mardi 17 novembre 2015

Cheikh Khaled Bentounès: "qui sont-ils pour prétendre agir au nom de Dieu ?"


Réagissant aux attentats qui ont touché Paris, le chef de la confrérie soufie Alawiyya a rappelé qu’il était plus que jamais nécessaire de bâtir des ponts entre les religions, dans la paix.

A l’annonce des attentats perpétrés par des terroristes islamistes à Paris vendredi soir, le cheikh Khaled Bentounès reconnaît "avoir été touché au plus profond de son être". Actuellement en Algérie, le chef de la confrérie soufie Alawiyya devait inaugurer vendredi une chaîne de télévision dans ce pays, dans l’espérance de pouvoir relier "les deux rives de la Méditerranée, pouvoir travailler, se connaître et échanger". Une ambiance joyeuse très vite ternie à l’annonce des premiers bilans.

Pour Khaled Bentounès, ces attentats sont une nouvelle catastrophique pour "tous ceux qui travaillent à construire des ponts entre les civilisations, entre les cultures et les religions". Ce dernier ajoute que "plus que jamais, il faut être déterminé à aller de l’avant." "Nous pensons aux familles" explique le cheikh, "et toute notre compassion va vers ceux qui, innocemment, ont été touchés à Paris".

"Je voudrais que les gens réfléchissent profondément et mettent aujourd’hui tout ce qui est en leur pouvoir pour agir ensemble, afin de ne pas être emporté dans ce tourbillon de violence et de haine" ajoute ce représentant de la branche pacifique de l’Islam. Khaled Bentounès ajoute à ce propos que "Dieu n’appartient à personne. Dieu est trop grand pour appartenir à une seule communauté."

"Qui sont ces gens-là pour prétendre agir au nom de Dieu" s’interroge avec émotion le chef de la confrérie Alawiyya. "En tant que musulman, et en temps qu’être humain, je refuse cela" conclue-t-il.


Interview de Cheikh Khaled Bentounes par la radio RCF
(6 min.)



source : RCF


Message de Gilles Farcet



Je reçois des messages d'inquiétude, comme je suppose des milliers de parisiens (même si je ne vis plus à Paris qui cependant reste "ma ville", celle où vivent mes enfants , tant de mes amis, et où je vis et partage encore tant de choses). Je vais bien, merci à tous, j'ai appris les nouvelles au saut du lit dans ma campagne ce matin. 

J'ai pendant bien longtemps été voisin du Bataclan ... Par delà tout ce que chacun comme moi, comme nous tous, peut éprouver, une seule conviction : continuer, continuer à travailler à mûrir , à être plus conscient et donc plus responsable et donc plus aimant, émerger de l'illusion de la séparation à l'origine de toutes ces horreurs. Nous souvenir de ceux et celles qui avant nous ont poursuivi leur travail dans des conditions effarantes (je pense entre autres à Gurdjieff et ses élèves en pleine révolution russe ). 

Tout en étant plus que jamais citoyen, participer de moins en moins à la maladie du monde, de plus en plus à sa guérison. Eviter la surenchère de l'émotion, s'enraciner dans la profondeur du sentiment. Etre. L'urgence encore et toujours c'est d'être. 

Ce l'était hier, ce l'est aujourd'hui , ce le sera demain. 

Merci à tous.