vendredi 31 mars 2023

Plantes et insectes

 Voici un peu le côté phyto de ce blog :

Cette vidéo est sympa car elle condense des enseignements comestibles :


Je suis actuellement le mooc de Télabotanica sur les pollinisateurs. Dans de nombreux pays européens, ils sont en très fortes disparitions. Ici le lien vers une des premières vidéos 

Vous pouvez également écouter l'émission récente de la terre au carré Effondrement des insectes : pourquoi tout le monde s'en fout ?

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jeudi 30 mars 2023

Stop au refus

"Il est illusoire de penser pouvoir tout contrôler, alors, il vaut mieux connaître les limites. Chacun, à sa manière, espère déjouer le destin. 


Cette velléité de commander le destin est une source de souffrance et d’angoisse, nous cherchons surtout une garantie pour le futur, nous voulons un avenir suffisamment prévisible, rassurant, c’est juste, cependant, nous vivons dans un monde en perpétuel changement, où rien n’est certain.

Le meilleur moyen de retrouver le calme en soi et d’admettre notre impuissance. Le besoin de tout prévoir est une lourde charge, si nous recherchons la sécurité, le changement devient notre ennemi. 

Cesser de lutter, ne signifie pas renoncer, l'accepter, devient une force.

Devant un événement fâcheux, non prévu, posez-vous la question : « Puis-je faire quelque chose ? » Oui, alors faites- le.  Non, prenez du recul et accueillez ce chamboulement comme un cadeau pour avancer. 

Il faut cesser de croire que nous pouvons anticiper et résoudre tous les problèmes que la vie nous réserve.

Ne fuyez pas dans le passé, parce que vous le connaissez. Ne fuyez pas dans le futur, parce que vous l’idéalisez. Ces deux solutions sont l’illusion de notre toute puissance. 

Restez dans le présent en prenant un problème à la fois, en acceptant les choses comme elles viennent. 

Tout est impermanent sur terre, la solution sera donnée, le mauvais passage fera place à une compréhension, l'ombre sera éclairé."

Monique Damel. La Voie de l'Etoile.

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lundi 27 mars 2023

Un peu de poésie pour commencer la semaine...

 Un poème d'Henri Meschonnic extrait de Demain dessus demain dessous, publié en 2010 aux Éditions Arfuyen.


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Une photo rare et heureuse de Jim Frazier.
Sculpture de Franck C. Gaylord, Chicago, Illinois, États-Unis.

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Un poème de Richard Rognet extrait de son livre Le visiteur délivré, publié en 2005 chez Gallimard.


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dimanche 26 mars 2023

Ne me laissez pas avec lui : il va me parler !

Source : La vie

 La parole n’est pas toujours apaisante. Jacques Arènes analyse comment elle est parfois instrument d’emprise ou d’abus. Ceux qui sont pleins d’eux-mêmes fuient alors de toute façon une parole vraie…


« Ne me laissez pas avec lui : il va me parler ! » : en voilà une exclamation étrange, tirée de la pièce Oncle Vania, de Tchekhov, actuellement jouée au théâtre de l’Odéon à Paris. Elle sort de la bouche d’un des protagonistes, Sérébriakov, un personnage d’un narcissisme épouvantable fuyant le discours de son beau-fils Vania, qui lui reproche fort justement, entre autres, d’avoir perdu sa vie à son service.

J’évoquais, la semaine dernière, la dimension bénéfique des paroles de paix. Evidemment, il ne faut pas croire que les paroles soient toujours apaisantes… Il arrive même que l’on fuie certaines conversations, de peur qu’elles ne nous assomment, et nous entraînent en une forme d’angoisse. La parole est donc parfois loin d’être rassurante, bien au contraire. Elle ne fait alors qu’attiser le ressentiment, voire la haine. Un autre personnage de cette pièce l’affirme : « ce sont ni les brigands ni les incendies qui détruisent le monde, mais la haine, l'hostilité, les petites intrigues... ».

Examiner de plus près les « abus de parole »

Il faut reconnaître que la parole est une arme redoutable. Elle n’est pas seulement outil de communication, utile évidemment en ce but, mais elle constitue surtout un espace fondamental d’échange affectif, heureux ou malheureux. Et peut donc se mettre au service de l’influence ou de l’emprise. « Les petites intrigues » paraissent anodines, mais atteignent quelquefois, telles des missiles, une très longue portée. Elles dévaluent la parole en tant que porteuse de réconfort. Elles la pervertissent même. L’échange humain ne constitue plus alors un espace de mutualité, et devient curieusement inconfortable, voire menaçant.

Dans le contexte des abus, abondamment commentés aujourd’hui à propose de l’Eglise, il est d’abord évident de se focaliser sur la dimension sexuelle desdits abus. On a cependant tort de ne pas examiner de plus près les « abus de parole ». Chez les frères Philippe notamment, qui sont au cœur de l’actualité en raison des deux rapports, publiés récemment, concernant l’Arche (et Jean Vanier) et leurs agissements au sein de l’Ordre des dominicains, et de quelques congrégations, « l’abus de parole » me paraît essentiel. Il suscite et enveloppe l’ensemble de leurs agissements. De nombreuses personnes, hommes et femmes, se laissent prendre, à des degrés divers par cet abus, c’est-à-dire par cette manière d’utiliser la parole au service de l’intrigue, de la puissance personnelle, de l’emprise ou d’une séduction sans empathie.


Celui qui ne sait pas écouter ne saura pas non plus parler

Autant il est nécessaire de faire et de disséminer la paix avec nos mots et nos paroles, autant il faut aussi se méfier des filets emprisonnants de la parole quand elle se veut persuasive ou envoutante, et quand elle ne se met plus au diapason de la croissance de l’autre. Ce qui est vrai pour la parole l’est d’ailleurs aussi pour l’écoute. Celui qui ne sait pas écouter, c’est-à-dire qui ne sait pas se libérer de lui-même quand il écoute, ne saura pas non plus parler, en tous cas pas dans une perspective d’échange et de mutualité. Quand on est plein de soi-même, quand on est encombré par ses propres intrigues, il est impossible de s’ouvrir à une autre manière de penser, à sa singularité, à son côté déstabilisant. Il devient chimérique de réellement échanger.

Vania avait pourtant des choses importantes à lui dire, à cet égoïste de Sérébriakov. Mais ce denier ne peut pas écouter. Et il ne veut pas entendre une parole inconfortable pour lui. Parce qu’il est rempli de lui-même, et parce qu’il ne souhaite pas changer…

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samedi 25 mars 2023

Attention à la vigilance


 Retrouvons un autre contact au monde...


La force de l’attention - Invité : Marc de Smedt
source : sagesses bouddhistes
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vendredi 24 mars 2023

Vigilant sur la vigilance


 Là, j'en arrive à une notion fondamentale, vitale, qui est celle de la vigilance : être présent, attentif, conscient, savoir ce qui se passe en nous.

C'est une aptitude qui se développe et qui croît peu à peu peu par l'exercice et qui, seule, permet de ne plus se laisser emporter "aveuglément" par tout ce qui nous touche.

Il est escompté d'un veilleur de nuit qu'il ne s'endormira pas.

En anglais, les mots clés du bouddhisme sont "collectedness", qui signifie le fait de se rassembler, de se recueillir, mindfulness, la plénitude de l'attention, awareness, le fait de savoir exactement ce qui se passe.

La vigilance est une attitude qui n'a rien de bien spectaculaire mais qui change tout. 

Nous dormons, et c'est pourquoi notre vie nous échappe et se déroule toute seule. Nous ne comprenons pas pourquoi nous ne sommes pas heureux et dans la paix comme nous le voudrions. 

Mais nous avons une certaine possibilité d'attention : voilà le grand secret. Et cette faculté est susceptible de se développer immensément par l'exercice.

Arnaud Desjardins - Les chemins de la sagesse

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jeudi 23 mars 2023

Sourire un instant

 Sourire, un état d'esprit... (source de l'interview : revue Reflet)




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mercredi 22 mars 2023

Dépouillement


 "Le dépouillement a aussi été pour moi une sorte de « gros machin » inatteignable. J’imaginais que pour l’atteindre, il me fallait devenir moine, presque un stakhanoviste du détachement, et envoyer paître tout ce qui relève du matériel. Jusqu’au jour où j’ai pris conscience que le « gros machin » dont je devais me détacher, c’était moi. Le « moi je », le « moi d’abord » ; le rôle que j’essaie tous les jours de jouer, du matin au soir. Sur mon chemin, j’ai alors croisé un ami. Il m’a dit cette phrase qui m’a bouleversé : « Plus de liens, moins de bien. » Il est vrai que jusqu’alors, j’avais tendance à aller chercher dans les librairies, dans les supermarchés, dans les grandes surfaces, un remède aux manques, aux blessures, aux aliénations. Depuis que j’ai entendu cette phrase–« plus de liens, moins de bien »–, j’y ai perçu comme une invitation à faire de l’ordre, à me libérer chaque jour du trop. Ce qui rejoint cette intuition magnifique dans le bouddhisme selon laquelle nous sommes tous la nature de Bouddha. Nous sommes : ce n’est pas de l’ordre de la possession. Ce n’est pas quelque chose que l’on ajoute à ce que l’on est pour être heureux. Nous sommes déjà la nature de Bouddha. Le sale parent, le violeur d’enfants, la personne handicapée. Encore qu’il n’y aucun rapport entre la personne handicapée et les deux autres ! J’y ai décelé une invitation à changer totalement notre regard sur autrui.

Précisément, le dépouillement auquel invite le zen, et par là toute la tradition philosophique du bouddhisme, c’est la voie du détachement. Se débarrasser de toutes les représentations mentales dont on recouvre les choses, les êtres, et nous-mêmes en fin de compte. Nous avons une image de nous et, du matin au soir, nous voulons nous y conformer. Un jour, j’ai décidé qu’Alexandre Jollien serait comme cela, et gare à moi si je ne suis pas à la hauteur. On n’imagine pas l’infinie souffrance qu’engendre une telle fixation. Se dépouiller, c’est se mettre à nu. Je l’ai écrit dans mon dernier livre qui porte le titre explicite du Philosophe nu : le calme est déjà là, en moi, à demeure si je puis dire. Si je le cherche ailleurs, je lui suis infidèle. Être dans le dépouillement, c’est être totalement soi, totalement nu pour laisser éclater cette joie qui est déjà présente en nous, qui nous précède. Nul besoin d’aller la chercher, de la séduire pour qu’elle vienne. Elle est déjà là."

Alexandre Jollien

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mardi 21 mars 2023

L'instant de l'âme

 


"Tout le ciel étoilé, toute la terre nourricière, toute la splendeur de l'aube et du soir, toute la gloire du printemps et de l'automne, tout le Souffle aimant de l'univers porté par un vol d'oiseaux migrateurs, tous les hauts chants humains montés de la vallée des larmes, tout cela constitue un "ici et maintenant" où l'éternité se ramasse. 
Cet "ici et maintenant" ne peut rayonner, irradier, faire fleurir et porter fruit, susciter écho et résonance et, par là, prendre tout son sens que s'il est vécu par une âme. "

p 152  ✨🌛✨   De "l'âme" -  François Cheng


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lundi 20 mars 2023

Respiration qui nous incarne


Et si la respiration nous aidait à développer notre liberté intérieure ? Bien respirer, cela permet de retrouver une plus grande conscience de notre corps mais aussi de nos pensées et de nos émotions... Pour évoquer les aspects thérapeutiques de la respiration, Anne-Laure Drouard-Chanel reçoit Jean-Marie Defossez, conférencier, animateur de stage et ateliers de respirations, formé aux techniques respiratoires thérapeutiques, initiateur en auteur de 2014 de la "coach-respiration". Il a notamment écrit l'ouvrage "10 respirations thérapeutiques au service de votre santé - La coach-respiration" (éd. Jouvence, 2016).

Ecouter un extrait de l'émission (3 min.)

Ecouter l'émission en entier (23 min.)


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dimanche 19 mars 2023

Une journée avec Christophe et Muriel Massin

 Une journée de questions-réponses qui me permet de vous partager quelques phrases :

- La culpabilité, c'est une manière d'échapper au présent.

- Les justifications sont l'expression du refus.

- L'agitation est le produit de l'émotion.


- Si tu ne décèles pas le refus, tu n'as aucune prise sur tes pensées.

- Est-ce qu'il y a quelqu'un en moi pour me tenir la main ?

- Etre en communion, c'est sortir de la division. 

-Tout se passe à l'intérieur de nous, il n'y a rien à l'extérieur.

- Etre (1) Un (2) Avec (3) : d'abord être, puis un et ensuite avec

- La relation est conditionnelle. Le seul endroit qui est stable est la communion. La relation change. La communion est à un autre niveau. Est-ce que je suis là complètement. Je sens le courant d'affection qui nous lie.

- Rien ne peut te séparer de ce que tu es.

- Être, c'est ce qui reste quand on a tout enlevé, tous les avoirs. (Si tu as la vie, tu as la peur en prime, car tu peux la perdre.)

- L'altérité est pour l'égo terrifiant.

- La promesse de la voie : pas une amélioration mais une transformation. Le chemin, c'est la transformation de la relation avec soi-même.

- Ne pas confondre savoir et voir.

- Si tu ne vois pas, la question est "quel est mon refus ?". Dès que tu vois, l'action s'impose.

- La pensée n'est pas très fiable, elle ne va pas te donner la sécurité. 

- L'ouverture ne peut se faire qu'à partir de l'intention de gratuité. Quelle est mon intention, une intention sans attente ?

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samedi 18 mars 2023

Accorder un instant à l'instant


Il nous est parfois difficile de lâcher-prise, de laisser partir les choses. Nous avons tendance à nous accrocher, à nous attacher aux choses, aux êtres et peut-être surtout à nos pensées, à nos concepts, à nos opinions. Peut-être est-il plus simple de laisser venir, de laisser venir quoi ? Juste l'instant suivant, cet instant qui survient de toute façon, peu importe de quoi était rempli l'instant précédent, cet instant qui est toujours différent de l'instant précédent, cet instant que nous ne pouvons absolument pas prédire, cet instant sur le contenu duquel nous avons tellement peu de pouvoir, cet instant qui remplace l'instant précédent qui disparaît et donc auquel il est impossible de s'accrocher, Qui produit cet instant suivant ? D'où provient-il ? Quand il survient, il est impossible à saisir car l'instant suivant, suivant est déjà là. 
Où part l'instant précédent quand l'instant suivant est là ? Si vous avez l'audace de vous ouvrir (ou plutôt de réaliser que vous êtes déjà ouvert) pour laisser venir l'instant suivant, vous n'aurez plus aucun mal à lâcher prise dans tous les domaines.

Philippe Fabri

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vendredi 17 mars 2023

Douleur physique

 " NON IDENTIFICATION A LA DOULEUR PHYSIQUE ... FAUT VOIR" ... 

(extrait de mon carnet) - 4 novembre 2022

Quand un(e) élève me parle maladie chronique, douleurs continuelles, etc, je rabats mon caquet et prends garde à bien préciser que je ne suis pas à leur place et, mis à part une rage de dents violente et un peu prolongée (48 h) - ajout de mars 2023 : et une brusque lésion du ménisque survenue en décembre dernier et qui m'a handicapé quelque temps -  je n’ai pas jusqu’à ce jour l’expérience du corps souffrant de manière aigüe et sans perspective d’un arrêt de la douleur. 

Dire quoi que ce soit en  situation de transmission qui ne participe pas peu ou prou de ma propre expérience me met mal à l’aise, c’est pourquoi je suis réticent à  m’étendre sur le sujet de la douleur physique. D’autant que j’ai recueilli pas mal de témoignages de proches de tel ou tel grand témoin de la vie spirituelle selon lesquels, à la fin, dans l’inconfort physique de l’agonie ou de la maladie grave, cela n’aurait pas été si évident que cela pour les témoins en question, lesquels avaient pourtant parlé et écrit de manière affirmative et convaincante à propos de la « non identification ». 

Ce propos n’est pas, dans mon esprit, une mise en doute de la possibilité et de la nécessité de la non identification. Juste une considération comme quoi la non identification au corps physique lorsque celui ci se trouve en vive détresse n’est peut être pas si accessible, même à des êtres humains d’une profonde maturité. « Faut voir », comme dirait Gainsbourg … 

Et surtout, c’est une bonne idée de ne pas trop facilement se supposer « non identifié », surtout tant qu’on est bien portant. C’est si vite fait,  même pour les plus aguerris, de « pécher » par excès de présomption, ne serait ce qu’à force d’être vu et reconnu, y compris à juste titre,  pour une personne avancée, un « instructeur » …  

«Je ne suis pas aussi loin que je croyais », aurait dit sur son lit de mort un enseignant que j’ai relativement bien connu et pour lequel j’avais et ai toujours grande estime. Alors, oui, il y a la photo du Maharshi par Cartier Bresson, un Ramana rayonnant dans un corps physique de cancéreux en phase terminale … Oui, il y a le récit de Madame de Salzmann selon lequel Gurdjieff, quelques secondes avant de quitter son corps, lui aurait dit : « Maintenant regarde moi bien, je m’en vais »  … Le même Gurdjieff dont le médecin qui l’a assisté jusqu’au bout a écrit qu’il avait vu beaucoup d’hommes mourir mais que celui ci était mort « comme un roi ». Oui, il y a des témoignages crédibles de ce genre. Et il y en a aussi beaucoup, moins diffusés, souvent répandus « sous le manteau », selon lesquels, pour tel ou tel, ce ne fut pas juste une formalité, un passage totalement fluide… 

En ce qui me concerne, comme je le dis souvent j’aimerais beaucoup atteindre la grande vieillesse, certes pour disposer de temps -après avoir passé toute une vie à devenir un être responsable, autant durer un peu, une fois qu’on l’est à peu près … Pour que les autres en bénéficient, et pour soi même aussi, parce que c’est juste fabuleux de vivre en ayant sinon « compris »  du moins un peu entrevu ce qu’il en est - même si la compréhension en question n’a pas grand chose à voir avec des « réponses » .

Pour tout simplement faire l’expérience de ce point de l’existence où on n’a raisonnablement plus d’avenir (hormis le moment présent comme me l’a si joliment écrit il y a quelques jours Jacques Castermane, 88 ans) ; pour expérimenter si possible les yeux grands ouverts le déclin du corps physique, la force vitale qui s’en va … Et la conscience à laquelle il n'arrive rien. 

Beau programme, et qui vivra verra (et mourra, c’est à dire aura, peut être, l’opportunité d’entrer vivant dans cette phase de la vie communément appelée « mort ». 

Beau programme, oui. En attendant, ne faisons pas trop le malin, hein ...

Gilles Farcet


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mercredi 15 mars 2023

La connaissance de soi (1) avec Véronique Desjardins

(vous pouvez passer les 6 premières minutes)

Voici quelques personnages de l'éventail : l'homme social, le raciste, l'ambitieux, l'obsédé sexuel, le vaniteux, le romantique, l'angoissé financier, l'enfant perdu, le mystique, le tyran, l'optimiste, l'idéaliste, le meurtrier, l'artiste, le désespéré.


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mardi 14 mars 2023

Humainement homme


un humain n’est pas
simplement parce qu’il existe
existe vaguement
pour un temps
l’existence
ne donne pas
l’être
la naissance
n’octroie pas
la présence
la respiration
ne confère pas
le souffle
pas plus que la vue
ne dispense
la vision
l’humain
ne naît pas
humain
mais le devient
l’être
produit transformé
de l’existence
l’être
n’est pas
un état
mais un acte
un geste
de la conscience
un humain
est ce qu’il a fait
comme ce qu’il n’a pas fait
ce qu’il a osé
comme la somme des peurs
auxquelles il a cédé
ce qu’il a écouté
de sa profondeur
comme ce qu’il en a renié
la somme de ses ferveurs
comme de ses tiédeurs
un humain est
ce qu’il a continué
ce qu’il a préservé
ce qu’il a achevé
comme tout ce qu’il a
abdiqué
négligé
laissé
un humain est
ce qu’il a regardé
comme ce qu’il a évité
ce qu’il a reconnu
comme ce qu’il a nié
et alors
au mitan
de son avancée
il commence
à récolter
ce qu’il a semé
de plus en plus rassasié
ou de plus en plus affamé
s’il n’a rien cultivé
qui vaille
car avec le temps
avec le temps va tout s’en va
de ce qui de toutes façons
ne pouvait demeurer
avec le temps viens tout advient
de ce qui a authentiquement été
de son pas si léger
la jeunesse s’en va
et avec elle
tout
ce qui faisait écran
jusqu’à ce que ne reste
que toi
et le Plus Grand
(texte écrit pour les 50 ans d'un ami)

Gilles Farcet
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lundi 13 mars 2023

Nous avons oublié...

 

L'homme par ses activités actuelles prouve qu'il est tombé dans l'oubli. Cet oubli qu'il dépend de l'air, de l'eau et de la terre !

Voici quelques rappels :

Les autres êtres vivants sont tout aussi vivants que nous.

L'eau compose notre corps et empêche la sécheresse de notre cœur.

On ne connait pas l'ensemble des liens qui nous permettent de vivre, et l'humilité vient de l'humus qui nous ramène à la terre.(debout sur la terre ou allongé sous la terre ?)





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dimanche 12 mars 2023

« La dépression, un appel au secours de l’âme qui n’en peut plus »

 Selon le Dr Louis Masquin, neuropsychiatre et ancien chef de clinique à la faculté de Marseille, la dépression est comme une expérience de mort à soi-même pour renaître autrement. Une croix qui ouvre sur l’espérance de Pâques.

Comment comprenez-vous l’augmentation des cas de dépression ?


En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. Il s’agit bien d’un phénomène de société, que le Covid a en quelque sorte exacerbé. J’insiste toujours sur la complexité de cette maladie dont l’origine est multifactorielle. Le premier facteur de vulnérabilité à la dépression est sans doute la fragilité psychologique actuelle. Je note par exemple chez nombre de jeunes une absence de point d’ancrage. Ensuite, notre monde est difficile, marqué par un bouleversement radical des repères familiaux et sociaux ainsi que des valeurs.

L’homme étant fait pour être en communion avec d’autres, il peut être écrasé par l’impératif contemporain d’affirmation individuelle et d’autonomie absolue. Et puis, dans une société qui s’accélère à un rythme effréné, l’individu passe d’une chose à l’autre sans prendre le temps de s’arrêter. Il vit à la surface de lui-même, laissant de côté le besoin d’intériorité.

Le vide spirituel serait-il à prendre en compte ?

Je pense en effet que l’augmentation de fréquence de la dépression vient, tout au moins en partie, de la crise spirituelle que traversent nos sociétés modernes, de la perte des idéaux noyés dans le matérialisme et le consumérisme. Les avoirs, les pouvoirs et les jouissances ne nourrissent pas un homme, si j’ose dire ! Sa soif et sa faim vont bien au-delà car les aspirations spirituelles, qu’on le veuille ou non, sont le propre de l’humain. Pour preuve, l’émergence des nouvelles religiosités et spiritualités.

Le psychiatre viennois Hans Lenz décrivait la dépression comme « la maladie des manques » : manque d’intérêt, de plaisir, d’énergie vitale, de sommeil… Et nous pourrions ajouter : manque de Dieu, ou, plus largement, de vie spirituelle. Je me pose donc la question : la dépression ne serait-elle pas un appel au secours de l’âme qui n’en peut plus ?


D’où votre insistance à ne pas la réduire à la seule dimension de la maladie ?

Certains psychiatres ont une vision très biologique des problèmes de la vie psychique. Ils les abordent comme s’ils étaient déconnectés de la vie spirituelle. Ils rêvent d’un médicament miracle qui sortirait la personne du tunnel de la dépression. Mais c’est oublier que l’homme est indissociablement corps, âme et esprit.

Comme l’écrivent le Dr Yves Prigent et le père Stan Rougier, dans la  Dépression, une traversée spirituelle (DDB) : cette maladie « se trouve au carrefour du social, du psychologique, du biologique, du culturel et du spirituel, elle est comme le révélateur d’une identité globale de l’homme ». C’est cette vision-là qu’il faut envisager.

N’y a-t-il pas là un risque de confusion entre le psychologique et le spirituel ?

Il est nécessaire de ne pas psychologiser le spirituel ni de spiritualiser le psychologique, c’est indéniable. La dépression est une maladie, qu’il faut traiter en tant que telle, et traiter correctement – le risque de suicide est réel. Nous ne pouvons pas faire l’économie d’un travail psychologique, d’une psychothérapie ni du recours aux antidépresseurs lorsqu’ils sont nécessaires.

Cela étant dit, il ne faut pas s’arrêter à la dimension médicale, mais aller plus loin, et ce, au rythme du patient. À lui de se mettre à l’écoute de ce que cette épreuve vient lui dire. Oui, la souffrance dépressive est terrible, torturante, mais elle n’est pas exclusivement négative. Quelque chose de positif peut en sortir. Ce blocage peut être une réaction de sauvegarde, et l’effondrement dépressif pourrait se comparer au compteur qui disjoncte pour sauver le circuit électrique.

« Il y a un message dans la dépression », écrivez-vous. Quel est-il ?

Ces questions essentielles de l’existence que la personne avait refoulées, mises de côté ou qu’elle n’avait pas voulu affronter, voilà qu’elles surgissent très directement et radicalement à l’occasion d’une dépression : quel est le sens de ma vie (direction et signification) ? Quelle est la hiérarchie de mes valeurs et de mes finalités (solidarité, générosité, justice, vérité) ? Comment suis-je présent au monde et aux autres ? Quid de mon ouverture à un Au-delà de moi, au Tout Autre, à la transcendance, de ma relation avec le divin ? Et Dieu dans tout ça ?

J’ai accompagné plusieurs trentenaires qui ont changé d’orientation professionnelle. Leur dépression leur avait fait prendre conscience d’un manque de cohérence entre leur métier et leurs valeurs. « Je ne peux pas continuer ainsi », disaient-ils.

La dépression est donc une invitation au changement ?

Oui, et nous avons souvent bien du mal à l’accueillir ! La première étape est d’accepter la maladie, le diagnostic et le traitement, et ce n’est pas le plus facile. D’une certaine façon, la dépression est une expérience de mort à soi-même pour renaître autrement. Elle est une croix, qui peut être lourde à porter, mais qui ouvre sur l’espérance de Pâques. Encore faut-il entendre cet appel au changement et y consentir, s’y engager.

Il n’y a pas de guérison magique ou passive. Le Christ nous pose la question, comme à l’asthénique de la piscine de Bethesda : « Veux-tu être guéri ? » (Jean 5, 6), et aussitôt il lui adresse un triple impératif : « Lève-toi, prends ton brancard et marche » (5, 8). Il ne dit pas : « Ne bouge pas, je vais te guérir. »

Dans cet Évangile, Jésus ne va-t-il pas encore plus loin ?

Être en bonne santé physique et psychologique n’est pas suffisant. Pour les croyants, la guérison (c’est-à-dire la santé, en latin salus, c’est-à-dire le salut) est aussi spirituelle. Jésus invite ainsi l’asthénique à s’engager à se convertir : « Te voilà guéri : ne pèche plus de peur qu’il ne t’arrive pire encore » (Jean 5, 14). La guérison n’est pas un état, mais bien un chemin, un chemin de conversion. Guérir, c’est se mettre en route et avancer dans la vie sous le regard de Dieu et dans sa main.

Source : La Vie (Par Alexia Vidot)

À savoir. La Dépression. Vers une nouvelle aurore ?, de Dr Louis Masquin, Éditions des Béatitudes,

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samedi 11 mars 2023

Esprit de méditation


 "Puisque l’esprit est intrinsèquement vide par nature, rappelez-vous qu’il ne peut pas être divisé. Il s’avère donc stérile de s’attacher à certaines expériences méditatives comme étant désirables et d’en rejeter d’autres. Il n’existe pas d’états méditatifs bons, mauvais ou indifférents. Lorsque vous méditez, laissez toutes les expériences s’élever spontanément, sans obstruction. Ces expériences spontanées sont, de toute façon, de simples manifestations fugaces de l’esprit et ne doivent pas être confondues avec l’esprit en tant que tel. En bref, méditer sur la véritable nature de l’esprit ne s’effectue pas en conceptualisant une expérience sur la base de préjugés positifs ou négatifs à propos de certains états méditatifs. La véritable nature de l’esprit est dénuée d’identité et au-delà de toute élaboration conceptuelle. N’imaginez pas la réaliser en ressentant quelque chose d’agréable et ne pensez pas qu’elle vous échappe quand la sensation désagréable. La nature de l’esprit est au-delà du mode de pensée duel. Vous ne pouvez pas affirmer qu’elle est quelque chose ou rien, qu’elle existe ou qu’elle n’existe pas, qu’elle est ici ou ailleurs. Vous ne pouvez ni identifier ni localiser la véritable nature de l’esprit. Elle demeure inaltérée par les émotions passagères. Elle n’est ni existante ni inexistante, ni présente ni absente, ni ceci ni cela. Elle est au-delà de tout extrême. Vous ne pouvez pas dire : « Ceci est la nature de l’esprit. » Comme l’esprit est immuable, il est futile de méditer avec espoir et crainte. N’envisagez pas la méditation comme un trophée à acquérir et à préserver."

Shamar Rinpoché - Extrait de "Au coeur de la sagesse, manuel de la pratique du Mahamudra".

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vendredi 10 mars 2023

Réveil infini

 Vous ne supportez plus de faire les 3 huits...

Je vous écoute, je suis tout huit.


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jeudi 9 mars 2023

Se dé-figer

 


Une vue intéressante peut être de se considérer (et de considérer les autres) comme un être en devenir. Ce que nous sommes est en constante mutation, en constante métamorphose vers ce que nous ne sommes pas encore et que nous allons devenir, sans aucune idée de ce que cela pourrait bien être.

Cela nous demande d'abandonner une idée toute faite de ce que nous sommes et d'oser (avons-nous un autre choix ?) laisser venir le devenir.

Cela peut être une source d'angoisse car c'est un inconnu, mais c'est aussi une source de libération car c'est réaliser toute l'illusion du contrôle qui est bien fatigant, totalement épuisant.

Nous voulons toujours défendre un moi que nous avons figé par la pensée, nous voulons défendre sa zone de sécurité, et c'est tout à fait normal, cela fait partie du fonctionnement humain.

Mais nous pouvons avoir l'idée libératrice de dé-figer l'idée que nous avons de nous, d'accepter d'être ce flux permanent, de nous laisser traverser par la vie et de laisser venir ce devenir, sans nous y accrocher, en gardant en tête un sacré mantra : "ça va passer".

Philippe Fabri

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Salvado Dalì "Galatea delle Sfere". 1952

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mercredi 8 mars 2023

Les femmes en spiritualités

 

Maitres spirituels ou disciples magnifiques: le spirituel s'incarne puissamment aussi au féminin.

Simone Weil - Denise Desjardins - Pema Chödrön - Colette Roumanoff - Thérèse de Lisieux - Véronique Desjardins - Nur Artiran - Ma Anandamayi - Mata Amritanandamayi -Madeleine Delbrël - Bernadette Soubirous -Sœur Emmanuelle - Etty Hillesum - Christiane Singer -Tara Brach


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L'arme de "soi"

 L'ARME DE "SOI"

Je vous disais dans ma vidéo (voir ci-dessous) l'importance de marquer la différence entre soi et l'environnement, notamment grâce à l'Empereur, chef des armées.

Le Cœur est également le siège du 神 shén : l'esprit/âme/conscience. Le 神 shén nous permet de dire "moi".

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Et ce mot, "moi" / "je", voici son caractère chinois :

我 - wŏ

En l'observant on constate qu'il est subtilement symétrique.

J'ai bien dit subtilement ! 😉

La partie de droite est une variante un peu mouvante et destructurée de la partie gauche.

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Et savez-vous ce que 我 wŏ représente ?

Deux hallebardes s'entrechoquant.

Une fois qu'on le sait, ça saute aux yeux !

Qu'est-ce que ça nous raconte ?

Tout simplement qu'il n'y a de "moi" que par rapport à l'extérieur : par rapport à un autre "moi" qui n'est pas moi 😁

Et ce n'est que dans la confrontation avec cet autre "moi" que j'apprend à connaître mon propre "moi".

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Confrontation ne veut pas nécessairement dire combat féroce ! C'est aussi l'entraînement. Et dans le fond, toute rencontre, toute interaction entre deux êtres n'est rien d'autre qu'un entraînement l'un avec l'autre, possiblement l'un contre l'autre, et malheureusement parfois l'un au détriment de l'autre...

D'où l'intérêt d'être "armé". Comprenez ce terme dans le sens figuré !! Armez-vous d'intelligence, de culture, d'humour, d'érudition, de bienveillance et d'amour avant tout !

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C'est souvent notre bonne nature qui "désarme" le partenaire en face et rend l'interaction plaisante et enrichissante pour les deux 😊

Alice Korovitch

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lundi 6 mars 2023

Poésie piétinée...


Engagement de transformation

 

Nathalie Harar : Quelle est la plus intéressante découverte que vous ayez faite sur vous-même ?

Arnaud Desjardins : Il y en a eu plusieurs et à des époques différentes. En tout cas, au départ, c’est en découvrant l’idée que l’homme fonctionnait comme une machine et qu’il pouvait y introduire plus de conscience, s’engager dans une démarche concrète de transformation, bien au-delà de seulement croire ou de ne pas croire.

N.H. : Vers quoi faut-il tendre dans la vie ?

A.D. : Quelques points sont capitaux et je ne les ai d’ailleurs pas inventés. Avoir une connaissance de soi fine. Devenir de plus en plus libre intérieurement. Révéler en nous une profondeur d’être et de conscience qui ne soit pas impliquée dans le vieillissement, la naissance et la mort. En fait, ces idées se retrouvent dans toutes les traditions spirituelles. Ce sont plutôt les méthodes pour y parvenir qui sont variables. J’ai eu l’opportunité de rencontrer des maîtres spirituels soufis, indiens, tibétains… Même avec des chemins et des techniques différentes, le résultat final était là :  de ces sages émanaient une même liberté, de la compassion, de l’amour, de la sagesse, et une capacité certaine à être au-delà des formes.

Source : Samsara magazine 2003

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dimanche 5 mars 2023

Se laisser malaxer le cœur


La plupart d’entre nous évoluons dans un contexte généralisé de maltraitance du ressenti. Nos parents, notre éducation, la société, tout nous pousse à la répression. Cela va des injonctions les plus grossières (« Un homme, ça ne pleure pas ! ») jusqu’aux plus subtiles (« Après des années de thérapies et de pratique, je ne devrais pas être si fragile ! »). Alors, il ne faut pas ressentir, ou le moins longtemps possible, et surtout que cela ne se voie pas. Qui plus est, l’enfance nous a confrontés à des situations si douloureuses que nous n’avons pas pu les ressentir complètement, nous avons donc dû nous fermer, nous « blinder » pour survivre. 

La capacité de se laisser malaxer le cœur par la succession des épreuves et des succès, des joies et des peines, est une des clés de la progression spirituelle. La sensibilité, c’est le contraire de l’anesthésie, de l’endurcissement, de la rationalisation et du déni. Se laisser briser le cœur va mettre à bas tout notre monde artificiel et pathétique fait d’espoirs et de craintes, d’illusions, d’orgueil, de prétentions, de faux-semblants, d’opinions ; c’est ce qui va arracher tous nos masques et mettre à néant nos stratégies illusoires pour éviter la confrontation directe et vivifiante à la réalité. 

Emmanuel Desjardins 

Vivre – La guérison spirituelle selon Swami Prajnanpad. Le Relié

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samedi 4 mars 2023

La fierté de l'instant

 Quand votre lion n'est pas loin, l'envie d'être en vie est proche.



La perfection ce n'est pas de faire quelque chose de grand et beau, mais de faire ce que vous êtes en train de faire avec grandeur et beauté.

Swami Prajnanpad

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