« J’ai longtemps cru que la honte était provoquée par un acte inacceptable dont on aurait pu faire un barème, allant de la petite honte à la mort de honte. Je découvre que ce sentiment naît dans la signification que notre contexte culturel et notre histoire intime attribuent à ce fait. Je remarque que la honte n’est pas une émotion pure comme la colère ou la joie, c’est un sentiment mêlé où l’on « s’écrase » parce qu’on se représente soi-même comme un ver de terre méprisable. Et pourtant, dans le même mouvement, on pense qu’il est moral de se laisser écraser pour ne pas écraser les autres et que l’on peut même être fier de cette douloureuse moralité.
Je connais des substances qui provoquent des rages sans objet. Je connais des liqueurs qui apportent l’euphorie des bonheurs sans raisons. Mais je ne connais pas de produit qui induisent la honte parce que ce sentiment naît toujours dans une représentation, dans le secret de mon théâtre intime où je mets en scène ce que je ne peux dire, tant je crains ce que vous allez en dire. »
Dans son nouveau livre,"Mourir de dire : La honte"
2 commentaires:
YES ! éric , je l'ai lu après l'avoir écouté dans l'Emission " La Grande Librairie " avec Alexandre Jollien :
ils étaient là le même jour :
grand jour !
ce Livre nous donne l'occasion de reconnaître que chacun a eu ce sentiment et l'a peut-être encore ...
et nous fournit dans ces quelques pages un magnifique espoir :
celui de s'en affranchir ...
Tout le travail reste à faire pour certains ... mais l'espérance de pouvoir un jour se sentir libéré est déjà porteur ...
Merci éric et plein de chaleur pour toi dans le grand nord .Ici aussi , on atteint des températures négatives !
Merci Catherine. Je te le dis sans honte, c'est un montage de la grande librairie que j'ai mis en ligne. De Boris, j'ai un autre doc en attente...
Bises gelées entre nous alors !
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