennent de l'extérieur. Il faut les garder si elles sont vraies, si elles correspondent à des faits d'expériences ou de connaissance. Mettez de côté tout ce que vous n'avez pas examiné. Alors, avec le noyau des idées, des émotions et des actions qui restent, vous pouvez commencer à construire petit à petit une superstructure en rajoutant seulement ce qui vient de l'expérience et de la connaissance directe, et en rejetant ce qui n'est pas fondé. Il faut examiner chaque nouvelle idée qui se présente, la questionner longuement et l'accepter seulement si elle s'avère vraie. C'est cela la ré-éducation. Se déséduquer d'abord pour se ré-éduquer ensuite. Vous ne pouvez rien bâtir sur l'ancienne structure. Si vous le faites, un jour tout s'effondrera. Ne faites pas d'exception pour quelque idée ou préjugé chéris. Il faut tout jeter sans aucune exception.
Alors, sur cette fondation solide vous pouvez construire à nouveau. Utilisez seulement les pierres taillées par le burin de l'expérience et de la connaissance. Elles doivent passez le test de la résistance et de la stabilité. Elles doivent être faites de vérité, elles doivent être apportées par l'expérience directe des sens (Pratvaksha), venir des carrières de la raison (Anurnana), complétées par celles qui viennent des jugements de l'intuition. Une telle citadelle construite sur des fondations aussi solides, dure, résiste au temps et fait rayonner la connaissance et le bonheur autour de vous.
R. Srinivasan

Paroles de Svamiji
Jamais personne ne fait quelque chose de mal. Jamais, à aucun moment. Jamais, en aucune circonstance.
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Ne contredisez jamais personne. Ecoutez plutôt, écoutez, écoutez.
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Laissez l'autre dire ce qu'il lui plait. Vous-même ne dites rien sauf si on vous interroge de bonne foi.
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Savoir c'est pouvoir ! C'est l'action qui détermine si la connaissance est certaine.

Le cerveau nous dit quel jour nous sommes...(3)

Continuons ce voyage dans le cerveau dont les capacités sont stupéfiantes... Un coup sur la tête, cela vous dit !

samedi 27 septembre 2008

L'enseignement de Swami Prajnanpad : Se déséduquer

L'enfant nait démuni et prend tout de son environnement. Il s'imprègne des idées, des émotions, des pensées, des actions de son entourage. Vu son inexpérience et sa dépendance, ceci est parfaitement justifié et même indispensable à ce stade. Mais la plupart d'entre nous continuons à faire de même, après être devenus adultes. Nos pensées sont des «citations », nos émotions «des imitations ». Nous ne sommes jamais nous-mêmes, ne dépendant que de nous-mêmes. Nous absorbons les idées, les opinions, les préjugés, les attirances et les répulsions, les ambiances et les comportements qui se trouvent dans notre entourage sans les examiner, sans les vérifier. Il s'ensuit que nous devons d'abord nous défaire de tous les oui-dires, préjugés, superstitions, attirances, répulsions, traditions, croyances, etc. pour commencer une nouvelle vie...
R. Srinivasan (disciple de Swami Prajnanpad)

La puissance de calcul du cerveau (2)

On poursuit par le calcul... Le cerveau ne serait-il pas une galaxie où chaque neurone est une planète ?

vendredi 26 septembre 2008

L'enseignement de Swami Prajnanpad

Je vous propose d'aborder l'enseignement de Swami Prajnanpad à travers le livre de S. Srinivasan . " Srinivasan a approché Swamiji en disciple, cherchant à se libérer de ses illusions, de ses fausses conceptions ; de ses perceptions déformées pour atteindre la vérité, la réalité, la communion avec ce qui est..." précise Arnaud Desjardins.
Grâce aux témoignages de ses élèves francais, notamment Frédéric Leboyer, Arnaud Desjardins et Daniel Roumanoff, auteur de plusieurs ouvrages sur le maître Bengali, Swami Prajnanpad a acquis en quelques années une très grande notoriété dans les milieux de la spiritualité.
Qui est Swami Prajnanpad (1891-1974), seulement connu d'une élite restreinte dans son propre pays? Il est un homme égal à lui-même en toutes circonstances et à qui rien d'humain n'est étranger. Voici ce que disait Swamiji en réponse à un disciple indien qui lui demandait ce qui réellement avait changé sa vie:

"Ce qui se passe, c'est que les événements arrivent de l'extérieur, vous ne vous laissez pas affecter par eux. Vous vous fermez. C'est pourquoi aucun changement ne se produit dans votre vie… par contre celui qui est affecté profondément par eux est obligé d'y faire face. Il n'y a pas d'échappatoire, il perd ses illusions et se libère."
(Cette phrase est souvent citée par Emmanuel Desjardins)

Voyage au centre du cerveau (1)

Je vous propose de découvrir un organe "miracle", le cerveau. Le sentez-vous, cet amas de neurones, cette ineptie de synapses, dans le haut de votre tête ? Il commande, analyse et même pense. Qu'en pensez-vous ?