jeudi 31 janvier 2013

Une merveille d'étincelle par Albert Jacquard

Le bonheur (en une minute) pour Albert Jacquard
« Manifester son bonheur est un devoir ; 
être ouvertement heureux donne aux autres la preuve que le bonheur est possible. » 
de Albert Jacquard 
Extrait de la Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes

mercredi 30 janvier 2013

« Un amour irrésistible qui me comble » par Soeur Marie Chantal


La foi, c’est de surmonter le doute. Je n’ai pas un compagnon sur lequel me reposer de manière sensible, mais je sais profondément que Dieu est avec moi, et que je peux avancer raffermie, quelles que soient les difficultés qui se présenteront. C’est là que réside le bonheur : dans cette confiance absolue qu’on place en quelqu’un. (…) 

 Je suis née dans une famille d’incroyants. C’est en constatant le réel bonheur dans lequel je vivais comme religieuse que mon frère s’est saisi de la question de Dieu. Être heureux est un témoignage ; peut-être le principal ! Dieu ne nous appelle pas au malheur quand il nous appelle à la vie monastique ; si l’on n’y est pas heureux, c’est que l’on n’y est pas à sa place. Ma vocation n’est pas la meilleure en soi ; elle correspond à ce qu’il y avait de meilleur pour moi. Avant, je n’étais pas malheureuse, mais je sentais que j’étais appelée à autre chose. L’amour irrésistible pour quelqu’un ne s’explique pas. 

 Mon bonheur est fait d’une paix et d’une joie plus profondes que les épreuves que l’on peut traverser, et qui m’indiquent que j’ai choisi la vie dans laquelle j’étais appelée à me réaliser. Je sais pourtant que je ne suis aucunement une sainte, que je n’ai pas tout vécu et qu’il y a des malheurs que je ne rencontrerai pas. Le moteur et le point culminant en sont la vie de prière. Quand j’arrive au chœur le soir, après une journée difficile, bien remplie, tout s’apaise.


lundi 28 janvier 2013

Les apports des gyms douces

Les gymnastiques douces sont des activités corporelles améliorant la circulation énergétique 
et offrant du bien-être au corps... (Pilates, Taï Chi...). 
A vous de choisir !




dimanche 27 janvier 2013

Un travail exigeant avec Charles Juliet


J'ai commencé à écrire par désir de m'échapper de ce qui pouvait m'enfermer. Ce travail n'a jamais été narcissique. C'était la volonté de faire tomber les murs à l'intérieur desquels j'étais prisonnier. La grande aventure, c'était de détrôner l'ego, puis de vivre cette mutation. Bien sûr, tout le travail de destruction préalable est forcément douloureux. Il y a toutes sortes de remises en cause. Il faut se couper de tout un tas d'attachements – à ce qu'on était, à des personnes, à des lieux – pour naître à soi-même. Il faut arriver à une grande liberté intérieure, n'être plus conditionné par tout le passé.

La grande affaire, c'est que la pensée est incluse dans cette nuit intérieure qu'elle a à élucider. Elle n'est pas libre de voir, puisqu'elle est identique à ce qu'elle a à explorer. Donc il faut qu'elle fasse retour sur elle-même pour s'affranchir de ce qui la conditionne. Tant qu'on n'a pas fait ce travail extrêmement exigeant, on a des perceptions de soi-même viciées. Dès lors, on ne peut pas se connaître.

Beaucoup d'êtres sont à la recherche de cette clarté, de cette simplicité intérieure, mais dans notre société, il n'y a rien pour les aider, dans leur entourage, non plus. Ces personnes restent alors à mi-chemin. Elles n'ont pas l'aide de l'écriture ou d'une activité quelconque. Il y a là une grande détresse, une grande solitude aussi.

Charles Juliet
(extrait d'un entretien avec Télérama)

samedi 26 janvier 2013

Etat d'Être par Arnaud Desjardins

"Pour pouvoir accomplir vos désirs de façon juste, il faudra prendre appui sur les autres aspects de l’enseignement. Dénouer certains noeuds de l’inconscient vous rendra plus à même d’assumer certains désirs et de faire ce qui doit être fait pour les satisfaire. Une des raisons pour lesquelles on meurt sans avoir accompli ses désirs et on se réincarne pour recommencer peut-être aussi stérilement à piétiner sur place est que l’on n’a jamais osé. Des inhibitions, des peurs, font qu’on n’a pas pu calmement, délibérément, faire ce qu’on portait en soi de faire. Il suffit que des influences très fortes vous aient marqué dans une autre existence ou dans l’enfance pour que des « ordres souterrains » vous interdisent l’accomplissement de certains désirs qui auraient pu normalement être accomplis. Ne considérez pas qu’accomplir certains désirs est simplement une marque d’égoïsme. C’est un devoir du disciple sur le chemin. Si certains désirs ne sont pas satisfaits, vous ne serez jamais libres, quelle que soit la sauce spirituelle que vous puissiez mettre autour de cette situation."

Arnaud Desjardins
Le vedanta et l’inconscient
À la recherche du soi III.   p. 151



vendredi 25 janvier 2013

Le pot de l'Être avec Daniel Morin



Extrait de l'ouvrage "Maintenant ou jamais-Le mirage du futur" publié avec l'aimable accord des Éditions Accarias-L'originel...  A acheter "Maintenant"

INTRODUCTION

Depuis quelques décennies, nous sommes envahis d’informations en provenance du monde entier. Le monde spirituel n’échappe pas à ce mouvement. Une des conséquences de cela est que beaucoup de gens habités par cette recherche spirituelle n’ont plus de repères fiables pour s’y retrouver au milieu d’une multitude de données plus ou moins contradictoires. De fait, la juxtaposition, voire la “mondialisation” des diverses sources traditionnelles, non seulement n’amène pas plus de clarté, mais renforce un sentiment de confusion. Chacun essaye de s’approprier ce qui semble répondre au mieux de ses demandes immédiates, et se retrouve aux prises avec des contradictions qui le bloquent et lui laissent un goût d’insatisfaction ou de manque.

L’homme, dans ce que l’on connaît de son évolution, c’est-à-dire de son adaptation à l’environnement, s’est très tôt interrogé sur la vie, la mort, la maladie, son origine, le sens du fait même d’exister dans un milieu hostile, ainsi que sa relation à ce qui le dépasse. Ce n’est pas pour rien que l’homme primitif a toujours dirigé son regard d’une façon interrogative et craintive à la fois, vers “plus haut”, vers “le ciel” , vers cette puissance mystérieuse vue comme extérieure à lui et plus grande que lui.

Il y a donc eu naissance d’un pourquoi fondamental, qui a différencié l’homme de façon marquante du reste des espèces animales. Cette question a généré la quête d’une réponse absolue, ressentie intuitivement comme libératrice et porteuse du pouvoir de maîtriser la vie. Ce va-et-vient incessant et mécanique entre la question et la réponse s’est bien sûr complexifié et sophistiqué au fil du temps.
Subtilement, cette recherche de réponse libératrice au pourquoi fondamental s’est divisée en deux branches. L’une, matérialiste, à la recherche de la paix et de la sécurité sur le plan concret, s’inscrit dans la temporalité et la causalité. L’autre, spirituelle, vise le bonheur éternel.

Aujourd’hui, nous pouvons constater que le plan matériel n’a pas répondu aux attentes de sécurité et de paix de chacun. S’il a facilité le quotidien de certains, il a dans le même temps aggravé les conditions de vie des autres. Les dirigeants des pays ont promis en vain de répondre aux aspirations de paix et de bonheur des gens. Mais ce bonheur promis est toujours pour demain, plus tard, quand… Beaucoup ont perdu leurs illusions dans ce domaine.

Les espoirs perdus ont pu alors se reporter sur les idéologies spirituelles. Les espérances déçues sur Terre ont été sublimées en l’espoir d’un bonheur éternel après la mort. Chaque tradition a représenté à sa manière cet au-delà, puis a posé ces représentations en tant que vérités indiscutables. Les grandes religions du monde promettant l’amour universel sont pourtant à l’origine de nombreuses guerres au nom du principe d’amour.
Ce qui est commun à tous les êtres humains, c’est l’envie de connaître un sentiment de plénitude qui dure face aux manques vécus dans la vie courante. De ce fait, la spiritualité a pris une place de plus en plus importante dans notre monde. Les enseignements s’y référant proposent un but, une espérance dépassant tout ce qui a pu être connu jusqu’alors, indépendamment des connaissances scientifiques ou des progrès techniques. Certains vont viser l’amour, un état de non-peur, de non-égoïsme, de compassion ou d’équanimité émotionnelle.

Au sens habituel, la spiritualité propose d’être en relation avec  l’Unicité, l’Illimité, la Totalité, le Mystère, Dieu. J’emploie ici le mot Dieu dans le sens de l’Indéfinissable, non dans le sens d’une entité créatrice qui aurait des pouvoirs suprêmes et qui punirait ou récompenserait ses créatures selon leurs mérites. Pour moi, Dieu est le Mystère de la Vie, non seulement ce que l’on appelle communément notre vie, c’est-à-dire l’espace-temps compris entre la naissance et la mort, mais aussi ce qui permet la vie.

Cet aspect de la spiritualité n’a rien à voir avec l’érudition ou l’appartenance à une tradition, une religion ou une lignée. Les vraies questions ne sont pas toujours les questions alambiquées exprimées par des spécialistes, qu’ils soient religieux, philosophes, ou scientifiques. Ceux-ci peuvent d’ailleurs être déroutés par des questions enfantines comme :Où va t-on quand on est mort ? Est-ce que grand-père est au ciel ? Où s’arrête l’univers ? Où est-ce que j’étais avant d’être dans le ventre de maman ? Qu’est-ce qu’il y avait avant le big-bang ? Etc.

Nous fonctionnons sur un mode binaire, entre le connu et l’inconnu, ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas. Nous admettons facilement ne pas connaître certaines choses, mais avec en arrière-plan l’idée qu’un jour enfin, nous les connaîtrons. Je voudrais rajouter une notion sur laquelle on n’a pas l’habitude de s’arrêter : l’inconnaissable, souvent confondu à tort avec l’inconnu.

L’inconnaissable échappera toujours à la mesure du temps et de l’espace. Il contient le connu et l’inconnu, et peut être apparenté à la notion de Dieu, d’Unicité ou de Conscience indéfinissable. L’Inconnaissable peut se révéler en tant que saveur intuitive, sans nécessiter de validation par la pensée. Ce sentiment de plénitude, de non-manque, n’apparaît que par la dissolution de la croyance à ce que j’appelle l’entité séparée. La certitude du Tout apparaît dans la partie. C’est l’expérience décrite comme grâce par des mystiques ou des personnes vivant un moment d’abandon de soi.
Chaque tradition recèle des exemples vivants de femmes et d’hommes qui sont beaux, qui font envie et qui témoignent d’une ouverture aux autres traditions, au-delà même des contradictions apparentes. Toutefois, beaucoup d’histoires traditionnelles sont considérées comme des réalités indiscutables,  et bloquent une certaine liberté de penser.

Il nous est habituel de rechercher un sens personnel à notre vie, de nous référer à des histoires transmises qui impliquent le temps et l’espace : C’est parce que j’ai vécu ceci dans mon passé que je vis cela maintenant. À mon sens, ce genre de propos est faux[1] parce que réducteur, excluant l’évidence que tout se joue en même temps, tous les échanges, tous les mouvements, sur tous les plans. Nous utilisons les croyances pour donner du sens à notre existence. Ce que j’appelle croyance, c’est prendre pour vrai ce qui relève de la pure imagination.

La première histoire fictive que l’on ne va plus mettre en doute, par habitude, est de croire à un personnage réel autonome que j’appelle moi-séparé, qui croit pouvoir gérer savie. Cette illusion première acquise comme vraie est à l’origine d’une confusion spirituelle.
Alors y aurait-il une vision déformée de la spiritualité[2]? Pour moi, oui, lorsque notre idéal prédomine sur la réalité vivante. Notre idéal, pensé comme vrai, s’oppose à la réalité présente, pensée comme ne devant pas être telle qu’elle est. Considérer qu’il devrait y avoir un autre état à la place de celui qui est déjà là, c’est considérer qu’il manque quelque chose à la vie telle qu’elle est. Cela ne s’oppose absolument pas bien sûr à un désir personnel d’amélioration dans le temps. Mais ne pas voir ce qui est reviendrait à dire qu’il manque quelque chose à la totalité présente, en oubliant momentanément que nous sommes partie intégrante de cette Totalité qui nous dépasse.

Cette déviance va être alimentée par toutes les histoires créées par l’homme pour trouver un sens à la vie, qui bien souvent entretiennent l’illusion[3] d’une finalité grandioseCes histoires entretenues de tout temps masquent la peur fondamentale de l’homme face au mystère de la vie, au grand Je ne sais pas.
Je ne cherche pas à nuire aux grandes traditions spirituelles ou aux institutions religieuses en place depuis des millénaires – ce qui est peu par ailleurs à l’échelle de l’histoire de l’univers – ni à dévaloriser d’autres points de vue idéologiques. Je ne mets pas en doute le fait que, la plupart du temps, les enseignements traditionnels tentent de prôner avec sincérité les valeurs morales de bonté et d’altruisme pour l’humanité, hélas sans grands résultats probants. Force est de constater, aussi loin que la mémoire puisse remonter, que l’harmonie humaine espérée, la santé spirituelle proposée, l’amour partagé, font cruellement défaut dans la société.

Ce livre n’a pas pour finalité de proposer une nouvelle recette en vue d’obtenir une amélioration de notre condition personnelle et relationnelle plus tard. Je propose ici une position radicalement opposée à l’idée de progression, qui consiste à vivre l’immédiateté comme étant l’expression exacte et impersonnelle de la Vie telle qu’elle est perçue. Ce n’est pas contradictoire avec la légitimité naturelle de l’homme de vouloir trouver le bonheur de son vivant.

Il y a bien sûr une apparence de progression dans la vie courante. La notion de progression n’est pas fausse en soi, si on se réfère au concept du temps, mais ne remet pas en cause l’idée de séparation : Si moi, en tant qu’entité, progresse, j’arriverai un jour au but... Ce que l’on croit personnel, ma progression, est une vue partielle de la conscience que l’on s’approprie en tant qu’individu. L’idée d’une progression ne peut exister que dans le concept du temps. Celui-ci n’existe que par comparaison entre passé, présent et futur. Dans l’idée de progression, il y a une diminution imaginaire de la distance entre moi et mon but idéalisé. Ainsi, même si les éléments utilisés dans l’approfondissement de la quête semblent très pertinents, il n’en reste pas moins que le but recherché est toujours hors de portée.

Je vais marteler et répéter de différentes façons une seule et unique chose.
Le but est dans le point de départ, ici, dans le présent, expression exacte et impersonnelle de la Réalité, de Dieu.
La dissolution de l’entité séparée n’est pas un but à atteindre dans le futur, car la vision de l’illusion d’être une entité autonome n’est possible que maintenant, là où sont nos pieds.

Puisqu’aucune chose n’existe indépendamment des autres, étant en interrelation simultanée, il n’existe pas d’extérieur à la Totalité. Il n’existe donc pas de séparation ou d’autonomie d’un élément  ayant un libre arbitre indépendant de son environnement.
J’observe que, bien que convaincus intellectuellement par la non-séparation, beaucoup d’enseignants spirituels ne placent pas cette évidence en priorité, et restent accrochés à leur croyance en une entité qui devra évoluer, se transformer, changer afin d’atteindre un état spécial personnel et permanent.
Comment celui qui se croit séparé pourrait-il un jour vivre une non-séparation ? Comment les efforts d’un personnage pourraient-ils aboutir à sa  propre disparition ? C’est aussi vain que vouloir faire l’expérience d’une absence, car il faut une présence pour pouvoir concevoir une absence.
Ce petit livre n’a pas d’autre objectif que d’insister sur ce point initial et capital : la remise en cause du moi-séparé qui se croit et se revendique propriétaire du corps vivant, en occultant ce qui permet cela. Cette remise en cause bousculerait pourtant radicalement la plupart des croyances et des espérances humaines. Car ces croyances issues de l’imaginaire servent à masquer cette méconnaissance de l’inséparabilité des éléments connus et inconnus. 

Même si mon propos est de démontrer la non-existence réelle d’un personnage ayant un libre arbitre, je souhaite réhabiliter l’apparence de l’humanité telle que nous la vivons quotidiennement.
Comment essayer de transcrire avec un minimum de mots ce qui les dépasse sans les annuler ? Comment concilier le fait qu’il n’existe que l’Unicité sans nier l’évidence de l’apparence de notre humanité en tant que moi-forme ?
Je n’ai pas l’arrogance de vouloir changer quoi que ce soit puisque le vécu de chacun, difficile ou merveilleux, est d’évidence l’expression exacte de tous les jeux d’attractions et de répulsions des éléments du mystère vivant. Comme dans le premier ouvrage[4], je suis devant l’impossibilité d’échapper à certains paradoxes, du fait même que le langage est limité, duel, et incompétent à traduire l’indicible.



[1] Quand je dis que quelque chose est faux, je ne veux pas dire que c’est mal en soi. Simplement, une logique qui est vraie dans un angle de vue limité ne peut pas l’être d’un point de vue global. C’est un peu comme si, lors d’un calcul mathématique, on devait effectuer une suite de dix opérations. Si nous vérifions les neuf dernières opérations sans jamais trouver d’erreur, puisqu’elles sont justes en valeur et en logique, mais que nous oublions de vérifier la première, le résultat final sera toujours faux. Ce principe montre qu’une erreur fondamentale peut se perpétuer sur une base logique.
[2] Quand je parle de vision déformée, je ne veux pas dire que c’est mal ou que cela ne devrait pas être, mais je veux parler d’une dérive de la vision de l’Unicité, un peu comme si le bras d’un fleuve oubliait sa source.
[3] “Illusion : erreur des sens ou de l’esprit qui fait prendre l’apparence pour la réalité. “ (Larousse)
[4] Éclats de silence – L’indicible simplicité d’être, Éditions Accarias, L’Originel, 2010


source : blog eveilimpersonnel.blogspot.fr/


EXTRAIT
"UN SEUL EXERCICE"

Daniel Morin est né à Blois en 1944. Ouvrier dans la métallurgie pendant plus de trente ans, il a travaillé aux côtés d’Arnaud Desjardins entre 1995 et 2008 et vit aujourd'hui à Montpellier. Il a publié Éclats de silence, l’indicible simplicité d’être.

Alexandre Jollien - Tu parles parfois de "plonger dans le pot de l'être". De quoi s'agit-il ? 
D - Il s'agit de tout lâcher au bout d'un expir, s'oublier un instant en tant que moi possesseur, ne plus rien vouloir, ne plus rien tenir, se vider de tous les concepts, et mourir à soi-même pour n'être plus rien de spécial, hormis être. Ce simple geste, accessible à tous ceux qui cherchent dans cette direction, aide à retrouver la conscience de l'inséparabilité entre le Tout et la partie.J'ai conscience en te disant cela de donner l’impression qu'il faudrait faire quelque chose pour trouver un état spécial. Les mots sont bien impuissants à traduire tout cela... Certains vont être inspirés pour faire l'exercice, d'autres non, et encore une fois ce n'est ni bien, ni mal. 

A-Tu te rappelles la première fois que tu as plongé dans ce pot de l'être ?
D - Non, parce que ça a été progressif. On le fait tous naturellement quand on soupire, mais ça reste assez superficiel. Le "faux moi" reste là parce qu'il n'y a pas d'abandon total. Il ne s'agit pas de vider simplement ses poumons ou sa tête, mais de tout vider, toute sa substance, et au bout, il y a une joie acausale Chaque expir est une mort, et chaque inspir est une naissance. C'est un geste d'humilité absolue qui exprime : je me rends à l'inconnaissable, je me rends à Dieu. 

A - Quand tu allais au travail, tu le faisais ?
D - Oui, sur mon vélo à 4 heures du matin, tout seul dans la ville, en appuyant sur les pédales... 

A - Et comment tu appelais ça ? 
D - Je ne l'appelais pas, je le faisais, c'est tout. 

A - Qu'est-ce qui contrarie cette posture au quotidien ?
D - Rien, puisque cette pratique n'a rien à voir avec le temps ! Quand tu parles de maintenant, tu le penses. Dès que tu le penses, tu n'y es plus. Il y a toujours un léger décalage, car on ne peut pas définir maintenant. La mauvaise façon de s'y prendre serait de se demander : Comment je vais faire pour arriver à vivre le moment présent d'une façon perma­nente ? Ce qui reviendrait à projeter la présence dans le futur !La seule possibilité de faire cet exercice, c'est maintenant. Si tu le fais une fois, tes actes auront une qualité d'être durant plusieurs heures. Tu seras en relation avec l'être et non avec l'avoir. La prati­que, ce n'est pas obtenir quelque chose, c'est mourir, là, tout de suite.Où est le problème, là, maintenant ? Où ?" 

Quatrième de couverture
Ce qui est commun à tous les êtres humains, c’est l’envie de connaître un sentiment de plénitude qui dure face aux manques vécus dans la vie courante. Or ce sentiment de plénitude, de non-manque, n’apparaît que par la dissolution de la croyance à ce qui est appelé ici “l’entité séparée”.
Nous vivons  en effet une histoire fictive que nous ne remettons jamais en doute et qui consiste à croire à un personnage réel autonome (le moi séparé), qui pense pouvoir gérer sa vie. Cette illusion première acquise comme vraie est à l’origine de nos illusions et de nos insatisfactions.
Pour Daniel Morin, l’unique racine de toutes les croyances est l’interprétation fausse que nous sommes une individualité “étanche” qui se croit propriétaire de son corps, ayant une faculté de libre arbitre.
Ce livre n’a pas pour finalité de proposer une nouvelle recette en vue d’obtenir plus tard une amélioration de notre condition personnelle et relationnelle. L’auteur propose un retournement, une position radicalement opposée à l’idée de progression, qui consiste à vivre l’immédiateté comme étant l’expression exacte et impersonnelle de la Vie telle qu’elle est perçue. La dissolution de l’entité séparée n’est pas un but à atteindre dans le futur, car la vision de l’illusion d’être une entité autonome n’est possible que maintenant.
Tout en remettant radicalement en cause nos espérances, Daniel Morin redonne de la valeur à notre humanité et réhabilite l’ordinaire. Il nous invite à “oser être vraiment soi-même”, dans la présence à l’instant.
La seconde partie de l’ouvrage est un entretien amical avec Alexandre Jollien.
La vie commence maintenant. La vie finit maintenant.

jeudi 24 janvier 2013

Quand l'amour... sans chaîne...


Une petite vidéo comme je les aime... Allez, on montre l'exemple et on fait un petit geste pour commencer la chaîne... Chaque geste compte...



mercredi 23 janvier 2013

Bien passer l'hiver grâce aux plantes


Les plantes peuvent nous accompagner pendant la période hivernale et nous "détoxifier"... menthe, lavande, eucalyptus, aigremoine, érysimum, canelle...



lundi 21 janvier 2013

Les bienfaits des algues


Les algues sont des êtres vivants capables de photosynthèse dont le cycle de vie se déroule généralement en milieu aquatique. Elles constituent une part très importante de la biodiversité et la base principale des réseaux trophiques des eaux douces, saumâtres et marines. Diverses espèces sont utilisées pour l'alimentation humaine, l'agriculture ou l'industrie. L'étude des algues s'appelle la phycologie (le terme d'algologie est parfois utilisé mais il désigne également la branche de la médecine qui traite de la douleur).
 (source : wikipédia)

dimanche 20 janvier 2013

Emotion et sentiment avec Arnaud Desjardins

Concave et convexe avec Arnaud Desjardins


La délivrance n’est ni dans le mal ni dans le bien. Le mal est une chaîne de plomb et le bien une chaîne d’or. La délivrance est dans la disparition de l’ego et l’union (le seul amour véritable) avec tout et avec tous.

S’il y a un bien et un mal, ce n’est pas dans la contradiction obligatoire du chaud et du froid, du jour et de la nuit, du concave et du convexe, du bon et du mauvais, qui est la loi inéluctable du dualisme ou de la manifestation. Le mal, c’est l’ignorance. Le bien, c’est la connaissance. Le mal, c’est le sommeil. Le bien, c’est l’éveil.

La voie directe commence avec l’acceptation totale de ce qu’est l’homme, l’acceptation totale par chacun de ce qu’il est et la reconnaissance qu’en soi tout existe, tous les aspects de l’univers, tous les aspects de la création."

Les chemins de la sagesse – Arnaud Desjardins

samedi 19 janvier 2013

Mes conseils pour prier avec son corps par Jacques Breton


1 Prenez conscience du rôle de votre corps
Longtemps, le corps a été considéré comme l’ennemi qu’il fallait abattre pour que vive l’être profond. L’homme était un esprit aspirant à la plénitude de Dieu, et un corps marqué par la lourdeur et la faiblesse. Hanté par cette vision, je me suis demandé comment faire de mon corps un auxiliaire et non un opposant. Je savais que le christianisme reposait sur cette donnée : le fils de Dieu a pris corps dans la Vierge Marie. La Bible ne sépare d’ailleurs jamais le corps et l’esprit. C’est ainsi toute notre personne qui doit participer à la vie divine. Grâce au bouddhisme zen, j’ai appris à faire de ce corps un instrument pour m’ouvrir à la vie spirituelle.

2 Adoptez une posture verticale
L’homme est à la fois de la terre et du ciel. Son lien avec la terre lui rappelle son origine animale, sa solidarité avec le cosmos, le concret de l’existence. Le lien avec le ciel lui est aussi indispensable. C’est dans son corps qu’il doit vivre sa verticalité terre-ciel. Dans la prière, apprenez à sentir le contact avec la terre à travers votre ischion, votre coccyx. En prenant appui sur cette terre, dans l’expiration, laissez remonter l’énergie le long de votre colonne vertébrale tenue bien droite pour vous orienter vers le ciel.

3 Apprenez à respirer
Prendre conscience de son souffle, c’est prendre conscience de l’Esprit en nous. C’est avec le zen que j’ai compris le lien de l’Esprit-Saint avec le souffle. Adolescent, enfermé en moi-même, je gardais tout en moi, peurs et joies. En développant au fond de moi une présence, celle du souffle intérieur, le zen m’a permis de quitter peu à peu le mental et de m’abandonner dans l’expiration. L’inspiration, au contraire, m’apporte toute la richesse de l’Esprit. Plus je laisse ce souffle descendre en moi, plus je m’ouvre à ma profondeur. Apprenez, vous aussi, à accueillir l’Esprit dans l’inspiration pour vous laisser animer par sa force. Dans les moments forts de méditation, je célèbre l’eucharistie ; le zen me met alors dans une telle attitude de réceptivité que j’obtiens un climat de présence extraordinaire où je participe vraiment à ce qui est vécu.

voir aussi :

Prier avec Denis-Marie Ghesquières



vendredi 18 janvier 2013

L'effet Nocebo, le jumeau du placebo...

Connaissez-vous l'effet nocebo ? 

 L’effet placebo est connu. On prend un médicament, persuadé qu’il est efficace et, soit on ne sent rien, soit on se sent mieux... alors que ce n’était que du sucre. 
 L’effet nocebo est le contraire. On prend un médicament, persuadé qu’il va provoquer un effet secondaire désagréable. Soit on ne sent rien, soit on ressent cet effet secondaire... alors que ce n’était que du sucre. 

 Ce qui signifierait que le seul fait d’avoir une information négative sur un traitement, ou sur une maladie, pourrait provoquer des symptômes désagréables, voire une aggravation de la maladie. Par la seule force de la suggestion et du mental. Voilà ce qu'est l'effet nocebo.


jeudi 17 janvier 2013

Un magnifique voyage spirituel avec Jacques Breton


Obsédé par la mort. De la découverte de la thérapie de Karlfried Graf Dürckheim à celle du bouddhisme zen au Japon, la quête singulière de ce prêtre catholique lui a permis de se libérer de ses vieux démons. (Charles Wright - publié en juin 2012)
Mai 1968. Les élèves du lycée Saint-Louis, dont j’étais l’aumônier catholique, étaient aux avant-postes des événements qui agitaient le Quartier latin, à Paris. Je me sentais en sympathie avec les aspirations de ces étudiants. Au point, à leur contact, de remettre en cause mon propre ministère : ce Dieu que je leur enseignais, est-ce que je le connaissais vraiment ? Persuadé qu’une parole n’était vraie que si elle prenait sa source dans l’expérience vivante, je suis donc allé voir mon évêque, lui demandant le droit de me consacrer à une vie  contemplative. Je le revois levant les bras au ciel : « Beaucoup de prêtres me demandent de quitter le ministère pour se marier, me dit-il, et vous, c’est pour prier ! Comment pourrais-je vous le refuser ? »
C’est à 17 ans que j’ai vécu l’expérience spirituelle qui a marqué toute ma vie. Ma mère venait de mourir. Après le décès de mon père et de mon petit frère, c’était le choc de trop. J’avais le sentiment que ma vie n’avait plus de sens. Plongé dans les ténèbres, je n’aspirais qu’à mourir pour dire adieu à cette souffrance. C’est alors que, mû par je ne sais quelle inspiration, je me suis emparé d’une Bible dans ma bibliothèque. En l’ouvrant, je me suis senti subitement saisi par une force, une tendresse ineffable. Aussitôt, tout mon désespoir s’est transformé en espérance. J’ai alors compris que je n’étais plus seul, qu’au fond de moi se trouvait une présence merveilleuse, et que ma raison d’être sur cette terre serait de vivre de cet amour, de le faire connaître, de le communiquer. 


J’ai pris la résolution de donner ma vie à ce Dieu qui s’était manifesté à moi d’une façon si forte, après mon admission à l’école militaire Saint-Cyr. Ignorant vers quel ministère m’orienter, j’ai décidé, sur les conseils d’un prêtre, d’entrer au séminaire des Carmes pour approfondir ma vocation. J’avais 29 ans le jour de mon ordination. D’abord envoyé dans une paroisse de la banlieue parisienne, j’ai ensuite été nommé aumônier au lycée Henri-IV et, à partir de 1966, au lycée Saint-Louis, au cœur du Quartier latin. Pendant cette période, j’ai éprouvé des difficultés à enraciner ma vie au cœur de moi-même, refoulant encore le côté artistique, affectif de mon être. Au fond, c’était comme si je vivais dans deux mondes séparés, le monde existentiel que je subissais et l’autre monde, plein de lumière et d’amour. Et, dans le sillage de saint Jean de la Croix, dont la mystique me séduisait, j’aspirais à mener une vie plus contemplative.

Les événements de 1968 ont réveillé ce désir d’intériorité. En 1969, j’ai donc quitté le ministère pour entrer dans une fraternité de Carmes, avant de rejoindre un ermitage égaré dans une forêt de Sologne, où j’ai établi un lien très étroit avec l’abbaye de Fleury, qui a été déterminant pour ma vie spirituelle. Je voulais consacrer tout mon temps, toutes mes pensées à Dieu, me rendre totalement disponible à sa grâce. Bien vite, cependant, les limites de cette aspiration se sont fait jour. Car si mon désir d’être à Dieu était sincère, tout une part de moi-même s’y refusait. En fait, jusqu’à présent, j’avais voulu ignorer mes carences, mes frustrations, mes fragilités. Cela augmentait en moi la coupure entre le corps et l’esprit qui se traduisait par une grande instabilité, des blocages affectifs. Au bout de quatre ans de cette vie de désert, j’ai réalisé qu’il fallait que je libère cet inconscient qui m’empoisonnait, que j’affronte les causes psychiques de mon état, faute de pouvoir poursuivre ma vie spirituelle. 

Avec l’accord de mon évêque, je suis donc parti à Rütte, au cœur de la Forêt-Noire, dans le centre de Karlfried Graf Dürckheim, le fondateur de la thérapie initiatique. Tous les matins, après une initiation à la méditation zen, j’opérais un retour sur ma vie. Ce chemin de vérité m’a ouvert les yeux : la mort de ceux que j’aimais le plus avait creusé dans mon cœur de tels traumatismes que la vie me terrorisait. Pour conjurer cette peur, je m’étais jeté dans le religieux comme dans un refuge. Au terme de cette analyse, toutes mes certitudes se sont effrondées. Je n’arrivais plus à prier, mon sacerdoce était remis en cause. Seule restait cette présence ineffable qui, au cœur de mon désarroi, me procurait une grande paix. 

En sortant de Rütte, j’étais un homme nouveau. Je me sentais libre. Trop libre... Tous mes tabous avaient sauté et je n’étais soutenu par aucune communauté. Sans ma foi, qui demeurait, et sans le boud­dhisme zen, découvert à Rütte, peut-être serais-je alors parti à la dérive. 

En 1983, à l’invitation du Vatican, j’ai participé à un échange au Japon entre moines chrétiens et bouddhistes. Je suis ensuite resté plusieurs mois au monastère de Ryutakuji, me liant d’amitié avec le roshi et découvrant combien le zen pouvait être un profond facteur d’unité. Jusqu’alors, je peinais à faire le lien entre toutes les composantes de ma nature – mes pensées, ma sensibilité, ma volonté... Profondément tiraillé, j’aspirais à être plus présent en moi-même. En m’apportant un silence intérieur, une force, une paix profonde, le zen m’a aidé à unifier toute ma vie autour de la foi chrétienne. Car mon itinéraire a toujours été arrimé au Christ. Et c’est parce que cette foi était ancrée que j’ai pu m’ouvrir aux traditions orientales, sans jamais renier la spécificité du christianisme : l’accueil de la grâce, par laquelle Dieu vient à nous pour nous transformer, nous guérir, nous abreuver de son amour. Cet amour dont nous devons, à notre tour, être les passeurs et les témoins.

source : La Vie


Les étapes de sa vie

1925 Naissance à Pierrefitte-sur-Seine (93).
1942 Première expérience spirituelle.
1947 Reçu à l’école militaire Saint-Cyr.
1954 Ordonné prêtre.
1957  Aumônier de lycées parisiens pendant 14 ans.
1971 Quatre années d’ermitage en Sologne.
1975  Année de thérapie au centre de Rütte.
1983  S’initie au bouddhisme zen dans un monastère japonais.
1987  Crée le centre Assise, en région parisienne.
2011  La Traversée de l’obscur. L’itinéraire singulier d’un prêtre catholique.

mardi 15 janvier 2013

Etre dans la neige avec Jean Claude Ameisen


« A partir de ce presque Rien, un minuscule atome de neige, j’ai été proche de recréer l’Univers entier, qui contient tout ! »  

Johannes Kepler. 

Strena seu de nive sexangula [Etrennes ou la neige hexagonale].



Extrait de l'émission "Sur les épaules de Darwin"

"Un cadeau de Nouvel An"




« Lire la neige c’est comme écouter de la musique.  
Même quand il n’y a pas de chaleur, pas de nouvelle neige, pas de vent – même alors, la neige change. Comme si elle respirait – comme si elle se condensait et s’élevait et retombait et se désintégrait. » 

Peter Høeg. 
Smilla et l’amour de la neige.

« Parti à la recherche d’un présent à travers les bourrasques de la Prague hivernale, Kepler ne trouve rien.  Mais ce rien est tout : un flocon de neige lui révèle la structure de l’univers.  
Sa structure hexagonale est l’une des figures élémentaires de la matière – une « figure cosmopoétique », dit Kepler – c’est-à-dire littéralement, « fabricatrice du monde ».  
En cherchant à reconnaître de telles figures géométriques dans la nature, on accède au mystère du monde et de sa construction.  
Ces figures, Kepler les découvre partout : dans la forme hexagonale du flocon de neige, dans les cinq figures fondamentales qui président à la cosmologie képlérienne et expliquent les distances entre les planètes, dans les alvéoles d’un nid d’abeilles.  
[Le flocon de neige] objet infime mais crucial par sa fonction architectonique, éphémère mais permanent par sa structure géométrique.  
Sans doute, il s’agit d’un divertissement, d’un jeu. Mais ce jeu, et ce rien dissimulent la question essentielle de la construction de l’univers. […]  
Que la science ait pu être si poétique et littéraire, voilà qui peut sembler difficile à admettre. » 

Frédérique Aït-Touati. 

Contes de la lune. Essai sur la fiction et la science moderne.


lundi 14 janvier 2013

Désertification,un problème mondial...

L'envahissante désertification est peut-être à l'image de notre société.
Comment faire renaître une vie plus verte ?

dimanche 13 janvier 2013

Certitude du merveilleux avec Joël Vernet

"Désormais, c'est certitude, pour en avoir vécu l'épreuve, chaque instant nous porte au sommet, chaque défaite nous permet d'atteindre les cimes et, à l'instar des peintres les plus grands, nous avons appris à découvrir la beauté, toute la beauté du monde, parmi les choses les plus pauvres, les plus délaissées, les plus indigentes. 

Bien entendu, nous n'avons pas remisé les voyages au grenier. Mais le plus proche sait nous nourrir tout comme le plus lointain. Nous n'allons plus forcément chercher de l'or à l'étranger puisque nous l'avons sous la main, dans la fragilité de quelques mots, dans l'éclat de quelques rires, dans le lit même des solitudes. 

Nous lançons nos filets dans les rues immédiates et ramenons sans effort les beautés de la vie nue. Pour cela, tout simplement, il nous suffit d'habiter les heures sans gloire et les jours solitaires, il nous suffit d'être là, aux aguets avec, pour seul souci, la merveille de cette vie." 

La Journée vide, Ed. Lettres vives, 2001
Joël Vernet




23 minutes de poésie avec Joël Vernet

extrait de "ça rime à quoi" - France Inter

Une petite carte de Jacquie Lawnson

samedi 12 janvier 2013

Message des Tibétains avec Arnaud Desjardins

Présentation par Arnaud DESJARDINS de son documentaire en deux parties pour l'ORTF consacré au bouddhisme tibétain intitulé "Message des Thibétains". Il témoigne de son expédition, de sa rencontre avec la population, de l'éveil religieux, du bouddhisme et explique comment il a travaillé sur place. Des images en couleurs de ses deux films illustrent ses propos...



vendredi 11 janvier 2013

Au coeur du vivant par Jean Claude Ameisen



Durant toute notre existence, nous portons en nous le sentiment de notre unicité, de notre irréductible individualité. Pourtant, nous sommes chacun une nébuleuse vivante, un peuple hétérogène de dizaines de milliers de milliards de cellules dont les interactions engendrent notre corps et notre esprit. Pour cette raison, toute interrogation sur notre vie et notre mort nous renvoie à une interrogation sur la vie et la mort des cellules qui nous composent.

Pendant longtemps, on a pensé que leur disparition — comme notre propre disparition — ne pouvait résulter que d'accidents et de destructions, d'une ultime incapacité à résister à l'usure et aux agressions de l'environnement. Mais la réalité s'est révélée d'une autre nature. Aujourd'hui, nous savons que toutes nos cellules possèdent le pouvoir, à tout moment, de s'autodétruire en quelques heures. Et leur survie dépend, jour après jour, de leur capacité à percevoir dans l'environnement de notre corps les signaux émis par d'autres cellules, qui, seuls, leur permettent de réprimer le déclenchement de leur suicide.

C'est à partir d'informations contenues dans nos gènes que nos cellules fabriquent en permanence les exécuteurs capables de précipiter leur fin, et les protecteurs capables de les neutraliser. D'une manière contre-intuitive, un événement positif — la vie — procède de la négation d'un événement négatif — l'autodestruction.

C'est cette fragilité même, ce sursis permanent et l'interdépendance qu'ils font naître qui sont une des sources essentielles de notre plasticité et de notre pérennité, permettant à nos corps de se reconstruire sans cesse et de s'adapter à un environnement perpétuellement changeant. 

A l'image ancienne de la mort comme une faucheuse brutale, surgissant du dehors pour détruire, s'est surimposée une image radicalement nouvelle, celle d'un sculpteur, au cœur du vivant, à l'œuvre dans l'émergence de sa forme et de sa complexité.

Jean Claude Ameisen
Le Monde. Débats, 16 Octobre 1999



jeudi 10 janvier 2013

La démocratie des abeilles (2)

Plus tard, quand tu verras, en levant les yeux, l’essaim sorti de la ruche nager dans le ciel limpide, vers les astres, et, qu’étonné, tu l’apercevras qui flotte au gré du vent comme une nuée sombre, suis-le des yeux… 
 Virgile. Géorgiques.


Un essaim d’abeille parvient à une forme d’intelligence collective dans le choix de son domicile. Les ouvrières d’un essaim d’abeille à miel conduisent un processus démocratique de prise de décision pour choisir le lieu de leur nouvel habitat – un choix qui aura, l’hiver venu, des implications en termes de vie ou de mort.

Identifier une série d’options distinctes, partager librement les informations concernant ces options et choisir collectivement la meilleure… Partager les découvertes en exécutant des danses, conduire un débat concernant la meilleure option possible et parvenir à un accord à propos du nouveau domicile de l’essaim. Et, presque toujours, la sagesse collective des abeilles choisit la meilleure option parmi toutes celles qui sont disponibles.

Thomas Seeley. Honeybee democracy. [La démocratie des abeilles à miel.]


Deuxième partie de l'émission "sur les épaules de Darwin"
par Jean-Claude Ameisen



mercredi 9 janvier 2013

La démocratie des abeilles (1)

La danse poétique et scientifique des abeilles butineuses. Hommage à la vie et à ses mystères à découvrir chaque jour... 

Poursuivant mon œuvre, je vais chanter le miel aérien, présent céleste. 
Je t’offrirai, à partir de tout petits êtres, un spectacle admirable. 
 Quand le soleil d’or a mis l’hiver en fuite, et l’a relégué sous la terre, quand le ciel s’est rouvert à l’été lumineux, aussitôt les abeilles parcourent les fourrés et les bois, butinent les fleurs vermeilles et effleurent, légères, la surface des cours d’eau. 
Transportées alors par je ne sais quelle douceur de vivre, elles choient leurs couvées et leur nid, et façonnent avec art la cire nouvelle et composent le miel. 

 Virgile. 
Géorgiques.


Première partie de l'émission "sur les épaules de Darwin"
par Jean-Claude Ameisen


Oh ! vous dont le travail est joie,

Vous qui n’avez pas d’autre proie 

Que les parfums, souffles du ciel, 
Vous qui fuyez quand vient décembre, 
Vous qui dérobez aux fleurs l’ambre 
Pour donner aux hommes le miel, 

Chastes buveuses de rosée, […] 
Ô sœurs des corolles vermeilles, 
Filles de la lumière, abeilles, […] 




Victor Hugo. 

Les châtiments.

lundi 7 janvier 2013

Entre nos résolutions et notre démon intérieur...

Vous avez pris des résolutions pour cette nouvelle année et les habitudes, 
inscrites dans votre cerveau, prennent le dessus. 
Alors que faire ? 
Prendre de nouvelles habitudes...
et transformer nos circuits d'énergie.

dimanche 6 janvier 2013

Changer soi-même avec Frère Jean

« Tu es venu ici non pour changer le monde, m’enseignait le père Séraphim, mais pour te changer toi-même. Ton problème, ce n’est pas le frère qui commet une injustice, mais la réaction que cette injustice produit en toi. » 

Un jour où je priais dans la chaleur écrasante à l’ombre d’un arbre, mon attention fixée sur une feuille, j’ai été distrait par la feuille d’à côté, si différente de la première. Et, soudain, j’ai pris conscience que j’étais le seul homme au monde à avoir mon visage.
J’ai couru le dire au père Séraphim. Il m’a répliqué que j’étais encore bien loin de la vérité : non seulement j’étais le seul homme au monde à avoir ce visage, mais également depuis le début des temps et jusqu’à la fin des temps ! 


J’ai vraiment compris ce jour-là que l’homme uniformise, là où Dieu personnalise. 



Frère Jean (Gérard Gascuel)