dimanche 10 juin 2018

« Que se passerait-il si… »


  • « Que se passerait-il si, la prochaine fois que je fais la queue dans un magasin, plutôt que de vérifier mes messages, j’engageais la conversation ou souriais aux personnes autour de moi ?
  • « Que se passerait-il si, la prochaine fois que j’ai deux minutes à attendre à un feu rouge, au lieu de vérifier mes messages, je faisais une prière au Créateur de l’Univers ?
  • « Que se passerait-il si, la prochaine fois que j’ai 15 minutes de libre devant moi, plutôt que de vérifier mes messages, j’en profitais pour organiser une soirée spéciale avec ma femme ?
  • « Que se passerait-il si, la prochaine fois que j’ai 30 minutes avant de me coucher, plutôt que de vérifier mes messages, je lisais un chef-d’œuvre de spiritualité qui changeait ma vie et celles des autres autour de moi ?
  • « Que se passerait-il si, la prochaine fois que je suis à la cantine de mon entreprise, plutôt que de vérifier mes messages, j’engageais une conversation profonde avec un de mes collègues et que je lui posais des questions sur sa vie ?
  • « Que se passerait-il si, au moment de la publicité à la télévision, plutôt que de vérifier mes messages, je me levais d’un bond et je me jetais sur mes enfants pour les chatouiller et jouer au loup avec eux ?
  • « Que se passerait-il si, la prochaine fois que j’ai une heure durant le week-end pour me relaxer, plutôt que de vérifier mes messages, je mettais une belle musique et je me laissais emporter par sa beauté ?
  • « Que se passerait-il si, la prochaine fois que je rencontre une nouvelle personne, plutôt que de me renseigner sur elle grâce à Facebook en rentrant chez moi, je risquais l’aventure et le mystère de la découvrir en passant vraiment du temps avec elle ? » 
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source inconnue




Sylvothérapie...

Selon les promoteurs de la sylvothérapie, les promenades en forêt auraient la vertu d'apaiser nos maux. Effet de mode ou nouvelle thérapie ? Enquête.





« Lorsque j'ai le sentiment de ne pas être capable de sortir le moindre mot, je pars marcher à la campagne (…). Parfois, c'est comme si la réponse que je cherche se trouvait au milieu des arbres et qu'il me suffisait de me rendre à cet endroit. »  Ainsi témoigne Anna, une écrivaine citée par le Dr Qing Li dans son dernier ouvrage, Shinrin Yoku, l'art et la science du bain de forêt (First). Depuis 2005, ce médecin dirige, à l'université de médecine de Tokyo, au Japon, des recherches sur les effets des « bains de forêt » sur notre santé.

Un héritage séculaire

Les arbres apaiseraient tensions, stress, états dépressifs, renforceraient l'immunité et les capacités cognitives, amélioreraient les troubles du sommeil, ralentiraient le rythme cardiaque, abaisseraient la tension artérielle, aideraient à se déconnecter des écrans et à se recentrer sur soi... La liste est longue des promesses revendiquées par les partisans de la sylvothérapie.
Effet de mode ? Redécouverte d'une pratique séculaire dont chacun a pu éprouver les bénéfices ? Comme le rappelle Éric Brisbare, sylvothérapeute, dans son livre Un bain de forêt(Marabout), la sylvothérapie est « un mélange d'héritages séculaires, venant des quatre coins du monde, et d'une sagesse intuitive validée par les recherches scientifiques ».
En France, dès le XIXe siècle, des médecins observent le mieux-être de patients atteints de tuberculose après un séjour à proximité des forêts landaises. La première mention de « cures forestières en climat sylvestre » date de 1912, dans la Revue des eaux et forêts. En 1985, un ingénieur, Georges Plaisance, fait figure de pionnier en publiant Forêt et santé : guide pratique de sylvothérapie (Dangles).
Cette vague verte est ravivée dans un monde dominé par le stress, la vitesse et les écrans. En émerge une aspiration au ressourcement, une soif de lenteur et de sérénité, autant de vertus que l'on goûte lors d'une immersion dans la futaie. Un silence relatif, aussi, sous le bruissement des feuilles et le chant des oiseaux.
« Depuis 2012, j'ai créé des "circuits thérapeutiques", explique Éric Brisbare. Durant deux à sept jours, j'emmène des groupes de 10 à 12 personnes dans des biotopes très préservés des Vosges ou du Queyras. Je leur apprends à respirer le parfum des saisons, à observer le mouvement des feuilles, à écouter le vent dans les branches ou le chant des oiseaux, à comprendre le fonctionnement des arbres... Je leur fais goûter une source au pied d'un hêtre de 200 ans, toucher les troncs de différentes espèces... Ce qui me motive, c'est de mettre leurs cinq sens en éveil. » « Les images, les sons, le toucher et le goût ont tous un impact puissant, explique de son côté le Dr Qing Li. Mais l'odorat est sans doute le plus influent de tous. » Son équipe a montré notamment les effets des phytoncides. Ces huiles essentielles volatiles libérées dans l'air par les arbres et les plantes jouent un rôle de défense contre les bactéries ou les champignons qui les attaquent. Elles permettent aussi aux végétaux de communiquer entre eux. « Nous avons mis les phytoncides au contact de cellules NK humaines, cultivées in vitroreprend le Dr Qing Li. Au bout d'une semaine, ces molécules stimulaient à la fois le nombre de ces cellules immunitaires et leur activité. Elles augmentaient aussi la concentration de protéines anticancer. »

Précieux conifères

Selon Éric Brisbare, qui voit dans les conifères de précieux sylvothérapeutes, la térébenthine des mélèzes serait « utile contre le stress, qui opprime le système respiratoire ». Le pin maritime, lui, aurait de l'intérêt pour stimuler et dynamiser, et son huile essentielle, pour « dégager les voies respiratoires et fluidifier les sécrétions des bronches. Elle est également anti-infectieuse et stimulante ». Grâce au parfum de sa résine et de ses aiguilles, le pin sylvestre aiderait « à mieux respirer, à restaurer la santé de notre système respiratoire ». Quant au pin des Alpes, ou pin cembro, il favoriserait « un sommeil plus serein, de meilleure qualité ». Et le cèdre ? Selon le Dr Li, son odeur « est censée détendre les nerfs et calmer l'esprit ». Les personnes qui vivent dans des endroits pauvres en arbres présentent un niveau de stress plus élevé et un taux de mortalité supérieur à ceux des habitants des zones très boisées. Cette corrélation ne prouve pas un lien de cause à effet, mais elle mérite d'être signalée. 
Mais une telle corrélation ne prouve aucunement un lien de cause à effet. « Le milieu urbain, surtout au Japon, étant très chargé en polluants atmosphériques, je m'interroge sur l'effet spécifique des arbres », tempère le Pr Vincent Renard. Pour ce médecin généraliste, président du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), il aurait fallu, afin de mettre en évidence un effet propre aux arbres, comparer des groupes d'individus similaires, motivés de la même façon et baignant dans des contextes identiques - notamment sur le plan de la pollution -, avec et sans arbres. Reste que, en l'absence de lien de cause à effet irréfutable, Vincent Renard reconnaît tout de même : « Nous disposons en France de l'une des forêts les plus appréciables au monde. Si les gens ont du plaisir à y marcher, s'ils sont motivés, c'est très bien ! Les effets santé d'une activité physique régulière et d'un milieu indemne de pollution ont été clairement démontrés ; leur ampleur est vraiment considérable. »
À lire 
Shinrin Yoku, l'art et la science du bain de forêt, du Dr Qing Li, éditions First, 17,95 €.
Un bain de forêt, d'Éric Brisbare, Marabout, 15,90 €.
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