samedi 31 juillet 2021

La chance d'être accueilli sur terre, de pouvoir y respirer et d'y marcher.

 ... Se sentir vivant !


"Ce que j'ai aimé le plus au monde , je crois que c'était la vie ".
Jean d'Ormesson .

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vendredi 30 juillet 2021

L'honneur

 

"L'honneur appartient à ceux qui jamais ne s'éloignent de la Vérité.
Même dans l'obscurité et la difficulté, ceux qui essayent et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, les humiliations ou même la défaite.
Parce qu'en faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d'en faire autant. "
Nelson Mandela
Conversation avec moi-même



Photo : une des nombreuses versions du Jin Guang Fu, 金光符, talisman de la Lumière de la Réalisation. Une des pratiques fondamentale des pratiquants taoïstes, très efficace quand on traverse des périodes de doute ou de "noirceur" ou que l'on est confrontés à des éléments négatifs comme ceux cités par Mandela.





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jeudi 29 juillet 2021

Deux vidéos sur la non dualité...

Pour la personne qui a du temps en vacances et qui souhaite approcher l'instant présent où la personne disparaît et devient "vacance"...
Dans les deux vidéos, "on" parle brièvement d'Arnaud Desjardins. 
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mardi 27 juillet 2021

Faire la paix avec nos fantômes et retrouver la clarté (2)

 

4) Aider les fantômes à trouver leur vraie maison (et à nous foutre la paix)
Une fois que le ou les messages ont été entendus, alors nous pouvons gentiment inviter ces hôtes à rejoindre la dimension dans laquelle ils doivent vivre et les guider dans cette direction.
Ces mémoires/fantômes sont de l’information. Celle-ci ne peut pas être détruite, mais elle peut être remaniée ou distribuée autrement ou ailleurs.
Nous voulons être en paix ? Eux aussi. Dès lors, un deal équitable avec eux est nécessaire : « J’ai entendu votre message, merci beaucoup, maintenant j’ai besoin de me retrouver et en remerciement pour votre message, je vais vous guider vers votre propre suite. »
Ici, nous utilisons certaines visualisations d’accompagnement spécifiques. Et pour les plus récalcitrants d’entre les fantômes, nous leur faisons comprendre que nous ne plaisantons pas. Leur intérêt est désormais de nous laisser à nous-mêmes. Les outils Yin sont utilisés en premier, et les Yang en cas de nécessité. Faut pas trop nous chercher non plus, ils doivent le sentir.

5) Retrouver la clarté et le sens de notre chemin
Enfin seuls !
Oui, mais le vide est parfois effrayant ! Et nous comprenons alors peut-être pourquoi nous avons mis tant de temps à nous occuper de ces fantômes. Il s’agissait peut-être de présences gênantes, mais il s’agissait avant tout de présences…
D’abord, nous allons nettoyer tous les résidus à l’intérieur de notre corps, comme on fait le ménage après une bonne soirée, ou une mauvaise.
Le nettoyage de la moelle des os, liée au Reins également, est une des techniques fondamentales que nous utilisons. Ensuite, la vibration de mantras spécifiques comme celui de purification du corps, du cœur ou de la Terre poursuivra ce travail.
Nous apprenons alors à définir quel chemin nous voulons, maintenant que notre libre arbitre est restauré. Ce n’est parfois pas simple, et il faut laisser le temps au temps. Mais comme la nature a horreur du vide, quelque chose émerge tôt ou tard. Nous restons attentifs pour déjouer toute inertie de comportement ancien. Nous voulons du neuf!
6) Inviter nos divinités à protéger le chemin et à l’éclairer
Une fois le chemin sous nos yeux, nous apprenons à le protéger et à l’éclairer. Après tout, nous allons devoir y cheminer maintenant, et autant faire en sorte que le voyage se passe au mieux. Il sera peut-être long.
Nous travaillons dès lors avec l’autre côté de la pièce des fantômes : celle des Shen 神, ou « divinités ».
Il s’agit cette fois d’un plan informationnel d’un type plus subtil, plus léger que le monde des Gui. Ce plan nous allège et nous tire vers le haut, et contraste avec l’alourdissement engendré par les fantômes.
Nous apprenons à invoquer la présence des divinités de nos organes, et à leur demander protection, quand cela est nécessaire. Nous retrouvons donc une présence, mais qui est de l’ordre du Clair et non du Trouble.
Peu à peu, nous apprenons surtout l’autonomie, l’individuation, l’originalité et la création. Nous incarnons ce que nous sommes depuis toujours.
Timidement au début, et parfois maladroitement, comme un enfant qui doit réapprendre à marcher. Mais petit à petit, nous grandissons et un jour, nous pouvons chanter en marchant, droits et ouverts aux autres. Si quelqu’un trébuche à nos côtés, nous l’aidons à se relever et à se trouver, comme nous l’avons fait nous-mêmes.

7) Apprendre à rester dans le flux du toujours nouveau
La dernière phase semble la plus simple : rester dans le flux de la vie, du nouveau.
Eh bien pas du tout ! Car nous allons chuter encore, parfois. Oui, mais la différence, c’est que nous savons nous relever.
Nous comprenons aussi que le chemin est sans fin et évolue en spirale. On revoit la même chose, mais pas du même plan. Nous le savons et nous apprécions le voyage, nous sommes solides, mais humbles, car nous savons la chute possible à tout moment.
C’est ce qui rend le voyage si beau, n’est-ce pas ? Et à chaque fois que cela est nécessaire, nos divinités sont là : relève toi, marche, cours. Le chemin, et la lumière, c’est par là nous disent-elles.

Fabrice Jordan
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lundi 26 juillet 2021

Faire la paix avec nos fantômes et retrouver la clarté (1)


1) Prendre conscience de l’influence du passé : les fantômes
Le mot fantôme (ou Gui 鬼, en chinois) est un mot intéressant. On peut bien sûr le voir au premier degré, comme nous l’envisagions en tant qu’enfants, avec le drap blanc et les deux trous pour les yeux.
En prenant du recul, cependant, on peut définir un « fantôme » comme une trace du passé toujours vivante, et surtout agissante, aujourd’hui, au cœur de notre vie.
Si l’on accepte cette définition, alors nous pouvons voir des fantômes en de nombreux endroits de nos vies.

Dans nos schémas de pensées, d’abord, que nous avons hérité de tout notre arbre transgénérationnel. Nous portons bien souvent les espoirs, ou les déceptions, de nos ancêtres et de nos parents.
Combien d’injonctions internalisées, du type : « tu n’y arriveras jamais » ou au contraire « notre famille est supérieure aux autres, tu dois te comporter comme tel». Combien de comportements hérités, inculqués, imités, qui vont aujourd’hui à l’encontre de nos aspirations ou qui nous limitent dans nos possibilités d’expression?
Quand nous ne sommes pas capables d’en prendre conscience, les fantômes se manifestent dans nos comportements, et plus particulièrement dans ceux qui sont répétitifs et un peu ou beaucoup, autodestructeurs.
Plus le fantôme est installé profondément, plus ces schémas sont trans-sectoriels, c’est-à-dire qu’ils se retrouvent à l’identique dans plusieurs secteurs de nos vies : professionnel, amoureux, familial, social, etc.
2) Apprendre à les localiser dans notre corps ou nos actions
Le point de départ, si l’on souhaite retrouver notre liberté et notre créativité, est de pouvoir localiser précisément où se logent ces « fantômes ».
S’agit-il-de comportements qui nous sabotent ? Si oui, dans quel domaine de notre vie sont-ils les plus présents et actifs? Lors d’une telle recherche, l’avis de nos proches ou de personnes externes est important, et cela implique que nous fassions preuve d’humilité, pour écouter sans être immédiatement réactifs. Ici, l’écoute et la non-action sont essentielles.

Sont-ils présents dans notre environnement ? Au travail, à la maison, ressentons-nous un malaise dans certaines pièces, zones, ou à certaines heures de la journée ?
Ou se cachent-t-ils dans nos corps et nos cœurs ? Quelles sont les parties de moi que je ne ressens pas, ou alors, celles qui crient en permanence ? Ou se situent les douleurs ? Comment se manifestent les symptômes ? Nous évoquent-t-ils des choses anciennes, familiales ? Quelqu’un de notre famille a-t-il déjà présenté des comportements ou symptômes similaires ?
Devenons les Sherlock Holmes de nos fantômes. Cela dédramatise la situation, et nous met dans une position active et non plus de victime.
3) Entendre leur message et prendre un engagement
On peut envisager les choses comme ça : un fantôme est un résidu vivant du passé, qui n'est pas situé au bon endroit, ne trouve pas le chemin vers sa nouvelle maison et doit donc être guidé. Ou alors il ne veut pas nous quitter tant qu’un certain message n’a pas été non seulement délivré mais entendu.
Il convient dès lors de bien vouloir « tendre l’oreille », qui dans la vision chinoise est liée au rein, à l’eau (deuil et renouveau) et au transgénérationnel.
En utilisant un certain nombre « d’outils habiles », nous pouvons apprendre à décrypter le message de nos fantômes. Par exemple, dans ma lignée, la « méditation des 5 fantômes » est faite pour ça. Nous pouvons travailler à deux, pratiquer certains talismans travaillant sur ombre et lumière (talismans du soleil et de la lune) ou utiliser l’attention flottante proche de la psychanalyse lors de nos sessions de Qi Gong, en y mettant une intention légère.
L’important ce n’est pas la rose, mais la prose de nos fantômes.
Si nous ne l’entendons pas, nous les mettons en échec et ils n’ont pas de raison de nous laisser seuls. Pour comprendre qu'ils ont été entendus, ils ont aussi besoin de sentir que nous avons pris un engagement, que la lettre ne restera pas morte, mais qu’elle vivra et que nous maintiendrons sa flamme vivante.
On s’engage aussi vis-à-vis de nos fantômes.
A suivre...
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Fabrice Jordan


dimanche 25 juillet 2021

samedi 24 juillet 2021

Les trésors de la peur

 Les peurs sont ce qu'il y a de plus dur à traverser, à transformer. Il y en a beaucoup qui s'expriment actuellement. Elles peuvent se découvrir dans l'immobilité qui permet d'entrer en contact avec la profondeur. La respiration permet d'entrer calmement dans l'univers de l'eau sans avoir peur de s'y noyer... et d'aider notre dragon à nous révéler notre potentiel...

"Nos peurs les plus profondes sont comme des dragons, qui gardent notre trésor le plus profond." - Rainer Maria Rilke



« Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours qui attendent que nous les secourions. »
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

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Enoki Toshiyuki 


vendredi 23 juillet 2021

Une belle journée !

 


vendredi 23 juillet, très bon jour pour méditer sur le nettoyage des obstacles, tout ce qui nous retient, se met en travers de notre route, nous bloque pour aller là où nous avons envie d'aller, alors même qu'on sait ce qu'on veut. 

Meilleur créneau, entre 23h et minuit direction dos au Sud Ouest.

Mantra associé : Mort aux obstacles !

Belle journée à toutes zé ta tous

Fabrice Jordan

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"Boostez votre vitalité! (1)

 


1) Les Trois Trésors
La tradition du Tao est probablement la plus ancienne tradition du monde qui s’est systématiquement intéressée à la vitalité et à la longévité. Pour désigner une femme ou un homme accompli(e), on ne parle pas de d’éveillé (e) mais d’immortel(le), désignant par là une personne qui a réussi à comprendre ce qui fait l’essence de la vie, au-delà du physique.
Les arts du Tao envisagent l’humain tissé de trois substances-énergies qui dialoguent et cohabitent, et que l’on appelle les Trois Trésors : le Jing (Essence), le Qi (Energie) et le Shen (Esprit).
Parmi les substances vitales que nous devons préserver pour garder notre vitalité, le Jing (Essence) est la plus fondamentale, car elle est le réservoir de tous les potentiels dans lesquels nous puisons pour exprimer et manifester notre vie et nos accomplissements.
De nombreux enseignements visent donc à restaurer notre Essence vitale (Jing), qui se travaille essentiellement dans le bas-ventre, le Dan Tian (champ de cinabre) basal comme disent les Chinois. Cela englobe la notion moderne du microbiote, dont nous commençons juste à comprendre l’importance aujourd’hui dans le cadre Occidental.

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jeudi 22 juillet 2021

"Nous sommes des êtres de peau " : le toucher, notre lien essentiel au monde

 

La privation de contacts physiques depuis le début de la pandémie de Covid-19 permet paradoxalement de renouer avec la centralité du toucher, premier de nos sens à se développer. Souvent déprécié, effacé, le toucher relie notre intimité à celle de l’autre et au monde extérieur.


«Quand on aime ses proches, on ne s’approche pas trop. » Dès le printemps 2020, ce slogan de prévention gouvernemental a tourné en boucle sur les ondes pour mettre en garde les Français contre le risque de contamination au Covid-19. Brusquement, l’irruption de la pandémie nous faisait expérimenter la frustration générée par les « gestes barrières ». Hors de nos « bulles de contact », il a fallu renoncer aux embrassades spontanées, aux bises rituelles et aux câlins aimants.

Cette épreuve affective, aussi rude qu’inédite, nous a cruellement rappelé combien le toucher façonne notre rapport au monde et conditionne nos relations humaines. « L’affection qui, jusque-là, était source de réconfort s’est tout à coup transformée en un geste morbide, risquant de transmettre la mort. En ce sens, l’expérience du Covid a dynamité, révolutionné, la vocation première du toucher, qui est de rassurer », analyse la psychologue Céline Rivière, autrice d’un livre sur les bienfaits des câlins (1).

L’expérience, extrême, a eu pour vertu de remettre le toucher au centre de nos réflexions, tandis que le sens de l’histoire semblait tendre vers son inexorable effacement. « Cela fait trente ans que je travaille la question du corps et, jusqu’à la pandémie, des collègues me faisaient comprendre que cette question était secondaire, cosmétique, contrairement aux “sujets sérieux” comme l’économie ou la politique. Pendant le confinement, d’un seul coup mes sujets de recherches sont devenus audibles, observe Fabienne Martin-Juchat, enseignante-chercheuse en sciences de la communication à l’université Grenoble Alpes. Comme si les événements avaient permis une prise de conscience sociétale de cette partie cachée de nos existences. Jusque-là, notre relation corporelle au monde allait de soi, on ne la questionnait pas, l’intendance suivait. La mise à l’arrêt de nos routines, de nos habitudes, des relations de proximité physique, nous a contraints à y réfléchir. »


Avec une question centrale : pourquoi le toucher est-il si fondamental pour nos existences et pour nos relations humaines ? Après tout, la pandémie ne nous a pas interdit de nous parler, et a même permis de multiplier les conversations virtuelles. « Précisément, il y a eu de la souffrance physique et émotionnelle car, d’un coup, l’écran est devenu le seul canal sensoriel pour être ému par le monde, explique Fabienne Martin-Juchat. En réalité, pour nous, la crise du Covid a aussi été une crise corporelle, nous imposant une rationalisation de nos gestes, une retenue constante, la maîtrise permanente », postule l’anthropologue qui a signé un essai remarqué sur la question du corps pendant la crise sanitaire (2).

Longtemps déconsidéré, perçu parfois comme un sens trivial, le toucher occupe pourtant une place essentielle dans notre appareil sensoriel. Dès les premières semaines de gestation dans l’utérus, il est le premier sens à émerger. Des récepteurs permettent au fœtus de sentir les parois de l’utérus de sa mère et les vibrations émises par le son des voix alentour. Le toucher est aussi le sens le plus abouti à la naissance. Qu’il soit effleurement, caresse, choc, il nous affecte et nous met en contact avec le monde extérieur. « C’est bien simple, un enfant qui n’est pas touché meurt. On l’a longtemps pressenti mais aujourd’hui, un examen par IRM prouve que les privations affectives provoquent des altérations cérébrales chez les bébés », explique Céline Rivière.

Comment ces mécanismes fonctionnent-ils ? Le sentiment de sécurité que l’on ressent en se donnant un baiser ou en se tenant la main est le résultat d’une cascade de changements physiques et biochimiques. Tout commence par la peau. Grâce à 640 000 récepteurs, appelés « corpuscules de Pacini » situés dans le derme profond, un toucher bienveillant stimule la production d’ocytocine dans le cerveau, communément surnommée « l’hormone de l’amour ». Elle favorise les liens sociaux, participe à la construction de relations de confiance, joue même un rôle dans l’attachement entre une mère et son nouveau-né. L’ocytocine libérée dans notre organisme contribue à abaisser le rythme cardiaque et les niveaux de cortisol, hormone responsable du stress, de l’hypertension et des maladies cardiaques. Le toucher a des vertus hors normes : plusieurs études ont montré que les bébés prématurés prenaient environ 50 % de masse supplémentaire lorsqu’ils sont pris dans les bras.

Enfants comme adultes, nous continuons d’avoir besoin de contacts, de réconfort. En être privé peut augmenter les sentiments de stress et d’angoisse, comme le montre une étude menée pendant la crise du Covid-19 par Louise Kirsch, chercheuse en neurosciences cognitives, à Sorbonne Université. « D’un point de vue scientifique, la pandémie a été une formidable expérience de stress social », souligne-t-elle. Avec une équipe de chercheuses, elle a exploré l’influence des mesures de distanciation physiques sur les différents types d’interactions tactiles (familiales, amicales…) et ce que cette réorganisation a pu susciter comme frustrations.

Leur analyse, menée sur un panel de centaines de participants, a montré des résultats clairs : plus les contacts physiques étaient restreints dans les cercles familiaux, plus les personnes interrogées déclaraient expérimenter des sentiments d’anxiété et de solitude. Autre résultat marquant : au fil des jours, le manque s’aggrave. « Le toucher n’est pas qu’une réaction chimique, c’est un lien archaïque. souligne la psychologue Céline Rivière. En être privés a réveillé nos peurs ancestrales de mourir, des angoisses d’isolement extrêmement violentes. Quand nous ne nous sentons pas reliés, les choses perdent leurs sens. »


Mais plus encore que les relations interpersonnelles, le toucher nous met en relation au monde et nous permet d’y exister en tant que « consistance charnelle », explique Fabienne Martin-Juchat. « Nous sommes des êtres de peau. C’est grâce à elle que nous touchons le monde et que le monde nous touche. Il y a les gestes tendres, bien sûr, mais il y a un nombre considérable de choses qui nous touchent pendant une journée : nous sommes bercés par les ambiances de rue, les vibrations des discussions que l’on a et qu’on écoute, les rires, le vent… Ce qui nourrit l’humain, ce sont ces surprises par lesquelles le monde vient le toucher. D’où le sentiment pour certains, pendant le confinement, d’avoir vécu en apnée et d’avoir expérimenté une sorte de désintégration personnelle. »

Le « syndrome du glissement » éprouvé par des personnes âgées isolées dans les maisons de retraite au pic de la crise sanitaire est à ce titre évocateur. Il marque le moment où la personne a renoncé aux efforts qui permettaient sa survie. « Le fait que nous ayons accepté que les seniors puissent être privés de tout contact physique prouve qu’en tant que société, nous n’avons pas encore pris conscience de l’importance du toucher. La crise a montré une absence de pensée éthique sur le sujet », s’emporte Marie de Hennezel, spécialiste de la fin de vie et autrice d’un essai sur les conséquences de la politique sanitaire sur les personnes âgées (3). « Il y aura certainement un traumatisme collectif autour de cette question », avance-t-elle.

Un avant et un après, certainement, propose Cécile Rivière. D’après la psychologue, « les restrictions sanitaires ne seront pas levées à court terme, et nous serons conduits à davantage choisir les personnes que l’on touche. Mes patients me racontent déjà que sur les sites de rencontres, les personnes cherchent davantage des partenaires avec qui entamer une relation suivie. Car on ne peut plus multiplier les contacts comme avant, on peut espérer que le toucher se resserre vers une dimension plus qualitative et riche. »

  • Héloïse de Neuville dans la Croix

(1) La Câlinothérapie – Une prescription pour le bonheur, Céline Rivière, Michalon, 2019.

(2) L’Aventure du corps. La communication corporelle, une voie vers l’émancipation, Fabienne Martin-Juchat, Presses universitaires de Grenoble, 2020.

(3) L’Adieu interdit, Marie de Hennezel, Plon, 2020.

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mercredi 21 juillet 2021

Rester en contact

 

Gilbert Garcin

«Affrontez tout ce qui vous semble réel. Regardez sa véritable nature. Si quelque chose vous trouble, c'est le signe que cette chose est réelle pour vous. Cessez de fuir...Ayez le courage d'affronter les faits. Acceptez, acceptez ce qui est, n'essayez jamais de les refuser, de rejeter. Acceptez et devenez cela même qui vous trouble.
Rester en contact direct est indispensable pour vous permettre d'élargir votre champ de conscience étriqué. Quand vous avez tout absorbé, quand vous avez tout exploré, quand vous avez été partout, alors et alors seulement, vous pouvez devenir un.
Ne fuyez aucune situation. Vous devez prendre une part active à toutes les situations et à tous les événements.
Soyez dans la dualité maintenant, parce que vous êtes dans la dualité. Vous êtes tombé à terre? Relevez-vous en vous aidant du sol, en y prenant appui.
On n'apprend rien simplement en lisant. Seuls les chocs que vous ressentez en cas de succès et d'échecs consécutifs à l'effort que vous avez fourni vous font apprendre. Toute formulation empruntée est une source de déboires.»
L'ABC d'une sagesse de Swâmi Prajnanpad

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mardi 20 juillet 2021

Divinité en morceaux...

 


En Inde, il existe une vieille histoire à propos de Dieu, Brahma, qui se trouvait tout seul. Rien d'autre n'existait que Brahma, et il s'ennuyait à mourir. Il décida donc de jouer à un jeu, mais il n'avait personne avec qui jouer. Il créa donc une déesse magnifique, Maya, simplement pour pouvoir s'amuser.
Lorsque Maya apparut et que Brahma lui expliqua le but de son existence, elle dit: "D'accord, jouons donc au jeu le plus merveilleux qui soit. Mais tu dois faire ce que je te dis."
Brahma donna son accord, et suivant les instructions de Maya, créa l'univers tout entier. Il créa le soleil, les étoiles, la lune et les planètes.. Puis, il créa la vie sur terre: tous les animaux, les océans, les rochers, les poissons, l'atmosphère. Tout.
Maya lui dit: " Ce monde d'illusion que tu as créé est magnifique. Je veux maintenant que tu crées une sorte d'animal qui soit si intelligent et conscient qu'il apprécie ta création." Brahma créa donc les humains. Et quand il eut achevé la création, il demanda à Maya quand le jeu allait-il commencer.
"On commence tout de suite", dit-elle. Elle prit Brahma et le coupa en milliers de minuscules morceaux qu'elle mit en chaque être humain. Elle dit alors: "Le jeu commence!
Je vais te faire oublier qui tu es, et tu essaieras de le découvrir par toi-même!. "
Maya créa le Rêve, et à ce jour, Brahma essaie toujours de se rappeler qui il est.
Brahma est là, en vous, et Maya vous empêche de vous souvenir de qui vous êtes.
Le jour où vous vous éveillez du rêve, vous redevenez Brahma, et vous recouvrez votre divinité. Vous avez gagné le jeu.
Alors si Brahma en vous dit: "Bon, je suis éveillé; mais qu'en est-il du reste de moi? ", comme vous connaissez les astuces de Maya, vous pouvez partager la vérité avec d'autres qui pourront eux aussi s'éveiller.
Commencez par vous-même. Ensuite, les autre se mettront à changer. »
-Don Miguel Ruiz -La maîtrise de l'amour

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lundi 19 juillet 2021

Partir et habiter le monde


Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ! De quoi avons-nous besoin ? Une parenthèse, nous l’avons eue. Un temps de pause, un moment chez soi, un autre rythme, une rupture, nous les avons vécus longuement. Cette immobilité, le plus souvent, n’a pas été un temps de respiration propice à la paix intérieure. Elle s’est faite pesante, interminable, sans horizon. Au lieu d’avoir repris souffle, nous manquons d’air. Nous avons essuyé les tempêtes de nos pensées, de nos repères effondrés, du temps soudain inconnu et dysmorphique, qui nous laissent la sensation d’être vidé. En réalité, nous sommes en trop-plein. Vacances vient du verbe latin vacare, « être libre, inoccupé ». Vacuus veut dire aussi « vide ».


ABANDON DANS LE MOUVEMENT

Paradoxalement, cet état de relâchement, d’abandon confiant s’accomplit dans le mouvement. Notre stabilité intérieure vient du fait de bouger, d aller vers. Cela implique de sortir de chez soi, tel Abraham répondant à l’appel de Dieu : « Quitte ton pays ! » (Genèse 12,1). Ce départ, qui suppose aussi de sortir de soi-même, de se défaire de nos vieilles peaux, pour partir léger, est promesse de régénération. Dans les premiers mots de l’Apocalypse, il est dit : « Heureux le lecteur ! » (Apocalypse 1,3). Que le texte hébreu traduit par : « En marche, le lecteur ! » Celui qui laisse ce qu’il connaît en devenant voyageur et lecteur du monde extérieur devient riche d’une connaissance et d’une identité nouvelles. Cette lecture transforme le marcheur. Ainsi, le philosophe Holderlin invite à habiter poétiquement le monde. On voit bien qu'il ne s'agit pas de s’en aller, tel le chasseur, et rapporter un butin de souvenirs, mais de se laisser saisir par ce qui nous entoure. Cet état d’être, cette présence au monde n’est pas dans une consommation mais une communion. Devant un arbre, une montagne, une rivière, le voyageur découvre le lien d’intimité qui l’unit au vivant. Plus il marche, en laissant derrière lui toutes ses habitudes passées, plus il entend le cœur de cette vie qui auparavant lui était cachée. Cette expérience est spirituelle. Tout autour de lui vit, parle, fait écho et répond. La nature devient un temple où l’homme passe à travers des forêts de symboles qui l’observent avec des regards familiers.

ALLER VERS... SOI-MÊME

Dans nos besoins de partir il y a une volonté secrète de se renouveler. Finalement dans cette envie d’ailleurs, il y a le désir d’être pleinement soi-même. Il faut parfois faire le tour de la Terre pour trouver ce que nous sommes. « Quitte ton pays » et va vers toi-même, cette invitation divine est une promesse de résurrection. Lorsqu’on envisage cet enjeu, on voit bien l'importance de nos départs. Le périple du héros grec Ulysse est un modèle du genre. Il fait le tour de son monde, affronte des forces hostiles, remporte des victoires, sur le cyclope dévoreur, la magicienne Circée, les sirènes, les Lotophages et, au terme de son voyage, alors qu’il touche au rêve de l’immortalité promise par Calypso, il renonce pour revenir à Ithaque. Il renonce parce que cette infinitude, qui lui est présentée sur un plateau, est la négation de son identité.


Dans l'Assise et la marche (Albin Michel) de Jean-Yves Leloup, un voyageur demande à un guide : « Où partir en premier?— Commence par ton pays. — Mon pays est grand, où aller ? — Dans ta ville.— Bonne idée, dans quel lieu de ma cité ? — Commence par ton immeuble. — J'habite un vaste ensemble, où porter mes pas ? — Commence par ta famille. — Les miens sont nombreux, qui dois-je voir en premier ? — Toi-même. » Heureux qui comme Ulysse...

Paule Amblard

Source : La Vie

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dimanche 18 juillet 2021

Enfer par Fabrice Jordan


Qu'est-ce que l'enfer ?
C'est être piégé sans possibilité de se libérer tout en endurant une grande douleur. C'est l'enfermement et la torture.
C'est être confus quant à sa situation dans la vie. C'est être en incapacité de créer du sens à la souffrance ou de lâcher l'idée même de trouver du sens.
C'est être traité cruellement par des personnes qui exercent une emprise sur nous, évidente ou parfois pire : subtile.
Pourquoi sommes-nous si nombreux à nous passionner pour les histoires de héros ? Parce que le héros déjoue les probabilités et de ce fait, crée au lieu de subir.
Dans la mythologie grecque, Orphée, Ulysse, Psyché, Héraclès, Thésée et d'autres vont en enfer et en reviennent. L'histoire de la chute est dans notre culture même. Katabasis est la chute, y compris en enfer, et c'est le sous-titre de beaucoup de nos histoires jusqu'à aujourd'hui.


Le bodhisattva, Ksitgarbha, était autrefois une jeune fille brahmane, à une époque lointaine, appelée Fille Sacrée. Elle était profondément troublée par la mort de sa mère, qui avait été médisante à l'égard du bouddhisme. La Fille Sacrée pria et fit des offrandes. Finalement, grâce à l'intercession du Bouddha, elle se rendit elle-même en enfer à la recherche de sa mère, pour s'entendre dire que sa piété avait élevé l'âme de sa mère au ciel. Mais la Fille Sacrée vit la souffrance des âmes en enfer et elle fit le vœu de soulager la souffrance des autres dans toutes ses vies futures.
Si une personne a le sentiment d'être piégée dans un enfer vivant, elle a le droit de s'échapper.
Si une personne voit d'autres personnes prisonnières et trouve qu'elle a les moyens de les libérer, alors elle a le devoir moral d'intervenir d'une manière ou d'une autre.
Se demander à chaque instant si nos actions augmentent ou diminuent la souffrance est une des meilleures pratiques spirituelles.
L'enfer est réel. Pas ailleurs. Mais ici. Dans nos cœurs.
Le paradis est tout aussi réel. Il est à une décision près de l'enfer. Dans nos cœurs. Nous avons le choix. Toujours.
Et une fois le choix fait pour nous, nous pouvons encore faire celui d'aider les autres à le trouver aussi.
(Adapté d'un post de Deng Ming-Dao)
Photo : un des 18 niveaux des enfers chinois

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samedi 17 juillet 2021

Pas à pas

 


Je peux te montrer la voie.
Je peux éclairer le chemin.
Mais c'est à toi de marcher.


Elena Venel

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vendredi 16 juillet 2021

Expérience directe

 

ECKHART TOLLE : Voir toute expérience à partir de la lumière consciente impersonnelle.
Faire l'expérience directe de toute chose, pour découvrir que tout ce qui semble séparé n'est en réalité que Conscience. Au travers de chaque expérience directe, réaliser que vous êtes cette Conscience sans forme et sans âge, pleine d'elle-même. Rien dans le monde ne peut vous offrir la paix naturelle que vous êtes déjà. Ressentez sans jugement et de façon neutre que toute idée de réponse à propos d'un moi ne saurait être le propriétaire des apparitions qui s'élèvent et disparaissent au sein de la Conscience.


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jeudi 15 juillet 2021

Zazen et la recherche scientifique ? (2)

 

A la question : « Les expériences dont vous parlez ne sont-elles pas “que subjectives” ? » Graf Dürckheim attire notre attention sur la différence entre une expérimentation faite dans un laboratoire dans le domaine des sciences et l’expérience phénoménale que nous vivons en tant que sujet.

Le vieux sage de la Forêt Noire répond à notre question par une anecdote : « J’ai souvenir, lorsque j’étais à l’université (avant même d’imaginer qu’un jour je vivrais au Japon) d’une leçon au cours de laquelle le maître de conférences affirme d’un ton professoral que la note DO est 256 oscillations par seconde. Je me suis permis de répliquer que l’usage du verbe être me semble abusif. On ne peut pas affirmer une telle équivalence. Ces 256 vibrations par seconde ne représentent que la réalité physique de la note émise. Mais l’homme perçoit des sons et pas des ondes »

L’érudit du Zen, le professeur Daisetz Teitaro Suzuki, insiste sur le fait que : « L’étude scientifique de la méditation est absurde ! L’homme du zen se meut dans une direction totalement opposée à celle de l’homme des sciences. Pourquoi ? Parce que le zen aborde le réel d’une manière pré-rationnelle et donc anti-scientifique ».

Parlant de son séjour au Japon, Graf Dürckheim me disait que « Au début de mon séjour en Extrême-Orient j’étais, comment dire, désorienté ! C’est paradoxal, n’est-ce pas. J’étais sincèrement décontenancé, parce que ce qu’on appelle les chemins de la sagesse proposés en Orient et en

Extrême-Orient sont absolument étrangers à notre approche philosophique, psychanalytique et scientifique. Nous devons nous demander comment des données quantitatives peuvent exprimer ce
qui concerne en propre la personne qui baigne dans l’expérience qualitative ? »

Question : à quoi bon se souvenir de ces expériences qui appartiennent au passé ?

La circonstance existentielle appartient au passé. Mais la qualité éprouvée au cours de cette circonstance révèle une réalité que je suis tout au long de mon existence La question qui surgit de ces souvenirs est : quoi faire pour devenir celle, celui, que l’expérience a révélé ?

Réponse : un exercice !

« Le chemin est la technique ; la technique est le chemin ».

Quel exercice ? Par exemple zazen. Mais ce peut être le Yoga, le Taichi-Chuan, l’art du thé (Chado), l’art du tir à l’arc (Kyudo), la calligraphie, etc.

La technique ! À condition de comprendre que le calme intérieur, la sérénité, la confiance, la joie d’être ne sont pas le fruit de la technique mais l’expression et le témoignage d’une personne transformée par la technique.

Question : La technique (zazen, Aïkido, Kyudo, Chado) est indissociable de la personne qui l’enseigne ?

La réponse à cette question nécessite l’usage du mot ... Maître !

Le maître est celui, celle, qui partage sa connaissance.

Enseigner zazen, c’est partager sa connaissance.

Un professeur, un coach, a suivi une formation qui l’autorise à proposer un savoir ou un savoir-faire.

L’enseignement du maître est en lien avec son expérience intérieure, son vécu corporel, la connaissance acquise pendant des années de pratique personnelle.

En ce sens, il est juste de parler du maître de musique, du maître de danse, du maître de calligraphie et, comme au Japon, du maître Zen, du maître de tir à l’arc.

Le maître commence sa journée en reprenant tout à zéro : la gamme, l’exercice de la barre.

Au Centre Dürckheim, les participants reprennent chaque jour l’exercice des « quatre attitudes dignes ». Il s’agit de notre manière d’être en tant que corps-vivant dans tous les moments de notre vie quotidienne lorsqu’on est assis (za), lorsqu’on est debout (Jû), en marchant (gyô) et lorsqu’on est allongé (ga).

« Pour apprendre à pratiquer zazen, il est important de rencontrer un Maître authentique. Le Maître est là pour nous dire qu’il ne faut pas séparer le corps et l’esprit et nous instruire sur l’esprit calme et harmonieux et le comportement correct à adopter dans tous les moments de notre vie quotidienne désigné par l’expression des quatre attitudes dignes. » (Hirano Katsufumi Rôshi au Centre Dürckheim – sesshin 2019)

Voici ce que dit K.G. Dürckheim de l’exercice appelé zazen :

« Lors de mon séjour en Extrême-Orient un japonais me demanda un jour quand je pratiquais cet exercice ? « Une heure le matin et une heure le soir » fut ma réponse.

« Alors, vous n’avez encore rien compris » dit-il. « Si vous ne vous exercez pas la journée entière, vous n’arriverez à rien. »

Cela signifie que l’attitude, la manière d’être recherchée dans l’exercice, doit régir toute action dans notre vie de tous les jours ».

 Jacques Castermane

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