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dimanche 5 mars 2023

Se laisser malaxer le cœur


La plupart d’entre nous évoluons dans un contexte généralisé de maltraitance du ressenti. Nos parents, notre éducation, la société, tout nous pousse à la répression. Cela va des injonctions les plus grossières (« Un homme, ça ne pleure pas ! ») jusqu’aux plus subtiles (« Après des années de thérapies et de pratique, je ne devrais pas être si fragile ! »). Alors, il ne faut pas ressentir, ou le moins longtemps possible, et surtout que cela ne se voie pas. Qui plus est, l’enfance nous a confrontés à des situations si douloureuses que nous n’avons pas pu les ressentir complètement, nous avons donc dû nous fermer, nous « blinder » pour survivre. 

La capacité de se laisser malaxer le cœur par la succession des épreuves et des succès, des joies et des peines, est une des clés de la progression spirituelle. La sensibilité, c’est le contraire de l’anesthésie, de l’endurcissement, de la rationalisation et du déni. Se laisser briser le cœur va mettre à bas tout notre monde artificiel et pathétique fait d’espoirs et de craintes, d’illusions, d’orgueil, de prétentions, de faux-semblants, d’opinions ; c’est ce qui va arracher tous nos masques et mettre à néant nos stratégies illusoires pour éviter la confrontation directe et vivifiante à la réalité. 

Emmanuel Desjardins 

Vivre – La guérison spirituelle selon Swami Prajnanpad. Le Relié

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lundi 20 février 2023

Disponibilité

 


Faire face à la vie moment après moment.

Le plus extraordinaire est ce qui a lieu dans l'instant.

Comment puis-je m'intéresser à ce qui adviendra demain ?

Maintenant est trop riche ...

Quand vous vous donnez entièrement à la sensibilité, demain n'existe pas.

La vie présente est trop belle, trop intense, trop pleine pour avoir l'opportunité d'y glisser un demain, un futur, une préparation.

On ne prévoit rien.

La seule vraie préparation est la disponibilité.


De l'abandon/éric baret/les deux océans

Peinture : Gérard Beaulet

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mercredi 12 août 2020

Réceptivité ou anesthésie ?


Dans le monde actuel, la recherche de stimuli de plus en plus nombreux et intenses est plutôt la marque d’un affaiblissement de la sensibilité et d’une incapacité à être réceptif à ce qui est délicat et subtil. Les impressions doivent être massives et grossières pour solliciter la perception, de la même façon qu’une personne devenant sourde aurait besoin d’augmenter le volume pour finir par percevoir quelque chose. C’est une sorte d’escalade sans fin, car l’augmentation exagérée du son contribue elle-même à la surdité.

La diminution de la réceptivité et de la sensibilité conduit le mental à rechercher des sensations fortes afin d’être amené à ressentir une intensité qui s’est émoussée progressivement. Cela explique en partie le succès à grande échelle d’un certain type de productions musicales ou cinématographiques. Les impressions doivent être exagérément accentuées afin de pouvoir dépasser le seuil d’insensibilité et traverser l’épaisseur cotonneuse propre à la torpeur ou à l’anesthésie. Nous mettons des remparts pour nous isoler de notre essence profonde et pour voiler les contradictions et les stratégies de l’ego.

Dans la perspective d’un cheminement intérieur, l’enjeu principal consiste à déjouer de tels tampons et, même si la difficulté est de taille, elle n’est pas insurmontable.

... Le chemin vers une plus grande réceptivité et une plus grande vulnérabilité est long et nécessite des efforts autant précis que persévérants. Redevenir comme de petits enfants est une tâche de longue haleine, car avant de retrouver une innocence première, il faut préalablement retrouver une capacité naturelle à être ouvert aux autres et aux circonstances. Une telle ouverture passe impérativement par la réceptivité à l’égard de ce que l’on porte en soi. 
 

Eric Edelmann
 "Dites-leur de viser haut !" 
 Ed. Le relié

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lundi 9 mai 2016

La phrase du renouveau de Pierre Rochefort


"C'est finalement au plus fort de l'hiver 
que j'ai compris qu'il existait en moi un invincible printemps." 
Albert Camus (1913-1960). 
Cette citation est tirée du Mythe de Sisyphe 

 « Je suis souvent victime de coups au moral, où je me dis que tout va mal, que je n’y arriverai pas, que je ne saurai pas progresser, devenir plus altruiste, plus généreux, plus ceci ou cela... Au fond, je passe le plus clair de mon temps à tendre vers un idéal si inaccessible qu’il m'arrive de douter. Dans ces moments, je me souviens de cette phrase, lue pour la première fois au lycée. Elle m’ouvre un autre chemin. J’aime son optimisme qui me rassure.

Gagner en confiance est le chantier sur lequel je travaille depuis une décennie. J’ai vu des psys, j’ai essayé un peu tout : rêve éveillé, hypnose... Tout m’a plu, mais je n’ai rien poursuivi. Parce que lorsque je suis “au plus fort de l’hiver”, j’ai tendance à fuir. A “me” fuir. Or, cette phrase de Camus appelle, au contraire, à oser regarder en soi, et y découvrir des forces cachées. J’espère avancer dans ce sens. Pour me sentir un jour, enfin, en compagnie de l’homme abouti en moi. » 

Pierre Rochefort
(source : psychologies magazine mai 2016)


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mardi 24 novembre 2015

Comment vivre ses émotions comme des énergies positives (1)

Marie-Thérèse BAL-CRAQUIN
Conférence du vendredi 9 février 2007 à Déols, France
(La transformation par les constellations)

Pour introduire ce thème, je vais rappeler les différents niveaux de conscience en jeu dans l'interaction, la relation à soi-même et la relation à autrui. Ces différents niveaux de conscience ne sont pas exhaustifs, ils ne font que jalonner ce qui peut se passer dans notre relation à nous-même et à autrui.

Le tout premier niveau de conscience dans lequel se situe la relation est la sensorialité où l'on retrouve l'usage des cinq sens : la Vue, qui génère des représentations externes : ce qu'on voit à l'extérieur, et des représentations internes : ce que l'on s'imagine, ce que l'on crée comme image intérieure, mais aussi ce dont on se souvient, ou croit se souvenir. Ainsi, on peut projeter sur l'autre une image interne souvenir qui n'a rien à voir avec la personne qui est en face de nous. À partir de cette image projetée, la communication ne peut qu'être faussée.
On peut également avoir reçu de ses parents une projection d'images qui n'a pas grand chose à voir avec ce que nous sommes et être pris dans une relation faussée par rapport à la réalité.

Le deuxième sens dont nous disposons est l'Audition qui, comme la Vue, génère des perceptions externes : ce qu'on entend de l'extérieur, et des perceptions internes : dialogues internes que l'on crée ou dont on se souvient, ou croit se souvenir.
Là encore, la projection d'un dialogue interne à partir d'un message externe peut contribuer à des difficultés dans la communication.
Quand on était "petit", on peut avoir enregistré de la part de ses parents ou d'autres "grands", des séquences entières de mémoire auditive qui perturbent grandement le contact avec la réalité.

Le troisième sens déterminant dans la relation avec soi-même et avec autrui, est la sensation même, appelée Kinesthésique : le chaud, le froid, la pesanteur, la tension et la détente, le confort, l'inconfort, la douleur, le plaisir… Comme pour les deux sens précédents, la mémoire s'organise à partir d'expériences précoces qui remontent quelques fois à la conception même. On trouvera dans les constellations des mémoires cellulaires de réduction placentaires lorsqu'une conception artificielle a été pratiquée, mémoire qui continue à perturber la vie au présent.

Le quatrième sens, l'Olfaction est un des plus archaïques que nous développions, il est d'autant plus déterminant dans la relation, qu'il est en grande partie inconscient, car réprimé dans son expression. Il est socialement peu accepté de dire à quelqu'un "tu pues" !!! et l'inverse est immédiatement connoté d'une tentative de séduction.

Le cinquième sens, le Goût, dépend de l'Olfaction et n'est pas sans relation avec notre attirance ou notre répulsion pour des relations qui nous dégouttent ou au contraire nous attirent.

Ce premier niveau de la relation est à travailler quasi constamment pour le nettoyer des scories qui nous viennent de l'expérience, des mémoires personnelles et des mémoires ancestrales. Je ne saurais trop conseiller le livre d'Antony de MELLO à ce sujet "Quand la conscience s'éveille" et "Un chemin vers Dieu" publiés chez Albin Michel à Espaces Libres. Antony de MELLO, jésuite indien, psychothérapeute, utilisant son expérience bouddhiste et hindouiste, propose des petits exercices tout à fait intéressants pour "nettoyer" son champ de conscience et le mettre au service d'une relation vraie. Relation vraie à soi-même, aux autres et à ce que la culture a appelé Dieu.

Le deuxième niveau de conscience déterminant dans la relation est le niveau des émotions. Pour être simple, disons que nous disposons de quatre grandes émotions fondamentales qui, au cours du développement, se construisent dans l'ordre suivant :

La peur se déclenche lorsque la personne est confrontée à des menaces ou ce qu'elle imagine comme étant des menaces. En médecine chinoise, la peur concerne les reins qui, dans certains modèles sont considérés comme le siège de l'identité (polarité), l'énergie de la voie, de l'élan. La fonction utile (positive) de la peur est d'augmenter la vigilance, donc d'assurer notre protection. Mais si je considère l'autre comme menaçant en raison de mes représentations internes, on voit tout de suite que j'aurais des difficultés à être disponible pour communiquer avec lui. De même, si je néglige les signaux d'alarme qu'un autre être réellement menaçant déclenche chez moi, je risque de me mettre en danger. La vraie question, dans ce deuxième cas, est de tenir compte de mes réactions pour développer une saine vigilance et de communiquer de façon adaptée. 

(Je recommande quelques livres simples à ce sujet : "La peur, comment tu peux y faire face ?" de Molly Wignand et Robert Alley Ed. du Signe Lutin conseil pour enfant ; "Max et Lili ont peur" "Lili a peur du contrôle" "Max est timide" Collection Ainsi va la vie, Calligram "Au secours, j'ai peur d'aimer" de Marion-Catherine Grall Plon ; "Pour en finir avec les tyrans et les pervers dans la famille" de Yvonne Poncet-Bonissol Chiron éditeur.)



mercredi 6 novembre 2013

vendredi 25 octobre 2013

Ressentir avec Emmanuel Desjardins


Être vivant, c'est d'abord avoir un cœur vivant, un cœur capable de ressentir pleinement, avec fluidité, comme celui d'un enfant. Avant d'aspirer au cœur équanime du sage, à l'ataraxie, l'absence de trouble, cherchons déjà à avoir un cœur vivant. La plupart des écoles de psychothérapie définissent quatre ressentis de base : la peur, la tristesse, la joie, la colère. Sommes-nous capables de les ressentir tous les quatre ?Y a-t-il un interdit sur l'un d'entre eux ? Un interdit sur la colère, par exemple ? Ou bien sommes-nous figés dans l'un d'entre eux : toujours tristes, en colère ou joyeux ? Certains sont en colère toute leur vie. D'autres se sont définitivement campés dans la bonne humeur. Ce n'est pas cela, être vivant.

Être vivant, c'est oser nous laisser brasser, nous rendre vulnérable, laisser les événements nous « travailler ». Un disciple de Swâmi Prajnânpad lui demanda un jour : « Comment cela se fait-il ? Swâmi Prajnânpad a vécu certains événements une ou deux fois, et il a changé ! Moi, j'ai vécu les mêmes événements des centaines de fois, et je n'ai pas bougé ? » Swâmi Prajnânpad répondit : « Ce qui se passe, c'est que les événements vous arrivent de l'extérieur, vous vous fermez, vous ne vous laissez pas affecter. C'est pourquoi aucun changement ne se produit dans votre existence. Tandis que celui qui se laisse affecter par les événements est obligé d'y faire face, il n'a pas d'échappatoire, il perd ses illusions et se libère. »

Nous évoluons dans un contexte généralisé de maltraitance du ressenti. Nos parents, notre éducation, l'école, la société, tout nous pousse à ne pas ressentir, à réprimer. Cela va des injonctions les plus grossières (« un homme, ça ne pleure pas »), aux plus subtiles (« après des années de thérapies et de pratique, je ne devrais pas être si fragile ! »). Alors, il ne faut pas ressentir, il faut que cela ne se voie pas, ou que cela dure le moins longtemps possible.

Qui plus est, l'enfance nous a confrontés à des situations si douloureuses que nous n'avons pas pu les ressentir complètement, nous avons dû nous fermer, nous « blinder » pour survivre. Ressentir, c'est donc également retrouver des émotions enfouies, laisser s'exprimer ce qui a été réprimé. Cela signifie aussi que les demandes infantiles, les distorsions issues d'une éducation maladroite, les blessures non cicatrisées de notre psyché fragile seront entendues et prises en compte. D'où l'importance d'un travail sur l'inconscient et la mémoire refoulée...

Emmanuel Desjardins
Spiritualité: De quoi s'agit-il ?


mercredi 15 mai 2013

Sentir la vie de la Vie... avec Albert Schweitzer


« Je suis vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre. Chaque jour et à chaque heure cette conviction m’accompagne. Le bien, c’est de maintenir et de favoriser la vie ; le mal, c’est de détruire la vie et de l’entraver. »

« Chaque fo
is que je suis sur le point d'abîmer une vie quelconque, il faut que je me pose clairement la question de savoir si c'est nécessaire. Jamais je ne devrai m'autoriser à aller au-delà de l'indispensable, même dans des cas apparemment insignifiants. »

(La civilisation et l’éthique)

« La seule possibilité de donner un sens à son existence, c'est d'élever sa relation naturelle avec le monde à la hauteur d'une relation spirituelle. » 
(Ma vie et ma pensée)


Albert Schweitzer


mardi 9 avril 2013

La vie en question ?

Etant en vie, j'ai la joie de vous partager cette petite vidéo :
A quoi ça sert de vivre ?



mardi 23 octobre 2012