Nous avons tous des problèmes, chroniques ou ponctuels, et pour peu qu’on ne les règle pas ou qu’on ne puisse pas les régler, ils peuvent ruiner notre bonne humeur. De fait, ce ne sont pas les problèmes en soi qui polluent notre moral, mais le souci qu’on s’en fait. D’où l’intérêt de distinguer comme les stoïciens ce qui dépend de soi et ce qui n’en dépend pas (voir chapitre 1).
Bien sûr, c’est embêtant d’avoir du travail ou des factures en retard, des doutes sur son couple, un patron et un banquier pas très patients ou un conjoint assez absent. Mais ce qui mine vraiment, ce sont les soucis. On culpabilise parce qu’on ne peut rien y faire dans l’immédiat (il n’y a pas de solution miracle) ou qu’on ne sait pas quoi faire, par exemple décider si on veut ou non faire une croix sur une relation.
Nos problèmes réels sont d’autant plus pesants qu’ils se doublent presque toujours d’un faux problème : on s’autopersuade qu’on peut les résoudre, et on le laisse croire aux autres, alors qu’on ne le peut pas.
Reconnaissons que certains de nos problèmes ne sont pas réglables dans l’immédiat, ou même dans l’absolu : on n’en a pas les moyens, le temps, on ne sait pas vraiment ce qu’on veut. En annonçant clairement la couleur : « pour le moment, je ne peux pas », on allège la pression. On ne règle peut-être pas le problème réel, le travail et les factures en retard ou le couple qui bat de l’aile, mais au moins, on évacue la partie « faux problème ». Et en y gagnant plus de tranquillité d’esprit, on est plus à même de trouver des solutions.
"Allez bien dans un monde qui va mal" de Gilles Azzopardi
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