mercredi 23 mai 2018

A la pointe du chemin


« J'ai accompagné jusqu'au bout amer ma propre solitude, mon propre abandon. Il est bon et juste d'accompagner jusqu'au bout tout ce qu'on ressent, d'aller au plus aigu de la pointe. Pour être délivré de quelque chose, surtout le rejoindre de si près, de si près qu'on sente le souffle du dragon dans la nuque ! Oui seulement si je suis capable d'accompagner ma misère, de l'admettre, de la reconnaître, elle prendra fin; mais si je tente de surmonter, de succomber à l'héroïsme ou à la seule indignation « c'est horrible », alors tout se durcit et se prolonge. En prenant dans notre responsabilité ce que nous vivons, ce que nous faisons, ce que nous disons, nous avançons sur un chemin de paix. »
 
Christiane Singer

 Derniers fragments d'un long voyage  



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4 commentaires:

CM a dit…

Ma mère, jamais malade se retrouve depuis un mois en soins palliatifs, très consciente. Je vais la voir chaque jour, torturée, à dire sans cesse "c'est horrible, quelle horreur". Jamais elle ne sera dans l'acceptation, ne l'étant jamais été.
Je suis fille unique sans famille, c'est une épreuve de vivre cela...

Pierre H a dit…

Réponse à CM
Je suis seul aussi, mes parents sont décédés mais famille nombreuse 3 filles et 4 garçons. Si je peux vous aider? N'hésitez pas à me contacter.
Courage,
Cordialement,
Pierre

Anonyme a dit…

Bonjour CM,
De pouvoir en parler aide beaucoup quand on se sent démuni face aux situations difficiles de la vie.Et la vie donne souvent de l’aide de ci de là.Vous avez bien fait d’exprimer votre ressenti. Je suis,comme Pierre,disponible pour dialoguer si besoin.
Pour votre maman que vous soyez à ses côtés est déjà très bien.Pour ses états intimes vous ne pouvez pas y changer grand chose.Elle acceptera ou pas c’est à elle de cheminer au travers de ses émotions.Que vous soyez près d’elle lui apporte votre amour,c’est un bien doux remède.
De tout cœur avec vous deux <3

CM a dit…

Je vous remercie vraiment tous deux deux pour ces messages de soutien, pleins d'humanité et de compassion... Ils m'ont fait beaucoup de bien...
Ma mère est décédée ce matin et je n'étais pas là...
J'ai pu rester ensuite une heure avec elle, dans sa chambre, l'embrasser, la serrer contre moi, poser ma joue sur le sienne... ce que je ne faisais pas de son vivant.
Vivre cela m'a apaisée, lui dire au revoir était profondément triste mais doux. Et ma mère avait un très joli visage détendu, sans rides. Ce moment effacera tous les autres jours de souffrance...

Merci de m'avoir parlé comme des frères, sans même me connaître, sur ce blog qui m'est précieux.