mardi 31 janvier 2023

Installe-toi

 Dans la maison de pierres,

entre, installe-toi

installe du temps. 


Prends tes souvenirs 

à même l'écorce. 


Viens au bord des hommes

près de leurs abois


Il y a du temps dans les pierres, 

Reste là.

----------------------------


ce qui m'échappe 

me déborde 

n'est pas ton absence c'est

ne plus savoir tes larmes 

je reste du côté de l'ombre 

et le silence s'applique 

à ne pas m'interrompre 


Marie-Pierre Kohlhaas-Lautier  - Pauvres sirandanes 

(Éditions Henry, 2010)

lundi 30 janvier 2023

Par l’introspection, le mental se fondra dans le Soi...


 Les éditions Accarias-L’ORIGINEL (Jean-Louis Accarias) viennent de faire paraître un nouveau livre intitulé « Je suis celui qui est », qui rassemble des écrits et des enseignements directs du sage Râmana Maharshi, né en 1879, mort en 1950 et foudroyé dès l’âge de 16 ans par la révélation de sa véritable nature. 

Cet ouvrage, comme d’autres parus sur le sujet chez le même éditeur, est présenté, traduit et annoté par Patrick Mandala. L’introduction de ce dernier est suivie d’un texte de Chögyam Trungpa , extrait  de Voyage sans fin (1981), qui montre notamment à quel point la sagesse de ce guru indien ne relève pas plus de l’Orient que de l’Occident et qu’elle est universelle, puis d’un beau témoignage d’Henri Le Saux, qui écrit : « Les fonctions mentales et physiques de Râmana sont pure Brahma-shakti, pure radiance de la conscience du Brahman Lui-même. Il n’y a rien d’autre en elles qui les détourne de leur objet essentiel. » (p. 19) 

L’ensemble du livre est divisé en deux grandes parties. 

La première section est consacrée aux écrits inédits du sage, ce qui permet de découvrir les différentes versions des textes centrés sur l’unique question posée : « Qui suis-je ? » Ces écrits se présentent sous la forme de questions-réponses, de versets ou de poèmes rédigés par le Maharshi à la demande de ses disciples, d’une lettre (un document très rare parce que le sage ne répondait pas directement aux missives qui lui étaient adressées), ou encore d’exposés poétiques et métaphoriques de ses enseignements, ce qui permet de mettre en évidence les absurdités du mental. L’un de ces exposés se présente même sous la forme d’une recette de cuisine populaire, en lien avec la nourriture que lui préparait sa mère lorsqu’il se tenait ou écrivait en silence dans une grotte (par exemple, des galettes nommées « papadams ») !

La seconde section du livre regroupe ses « instructions spirituelles », sous la forme de dialogues avec ses disciples. Elles concernent divers sujets tels que le « Libéré vivant », la source du « je », les deux sortes de « je », l’ego, la réalité ou l’irréalité du monde, la vie après la mort, l’intellect, la paix, la béatitude du Soi, le sommeil ou encore la nourriture…

Les réponses comme les poèmes du Maharshi se caractérisent par une constante brièveté. Cette présentation des textes rédigés par son disciple très proche, Srî Sivaprakasam Pillai, nous le confirme :  « Certains textes sont écrits à la hâte – car il fallait saisir au vol la spontanéité et la rapidité des réponses de Bhagavân, lesquelles se faisaient parfois par gestes quand il était en silence, ou qu’il écrivait sur le sable, ou sur des bouts de papier. » (p. 24)

Nous avons donc affaire ici à bien plus qu’un ouvrage : un inestimable trésor de spiritualité !


Extraits :

« 11. Est-il possible de détruire toutes les traces de pensées enracinées dans le mental depuis des temps immémoriaux, et de réaliser le Soi ?

 Le mental doit être fixé si fermement dans la méditation de l’âtma-svarûpa qu’il ne lui sera même pas possible d’entretenir une pensée de doute. Toutefois, si un doute apparaît, il ne faut pas essayer de le dissiper, il faut d’emblée se demander à « qui » s’adresse ce doute et par cette introspection, cette pensée disparaîtra alors. Par l’introspection, le mental se fondra dans le Soi.

Même celui qui est un grand pécheur ne doit pas s’affliger en cherchant à savoir s’il atteindra ou non la libération. La pensée même d’être un pécheur doit être abandonnée et l’on se concentrera sur Atma-svarûpa : le Soi sera ainsi réalisé. » (p. 30)


« 3. Le corps est à l’intérieur du Soi.

Et pourtant, on pense être dans un corps inerte,

Comme un spectateur qui suppose

Que l’écran sur lequel l’image est projetée

Est contenu dans cette image. » (p. 58)


« 5. Placez les papadams dans le beurre clarifié [ghî] qu’est le pur Brahman,

Posez-les dans la poêle de l’unité de l’infini silence

Et chauffez-les doucement sur le feu de la Connaissance ultime

Qui resplendit en elle-même.

Maintenant, comme le « je » s’est fondu en Cela, 

Mangez-les et savourez le Soi en tant que tel,

Goûtez à cette Béatitude à laquelle tous nous aspirons.

Faites des papadams, et une fois prêts,

Mangez-les afin de satisfaire votre appétit [du Soi] ! » (p. 72)


----------- rédaction par Sabine Dewulf



dimanche 29 janvier 2023

« L’émerveillement est tout sauf de la naïveté »

 Blanche Streb est docteure en pharmacie et essayiste. Elle a publié Bébés sur mesure. Le monde des meilleurs (Artège) en 2018 et surtout son bouleversant témoignage Éclats de vie (Éditions Emmanuel) en 2019.


Comment définir cette disposition intérieure ?

C’est tout ce qui donne à notre âme de voir et d’entendre vraiment. C’est le sens des sens, un lieu particulier de communion avec la beauté concrète et matérielle autour de nous, et celle qui est invisible. J’ai par exemple mesuré l’amour, ce monde invisible mais infiniment concret, dans ma relation avec mon bébé né grand prématuré.

Certaines personnes sont naturellement mues par la capacité d’émerveillement, qui m’apparaît comme une immense vertu, bien qu’elle ne soit pas reconnue comme telle. Je crois que c’est à cultiver et que cela peut changer notre vie, notre manière de regarder le monde. Et même le changer.

On aurait tendance à taxer de naïf celui qui s’émerveille…

L’académicien Michael Edwards déclare qu’il n’y a rien de plus sérieux que de s’émerveiller. Cette attitude me fait penser au Christ disant : « Il nous faut redevenir des enfants », qui est un appel à la plus belle part de notre âme. Le théologien Romano Guardini affirme aussi que l’enfant spirituel renvoie à la maturité spirituelle. C’est cette part de notre âme qui reste consciente du miracle de l’existence, dans le quotidien le plus banal, mais aussi dans la splendeur du monde qui nous entoure et que l’on peut perdre de vue.

L’émerveillement est tout sauf de la naïveté. C’est cette disposition à plus grand, cette confiance aussi de l’enfant envers son créateur, comme l’enfant envers ses parents. Dans cette relation au monde, aux autres, à Dieu, il y a quelque chose qui se joue dans notre âme, une transformation spirituelle nous ramenant à l’essentiel : le désir du bien, du beau. C’est un point de départ, non un achèvement. En anglais, le mot wonderful (« merveilleux ») contient le verbe wonder, « questionner ». C’est un émerveillement qui donne envie de découvrir, de se mettre en route et de grandir spirituellement.

La splendeur du monde certes, mais qui est abîmée par l’homme…

Face au désastre écologique, comment continuer à être dans l’émerveillement et non la désespérance ? On peut regarder les problèmes et drames en face, tout en étant capable de s’émerveiller. C’est même lié, car plus on s’émerveille, plus on souffre du mal qu’on fait, aussi bien à la nature qui nous environne qu’à la nature humaine.

L’émerveillement nous donne envie de prendre soin, de cohabiter avec la création et d’utiliser avec intelligence les biens qui nous sont donnés. Et c’est parce qu’on voit le beau qu’on aime la vie, qu’on trouve des ressources et l’envie de se battre. Je suis d’ailleurs frappée de voir que les problématiques écologiques donnent des conséquences qui s’avèrent pires que les causes lorsqu’on est dans la désespérance : le fait par exemple de ne plus avoir envie d’avoir des enfants. La désespérance n’est pas une source créative.


Vous rappelez à quel point l’espérance et l’émerveillement sont liés…

Au fil de mes recherches et de la rédaction de mon livre, je me disais souvent que je pouvais changer un mot par l’autre. Le philosophe Bertrand Vergely écrit que l’émerveillement c’est avoir mal à la vie et l’aimer d’autant plus : on aurait pu mettre le mot « espérance » à la place. Dans les deux, il y a une vraie, une profonde conscience du mal. Qui est à entendre comme absence du bien. Et ce bien est aussi en nous et il est à cultiver, à contempler, à rappeler.

Quand on est abattu par la souffrance, peut-on encore s’émerveiller ?

Quand on vit une épreuve, l’émerveillement n’est pas simple à ressentir, et il est parfois absent. Pour autant, ce n’est pas incompatible, cela peut coexister. Je crois d’ailleurs que cette capacité s’endort plutôt dans le confort, et que la difficulté ou le manque sont des failles qui viennent réveiller l’émerveillement face à la vie. La brèche de notre misère, de notre pauvreté, de notre souffrance laisse passer la grâce.

Quand on vit quelque chose de difficile, une disposition intérieure différente peut émerger : le temps prend une autre valeur. On redécouvre une science de la vie, une consistance au temps, à la présence de l’autre, l’importance de voir ceux qu’on aime, la valeur d’un geste, d’une parole. Finalement, on mesure parfois le miracle de l’existence quand on sent que celle-ci nous échappe. C’est lorsqu’on perd quelque chose qu’on se rend compte qu’on y tenait.

Lorsque vous-même avez vécu de terribles épreuves, l’émerveillement a-t-il eu une place ? Ou est-ce après coup que vous avez pu y goûter ?

Il y a eu des moments d’émerveillement, oui. Alors que j’étais alitée la tête en bas, les pieds en l’air, pour ne pas accoucher à cinq mois de grossesse, une infirmière exténuée s’est réfugiée dans ma chambre et a vidé son sac. De l’avoir consolée, alors que j’étais dans un état catastrophique, m’a profondément touchée. Je ne me suis pas émerveillée de moi-même, mais de la beauté de la relation quand elle est dans l’écoute. J’ai compris que même dans la dépendance la plus totale il y a encore quelque chose à vivre et à apporter aux autres.

J’ai vécu un autre moment d’éblouissement à la fin de cette première semaine d’alitement, où il y avait 99,9 % de risques que je perde mon enfant. Dans cette période d’incertitude cauchemardesque, un pédiatre est venu me voir. Il m’a dit ce qu’il fallait que je réussisse à faire : tenir deux mois, ce qui me semblait être plus difficile que gravir l’Everest. Il m’a parlé avec délicatesse, mais de façon vraie, avec ce côté tranchant de la vérité. Je me suis sentie respectée par ce médecin. Ce qu’il était en train de me dire, personne n’aurait jamais envie de l’entendre, mais je savais que c’était vrai et cela m’a fait du bien. Cette vérité-là m’a émerveillée.

À la relecture de mon histoire enfin, j’ai été subjuguée a posteriori par la prière des autres qui a sauvé la vie de mon enfant mais qui m’a aussi fait tenir. Je ne pouvais plus prier, j’étais au fond du trou. Quand je pense à cette période, j’ai l’image d’un ravin et d’un filet juste au-dessus. Ce filet c’était tous les gens qui priaient pour nous.

Blanche Streb

Source La Vie

***********

samedi 28 janvier 2023

AIMER … OU PAS



« Aime et fais ce que voudras » Saint Augustin

« Aimer c’est aider l’autre à détendre ses tensions »

bien sûr

je peux

je pourrais

ne pas aimer

je n’en suis pas encore 

pas encore tout à fait

au stade ou 

ne pas aimer 

refuser

se fermer

s’enfoncer 

dans les sables mouvants 

grouillants de prédateurs 

du non amour

serait une impossibilité technique

un soupçon de relâchement

une pincée d’inattention

un brin de mauvaise grâce

bref

une dose de folie ordinaire

et il m’est  possible 

encore

quand l’amour m’appelle par mon prénom

de regarder ailleurs

vers moi 

et non vers lui

mais quelle fatigue

Gilles Farcet


"Que signifie aimer
sinon aimer quelqu'un
au plus près de la peau
au coeur du quotidien
tu es mon plus intime
mon plus proche prochain
si je ne sais pas t'aimer
le mot amour est vain"

vendredi 27 janvier 2023

L'année 2023 : remettre en cause nos troubles habitudes

 

Douceur et travail sur les peurs.
Prendre du recul pour se régénérer et structurer des actions.
Faire et se faire confiance !


----------

jeudi 26 janvier 2023

Le Zen et le corps !

 

DE L'ORIENT À L'OCCIDENT

Le Zen et le corps !


L'homme occidental est conditionné à une conception mécaniste du corps. L'université m'a convaincu que le corps de l'être humain est la somme des objets qui le composent et qu'il est opposé à ce qu'on appelle l'esprit.

À son retour du Japon, où il s'est immergé pendant une dizaine d'années dans le monde du zen, Graf Dürckheim propose une vision du corps bien différente : le corps vivant dans sa globalité et son unité. Il écrit : « L'esprit occidental pense le réel comme étant un ensemble d'objets ; l'esprit oriental voit le réel comme étant un ensemble de processus, un événement ».

Ce constat conduit Graf Dürckheim à dissocier deux approches de ce qu'on appelle le corps : le corps que l'homme A (Körper) et le corps que l'homme EST (Leib). Il souligne que lorsqu'on pratique l'exercice appelé zazen, on engage le corps qu'on est et pas le corps-outil, le corps-objet, le corps objectivé.

D'où cette question qu'il posait régulièrement aux personnes qui pratiquent zazen : « Êtes-vous sûr que votre façon de pratiquer zazen ... c'est vraiment zazen ? »

Cette question devrait attirer l'attention des personnes qui pratiquent et enseignent le Yoga, le Taïchi-chuan ainsi que les disciplines artistiques, artisanales et martiales propres à la tradition japonaise.

Voici ce qu'a écrit Christian Bobin dans la préface du livre « L'art et la spiritualité au Japon » «L’Occident s’en va depuis quelques temps voler aux Orientaux ce qu’il croit être leur sagesse. Dans ce pillage il le dénature, le change en cela seulement qu’il comprend : des techniques, des recettes, des savoirs » 1

Si vous demandez à un maître Zen pourquoi il est bien de pratiquer zazen, sa réponse est abrupte :« À quoi bon pratiquer zazen ? Dans un seul but, l'éveil de l'homme à sa vraie nature d'être humain ». Notre vraie nature ! C'est quoi ça ?                                                            

Très simple. Avant de devenir un être de Raison, l'homme est un être de Nature. Un être de nature qui, comme tout être naturel (une fleur, un arbre, un animal) se développe et ne peut subsister que dans un être général, universel, qu'on appelle la NATURE.

C'est l'équation formulée par Martin Heidegger : « Je vis parce que je suis un être vivant » — « Je pense parce que je suis un être pensant ».

L'équation Orient-Occident est incontournable lorsqu'on enseigne ou pratique un exercice qui a ses racines en Orient ou en Extrême-Orient. Il s'agit moins d'adapter l’exercice (zazen, yoga, tir à l'arc, etc.) à l’esprit occidental que d’inviter l’homme occidental à s’ouvrir à l’esprit oriental.

« On ne pratique pas zazen pour maîtriser la vie mais pour s'unir à la vie ». (K.G.D.)

D'où l'injonction de pratiquer sans but. Sans but autre que l'éveil à notre vraie nature. Une entrée dans l'exercice qui pour l'homme occidental pose de sérieux problèmes et beaucoup de réticence. D'autant que nous sommes invités à nous ouvrir à une approche du réel qui nous est inhabituelle : une vision directe du réel, sans passage par la réflexion mentale, intellectuelle. C'est en ce sens que passer de l'idée - j'ai un corps - à l'expérience que -corps je suis- est primordiale. IchLeib, le corps que je suis est un champ de transformation.

Lorsque j'étais à Rütte (où j'ai séjourné cinq ans) Graf Dürckheim m'a régulièrement posé la question « Est- ce que vous voulez changer ? Est-ce que vous voulez vraiment changer ? » C'est une bonne question. Parce que ma réponse témoignait que je n'avais pas compris la question. Mon désir était de changer beaucoup de choses afin de mieux maîtriser ma vie. Alors que la question du vieux sage de la Forêt Noire concernait la transformation de moi-même en m'engageant sur un chemin de maturation afin de m'unir aux intentions de la vie.

Il me fallait passer de la question : « Qu'est-ce que moi j'attends de la vie ? » à la question « Qu'est-ce que la vie attend de moi ? » Une question qui concerne donc le futur ? Un après des années d'exercice ? NON !

Qu'est-ce que la vie attend de moi ... ici et maintenant. S'impose dès lors la question de la pratique de la Voie dans le quotidien ... Le quotidien comme champ de l'exercice. Un thème qui pourrait faire le titre de la prochaine lettre ?

Jacques Castermane

1 :  Comme la lune au milieu de l’eau, Art et spiritualité du Japon, Yoko Orimo. Ed. Le Prunier

------------.



mercredi 25 janvier 2023

Savoir, et pourtant ne pas agir


Aujourd'hui, la quête de sens est devenue une quasi obsession. Tant mieux, jusqu'à un certain point, car cela nous remet au centre de l'équation de nos vies.

Pourtant, combien d'entre nous l'avons trouvé ce fameux sens, ce vers quoi nous savons devoir aller, et pourtant, nous n'agissons pas.

Parmi toutes les personnes qu'il m'est donné de recevoir et qui disent chercher du sens et une direction, mes statistiques personnelles (et donc subjectives) montrent que 70% d'entre elles savent en réalité très bien ce qu'elles doivent faire. Mais elles ne le font pas, se cachant derrière le pseudo doute.

En réalité, il n'y a pas de doute. Il y a un manque de courage, un fantasme qu'il sera possible de bouger, plus tard, un jour, à moindre mal, pour soi et ô suprême excuse altruiste, pour les autres.

Bullshit.

Voici ce qui se passe si on ne bouge pas lorsque les choses sont claires :

1) Manifestations psychosomatiques fonctionnelles (mois, à années). À ce stade : réversibilité totale et liberté ultérieure de décision ++. Si obstination à ne pas bouger, step 2.

2) Manifestations psychosomatiques lésionnelles curables (après plusieurs années, souvent plus que 7, dépend de l'âge). À ce stade, réversibilité totale avec intervention externe, ou partielle. Liberté de décision ultérieure +. Si obstination à ne pas bouger, step 3. 

3) Manifestations psychosomatiques lésionnelles dépassées. Curables par remplacements, parfois incurables. Liberté de décision ultérieure : faible.

La nature se fout complètement de la bienséance sociale, elle est bien plus archaïque, puissante et sauvage que ça. Son projet est notre déploiement complet. On n'entrave pas un projet aussi fondamental sans conséquences.

Souvenons-nous d'une chose : plus nous assumons vite et incarnons notre souveraineté, plus notre liberté, ainsi que celles de nos proches, est respectée.

Et plus nous participons au déploiement de toutes et tous, et du Tout. 

C'est le message brut et sauvage du principe qui meut l'univers entier. Et qui ne craint aucunement de nous recycler au besoin, pour nous relancer dans une nouvelle ronde créatrice. Il a l'éternité devant lui, et donc tout son temps.

Bonne pratique et bon...courage !

Fabrice

----------

mardi 24 janvier 2023

Etre en vie !


 

"L’être conditionné croit que ce qui est perçu à l’extérieur définit ce qui est vécu à l’intérieur.

L’Être libre sait que ce qui est vécu à l’intérieur définit ce qui est perçu à l’extérieur.

Lorsque la vie s’écoule simplement comme l’eau de la rivière alors s’estompe l’illusion de séparation entre l’intérieur et l’extérieur.

Ne reste alors que le souffle de l’Esprit, celui qui infuse sa magie à la sensation d’être en vie."
Julie Ann///////////****

lundi 23 janvier 2023

Rai de lumière sur la pratique

 Question :


J'ai vu, en moi, la mécanicité dans une de mes fonctions, une négation qui apparaît dans la relation avec les autres et avec des faits extérieurs. Cette négation a un effet paralysant. Elle a réussi à me porter jusqu'à perdre la sensation de moi-même. Je suis déconcerté par ces aspects de moi-même que je ne connais pas.

Mme Lannes 

Le moment où apparaît une résistance est un moment très important. Habituellement, on ignore la résistance, on s'arrange pour la contourner. Il y a en nous des choses qui ne veulent pas être dérangées, et qui se posent une couronne sur la tête. Mais, qu'est-ce que c'est moi ? D'un côté j'affirme, c'est moi, et de l'autre je résiste, c'est aussi moi. Je cherche à rencontrer ma résistance comme elle est, et où elle est. Je m'approche davantage des forces qui animent ma vie et j'essaie de me voir vivre d'une manière aussi impartiale que possible.

---------------


Question : J'ai été amené à approcher plusieurs de mes personnages et j'ai été surpris de voir avec quelle bonne foi ils parlaient de choses contraires. Et moi, où étais-je au milieu de tout cela ? J'ai travaillé sur une tendance à m'impatienter, à exploser. J'ai pu voir d'où partait l'impulsion et ce qui allait arriver. Mais je n'ai aucun contrôle, aucun pouvoir d'arrêter ce déroulement. 


Mme Lannes

Il n'est pas désirable d'arrêter quoi que ce soit. Ce qui est désirable c'est d'observer, d'acquérir une connaissance de moi dans ce contexte, c'est de constater que je ne suis jamais présent. A certains moments, un étrange sentiment de moi-même n'est pas absorbé par mon fonctionnement mécanique. Il disparaît et avec lui disparaît mon attention. Étudiez votre attention et essayez d'établir une relation avec le personnage que vous avez en vous. Rien ne peut être connu si tout est divisé en moi. Mes différents moi ne se connaissent pas, mais ils peuvent être connus par quelqu'un au-dedans de moi. A ces moments-là, je sais bien que je suis autre chose que ce personnage. Essayez que votre travail ait un sens plus précis. Laissez un rai de lumière éclairer un des aspects de votre fonctionnement habituel.

Henriette Lannes Tracol - Retour à maintenant

--------------------

Question : 

Quand j'essaie de m'ouvrir à la sensation de mes membres, il m'arrive souvent d'être entraînée par une image, par des associations mentales. A d'autres moments, je me sens plus ouverte et c'est comme si une partie de moi fonctionnait plus doucement. Puis-je faire confiance à cette partie ? 

Mme Lannes

C'est elle qui vous est la plus nécessaire. Mais rappelez-vous que vous ne pouvez pas aller contre les autres parties de vous-même. Pour le moment, il faut vous accepter telle que vous êtes. C'est ce qui est le plus difficile. Nous sommes prêts à nous dresser contre et ce mouvement n'est pas authentique. Ce qui nous est demandé, c'est de maintenir notre attention dans le sens d'une décontraction plus profonde. Protégez votre attention contre ce qui veut la prendre, mais sans animosité. La force du Travail est positive. Elle se développe en nous dans le sens du pour, jamais du contre. La partie mécanique, en nous, qui juge, mais dont nous avons encore besoin dans notre vie, n'a pas été façonnée par nous. Aujourd'hui, nous lui accordons moins notre confiance. C'est ce qui importe. Que signifie pour nous le mot libération si nous ne connaissons pas notre esclavage ? Nous sommes au pouvoir de nos associations mentales, émotionnelles. Patiemment, nous essayons de le voir et de ne pas l'oublier.

Henriette Lannes

Élève de Gurdjieff

**************


dimanche 22 janvier 2023

Année du Lapin d’Eau



Cette nouvelle lune du 22 janvier 2023 marque le premier jour du premier mois lunaire de l’année chinoise. 

Selon le calendrier lunaire chinois, l’année du Lapin d’Eau, 癸卯 Gui Mao, débutera le dimanche 22 janvier 2023 et se terminera lundi 9 février 2024. 

  • Signification du signe chinois Lapin :

Le Lapin se classe à la quatrième position dans les 12 signes du zodiaque chinois, et il correspond à "卯" dans les 12 Branches Terrestres, étant le quatrième, se référant à la période 5h-7h. En Chine, non seulement le Lapin a une connotation culturelle profonde, mais il entretient également une relation étroite avec la politique et la mythologie chinoises. C'est un signe de bon augure.

Les significations culturelles symboliques du signe du Lapin sont étroitement liées aux habitudes de vie du lapin, notamment la vigilance, l'esprit, la prudence, l'adresse..., du fait que le lapin est toujours prêt à détecter son environnement avec ses oreilles hypersensibles et les yeux. Tout comme le dit un vieil adage chinois, "gardé comme une vierge, rapide comme un lapin qui s'échappe", le lapin restera immobile quand le vent souffle et que l'herbe se courbe, et il courra aussi vite qu'un éclair s'il y a un réel danger. En conséquence, le lapin était utilisé par les anciens Chinois pour symboliser une vigilance et une habileté élevées.

  • La légende de Nian

Comme beaucoup de fêtes en Chine, le nouvel an s’accompagne d’une légende. L’une des plus populaires est la la légende de Nian, le monstre du Nouvel An. Une terrible créature qui dévorait Nian dévoré le bétail et même des humains le soir du réveillon de la nouvelle année. La légende raconte qu’un vieux sage s’aperçut que les bruits, le feu et la couleur rouge effrayaient cette bête. Depuis, afin d’effrayer le monstre, les gens accrochent des décorations rouges  à leur porte et leurs fenêtres, tout en allumant des pétards la nuit du nouvel an.

  • Décorations

Le rouge est la couleur symbolique de la fête du printemps chinois

  • Couplets du printemps

Les couplets de printemps 對聯 DuìLián sont des vers poétiques de bénédictions calligraphiés à l’encre noire sur des bandes de papiers rouges que l’on pose de chaque côté et au dessus de la porte d’entrée.

--------------


Temps de présence

 


Deux poèmes extraits du  livre intitulé La relève, publié aux Éditions L'Ail des ours en 2022.




---------


-------------







samedi 21 janvier 2023

Arbres timides ?

 La langue des arbres. Dans une forêt, le feuillage et le branchage de certains arbres — les pins, les chênes ou les châtaigniers — ne s'emmêlent jamais avec ceux de leurs voisins. Il y a toujours entre eux un espace d’une trentaine de centimètres pour laisser passer la lumière du soleil et éviter l'échange de maladies ou d'insectes parasites. Ce phénomène scientifique fascinant porte un nom merveilleux : la timidité des arbres.


*******

jeudi 19 janvier 2023

Bonheur et liberté

 

Matthieu Ricard aborde ces 2 thèmes.

Vivre la simplicité heureuse...

.

------------
source : Femmes actuelles


Venue du monde

 


Vous n'avez pas besoin de quitter votre chambre. Restez assis à votre table, et écoutez. Vous n'avez même pas besoin d'écouter, attendez simplement, ne bougez pas, restez seul. 

Le monde va venir librement s'offrir à vous pour être révélé. Il n'a pas le choix, il va se dérouler en extase à vos pieds. 

Franz Kafka

Photo Vercors fabian da costa

-----------------------------------

mercredi 18 janvier 2023

Le moteur à air a 4 temps

 


Les quatre temps respiratoires sont essentiels et on doit en comprendre le sens profond :

- L'expiration correspond à une dissolution de tout ce qui a été créé. Lune noire descendante où la création se dissout dans l'union.

- Le vide après l'expiration, repos essentiel. Présence à l'absence d'objet cet équilibre du souffle est équinoxe de l'énergie, montée potentielle ou effective dans le canal central.

- L'inspiration, le jour, c'est la création du monde objectif. L'inspiration célèbre la création du monde et celle du corps, le lever de soleil.

- La rétention positive symbolise l'étoffement et le dévoilement de cette création. Ce rituel, fin du conditionnement, est unité, et célébration de la conscience pure et sans caractéristique. 

corps de vibration/ Eric Baret /almora

***************Peinture par Gérard Beaulet

*********

mardi 17 janvier 2023

Patience corporelle


 On ne s'accorde pas beaucoup de temps pour sentir le corps.

A un moment donné, plutôt que de réfléchir sur votre vie affective, sur la spiritualité ou sur quoi que ce soit, vous vous accordez un espace dans la journée, où vous êtes présent sensoriellement : éventuellement vous explorez un mouvement du doigt, du poignet, du souffle ... Vous êtes présent.

Votre questionnement se fait tactilement, comme un musicien qui, lui, aura un questionnement auditif.

Ainsi, peu à peu, les zones endormies redeviennent conscientes.

Il faut rester doux, être patient.


Eric Baret

/Yoga/almora

-------------

dimanche 15 janvier 2023

Comment… résister à la tiédeur ?

 


Dans le rythme cyclique et strict d’une règle monastique comme dans les habitudes du quotidien professionnel et familial, le risque est grand de se laisser posséder par la tiédeur, dont on sait que Dieu la vomit (Apocalypse 3, 16). Contre cette tiédeur, des remèdes existent, et la sagesse monastique nous en donne quelques pistes.

1. S’entourer de beau

Insuffler du beau dans son quotidien, par la contemplation de la nature ou l’art. Le beau est adductif à Dieu. En s’entourant de choses belles et en étant attentif au beau autour de soi, l’âme peut être saisie, comme réchauffée.

2. Nouer des amitiés fortes

Développer des amitiés fortes et profondes, afin d’avoir d’autres aventuriers à ses côtés, avides d’explorer les profondeurs. S’entourer d’amis intègres, c’est mettre des garde-fous à la tiédeur, c’est se garantir un rappel à l’ordre si nécessaire.

3. Chercher la vérité

Et travailler son intelligence. Il faut chercher à comprendre le réel pour mieux l’aimer. L’étude est une clé essentielle pour avancer en eaux profondes (Luc 5, 4).

4. Ne pas négliger sa pâte humaine

Instaurer un rythme de vie sain, au niveau de la nourriture, du sommeil, de l’activité physique, de la détente. Pour sortir de la tristesse, saint Thomas d’Aquin conseille ainsi de prendre des bains et de dormir.

5. Accepter la temporalité

Ne pas se laisser attiédir par sa tiédeur, accepter la temporalité de la vie spirituelle, ne pas coller à sa tiédeur. Les cendres tièdes de la surface cachent parfois un brasier ardent en leur sein.

6. Un apophtegme des Pères du désert

Abba Lot va trouver abba Joseph et il lui dit : « Abba, selon ma force, je récite un office court. Je jeûne un peu, je prie, je médite, je vis en étant recueilli. Dans la mesure du possible, j’essaie de rendre mes pensées pures. Qu’est-ce que je dois faire de plus ? » Alors abba Joseph se lève. Il étend les mains vers le ciel et ses doigts deviennent comme dix lampes de feu. Il dit à abba Lot : « Si tu veux, deviens tout entier comme du feu. »

Thibault Autric

source : La Vie magazine

---------------

vendredi 13 janvier 2023

Comment préserver l’âme d’un enfant ?

En décembre 2008 j'ai eu la chance d'assister à Paris à un séminaire de deux jours de Stephen Jourdain. C'était le dernier séminaire qu'il donnait car il s'est éteint 2 mois plus tard. Une étrange rencontre. Un homme parfaitement clair, un homme provocateur, un homme sans concession, mais un homme torturé par son histoire humaine. Comme la réalité est indicible, il en parlait poétiquement. Il m'a apporté une liberté, la liberté d'être ce que je suis. Aucune apparence n'est à cultiver. Nous pouvons être dans la crudité de notre humanité ou dans sa pudeur, quelque part, cela n'a aucune importance, pourvu que nous préservions la pureté de notre enfant intérieur.

Je vous souhaite à tous une belle journée, en compagnie de cet enfant intérieur qui ne nous quitte jamais, mais que nous ignorons souvent.

Philippe



"Comment préserver l’âme d’un enfant ?

Un grand dessein, mais une utopie : l'âme puérile se corrompt toute seule. Selon les apparences, le grand corrupteur, c’est « l’extérieur » : la société, l’école, les parents. En fait, quasiment dès le berceau, nous nous corrompons nous-mêmes. Il ne s’agit donc pas, ici, de préserver mais de sauver ; de mettre cet enfant que nous chérissons plus que tout, en position de se sauver lui-même.

Nous sommes tous des âmes malades – du moins, le virus de la cécité interne, de la pauvreté interne, la mort intérieure, est lové dès la naissance dans les abysses, hélas inconscients, de l’intimité de nous-mêmes. Au tournant, pourtant scintillant de la vie de l’adolescence, nous allons, toujours dans la nuit de l’inconscience, activer le virus. Et, spirituellement parlant, nous entrerons dans le coma.

Je le répète : la société a bon dos, les parents aussi…  Ces instances extérieures n’arrangent rien, c’est vrai ! Mais elles ne font qu’attiser une malédiction qui est déjà sur nous. La malédiction est sur nos subjectivités, et chacun de nous en est l’inventeur et l’ouvrier zélé.

Quel est le salaud qui met de la suie sur le monocle de l’âme ? Qui m’enténèbre et me salit au point que j’oublie que je suis un esprit, que je suis une sensibilité – plus grave encore, simplement que je suis ? Oui, qui est le dispensateur de toute cette crasse interne, QUI S’ACHARNE AINSI SUR MOI ? Moi. Moi personnellement.

Sûrement, je veux dire quelque chose ou quelqu’un en moi ? Non, je veux bien dire moi ; je veux dire exactement moi.

Donc, voilà l’incroyable vérité : c’est nous-mêmes et pas un autre à l’extérieur de nous, et pas un autre à l’intérieur de nous, qui nous massacrons – j’ai failli dire bousillons – d’instant en instant, sans jamais nous lasser, et sans que notre moi intérieur habituel en ait la moindre conscience."

Stephen Jourdain - extrait de "Voyage au centre de soi"

************

jeudi 12 janvier 2023

Par delà la crampe...

 

je me fais un sang d’encre


les mots le remontent

à contre-courant 

jusqu’à la crampe


tu me donnerais une phrase

on l’appellerait « rivière »


les mots y fermeraient les yeux

pour arrêter de mourir


Joëlle Abed


Photo par Joëlle : ciel parisien de juin 2021

**********

mercredi 11 janvier 2023

Bienvenue dans le séjour.

 Il y a quelques années, j'ai eu la chance de rencontrer Jacques Goorma à la sépulture de Catherine Harding, l'épouse de Douglas Harding. Jacques était un bon ami de Catherine. Elle appréciait beaucoup sa poésie.

Nous avons partagé, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Quand l'essentiel est partagé avec quelqu'un, une intimité fleurit, car nous savons que nous sommes reliés, même si Cela est impalpable.

Ce que nous sommes vraiment, vraiment, vraiment, cet essentiel, est apparu très clairement à Jacques Goorma. Il en parle de façon poétique. Il appelle Cela "le Séjour".

Voici quelques extraits de son livre "Le Séjour"

Je vous souhaite à tous une très belle soirée, sans quitter le séjour. Comment d'ailleurs pourrait-on le quitter ?

Philippe


"On ne peut sortir du séjour, mais on peut l’oublier, l’ignorer, être dans la confusion. Personne ne peut l’obtenir, car il réside où il n’y a personne, mais on peut disparaître et naître dans sa lumière. On ne peut qu’être le séjour. On ne peut l’évoquer sans le placer hors de soi, hors de lui-même, dans un mot, un concept, sans le convertir en une pensée. L’homme parvient à accomplir ce tour de force de quitter, de façon illusoire, sa demeure primordiale. Il se chasse du paradis. Par ce mouvement, il devient chasseur et ne trouve comme seule proie que le mirage d’une ombre fugace. Il cherche dehors ce qu’il a quitté dedans. Il parvient à franchir l’incomparable frontière par une usurpation d’identité. Se lie à l’imposture par un inextricable serment."

...

"Du séjour s’écoulent les prés ; les arbres, les collines, jusqu’à ton visage dans la coupe de mes paumes. Car le séjour est rivière aussi, rivière invisible et rêveuse, éclairant tout ce qu’elle caresse de son aube lustrale."

...

"Ce n’est pas à travers les trous oculaires que je vois. C’est à travers un œil qui est derrière et au-dessus. Un œil qui est chez moi et fait comme chez lui. Comme chez toi. C’est un regard impersonnel. Ce qu’il voit au-dehors, est personnel. Ce qui est dehors, apparaît et disparaît. Mais cet œil qui voit tout n’est jamais apparu, c’est simplement une ouverture qui laisse sa place au monde."

*************

mardi 10 janvier 2023

L'humaine Mariana Caplan

 


"Pour moi, le chemin humain et le chemin spirituel sont devenus une seule et même chose…"

"J’ai appris que personne, y compris moi même, est à l’abri d’une chute, laquelle peut survenir à tout moment. Nous sommes tous vulnérables. "

Je recopie et traduit ici de l’anglais deux extraits du message  public adressé par notre chère amie Mariana Caplan, autrice, thérapeute et « guerrière spirituelle » américaine avec qui nous avons partagé beaucoup de choses précieuses, en France et aux Etats Unis où elle nous a généreusement accueillis. 

Je ne donnerai pas ici de détails trop personnels, disons simplement que Mariana a récemment traversé un enfer objectif  et qu'elle en revient avec la perspective qu’elle évoque ici , perspective avec laquelle je me sens cinq sur cinq en résonance. 

« L’intérêt que j’ai eu toute ma vie pour ce que j’appelai , comme nombre de mes collègues le chemin spirituel, religieux ou psychologique s’est reconfiguré en moi. Il a pris la forme d’un amour intime envers le chemin humain et d’un désir de servir ce chemin : l’intensité intérieure inhérente à chaque être humain, la possibilité que chacun porte en lui, qu’il ou elle se reconnaisse ou non dans un chemin spirituel formel, une religion ou un processus de croissance et de transformation. Pour moi, le chemin humain et le chemin spirituel sont devenus une seule et même chose…

J’ai appris que personne, y compris moi même, n'est à l’abri d’une chute, laquelle peut survenir à tout moment. Nous sommes tous vulnérables. Nous voyageons sans cesse sur des pistes de développement spirituel, psychologique et humain, dans un monde précaire et changeant. Peu importe la représentation que nous avons de notre santé et de notre éveil, peu importe l’image que nous donnons aux autres. L’inévitable déroulement de l’existence humaine de son début à sa fin ainsi que les défis et traumatismes collectifs que notre monde changeant nous inflige à la vitesse de l’éclair vont amener de nouvelles dimensions de la souffrance personnelle et collective. Avec cela vient l’opportunité et la possibilité d’utiliser ces défis pour croître, mûrir, nous transformer en ce que nous sommes au plus profond ; d’être plus authentiquement en phase avec la vie qu’il nous est demandé d’incarner et d’exprimer ; et de devenir plus disponibles pour apporter une aide à un monde qui a tant besoin de chaque guerrier de l’amour aspirant à être au service."

Bless you, Dear Mariana ... Je recommande ses livres remarquables (une recherche sur le net vous en donnera facilement les références), tout simplement parmi les meilleurs à mon sens publiés ces trente dernières années à propos des questions spirituelles.  Ne serait ce que les deux traduits en Français : A mi chemin du Sommet (Altess) , consacré aux pièges de l'"éveil" et de l'enseignement prématuré ; et "gourou vous avez dit gourou",

( La Table Ronde) sur la très délicate question du "maître" systématiquement mal abordée de manière générale. La perspective de Mariana est toujours vaste, intelligente, très informée, tout sauf simpliste et, non négligeable, pleine d'humour et d'humanité.

Par Gilles Farcet

*************

lundi 9 janvier 2023

LE QI = ÉNERGIE ?


On traduit souvent le terme Qi (prononcez "tchi") par le mot énergie.

Or ce mot, bien qu’ayant le mérite d’être évocateur d’une force mouvante, est trompeur. 

Traduttore, traditore 😉

En effet, le mot énergie existe déjà dans la pensée occidentale : on parle bien d’énergie solaire, électrique, hydrolique... même d’énergie fossile ! 

Le Qi n’a rien à voir avec tout cela. Le Qi est le Qi, et le mieux serait de ne pas le traduire puisque nous n’avons pas d’équivalent. 

Certaines traductions disent "souffle vital", ce qui est déjà moins erroné et permet de se figurer de quoi il s’agit.

MAIS ALORS, LE QI, C'EST QUOI ? 🤔

Le Qi est la force motrice qui résulte de la dynamique incessante du YinYang.  

Mais attention, davantage qu’un simple concept, il s’agit véritablement d’une substance, certes très éthérée, mais néanmoins une substance ! 

Ses particularités : 

- Il est en mouvement constant

- Il est en transformation perpétuelle

- Il est invisible mais palpable

Regardez son idéogramme : il représente un grain de riz avec de la vapeur au-dessus, manifestant ainsi l'action de transformation.

Comme le vent, ce n'est pas lui que l'on voit mais ses effets ! Il donne donc des informations.

Et comme pour le vent, on peut apprendre à l'utiliser. 

La médecine chinoise utilise le Qi pour arriver à ses fins : l'harmonie du YinYang.

☯️

VOUS VOULEZ SENTIR LE QI ?

Mettez vos paumes légèrement en coupe et face à face, espacées de 4-5 cm de manière à ressentir la chaleur de chaque main dans l'autre. 

Respirez calmement et restez immobiles une dizaine de secondes, jusqu'à sentir une sorte d'épaisseur entre vos mains.

Laissez cette sensation s'étoffer puis amusez-vous à faire osciller vos paumes (à peine un millimètre !) pour sentir cette substance qui remplit le vide.

En rapprochant vos mains, cela se densifie.

En les éloignant, cela s'étire.

Vous l'avez ? 🤩

Alice Korovitch

------------

dimanche 8 janvier 2023

Réalité !

 


Soulageant, apaisant, réjouissant, ce magnifique graphique offert par une institutrice pour m’inviter à la confiance. Sacré boulot !!!

Merci pour tout.

Prenez soin de vous!

Alexandre Jollien





**********

Sagesse chinoise ?

 


**************



samedi 7 janvier 2023

Choisir la joie ?


 Pour Anne Ducrocq, la joie s’apparente à une résistance. Auteure du bonheur, ça se pratique (La Martinière) et Joies ! (Gründ), elle livre dans ce dernier :

« L’espérance, comme la joie, sait ce que résister signifie. Cette résistance est collective, nous pouvons rejoindre des créateurs d’idées, des collectifs sociaux, des rassemblements de réflexion, donner de notre temps. Cette résistance est aussi individuelle. Il appartient à chacun de ne pas baisser les bras, de célébrer la vie et, surtout, de voir tout cet amour inemployé qu’il a en réserve et qui n’attend que d’être offert. Rien ni personne ne pourra résister à notre joie de vivre si nous la choisissons. »

source : Magazine La Vie


--------------