mardi 3 janvier 2023

Penser n'est pas jouer.

 On peut aisément voir que la plupart des gens sont constamment en train de penser.

Quand ils marchent, quand ils mangent, quand ils font l’amour, ils pensent... C’est facile à constater.

Quand on a vu cela en soi, une certaine disponibilité peut venir. Ce qui fait penser, c’est l’idée d’être une personnalité.

On a une personnalité qui existe uniquement en fonction du futur et du passé. Elle existe en relation.

Quand on abdique cette prétention à être une personnalité, il n’y a rien à penser.

Les choses se présentent d’elles-mêmes.

À ce moment-là, il n’y a pas de futur, il n’y a pas de passé.

Donc, ce qui est présence - pas présent, parce que ce présent, c’est le passé - est sensoriel.

C’est une façon d’être d’instant en instant.

Ça ne veut pas dire qu’à certains moments, si de nouveau l’image d’une personnalité apparaît, il n’y a pas à nouveau un futur et un passé, bien sûr. Mais on se rend compte de ça.

On observe, sans juger, sans vouloir changer.

Et, à un moment donné, on s’aperçoit qu’on n’a plus le dynamisme de constamment vouloir se penser.

C’est alors que la vie quitte les codifications mentales, morales de toute société classique.

La vie n’est complexe que quand on pense :

« Qu’est-ce que je vais faire tout à l’heure ? »,

« Qu’est-ce que j’ai fait hier ? »,

« Est-ce que j’ai bien fait ou non ? »,

« Est-ce que je vais bien faire ou non ? »...

Éric Baret 

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