dimanche 27 juillet 2008

Ecoutez la chanson... par Christian Bobin (1)

Christian Bobin, écrivain et poète français, est né et vit au Creusot (Bourgogne). Auteur d'une quarantaine de livres, il se prête ici pour la première fois au jeu de la chronique radiophonique, des réflexions à haute voix sur les choses, petites et grandes, dont l'écrivain sait si bien révéler l'âme.




Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire.
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !

La voix vous fut connue (et chère !),
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle encore fière,

Et dans les longs plis de son voile
Qui palpite aux brises d'automne,
Cache et montre au coeur qui s'étonne
La vérité comme une étoile.

Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c'est notre vie,
Que de la haine et de l'envie
Rien ne reste, la mort venue.

Elle parle aussi de la gloire
D'être simple sans plus attendre,
Et de noces d'or et du tendre
Bonheur d'une paix sans victoire.

Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n'est meilleur à l'âme
Que de faire une âme moins triste !

Elle est en peine et de passage,
L'âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire !...
Écoutez la chanson bien sage



Paul Verlaine (1844-1896)

Exercice avec Swami Prajnanpad et Arnaud Desjardins

Je vous propose un exercice simple que nous raconte Arnaud Desjardins :
En 1964, je me plaignais une fois de plus, comme à d’innombrables swâmis hindous qui m’avaient donné des réponses diverses, je me plaignais à un yogi tibétain très âgé, Abo Rinpoché, de ces associations d’idées. Et il me décrit un certain exercice que mon compagnon Sonam Kazi traduit en anglais : « let them come, let them go » ; « laissez-les venir, laissez-les s’en aller ». C’était simple. J’avais tenté différentes concentrations : concentration sur le hara, entre les sourcils, sur le flux et le reflux de la respiration, sur l’énergie qui circule dans la colonne vertébrale. J’avais obtenu des résultats partiels mais rien de vraiment concluant. « Let them come, let them go. »...Et Abo Rinpoché me donne un enseignement tibétain que j’ai réentendu deux ans après de la bouche de Dudjom Rinpoché : « Prenez conscience du vide comme de la réalité, et l’image d’un ciel bleu totalement vide, infini, immense, illimité. Ce vide est là en vous. C’est votre véritable réalité, le réel ou le non-manifesté. Et, à l’intérieur du vide, voyez passer – comme vous verriez passer des nuages ou des oiseaux dans le ciel – des pensées avec leur émotion, sans perdre la conscience du vide. »
Quelque temps après, je me trouvais pour la première fois auprès de Swâmiji. Je lui ai parlé de cet exercice. Il a précisé le « let them come, let them go » : « laissez-les venir, laissez-les partir » par : « let them come, they will go » ; « laissez-les venir, elles s’en iront ». Ce qui vient est destiné à s’en aller.
Une image m’était venue dès ce moment-là à l’esprit. De moi-même je faisais un exercice, dont j’ai su ensuite qu’il se pratiquait chez les Tibétains, consistant à être en contemplation devant le ciel bleu pour que notre conscience, facilement et aisément, prenne la forme de ce sans-forme au lieu de prendre la forme particulière d’un objet concret ou imaginé. Je pratiquais cet exercice à l’ashram de Swâmiji. Et voici qu’un oiseau inhabituel pour nous passe dans le ciel, un oiseau comme on n’en voit pas en Europe, exotique, multicolore : bleu, doré. Je ne sais pas comment il s’appelle mais ceux qui ont connu l’ashram de Swâmiji au Bengale ont le souvenir de ces oiseaux qui nous émerveillaient. D’un coup mon attention a été concentrée sur cet oiseau inattendu, surprenant, très beau ; le phénomène d’attraction a joué. L’attention était vaste, elle allait d’un point de l’horizon à l’autre. Et d’un coup, comme les « zooms », les focales variables en cinéma, qui partent d’un ensemble et qui concentrent sur un détail – toute mon attention a été concentrée sur l’oiseau. J’ai perdu conscience de moi-même, conscience de l’infini, par la fascination d’une forme. Immédiatement, je me suis rendu compte de ce qui s’était passé. Je me suis demandé s’il était possible de voir l’oiseau sans perdre la conscience du ciel bleu, de voir le limité sans perdre la conscience de l’illimité, de voir le mesurable sans perdre la conscience de l’infini. Et une pensée m’est venue, celle d’un autre oiseau répandu en Inde, le vautour qui, esthétiquement, n’a rien de beau pour nous et je me souvins d’un vol de vautours – l’autre pôle !...
Je connaissais à peine l’enseignement de Swâmiji mais je connaissais des vérités qui ne sont pas seulement celles de Swâmiji : les « paires d’opposés », l’attraction et la répulsion. C’est le pain quotidien de l’Inde des ashrams. Voilà cet oiseau merveilleux et, à l’opposé, il y a le vautour : les deux images de l’attraction et de la répulsion. Pourrais-je voir passer dans le ciel un oiseau de féerie, de paradis, sans que mon attention soit emportée par l’attraction et voir passer dans le ciel un vautour avec des bouts de charognes sanguinolents au bec et le cou déplumé, sans que mon attention se concentre sur le vautour sous la forme de la répulsion et du refus ? Je me suis exercé à essayer de rester vraiment conscient de cette immensité du ciel et à voir les oiseaux divers la traverser sans que mon attention soit entièrement emportée, centrée dans l’oiseau ; être conscient à la fois de l’immuable, c’est-à-dire le ciel, et du changeant, c’est-à-dire les oiseaux qui vont et viennent.
Il en est de même à l’intérieur de vous dans cette tentative de méditation...

(extrait de ARNAUD DESJARDINS
« Tu es cela », À la recherche du soi IV, Ed. La Table Ronde)

Un légume de l'Inde... le concombre

De la même famille que le melon, le potiron ou la courgette - les cucurbitacées -, le concombre est originaire de l'Himalaya. Les premières traces de cette plante annuelle rampante remonteraient à 10 000 avant notre ère. Il a ensuite gagné l'Inde, puis le Moyen-Orient et la Chine avant de conquérir "les assiettes" des Égyptiens. Arrivé chez les Hébreux, il prend ses lettres de noblesse en apparaissant dans la Bible. Mais ce long légume, très amer à l'époque, ne connaît vraiment le succès qu'au 17ème siècle.
Le concombre est l'un des légumes les moins caloriques avec 10 kcal/100 g, et pour cause, il est composé à plus de 96 % d'eau. Cette richesse en eau fait de lui le compagnon idéal d'un été frais et léger, car il est très désaltérant et participe à la bonne hydratation de l'organisme. Il renferme des minéraux et des oligo-éléments en quantité abondante, notamment du potassium (150 mg/100 g), du phosphore (23 mg/100 g) et du calcium (19 mg/100 g).
Pour tout juste 100 kcal, il est le champion toutes catégories de la densité minérale : 6 g alors que la moyenne des autres végétaux se situe aux alentours de 3 g ! Il est, par conséquent, un excellent dépuratif et diurétique. Avis aux estomacs bien accrochés : le jus de concombre consommé à jeun serait le meilleur des dépuratifs...

vendredi 25 juillet 2008

Une interview d'Abd Al Malik

A 33 ans, Abd Al Malik a déjà 5 albums à son actif (3 sortis avec son ancien groupe, les NAP, et 2 en solo), 1 livre sur son engagement spirituel, 2 Victoires de la musique dont celle de l’artiste masculin de l’année 2008 et il a été nommé Chevalier des Arts et des Lettres.
Ce libre-penseur qui a fait aimer le slam à toute la France revient (sur France Info dans la chronique de Daniel Schick) sur son engagement spirituel, sa jeunesse et son art.
Religion et couleur de peau.





Abd Al Malik et Brel





L'actualité



jeudi 24 juillet 2008

De l'émotion par Denise Desjardins

Denise Desjardins nous parle de l'émotion...

(extrait du DVD "De la révolte au lâcher-prise")

mercredi 23 juillet 2008

Les loups tremblent devant lui...

Ce soir, je retombe en enfance. Il y a 40 ans et 9 mois que cette forme est apparue sur cette planète. Timide, ne voulant pas prendre trop de place, elle s'est développée bien malgré elle. Depuis 2002, des transformations, des mues se sont réalisées et dernièrement une pupe s'est formée attendant l'imago... Et je vois le chemin parcouru et le chemin qui m'est proposé. Je remercie.
Me revient ce dessin animé en mémoire où je me prenais enfant pour Leo, le lion blanc... Cette nuit, se produira la métamorphose à minuit et demi !

Il n'a peur de rien
Les loups tremblent devant lui
Il tient des anciens
L'expérience de la vie
Mais il sait quand il le faut
Parler d'amour Léo...





«Un jour, j'ai fui le temps ..... Mais il m'a rattrapé ..... Pour me dire, que si 40 ans était la vieillesse de la jeunesse, 40 ans était aussi la jeunesse de la vieillesse ..... » Luc

La vérité absolue... avec Denise Desjardins

Née en 1923, ayant grandi en Algérie, artiste peintre jusqu'à son mariage, à trente-trois ans, avec l'explorateur et cinéaste Arnaud Desjardins, Denise Desjardins a suivi l'enseignement du maître indien Swâmi Prajnânpad, qui avait notamment su jeter des ponts entre yoga et psychanalyse. II lui fit comprendre que l'acceptation peut mener à la sérénité. Une attitude de vie qu'elle évoque dans plusieurs de ses ouvrages, notamment dans le dernier "La rage de l'absolu".

Entretien avec Denise Desjardins.
Patrice van Eersel - Avez-vous eu du mal à retrouver les discours de rage ? Quelles ont été vos propres rages ? Ont-elles définitivement disparu ?
Denise Desjardins - J'avais dans ma mémoire quelques souvenirs d'hommes que tenaillait cette soif d'absolu. Pour certains témoignages, j'ai regroupé des éléments appartenant à plusieurs personnes. Quant à moi, je me souviens de mon maître, Swâmi Prajnânpad, qui relevait avec une ironie affectueuse mon désir « absolu » de perfection. Perfection, perfection, disait-il, cherchez plutôt la paix. » En me demandant de ne pas dépasser ma mesure. Plutôt l'équilibre que le combat. Un combat qui se teintait pour moi de révolte lorsqu'il me conseillait répétitivement d'« accepter ce qui est » — ce que je considérais comme une fade résignation, de la faiblesse et du béni-oui-ouisme. Jusqu'à ce qu'il m'en donne la vraie signification : voir et connaître les faits, tout en changeant ce qui peut l'être, le reste étant à intégrer dans sa destinée. Mon parcours est donc allé de la démesure à l'acceptation de plus en plus complète, jusqu'au lâcher-prise.
Patrice van Eersel - Pourquoi n'avoir choisi que des rages d'hommes ? Les récriminations ou révoltes des femmes sont-elle strictement les mêmes que celles des hommes, ou l'expérience vous a-t-elle montré des spécificités féminines ?
Denise Desjardins - Le processus de remémorisation a surtout ramené en moi des exemples masculins. Mais certaines femmes ont un tempérament plus guerrier, qui sus-cite à la fois la révolte et la recherche exacerbée de l'absolu. Laquelle verse souvent dans l'exigence d'un amour absolu — attente sans cesse déçue. Comment pourrait-on espérer cet absolu de la part d'êtres situés dans le relatif ? Je livre d'ailleurs au début de l'ouvrage, et en tant que femme, ma propre exigence rageuse envers celui-là même que j'admirais et respectais totalement, Swâmi Prajnânpad.
Patrice van Eersel - Vos « révoltés de l'absolu », au fond, sont tous des croyants. Que diriez-vous à l'athée véritable qui ne peut pas concevoir que l'on croie une seule seconde à autre chose qu'à notre monde matériel ?
Denise Desjardins - Je lui dirais, selon ce qui m'a été enseigné et ce que j'en ai compris, qu'en vérité l'absolu n'est pas seulement un lointain concept irréalisable, mais qu'il peut se situer dans le temps présent. Si l'on ne se divise pas entre ce que l'on est, ici et maintenant (qui est une façon de définir le relatif), et ce qu'on devrait être (définition possible de l'absolu), on est à ce moment précis dans la non-dualité, dans l'unité, donc dans la vérité absolue.

(Extrait du catalogue de Nouvelles Clés)

dimanche 20 juillet 2008

François Couplan et la Phyto-survie...

En s'éloignant de la nature, l'homme n'a pas seulement perdu la connaissance des plantes, il a perdu le respect. C'est un drame ! Nous vivons actuellement dans un monde où le sacré n'a plus de place. il ne s'agit pas d'une notion abstraite, ésotérique ou religieuse, mais d'une logique de la vie sur terre basée sur cette constatation fondamentale : toute action entraîne des conséquences. Cela semble évident, mais nous l'oublions trop souvent. La nature est digne d'un respect absolu pour une raison très simple : la détruire, c'est se détruire soi-même. Ce qui est fort ennuyeux ! Que nous le percevions ou non, 1'o autre», quel qu'il soit, humain ou non, est notre complément. Il a donc autant de valeur que nous-mêmes. Son existence est sacrée. J'ai mis du long-temps à l'apprendre, mais la vie m'a démontré la validité de cette loi naturelle dans le concret du quotidien. Agir sans respect entraîne plus ou moins rapidement des désagréments qui peuvent aller jusqu'à la maladie et à la mort. Ce qui empêche la prise de conscience de cette relation de cause à effet est le temps qui s'écoule entre l'un et l'autre. Et notre indulgence envers nous-mêmes, car je suis persuadé que, dans le fond, chacun sait exactement ce qu'il en est. Mais nous sommes tout aussi loin de nous-mêmes que nous le sommes de la nature.

Pour mieux connaître François Couplan...

Le document de Pixiflore a été supprimé, désolé !

samedi 19 juillet 2008

Eric Edelmann ou le Un dans le numéro deux...

De Mangalam, l'ashram d'Arnaud Desjardins au Québec, nous est venu Eric Edelmann... En voici quelques citations :

« Aucune expérience ne doit être rejetée, tout doit être intégré et transformé. »
« La tradition est porteuse de sacré, de lumière, de conscience. »
« La vigilance, c’est la lime qui va vous permettre de limer un à un les barreaux de votre prison .»
« La présence du maître rend les choses dynamiques mais en accélération. »
« Quel que soit le point où vous êtes actuellement dans l’ensemble de la situation, c’est exactement ce point-là qui est votre point d’appui. »
« Que le transcendant puisse être dans un être humain, c’est ça le miracle. »
« C’est très important de connaître la règle du jeu. On a tous à jouer avec la même règle du jeu. »
« Ce que je vous souhaite, c’est d’approfondir votre relation à Arnaud (Desjardins), de vous ouvrir à ce qu’il a à donner, de lui permettre de donner ce qu’il a à donner… »
« C’est à nous de libérer le maître. »
« Sur quel terrain vous ensemencez votre pratique? La compréhension de l’enseignement, c’est vraiment très important. »
« Saisir les fenêtres d’opportunités qui s’ouvrent devant vous… je saisis, j’expérimente et je verrai après ce que cela donne. »
« L’essentiel, c’est cette connexion profonde – prendre le temps de descendre au plus profond du cœur – essayer de sentir cette présence. »
« Sans la bénédiction de la lignée, vous n’avez aucune chance de vous libérer…. Le mental est trop fort, le mental s’auto-cautionne. »
« Il faut essentiellement travailler ce qui nous coupe de l’être, du divin. »
« C’est curieux qu’un enseignement puisse être transformateur au niveau de notre être. C’est miraculeux. »
« Cette connexion avec le maître est une force additionnelle. On a un pouvoir beaucoup plus grand qu’on ne l’imagine. »
« Notre travail, c’est se prendre en flagrant délit de non communion. »
« Qu’est-ce qui a encore pouvoir sur moi ? »
« La gratitude envers votre maître va être un très grand moteur pour progresser, pour avancer. »


Arnaud Desjardins ajoute (en parlant de Swami Prajnanpad) : « Je peux témoigner d’une chose que je vérifie depuis 34 ans : l’aide du maître est aussi vivante et aussi précise 34 ans après sa mort que quand il était encore vivant. »

vendredi 18 juillet 2008

La routine ou un soleil derrière les nuages...

Un homme échappe à la routine et découvre un monde onirique...

Film de Cédric Babouche (2003)