vendredi 6 janvier 2017

Quel effet cela fait-il de méditer? par Jacques Castermane




« Imaginez, pour un instant, qu'étant dans une forêt vous n'ayez plus de noms pour ce que vos yeux rencontrent, pour ce que vos oreilles entendent, pour ce que sent votre peau. Qu'est-ce que vous rencontrez ? Ce n'est pas un « ça » puisque vous n'avez pas de concept à votre disposition, mais vous rencontrez une vie extraordinaire qui vous fait frissonner. Et dans ce frisson, c'est vous-même que vous rencontrez d'une façon inconnue ». 
 (Karlfried Graf Dürckheim)



Quel effet cela fait-il de méditer ? La méditation de pleine attention est l’occasion de rencontrer soi-même d’une façon inconnue ; parce que méditer nous libère des processus mentaux qui nous empêchent de nous voir, de nous sentir, dans notre vraie nature. Problème ! Cela n’est-il pas … « que subjectif » ? 
Pouvez-vous nous donner des preuves scientifiques, nous présenter des mesures quantitatives qui permettraient d’envisager la méditation comme ayant une base … scientifique ? 

Professeur de philosophe à New-York, Thomas Nagel a écrit, dans les années soixante-dix, un article devenu célèbre : « Quel effet cela fait-il d'être une chauve-souris ? ». Il attire notre attention sur le fait que, même si la recherche scientifique arrive à décrire, dans sa totalité, le fonctionnement du corps et du cerveau d'une chauve-souris, nous ne pourrons pleinement comprendre quel effet cela fait d'être une chauve-souris. 
Pourquoi ? Parce que, écrit Nagel : « « L'approche scientifique, ne permet pas d’appréhender l’aspect phénoménal de la conscience. La seule façon de savoir ce que cela fait d’être une chauve-souris serait de devenir nous-mêmes une chauve-souris. » 

La seule façon de savoir quel effet cela fait de méditer, est de devenir soi-même un méditant ! L’expérience vécue par la personne qui médite ne peut être réduite à une activité cérébrale mesurée et quantifiée dans les laboratoires des sciences du cerveau. 
Le calme intérieur n’est pas un état mental ; c’est une expérience phénoménale qui a pour champ le « tout » humain : « Je suis ». 
Ce « tout » qui est plus que la somme des parties qui le composent; ce « tout » qui est soumis à la fragmentation, à la dissociation, dans les laboratoires des sciences. 

Méditer ? N'étant pas soumis à l’exigence mentale de nommer ce qui se présente au « tout » que vous êtes, vous rencontrez une vie extraordinaire qui vous respire ; vous rencontrez votre vraie nature : domaine du calme intérieur, du silence intérieur.




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