mardi 28 février 2023

Vieillissement

 Le vieillissement dénude  (Extrait de mon carnet ) 19 février 2023


Le vieillissement dénude. L’énergie de la jeunesse fait tampon (dans le sens de « buffer », expression très Gurdjievienne). Avec le recul, c’est comme ci cette énergie brute, massive, à la fois emportait dans un élan et empêchait de sentir des impressions plus essentielles, plus près du noyau de l’humain et de la personne. Au fur et à mesure que je vieillis - et cela se fait plus net à quasi 64 ans qu’à 60- j’ai le sentiment d’être dans mon ressenti intime au plus près de la condition humaine nue, une condition humaine à qui on aurait ôté ses fards et qui présenterait son visage tel quel. Ce visage peut s’avérer très beau mais sa vérité ne pardonne pas. Si la lumière qui luit dans les ténèbres ne l’a pas peu à peu gagné, alors ce visage peut être effarant. 

Oui, c’est comme si il y avait de moins en moins de tampon entre ma personne et la condition humaine dans son implacabilité. Plus de petite chanson pour couvrir le silence, plus de jeux d’ombres, de feux d’artifice, d’éclairages avantageux pour distraire du paysage dans son âpre vérité.

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Gilles Farcet

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lundi 27 février 2023

Instructions spirituelles

 


Voici un nouveau livre au contenu très impressionnant, paru aux éditions ACCARIAS-L'ORIGINEL.  Il concerne les « Instructions spirituelles » d’un maître hindou assez méconnu en France, Krishna Menon, devenu Srî Âtmânanda (1883-1959). Et pourtant, il s’agit de l’un des trois grands sages unanimement reconnus en Inde, avec Râmana Mahârshi et Nisargadatta Mahârâj. 

Ces instructions ont été rapportées par Nitya Tripta, l’un de ses plus proches disciples, qui recueillit ses paroles de 1950 à 1959. Elles ont toutes été relues et approuvées par le maître avant d’être rendues publiques. 

C’est la première fois que cet enseignement est traduit en français. Le traducteur en est Patrick Mandala, qui a également présenté et annoté cet ouvrage de 190 pages. Ces instructions, précise le traducteur, ne sont pas sans parenté avec celles de cet autre grand  maître de l’Advaïta, Swâmi Prajnânpad, dont Arnaud Desjardins fut le disciple, dans la mesure où l’égo n’y est pas considéré comme un ennemi mais au contraire comme un point d’appui dans la quête de la réalisation ultime.

Le style des paroles ici retranscrites est particulier : les propos sont denses, précis et concis, presque abrupts. J’y ai noté la récurrence du verbe « prouver » : ce maître se situe d’emblée sur le plan de l’Absolu, il parle depuis un espace intérieur où règne une évidence radicale. Nitya Tripta nous précise même ceci dans son introduction : « Il n’aborderait jamais un problème d’un point de vue inférieur à la Vérité ultime, et ferait toujours en sorte que le disciple qui l’écoute fasse l’expérience de sa vraie nature plusieurs fois au cours de chaque conversation. » (p. 17) Aussi certaines de ses phrases peuvent-elles apparaître comme un raccourci de pensée, l’expression d’une clarté si éblouissante et transcendante qu’elle passe par une forme verbale ramassée sur elle-même. 

Ce livre est divisé en de très nombreux chapitres thématiques (plus de 100), de l’« Absence » au « Yoga », en passant par l’« Arrière-plan », « Le corps », « Faiseur, jouisseur et connaisseur », « Science », « Autolumineux », etc. Ces brèves sections sont elles-mêmes subdivisées en paragraphes numérotés de 1 à 269. L’ensemble est suivi d’un glossaire très utile, qui définit avec précision chacun des termes sanscrits utilisés par le maître. 

Pour tous ceux qui s’intéressent de près aux questions spirituelles, cet ouvrage me semble plus que précieux : incontournable.


Extraits : 

« Le monde est parfait. Mais il semble imparfait parce que vous utilisez des instruments fallacieux des organes sensoriels et de l’esprit, ainsi qu’une mauvaise perspective de la relation sujet-objet. Débarrassez-vous d’eux d’abord. Saisissez le Principe immuable de la Conscience en vous, puis examinez le monde. Alors vous trouverez ce monde parfait et entièrement différent de ce qu’il apparaît maintenant. » (N° 86 : « Quelle est la nature du monde ? », p. 64)

« Au niveau de l’esprit, nous devons considérer que le témoin regarde en silence des évènements et transmet ensuite l’information à l’esprit. L’esprit, à son tour, s’identifie au témoin pour le moment, et se pose comme s’il était présent lors de l’acte passé auquel il est fait référence. Mais lorsque l’esprit est engagé dans une pensée, il ne lui est jamais possible d’être témoin de cette même pensée simultanément. » (N° 118 : « Qu’est-ce que la mémoire (au niveau de l’esprit) ? », p. 82)

« La pensée que certaines choses sont des obstacles est le premier obstacle pour vous. La meilleure façon de les supprimer est de les regarder et de les examiner. Ce que vous considérez comme un obstacle se compose de la partie matérielle et de la partie Conscience ou Réalité. Dirigez votre attention uniquement sur la partie Réalité et ignorez la partie matérielle. Alors la chose cesse d’être un obstacle et devient une aide. » (N° 142 : « Quels sont les obstacles à la spiritualité et comment les supprimer ? », p. 95)

« Autolumineux signifie ce qui n’a pas besoin de l’aide d’une autre lumière pour se manifester ou prouver son existence. Vous savez que vous existez. Ainsi, seul le Principe du « Je » est autolumineux. Le monde n’est que matière morte. Vous ne pouvez pas dire qu’il existe tant que vous n’avez pas prêté la lumière de votre propre Soi pour le manifester. Il ne peut briller que par votre propre lumière. En d’autres termes, le monde n’a qu’une existence empruntée. Seul le Principe du « Je » a une existence originelle ou indépendante. Tout ce qui n’est pas autolumineux ne peut avoir qu’une existence d’emprunt. » (N° 206 : « Que signifie autolumineux ? », pp. 127-128)

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dimanche 26 février 2023

Coups et blessures

 

avoir été
cet assemblage
de fragments
hétéroclites
recomposé
au gré des vents
être
désormais
un sujet
s’éprouver
désemparé
non de la consistance
présente
mais de l’inconsistance
passée
et du chaos généré
cacophonies
zig zags
tâtonnements à l’aveugle
coups et blessures dans le noir
avancer
de son pas
sûr
dorénavant
mais avec la morsure
du champ de ruines
laissé derrière soi

Gilles Farcet
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samedi 25 février 2023

Réaliser une tâche, pour le seul bonheur de « faire »



Dans une journée, tu « fais » beaucoup : tu marches, tu travailles, tu cuisines, tu manges, tu nettoies, tu ranges… mais tu n’y prends aucun plaisir parce que tu es obsédé(e) par le seul but de ton action : finir le plus vite possible et du mieux possible, pour enchaîner avec les autres tâches qui t’attendent – et auxquelles tu penses déjà.

Cette fois, tu vas procéder différemment. Choisis une tâche : finir la vaisselle, répondre aux mails, cuire une omelette, tailler ton rosier… Tu vas la réaliser pour le seul bonheur de « faire » et donc entrer pleinement dans cette expérience. La clé consiste à ne pas t’aliéner dans ta tâche (en maugréant, en t’énervant, en minutant le temps qu’elle te prend) mais à l’accompagner. Imprègne-toi d’elle, désencombre ton esprit et laisse-là te guider. Elle va devenir pour toi le lieu où tu peux souffler à nouveau, te sentir mieux puis, progressivement, de plus en plus vivant. Tu ne réussiras pas forcément la première fois, mais ose une deuxième, une troisième fois. La vaisselle sera pour toi le lieu d’une expérience de très haute spiritualité, comme l’avait été l’omelette pour Laurent de la Résurrection.

Fabrice Midal - Les 5 portes

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vendredi 24 février 2023

Anniversaire

Gilles Farcet nous a partagé ceci lors de son anniversaire :

"Yours sincerely wasting away" ...   Sir Paul Mac Cartney, "When I'm sixty four"

"2 Corinthiens 4:16-18 LSG

C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. "  Sir Paul de Tarse (connu sous le nom de Saint Paul) 


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jeudi 23 février 2023

Une pincée unique

Avant-printemps


Malgré le soleil clair tout à coup revenu

sur le bord du chemin la neige ancienne et sale reste dure

Les nuits sont froides et les matins couverts

La vapeur d’eau avec douceur brouille le paysage

puis s’éclaircit lentement à l’approche de midi

Un rien de poudre d’or se mélange à la brume

une pincée de jour clair fond doucement dans le gris

Sur les arbres heureux baignés d’humidité

les bourgeons amassent leur sève prêts à éclater

Hier dans le soleil vainqueur à midi

un merle est venu reconnaître le terrain

et une mésange charbonnière a exploré le jardin

cherchant le creux d’un pommier ou un recoin de mur

avec le projet d’y installer son nid

Si je regarde avec soin dans l’herbe encore jaune

le sol est piqueté de petites fleurs encore en boutons

toute la famille des renoncules couleur de paille claire

la ficaire eranthe et la chélidoine Grande Éclaire

les pétales bien pliés et serrés dans leur sac

attendant comme les bourgeons le signal de départ

pour débourrer et exploser feuillages et fleurs

Et chaque future feuille chaque promesse de fleur

chaque oiseau survivant de l’hiver

chaque brin d’herbe encore hésitant à verdir

dans le silence au bord d’un printemps qui retient son souffle

dit à voix infime et nette Je suis moi Moi l’unique

comme il n’en fut pas depuis le début du monde

comme il n’en sera plus jusqu’à la fin des temps


Claude Roy

A la lisière du temps

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mercredi 22 février 2023



"Le dépouillement a aussi été pour moi une sorte de « gros machin » inatteignable. J’imaginais que pour l’atteindre, il me fallait devenir moine, presque un stakhanoviste du détachement, et envoyer paître tout ce qui relève du matériel. Jusqu’au jour où j’ai pris conscience que le « gros machin » dont je devais me détacher, c’était moi. Le « moi je », le « moi d’abord » ; le rôle que j’essaie tous les jours de jouer, du matin au soir. Sur mon chemin, j’ai alors croisé un ami. Il m’a dit cette phrase qui m’a bouleversé : « Plus de liens, moins de bien. » Il est vrai que jusqu’alors, j’avais tendance à aller chercher dans les librairies, dans les supermarchés, dans les grandes surfaces, un remède aux manques, aux blessures, aux aliénations. Depuis que j’ai entendu cette phrase – « plus de liens, moins de bien » –, j’y ai perçu comme une invitation à faire de l’ordre, à me libérer chaque jour du trop. Ce qui rejoint cette intuition magnifique dans le bouddhisme selon laquelle nous sommes tous la nature de Bouddha. Nous sommes : ce n’est pas de l’ordre de la possession. Ce n’est pas quelque chose que l’on ajoute à ce que l’on est pour être heureux. Nous sommes déjà la nature de Bouddha. Le sale parent, le violeur d’enfants, la personne handicapée. Encore qu’il n’y aucun rapport entre la personne handicapée et les deux autres ! J’y ai décelé une invitation à changer totalement notre regard sur autrui.

Précisément, le dépouillement auquel invite le zen, et par là toute la tradition philosophique du bouddhisme, c’est la voie du détachement. Se débarrasser de toutes les représentations mentales dont on recouvre les choses, les êtres, et nous-mêmes en fin de compte. Nous avons une image de nous et, du matin au soir, nous voulons nous y conformer. Un jour, j’ai décidé qu’Alexandre Jollien serait comme cela, et gare à moi si je ne suis pas à la hauteur. On n’imagine pas l’infinie souffrance qu’engendre une telle fixation. Se dépouiller, c’est se mettre à nu. Je l’ai écrit dans mon dernier livre qui porte le titre explicite du Philosophe nu : le calme est déjà là, en moi, à demeure si je puis dire. Si je le cherche ailleurs, je lui suis infidèle. Être dans le dépouillement, c’est être totalement soi, totalement nu pour laisser éclater cette joie qui est déjà présente en nous, qui nous précède. Nul besoin d’aller la chercher, de la séduire pour qu’elle vienne. Elle est déjà là."

extrait du livre "Petit traité de l'abandon" d'Alexandre Jollien

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mardi 21 février 2023

Posture de l'arbre

 L’ARBRE, LE PIEU ET LE PILON


Un des exercices phares dans la pratique des arts martiaux internes est 站樁 zhànzhuāng.
C’est bien simple, il est incontournable.
Si on ne devait garder qu’un exercice de cultivation interne parmi tous, ce serait celui-là !
On traduit souvent ce terme par “posture de l’arbre” 🌳 qui n’est pas tout à fait erroné mais pas tout à fait exact non plus.
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Regardons de plus près ce que nous disent les idéogrammes !
🔹 站 zhàn
= se tenir debout
Il est composé de 立 lì (debout) et 占 zhàn (occuper, exercer, constituer, tenir)
🔹 樁 zhuāng
= une souche, un pieu
Il est composé de 木 mù (le bois) et 舂 chōng (battre au pilon)
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Même si on voit effectivement l’idée de l’arbre dans le signe du bois (la langue chinoise permettant ces extensions sémantiques), le sens général est plutôt celui d’un pieu planté avec effort dans la terre afin qu’il ne bouge plus et se maintienne debout.
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Et c’est exactement ce que l’on fait lorsqu’on travaille cette posture : on se plante fermement dans le sol pour ne plus bouger, et ça demande un sacré effort ! A la fois de volonté et aussi de résistance musculaire… 🥵
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Dans cet exercice, nous sommes à la fois le pilon et ce qui est pilonné. La posture nous fait mal, nous façonne, modifie notre forme, bref, nous transforme. Et tels des grains de céréales battus longuement en cadence au gré de nos battements de cœur, nous en ressortons moulus, attendris… et utiles ! Utiles dans le sens : prêts, disponibles à nous-mêmes.
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Pour autant, l'idée de l’arbre est absolument parlante aussi car tandis qu’on ne bouge plus de l’extérieur, il se passe mille et mille choses à l’intérieur.
Pendant que nous luttons laborieusement pour maintenir la posture (et garder la face 😉), nous sentons les mouvements du 氣 qì en-dedans, comme une sève qui nous parcourt des pieds à la tête, nous aidant à nous enraciner et nous élever vers le Ciel en même temps.
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站樁 zhànzhuāng est profondément revigorant. C’est tout le paradoxe des exercices posturaux des arts internes : ils nous fatiguent et nous nourrissent à la fois, mais le ratio peine/bénéfice joue largement en notre faveur !
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A la fin de la pratique, le 氣 qì s’élève en nous avec la même douceur que le parfum des herbes aromatiques fraîchement écrasées, nous irriguant de sa fragrance vitale.
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Alors, vous vous lancez ? 😁

Par Alice Korovitch

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lundi 20 février 2023

Disponibilité

 


Faire face à la vie moment après moment.

Le plus extraordinaire est ce qui a lieu dans l'instant.

Comment puis-je m'intéresser à ce qui adviendra demain ?

Maintenant est trop riche ...

Quand vous vous donnez entièrement à la sensibilité, demain n'existe pas.

La vie présente est trop belle, trop intense, trop pleine pour avoir l'opportunité d'y glisser un demain, un futur, une préparation.

On ne prévoit rien.

La seule vraie préparation est la disponibilité.


De l'abandon/éric baret/les deux océans

Peinture : Gérard Beaulet

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dimanche 19 février 2023

Sur le chemin...

 Arnaud Desjardins, La Voie et ses Pièges, chapitre La Condition Sine qua non :

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« Depuis vingt ans que je suis sur le chemin … » Au lieu de tenir ces propos désabusés, ayez le courage de vous poser les vraies questions. Combien de minutes avez-vous réellement pratiqué ? Qu’en est-il de ce « you, yourself », cette « presiding deity » de Swâmiji, ou cet habile conducteur de char tenant les rênes de tous les chevaux et que mentionnent autant Platon que les hindous ?

Pour l’instant cette vigilance est encore intermittente : c’est une lampe qui s’allume, qui s’éteint, qui se rallume, la lampe de l’attention, la lampe de la conscience lucide et c’est à vous d’actionner l’interrupteur. Tout le reste, ce n’est pas le chemin. Deux minutes, cinq minutes, dix minutes de cette vigilance active déposent leur fruit en vous et, un jour, l’accumulation de vos efforts cristallise. Alors il y a vraiment possibilité de parler, d’échanger, d’entendre. Qui ai-je en face de moi quand vous me posez une question ? VOUS ou juste un état d’âme momentané et un fonctionnement mécanique des pensées ? Je ne peux parler valablement qu’au disciple, pas à l’amoureux fou ou au divorcé haineux, ni au désespéré qui répète inlassablement que le monde est injuste. Le disciple a entendu, compris et vu quelque chose de plus. Il va pouvoir mettre enfin l’enseignement en pratique, il gagne en pouvoir, en habileté, en savoir-faire sur vos fonctionnements.

Les fonctions sans la conscience, la conscience au vrai sens du mot, c’est le déroulement ordinaire des existences, plus ou moins pitoyables, plus ou moins brillantes ; la méditation pure, c’est la conscience sans les fonctions ; et l’existence digne d’un homme ce sont les fonctions intellectuelle, physique, émotionnelle, plus la conscience. Ce surcroît de conscience est la condition sine qua non de toutes les voies. »

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samedi 18 février 2023

Le sacre de l’instant



Que je ne sois plus la proie tout à tour des fantômes du passé

Et des fantasmes du futur ;

Que vienne enfin le sacre de l’instant,

L’immédiateté du présent.

Tel est mon choix, mon vœu et ma prière.

Grandir, non s’endormir, s’éveiller et non plus s’affaisser,

Ni sombrer dans le néant, s’ouvrir au réel

Et non plus s’enliser dans le sommeil. 

Denise Desjardins - Contre vents et années

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jeudi 16 février 2023

Clé du silence.

 Paris à 7h du matin nous donne la clé de la métaphysique.


On peut faire du bruit mais on ne peut pas faire du silence. « Faire silence » consiste à éliminer tous les bruits et tous les sons. On ne surajoute pas le silence aux bruits, on supprime les bruits qui étaient surajoutés au silence. Seul le silence est réel, unique et permanent. Les bruits sont irréels, naissant, mourant, disparaissant. Par conséquent, sous le bruit, sous le vacarme, le silence est toujours là. Au comble du tintamarre, la réalité, c’est le silence. Et sous la multiplicité des éléments (les bouddhistes disent des dharmas) de « toutes choses créées », le vide est toujours là. Je peux mettre tout ce que je veux dans une pièce vide. Je ne peux pas ajouter du vide dans une pièce déjà remplie d’objets. Je peux seulement enlever ce qui l’encombre. Tous les objets sont périssables et appelés à disparaître tôt ou tard. Mais le vide demeure. Seul le vide est réel, unique et permanent. La réalité suprême est le silence et le vide. Les Parisiens habitués — ou mal habitués — au bruit de leur cité et aux embouteillages de ses rues s’émerveillent chaque année au mois d’août de découvrir une capitale déserte. Mais il suffit, à la saison où l’agitation de la ville bat son plein, de marcher ou de conduire un dimanche vers 7 heures du matin pour « réaliser » le silence et le vide de Paris. On peut à peine y croire. Eh bien, ce vide et ce silence sont là même quand nous ne les percevons plus, sont là le soir entre 5 heures et 7 heures, sont là, seules réalités immuables, sous la multiplicité des automobiles et des piétons et la succession des bruits. Et le Vide et le Silence éternels sont toujours en nous, ici et maintenant, dans le meilleur et dans le pire, sous le tumulte de nos chants d’amour et de nos cris de haine, de nos peurs et de nos pleurs, de nos rêves et de nos joies, de nos ambitions et de nos amertumes, de nos triomphes et de nos désarrois. Paris à 7 heures du matin nous donne la clé de la métaphysique.

Arnaud Desjardins, Les Chemins de la Sagesse

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mercredi 15 février 2023

En contact avec les arbres messagers...

 

Après cette Saint Valentin, je voulais vous dire que j'aime...

les arbres !


(source : série Le Voyageur )

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mardi 14 février 2023

S'accepter

 


Nous devons être prêts à être des gens complètement ordinaires, ce qui signifie nous accepter tels que nous sommes sans essayer de devenir plus grands, plus purs, plus spirituels, plus perspicaces.  Si nous pouvons accepter nos imperfections telles qu'elles sont, tout à fait normalement, alors nous pouvons les utiliser comme faisant partie du chemin.  Mais si nous essayons de nous débarrasser de nos imperfections, elles seront alors des ennemis, des obstacles sur la route de notre « amélioration personnelle ».

 Mythe de la liberté et voie de la méditation - Chogyam Trungpa

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lundi 13 février 2023

Le chat qui miaule en haut de l'arbre (Extrait de mon carnet)


Le chat de Catherine M a grimpé sur un tilleul de la place et ne sait plus comment redescendre. « Ils aiment bien grimper mais moins redescendre » commente avec sagacité Hervé G. 

Du coup la malheureuse bête émet des miaulements pathétiques tout en tentant des amorces de descente pour le moment infructueuses. Ce spectacle me frappe comme une métaphore de notre condition. Emportés par nos aveuglements émotionnels, nous sommes très prompts à nous mettre dans des situations dont nous sommes ensuite bien en peine de nous extirper. Nous sommes toujours prêts à monter à toute blinde sur l’arbre en haut duquel nous nous retrouvons coincés, ne sachant plus comment parcourir le chemin inverse sans nous faire très mal. La réaction selon Swamiji : des actions que nous posons à toute vitesse , sans réfléchir aux conséquences dont nous ne voulons pas et qui nous laissent dans la posture d’une misérable bête miaulant dans le vide en haut de son arbre, sous les regards à la fois apitoyés et au final assez indifférents - à moins que englués dans la posture romantique du sauveur - des passants qui ont autre chose à faire, leurs propres arbres à escalader…

Gilles Farcet

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photo personnelle.

dimanche 12 février 2023

Paix profonde

 Personne ne parvient au sommet

de la plus haute montagne.

Personne ne comprend ce lieu mystérieux.

Ni Bouddha, ni Dieu,

Aucun saint, aucun sage ne peut l’exprimer

Par la vertu de l’éloquence,

Ni même par le silence.

Etudiant profondément et poussant loin nos recherches

Que nous arrivions en ce lieu,

Même si nous regardons tout le jour,

C’est comme si nous n’avions pas d’yeux.

Même si nous écoutons toute la nuit,

C’est comme si nous n’avions pas d’oreilles.

Mélodie d’une harpe sans corde,

Ou d’une flûte sans trou,

Cette musique émeut les cœur les plus froids,

Son harmonie bouleverse l’esprit le plus ironique.

Le sujet et l’objet disparaissent tous deux,

L’activité des phénomènes et la profondeur de la sagesse

S’assoupissent.

Il n’y a plus d’anxiété, de projet, de calcul,

On ne pense plus.

Le vent tombe, les vagues disparaissent,

L’océan se calme.

Avec le soir, la fleur se referme, les gens s’en vont,

Alors la paix de la montagne devient profonde.


extrait de : La pratique du Zen par Taisen Deshimaru

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samedi 11 février 2023

Poésie quotidienne

 


"C'est cela que j'appelle vivre en poésie : prolonger le réel non par du fantastique, du merveilleux, des images paradisiaques, mais en essayant de vivre le concret dans sa vraie dimension, vivre le quotidien dans ce qu'on peut appeler, peut être, l'épopée du réel.

Le rôle du poète et du poème, c'est aider l'autre à trouver sa poésie, à faire en sorte de vivre sa vie dans cette présence à soi et aux choses au cours des actes les plus quotidiens : préparer son café, seul le matin dans une cuisine, aller au travail, regarder un pigeon qui passe, une pierre qui roule... Trouver à la vie - sa vie -  une certaine tonalité, un certain prolongement, une certaine exaltation ; vivre tout évènement quotidien dans les coordonnées de l'éternité, c'est pour moi la poésie."

Guillevic (Vivre en poésie - ou l'épopée du réel)

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vendredi 10 février 2023

Reconnaissance

 

Je ne sais pas pourquoi je suis venu,

Je n’ai pas de bagages.

Les nuages me soufflent mon discours

Et la Terre absorbe mes pensées

Et constamment je me reconnais.

Yvan Amar - Les nourritures silencieuses


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jeudi 9 février 2023

Yoga pranayama


Donnez-vous à l'expiration sans la pousser ... allez avec elle. Sentez que vous videz le corps de ses encombrements. C'est le connu, la mémoire que vous éliminez.

Laissez le repos qui suit être un véritable lâcher-prise.

Ne vous précipitez pas vers l'inspiration, donnez-vous à ce repos.

L'inspiration jaillit naturellement, sans besoin.

Le souffle sacralise le corps.

Ne vous pressez pas ! L'apprentissage du pranayama est gratuit.

N'attendez rien!

Soyez tout écoute.

Découvrez votre sensibilité naturelle.

Cet art, dans sa subtilité, tel qu'il est enseigné au Cachemire, est illimité.

La richesse de la création est infinie et tous ses aspects sont soutenus par l'énergie, le souffle, prana.

Découvrez-la!

le yoga tantrique du cachemire/e.baret/le relié poche

Œuvre de Gérard Beaulet

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mercredi 8 février 2023

Pratique de la voie intérieure

Le quotidien comme exercice


« Lorsqu'on parle de pratique ou d'exercice sur la Voie, il faut toujours les envisager sous deux aspects : au Japon, en ce qui concerne la Voie qu'est le Zen, il y a l'exercice que l'on fait à un moment de la journée. Par exemple, la pratique méditative appelée Zazen que vous pratiquez une demi-heure ou une heure chaque matin. Il y a par ailleurs, la pratique dans la vie quotidienne : le Quotidien comme champ de l'exercice.

Toute action, dans la journée, n'a pas seulement un sens extérieur par rapport au monde. Elle contient aussi un sens intérieur : c'est la façon dont elle est accomplie. Et, dans ce sens intérieur se trouve, pour l'homme, la possibilité d'être et de se sentir en contact avec son être essentiel, sa vraie nature d'être humain ». (K.G. Dürckheim)

Graf Dürckheim raconte une anecdote qui pourrait nous intéresser lorsqu'on pratique l'exercice appelé zazen ; également lorsqu'on pratique et enseigne une discipline artistique, artisanale ou martiale qui a ses racines dans les traditions de l'Orient ou de l'Extrême-Orient (Kyudo, Chado, Yoga, Taï Chi-Chuan, etc.)

« Au Japon, je pratiquais le Kyudo (le tir à l'arc) sous l'œil vigilant de mon maître Kenran Umeji depuis deux ans lorsqu'il me demande — Alors Dürckheim, quand faites-vous votre exercice ?— Ce n'est pas sans une certaine fierté que je lui réponds que je pratique une heure chaque matin. Je n'attendais pas d'être complimenté mais ce qu'il m'a dit m'a désarçonné : — Dans ce cas vous n'avez encore rien compris à ce que nous appelons l'exercice sur la Voie, il faut le faire toute la journée —.

Maintenant, je peux vous dire que si je lui avais répondu que je pratique toute la journée il m'aurait certainement dit —Dürckheim vous n'avez encore rien compris à ce que nous appelons l'exercice sur la voie, il fait le faire une heure chaque jour! »

Pratiquer une heure chaque jour ?

Par exemple zazen et la marche momentanéisée appelée Kin-Hin.

ZAZEN : être là assis, dans la tenue juste (la verticalité intérieure), la forme juste (ni crispé ni avachi mais dans un rythme tension / détente qu'on peut envisager comme étant la respiration du tissu vivant) et, absolument immobile, exercer la pleine attention au fait que, en ce moment -je inspire- ... que en ce moment -je expire- (et que Moi je n'y suis pour rien).

KIN-HIN : exactement le même exercice mais, cette fois, en marchant.

Lorsqu'on apprend un exercice en étant accompagné par un maître Zen, arrive ce moment où on découvre que l'exercice que nous apprenons nous apprend ce que et qui nous sommes. Découverte, expérience que : « Corps que Je Suis ». Et que ma manière d'être en tant que corps vivant est l'expression de mon vécu intérieur : calme ou agité ...ouvert ou fermé ... confiant ou méfiant ... patient ou impatient.


Pratiquer toute la journée ?

Nous ne sommes pas éduqués à voir qu'une action qui a un but extérieur peut, en même temps, avoir un sens intérieur. Par exemple, chaque matin il me faut marcher du domicile au parking où est garée ma voiture. Si une personne, qui se dit en chemin, fais ces 100 pas, dans le seul but de rejoindre sa voiture, ils sont ...perdus. Par contre, je peux envisager ce déplacement comme étant un exercice dans le champ du quotidien. L'acte de marcher est l'occasion de me mettre en ordre intérieurement.

Comment ? En faisant chaque pas dans la tenue corporelle juste, la forme juste (ni crispé ni avachi) et en me déplaçant dans un rythme qui me libère de cette névrose qui consiste à tout faire vite. Là où est le vivant il y a le rythme, là où est le rythme je suis en contact intime avec ce qu'on appelle l'être qui fait que tout ce qui est ... EST et devient ce qu'il EST.

Notre vie intérieure n'est pas seulement le reflet de nos états d'âme ou de notre état d'esprit. Sur le chemin de l'accomplissement de notre vraie nature, notre manière d'être en tant que corps témoigne de notre manière d'être en tant que personne. Chaque geste, chaque attitude corporelle, est une autoprésentation de nous-même en tant que personne.

L'expression "je me sens en forme" à un sens très profond que nous ignorons. C'est ce moment de la journée où je me sens en ordre intérieurement, tout simplement en ordre, parce que en contact avec ma vraie nature, ce que Graf Dürckheim désigne comme étant notre être essentiel.

Jacques Castermane

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mardi 7 février 2023

Sur fond de joie...

 


Votre « esprit » serait-il « rempli de joie » simplement parce que les circonstances deviennent favorables ? S’agit-il de la représentation de la joie ? Éprouver de la joie quand les circonstances sont favorables, et de la peine quand elles sont défavorables ? Si c’est ainsi, quel service aurez-vous rendu à la parfaite connaissance ? Les circonstances changent continuellement. Tout change. 

Une situation doit être acceptée comme elle vient. C’est cette acceptation qui invariablement procure la joie : l’acceptation des situations favorables et défavorables. « Oui, c’est ainsi maintenant ; c’est ce qui est arrivé. » Ensuite, faites ce qui est en votre pouvoir et en accord avec les circonstances -le cœur rempli de joie-, ferme dans l’action et stable dans l’esprit ! Quand une situation est apparue, elle est apparue. Et ensuite ? Acceptez, acceptez, acceptez ! Puis agissez, c’est tout. Quoi d’autre ? Voici la clé vers la joie. C’est le cadeau de la parfaite connaissance !

Swâmi Prajnânpad

Lettre à un disciple

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lundi 6 février 2023

Espace d'accueil

 


Il est naturel d'éprouver du ressentiment envers une personne qui nous blesse et nous fait souffrir.
Il est également humain de ressentir de la sympathie et de l'affection pour quelqu'un qui nous comble et participe à notre bonheur.
Lorsque vous vous engagez sur une voie spirituelle, vos ennemis sont déterminants quant à votre pratique.
Ils représentent une occasion et une chance uniques de progresser en vous aidant à développer la patience, la tolérance, l'amour et la compassion.
La tolérance envers ceux qui nous font du tord ne suppose en aucun cas de subir l'injustice.
Se montrer tolérant nécessite de mettre en place une action volontairement différente et dénuée de tout sentiment négatif comme la haine et la colère.
Nos amis ne nous permettent pas de cultiver la patience, cette force et cette détermination de l'esprit. Seuls nos ennemis détiennent cette capacité à nous éduquer.
Notre but n'est pas de devenir insensible ou indifférent en développant une attitude égale, envers tous les êtres.
Il faut avant tout poser de nouvelles fondations, créer un espace de liberté dans notre esprit.
C'est à partir de cet espace qu'il est possible d'engendrer des pensées et des émotions positives.
La patience est le seul moyen qui permet de dépasser la souffrance.
La forme de la patience la plus élevée consiste à accepter les épreuves avec joie.
Elle nous permet de développer la persévérance.
Le Dalaï Lama

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dimanche 5 février 2023

La fenêtre de l’âme


« L’essentiel était d’ouvrir ses yeux et d’aiguiser son regard pour faire la lumière sur sa vie, son état de vie, son milieu de vie », voilà ce que nous confie la chroniqueuse Charlotte Jousseaume.

À l’âge de 20 ans, j’ai ressenti l’appel d’air de la vie consacrée. J’avais failli mourir, une nuit, d’un empoisonnement, et je ne cessais depuis d’entendre au fond de moi la source de la vie qui s’était déblayée au seuil de la mort. J’avais marché, un jour, en forêt, et je gardais vive sur ma peau la mémoire de cette communion intense avec le vivant. Si l’infini avait désiré frapper ainsi à ma porte, impossible de l’ignorer et de lui refuser ma demeure. Les vêtements que me tendait le monde me semblaient tous trop étroits à porter. Seule la tunique sans couture du Christ était à même de m’envelopper.
Les arbres en ont décidé autrement, et c’est sur un autre chemin de vie que je me suis engagée. Traversant un printemps une forêt, j’ai aperçu à quelques dizaines de mètres de moi, une clairière faite de main d’hommes. Certes la lumière entrait à flots par cette trouée, mais le terrain avait été défriché, les arbres abattus et déracinés.
Apprendre la vigilance
J’ai compris, en toute évidence, qu’il fallait protéger mon bois sacré intérieur de toute forme de violence extérieure. Inutile de défricher, d’abattre et de déraciner… J’allais sacrer ma vie, non la consacrer !
La solitude est devenue ma clôture, et ma clairière. En véritable veilleuse, elle m’enseigna ce qu’enseigne la vie monastique : la vigilance. J’appris à son école à monter la garde sur les remparts de Jérusalem, en faisant une avec tout ce que je vivais… de la tête aux pieds ! Cette sève qui montait ou descendait le long de mon tronc, comme les anges sur l’échelle de Jacob. Ces feuilles qui, de saison en saison, s’ouvraient à la lumière, ou tombaient, mortes, sur le sol. Ces anneaux de croissance qui, d’année en année, marquaient le chemin parcouru intérieurement.

Passer à la clairvoyance
Un été, guettant la lumière dans la pénom­bre d’une pinède, je découvris, les yeux levés au ciel, la « timidité » des pins. Je savais que les conifères autour de moi s’assemblaient et s’épaulaient en profondeur par leurs racines. J’ignorais qu’ils savaient respecter entre eux la juste et bonne distance, pour que leurs branches ne s’enchevêtrent pas et que leurs aiguilles ne s’emmêlent pas. Je ris en apprenant que les naturalistes appellent « timidité » cette règle de vie communautaire ! Les pins épousaient la timidité, pour ne pas faire obstacle entre eux au passage de la lumière.
Cette « fente de timidité », dite aussi « fente de solidarité », m’a ouvert les yeux. Peu importait en effet la clairière (et l’état de vie, consacrée ou non) : ce qui comptait, c’était le regard clair ! En sacralisant entre eux cette règle de timidité, les pins ouvraient de concert au ciel la fenêtre de l’âme de la forêt. La lumière pouvait ainsi la pénétrer, sans besoin de rien défricher, abattre ni déraciner. Oui, l’essentiel était d’ouvrir ses yeux et d’aiguiser son regard pour faire la lumière sur sa vie, son état de vie, son milieu de vie. L’essentiel était de voir clair, de passer de la vigilance à la clairvoyance.
Et si, en cette fête de la vie consacrée, nous imitions non la multiplication des pains mais la timidité des pins ? Que nous vivions au cœur d’une clairière, dans la pénombre du bois ou en lisière, c’est en ouvrant la fenêtre de notre âme que nous verrons l’œuvre de la lumière en nous et autour de nous. Jésus n’a cessé de nous inviter à cette pureté du regard. L’Évangile de Matthieu (6, 22-23) rapporte : « L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé ; mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. » Alors ouvrons nos timides fenêtres, et gardons le regard clair !

Charlotte Jousseaume est écrivaine. Elle anime des ateliers d’écriture et a publié Le silence est ma joie (Albin Michel), Quatuor mystique (Cerf), Et le miroir brûla (Cerf) et J’ai marché sur l’écume du ciel (Salvator).
Source : La Vie
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samedi 4 février 2023

Une belle personne

 

Chacun rêve, parfois dans le secret de son âme, parfois en l’exprimant,
parfois en se regardant dans le miroir en se brossant les dents,
de devenir une « belle personne ».
 
Quelle image nous faisons-nous d’une « belle personne » ?
C’est quelqu’un d’honnête, qui ne ment pas, qui se dévoue devant une personne souffrante physiquement ou moralement. Elle s’abstient de tout critiquer.
Au contraire, elle est bienveillante face à l’erreur, même à l’emportement,
à la critique à son égard.
Tout ceci lui confère une certaine grâce, quels que soient son physique et son âge.
Cela donne envie de la côtoyer.
 
Chacun pressent qu’être une « belle personne » procure une qualité de vie toute autre, qui pourrait se résumer par la joie de vivre.
 
Comment passer de : être une personne à être une « belle personne » ?
En fait le problème n’est pas là. Il est dans le choix.
Comment se fait-il que nous ayons tant de mal à décider de nous mettre en route pour réaliser cet appel si profond de l’âme ?
Là réside le mystère pour chacun.
 
La décision prise, il est facile de trouver un accompagnement, laïque ou religieux. Mieux encore, un accompagnateur qui corresponde à notre aspiration.
Évidemment, la voie commencée, elle s’avère semée d’embûches. Cependant cette quête, devenue concrète, avec ses outils de pratique, rend la vie passionnante, aventureuse, et finalement – ce que nous cherchions – magnifique et aimante.
 
Reste le mystère de chacun :
Qu’est-ce qui fait que je me décide ou non ?
 
 
Christian Rœsch


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vendredi 3 février 2023

jeudi 2 février 2023

Important en cette période !

 


«L’être humain a des besoins fondamentaux : du calme, de la lenteur, du repos et de la continuité. 

Notre époque nous prive de tout cela. Plus une société est speed, plus il faut donner à notre cerveau des temps de pause ! 

Il ne s’agit pas de partir vivre dans un monastère. Il s’agit d’équilibrer. C’est la clé.»


Christophe André

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"En chinois, "prendre le temps" s'écrit avec le caractère qui désigne la porte ou la fenêtre. A l'intérieur de cette porte ou fenêtre, il y a le caractère de la lune. Cela signifie qu'il faut vraiment être libre pour prendre le temps de voir la lune et de l'apprécier. Aujourd'hui, la plupart d'entre nous ne dispose pas d'un tel luxe. Nous avons plus d'argent et de confort matériel mais nous ne sommes pas vraiment plus heureux, parce que nous n'avons simplement pas le temps d'apprécier la compagnie de ce qui nous entoure."
Thich Nhat Hanh La Terre est ma Demeure



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