lundi 31 octobre 2022
Pourquoi méditer
dimanche 30 octobre 2022
Vous qui possédez une précieuse existence humaine
Le marin doit traverser l'océan tant qu'il possède un bateau ; le général doit vaincre l'ennemi tant qu'il dispose d'une armée ; le pauvre doit traire la ‟ vache d'abondance ” tant qu'elle est à sa portée ; le voyageur qui veut atteindre des contrées lointaines doit poursuivre sa route tant qu'il dispose d'un excellent cheval.
Quant à vous, qui possédez temporairement une précieuse existence humaine et recevez les instructions d'un maître spirituel, incarnation de tous les bouddhas des trois temps, pensez avec joie et enthousiasme à parcourir la grande voie du Dharma suprême en vous rapprochant toujours plus du but ultime : l'Éveil et la libération.
Shabkar Tsogdruk Rangdrol
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samedi 29 octobre 2022
et l'énergie
C'est très intéressant de commencer à remarquer les sources de la perte d'énergie et les conditions qui lui sont associées.
Il y a par exemple certains courants de pensées qui causent une perte d'énergie et cela pourra vous prendre quelques années avant de le comprendre. Et il arrive souvent que des choses que vous considérez comme assez inoffensives, voire admirables, causent une perte d'énergie.
Maintenant, revenons-en brièvement à cet autre angle d'approche : ce qui crée de la force. C'est l'acte du rappel de soi qui crée de la force. L'ouverture de l'esprit à l’acte comme au sens du rappel de soi ; et avec cette ouverture , la distanciation qui prend place vis-à-vis des idées habituelles que nous nous faisons sur nous-mêmes, de nos petites émotions et considérations courantes. Voilà ce qui de fait crée de l'énergie. Donc, on économise de l'énergie par le moindre acte de non identification, parce que par la même on en prévient la perte, et on crée de l'énergie par le rappel de soi.
Et c'est seulement graduellement qu'on commence à voir. Comme certaines personnes sont impatientes en ce qui concerne le Travail ! Je suis parfois étonné de voir des gens s'attendre à atteindre rapidement des états qui demandent toute une vie de Travail.
Il y a à l'extérieur comme à l'intérieur quelque chose dont une personne doit tenter de se distancier. Qu'est-ce que cela veut dire, se distancier ? Si la vie nous prend notre énergie et nous maintient endormi, il est nécessaire de nous distancier d'au moins certains de ses pouvoirs sur nous.
Certaines personnes sont toujours énervées à propos d'une chose ou d'une autre, quelque chose qu'elles considèrent comme très mauvais. Mettons qu'elle soit énervées sur des sujets politiques, ou moraux, ou religieux, ou sanitaires, ou tout simplement toujours énervées à propos de quelque chose. Ces personnes perdent de l’énergie. C'est ainsi que la vie leur enlève de la force pour s'éveiller. Eux, cependant , pensent agir de manière juste. Or, ce n'est pas une bonne chose de penser mécaniquement. Quand vous avez l'impression que vous avez raison, vous pouvez être sûr que vous dormez.
Bien sûr, la vie nous vole de l'énergie de bien d'autres manières. Nous ne sommes pas importants dans le rayon de la création. Nous vivons sur ce qui n'est qu'un petit point dans la voie lactée … Oui nous sommes très petits. Mais nous avons une chance.
Il existe beaucoup de formes de rappel de soi. Mais toutes dépendent du sentiment qu'il y a autre chose, que cette vie sur cette planète assez catastrophique n'est pas explicable par elle-même. Il y a autre chose.
Il y a parfois des moments où nous sentons que l'avenir sera sûrement meilleur. Mais il y a deux sortes d'avenir : un avenir dans le temps et un avenir en terme d'échelle ; un avenir horizontal et un avenir vertical qui est toujours présent, juste au-dessus de notre état actuel.
Il y a bien des formes de rappel de soi. Il vous faut sortir de vos habitudes, sortir de votre perspective habituelle. Comme nous sommes différents à différents moments, le rappel de soi diffère selon les moments. Cela, « l’homme rusé » le sait. Il ne pratique pas toujours la même méthode. Agir ainsi serait encore mécanique. Or ce qui est mécanique est inutile du point de vue du Travail
L'homme rusé, pour ainsi dire, avance, puis recule , puis avances de nouveau etc. En tout cas; il expérimente. Il prend note de ce qui a pu être utile mais ne l'est plus et il invente de nouvelles manières.
Avant tout il nous faut réfléchir à la manière de pratiquer quotidiennement. Cherchez à sortir de vos habitudes. Chercher à laisser entrer en vous quelque chose qui ne peut pas pénétrer tant que vous lui faites obstacle. Pouvez-vous arrêter le bruit en vous-même ne serait-ce qu'un instant ? Pouvez-vous sortir du ressenti ordinaire que vous avez de vous-même ? Pouvez-vous, pour un instant devenir personne à vos propres yeux ? Ou, par contraste pouvez-vous éprouver l'intense réalité de ce que vous êtes ? Pouvez-vous ressentir le je dans tout ce que vous avez à faire, pendant un certain temps ?
Voilà différentes manières de vous rappeler vous-même. Il existe bien d'autres manières, mais essayer d'en découvrir une pour vous-même et habituez vous à son goût. Alors ,vous saurez plus distinctement quand vous êtes endormi.
Nous essayons de nous éveiller un autre niveau de l'existence. Nous croyons que là réside le véritable sens de notre existence. Mais pour nous éveiller, il nous faut avoir de la force. Tout ce que nous faisons consciemment demeure ; tout ce que nous faisons mécaniquement est perdu.
Aussi nous faut-il apprendre à vivre notre vie sans être dévoré par elle. Si vous vous identifiez à la vie et que vous lui donnez toute votre force ; vous ne pouvez pas vous éveiller ; tout comme cela vous est impossible si vous vous identifiez à vous-même.
Comme il se sentait riche, le jeune homme de l’Evangile, comme il s'identifiait à ce qu'il était , avec toutes ses vertus, ses talents, son excellence … Il lui a été dit qu'il devait aller vendre tout ce qu'il possédait avant de pouvoir s'éveiller. Il en a été très triste.
Réfléchissez à ce que cela signifierait pour vous de cesser de vous approprier tout ce que vous faites , tout ce que vous pensez être ; autrement dit, de vendre toutes vos possessions. Qui peut se représenter ce que cela signifie vraiment ?
Avez-vous déjà eu ne serait-ce qu'un aperçu de ce que cela signifierait dans votre rapport à vous-même ? Si oui, vous commencerez à réaliser où va votre énergie à chaque instant, comment elle est utilisée et pourquoi les gens sont endormis sans même le savoir.
vendredi 28 octobre 2022
Maurice Nicoll : le travail...
Suite du feuilleton Maurice Nicoll …
Nicoll utilise en anglais le terme « force » que je choisis ici de traduire le plus souvent par « énergie," parfois par « force ». Comme pour les extraits précédents, j’effectue quelques coupes. Ce passage se trouve dans le volume 2 des Psychological Commentaires, pp 373-375)
La notion de force est une idée essentielle dans le Travail. Pour s'éveiller un être humain doit avoir de l'énergie : sans énergie (ou force) il ne peut pas s'éveiller. La notion de force peut-être mieux comprise si on l’étudie sous deux angles. Le Travail dit que l'être humain perd de l'énergie de bien des manières, qu'il mentionne ; qu'il gagne de l'énergie en travaillant sur lui-même ; et qu'il crée de l'énergie par l'acte du rappel de soi.
Considérons la perte d'énergie. Il nous est dit que nous ne pouvons commencer à nous éveiller qu’après beaucoup d'efforts et un long labeur, et que cela est dû au faite que la vie veut que nous demeurions endormis. Elle a ses propres raisons pour cela. Cela signifie que la vie nous empêche de conserver notre énergie, ou, pour le dire autrement, que la vie nous prend notre énergie.
Comme nous ne sommes rien d'autre qu'une masse d’habitudes, la vie forme très tôt en nous différentes habitudes, parfois très complexes, par lesquelles nous perdons de l’énergie. Ainsi, nous perdons de l'énergie mécaniquement , tout comme nous faisons tout mécaniquement.
C'est très difficile de voir comment nous perdons de l'énergie. Il nous faut nous considérer nous-mêmes à la lumière de cette nouvelle connaissance, échanger nos vieilles idées contre de nouvelles afin de réaliser ce qui se produit continuellement. Une personne peut perdre de l’énergie en un éclair simplement parce qu'elle éprouve une émotion négative.
Dans le travail, qui s'étend sur la durée, nous commençons à comprendre que nous faisons face a une masse d'habitude et que ces habitudes ne sont pas nous. C'est une expérience douloureuse et il est inutile de la tenter si nous ne sommes pas convaincus qu'il y a quelque chose à atteindre.
Maintenant, pour s'éveiller, tout ce qui va à l'encontre de la mécanicité peut aider. L'observation de soi est anti mécanique et doit prévaloir sur tout le reste.
Mais c'est dans la non identification que réside la clé principale pour prévenir la perte d'énergie. Tout acte de non identification économise de l'énergie. Je parle bien de l'énergie nécessaire à l’éveil.
Si nous nous identifions à tout, à l'extérieur comme à l’intérieur, nous ne pouvons pas avoir l'énergie nécessaire pour mettre en œuvre le travail ou le comprendre. Le travail demeure lointain tel un vague nuage. Au bout d'un moment on commence à remarquer qu'on est endormi. Autrement dit, on commence à remarquer qu'on a perdu de l'énergie. En même temps, on remarque que le travail et ses notions paraissent très éloignés. Quand on commence à disposer d'un tel baromètre, il devient possible d'étudier de manière plus détaillée ce qui précisément cause une perte d'énergie.
Bien que les causes de la perte d'énergie puissent être classées en catégories générales qui s'appliquent à tous, comme par exemple les états négatifs, chaque personne a en elle-même des causes particulières, lesquelles doivent être observées individuellement dans le plus grand détail et sur lesquelles il convient de réfléchir avec le plus grand soin à la lumière de la nouvelle compréhension donnée par le Travail. Faute de quoi il n'y a pas de sincérité vis-à-vis de soi-même. Or c'est seulement sur le fondement de la sincérité vis-à-vis de soi-même qu'il est possible d'édifier quoi que ce soit en nous-mêmes. Sans cette sincérité il ne ne saurait y avoir de centre de gravité établi par l'influence du travail, si bien que rien de ce qui procède du je réel ne nous atteindra.
Tout cela participe de la nécessité d'attribuer une valeur au Travail, nécessité dont il est souvent question. Si nous n'attribuons pas une réelle valeur au Travail, nous ne pouvons pas faire preuve de sincérité vis-à-vis de lui, pas plus que nous ne pouvons percevoir précisément la perte d'énergie en nous-mêmes. Une personne ne remarquera pas clairement qu'elle est endormie même si elle pourra remarquer que le Travail semble bien loin.
A suivre...
jeudi 27 octobre 2022
Conférence de Gilles Farcet à Paris
Intellect et cœur
L'intellect bien utilisé est en prise directe avec la réalité interne et externe.
Plus il s'exerce, plus il devient pénétrant et efficace, plus il rend possible le passage de l'émotion au sentiment.
L'intellect permet de voir, et quand on voit, on sent.
Il n'y a donc pas d'opposition entre l'intellect et le cœur.
Swâmi Prajñânpad, Abc d'une sagesse.
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mercredi 26 octobre 2022
Pardon
Le non-pardon, c'est le poids du passé qui pèse sur nos épaules et qui nous coupe de l'amour que nous portons en nous. Alors comment parvenir au pardon ? Par la compréhension. Seule une perception plus vaste de la réalité peut nous libérer de la rancœur. Si nous parvenons vraiment à voir que nous sommes un entrepôt de réactions anciennes, que nous n'avons aucune liberté et qu'il en est de même pour nos ennemis, alors le pardon peut naître.
mardi 25 octobre 2022
Il est impossible de m'enfermer
J'avais envie de partager avec vous une expérience que nous avons faites à l'atelier chez nous samedi.
Cette expérience a l'air simplette et anodine, mais méfiez-vous, fondamentalement il s'agit de votre vraie liberté.
Est-il possible de vous enfermer dans une pièce ? Pour cela il faudrait que toutes les issues soient bien fermées. Il serait donc nécessaire, si la pièce est rectangulaire, qu’il y ait quatre murs, un plancher et un plafond, tous bien reliés entre eux.
Combien de murs puis-je voir dans une pièce ?
Un à gauche, un en face et un à droite, soit trois murs et trois murs ne suffisent pas à m’enfermer !
Vous pourriez me dire qu’il suffirait que je me retourne pour voir le quatrième mur. Oui, mais alors je perdrais de vue le mur qui était devant moi et je n’en verrais toujours que trois et si je m’allongeais sur le sol, je verrais bien les quatre murs mais je ne pourrais plus voir le sol.
Je ne peux jamais voir que cinq des six éléments qui pourraient m’enfermer : habituellement trois murs, un plafond et un plancher, le sixième côté est toujours libre ! Certains petits malins pourraient objecter qu’en me plaçant dans un coin de la pièce, je pourrais voir les quatre murs, le sol et le plafond. Objection rejetée ! À l’endroit où je suis, les murs à ma droite et à ma gauche ne sont plus reliés car il manque un angle de la pièce et je ne suis toujours pas enfermé.
En réalité, je suis l’ouverture au sein de laquelle la pièce apparaît. Je n’ai jamais été enfermé dans une pièce, mais la pièce a toujours été « en moi » ! Je peux bien sûr toucher avec ma main le mur qui est derrière moi pendant que je vois les trois autres murs. Cette sensation apparaîtra dans l’Espace ouvert que je suis et je ferai une construction mentale de ce quatrième mur, mais cela ne bouchera pas l’ouverture que je vois juste là où je suis. Le quatrième mur n’est jamais qu’une pensée, une imagination, une construction mentale.
Je sais que, vu de l’extérieur, vu par une autre personne, le corps que j’ai est enfermé dans la pièce. Ce savoir, cette connaissance n’est pas une réalité pour moi, mais simplement une pensée, seulement vraie selon le point de vue des autres. Cela fait partie de l’idée que je me fais du monde, de ce monde que je reconstruis en permanence dans mon petit esprit, c’est une vue illusoire du monde.
Plutôt que d’imaginer le sixième élément qui pourrait m’enfermer, pourquoi ne pas faire confiance à ce que j’ai découvert du côté du mur manquant, cet espace clair, illimité, conscient, accueillant les trois murs, le sol et le plafond et tout ce qui se présente à moi, y compris ce corps de chair dans lequel je ne suis pas enfermé.
Cet espace est ma liberté et ma source vive ; y construire un mur mental c’est me couper de la source. Le corps que j’ai peut être enfermé dans une pièce, mais moi, je n’ai jamais été enfermé dans une pièce, je n’ai jamais été enfermé dans un corps. Je suis pure présence. Personne n'a le pouvoir de m'enfermer. Je suis libre !
Notre difficulté est de faire la différence entre ce que nous observons du monde et la construction mentale que nous en faisons. La construction mentale est très intéressante mais il ne faut pas perdre de vue que ce n’est qu’une construction mentale et pas une réalité observable.
Je vous souhaite à tous une très belle journée, totalement libre.
Philippe Fabri
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lundi 24 octobre 2022
Appel de la lenteur
"Nous vivons sous la férule d'un dieu qui s'appelle le progrès, un dieu aveugle, qui ne fait qu'une seule chose :
se précipiter, qui ne sait même plus pourquoi il se précipite et qui, voyant les dégâts qu'il cause, prétend guérir les maux qu'il cause lui-même.
La lenteur est une merveille."
Christian Bobin
Interview Radio France
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Simple voie
"Aujourd’hui, je me rends compte que la voie de la simplicité volontaire ne constitue pas seulement le meilleur chemin pour la santé de ceux qui l’empruntent, mais qu’elle est sans doute l’unique espoir pour l’avenir de l’humanité."
Serge Mongeau - La simplicité volontaire, plus que jamais
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dimanche 23 octobre 2022
vendredi 21 octobre 2022
Bâillements
Souvent après un shiatsu, il y a des bâillements. La zone cérébrale impliquée n'est toujours pas identifiée.
L'un des effets à noter du bâillement est qu'il relaxe. Ce comportement réflexe agirait comme un stimulateur permettant de se reconnecter à notre environnement. (Source : science et avenir )
Je vous conseille d'entrebâiller la porte de la détente en ouvrant la bouche. Vous pouvez même en profiter pour étirer la langue...
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Assouplissement intérieur
L'Adhyatma Yoga ou le shiatsu vous propose de transformer vos murs en branches vivantes.
Le but : écouter le chant d'oiseau de votre cœur.
(Artiste : Pejac)
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jeudi 20 octobre 2022
Connaissance du corps
"Faisons d'abord un peu connaissance avec notre corps. Ses mouvements, ses contractions, sa possibilité de relâchement constituent un vaste champ d'étude. L'ignorance que l'Occidental a de son corps est quelque chose d'effarant. Les sports n'en donnent qu'une connaissance grossière et limitée. Seules la danse et la pratique du hatha-yoga ou du taï-chi chinois donnent à certains une conscience un peu meilleure de ce corps. Le corps qui change, certes, mais qui change beaucoup moins vite que les pensées et les émotions, constitue un point d'appui très important. Il y a un lien étroit entre le corps, nerfs, plexus, glandes endocrines, respiration, et les émotions. Donc une certaine façon d'être dans son corps, de le connaître de l'intérieur, s'avère indispensable. D'où la nécessité, sur toutes les voies, d'un minimum de yoga physique (tenue de la colonne vertébrale, centre de gravité dans le ventre, relâchement musculaire quelle que soit la position). Le corps aussi peut et doit être transformé.
Ici, tout de suite, nous nous heurtons à un paradoxe apparent: c'est à l'intérieur du corps, que se révèle une réalité qui transcende la conscience limitée par le corps. A l'intérieur et grâce au corps.
Si la méditation est l'effort pour prendre conscience de ce qui en nous ne change pas, c'est aussi l'effort pour prendre conscience de ce qui, en nous, peut subsister après la mort du corps physique et peut être "immortel".
Arnaud Desjardins - Les chemins de la Sagesse
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mercredi 19 octobre 2022
Le métal, pour des limites plus justes
mardi 18 octobre 2022
lundi 17 octobre 2022
Feuille qui lâche prise...
dimanche 16 octobre 2022
Joie du nouveau
"Comment cultiver la légèreté, l'allégresse ? Cicatriser sans nier, renier la blessure ? se délivrer des chaînes les plus pesantes, comme des plus subtiles, celles dont on se libère en arrachant un peu de chair…
Le secret serait-il de renouveler à chaque aube le vœu de bonté ?... Aller vers ce qui vient, les mains nues, le cœur simple, sans anxiété ni impatience. La joie du vif plutôt que le poids du mort."
Colette Nys-Mazure - Célébration du quotidien
peinture: Andrew Wyeth 1917-2009 - Chambered Nautilis 1956
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samedi 15 octobre 2022
La Vie
Etre entièrement vivant, entièrement humain et complétement éveillé, c'est être continuellement jeté hors du nid. Vivre complétement c'est être sans cesse dans le no man's land, c'est faire l'expérience de chaque instant complétement neuf et frais.
Vivre, c'est être disposé à mourir encore et toujours. Du point de vue éveillé, c'est ça la vie.
Pema Chödrön
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vendredi 14 octobre 2022
La Voie tracée par Graf Dürckheim ! Un chemin de transformation ?
Noël 1968.
C'est mon troisième séjour à Rütte. Graf Dürckheim m'offre son dernier ouvrage publié en français Pratique de la Voie intérieure, avec pour sous-titre "Le quotidien comme exercice".
Les
premières lignes du premier chapitre, me touchent au point que je les copie
afin de m'en imprégner : « Tout travail, tout métier, tout art, exige un
entraînement pour que “l'œuvre” réussisse. Certes, nous le savons tous et
chacun de nous, à travers l'épreuve de l'existence, s'instruit et s'exerce,
intégrant ses propres expériences. Cependant, on ignore le plus souvent que
ceci est également valable pour la réussite de l'œuvre la plus importante de
notre vie : la réalisation de notre Être ».
J'ai
l'impression d'avoir entre les mains la clé de compréhension de ce qu'en Orient
et en Extrême-Orient on appelle la Voie : se prendre en mains comme l'artisan
qui, quotidiennement, reprend dans ses mains l'œuvre non encore achevée.
Si je
comprends bien, l'achèvement n'est autre que le fruit d'un processus de
transformation engendré par l'exercice. En réalité il s'agit, je le vérifierai
plus tard, d'une totale incompréhension de ce que propose Graf Dürckheim à une
personne en quête de sens.
Mai 1969 - Septembre 1974.
Je quitte
Bruxelles pour la Forêt Noire. Rütte, un hameau situé au cœur de la vallée du
silence où des personnes viennent de tous les coins du monde pour rencontrer le
vieux sage de la Forêt Noire.
Cinq années
dédiées à la connaissance de soi en s'engageant sur « Un chemin d'expérience et
d'exercice » à ne pas confondre avec ce qu'on pense être « Un chemin d'exercice
et d'expérience ».
J'ai
moi-même commis cette erreur qui consiste à penser que le Zen, qui n'a de
réalité que lorsqu’on pratique un exercice (Zado, Kyudo, Chado, Kendo etc.) est
un chemin à suivre dans le but d'obtenir un résultat ... ultérieurement. Une
pratique qui s'appuie sur la loi de cause (l'exercice) à effet (l'expérience).
Quelle espèce d'expérience ? En abrégé : ce qui va faire du bien à MOI.
Un chemin d'expérience et d'exercice ? Expression qui laisse à penser que l'EFFET précède la cause. Et il en est bien ainsi.
J'ai
souvenir de mon étonnement lorsque, quelques semaines après m'être installé à
Rütte, Graf Dürckheim me dit : “Lorsqu'il s'agit de la Voie intérieure, tout
commence avec une expérience". Et il ajoute, “Quand avez-vous vécu
dernièrement une EXPÉRIENCE MYSTIQUE, ce que j'appelle une expérience qui
révèle la présence de NOTRE NATURE ESSENTIELLE ?”
La question
me trouble, en réalité elle m'effraie. Ma réponse est immédiate : "Jamais
!” Jamais encore ! Et voici la transcription du dialogue qui a suivi :
K.G.D. — Votre réponse m'étonne. D'autant plus que lors de notre dernière rencontre vous m'avez parlé de l'enchantement que vous aviez ressenti au cours d'un entraînement à la course à pied, dans la Forêt de Soignes, lorsque vous étiez en Belgique. Rappelez-moi ce que vous avez éprouvé en cette circonstance.
J.C. — Je
pourrais dire que d'un instant à l'autre je n'avais plus le moindre souci.
C'est lorsque s'imposait le deuxième souffle que j'avais l'impression d'être
tout à coup en ordre, tout simplement en ordre ; l'impression que je pourrais
courir des heures sans être phagocyté par mille pensées.
Comme
l'animal vivant dans la Nature, tous les sens étaient en éveil. L'impression
que vivre, c'est être touché par le chant des oiseaux, touché par le craquement
du bois mort écrasé par la foulée, touché par l'air frais qui caresse le
visage. Et, paradoxalement, alors qu’au départ d'une compétition (3000 mètres)
je me sentais stressé, tendu, inquiet (du résultat) lorsque je courais ainsi,
sans autre but que celui de courir, porté par un rythme qui d'instant en
instant se renouvelle, je me sentais absolument calme, plein d'une vitalité
calme. J'avais lu, dans le livre de Herrigel, que son maître de tir à l’arc lui
disait : Ne tirez pas ... laissez cela tirer ! En vous parlant, je vois qu’au
cours de ces entraînements je ne courais pas, cela courait !
K.G.D. — Voilà ! Oui voilà ce que j'appelle l'expérience de l'être, le toucher de l'être. Ce moment au cours duquel notre vraie nature se dévoile. Le moi mondain, le moi conditionné, s'efface et laisse place au vrai soi-même. C'est alors qu'une question s'impose : “Que pourrais-je bien faire afin de rester en contact avec cette manière d'être au monde ? Etre et se sentir calme, être et se sentir en ordre, être et se sentir confiant, être et se sentir en paix intérieurement ?”
La réponse
est simple : un EXERCICE. Non pas un exercice qui me permettrait de fabriquer
ce calme, cet ordre intérieur. Parce que ces qualités d'être - qui font d'un
homme un être humain – sont innées et toujours présentes au plus profond de
chacun de nous. Mais un exercice qui va me libérer de ce qui entrave le contact
avec le vrai soi-même.
Quel
exercice ? Par exemple zazen.
Ce que j'ai
découvert au cours de mon séjour au Japon c'est que, en ce qui concerne notre
vie intérieure, nous ne souffrons pas d'un manque (qu'il faudrait combler en
faisant des exercices) mais que nous souffrons d'ignorer ce qui ne manque pas.
Pourquoi pratiquer zazen ? Afin de perdre l'ignorance.
Octobre 2022.
Un élève du
Centre m'a transmis, il y a quelques jours, le récit que voici :
« Un maître
de Kyudo (le tir à l'arc traditionnel) était reconnu comme un maître de vie
autant que de tir à l'arc. Un jour, son plus brillant élève atteignit trois
fois de suite le centre de la cible, dans un concours national. Tonnerre
d'applaudissements. Félicitations de toutes parts pour l'élève et pour le maître.
Le maître,
malgré tout, sembla indifférent. Même critique.
Lorsque,
plus tard, l'élève lui demanda pourquoi, il dit : “Il te reste à apprendre que
la cible n'est pas la cible.”
- Qu'est-ce
qui est la cible ? demanda l'élève.
Mais le
maître ne le dit pas. L'élève aurait à l'apprendre par lui-même, un jour, parce
que cela ne pouvait pas se transmettre avec des mots.
Un jour, il
découvrit que ce qu'il devait viser, c'était non la performance, mais
l'attitude ; pas le centre de la cible, mais la disparition de l'ego ! »
Voilà de
quoi nous encourager à pratiquer zazen pour une bonne et seule raison : parce
que c'est l'heure.
Jacques Castermane
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jeudi 13 octobre 2022
Sur le bonheur...
Le livre prétexte à cette (rare) rencontre publique s'intitule "la réalité est un concept à géométrie variable". Je ne sais pas si le sujet est "le bonheur" ... Ou alors avec un point d'interrogation. Voici ce qui en est dit dans le livre en question :
"Il osait le ressentir mais osait à peine le dire. Il était heureux, d’un sentiment violent. Violent par son évidence comme quand une pluie nettoie tout un paysage ou qu’un soleil de printemps fige une prairie dans sa gloire matinale...
Toujours heureux ? En vérité il n’y avait pas de toujours.
Juste le changement et derrière le changement, le pressentiment de plus en plus insistant de ce qui n’y participe pas. L’idée même de se présenter comme ayant atteint quoi que ce soit lui paraissait ridicule et malhonnête. Illusoire, à vrai dire.
Et, tout de même, Il était heureux. Contre toute attente raisonnable. Toutes prévisions déjouées, toutes statistiques défaites, toute pseudo-rationalité à jamais bafouée.
Il était heureux et il n’y était pour rien, ou pour pas grand-chose.
.....
Le bonheur ? Oui et non. Plutôt non, en vérité. Le bonheur, d’abord, il n’y croyait pas.
Il n’adhérait pas à cette fable pour la simple raison qu’il était dans l’incapacité de percevoir une autre réalité que celle de la non-permanence.
Alors le bonheur ... À d’autres !
Et puis, surtout, il ne se sentait pas sur une terre ferme. En lui-même il s’éprouvait ferme, bien planté, solide, oui.
Mais de sol ferme, il n’y en avait pas, oh que non.
Il se vivait tel ce personnage de l’histoire zen qui, tombé de la falaise, s’est rattrapé à une branche qu’il sent craquer sous son poids tandis que de son autre main il cueille des fraises sauvages poussées dans le creux de la roche et s’émerveille de leur goût.
Il était au courant.
Tout ne tenait qu’à un fil.
...
Chaque instant était un miracle, chaque respiration un don inouï, chaque petit plaisir une bénédiction.
Rien n’était dû, jamais.
Tout était accordé par une sidérante grâce.
Il était heureux et il n’en revenait pas. Il n’avait aucune intention d’en revenir.
------- Gilles Farcet
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mercredi 12 octobre 2022
Le Yin a le pouvoir
Le pouvoir du yin démontré par l'hexagramme 9, le vent sur le ciel.
mardi 11 octobre 2022
Le jet d'eau de Genève et nos pensées
Le célèbre jet d'eau de Genève date de 1891. Il monte à 140m de haut.
Il parlait du surgissement des pensées depuis l'esprit et du retour des pensées dans l'esprit. La pensée n'est qu'une émergence de la conscience au sein de laquelle elle retourne sans y laisser de trace.
Son essence est vide, ce n'est qu'une apparence momentanée de la conscience, sans existence propre.
Le jet d'eau n'est pas différent du lac. Il n'est fait que de lac et il retourne au lac sans y laisser de trace.
Le lac prend la forme du jet et le jet retourne dans le lac. Il est totalement indifférencié du lac.
Ce que j'ai trouvé magnifique est l'apparition de l'arc en ciel qui semble différent de l'eau, alors qu'il n'est qu'une apparence créée par la condition extérieure du soleil.
Nos pensées aussi peuvent être accompagnées d'arc en ciel de toutes les couleurs suivant les conditions extérieures. Apprenons à reconnaître la vacuité de leur essence pour ne pas nous laisser entraîner par eux.
Avec toute mon amitié.
Philippe
lundi 10 octobre 2022
Origine du non-agir
"Ne pas avoir de méthode est mauvais.
Rester entièrement dans la méthode est encore plus mauvais.
Il faut d'abord observer une règle sévère ; ensuite, pénétrer avec intelligence toutes les transformations.
Le but de la possession de la méthode revient à être comme si l'on avait pas de méthode".
Jieziyuan Huazhuan (Précis de peinture du Jardin du grain de moutarde)-Dynastie Qing
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dimanche 9 octobre 2022
« De la chenille au papillon »
En dépit de toutes les nouvelles anxiogènes qui nous parviennent, nous avons le pouvoir de transformer le monde. Paule Amblard, historienne de l’art, nous présente une autre perspective, fondée sur l'Évangile et semblable au travail de l'alchimiste : notre devoir est de nous métamorphoser.
Ce jour-là, assombrie par la lecture des journaux qui dressent un bilan peu réjouissant de ce qui nous attend, je rejoins un groupe d’enfants pour retrouver ma nièce. Ils jouent, déguisés en magiciens avec de grands chapeaux pointus et des capes sur lesquelles sont collées des étoiles, des fleurs et de drôles de planètes explosant de couleurs. De grandes baguettes argentées en mains, ils se poursuivent jusqu’à ce que l’un d’entre eux parvienne à toucher l’autre. À cet instant, ils prononcent la formule : « Immobilos, Lumos, Expelliarmus, Oubliettes », autant de mots qui ont les pouvoirs de transformer ceux qu’ils touchent. Je me fais expliquer qu’« Immobilios » rend l’adversaire incapable de mouvement, « Lumos » projette sur lui un rayon de lumière, « Expelliarmus » le désarme, et « Oubliettes » l’envoie ailleurs.
Transformer le monde
Loin de me faire oublier les prévisions sinistres des économistes, des écologistes, des biologistes et autres spécialistes, leur jeu me fait réfléchir. N’avons-nous pas dans ce monde un pouvoir de transformation ? Au Moyen Âge, on pense que tout est mouvement, rien n’est figé et qu’il appartient à l’homme d’être le gardien de l’ordre naturel, mais aussi d’œuvrer pour le rendre meilleur. L’être a le devoir de se métamorphoser sur cette terre, de trouver ses ailes comme la chenille qui devient papillon. D’ailleurs, sans hasard possible, on voit souvent leurs ailes représentées sur les sarcophages chrétiens.
La parabole des talents
L’homme est à l’image de ces éphémères, c’est un voyageur, un passant qui doit faire fructifier ses capacités. C’est l’enseignement de la parabole des talents dans l’Évangile de saint Matthieu (25,14-30). Un maître sur le départ confie à ses serviteurs différentes sommes d’argent. Lorsqu’il revient, il constate avec satisfaction que ceux à qui il a donné le plus ont su faire prospérer son héritage. Seul le serviteur qui avait le moins est devenu peureux, a enfoui son trésor dans le sol et l’a oublié. J’ai longtemps trouvé très injuste cette histoire car il est dit : « On donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. »
Mais si l’on entre dans une compréhension symbolique du récit, considérant la richesse des serviteurs comme une marque de leurs capacités intérieures, alors la clarté se fait et l’on plaint l’homme qui n’a rien fait de sa nature, même modeste. Il n’a pas créé de vie, il s’est enterré. Dans son existence terrestre, il était comme mort !
Découvrir un au-delà de nous
On voit bien aujourd’hui que face à l’incertitude des jours et aux mauvaises prospectives, notre unique moyen de résistance est d’aller chercher des ressources en nous-mêmes, de les révéler en apprenant à nous connaître et d’aller découvrir un au-delà en nous. Cet inconnu est autrement plus réjouissant. Contrairement aux événements tragiques de la planète, nous avons dans ce domaine une capacité d’action et, selon l’évangéliste Matthieu, une raison vitale d’accomplir ce travail intérieur.
Il paraît que nous sommes des fils de Dieu, des « coupes d’or dans la main du souverain ». Il y a eu quelques coulées de boues pour recouvrir l’or ! Jadis, les alchimistes désiraient transmuter la matière. Dans leurs creusets passés au feu, ils recueillaient une quintessence. La matière brute, l’œuvre au noir, purifiée, devenait blanche, puis rouge, signe de l’or spirituel illuminant la matière. Que l’on soit jardinier pour cultiver son jardin ou alchimiste pour faire de l’or, cet accomplissement ne sera jamais perdu, même si le monde l’est. Il nous reste à devenir de bons serviteurs !
Paule Amblard
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