lundi 28 février 2022

Conseils du Cœur : à ceux qui font la guerre.

 Sa Sainteté le Dalai Lama 


Dans toute société humaine apparaissent des êtres malfaisants qui causent un grand nombre de problèmes, et il est nécessaire de disposer de moyens efficaces pour les empêcher de nuire. Lorsqu’il ne reste aucun autre choix possible, il faut bien se résoudre à utiliser la force armée.

Pour moi, une armée ne doit pas servir à propager une doctrine ou à envahir un autre pays, mais simplement à mettre fin, en cas d’absolue nécessité, aux agissements de ceux qui détruisent le bien-être de l’humanité et sèment le chaos. Le seul objectif acceptable d’une guerre est le bonheur de tous, et non des intérêts particuliers.

La guerre n’est donc qu’un pis-aller. L’Histoire nous montre que la violence engendre la violence et résout rarement les problèmes. En revanche, elle crée d’insondables souffrances. On voit aussi que lorsqu’elle paraît sage et logique pour mettre fin à des conflits, on ne peut jamais savoir si au lieu d’éteindre un feu on n’est pas en train d’allumer un brasier.

Aujourd’hui, la guerre est devenue froide et inhumaine. Les armes modernes permettent de tuer des milliers d’êtres sans prendre de risque soi-même ni voir les souffrances qu’on a provoquées. Ceux qui donnent l’ordre de tuer se trouvent souvent à des milliers de kilomètres du champ de bataille. Et les innocents, les femmes et les enfants qui ne demandent qu’à vivre sont ceux qui meurent ou sont mutilés. On se prend presque à regretter les guerres d’autrefois, où le seigneur marchait à la tête de ses troupes ; sa mort signifiait en général la fin des hostilités. Il faudrait au moins redonner à la guerre une dimension humaine.

À partir du moment où ils ont des armes, les hommes sont enclins à s’en servir. Mon point de vue est qu’il ne devrait plus y avoir d’armée nationale. Le monde devrait être démilitarisé, à l’exception d’une force multinationale qui interviendrait uniquement lorsque certains menaceraient la paix dans une région du monde.

Tout le monde parle de la paix, mais on ne peut réaliser la paix à l’extérieur si l’on héberge en soi la colère ou la haine. On ne peut pas non plus concilier le désir de la paix et la course aux armements. L’arme nucléaire est considérée comme un moyen de dissuasion, mais cela ne me semble pas une méthode sage ni efficace à long terme.


Un certain nombre de pays consacrent des sommes colossales au développement de ces armes. Tant d’argent, d’énergie, de talent sont gaspillés alors que les risques de dérapage ne peuvent qu’engendrer de plus en plus de peur.

Mettre fin aux guerres est l’affaire de tous. On peut certes trouver le nom de gens qui sont à l’origine des conflits, mais on ne peut pas prétendre qu’ils ont surgi de nulle part ou ont agi seuls. Ce sont des membres de la société dont chacun de nous fait partie et dont chacun porte une part de responsabilité. Si nous voulons créer la paix dans le monde, créons-la d’abord en chacun de nous.

La paix dans le monde ne peut passer que par la paix de l’esprit, et la paix de l’esprit par la prise de conscience que tous les êtres humains sont comme les membres d’une même famille, malgré la diversité des croyances, des idéologies, des systèmes politiques et économiques. Ces derniers ne sont que des détails, au regard de ce qui nous rapproche. Le plus important est que nous sommes tous des êtres humains habitant une même petite planète. Ne serait-ce que pour survivre, nous avons besoin de coopérer les uns avec les autres, à l’échelle des individus comme à celle des États.

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dimanche 27 février 2022

Vivre ce carême

 Dans la France contre les robots (1947)» essai visionnaire sur notre monde actuel, que je viens d’adapter au théâtre sous le titre du Paradis des robots, Georges Bernanos nous alerte face au risque de perdre notre vie intérieure dans une société envahie par les « machines »... Une société qui fait des « êtres non pas égaux, mais pareils ». Avec la prolifération des technologies, nous sommes devenus comme des toxicomanes. Or, « le drame du toxicomane ce n'est pas qu'il use d'un poison, c'est qu'il ait éprouvé le besoin d'en user pour fuir sa propre personnalité ». Après deux ans de pandémie et de restrictions, voici quelques pistes qui me sont apparues dans le texte de Bernanos pour vivre ce carême.

1 - RETROUVER SA PERSONNALITÉ

Qu’est-ce qui fait que je suis singulier ? Bernanos m'invite à retrouver mon désir profond, ce qui m'anime vraiment. Qu’est-ce qui me fait plaisir. me donne de la joie ? Comment retrouver ce que je suis, et que j’ai pu perdre de vue ? Ma mission propre ?

Après ces deux années difficiles, où nous avons subi toutes sortes de contraintes, je peux saisir l'occasion de ce carême pour me demander ce que je peux donner plutôt que de me priver. À cette fin, trouver en moi ce qui m'est propre, le développer. Car par définition, je suis le seul à pouvoir l'offrir !

2 - CULTIVER SES TALENTS

Il ne s’agit pas de narcissisme, mais plutôt de mettre mon talent au service des autres. Dans sa Première lettre aux Corinthiens (12,17), saint Paul dit : « Si tout le corps était œil, où serait l'ouïe ? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat ? » Ainsi, chacun est un membre unique du corps du Christ. Si je ne joue plus ma partition propre, c’est tout le corps qui est entravé dans sa marche et qui en pâtit. Concrètement, je peux reconnaître mes qualités, sans jouer aux faux modestes. Et si cela s’avère trop difficile, demander de l’aide à mes proches et amis bienveillants. Je mets ensuite mes dons en pratique dans une situation concrète. Si l’on me dit, par exemple, que j’ai un beau sourire et qu’il donne de la joie, j’en profite pour l’offrir à mes voisins, à la personne SDF en bas de chez moi, à celles que je croise, jusque dans le métro...

3 - FAIRE LE VIDE EN SOI-MÊME

Après deux ans de confinement et de vie entre parenthèses, on pourrait avoir envie de faire plein de choses. Chercher à rattraper le temps perdu par une activité débordante, rentabiliser son temps. Bernanos propose plutôt la figure de « l’homme qui a du temps à perdre ». Pourquoi ne pas accepter de perdre, d’avoir des trous dans mon agenda ? D’être vide, pour mieux recevoir, me laisser remplir, non plus par des dérivatifs, mais par Celui qui donne la vie, la paix, la joie ?

Il ne s’agit même pas de prier, mais de se laisser faire plutôt que de faire. De se laisser travailler par la providence. Si je ne me confronte pas à ce vide, ce « vacant », je ne me mets pas face à ma misère. En cultivant ce temps de « rien », j’ai accès à ma vie intérieure, même pauvre, et je suis en contact avec mon moi, en vérité, et donc avec Dieu. Si ma pensée divague, ce n’est pas grave : au moins, elle est en mouvement et pas atrophiée par les écrans ! Et quand bien même elle serait pauvre, négative, laide... Au moins j’y ai accès.

On dit qu’il faut que l’enfant s’ennuie pour que son imagination soit plus créative. Et l’adulte ? Je retrouve ma dimension créative en acceptant de lâcher. Je sors ainsi de cette mentalité d’une « vie tout entière orientée par la notion de rendement, d’efficacité, de profit où l’homme est devenu lui-même un outil, où le rythme de la vie ne se mesure plus au battement de son cœur, mais à la rotation vertigineuse des turbines qui s'accélèrent sans cesse » (Bernanos).


4 - RENOUER AVEC LE CHEMIN DU RÉEL ET DE LA RELATION

Je peux faire un jeûne de Facebook, de Netflix, des séries, d’Instagram, de WhatsApp, de l’ordinateur (qu’on a allègrement utilisé ces deux dernières années !). Ces technologies me divertissent : elles me détournent de mon chemin, de ma vocation. L’écran fait écran à ce que je suis profondément, et comble ma difficulté à être face à ma pauvreté. Je remets donc ces « machines » à leur juste place.

Ces moyens peuvent m’aider à surmonter la vie et ses épreuves, mais si l’usage de ces technologies a pour conséquence de m’éloigner de ce pour quoi je suis fait, de m’extraire de ma mission, attention danger ! Pourquoi ne pas retrouver le chemin du bon vieux téléphone pour appeler ses amis, pas vus (ni entendus) depuis deux ans ou plus, et leur dire à quel point ils vous ont manqué ? 


Michel-Olivier Michel
Comédien et metteur en scène, il enseigne l'art dramatique depuis 20 ans. Fondateur en 2011 des ateliers philo-théâtre, diplômé en théologie, il a mis en scène de nombreuses pièces, dont certaines ont une portée spirituelle.

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vendredi 25 février 2022

Neutre

 NEUTRE 

c’est terrible

Il m’arrive

encore
de prendre les choses
personnellement

c’est terrible

c’est comme ça

une pique
de quelqu’un
qui m’est proche

un comportement
que je ne comprends pas

une attitude
qui me désarçonne

une saillie
qui m’entaille

cela ne m’arrive
pas très souvent

la plupart du temps
je vis
avec la claire conscience
que l’autre
ne peut faire autrement
que ce qu’il fait

être autrement
que ce qu’il est

que rien
non
rien de rien
n’a à voir
avec moi

que tout
est neutre

non pas indifférent
interchangeable
grand dieux non

plutôt
que de tout ce qui est
rien n’advient
en fonction de moi

parmi tout ce qui advient
Il est des choses
qui me concernent
celles qui viennent à moi
qui constituent mon lot

ce n’est pas
parce qu’elle me concernent
me demandent un positionnement

qu’elles adviennent
pour
ou contre
moi

au final
il n’y a pas
de moi
en fonction duquel
et autour duquel
ce qui advient
adviendrait

juste une personne,
momentanée
infiniment précieuse
radicalement limitée
Imbriquée
dans un réseau
de choses
qui arrivent

la plupart du temps
donc
de plus en plus
sans doute

j’existe

en tant que personne
en un ciel
dégagé
un climat
apaisé
au sein duquel
tout vibre
si fort
sans pour autant désaccorder
l’instrument
que je suis

et il arrive encore que
ce qui advient
je le prenne
personnellement

qu’un moi fictif
s’invite
usurpe la place
occupe la scène

sachant son moment court
Il s’époumone
comme un manifestant
en passe d’être évacué

Il fond sur le buffet
comme un pique assiette
en instance d’expulsion

et tant qu’il fait son cinéma
cet imposteur

c’est terrible

ce qui est
n’est plus simplement
ce qui est

mais une manigance
du réel
un vilain tour
joué par la vie

pied de nez
coup de griffe
claque
offense

outrages
qui auraient vite fait
de se muer en injustice
si j’en étais encore
à m’en saisir
à en tirer des conclusions

ce dont
désormais
et fort heureusement
je m’abstiens

mais enfin
quand ça arrive

c’est terrible

c’est ce qui est
aussi

c’est neutre
aussi

et c’est une déflagration
dans un espace de quiétude

une crécelle
au sein d’un ensemble harmonieux

le corps
accuse
l’onde de choc

le psychisme
vrille
des alarmes hurlent

alors l’urgence
vitale

est de descendre
du maudit manège
lancé en tourbillon

ne pas faire non plus
une affaire personnelle
d’avoir ainsi
pris les choses
personnellement

ne plus battre des pattes
en surface

à l’écoute
de la fréquence juste
accorder l’instrument
avec patience
délicatesse

veiller
à ne pas casser une corde

c’est seulement une fois
l’instrument réaccordé
qu’il redevient
opportun
de jouer

S’il y a une parole à dire
une ligne à écrire
un geste à poser
une main à tendre

puis les choses
reprennent leur cours

neutre

qu’elles n’ont d’ailleurs
jamais quitté


Gilles Farcet 

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jeudi 24 février 2022

La voie sans chemin

 





Extraits de La voie sans chemin de Vimala Thakar. Éd. Accarias L'Originel 

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mercredi 23 février 2022

Deux voix..

Toujours pas d'internet. Avec free, je n'ai pas tout compris et tout n'est pas compris dans le service après-vente 🙄


 

Deux voix appellent en nous,  celle qui demande Dieu, le Soi, l'Absolu, le silence, la sérénité, et celle qui réclame la satisfaction de ses besoins et désirs, et me soulagement de ses peurs. Il faut savoir distinguer ces deux voix en soi et les concilier.

Arnaud Desjardins

Source : Clés 2012

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mardi 22 février 2022

Le langage du corps

 

Pas un geste ! Notre façon de nous asseoir, de nous tenir debout ou de marcher dans la rue en dit long sur notre état d'esprit. Imaginez que votre corps soit suspendu dans le temps comme une sculpture, quel message vous enverrait-il ! Chacune de nos attitudes expression raconte l'histoire de notre personnalité et de notre état. Chaque posture que nous adoptons est un hymne à nos émotions.

La pseudo science qui étudie le langage du corps nous enseigne que le corps ne ment pas. Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas cacher les sensations physiques désagréables que nous ressentons. Par exemple si on souffre d'une migraine, on peut assister à une réunion sans grimacer de douleur à chaque fois que quelqu'un parle. Mais si on se sent nerveux, si on s'ennuie ou si on est émotionnellement mal à l'aise, des attitudes caractéristique de notre tension (comme tapotait nerveusement sur la table, se ronger les ongles ou jouer avec ses cheveux) commencent à envoyer des messages que notre tact et notre diplomatie nous empêchent de formuler ouvertement.

Chaque attitude adoptée à un sens précis. Tapoter sur la table est un moyen de se retenir d'agir ouvertement, ce qui permet par exemple, de ne pas quitter une pièce lorsqu'on s'ennuie. On se ronge les ongles pour détourner ses instincts destructeurs. Lorsque l'on se sent puni ou quand on a besoin de réconfort, on peut jouer avec ses cheveux : c'est un comportement typique de l'enfance, qui est une période caractérisée par un niveau de responsabilité minimal.

Il faut donc écouter les messages que notre corps envoie pour supprimer nos manies et en perdre l'habitude. La première étape pour se libérer de ses habitudes n'est pas, comme le prétend la croyance populaire, d'appliquer de la moutarde sur les doigts pour éviter de se ronger les ongles, mais de prendre conscience des circonstances qui déclenche notre malaise. Nous devons apprendre à devenir notre propre spectateur. Dès que l'on commence à  rechercher la protection de notre « couverture sécurisante », c'est que l'on est en face d'une des nombreuses situations à l'origine de notre anxiété.

S'ouvre alors la voie de la connaissance de soi, c'est-à-dire le processus qui permet de découvrir, une à une, les origines enfouies de nos tensions.

On peut, par exemple, après une rencontre qui nous a laissés mal à l'aise, visionner une vidéo imaginaire en nous mettant à la place d'une des personnes présentes (ce sont la plupart du temps les autres qui sont à l'origine de nos tensions). Quelle image de nous aurait eu ce témoin ? Nos premières  suppositions sont souvent les bonnes, même si nous hésitons à en reconnaître la validité.

Identifier la cause réelle de nos tensions apporte une explication logique au problème. On peut donc ensuite essayer d'en déraciner l'origine et d'en évacuer les symptômes. A cours terme, des techniques comme le relâchement musculaire, le massage et le yoga, peuvent s'avérer utiles pour atteindre une sérénité physique qui nous aidera à affronter les prochaines période d'anxiété. Une fois le corps détendu, nous sommes mieux équipé pour partir à la découverte de notre propre intériorité qui nous apportera le calme durable.

Mike George

Extrait de « La Relaxation »

dimanche 20 février 2022

Connexion spirituelle

 Je n'ai plus de connexion internet depuis la tempête de vendredi. Mais, il y a une connexion qui subsiste même dans l'obscurité...



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vendredi 18 février 2022

Pourquoi pratiquer zazen ?

 

Pourquoi pratiquer zazen ?       

 

Pour une seule raison, une raison qui n'est pas raisonnable : l'éveil de l'homme à sa vraie nature d'être humain. 

Le maître zen Shohaku Okumura nous invite à laisser se révéler notre être-nu (1) Graf Dürckheim parle de notre être essentiel.

Qu'est ce que c'est -ça- que vous appelez notre être essentiel ? Lorsque je lui pose cette question, le Vieux Sage de la Forêt Noire me dit "Vous ne pouvez pas poser cette question, parce que ce que je désigne comme étant notre être essentiel n'est pas un - ça -, n'est pas quelque chose qui pourrait être défini et classé dans les catégories de la raison. Mais, paradoxalement, chaque personne, au cours de son existence, peut faire l'expérience de sa vraie nature, l'expérience de sa propre essence".

C'est quoi cette expérience ?

"C'est l'expérience d'une qualité qui se présente à travers la sensation". 

Il s'agit de l'expérience révélatrice ou de la révélation expérimentale d'un ensemble de valeurs de l'être parmi lesquelles celle qui semble manquer le plus à l'homme contemporain : le calme intérieur. C'est peut-être la nostalgie de cette manière d'être au monde qui fait que le mot méditation fait aujourd'hui sauter l'audimat ?

Méditation bouddhiste, méditation chrétienne, méditation laïque, méditation Vipassana, méditation Taoïste ... laquelle choisir?  À chacun de décider. Mais il est sans doute important de savoir que la pratique appelée zazen n'a rien à voir avec ces multiples propositions qui ne font qu'opposer les tenants de l'une aux partisans de l'autre.

Zazen est la pratique méditative SANS objet, SANS but. Lorsque je demande Graf Dürckheim s'il peut me donner une bonne raison pour pratiquer zazen chaque jour, il répond : "Pourquoi pratiquer zazen chaque jour ? Pour une seule raison ... parce que c'est l'heure". 

Bien qu'elle ne soit pas encourageante cette réponse est capitale. D'autant plus que aujourd'hui, les animateurs d'une méditation dite moderne (?) proposent à leurs adeptes une liste qui rassemble  cent (100) bienfaits alléchants.

Sans ou cent ! Malgré la prononciation à l'identique il ne faudrait pas confondre la préposition qui marque l'absence avec l'adjectif numéral qui présume le beaucoup. "Dès que l'on commence à promettre à ceux qui font un exercice la santé ou le succès dans la vie, cela n'a plus rien à faire avec l'exercice appelé zazen" (K.G. Dürckheim).

Au début de son séjour au Japon (1937-1947) Graf Dürckheim pratiquait régulièrement zazen à côté d'un moine zen d'un certain âge. 

- Puis-je vous demander en quoi consiste votre exercice après plus de quarante années de pratique ?  Réponse du vieil homme : - C'est difficile ... j'essaie d'arriver à ce point où je sens que le souffle va et vient de lui-même et ... lorsque j'y arrive, c'est vraiment étonnant ... tout en moi se calme! Réponse qui témoigne que pratiquer sans but n'est pas sans effets.

 

 

 

Ce moine, me disait Graf Dürckheim, pratiquait fidèlement l'exercice proposé par le Bouddha historique il y a plus de vingt-cinq siècles ; exercice qui en Pali (2) est désigné par l'expression : AñaPañaSati

 

AñaPaña ? Ce n'est pas quelque chose : la respiration. C'est cette action vitale qui n'est pas quelque chose. Ce n'est pas un exercice respiratoire inventé par l'homme; c'est pour le maître zen Hirano Roshi la signature de la Vie. La Vie qui n'est pas quelque chose mais le PASSAGE de JeInspire à JeExpire (en un mot parce qu'il n'y a ni distance ni écart de temps entre le sujet et le verbe).

 

Sati ? Il est peut être important de commencer par dire ce que ce n'est pas. Sati n'est ni la conscience DE quelque chose, ni la concentration sur un objet, ni la méditation au sens d'une pratique mentale qui s'appuie sur la pensée, ni l'engagement de ce qu'on appelle l'esprit lorsque ce processus est opposé à ce qu'on appelle le corps.

Sati indique une attitude d'accueil, l'action de contempler (c'est-à-dire de voir, d'entendre, de sentir, d'être en contact avec ce qui est vu, entendu, senti,  contacté ... sans examen de ce qui est vu, entendu, senti, contacté).

Sati, c'est l'approche sensorielle du réel. Une approche pré-mentale du réel à travers la conscience SANS de. C'est la conscience qui est à l'origine, au commencement de notre existence. 

 

Le Zen vous intéresse ? Dans ce cas vous devez savoir que vous allez être confronté à une équation radicale ; dans la langue japonaise : sanzen = zazen!

Ce qui signifie que "Chercher à comprendre profondément le Zen n'est rien d'autre que pratiquer zazen" (Dogen).

Exigence d'autant plus difficile que, lorsque l'homme occidental approche les pratiques, les usages, les préceptes, les directives, les exercices propres aux traditions de l'Orient ou de l'Extrême-Orient, il se demande aussitôt comment il va pouvoir les intégrer dans le cadre de ses convictions, de ses certitudes, de ses croyances, de ses habitudes ; en un mot dans son entendement?

Souvent j'entends dire : "Je suis intéressé par la Leibtherapie, mais comment vais-je intégrer cette thérapie dans ma manière d'aborder l'anatomie, la physiologie telle que l'envisage la médecine expérimentale?"

"Je suis intéressé par zazen, mais comment vais-je intégrer cet exercice dans ma psychanalyse ?"

"Zazen m'intéresse, mais comment vais-je intégrer cette pratique méditative à ma foi ?"

"Je veux bien pratiquer zazen, mais pouvez-vous me prouver par des mesures quantitatives, scientifiques, que ce qui est dit de cet exercice n'est pas que subjectif ?"

 

Ma réponse ? "Osez pratiquer zazen !".  Jusqu'au jour où vous ferez l'expérience que lorsqu'on pratique zazen le corps, le corps vivant dans sa globalité et son unité (Leib) prend la forme du calme...

           

Jacques Castermane

 

 

(1)    Lettre d'Instant en Instant N° 96 - Octobre 2021

(2)    le pali fut choisi par le Bouddha pour diffuser son enseignement.

Oracle alphamythique

 


Le site de l'oracle alphamythique est enfin réalisé.

https://www.oraclealphamythique.com/

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Un moment de la vie...

 

"De l'être au vivre" de François Jullien


Il vient un temps dans son travail - un moment de la vie peut-être? - où il convient de commencer de nouer entre eux les divers fils ; ou, disons, de faire le tour de son chantier. Comme le jardinier fait le tour de son jardin, y considère ce qui pousse, ce qui a pris et ce qui n'a pas pris, dans quel état sont ses plants, quel terrain il faudra retravailler, là où il convient d'arracher et de repiquer, et, finalement, quelle tournure d'ensemble tout cela prend.

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jeudi 17 février 2022

Un homme ou une femme averti.e en vaut deux.

Fabrice Jordan : 

"Qu'est-ce que cela signifie? Simplement que si nous disposons de plus d'information sur une situation donnée, nous pouvons prendre de meilleures décisions, plus éclairées. 

C'est exactement ce que le Yi Jing nous apporte : une vision holographique 3D de la situation qui nous questionne. En nous permettant de la voir sous différents angles, il nous aide à prendre de meilleures décisions, qui dépendent toujours, bien évidemment, de notre libre-arbitre. 

Dans cette nouvelle vidéo, je vous présente les différentes modalités du Yi Jing et ses différentes versions, dont la version dite "taoïste", qui utilise temporalité et éléments pour décrypter l'hexagramme. "



Encore deux modules pour terminer ma formation au Yi Jing proposé par Ming Chan. 
Je suis toujours surpris par ce qui est proposé comme réponse aux questions. 
Les réponses très justes sont une confirmation du lien qui existe entre les êtres vivants et les événements. 

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mercredi 16 février 2022

Presque

 

Hier matin, j'ai assisté à l'enterrement d'une collègue avec qui j'ai pu partager de beaux moments au travail.
J'ai touché le cercueil. 

Hier soir, j'ai vu ce film où il est question également de cercueil mais où l'on ouvre notre boîte corporelle pour faire sortir la vie. On accueille alors ce qui est là, sans jugement. J'ai pu ressentir que ce sont notamment nos souffrances qui font notre identification. Du corbillard au corps billard qui se laisse toucher par les chocs sans que cela l'empêche d'avancer.

Pouvoir lâcher nos nuages permet d'entrevoir un ciel presque totalement bleu où l'on peut se relier à plus vaste que soi.


Je vous conseille ce film !
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mardi 15 février 2022

Ronds d'eau

 

Tous ces petits mots qui font des ronds dans l’eau de notre cerveau

Toutes ces pensées volages qui errent et grossissent les nuages

La vie se nourrit elle-même de tout ce qu’elle engendre

Et sous une autre forme, un autre état, va nous le rendre

Tout laisse des traces, rien ne s’efface

Il conviendrait de bien se laver les mains, mais aussi la bouche et le cœur

Pour que tout ce qui émane de nous devienne fleur

Poisson d’or ou coquillage

Mot d’amour ou parole sage....


Elisabeth Kuhn

peinture: Gustave Caillebote 1848-1894 / Yerres, effet de pluie 1875

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Résumé de situation

 


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lundi 14 février 2022

Nos improbables pensées

 Une pratique quotidienne : voir la "demande d'impossibilité" de nos pensées. (Autre expression de refuser le réel.)


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dimanche 13 février 2022

« De peau à peau, passe un courant »

 


Je tends la main ; elle se recule, met ses mains dans les poches de son manteau, me regarde d’un air d’incompréhension et de reproche. Oui, je sais, j’ai oublié, j’ai transgressé les préceptes sanitaires. Qui suis-je donc ? Un inconscient ? Un oublieux des gestes barrières ? Un révolté contre les diktats sanitaires ? Non, je ne voulais que lui serrer amicalement la main. Et son retrait, pour justifié qu’il fût, me fait mal à moi, qui suis un tactile.

J’aime toucher, connaître par l’intermédiaire de mes mains, de ma peau. J’aime caresser les écorces, les cailloux, le sable, la terre. Et j’aime la caresse du vent, parfois sa violence. J’aime me laisser envelopper par l’océan. Bien sûr, j’aime le toucher humain, et également le toucher médical, ces mains expertes qui cherchent, tâtent, palpent, pour comprendre et soigner le corps.

Séparé de la source

Le premier de nos sens à s’éveiller, c’est celui du toucher. Immergés dans le liquide amniotique, nous ne faisions qu’un avec le grand corps maternel. Avec délice. Nous n’étions que contact. Mais la croissance, inéluctable, faisait son œuvre, et la vie (la grande Vie ?) se chargeait de préparer l’interruption de ce temps de bonheur : une énergie s’éveillait lentement en nous, devenant de plus en plus puissante.

Un jour, accompagnée par celle de nos mères, elle nous a projetés dehors avec violence. Si tout s’est bien passé, nous avons été accueillis par des mains délicates, lavés, séchés, et déposés sur le sein maternel. Or, malgré ces contacts vivifiants, nous faisions alors l’expérience fondatrice d’être autres.

Malgré notre désir viscéral, nous étions par moments séparés de la source ; et à d’autres blottis en elle, nourris, soignés, et rassurés par ces voix quasi divines que nous avions pressenties avant le grand passage. Sortant ainsi de la fusion originelle, nous faisions notre apprentissage d’êtres humains, entrant lentement dans la responsabilité.

Le paradoxe du toucher

Ainsi, avec nos mères, avons-nous appris que nous sommes faits pour vivre à la fois séparés et reliés. Notre peau est devenue simultanément la limite que nous ne pouvons franchir, et le lieu du contact intime. Novalis, auteur de pensées si profondes, écrit : « Toucher, c’est à la fois se séparer et nouer des liens. »

Comment apprendre à vivre humainement ces deux pôles contradictoires ? Disons rapidement que si je mise tout sur le séparé, je deviendrai un éternel solitaire ; et si c’est sur le relié, je ne pourrai apprendre l’autonomie. Tel est donc un des nombreux et puissants paradoxes qui sous-tendent toute vie humaine et spirituelle ; notre temps, trop facilement clivant, a du mal à les mettre en œuvre.

C’est là notamment que nous blesse le virus : la restriction considérable de nos contacts humains, source de souffrance pour beaucoup. Et risque de repli individualiste, joint à l’influence obsédante des écrans et des réseaux sociaux.

La juste distance du Christ

Car, de peau à peau, passe un courant. Ce peut être pour le pire, dans la violence ou l’intrusion (le rapport Sauvé nous l’a bien montré). Mais aussi pour le meilleur. Réconfort d’une main posée sur le bras, d’une caresse sur le visage, d’un massage respectueux, de la tendresse entre deux conjoints.

Et me vient à la mémoire la multitude des contacts corporels du Christ avec ceux qui souffraient. Il savait à merveille trouver la juste distance avec les uns et les autres. Il est écrit qu’une force émanait de lui et les guérissait. Telle cette femme qui souffrait d’hémorragie et en fut guérie pour avoir touché son manteau (Luc 8, 44-46). Il invite l’apôtre Thomas à toucher ses plaies (Jean 20, 27). Mais inversement il s’écarte de Marie de Magdala : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père » (Jean 20, 17). Toute une vie pour apprendre le grand art du toucher !


Benoît Billot est bénédictin, moine dans la ville au prieuré d’Étiolles, dans l’Essonne. Adepte du zazen, il a fondé la Maison de Tobie. Il a notamment publié Lumières dans l’ordinaire des jours et l’Énergie féconde des sacrements (Médiaspaul).


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vendredi 11 février 2022

Sur le chemin de Nietzsche…

 


Minutes d’éternité avec un ami qui vient d’apprendre un diagnostic fatal…

Nous bavardons, véritable méditation à deux, aucun blabla, du silence, pas de verni, deux âmes à poil.

Instants légers sans la tonne des peurs. Oui, nous allons tous crever. Oui, la solidarité sauve. 

Dans la rue, le cœur bouillonnant de gratitude, je fonce vers le lac. Le ciel est plus bleu que d’habitude. 

Une femme me regarde un peu de travers. Et je fonds carrément en larmes fragile comme jamais. Je tombe à genoux tant je n’arrive pas à retenir de vieux sanglots.

Illico, Radio Mental se met en route : « Comment ? Tu fais des théories aux autres mais toi, tu n’es même pas foutu de trouver la paix ?»

Je me révèle, régénéré. Je cours, délesté de toute volonté de maîtrise. Je ne maîtrise rien et c’est magnifique !

Non-fixation… Joie, tristesse, ne s’attacher à rien, laisser passer, ressentir, mourir et renaître à chaque seconde.

Dire oui à tout, à la vulnérabilité et au morceau de joie inconditionnelle qui est là au fond des couloirs intérieurs, tout en bas dans notre cœur.

J’aimerais vous remercier d’être là. C’est un si précieux cadeau. Merci de tout cœur.

La promotion achevée, je souhaite plus que jamais revenir à ces carnets de route qui m’apaisent tant. Mille excuses pour mes divagations…

Maurice Bellet a mille fois raison : « Il faut changer de vie. Il faut changer tout. Mais tout changer ce n’est pas tout détruire : c’est sauver tout. ».

Prenez soin de vous.

Merci et Bisous

Alexandre Jollien

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jeudi 10 février 2022

mercredi 9 février 2022

Laissez...

 


Laissez votre corps vibrer, parler et la danse continue… Inutile d’aller le rechercher. Si c’est présent, vivez avec. Vous n’êtes pas triste : vous sentez la tristesse. Vous n'êtes pas anxieux : vous sentez l'anxiété. Vous n'avez pas peur : vous sentez la peur. Sentir la tristesse est une caresse. Sans elle, de nombreuses musiques n'auraient pas été écrites, beaucoup de peintures n'auraient jamais été réalisées. La tristesse, la peur c'est la beauté, sinon les montagnes russes des parcs d'attractions, les films d'horreurs et autres fleurons de notre civilisation n'existeraient pas. Laissez cette tristesse vraiment être triste, vraiment respirer en vous, et quelque chose va se placer. Plus vous allez sentir la tristesse, plus la joie se révèle. Plus la larme va couler sur votre joue et plus vous allez vous sentir libéré, heureux, tranquille.

Eric Baret 

Yoga : Corps de vibration, corps de silence


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mardi 8 février 2022

Peindre avec la lumière

 


Une promenade dans une galerie de peinture avec Matthieu Ricard en suivant ce lien :

https://matthieuricard.merignac-photo.com/index.html


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dimanche 6 février 2022

Se brancher...

 


"Un arbre coupé a-t-il une âme ?

Le regard qu'on lui porte lui donne une existence réelle

et la possibilité de converser avec lui.

Voir ce que personne ne voit,

c'est accepter de changer son regard sur le monde,

pour mieux le découvrir et le comprendre.

Il existe un langage,

au delà les mots,

qui s'exprime par les yeux,

plus que par la bouche."

Jordan Ray.

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samedi 5 février 2022

Sans avis...

 


S'il vous plaît, de me donnez pas votre avis, je ne vous donnerai pas non plus le mien ; cet avis qui se mijote avec des pour avec des contre, avec des plus avec des moins, imprégné de toutes nos frustrations et de nos blessures profondes, mêlées à nos incompréhensions, voire à nos ignorances.

Non, donnez-moi votre ressenti, je vous donnerai le mien ; cette petite voix qui vient du cœur, qui a l’innocence de l’enfance, sans calcul et sans jugement, et qui parle au poète, à l’artiste, au rêveur, à l’amoureux, à l’intuitif, au sage, au prophète ou au fou, à l’intérieur de nous.

Ne laissons pas les pour et les contre nous diviser. Nous avons tant de belles choses à partager...

Elisabeth Kuhn

peinture: Edward Hopper 1882-1967 / Jo Sketching at Good Harbor Beach, 1924


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jeudi 3 février 2022

Quatre regards

 


Nous vivons sur la même terre, sous le même ciel, mais nous vivons dans des regards différents et chacun de ces regards, de ces « points de vue », constituent des mondes et des consciences qui parfois s’affrontent.

Changer le monde, c’est changer de regard ; pour rencontrer le monde de l’autre, il faut entrer dans son regard ou partager celui qui nous est propre.

On peut distinguer quatre grands types de regards ou de visions du monde.

1 - Un regard « physique », sensoriel, observateur, scientifique, qui, lorsqu’il y a consensus quant aux modes de perception, peut aboutir à ce qu’on appelle un monde « objectif ».

2 - Un regard réflexif, analytique, qui interroge et analyse les données reçues par les différents modes de perception sensoriels ou techniques ; ce regard peut aboutir à ce qu’on appelle le monde rationnel où le philosophe trouve sa place aux côtés du scientifique.

Le monde perçu, analysé, rationalisé et objectivé est considéré par un certain consensus contemporain comme étant le seul monde réel.

Mais il existe pourtant d’autres regards et appréhensions du monde, qu’on ne peut pas oublier ou négliger :

3 - Un regard affectif ou inter-relationnel où le monde n’apparaît pas seulement comme objet, mais comme présence ; présence vivante avec laquelle nous pouvons établir une relation affective, fraternelle et amicale.
Tel sera le regard de François, de Rumi et des saints de toutes les grandes traditions spirituelles de l’humanité.

La terre, l’univers ne se donnent pas seulement à connaître à l’œil des sens et à l’œil de la raison, mais aussi à l’œil du cœur, et c’est le cœur qui en découvrira l’harmonie, le sens et la beauté. Le regard de la philocalie, qui remercie et célèbre le Réel sous toutes les formes, ne détruit pas le regard de la science et de la philosophie, il les accomplit.


4 - Il y a encore un autre regard, regard silencieux, contemplatif, l’œil de l’intuition, qui pressent l’unité d’une Conscience qui se manifeste dans la diversité des mondes perçus, analysés, objectivés, célébrés : la Conscience même qui rend tous nos regards capables de vision. Le champ de lumière toujours invisible qui ne fait qu’un avec tout ce qui est vu et qui rend possible tous nos points de objectivés, célébrés : la Conscience même qui rend tous nos regards capables de vision. Le champ de lumière toujours invisible qui ne fait qu’un avec tout ce qui est vu et qui rend possible tous nos points de vue (objectif et subjectif), c’est-à-dire toutes nos créations, imaginations, conceptualisations, représentations du monde.

À ces « quatre yeux », ces quatre regards, il faudrait ajouter un cinquième qui serait l’œil de la synthèse, celui qui intègre les quatre grands regards que nous avons évoqués. On pourrait ainsi l’appeler l’œil du Réel, car c’est le Réel qui se connaît lui-même, à travers ces différents modes de perception, de réflexion, d’affection et d’intuition.

Ces quatre regards posés sur le monde vont entraîner quatre formes d’écologie, quatre façons de gérer et de soigner notre environnement considéré comme notre maison ou comme notre corps élargi. On le sait, l’étymologie « oiko », d’écologie, renvoie à la « maison » à notre façon d’habiter la terre.

Extrait de "Vers une écologie intégrale" de Jean-Yves Leloup
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mardi 1 février 2022

Tigre d'eau


Même si le passage officiel à l'année du Tigre d'Eau n'aura lieu que le 4 février, la transition vers son énergie est déjà bien en marche et produit des effets concrets.

Nous entrons dans une année Ren Yin 壬寅, c'est à dire une association Eau Yang et Bois Yang. En effet, la branche Yin a été représentée par le Tigre, mais est porteuse de l'énergie du Bois Yang.
Dès lors, pour avoir la tonalité de l'année, imaginez un immense chêne qui se voit soumis à la puissance du passage d'un fleuve tumultueux, dont le cours aurait été passagèrement dévié.
Dans un tel cas, deux possibilités : soit on se concentre sur l'inconfort et les contraintes qui vont être ressenties par le chêne et on passe son temps à se plaindre et à se poser en victime.
Soit on se focalise sur les qualités que va devoir déployer le chêne pour sortir de cette année, grandi et...debout.
Première chose : tenir bon dans son enracinement et la force de notre axe, en lâchant autant que possible toute résistance périphérique. En l'occurrence, la puissance de l'Eau Yang est trop forte pour être concurrencée, même par un chêne massif. Aucun sens à vouloir jouer au plus fort avec cette force de la nature. On fait pas les malins et on rentre notre force en l'enracinant (un chêne ne peut pas ployer, au contraire d'un Bois Yin).
Autrement dit, revenir à notre essence, ne pas dévier de notre axe, ne pas réinventer la roue cette année, éliminer ce qui est périphérique et non essentiel. Oser croire à ce qui nous fonde, encore et encore, contre vents et marées (c'est le cas de le dire).

Deuxième chose : patience ! (et c'est un impatient qui vous le dit). Patience, patience, patience.
Paradoxalement, ce sont dans ces deux attitudes combinées que nous retrouvons le courage et le métal symbolique du Tigre.
Petit truc : utilisez l'image ci-dessus comme un mandala. Visualisez-là, et méditez avec, en essayant d'en ressentir l'essence et les qualités qui en émergent. Avec celle-ci ou n'importe quelle autre image inspirante du même type d'ailleurs.
Et n'oubliez pas : pas de positionnement de victime en spiritualité.
Bonne pratique!
Fabrice

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Plouf, le repos.

 L’art du plouf, savoir flotter…

Retour au bercail, lessivé, crevé, excavé de fatigue et plein de reconnaissance….

Merci de tout cœur à toutes et à tous…

Sur le chemin de Nietzsche, à nouveau une vie pépère, contemplative…

Epuisé, je dévale la pente qui conduit au lac. 

Sur le chemin, une jeune femme en pleurs, des enfants qui jouent. 

Beauté et tragique de l’existence.

Je n’avais jamais compris le poème de Basho…


Interprétation toute personnelle : 

Un vieil étang, 

Une grenouille,

Plouf.

Le vieil étang c’est le fond du fond, le calme, la paix, la nature de Bouddha qui rayonne en chacun de nous.

La grenouille ? Ca pourrait être les tracas, le stress, le bruit, les peurs, la blessure, le manifesté…

Plouf, retour au calme, plongeon dans un océan de paix. Tout est paix, au fond du fond.

Apprendre à flotter dans l’étang, ne plus craindre les croa croa croa, oser le grand plouf dans la profondeur… 

Le défi... Le vrai repos. Plouf...

Merci à toutes et à tous. Votre soutien me réconforte. Plouf…

Prenez soin de vous. Prenons soin de nous sans laisser personnes sur la touche.

Bisous

Alexandre Jollien

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