mardi 7 août 2007
L'origine du mot "AMEN"
Avez-vous Confiance en la Loi de Dieu ? Amen...
"Cendres sur le Bouddha" de Seung Sahn

Le cercle Zen
Un soir, au Centre zen de Providence, Seung Sahn Soen-sa prononça le discours suivant
« Qu'est-ce que le Zen ? Le Zen, c'est se comprendre soi-même. Que suis-je?
« J'explique le Zen au moyen d'un cercle. Il y a cinq points marqués sur ce cercle : zéro degré, quatre-vingt-dix degrés, cent quatre-vingts degrés, deux cent soixante-dix degrés, et trois cent soixante degrés. 360 degrés sont exactement le même point que 0 degré.
«Nous commençons avec l'intervalle compris entre 0 et 90 degrés. C'est la zone de la pensée et de l'attachement. La pensée est désir, le désir est souffrance. Toutes choses sont divisées en opposés : bon et mauvais, beau et laid, à toi et à moi. J'aime ceci, je n'aime pas cela. J'essaie d'être heureux, et d'éviter la souffrance. Donc, la vie ici est souffrance, et la souffrance est la vie.
« Au-delà de 90 degrés se trouve la zone de la conscience, ou "Moi-Karma". Avant 90 degrés, on est attaché au nom et à la forme. Ici, il y a un attachement à la pensée. Avant de naître tu étais zéro, maintenant tu es un, dans le futur tu mourras et de nouveau deviendras zéro. Donc, zéro égale un, un égale zéro. Toutes choses ici sont identiques, car elles sont faites de la même substance. Elles ont toutes un nom et une forme, mais leurs noms et leurs formes viennent de la vacuité et retourneront à la vacuité. On reste encore dans le domaine de la pensée.
« À 180 degrés, il n'y a pas de pensée du tout. C'est l'expérience de la vraie vacuité. Avant la pensée, il n'y a ni mots ni discours. Il n'y a donc ni montagne, ni rivière, ni Dieu, ni Bouddha, rien du tout. Il y a seulement... » À ce moment, Soen-sa frappe la table.
« Ensuite, vient la zone au-dessus de 270 degrés, la zone de la magie et des miracles. Ici, la liberté est totale, sans limite ni dans le temps ni dans l'espace. C'est ce qu'on appelle "la pensée vivante". Je peux me transformer en serpent. Je peux chevaucher un nuage jusqu'au Paradis de l'Ouest. Je peux marcher sur l'eau. Si je veux la vie, j'ai la vie; si je veux la mort, j'ai la mort. Dans cette zone, une statue peut pleurer; le sol n'est ni clair ni foncé; l'arbre n'a pas de racines; la vallée pas d'écho.
« Si tu restes à 180 degrés, tu deviens attaché à la vacuité. Si tu restes à 270 degrés, tu deviens attaché à la liberté.
« À 360 degrés, toutes choses sont simplement comme elles sont, la vérité est juste ainsi. "Juste ainsi" signifie qu'il n'y a pas d'attachement à quoi que ce soit. Ce point est exactement le même point que zéro; nous arrivons où nous avons commencé, où nous avons toujours été. La différence est qu'à zéro degré il y a une pensée avec attachement, tandis que 360 degrés correspondent à une pensée sans attachement.
« Par exemple, si tu conduis une voiture en étant attaché à la pensée, ton esprit sera ailleurs, et tu passeras au feu rouge. Si tu n'es pas attaché à la pensée, ton esprit est clair tout le temps. Lorsque tu conduis, tu ne penses pas, tu te contentes de conduire. Aussi la vérité est-elle "juste ainsi". Le feu rouge signifie "Arrêtez-vous", le feu vert signifie "Allez-y". C'est de l'action intuitive. Action intuitive veut dire agir sans aucun désir ou attachement. Mon esprit est comme un miroir clair, qui réfléchit toutes choses simplement comme elles sont. Le rouge vient, et le miroir devient rouge; le jaune vient, et le miroir devient jaune. C'est ainsi que vit un bodhisattva. Je n'ai aucun désir pour moi-même. Mes actions sont destinées à tous les êtres.
« Zéro degré, c'est le "Petit Moi". 90 degrés, le "Moi-Karma". 180 degrés désignent le "Moi-Vide". 270 degrés, le "Moi-Liberté". 360 degrés correspondent au "Grand Moi". Le "Grand Moi" est temps infini et espace infini. Alors, il n'y a ni vie ni mort. Je souhaite uniquement sauver tous les êtres. Si les gens sont heureux, je suis heureux; si les gens sont tristes, je suis triste.
« Qu'est-ce que le Zen ? Le Zen, c'est se comprendre soi-même. Que suis-je?
« J'explique le Zen au moyen d'un cercle. Il y a cinq points marqués sur ce cercle : zéro degré, quatre-vingt-dix degrés, cent quatre-vingts degrés, deux cent soixante-dix degrés, et trois cent soixante degrés. 360 degrés sont exactement le même point que 0 degré.
«Nous commençons avec l'intervalle compris entre 0 et 90 degrés. C'est la zone de la pensée et de l'attachement. La pensée est désir, le désir est souffrance. Toutes choses sont divisées en opposés : bon et mauvais, beau et laid, à toi et à moi. J'aime ceci, je n'aime pas cela. J'essaie d'être heureux, et d'éviter la souffrance. Donc, la vie ici est souffrance, et la souffrance est la vie.
« Au-delà de 90 degrés se trouve la zone de la conscience, ou "Moi-Karma". Avant 90 degrés, on est attaché au nom et à la forme. Ici, il y a un attachement à la pensée. Avant de naître tu étais zéro, maintenant tu es un, dans le futur tu mourras et de nouveau deviendras zéro. Donc, zéro égale un, un égale zéro. Toutes choses ici sont identiques, car elles sont faites de la même substance. Elles ont toutes un nom et une forme, mais leurs noms et leurs formes viennent de la vacuité et retourneront à la vacuité. On reste encore dans le domaine de la pensée.
« À 180 degrés, il n'y a pas de pensée du tout. C'est l'expérience de la vraie vacuité. Avant la pensée, il n'y a ni mots ni discours. Il n'y a donc ni montagne, ni rivière, ni Dieu, ni Bouddha, rien du tout. Il y a seulement... » À ce moment, Soen-sa frappe la table.
« Ensuite, vient la zone au-dessus de 270 degrés, la zone de la magie et des miracles. Ici, la liberté est totale, sans limite ni dans le temps ni dans l'espace. C'est ce qu'on appelle "la pensée vivante". Je peux me transformer en serpent. Je peux chevaucher un nuage jusqu'au Paradis de l'Ouest. Je peux marcher sur l'eau. Si je veux la vie, j'ai la vie; si je veux la mort, j'ai la mort. Dans cette zone, une statue peut pleurer; le sol n'est ni clair ni foncé; l'arbre n'a pas de racines; la vallée pas d'écho.
« Si tu restes à 180 degrés, tu deviens attaché à la vacuité. Si tu restes à 270 degrés, tu deviens attaché à la liberté.
« À 360 degrés, toutes choses sont simplement comme elles sont, la vérité est juste ainsi. "Juste ainsi" signifie qu'il n'y a pas d'attachement à quoi que ce soit. Ce point est exactement le même point que zéro; nous arrivons où nous avons commencé, où nous avons toujours été. La différence est qu'à zéro degré il y a une pensée avec attachement, tandis que 360 degrés correspondent à une pensée sans attachement.
« Par exemple, si tu conduis une voiture en étant attaché à la pensée, ton esprit sera ailleurs, et tu passeras au feu rouge. Si tu n'es pas attaché à la pensée, ton esprit est clair tout le temps. Lorsque tu conduis, tu ne penses pas, tu te contentes de conduire. Aussi la vérité est-elle "juste ainsi". Le feu rouge signifie "Arrêtez-vous", le feu vert signifie "Allez-y". C'est de l'action intuitive. Action intuitive veut dire agir sans aucun désir ou attachement. Mon esprit est comme un miroir clair, qui réfléchit toutes choses simplement comme elles sont. Le rouge vient, et le miroir devient rouge; le jaune vient, et le miroir devient jaune. C'est ainsi que vit un bodhisattva. Je n'ai aucun désir pour moi-même. Mes actions sont destinées à tous les êtres.
« Zéro degré, c'est le "Petit Moi". 90 degrés, le "Moi-Karma". 180 degrés désignent le "Moi-Vide". 270 degrés, le "Moi-Liberté". 360 degrés correspondent au "Grand Moi". Le "Grand Moi" est temps infini et espace infini. Alors, il n'y a ni vie ni mort. Je souhaite uniquement sauver tous les êtres. Si les gens sont heureux, je suis heureux; si les gens sont tristes, je suis triste.

lundi 6 août 2007
L'audace de vivre... le sexe

"Qu'on l'admette ou qu'on le nie, non seulement le sexe est à l'origine de toute existence humaine mais il demeure, à l'état brut ou spiritualisé, le moteur fondamental de ces existences."
"De même que l'écran de cinéma n'est jamais affecté par le film projeté, qu'anandarnayakosha est déjà présent en vous et que vous êtes appelés à aimer d'un amour qui n'a pas de contraire, de même l'énergie sexuelle proprement dite n'est jamais contaminée. Votre sexualité demeure parfaite, je le dis à tous et à toutes et en particulier à ceux qui souffrent et dont je connais les problèmes d'impuissance, de frigidité ou d'inintérêt total dans ce domaine. Vous êtes coupés de la spontanéité par les connexions malencontreuses établies avec les autres fonctions qui, elles, ont été abondamment perturbées. Si vous croyez que vous avez des problèmes sexuels, vous vous trompez : vous avez des problèmes psychiques. Consolez-vous, rassurez-vous, aucun, aucune d'entre vous ne possède un centre sexuel détérioré ; ce qui est détérioré, c'est le mental et l'émotion, qui peuvent engendrer la névrose. Vous croyez que vous avez de mauvais souvenirs associés au sexe parce qu'un membre de votre famille a abusé de vous dans votre enfance — Dieu sait si Denise Desjardins, encore plus que moi, a pu vérifier le nombre de petites filles ou de petits garçons qui ont été perturbés sexuellement par les grandes personnes. Cela arrive plus souvent qu'on ne le croit et c'est ce qui est le plus censuré. Mais, en vérité, votre centre sexuel n'est jamais endommagé, seuls peuvent être blessés la pensée, le coeur et le corps."
(extraits du livre d'Arnaud Desjardins et de Véronique Loiseleur : "L'audace de vivre", ed. Pocket)
"De même que l'écran de cinéma n'est jamais affecté par le film projeté, qu'anandarnayakosha est déjà présent en vous et que vous êtes appelés à aimer d'un amour qui n'a pas de contraire, de même l'énergie sexuelle proprement dite n'est jamais contaminée. Votre sexualité demeure parfaite, je le dis à tous et à toutes et en particulier à ceux qui souffrent et dont je connais les problèmes d'impuissance, de frigidité ou d'inintérêt total dans ce domaine. Vous êtes coupés de la spontanéité par les connexions malencontreuses établies avec les autres fonctions qui, elles, ont été abondamment perturbées. Si vous croyez que vous avez des problèmes sexuels, vous vous trompez : vous avez des problèmes psychiques. Consolez-vous, rassurez-vous, aucun, aucune d'entre vous ne possède un centre sexuel détérioré ; ce qui est détérioré, c'est le mental et l'émotion, qui peuvent engendrer la névrose. Vous croyez que vous avez de mauvais souvenirs associés au sexe parce qu'un membre de votre famille a abusé de vous dans votre enfance — Dieu sait si Denise Desjardins, encore plus que moi, a pu vérifier le nombre de petites filles ou de petits garçons qui ont été perturbés sexuellement par les grandes personnes. Cela arrive plus souvent qu'on ne le croit et c'est ce qui est le plus censuré. Mais, en vérité, votre centre sexuel n'est jamais endommagé, seuls peuvent être blessés la pensée, le coeur et le corps."
(extraits du livre d'Arnaud Desjardins et de Véronique Loiseleur : "L'audace de vivre", ed. Pocket)

"Les trois portes de la sagesse" de Charles Brulhart

Un roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, le Roi envoya son fils auprès d'un Vieux Sage.
- " Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie " demanda le Prince.
- " Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car sans cesse tu devrais revivre ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Va maintenant, suis cette route, droit devant toi ".
Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.
Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire "CHANGE LE MONDE ".
" C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas. " Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir.
Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent.
Bien des années passèrent. Un jour, il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : " Qu'as-tu appris sur le Chemin ? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas ".
- " C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise ". Et il disparut.
Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire "CHANGE LES AUTRES".
" C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration. " Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat.
Bien des années passèrent. Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : " Qu'as-tu appris sur le Chemin ? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses. "
- " Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Sois reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir ". Et le Vieil Homme disparut.
Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots "CHANGE-TOI TOI-MEME".
" Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qui me reste à faire ", se dit-il. Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelques succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : " Qu'as-tu appris sur le chemin ? "
- " J'ai appris, répondit-il, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser. "
- " C'est bien ", dit le Sage
- " Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ?
Quand trouverai-je le repos ? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise ".
- " C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru ". Et il disparut.
Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la troisième porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait "ACCEPTE-TOI TOI-MEME".
Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens. " Quand on combat, on devient aveugle ", se dit-il. Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer ; il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.
Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : " Qu'as-tu appris sur le Chemin? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même totalement, inconditionnellement".
- " C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte ".
A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut "ACCEPTE LES AUTRES". Tout autour de lui, il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées. Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu.
Il rencontra à nouveau le Vieux Sage qui demanda " Qu'as-tu appris sur le Chemin ? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement ".
- " C'est bien ", dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.
Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut "ACCEPTE LE MONDE".
Curieux, se dit-il que je n'aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose, par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Était-ce le monde qui avait changé ou son regard ?
Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda " Qu'as-tu appris sur le chemin ? "
- " J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à l'accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement ".
- " C'est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde ".
Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita.
- " Tu es prêt maintenant à franchir le dernier Seuil, dit le Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence ".
Et le Vieil Homme disparut.
- " Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie " demanda le Prince.
- " Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car sans cesse tu devrais revivre ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Va maintenant, suis cette route, droit devant toi ".
Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.
Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire "CHANGE LE MONDE ".
" C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas. " Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir.
Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent.
Bien des années passèrent. Un jour, il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : " Qu'as-tu appris sur le Chemin ? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas ".
- " C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise ". Et il disparut.
Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire "CHANGE LES AUTRES".
" C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration. " Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat.
Bien des années passèrent. Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : " Qu'as-tu appris sur le Chemin ? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses. "
- " Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Sois reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir ". Et le Vieil Homme disparut.
Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots "CHANGE-TOI TOI-MEME".
" Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qui me reste à faire ", se dit-il. Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelques succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : " Qu'as-tu appris sur le chemin ? "
- " J'ai appris, répondit-il, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser. "
- " C'est bien ", dit le Sage
- " Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ?
Quand trouverai-je le repos ? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise ".
- " C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru ". Et il disparut.
Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la troisième porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait "ACCEPTE-TOI TOI-MEME".
Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens. " Quand on combat, on devient aveugle ", se dit-il. Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer ; il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.
Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : " Qu'as-tu appris sur le Chemin? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même totalement, inconditionnellement".
- " C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte ".
A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut "ACCEPTE LES AUTRES". Tout autour de lui, il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées. Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu.
Il rencontra à nouveau le Vieux Sage qui demanda " Qu'as-tu appris sur le Chemin ? "
- " J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement ".
- " C'est bien ", dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.
Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut "ACCEPTE LE MONDE".
Curieux, se dit-il que je n'aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose, par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Était-ce le monde qui avait changé ou son regard ?
Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda " Qu'as-tu appris sur le chemin ? "
- " J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à l'accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement ".
- " C'est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde ".
Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita.
- " Tu es prêt maintenant à franchir le dernier Seuil, dit le Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence ".
Et le Vieil Homme disparut.
Charles Brulhart
Pour en savoir plus sur ce texte et d'autres du même auteur.
dimanche 5 août 2007
Hommage à Swami Prajnanpad par Hélène Naudy

Je vous dépose, sous la brise du soir, un extrait de texte issu de la revue 3ème millénaire, n°84, de Hélène Naudy, thérapeute :
Alors oui, psychologie et spiritualité s'adressent au même homme que nous sommes, du moment que nous nous vivons au présent, du moment que nous ne nous cloisonnons plus et que nous ne vivons plus dans des opposés intérieurs du type « psychologie ou spiritualité ? ». Je pense à Prajnanpad et au discernement et à la perspicacité dont il a fait preuve en prenant conscience et en exposant le manque inhérent dont pâtit la spiritualité indienne. Non seulement il a expérimenté les limites de sa tradition (expérience qui a atteint son corps physique de manière irréversible), mais en plus il s'est rendu compte du peu d'attention et du peu d'intérêt que celle-ci accordait au corps, aux émotions, en fait à ce par quoi nous passons tous : l'identification. La Bhagavad Gita, si lumineuse qu'elle puisse être, ne s'inscrit pas dans la chair, dans le conditionnel. Prajnanpad a puisé dans les recherches de Freud les éléments indispensables permettant de combler le vide de sa tradition. Il a compris, il a vu clairement que la spiritualité sans la connaissance de soi est un leurre. Comment peut-on se comprendre tant qu'on ne s'est pas compris ? Comment peut-on mourir à soi-même tant qu'on reste identifié à notre mental ? Nombreux sommes-nous à prétendre se connaître alors que nous confondons connaissance intellectuelle et observation vivante, parler de la réalité et être avec le réel. Nous pensons que ces différents hommes et femmes éveillés l'ont été par une grâce, une chance, un cadeau tombé du ciel, nous pensons que nous devons nous purifier corporellement, énergétiquement, mentalement, émotionnellement, psychologiquement, pour avoir cette chance... tout cela dénote notre enfantillage. Regardons nos croyances, observons de près nos opinions à ce sujet. voyons combien nous ne voulons pas démordre de nos références, regardons-nous les yeux ouverts : regardons ce mental auquel nous sommes identifiés, regardons nos innombrables jugements et notre capacité à accuser l'autre, croyant que le jugement vient de cet autre, regardons ouvertement notre capacité à projeter sur l'autre nos propres dénigrements, regardons combien nous nous culpabilisons, et que cette culpabilité est produite uniquement par les jugements que nous nous infligeons, regardons combien nous nous moquons de nous, et nous croyons faibles, stupides, inintéressants ou tout puissants. La lumière n'éclairera pas notre intériorité, c'est notre obscurité qui nous éclaire, c'est par notre obscurité que nous nous voyons mieux, plus distinctement. La lumière ne fait que nous éblouir, et nous sommes éblouis. N'abandonnons pas notre corps et nos émotions dans l'oubli, ils ne feraient que se cristalliser davantage, et nous en deviendrions insensibles et obtus. Allons dans nos ténèbres, voyons nos identifications et le mécanisme identificatoire avec bienveillance, avec pour seule lumière l'écoute et la sincérité.
Un autre texte à lire librement...
samedi 4 août 2007
Les plantes ont-elles un "dessein" ?

Connaissez-vous les agroglyphes ou "crop circles" ? Je vous laisse découvrir ce clin d'oeil "phytospirituel".
Les soufis d'Afghanistan
Deux extraits des documentaires sur les soufis d'Afghanistan réalisés par Arnaud Desjardins vous sont proposés. Vous pouvez d'ailleurs commander ces vidéos chez Alizé Diffusion.
1er extrait :
2ème extrait :
vendredi 3 août 2007
Compassion et paix intérieure avec le Dalaï-Lama
La venue du Dalaï-Lama en France est prévue en 2008 à Nantes... En attendant, vous pouvez entendre sa voix bouddhiste (2 fois 15 mn):
Première Partie :
Deuxième partie :
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pratique,
Religions,
Spirituel
mardi 31 juillet 2007
Utilisation des plantes

ALCOOLAT — Résultat de la distillation de plantes fraîches ou sèches avec de l'alcool pur ou additionné d'eau.
ALCOOLATURE — Macération dans l'alcool à 90° de plantes fraîches cédant au liquide ses principes actifs.
CATAPLASMES — Farines ou poudres délayées, ou bouillies épaisses de plantes, que l'on étale sur un linge ou mousseline, pour être appliqué sur la région malade. L'effet est d'autant plus intense que le cataplasme conserve plus longtemps son eau.
DECOCTION — Préparation qui consiste à faire bouillir des plantes dans l’eau, pendant 10 à 30 minutes, suivant espèces, laisser tiédir et utiliser. Convient aux tiges, écorces et racines. Plus active que l'infusion ou la macération.
DISTILLATION — Faire bouillir une plante dans un alambic, condenser la vapeur et recueillir les particules de la plante entraînées par la vapeur.
ESSENCE — Substance extraite d'une plante par distillation, incision ou expression.
EXPRIMER — Extraire le suc d'une plante, ou le jus d'un fruit en pressant.
EXTRAIT — Liquide obtenu en mettant une plante dans de l'eau ou de l'alcool et en faisant évaporer en partie.
FRICTIONS — Frottements rapides et réitérés sur une partie plus ou moins grande de la peau, avec des infusions, décoctions ou autres.
HYDROLAT — Eau distillée, aromatisée à l'aide d'une plante par trempage pendant un certain temps.
INFUSION — Tisane obtenue en versant de l'eau bouillante sur des fragments de plante fraîche ou séchée, en laissant en contact pendant 10 minutes environ pour les plantes (fleurs et feuilles) et 2 heures pour les racines (ainsi que tiges et écorces).
MACERATIONS — Faire bouillir 1 litre d'eau pendant 5 minutes, le laisser tiédir ; verser dans un récipient, et jeter les plantes dedans, laisser macérer couvert pendant 5 heures. Après 5 heures une certaine fermentation se produit ; donc, utiliser rapidement. Les plantes doivent être hachées ; l'ail et l'oignon, ainsi que les racines, râpés.
TEINTURE — Principes actifs d'une plante recueillis en laboratoire, après sa dissolution dans de l'eau ou de l'alcool.
ALCOOLATURE — Macération dans l'alcool à 90° de plantes fraîches cédant au liquide ses principes actifs.
CATAPLASMES — Farines ou poudres délayées, ou bouillies épaisses de plantes, que l'on étale sur un linge ou mousseline, pour être appliqué sur la région malade. L'effet est d'autant plus intense que le cataplasme conserve plus longtemps son eau.
DECOCTION — Préparation qui consiste à faire bouillir des plantes dans l’eau, pendant 10 à 30 minutes, suivant espèces, laisser tiédir et utiliser. Convient aux tiges, écorces et racines. Plus active que l'infusion ou la macération.
DISTILLATION — Faire bouillir une plante dans un alambic, condenser la vapeur et recueillir les particules de la plante entraînées par la vapeur.
ESSENCE — Substance extraite d'une plante par distillation, incision ou expression.
EXPRIMER — Extraire le suc d'une plante, ou le jus d'un fruit en pressant.
EXTRAIT — Liquide obtenu en mettant une plante dans de l'eau ou de l'alcool et en faisant évaporer en partie.
FRICTIONS — Frottements rapides et réitérés sur une partie plus ou moins grande de la peau, avec des infusions, décoctions ou autres.
HYDROLAT — Eau distillée, aromatisée à l'aide d'une plante par trempage pendant un certain temps.
INFUSION — Tisane obtenue en versant de l'eau bouillante sur des fragments de plante fraîche ou séchée, en laissant en contact pendant 10 minutes environ pour les plantes (fleurs et feuilles) et 2 heures pour les racines (ainsi que tiges et écorces).
MACERATIONS — Faire bouillir 1 litre d'eau pendant 5 minutes, le laisser tiédir ; verser dans un récipient, et jeter les plantes dedans, laisser macérer couvert pendant 5 heures. Après 5 heures une certaine fermentation se produit ; donc, utiliser rapidement. Les plantes doivent être hachées ; l'ail et l'oignon, ainsi que les racines, râpés.
TEINTURE — Principes actifs d'une plante recueillis en laboratoire, après sa dissolution dans de l'eau ou de l'alcool.
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dimanche 29 juillet 2007
"Zen et Vedanta" de Arnaud desjardins

Vous pouvez considérer que la Voie c'est le passage du doute à la certitude. Ne cherchez pas la certitude tant que vous êtes encore assailli par les doutes. Dissipez chaque doute l'un après l'autre, il ne restera plus que la certitude. Pas les certitudes mais la certitude, un état d'être stable.
Ici, maintenant, la mesure du temps disparaît. Le « maintenant » rigoureux n'a plus de dimension, pas même un milliardième de seconde : le maintenant rigoureux étant infiniment petit est infini. C'est tout. Dans le ici et maintenant réel de la conscience éveillée, la notion même de temps s'évanouit. Les choses sont faites au moment où elles doivent être faites, sans impatience mais aussi sans les remettre au lendemain. La peur, liée à la notion de temps (« ça va durer encore six mois, ça n'en finira jamais ») disparaît aussi. Ni passé, ni futur : le maintenant éternel.
C'est nous qui faisons exister les objets soit en les aimant et en nous y attachant, soit en les refusant, ce qui est une forme d'attachement inversé. L'oubli total des objets signifie le non-attachement, le dépassement de cette dualité qui crispe le monde en face de moi et moi en face du monde, qui crispe la dualité du sujet et de l'objet, l'objet de mon amour ou l'objet de ma peur. L'effacement du sens de l'ego individualisé est celui du sujet. Comment, dans la non-dualité, l'objet demeurerait-il objet?
La vague est l'océan, l'océan est la vague. Inépuisable image. Si j'affirme je me trompe, si je nie je me trompe. Ce qui me paraît si réel ne l'est pas. Si je le déclare irréel, je suis dans l'erreur. Le monde de l'éveil n'est pas celui du sommeil et pourtant il n'y a qu'un seul monde. Le monde est à chaque instant ce qu'il ne peut pas ne pas être. Déclarez-lui la paix. Alors seule la compassion sera la source de toutes vos actions.
Oui, toute chose est l'expression de l'unique réalité. Le cosmos (le mot le dit bien, qui signifie « tout ») est une totalité autant qu'un corps humain est une totalité. Chaque cellule est liée à toutes les autres par la circulation sanguine,laquelle est liée à la respiration, laquelle, etc. L'être humain est un microcosme à l'image du grand univers ou macrocosme. Si le mental ne fait intervenir aucune référence,aucune comparaison, le moindre grain de sable est unique, un-sans-un-second, et infini.
jeudi 19 juillet 2007
En chemin sur "La voie et ses pièges" de Arnaud Desjardins

"S'il existe un chemin, une voie – et ce sont des termes qu'on retrouve partout, via en latin, marg en sanscrit – il y a un point de départ, un trajet (un parcours) et un point d'arrivée. Le point de départ, c'est notre niveau d'être ou notre condition actuelle et le point d'arrivée, c'est ce niveau d'être ou cette condition transcendante, telle qu'elle nous est décrite, telle que le sage l'incarne, telle que nous l'entrevoyons. Et en vérité, il n'y a de départ qu'à cause du but. Nous ne nous mettons pas en route si nous ne sommes pas attirés."
"Et le chemin de la sagesse propose une solution radicale, absolue, qui est l'abolition de ce sens du moi individuel. Donc, s'il y a bien une part du chemin commune aux psychothérapies et aux voies spirituelles, ce n'est jamais qu'une part, et même une petite part. Ensuite apparaît nettement la différence. Vous aurez tendance, sauf exception, à interpréter ce que vous entendez en fonction de la conscience ordinaire qui vit dans la dualité, de la dualité, par la dualité, pour la dualité (qu'est-ce que l'ascèse va m'apporter à moi, est-ce que je vais aller mieux ?) sans entrevoir que, si la voie peut vous être bénéfique à l'intérieur de ce monde de la dualité, elle vous appelle en vérité à transcender celle-ci."
"Au départ du chemin, ce qui est cruel, c'est de reconnaître « je ne suis pas » et au bout du chemin, ce qui est merveilleux c'est d'avoir le droit de dire « je ne suis plus ». Mais subsiste-t-il un « je » pour le dire? "
"La première partie du chemin sera dominée par la structuration, la présence à soi-même, la volonté (will power), l'axe, le centre, l'autonomie par rapport aux fonctionnements. La deuxième partie verra l'extinction ou la dissolution de l'ego, la réalisation mystique proprement dite. Mais la voie de l'effort précède le non-effort, un effort intense de conscience, de vigilance, d'attention..."
"Tous les êtres vivants aspirent à être heureux, complètement heureux, d'un bonheur parfait, auquel rien ne manque et qui soit stable, définitif, à l'abri des événements, des malheurs, des tragédies. Ce bonheur est inatteignable dans les conditions courantes de l'existence qui permettent tout au plus d'aspirer à des satisfactions et à des joies relatives. Et pourtant, l'inimaginable promesse des enseignements spirituels, c'est que le bonheur absolu dont nous portons tous la nostalgie est accessible à l'homme à condition de comprendre ce qui nous en sépare et comment nous pourrions nous établir en lui."

mercredi 18 juillet 2007
Sur le Bonheur...

Il y a quelques jours, l'instant n'était pas suffisant et Jules Renard me disait :
« Qu’importe le bonheur quand on n’a point la joie ! »
Et je cherchais donc la joie dans la voie.
Ce matin, Shantideva me répond :
« L’origine de toute souffrance en ce monde est la quête de mon propre bonheur. »
Oh ! Joie !...
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