mercredi 11 juillet 2018

Bonheur et souffrance dans le monde


[Au cours d’une lecture faite à Râmana, vient la question si le monde fut créé pour le bonheur ou la souffrance des créatures ? Le Sage répond par une belle métaphore :]

4 mai 1937

Râmana : La création n’est ni bonne ni mauvaise : elle est comme elle est. C’est le mental qui vient surimposer toutes sortes de constructions sur elle, comme il voit les choses sous son angle propre et selon ses propres intérêts. Une femme est seulement une femme, mais elle est appelée « mère » par l’un, « sœur » par l’autre, et « tante » encore par un autre, et ainsi de suite. Les hommes aiment les femmes, n’aiment pas les serpents, et sont indifférents aux herbes et pierres qui bordent le chemin. Ces rapports sont les causes de toute la misère du monde. La création est comme un grand arbre-banian : les oiseaux viennent y manger ses fruits, ou prendre refuge sous ses branches, les humains viennent se rafraîchir sous son feuillage, et certains viennent aussi pour s’y pendre. Malgré cela, l’arbre continue de mener sa propre vie, tranquille, non concerné et non conscient de tous les usages que l’on fait de lui.

C’est l’esprit humain qui crée ses propres difficultés, puis pleure pour être secouru. Dieu est-il si injuste en donnant la paix à une personne et l’affliction à une autre ? Dans le monde, il y a une place pour toute chose, mais l’homme refuse de voir le bien, le pur et le beau, et poursuit son chemin en gémissant, tel l'affamé qui reste assis devant un plat copieux, et continue de se lamenter, au lieu de tendre la main pour le manger ! À qui revient la faute, à Dieu ou à l’homme ? Mais, heureusement pour l’homme, Dieu, dans Son infinie bonté, ne l’oublie jamais. Il lui donne toujours de nouvelles chances par l’intermédiaire de gurus et d’Ecritures afin de l’aider à trouver ses propres erreurs, et ultimement à obtenir le bonheur éternel.


Visiteur : Nous savons que les joies de ce monde sont impermanentes et même douloureuses, malgré cela nous aspirons après elles. Comment pouvons-nous mettre un terme à ce désir ?

R. : Pensez au Divin et les attachements vous quitteront peu à peu. Si vous attendez que tous les désirs disparaissent pour commencer votre dévotion et prière, vous aurez certainement à attendre très, très longtemps.

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