dimanche 12 février 2017

Consentir doucement à sa vulnérabilité

COMPRENDRE
D’abord, que la vulnérabilité n’est pas la faiblesse, au sens un peu péjoratif du terme. Notre Dieu s’est rendu vulnérable en prenant condition humaine. Regarder Jésus qui vit pleinement sa condition humaine et dont la condition de fils de Dieu se découvre grâce à des rencontres qui le marquent et le déplacent, telle celle de la Syro-Phénicienne (Marc 7,24-30).

APPRENDRE
Il faut notamment apprendre à faire confiance les yeux ouverts : se fier est indispensable pour vivre. Mais faire confiance, c’est aussi choisir, ne pas se fier à n’importe qui, n'importe comment, Il faut rester attentif et savoir repérer les tentatives d'emprise : questions trop intrusives, conseil du type « c’est pour ton bien », etc. Pour cela, il faut trouver des lieux de confiance et de vérité. Il faut aussi apprendre à dire non ; refuser le diktat de la transparence, souvent confondue avec le labeur de la vérité et de la clarté indispensable à toute relation.

RESPECTER
Ne pas vivre ses limites comme un seul empêchement de vivre, mais aussi comme un point d'appui, y compris dans la relation aux autres. Nos limites disent notre humanité, avec ses drames, mais aussi ses chances, ses ouvertures. 11 s’agit de les reconnaître si nous espérons aussi pouvoir modifier l’une ou l’autre. Il est encore nécessaire que nous soyons respectés pour ce que nous sommes, y compris pour espérer devenir meilleurs.

ÊTRE
Autant que possible, il s’agit d’être dans un rapport de vérité à soi-même : ni exaltation de l’ego, ni dévalorisation de soi. La condition vulnérable est notre lieu pour aimer. Car comment aimer s’il n’y a pas de place, de manque, d’attente en nous ?

Véronique Margron


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