mercredi 31 mai 2017

Beauté de la diférence



Chacun est différent de l'autre ; chacun a son propre Dharma (mode de vie, devoir), sa propre vérité, son propre chemin. Le premier pas c'est de se connaître soi-même, d'éliminer toute comparaison. Tout autour dans l'univers, on ne peut pas trouver deux choses exactement semblables. Même deux feuilles sur un même arbre sont différentes. 

Svâmi Prajnanpad mon maître, de Sumangal Prakash

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mardi 30 mai 2017

Ouvrir les portes... de la nuit.



C'est quand la nuit s'abat sur notre cœur, assombrissant le halo de notre Âme, qu'il faut ouvrir la porte, toutes les portes. Derrière chaque événement heureux ou malheureux qui vient nous bouleverser personnellement ou collectivement, se cache un message, une compréhension, un signal, qu'il nous faut découvrir; mais c'est toujours dans une perception nouvelle, innovante et inexplorée qu'il faut aller chercher. Si des situations se répètent, se répètent et se répètent dans notre vie, c'est que nous n'avons pas apaisé en nous la charge émotionnelle de leur impact, et que toutes les clés utilisées pour les appréhender sont inefficaces, dépassées ou truquées. 

C'est là qu'il faut ouvrir les portes de ses sens, de ses intuitions, de son cœur, d'une compréhension nouvelle, s'essayer à des comportements différents, oser emprunter de nouvelles voies; et si derrière ces portes béantes la nuit encore trop sombre nous décourage et ne nous laisse entrevoir aucune perspective, alors, il faut lever bien haut la lanterne de notre Âme, et la laisser de sa Lumière et de son Amour nous éclairer... 

Aucassin et Nicolette
illustration: Edmond Dulac 1882-1953 

lundi 29 mai 2017

Les mots du silence...




Sa méfiance envers les mots était si intense que souvent il ne parlait pas pendant des jours. Cela faisait l'objet d'une autre de ses Règles : la plupart des problèmes du monde viennent d'erreurs linguistiques et de simples incompréhensions. 
Ne prenez jamais les mots dans leur sens premier. 
Quand vous entrez dans la zone de l'amour, le langage tel que nous le connaissons devient obsolète. Ce qui ne peut être dit avec des mots ne peut être compris qu'à travers le silence.

Extrait de
Soufi mon amour de Elif Shafak


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dimanche 28 mai 2017

L’art de respirer est une clé pour notre santé

Reflet de nos émotions et de notre état mental, le souffle est indissociable du travail du corps. La manière dont nous respirons a des répercussions importantes sur notre état général. Entretien avec Jean-Pierre Laffez, kinésithérapeute, directeur de l’École française de yoga du Sud-Ouest et des Académies du yoga de l’énergie de Paris.





Le souffle est au cœur de la pratique, du yoga. Que répondez-vous à un élève qui se présente et vous dit qu’il ne sait pas respirer ?
Je commence par le rassurer. En effet, s’il ne respirait pas, il ne serait pas là. Il a peut-être l’impression de ne pas bien respirer. Il est peut-être angoissé. Je ne fais pas de longs discours, mais je propose une pratique, des exercices simples, réali­sables. S’il a beaucoup de craintes pour cette respiration, je lui proposerai peut-être une pratique, avec des mouvements, sans parler de respiration, puis, progressivement, une indication respiratoire viendra.
La tradition indienne nomme le souffle prana. Expliquez-nous le sens de ce mot ainsi que celui de pranayama. 
Prana est l’énergie, au même titre que t’chi pour les chinois, noun sous d’autres latitudes, ou souffle, pneuma en grec, etc. Autant de qualificatifs dont nous pressentons la signification sans cependant pouvoir la définir. Dans la pratique du yoga, prana­yama définit ce qui concerne la respiration. On ne peut concevoir le yoga sans pratique respiratoire. La respiration, indispensable à la vie, n’est que la manifestation de cette vie.
Le premier mouvement d’inspiration du nouveau-né n’est qu’un mouvement, certes vital, mais mû par une énergie qui était là avant cet instant. L’analyse du mot prana apporte un éclaircissement : « pra » indique la continuité des événements, des choses créées, et « na » sous-entend un mouvement, un déplacement. Prana est une puissance à la fois de déplacement, de manifestation et de réintégration. Toutes les traditions considèrent la respiration comme importante. Les Upanishads, les grands textes de l’hindouisme, et ceux qui sont plus en rapport avec le yoga le rappellent continuellement. La pratique du yoga donne les moyens d’expérimenter un des aspects subtils de prana. Nous pouvons différencier la manière de respirer (pranayama) et l’art de respirer (prana-ayama). La première concerne l’aspect physique de la ­respiration, des rythmes, une durée, pour simplifier, une gymnastique respiratoire. L’art de respirer nécessite de découvrir l’aspect subtil du souffle. Une possibilité d’avoir conscience de sa respiration sans chercher à modifier son mécanisme. L’art et la manière sont complémentaires.
Le yoga propose d’harmoniser le geste et le souffle dans la pratique. En quoi cette synchronisation est-elle bénéfique ?
Le yoga propose de calmer le mental. La pratique de gestes conscients – être présent à ce que l’on fait – enseigne à se recentrer. C’est plus facile dans un mouvement qui n’a pas à être compliqué. Même avec un membre immobilisé, il est possible de sentir ce membre comme si les mouvements se faisaient. Ces principes sont utilisés dans certains soins de rééducation. Harmoniser le souffle et les mouvements amène le pratiquant à agir sur sa respiration d’une façon indirecte.
Dans le yoga, la respiration se fait par le nez, pourquoi ?
Porte d’entrée de prana, le nez a un rôle essentiel. Il est le passage obligé de l’air extérieur pour le réchauffer, le filtrer des poussières. Et il n’a pas qu’un rôle physiologique. Il est le lieu du corps le plus important de l’échange entre le monde extérieur et le monde intérieur. En passant contre la muqueuse nasale, l’air est mis en contact avec une multitude de récepteurs nerveux sensitifs. Ceux-ci envoient leurs informations au cerveau et aux circuits d’énergie. En apprenant à manipuler l’air au contact de ses muqueuses, le yogi régule l’ensemble des mécanismes du corps.
Chacun peut expérimenter l’effet d’une respiration calme sur ses fonctions autonomes et volontaires. Les nerfs des muqueuses nasales sont en rapport avec l’ensemble des organes. Une mauvaise respiration, c’est reconnu par la médecine moderne, peut perturber la santé. Une respiration incorrecte peut créer des troubles organiques. Bien régulée, elle réharmonise les fonctions.
Le diaphragme est l’autre organe indissociable de la respiration. Pouvez-vous nous le décrire et nous préciser son action ?
Par son emplacement, le diaphragme est à la fois un centre et une cloison. Il partage le « ciel » de la « terre », le yang du yin. Il appartient au ciel par sa face supérieure, son rôle respiratoire, en contact indirect avec l’air, lié à la phonation. Il appartient à la terre par sa face inférieure et son rôle pneumatique sur la cavité abdominale. Sa face supérieure est convexe, sa face inférieure est concave. Grand ouvrier de la respiration, il est indispensable à la vie. En se contractant, ce muscle augmente tous les diamètres du thorax. Lors de l’inspiration et de l’expiration, la respiration a une importance physiologique, psychologique et symbolique. Le diaphragme a été comparé à un « inconscient » physique, emmagasinant toutes les tensions.
Tous les exercices qui provoquent l’expiration favorisent la détente de ce muscle, « magasin » des tensions les plus anciennes, souvent oubliées, sinon méconnues. Faites expirer vos poumons, vous ne vous tromperez pas. Une détente du diaphragme se communique à tout le corps. On y parvient par de nombreux exercices que l’on pratique progressivement. L’entraînement régulier permet de faire agir plus méthodiquement le système nerveux para­sympathique. Nous sommes venus au monde avec une inspiration et nous le quitterons par absence d’inspiration à la suite d’une expiration : nous avons rendu le dernier souffle. Le rire est une expiration alors que le sanglot est une inspiration. C’est facile à vérifier. Sans être hilare, nous pouvons rire. Quelqu’un a dit : « Un saint triste est un triste saint… »

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mercredi 24 mai 2017

Etty Hillesum - La prière


Dimanche soir [le 29 mars 1942], 9 heures et demie. 
On n'a plus de minutes perdues, de minutes d'ennui, on doit apprendre de mieux en mieux à se reposer entre deux inspirations profondes ou dans une petite prière de cinq minutes, on doit toujours, en dépit d'une foule de gens, d'une foule de questions, d'une multiplicité de sujets d'étude, porter en soi un grand silence où se retirer à tout moment, même au milieu de la plus grande cohue ou de la conversation la plus intense. On doit puiser sans cesse de nouvelles forces en soi-même.


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Méditachien


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mardi 23 mai 2017

Stage de chant estival

Pour les personnes qui veulent parfaire leur fin d'été, 
voici un stage recommandé :

Tous les détails en suivant le lien :
http://yvesniquil.wixsite.com/chantetpresence


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Un présent à ouvrir...


« Si vous voulez réveiller l’humanité tout entière, 
alors réveillez-vous vous-même. 

Si vous voulez éloigner du monde la souffrance, 
alors éliminez tout ce qui est sombre et négatif en vous. 


En vérité, le plus grand cadeau que vous ayez à donner 
est celui de votre propre transformation. »


 Lao Tseu

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source : Gisele Bonnot

lundi 22 mai 2017

Perception globale avec Jean Klein

Question:
Je pense que mon problème est de ne pas arriver à faire cesser la ronde des pensées. Je pense que l'observateur est une pensée, mais cela est une autre pensée, et c'est un concept de plus.

Jean Klein : Au moment où vous faites ce constat, sortez de l'objet, de l'idée d'observateur ou du sentiment d'être un observateur, et sentez vous dans la vision seule. Je dirais même sentez vous derrière vous-mêmes! En un sens, cela ressemble d'abord à une localisation derrière, à la base de votre crâne.

Je vois bien cela, mais aussitôt je le conceptualise. Vous ne devez pas, vous devez le ressentir comme une perception globale.
Qu'arrive t-il quand surgit immédiatement la pensée "Maintenant je suis derrière"? Toutes les pensées sont dans le front, aussi ne pouvez vous pas être derrière et en même temps penser "Je suis derrière". En vous percevant derrière, vous percevez une extraordinaire énergie. Cette énergie n'est pas le courant qui frappe le cerveau et forme un concept. Elle demeure énergie. Elle n'aboutit pas à une formulation: "Je suis ceci ou cela".
Donc il y a conscience d'une énergie dans sa globalité, mais il n'y a pas de pensée? Absolument. Complète absence de toute pensée.

Mais il y a encore le désir de s'approprier cette énergie, de faire quelque chose avec elle, de la pousser vers une fonction... Vous demeurez le maître de cette énergie, en un certain sens elle est encore orchestrée par vous. Vous êtes conscient qu'elle ne glisse pas vers une conceptualisation. Il est important pour vous, à ce moment là, de vous sentir derrière vous-mêmes. Ce sentiment d'être derrière vous-même peut se comparer à cette sorte de sensation tactile que vous éprouvez, quand vous êtes assis là, et que vous la laissez se déployer au contact du mur qui est derrière vous. Vous pouvez certainement le faire - non comme une idée mais comme une perception, comme une sensation. La sensation tactile réside plus ou moins à la surface, mais le sentiment de se percevoir derrière, le sentiment dont je parle, est très puissant. Il peut subsister, pour une seconde, une certaine dualité - qu'il y a quelqu'un qui perçoit et quelque chose de perçu - mais tous deux disparaissent, et il ne demeure que la perception.


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dimanche 21 mai 2017

Le yoga, gymnastique ou philosophie ?

Le yoga, ce sont des postures. Mais pas seulement. C'est aussi une sagesse indienne qui s'enracine dans une tradition et une éthique puissantes.




« Joindre », « unir », « relier » mais aussi « mettre au repos ». Les traductions du mot sanskrit « yoga » éclairent sur les raisons d'un succès en Occident. Il est à nouveau urgent dans nos sociétés industrielles de cultiver le lien social. Mais aussi de ralentir nos rythmes de vie, dont l'accélération crée anxiété et angoisse. Comment faire ce petit pas de côté, nécessaire à une meilleure compréhension de ce qui se passe en soi et plus largement dans le monde où nous vivons ? Le yoga peut être une des voies à emprunter. 
Le yoga évoque souvent pour nous le corps installé dans des postures plus ou moins acrobatiques. Mais cette proposition corporelle s'accompagne du travail sur le souffle et d'une action sur le mental. Un cours de yoga cherchera à unifier ces trois éléments. Une démarche inverse des représentations du corps en Occident, toujours séparé du mental. « En Inde, c'est différent, explique Ysé Tardan-Masquelier, historienne des religions, spécialiste de l'hindouisme et directrice de projets de l'École française de yoga, le corps est l'une des gammes d'un continuum qui va du dense au subtil, il n'y a pas de rupture, il est animé, tissé de souffle, et il suffit de suivre ce souffle dans l'éventail de ses manifestations pour découvrir l'esprit. »
Si le corps est bien au centre de la pratique du yoga, ce dernier est une sagesse bien plus large qu'un ensemble d'exercices corporels. Grâce à une observation fine de l'homme par l'homme et de la souffrance inhérente à sa condition, le yoga cherche à le libérer en l'aidant à retrouver une unité. « Le yoga naît dans des milieux de penseurs qui veulent comprendre pourquoi l'être humain est malheureux, instable, malade, et qui attribuent ce mal-être à une séparation avec l'essentiel, à un état de division, de dispersion, ajoute Ysé Tardan-Masquelier. L'existence est placée sous le signe d'une perte, d'un exil de la dimension divine, de l'harmonie cosmique, de l'empathie avec soi et les autres. Le yoga propose alors de se réunifier, de se recentrer pour retrouver de la stabilité. » Cette sagesse, cette philosophie de la médiation corporelle s'appuie sur une tradition orale puis écrite. D'abord les Upanishads, composés entre le VIIIe et le IIIe siècle avant notre ère. Puis la Bhagavad Gîta et son puissant guerrier, mi-homme mi-dieu, en prise avec le doute, la crise existentielle au milieu du champ de bataille où sa mission est de défendre son peuple. Sa rencontre avec Krishna, une des incarnations du dieu Vishnou, va le conduire vers une sagesse de l'action, le karma-yoga. « Arjuna entre dans une démarche libératrice qui le réconcilie avec sa vocation et lui permet de rencontrer le divin », précise Ysé Tardan-Masquelier. Ici, « yoga » est employé dans le sens de discipline, d'ascèse. 
Mais c'est autour de notre ère que le yoga va vraiment se structurer grâce à l'apparition d'un texte majeur, les Yoga-sûtra, de Patañjali. On sait peu de chose sur l'auteur. Mais, en 195 aphorismes, appelés sûtra, Patañjali a réuni des connaissances plus anciennes et développé un véritable enseignement pratique et philosophique. Son premier sûtra propose une définition : « Le yoga est la cessation ou la suspension des fluctuations du mental. » Puis il accompagne le lecteur dans un parcours en huit étapes, que l'on appelle les huit « membres du yoga ». Le premier se nomme yama, en sanskrit. Il propose des observances utiles à la vie en société, qui constituent les principes de l'éthique du yoga : la non-violence, dire la vérité, ne pas voler, la fidélité à un engagement et l'absence du sens de la possession, c'est-à-dire le fait de ne pas vouloir plus que ce dont nous avons besoin. Une sorte de « sobriété heureuse » chère à l'essayiste Pierre Rabhi. Le deuxième principe est niyama, la discipline personnelle : les règles à suivre comme la propreté, le contentement et la sérénité, l'ardeur dans l'engagement, la connaissance de soi et le fait de distribuer les fruits de l'action au courant de la vie, de ne pas les garder pour soi. Le troisième membre est asana, le plus connu, puisque c'est celui des postures. Le quatrième, pranayama, se concentre sur le souffle, l'apprentissage de la respiration. Les quatre étapes suivantes engagent un travail sur soi plus approfondi : pratyahara, le retrait des sens ; dharana, la concentration ; dhyana, la méditation et samâdhi, l'éveil.
Ce chemin du yoga se parcourt au contact d'une personne vivante et formée. La transmission orale d'un professeur à un élève reste irremplaçable, dans le respect de l'autonomie de l'autre, et peut s'accompagner d'une lecture personnelle des textes. Mais chacun emprunte cette route à son rythme en cherchant le yoga qui lui convient. Comme le rappelle Ysé Tardan-Masquelier, « il n'y a pas un yoga, qui serait breveté, traditionnel, orthodoxe, mais des yogas plus physiques, des yogas plus méditatifs qui s'appuient sur la vibration sonore ou la visualisation de formes et de couleurs, des yogas dévotionnels dans lesquels on se concentre sur une divinité ; des yogas de la connaissance afin de discipliner l'ego et l'esprit ».
Dénué d'esprit de compétition, le yoga ne cherche pas à réaliser une performance. Il s'inscrit donc à contre-courant des injonctions du toujours plus - plus vite, plus fort, plus jeune. En nous faisant vivre notre corps autrement et accéder parfois à une clarification du mental, il est une véritable école de l'attention au geste, au souffle et à nos perceptions sensorielles au quotidien. Ses vertus sont immenses mais il n'est pas une thérapie. Il peut avoir des effets thérapeutiques par une pratique régulière. C'est naturellement grâce à une meilleure harmonisation du corps et de l'esprit qu'il nous permet d'être en meilleure santé, de mieux gérer nos émotions, d'apprivoiser la souffrance. « Il rend plus heureux, plus libre : sa finalité est plus vaste qu'un projet thérapeutique », affirme Ysé Tardan-Masquelier.



source : La Vie ***


samedi 20 mai 2017

L’art traditionnel du Shantala avec Frédérick Leboyer



Comment mettre en pratique le Shantala ? Tout l’art repose sur les principes et la technique du massage ayurvédique. On peut en théorie masser bébé dès la naissance mais certaines personnes préfèrent attendre un peu (2-3 mois) – l’idéal étant de le faire avant 7-8 mois (période où bébé explore son environnement à 4 pattes). 
Bien entendu, il n’est jamais trop tard ! Concernant les conditions, il convient : de masser bébé au moins 30 min après qu’il ou elle ait mangé de coucher votre enfant sur une serviette tiède et nu de préférence d’utiliser une huile adaptée (La peau d’un bébé est plus réceptive qu’une peau mûre d’adulte. 
Par conséquent le plus grand soin doit être pris pour choisir le produit à appliquer sur la peau du nouveau-né. Testez toujours d’abord. Vous pouvez simplement appliquer le mélange d’huile à un petit secteur et le laisser pendant une heure. Une réaction produira une tache rouge ou des petites enflures qui disparaîtront dans quelques heures. Si ceci se produit, choisissez une autre huile) d’avoir une température ambiante d’au moins 25° C dans la pièce Il faut masser dans un certain sens : du haut vers le bas les différentes parties du corps.

Premier massage: on prend le haut de la cuisse dans ses deux mains et on enroule vers l’intérieur de la cuisse tout en descendant vers le pied. 
Deuxième massage: on maintient le haut du pubis avec le plat de la main gauche on enveloppe la hanche avec l’autre main et on étire jusqu’a la pointe des pieds! 
Troisième massage: on masse le talon du bébé en faisant des mouvements vers le haut. Du talon aux orteils. 
Quatrième massage: on effeuille les orteils comme une marguerite pour dégager les ondes positives. On refait la même chose sur l’autre jambe.
Ensuite on masse le haut du corps: On refait les quatre premiers massages sur les bras. 
Si bébé est contracté, on enveloppe les bras avec le corps pour étirer les membres. On peut aussi stimuler le transit grâce à des petits massages circulaires sur l’aine en l’agrandissant progressivement sur le ventre dans le sens des aiguilles d’une montre. 
On fait ensuite un massage qui s’appelle la griffe de l’ours: on pose son avant bras sur bébé en diagonale et on le laisse glisser en caressant le torse et les jambes jusqu’aux pieds. On fait ensuite un mouvement de jet d’eau de bas en haut du ventre vers la poitrine. 
On retourne bébé et on reprend les différents massages du haut du corps...

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vendredi 19 mai 2017

Un pas sage sur le chemin...





Marcheur, ce sont tes traces ce chemin, et rien de plus ; marcheur, il n'y a pas de chemin, le chemin se construit en marchant. En marchant se construit le chemin, et en regardant en arrière on voit la sente que jamais, on ne foulera à nouveau. Marcheur, il n'y a pas de chemin, seulement des sillages sur la mer.

Antonio Machado

jeudi 18 mai 2017

mercredi 17 mai 2017

mardi 16 mai 2017

lundi 15 mai 2017

dimanche 14 mai 2017

Le miroir sans tache... avec Philippe Mac Leod

Que vient dire la conscience dans l'ordre du monde ? Non point cette faculté de raisonner, si prompte à se mettre en branle, ni même cette propension à tirer des plans sur la comète, imaginer, projeter, calculer, supputer, mais cette insaisissable proximité de la connaissance, cette sorte de toile de fond qui nous soutient et nous tient en éveil, comme on parle d'un bruit de fond dans l'univers, un rayonnement dont la diversité tirerait son origine.
En cette fin d'après-midi, d'une douceur comme suspendue, d'une paix qu'on reçoit toujours comme un don d'exception, je suis comme immobilisé par la lumière que je contemple en son étalement, incapable de me lever de la chaise, d'amorcer un vouloir quelconque, de susciter une action dans cet espace que je ne voudrais pas froisser, qui ne semble avoir éclos que pour les yeux, le silence, l'amour. Des entrelacs de la porte vitrée, les rayons obliques jouent avec un bonheur sans cesse renouvelé, se plaisant à marier le bois et la pierre, à marcher sur le carrelage comme Jésus sur les eaux, à s'attarder sur la porcelaine d'une vieille théière ou à chevaucher les barreaux de la cage d'escalier, d'un effleurement qui transforme la matière sans la renier, dans l'offrande de l'un à l'autre.
Si je ne bouge pas, c'est que quelque chose en moi s'ouvre, avec lenteur et délicatesse. Je n'ai plus besoin d'agir dans un espace, l'espace lui-même a pris possession de tous mes recoins et m'habite comme si un rayon égaré - aussi fin, aussi pénétrant, aussi subtil et rapide que l'esprit dans le livre de la Sagesse - avait poussé loin sa progression, pour ouvrir les scellés d'une âme encore trop confinée sous les replis de réflexions sans lendemain.
La pensée qui s'opère alors - car c'en est une - ne se saisit d'aucun concept, d'aucune notion, elle est celle d'un regard qui s'arrondit comme un miroir du monde, miroir tendu au mystère, à l'invisible qui est la trame du visible, vaste parabole captant les tremblements d'une profondeur de la vie depuis les commencements, miroir de l'être à travers les mille soubresauts du créé, ses infinies variations, ses inflexions dans le silence.
L'instant se prolonge, d'une ampleur, d'une vastitude de l'infime se déployant tel un bouton, une fleur lumineuse portant au jour le monde qui se cache en celui-ci et en se prolongeant éveille des clartés toujours plus loin en moi, sans qu'il soit possible de bien définir ce qui est dedans ou dehors, tant l'unité est grande, l'équilibre entre le réel et l'âme d'une perfection rare, la paix pouvant se traduire en plénitude, en joie discrète, et comme dans la Bible accompagner les temps messianiques d'un accord premier enfin retrouvé.
Oui, qu'est-ce que la conscience ? Car c'est au fond une question qui surgit en même temps que l'émerveillement, comme si cet accord retrouvé nous offrait une autre connaissance de nous-même. N'est-elle pas essentiellement contemplative, réalisant non seulement notre unité intérieure mais l'unité de l'homme et du monde ? Et la contemplation, n'est-elle pas ce moment de conscience rendue à sa pureté originelle, comme un œil qui s'ouvre, l'être au fond de cet œil suffisant à la plénitude de la vision ? 
On pleurerait devant tant de beauté, tant de grandeur dans un seul moment d'être. On aurait envie de s'y accrocher comme à une certitude infaillible au milieu de la confusion des mots et des sentiments.
Mais on n'emporte rien. On a vu, une fois. On a touché terre comme pour la première fois, d'une manière unique, et c'est pour jamais.

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vendredi 12 mai 2017

Séparation... et unité... avec Arnaud Desjardins


A l'origine, le petit bébé fait très mal la distinction entre lui et le reste du monde – il vit ce qu'on appelle communément un état fusionnel avec la mère – puis il se rend compte peu à peu que si son bras ou sa jambe fait partie de lui, sa mère, elle, est autre que lui. Il peut bouger son bras s'il le veut mais il ne déplacera pas sa mère simplement en désirant que celle-ci le fasse; il l'appelle et elle ne vient pas. Pour le bébé, et en tout cas pour le fœtus tant qu'il est dans le sein de sa mère, il n'y a pas de dualité, de division entre « moi » et « séparé de moi ». La naissance inévitable de l'ego, c'est la perception de cette distinction : ceci n'est plus moi, c'est autre, indépendant, ne répondant pas à ma demande. Il y a chez le petit enfant une nature tyrannique qui veut que la réalité soit une avec lui et qui refuse l'abandon de cette fusion. L'enfant, en grandissant, se heurte – parfois violemment – à l'autre. Puis il se plie, il cède, sans se réconcilier au fond de lui-même avec l'implacable loi de l’altérité et de la différence. Là se trouve l'origine de la dualité au sens le plus immédiat, le plus concret, et il y a refus de cette dualité chaque fois qu'elle ne nous convient pas. C'est la base de la constitution de l'ego et du mental, avec leur tendance despotique qui cherche toujours à reprendre le dessus et qui est presque tout le temps, sinon tout le temps, battue en brèche par l'existence. Parmi les personnages contradictoires qui nous composent se trouve un tyran : je veux, j'exige, j’ordonne. Il faut reconnaître l'aspect psychologique subtil qui est à la source de ces comportements dictatoriaux.


Cette nostalgie d'un monde qui ne serait pas autre que nous subsiste à travers les années. Elle est tout le temps présente et tout le temps déçue, avec l'espoir du miracle – hélas éphémère – dans la passion amoureuse : je vais trouver avec mon bien-aimé ou ma bien-aimée la relation fusionnelle que j'ai connue autrefois dans les bras et plus encore dans le sein de ma mère. Espoir illusoire et irréalisable que l'autre va devenir moi, va devenir comme moi, va devenir identique à moi. C'est le grand leurre de la fascination amoureuse : nous sommes un, nous sommes faits l'un pour l'autre...


Le chemin de la non-dualité, de l'unité, de la communion, passe d'abord par une vraie dualité. Regardez bien le diagramme célèbre du yin et du yang : une partie noire avec un point blanc et une partie blanche avec un point noir, entrelacées, car il ne s'agit pas d'un cercle coupé en deux par un diamètre. Il y a bien un cercle, un, réunissant une partie noire et une partie blanche intimement associées, mais le noir reste noir, le blanc reste blanc. Et une certaine demande fusionnelle qui demeure en nous aboutirait à mélanger le noir et le blanc en une couleur grise uniforme : enfin nous ne sommes plus qu'un! Faux. Le diagramme de l'unité du yin et du yang n'est pas une couleur grise. C'est l'association intime, à l'intérieur d'un cercle, du noir et du blanc. Vous pouvez, sans être spécialiste du taoïsme, vous souvenir de cette image. Ne cherchez pas la non-dualité là où vous ne la trouverez jamais, là où elle ne sera jamais...

Chaque fois que nous refusons qu'un aspect ou un autre de la réalité soit ce qu'il est, nous tentons de nier cette dualité et de revenir à une fausse non-dualité dans laquelle la réalité relative est un as­pect de nous et, par conséquent, correspond à notre attente. Si je ne suis pas paralysé et que je veux porter ma main à mon front, cela m'est possible. Mais si je veux que tel ou tel aspect de la réalité m'obéisse, cela ne se produira que rarement. Tout nous le montre du matin au soir, c'est une évi­dence mais, en profondeur, pourquoi ne le reconnaissons-nous pas plus facilement? Si nous acceptions vraiment cette évidence, quelle émotion pourrait subsister? Regardez bien. S'il est tellement évident que l'autre est un autre, moi et lui, que j'ai un certain pouvoir sur moi mais que je n'ai qu'un pouvoir très limité sur lui, si vous êtes vraiment d'accord, comment se fait-il qu'il y ait encore des émotions? L'émotion ne peut naître qu'à partir de cette vaine espérance que la réalité est mon pro­longement, que je suis le centre de toute la création. Si j'admets que cette prétention va être tout le temps battue en brèche, je n'ai plus d'émotions. Chaque émotion, chaque « oh non! », sous toutes ses formes, chaque déception, chaque attente trahie, proclame notre illusion d'une fausse non­ dualité et notre tentative inlassable mais vaine d'égocentrisme.


ARNAUD DESJARDINS 
La Voie et ses pièges
extraits
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jeudi 11 mai 2017

Les quatre sentiments sans mesure



Amour, compassion, joie et équanimité constituent les " Quatre sentiments sans mesure ", qui sont le cœur même de la pratique du grand véhicule.

Lorsque ces quatre attitudes imprègnent notre esprit et qu'elles guident notre manière de penser, de parler et d'agir, c'est aussi ce qu'on appelle l'ouverture du cœur. -

 BOKAR RINPOCHE.

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mercredi 10 mai 2017

mardi 9 mai 2017

Pour ce regard...

Voici comme promis précédemment un extrait du livre de Marie-Félicie Rousseau

Le regard de monsieur Saule est profond, direct. Regard de ces patients qui se savent très malades et qui s’interrogent sur notre capacité à soutenir ce regard ! Vais-je mentir, moi aussi ? Ou être capable de plonger mon regard dans le sien ? Je me laisse traverser et non pas transpercer : traverser par ce regard si intense d'homme qui ne peut plus tricher et qui le sait. Ce regard si profond qu’il rejoint la sagesse universelle. Je ne me souviens plus de quelle couleur sont ses iris, car la couleur n’est pour rien dans cette fascination d’une vraie Rencontre.

Il sait que je suis sincère et il me dit « qu’il va bien », alors qu’il est en phase terminale de sa maladie.

Je lui demande s’il se sent anxieux, angoissé, car sa fille a l’impression qu’il l’est :

« Non, plus maintenant. »

Je souris et lui aussi. C’est pour cet échange de regard que je fais ce métier. Pour ces trois mots résumant la longue route de monsieur Saule.

Il n’est pas le premier patient que je rencontre avec cette intensité, mais lui a parcouru du chemin, en y entraînant sa fille et l’équipe soignante. Les membres de l’équipe sont très admiratifs et surpris par la paix intérieure que son être exprime, car le début de l’hospitalisation avait été très difficile : il était suspicieux, exigeant, facilement en colère.

Monsieur Saule, en effet, fait partie de ces patients dont la famille ne voulait surtout pas que lui soit dit le diagnostic de sa maladie et sa gravité. Le médecin semblait suivre cette injonction et les soignants étaient très ennuyés par cette situation, car l’état du patient se détériorait un peu plus chaque jour. Il en parlait, mais sa fille, âgée d’une quarantaine d’années, s’arc-boutait :

« Ne t’inquiète pas, cela va aller mieux, il faut que tu te reposes, que tu manges bien et tu iras mieux. »

Je l'avais reçu en entretien dans le salon des familles, après avoir simplement salué une première fois le patient dans sa chambre. En effet, elle ne voulait pas que nous le rencontrions. J étais simplement venue la chercher dans la chambre.

Je lui ai demandé si elle ne pensait pas que son père était conscient de son état. Elle a esquivé la question pour répondre :

— S’il apprend qu’il a un cancer, il ne le supportera pas, il se laissera mourir...

— Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

— Parce qu’il n’a jamais supporté d’être malade, il n’est pas patient, il a toujours été un homme d’action, entreprenant. Alors, vous pensez, s’il apprend qu’il ne se lèvera plus !

— Il s’est levé au fauteuil ce matin, dis-je un brin provocateur...

— Mais ce n’est pas pareil !

— Je sais bien. Pourtant, même couché dans son lit, votre père me donne l’impression d’être toujours le chef de famille et le chef d’entreprise que, je crois, il était avant sa retraite ?

— Oui, c’est vrai, dit-elle songeuse.

— Vous croyez qu’un chef d’entreprise n’a pas le droit de savoir ce qui le concerne directement ?

— ...

— Alors, je vous propose de le rencontrer plus longuement que lors de la simple visite de ce matin, et de lui dire que nous avons regardé son dossier médical et rencontré les médecins qui s’occupent déjà de lui, mais que nous aimerions que ça soit lui qui nous raconte ce qui l’a amené à l’hôpital. Je peux vous assurer que nous sommes le plus souvent très surpris par tout ce que savent ces patients à qui l’on n'a soi-disant rien dit. Ils n’en parlent pas de leur propre initiative, surtout à leur famille, car de même que vous voulez le protéger, il veut aussi vous protéger de cette mauvaise nouvelle : il sent ses forces diminuer un peu plus chaque jour.

Elle me donna son accord du bout des lèvres sentant qu’elle n’avait pas trop le choix. Je lui proposai d’être présente dans la chambre pendant l’entretien, si son père était d’accord. Elle déclina la proposition.

Spontanément, il me raconte son histoire médicale avec force détails exacts alors qu’il était sensé ne rien savoir. Cet échange, associé à un ajustement de la prise en charge de ses douleurs persistantes, confirme l’instauration d’une relation de confiance, comme il en avait d’ailleurs avec tous les soignants qui n’avançaient pas masqués. Depuis, il a cheminé et réglé un certain nombre d’affaires, en particulier pour son entreprise.

J’y retourne, l’après-midi, pour un ultime entretien : il est en paix avec lui-même, avec sa vie, avec le monde, mais peut-être pas encore avec son entourage qui a tant de mal à le voir et à lui parler tel qu’il est : monsieur Saule, vivant ses derniers jours et sur le point de quitter son siège de chef de famille.

Informer le patient qui le demande, ne pas lui mentir... il ne s’agit pas d’un concept (ou pire, d’une règle de morale !) auquel il faudrait obéir aveuglément. Il s’agit de respect que l’on témoigne à la personne, à la volonté de le considérer comme un adulte responsable même s’il est malade, alité, et qui plus est, âgé. Mais il y a là aussi quelque chose de bien plus profond, de viscéral, de fondamental comme j’ai pu l’expérimenter dans ma propre histoire.


...


lundi 8 mai 2017

Acceptation...


Pourquoi ne sommes nous pas en paix ?
Car il y a toujours le 
OUI... MAIS...


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En marche... sur le chemin


"Et en vérité, il n'y a de départ qu'à cause du but. Nous ne nous mettons pas en route si nous ne sommes pas attirés. A aucun niveau de la réalité, en aucune manière, il ne peut y avoir de mouvement s'il n'y a pas une attraction préalable. Le vrai point de départ, ce qui fait qu'un jour nous nous mettons en route, c'est le but lui-même qui me fait envie, qui m'attire; alors je fais le premier pas en direction de ce but, je marche, j'avance, quelles que soient les difficultés du chemin, et je ne peux m'arrêter que quand j'ai rejoint ou atteint ce but. Dans le cas présent, il s'agit d'un but intérieur. 

Plus ce but est clair pour vous intellectuellement, plus il vous touche dans la profondeur de votre être, plus vous serez déterminés à aller dans cette direction et plus vous comprendrez peu à peu comment vous rapprocher de ce but, quels sont les obstacles sur le chemin et la manière de surmonter ces obstacles..."

Arnaud Desjardins
La Voie et ses pièges

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dimanche 7 mai 2017

Astrologie avec Jacqueline Kelen

Entretien avec Jacqueline Kelen, auteur d’une trentaine de livres consacrés aux grands mythes, aux figures mystiques et à la vie intérieure.

La Croix : Comment expliquer que toutes les cultures, à toutes les époques, se soient intéressées à l’astrologie ?

Jacqueline Kelen : C’est l’honneur de l’être humain d’étudier le ciel, d’essayer d’y décrypter des signes. Et on ne peut que s’émerveiller devant la curiosité et l’intelligence humaine qui ont permis, 3 000 ans av. J.-C. à Babylone, par l’observation des phases de la Lune, des éclipses et des mouvements planétaires, d’interpréter ces phénomènes. Car en Mésopotamie, tout ce qui bougeait dans le ciel était un message des dieux et, depuis leur ziggourat (tour d’observation), des astronomes-astrologues, considérés comme des hommes du sacré, devaient consigner précisément leurs observations.
Cette astronomie chaldéenne s’est répandue dans l’univers hellénistique puis gréco-romain et est devenue plus précise, avec l’établissement de lois et de cycles. Dans ce système, les planètes portent les noms des divinités du Panthéon (Vénus, Mars, Saturne…) et les douze signes du zodiaque, à dominante zoomorphique (Bélier, Scorpion, Poissons…), sont utilisés en fonction de leurs résonances psychologiques. Ce système symbolique s’est transmis en Occident jusqu’à aujourd’hui. Et il n’y a rien d’étonnant à retrouver des zodiaques sculptés sur les chapiteaux des basiliques romanes et des cathédrales gothiques.
Comment expliquer l’apparent paradoxe entre les mises en garde de l’Église à l’égard de l’astrologie et le fait qu’un grand nombre d’astrologues, jusqu’à la Renaissance, étaient des hommes d’Église ?
J. K. : C’est vrai que l’astrologie était à l’honneur à Rome sous les papes des XVe-XVIe siècles. Mais il s’agissait alors d’une astrologie d’érudits, sollicités pour d’importantes décisions militaires ou politiques, et qui n’avait rien à voir avec l’astrologie démocratisée d’aujourd’hui.
En fait, il y a toujours eu des controverses dans l’Église sur cette question. Ainsi vers 1492 à Florence, une disputatio eut lieu entre Marcile Ficin, médecin et astrologue, et son ami érudit, Jean Pic de la Mirandole. Tandis que le premier affirme l’influence des astres sur la destinée humaine, le second, au nom du libre arbitre, réfute toute idée d’influence. Dans sa Dispute contre l’astrologie divinatoire, Pic de la Mirandole dénonce « la croyance en cette sorte de vanité » (au sens de vain) et qualifie l’astrologie de « chose qui n’est pas absolument nécessaire à la vérité ».
En tant que chrétienne, comprenez-vous ces mises en garde de l’Église à l’égard de l’astrologie ?
J. K. : Il faut garder à l’esprit les trois temps dans lequel notre vie s’inscrit : le temps de la nature avec les cycles des saisons et constellations ; le temps historique des événements ; et l’outre-temps, messianique, qui se déploie sous le signe de l’espérance, de l’attente… Ce troisième temps, qui transcende les deux autres, est celui vers lequel tend tout pèlerin spirituel.
Il s’agit donc de savoir quelle est la finalité de l’astrologie : peut-elle aider à vivre, non seulement son existence terrestre, mais aussi sa destinée spirituelle ? Or bien souvent, l’astrologie, y compris la psycho-astrologie, est centrée sur l’ego, le moi envahissant, faisant oublier la vocation de tout homme à l’éternité.

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samedi 6 mai 2017

Rencontre... avec une présence



Rencontrez-vous dans tout ce que vous êtes.
Il n’y a rien qui ne mérite en vous cette rencontre,
que ce soit votre corps, vos pensées, vos émotions, vos réactions et perceptions, vos blessures les plus intimes et douloureuses.
Quand je parle de rencontre, c’est vraiment cette rencontre de coeur à coeur avec vous-même, tel que vous êtes.
Cette écoute silencieuse de votre intimité.

Cette attention et ce regard de plus en plus profondément tournés vers votre intériorité, vers vous-même.
De soi à soi.
Parce que c’est la seule façon de vous connaitre et de vous reconnaitre.
Et parce-que ce que vous êtes est si précieux !
La forme que prend la vie à travers vous en cet instant est ce dont vous avez absolument besoin pour permettre cette rencontre.
Alors, tout en vous mérite votre regard, votre écoute, votre attention délicate et renouvelée.
Même la peur mérite d’être rencontrée vraiment.
Dans tout ce que j’ai rencontré en moi, même ce qui me faisait le plus peur, qui me terrifiait parfois, même mes plus profondes blessures,
jamais je n’ai rencontré de monstre.
Dans cette rencontre,
je n’ai rencontré que mon humanité,
je n’ai trouvé que la vulnérabilité, l’ouverture, la douceur, la beauté, la nudité,
et même parfois la timidité de certaines émotions si habituées à être trop souvent rejetées.
Dans cette rencontre je n’ai rencontré qu’une immense tendresse,
qu’un amour infini et sans condition.
J’ai essayé parfois d’éviter certains aspects de moi, certaines peurs ou blessures trop douloureuses.
Mais par amour, elles sont revenues me chercher, inlassablement, jusqu’à ce que j’accepte inconditionnellement leur étreinte.
En rencontrant mes peurs, mes blessures,
je n’ai rencontré en moi que des enfants émerveillés et déjà libres.
En me rencontrant,
je n’ai rencontré que l’infinie possibilité de la vie,
et l’infinie disponibilité de la joie d’enfant d’être vivant
.

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vendredi 5 mai 2017

Etre de nature...



Il est curieux que nous ayons si peu de rapports avec la nature, avec les insectes, la grenouille bondissante, et le hibou qui hulule d’une colline à l’autre, appelant un compagnon. Il semble que nous n’éprouvions pas de sentiment à l’égard de tous les êtres vivants de la terre. Si nous pouvions établir une relation profonde et durable avec la nature, nous ne tuerions jamais d’animaux pour nous nourrir, nous ne ferions jamais de mal aux singes, aux chiens ou aux cochons d’Inde en pratiquant la vivisection dans notre seul intérêt. 

Nous trouverions d’autres moyens de soigner nos blessures et de guérir nos maladies. Mais la guérison de l’esprit est tout autre chose. Cette guérison s’opère peu à peu au contact de la nature, de l’orange sur sa branche, du brin d’herbe qui se fraie un passage dans le ciment, et des collines couvertes, cachées par les nuages. 

J. Krishnamurti

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jeudi 4 mai 2017

Méditation avec Jacques Castermane

Comment méditer ?_


Dans les années 1960, j’ai bien entendu cherché la réponse à cette question dans quelques rares ouvrages ayant pour thème le zen. Mais la vraie réponse à cette question, comment méditer, m’a été donnée dans le petit bureau de Graf Dürckheim lors de mon premier séjour en Forêt Noire en 1967. Non pas, comme dans les livres, à l’aide de paroles-idées, mais dans l’accomplissement de ce qu’un maître zen appelle la parole-événement : « Voilà, comme vous souffrez actuellement d’un sérieux problème au genou, asseyez-vous sur l’avant de la chaise ... le dos droit ... dans la tenue la plus juste qui soit pour un être humain, ni crispé ni avachi et, dans l’absolue immobilité du corps vivant, le corps que vous êtes (Leib), exercez la pleine attention (Achtzamkeit) au va-et-vient qu’est la respiration ».
Le Chemin est la technique ; la technique est le Chemin. Pas de discours, pas de théorie. Comment méditer ? En, pratiquant la méditation ! Cela n’a rien d’extraordinaire. L’enfant d’un an, qu’il soit né en Extrême-Orient ou en Occident, n’a pas besoin d’explications pour faire ses premiers pas ; l’enfant apprend à marcher ... en marchant.


Pourquoi méditer ?_


Lorsque j’ai demandé à Graf Dürckheim, « Pouvez vous me donner une bonne raison pour méditer chaque jour ? », il m’a répondu « Oui, parce que c’est l’heure ... ! »
Cette réponse est en totale opposition avec la multitude des raisons de pratiquer proposées dans les ouvrages qui présentent la méditation de pleine conscience (Mindfulness Meditation). Méditez afin de vaincre l’insomnie ! Méditez pour élargir vos capacités mentales ! Méditez pour assumer le stress dans votre entreprise.
Parmi ces buts, il en est un qui me laisse coi : « Le corps des Marines (USA) effectue des recherches afin de voir si la pratique de la méditation de pleine conscience peut améliorer les performances des troupes ! ».


« Méditer parce que c’est l’heure ! ». Cela signifie qu’il s’agit d’une pratique sans but, sans pré-méditation, sans conception à l’avance, sans prévisions, sans calcul de petits bénéfices souhaités par l’ego. Zazen est une pratique méditative qui ne s’appuie ni sur l’esprit d’acquisition ni sur l’esprit de performance.
Mais dans ce cas, à quoi bon méditer ? C’est en pratiquant sans but que, depuis une quarantaine d’années, je fais l’expérience que la méditation de pleine attention n’est pas sans effets.
Parmi ces effets il est une expérience décisive qui a changé ma manière d’être au monde. C’est le passage de l’idée illusoire « J’ai un corps » à l’expérience que « Je suis corps ».
Nous devrions nous permettre une bizarrerie grammaticale et écrire « JeSuisCorps » sans intervalles ; parce qu’il n’y a ni distance ni écart de temps entre ce que nous nommons « Je » ce que nous nommons « Suis » et ce que nous nommons « Corps ». Ces trois événements sont inséparables, comme « la chaleur est inséparable de l’eau chaude » (1)


Expérience décisive ? Oui !
Révélation expérimentale que le mental (mindful signifie avoir conscience “de” ou être conscient “de”) est le domaine de l’agitation, de l’inquiétude latente, du stress, de cet état d’être angoissé qui conduit au burn-out et à la dépression.
Révélation expérimentale que JeSuisCorps, le corps qui en ce moment inspire (et moi je n’y suis pour rien) est le domaine du calme intérieur, le domaine de la confiance inconditionnelle, le domaine de la paix intérieure.


Toute personne qui est attirée par le mot « méditation » doit savoir que, contrairement aux idées reçues, les mots attention et conscience ne sont pas équivalents...

Jacques Castermane

(1).Georges Brunon: "Le geste créateur et l'Aïkido", p. - éd. Savoir Etre


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