jeudi 12 mai 2016

Pour sauver les graines naturelles du partage...


A la veille de la marche mondiale contre Monsanto du 23 mai 2015, nous publions in extenso l’interview que Vandana Shiva a accordée au magazine Plantes et Santé lors de son passage à Paris en décembre, à l’occasion de la publication d’un livre d’entretiens en français. Engagée pour la liberté des semences et la souveraineté alimentaire, l’écologiste indienne, lauréate du prix Nobel alternatif en 1993, mène campagne depuis plus de trente ans pour une autre vision de l’agriculture.

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extrait :

Vous prônez une agriculture écologique et biologique. Est-ce un modèle économiquement viable ?

C’est la seule forme d’agriculture qui ait du sens. Pour des raisons écologiques, car l’agriculture industrielle détruit les sols, l’eau, la biodiversité, le climat (l’agriculture industrielle explique 40% des gaz à effet de serre) et notre santé. L’agriculture industrielle génère 30% de notre nourriture mais 75% de la destruction écologique au niveau mondial. Si on passe à 40% de notre nourriture d’origine industrielle, on aurait 100% de destruction, c’est la recette pour une planète morte. Nous avons fait deux rapports basés sur l’expérience de Navdanya : l’un montre  que nous pourrions nourrir adéquatement deux fois la population indienne avec juste des fermes biologiques. Le second calcule les coûts dérivés de l’agriculture industrielle qui ne sont jamais pris en compte lorsqu’on parle de sa soi-disant « productivité » : ces coûts environnementaux et sociaux cachés sont de 1,2 billion par an en Inde, sans parler des coûts de santé.
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