J’aime
ces livres, rares, que l’on peut ouvrir à n’importe quelle page, n’importe
quand, et pouvoir me laisser tomber dans le déroulé d’une seule de ses phrases,
avec le sentiment de franchir sans effort un seuil : celui de la
conscience ordinaire, qui volète à l’aveuglette vers ses automatismes, pour me
diriger droit dans l’espace et l’instant du présent, de la Présence.
Exactement
comme le dit ce tout premier sous-titre : « Je suis tombée dans
l’être », p. 27. Je n’ai pas eu spécialement envie de lire tout de suite
l’introduction, d’ailleurs brève et utile, pour sentir, pour savoir que
l’auteure vit exactement là où elle écrit, que ses pensées et son corps se
trouvent au même endroit, à la même seconde. C’est seulement après avoir eu
cette immédiate impression – sensation ? – que j’ai aperçu ces deux
phrases, dans la note au lecteur, p. 17 : « Le mental est alors très
paisible et les sens ne sont pas encore en alerte. Il ne demeure que ce
sentiment pur, « Je suis » naturellement conscient et présent dans une
grande limpidité. » En effet, c’est bien là le climat dans lequel baigne
chaque petit passage de ce livre limpide comme une eau de source, dès que je
tombe sur une page, au hasard de mon feuilletage. Qu’il est agréable de lire
sans fatigue, juste pour se poser et se ressourcer dans le plus simple et le
plus profond !
Cela
n’empêche pas Christine Morency de nous accompagner par un choix de chapitres
courts et de sous-titres qui guident. Tous les titres vont à l’essentiel :
« Il n’y a personne », « L’éveil », « La rechercher
spirituelle ou le chercheur assoiffé », « Etre – Je suis –
Existence », « Présence, Conscience, le Soi »,
« L’Absolu », « L’Amour. Non-séparation » et
« L’intégration de l’éveil ».
Sabine
Dewulf
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