Pour sa sortie en poche, voici un extrait du troisième tome de "À la recherche du soi"...
"Ce sujet qui peut dire : « j’ai vu cette pensée, cette pensée a été pour moi objet de connaissance, j’ai discriminé le spectateur du spectacle », ce n’est pas l’ultime témoin. Quand vous serez plus vigilant, plus exercé, vous vous rendrez compte que ce moi très calme, très attentif, très silencieux, qui a vu cette pensée, qui a vu la pensée suivante, puis qui a vu cette petite démangeaison, puis cette petite envie de bouger, puis cette petite vibration dans le cœur, ce soupçon d’émotion, qui en est vraiment le témoin, qui ne se laisse pas emporter, ce n’est pas encore l’ultime. Une conscience très pure de moi subsiste, qui pourrait encore être objet pour une Conscience encore plus pure, intérieure et silencieuse, dans laquelle toute trace de moi, quoi que ce soit qui puisse s’appeler moi, a disparu. Et c’est cela qu’on
appelle véritablement le Soi. Quand un psychologue comme Jung emploie le mot soi ou réalisation du soi, cela n’a rien à voir avec la réalisation du Soi de la grande tradition orientale.
Cet ultime sujet, c’est chit, la Conscience. Mais si chit n’était pas là, en nous, pour prendre conscience, aucune de nos expériences limitées, de nos expériences conditionnées, de nos expériences dans la dualité, de nos expériences éphémères, de nos expériences mesurables, de nos expériences qui ont un contraire, aucune de nos expériences ne surviendrait. À l’intérieur de toutes nos sensations, toutes nos perceptions, toutes nos expériences se trouve toujours la Conscience.
Seulement cette conscience prend une forme, une autre forme, des formes changeantes, multiples qui sont aussi irréelles dans la mesure où elles ont un commencement, une fin, une histoire, qu’elles naissent, qu’elles meurent, qu’elles ne sont pas, immuablement. Ce qui est réel est ce qui est immuablement. Si vous pouvez écarter, discriminer, ne pas confondre l’irréel avec le réel, ne pas confondre le multiple avec l’unique, ne pas confondre le changeant avec l’immuable, ne pas confondre le mesurable avec l’infini, alors chaque élément limité, chaque élément périssable, vous révélera toujours son essence qui est en tant qu’objet "sat" et en tant que sujet "chit", la Conscience.
Si vous éliminez tout ce qui est éliminable chez l’objet, vous trouverez toujours en ultime découverte sat et si vous éliminez tout ce qui est éliminable non plus chez l’objet mais chez le sujet, vous trouverez toujours en dernière découverte chit, la Conscience.
Le « mental » (manas) est ce qui vous empêche de percevoir l’Être pur et la Conscience
pure. Le mental fait que vous ne pouvez jamais voir l’Être pur."
ARNAUD DESJARDINS
Le vedanta et l’inconscient
À la recherche du soi III
"Ce sujet qui peut dire : « j’ai vu cette pensée, cette pensée a été pour moi objet de connaissance, j’ai discriminé le spectateur du spectacle », ce n’est pas l’ultime témoin. Quand vous serez plus vigilant, plus exercé, vous vous rendrez compte que ce moi très calme, très attentif, très silencieux, qui a vu cette pensée, qui a vu la pensée suivante, puis qui a vu cette petite démangeaison, puis cette petite envie de bouger, puis cette petite vibration dans le cœur, ce soupçon d’émotion, qui en est vraiment le témoin, qui ne se laisse pas emporter, ce n’est pas encore l’ultime. Une conscience très pure de moi subsiste, qui pourrait encore être objet pour une Conscience encore plus pure, intérieure et silencieuse, dans laquelle toute trace de moi, quoi que ce soit qui puisse s’appeler moi, a disparu. Et c’est cela qu’on
appelle véritablement le Soi. Quand un psychologue comme Jung emploie le mot soi ou réalisation du soi, cela n’a rien à voir avec la réalisation du Soi de la grande tradition orientale.
Cet ultime sujet, c’est chit, la Conscience. Mais si chit n’était pas là, en nous, pour prendre conscience, aucune de nos expériences limitées, de nos expériences conditionnées, de nos expériences dans la dualité, de nos expériences éphémères, de nos expériences mesurables, de nos expériences qui ont un contraire, aucune de nos expériences ne surviendrait. À l’intérieur de toutes nos sensations, toutes nos perceptions, toutes nos expériences se trouve toujours la Conscience.
Seulement cette conscience prend une forme, une autre forme, des formes changeantes, multiples qui sont aussi irréelles dans la mesure où elles ont un commencement, une fin, une histoire, qu’elles naissent, qu’elles meurent, qu’elles ne sont pas, immuablement. Ce qui est réel est ce qui est immuablement. Si vous pouvez écarter, discriminer, ne pas confondre l’irréel avec le réel, ne pas confondre le multiple avec l’unique, ne pas confondre le changeant avec l’immuable, ne pas confondre le mesurable avec l’infini, alors chaque élément limité, chaque élément périssable, vous révélera toujours son essence qui est en tant qu’objet "sat" et en tant que sujet "chit", la Conscience.
Si vous éliminez tout ce qui est éliminable chez l’objet, vous trouverez toujours en ultime découverte sat et si vous éliminez tout ce qui est éliminable non plus chez l’objet mais chez le sujet, vous trouverez toujours en dernière découverte chit, la Conscience.
Le « mental » (manas) est ce qui vous empêche de percevoir l’Être pur et la Conscience
pure. Le mental fait que vous ne pouvez jamais voir l’Être pur."
ARNAUD DESJARDINS
Le vedanta et l’inconscient
À la recherche du soi III
3 commentaires:
Un texte fondamental.Voir l’Être Pur, Dieu, est impossible pour le mental. Merci Éric
Un texte fondamental.Voir l’Être Pur, Dieu, est impossible pour le mental. Merci Éric
Tu devrais le redire Sylvie, tellement c'est vrai... Je commence à le saisir ;-))...
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