"Vous connaissez probablement tous la parole du zen qui dit : « Si vous rencontrez le Bouddha, tuez-le ! » Je n’hésite pas à faire appel à cette parole célèbre : « Si vous rencontrez Swâmiji, tuez-le ! » Sinon, vous demeurez des esclaves et la relation avec le gourou, aussi admirable qu’elle soit, demeure dans la dualité. Il y a moi et mon gourou – ou mon gourou et moi. Il n’y a pas un et il n’y aura jamais un. Alors, l’apparence du gourou compte exagérément. On finit par imiter même son apparence. Ce n’est pas l’apparence du gourou qui importe mais la fonction. La fonction non pas de nous amener à lui de plus en plus mais de nous ramener à nous-même de plus en plus.
Dans beaucoup d’ashrams, toute la vie tourne autour du gourou mais, auprès de Swâmiji, tout tournait autour de chaque disciple. Je ne sais pas si cette parole qui a beaucoup de sens pour moi peut en avoir pour vous.
La sadhana ne consiste pas à diviniser un gourou. La sadhana consiste à nous diviniser nous-même : aller jusqu’au bout de la destruction de l’ego et du mental pour trouver la Divinité en nous – pas chez Swâmi Prajnânpad. Et pourtant, vous le savez, combien de fois il m’est arrivé, en parlant de Swâmiji, de rester quelques secondes immobile et muet tant la plénitude de cette communion avec lui m’envahissait. Mais ce n’est pas au nom d’un Swâmiji extérieur que nous sommes ici. C’est au nom d’un Swâmiji vivant en moi, c’est simplement Arnaud qui, enfin, vit en moi au lieu du mental. "
ARNAUD DESJARDINS
Le vedanta et l’inconscient
À la recherche du soi III
2 commentaires:
j'ai pensé à toi, ami...
Merci Sevim !
un battement de coeur de la sangha !
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