Toutes ces petites peurs qui m'empêchaient de vivre – j'étais très timide par exemple – m'ont paru triviales. Et puis, savoir que je pouvais partir seul dans la nature, m'y débrouiller et m'y nourrir, rester en vie face à la puissance des éléments m'a donné une grande force intérieure. Ainsi ai-je progressivement acquis la confiance en moi dont je manquais cruellement. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'organise ces «survies douces», où j' emmène les gens avec moi, munis du strict minimum, afin de vivre dans la nature. Beaucoup de participants m'avouent que la perception de leur place dans le monde s'en est trouvée transformée.
Parce qu'ils ont eu peur ?
Se retrouver en pleine nature exacerbe l'insécurité, même si l'on sait que rien de bien sérieux ne peut nous arriver dans nos régions. Nous ne pouvons pas mourir de faim en une semaine et les loups (ou plutôt les chiens errants...) ne croquent guère que quelques moutons.... Mais le manque des stimulations du quotidien habituel nous renvoie face à nous-mêmes : plus d'échappatoire possible dans le travail, les journaux, la télévision, la lecture, les jeux vidéo ou Internet. Impossible de ne pas se confronter aux questions essentielles. La peur de la mort n'est pas juste la crainte de disparaître. C'est avant tout une angoisse existentielle, la peur de la vie. Notre questionnement à tous se formule ainsi, souvent de façon inconsciente : « Que fais-je ici, sur cette terre ? Quelle y est ma place ? Que signifie tout ce qui se passe autour de moi ? Je sais que je suis né pour quelque chose, mais je n'ai pas encore trouvé, et je ne veux pas mourir avant d'avoir élucidé ce mystère.» Dans la réponse à cette question réside, nous le pressentons, la clé de l'immortalité. La peur de la mort n'est pas seulement liée au grand saut dans l'inconnu, à la perte de tout ce qui nous est cher, c'est aussi un sentiment d'urgence qui ne nous laisse aucun répit. Voilà pourquoi l'être humain croit au progrès : il se situe constamment un peu au-delà du présent et vise le « mieux ». Regardez tout ce qui tourne aujourd'hui autour du «mieux-vivre». C'est une course paradoxale à l'immortalité, paradoxale, car elle fuit en fait son propre but. Nous ne pouvons devenir immortels que dans le présent qui englobe en même temps le passé et l'avenir. Ce n'est qu'en cessant de chercher que nous trouvons... ce qui a toujours été là. La vie dans la nature, propice à une méditation active, peut se révéler une aide inestimable contre toutes les peurs qui nous hantent.
Parce qu'ils ont eu peur ?
Se retrouver en pleine nature exacerbe l'insécurité, même si l'on sait que rien de bien sérieux ne peut nous arriver dans nos régions. Nous ne pouvons pas mourir de faim en une semaine et les loups (ou plutôt les chiens errants...) ne croquent guère que quelques moutons.... Mais le manque des stimulations du quotidien habituel nous renvoie face à nous-mêmes : plus d'échappatoire possible dans le travail, les journaux, la télévision, la lecture, les jeux vidéo ou Internet. Impossible de ne pas se confronter aux questions essentielles. La peur de la mort n'est pas juste la crainte de disparaître. C'est avant tout une angoisse existentielle, la peur de la vie. Notre questionnement à tous se formule ainsi, souvent de façon inconsciente : « Que fais-je ici, sur cette terre ? Quelle y est ma place ? Que signifie tout ce qui se passe autour de moi ? Je sais que je suis né pour quelque chose, mais je n'ai pas encore trouvé, et je ne veux pas mourir avant d'avoir élucidé ce mystère.» Dans la réponse à cette question réside, nous le pressentons, la clé de l'immortalité. La peur de la mort n'est pas seulement liée au grand saut dans l'inconnu, à la perte de tout ce qui nous est cher, c'est aussi un sentiment d'urgence qui ne nous laisse aucun répit. Voilà pourquoi l'être humain croit au progrès : il se situe constamment un peu au-delà du présent et vise le « mieux ». Regardez tout ce qui tourne aujourd'hui autour du «mieux-vivre». C'est une course paradoxale à l'immortalité, paradoxale, car elle fuit en fait son propre but. Nous ne pouvons devenir immortels que dans le présent qui englobe en même temps le passé et l'avenir. Ce n'est qu'en cessant de chercher que nous trouvons... ce qui a toujours été là. La vie dans la nature, propice à une méditation active, peut se révéler une aide inestimable contre toutes les peurs qui nous hantent.
Dans la nature, il n'y a pas d'échappatoire...
Passer du temps en pleine nature, seul de préférence, oblige à se retrouver face à soi-même et à regarder ses peurs dans les yeux. C'est la première étape, indispensable, pour s'en libérer.
J'irai même plus loin. Je pense que se nourrir de plantes sauvages peut être l'élément clé qui nous permettra de ne plus avoir peur de la nature en nous familiarisant avec elle ! Les plantes sont le meilleur intermédiaire entre la nature et nous. Les récolter, s'en nourrir nous invite à découvrir la nature avec un autre regard. Peu à peu surviennent quelques débuts de réponses à nos questions fondamentales. Et notre vie s'en trouve changée !
Extrait de "La nature nous sauvera" de François Couplan
9 commentaires:
Couplan est-il seul dans la nature ou "en couple" avec la nature?
Blague à part j'adore, c'est une expérience qui me tente beaucoup : risquer la peur dans la nature.
La nature est notre meilleure amie. Pourtant, nous la "fuyons" souvent. Est-ce la peur de la Vérité, la peur de la Simplicité, la peur de la Beauté qui nous fait passer à côté de Celle qui nous aime ?...
Isabelle
ça m'intéresse beaucoup !
"dans la nature, il n'y a pas d'échappatoire"
et ce qui me vient, là, en plein milieu de la mer non plus...
les plantes seraient remplacées par les poissons alors !
De plus en plus tentant...
merci Eric.
Dites vous 4, si cela vous intéresse, François Couplan m'avait proposé un week-end en nature pour 15 à 20 personnes pour que cela ne revienne pas trop cher. François demande 1000 euros par jour. je pense que cela est une expérience à vivre. Que les amateurs se fassent connaître !
A bientôt
La peur de la nature ;c'est aussi le titre d'un livre passionnant écrit par François Terrasson en 1990 Extrait :
"vivre en pleine nature,retourner à la nature, goûter la nature....voilà que nous aimons presque tous la nature.Et pourtant... Etes-vous pleinement heureux la nuit seul au fond d'une forêt ?Frémissez-vous de volupté à la vue d'un serpent,d'une araignée,d'un rat ou d'une plante carnivore ? Êtes vous vraiment à votre aise perdu dans un marécage ou en plein dessert ?.....
Et si vous choisissez de rester sur l'autre rive....pourquoi ne pas se rappeler quand même que la possibilité existera toujours de franchir la porte de la peur,d'explorer ses propres marécages,de sonder ses propres abîmes.Nul besoin de passer sur le divan du psychanalyste.La lande ou la savane,le papillon ou la couleuvre,sont pour peu que vous collaboriez,prêts à se charger de l'essentiel."
Tiens voilà qui me parle bien, l'école de la nature comme école de la vie - c'est là effectivement que j'ai puisé depuis mon enfance force intérieure et courage, de l'orage violent à la garde de troupeaux indociles ...
Je m'inscris pour cette aventure Eric. Merci.
je trouve qu'il y a beaucoup de similitude avec ce que dit François Terrasson dans son livre "la peur de la nature".
A lire aussi! Même si le langage est moins littéraire il dit des choses fortes.
Cette expérience m'a rappelé la mienne, depuis quelques années, je passe au moins une semaine, seule, au coeur de la nature de la Drôme provençale, dans une petite tente au bord d'un lac. Mais par contre, j'arrive avec de quoi manger. C'est l'étape suivante, de se nourrir sur place... mais ce sont des moments uniques, face à soi, imergée au coeur du monde et que j'aimerai aussi beaucoup faire partager. A suivre donc et très belle fin d'année à tous.
Enregistrer un commentaire