samedi 27 juillet 2024

Humanité

 Celui qui comprend que nous sommes tous reliés agit différemment…

C'est dans l'acceptation de nos différences que nous trouvons un point commun.

La vie est un trésor.


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jeudi 25 juillet 2024

Chemin qui nous retourne



 "Ce qui paraît à tant d'entre nous, dans certaines cultures, à tant d'époques, un exil sur terre, le fait d'être cousu dans ce sac de peau, prison terrible lorsque la souffrance en devient le geôlier, tout cela peut, par un retournement imprévisible, s'avérer chemin de délivrance et de lumière. "

 Christiane Singer


photos du jardin (juillet 2024)

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mercredi 24 juillet 2024

Retour à soi

Un beau cadeau d'anniversaire que ce livre reçu ! Une nouvelle année qui offrira un profond voyage (hexagramme 56) intérieur.

Merci à José Le Roy avec qui j'ai déjà pu partager de belles expériences d'ouverture...


"On pourrait dire que notre désir d'absolu est une profonde nostalgie de 'retour à la maison' qui subsiste en nous à l'état latent, sans que nous n'en comprenions bien le sens."

Jean Klein


"L'espace ainsi dévoilé nous montre que notre maison est infiniment accueillante. Cette maison n'a aucune préférence ; elle propose un accueil inconditionnel pour tout ce qui surgit dans l'instant."

José Le Roy



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mardi 23 juillet 2024

De tout, il resta trois choses


 De tout, il resta trois choses
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La certitude que tout était en train de commencer,

la certitude qu’il fallait continuer,

la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé.

Faire de l’interruption, un nouveau chemin,

faire de la chute, un pas de danse,

faire de la peur, un escalier,

du rêve, un pont,

de la recherche…

une rencontre.

Fernando Pessoa

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lundi 22 juillet 2024

Ne tirez pas sur le bonheur !

 Aujourd’hui, nous parlons d’un sujet qui fait du bien : le bonheur. Allez, commençons par une petite revue de littérature.


Friedrich Nietzsche “Le bonheur ? Un but mesquin d’homme faible…”

Charles Baudelaire, dans une lettre adressée à un certain Jules Janin : “Vous êtes heureux. Je vous plains, Monsieur, d’être si facilement heureux. Faut-il qu’un homme soit tombé bas pour se croire heureux ! Je vous plains, et j’estime ma mauvaise humeur plus distinguée que votre béatitude.”

Gustave Flaubert : “Bonheur : as-tu réfléchi combien cet horrible mot a fait couler de larmes ? Sans ce mot-là, on dormirait plus tranquille et l’on vivrait à l’aise”.

Arthur Rimbaud : “Le bonheur est un désastre”.

Michel Houellebecq : “N’ayez pas peur du bonheur ; il n’existe pas”

Eh ben… Voilà de quoi donner raison à Aristote, quand il écrit : “Contrairement à tous les autres biens que l’on recherche en vue d’autre chose, le bonheur est recherché pour lui-même : il est le souverain bien. C’est sur la nature et la définition de ce en quoi il consiste qu’il n’y a pas accord.”

Effectivement, il n’y a pas d’accord sur la nature et la définition, ni sur l’importance et le rôle du bonheur… Mais il y a quand même, me semble-t-il, deux certitudes.

La première certitude, c’est qu’a priori, dans l’absolu, tout le monde préfère le bonheur au malheur ; du moins quand il s’agit de l’éprouver et non d’en causer. Chaque humain s’éveille le matin en souhaitant passer une journée plutôt heureuse, et non en espérant une journée de galères et d’adversités.

La seconde certitude, c’est que chacun sait que la vie est difficile, et que le malheur, les galères et les adversités s’y inviteront, quoi que nous fassions.

Et la conséquence de ces deux certitudes, c’est que le bonheur n’est pas une option mais une nécessité. Il n’est pas un petit plus, un petit luxe, il n’est pas un écran ou un refuge qui nous permettrait d’éviter le malheur, mais il est le carburant de la vie, la source d’énergie qui nous permet de traverser les épreuves. Il n’est pas une naïveté mais une lucidité.

Si, comme le pense Jules Renard, « le bonheur c’est du malheur qui se repose », alors le bonheur c’est ce qui nous permet de mieux affronter les périodes de retour du malheur.

Quand on sait que le bonheur existe, quand on l’a déjà vécu, alors la traversée du malheur sera un peu moins hasardeuse et périlleuse, un peu moins désespérante. Et sera peut-être même féconde.

C’était en tout cas la conviction de Nietzsche : « Quiconque confie au papier ce dont il souffre devient un auteur mélancolique ; mais il devient un auteur sérieux lorsqu’il nous dit ce dont il a souffert, et pourquoi il se trouve à présent dans la joie. »

Ce n’est pas le malheur qui nous rend créatifs et lucides, c’est la traversée du malheur suivie par le retour du bonheur.

Voilà pourquoi la quête du bonheur est une affaire sérieuse : une affaire qui nous permet d’affronter l’adversité et d’en tirer, éventuellement, quelques enseignements…

Christophe André

Illustration : un kangourou au comble du bonheur (par Anu Garg).

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dimanche 21 juillet 2024

Sous l'aile du silence

 


"Il faut tant de silences pour rejoindre le silence. Tant d'abandon pour recueillir une poignée de présence - pas plus grosse qu'un cœur d'oiseau - incommensurable sous le front enfin lisse et tranquille."

Philippe Mac Leod - Variations sur le silence

aquarelle: Ping



"Nous sommes au commencement du monde, toujours au commencement de la création. Chaque battement de notre cœur peut susciter une nouvelle étoile; chaque battement de cœur peut susciter une liberté encore endormie; chaque battement de notre cœur peut rayonner sur toute l’histoire et sur toutes les galaxies. Pourvu justement que nous entrions dans ce silence infini où l’on n’est plus qu’à l’écoute du silence éternel…

….Cette présence cachée, présence diaphane, est une présence réelle qui ne s’impose jamais mais qui est offerte à tous comme une invitation à découvrir cet immense secret d’amour caché au fond de toute conscience humaine…

La vie à tous les degrés ne peut conquérir sa valeur que dans le silence et le recueillement. Si cela est vrai de la vie physique, combien plus l’est-ce de la vie spirituelle…

Maurice Zundel

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samedi 20 juillet 2024

Qui je suis...



 ” Je ne pourrais pas dire qui je suis. Je n'en ai pas la moindre idée. Je suis quelqu'un sans origine, sans histoire, sans pays et j'y tiens. Je suis là, je suis libre, je peux tout m'imaginer. Tous est possible. Je n'ai qu'à lever les yeux et je redeviens le monde. (…). ”

~ réplique du film “Les Ailes du Désir, réalisé par Wim Wenders à Berlin. Prix de la mise en scène Festival de Cannes 1987.

Le titre original du film est « Der Himmel über Berlin » (le Ciel au-dessus de Berlin)

- photo des acteurs-Anges inoubliables Otto Sanders and Bruno Ganz ❤️

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vendredi 19 juillet 2024

Regarder


Vous devez comprendre la vie dans son ensemble, et non pas seulement une petite partie. C'est pourquoi vous devez lire, c'est pourquoi vous devez regarder le ciel, c'est pourquoi vous devez chanter, danser, écrire des poèmes et souffrir, car tout cela est la vie.

Si vous avez trente minutes de libres cet après-midi, regardez un arbre ou une fleur, ou votre femme ou votre mari. Regardez. Ne faites que regarder.

~ Jiddu Krishnamurti

(via Sanjay Sanghvi)

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jeudi 18 juillet 2024

Couper la haine à la racine

 Mes chers amis,


La haine qui est de l'aversion poussée à son paroxysme est un poison puissant pour chacun de nous car elle risque d'aboutir à de la colère qui fait du tort à tout le monde, à moi comme aux autres, une émotion perturbatrice qui échappe complètement à notre contrôle.

Quelqu'un peut-il souhaiter, le matin en s'éveillant, éprouver de la haine toute la journée, que surtout cette haine ne s'arrête pas et si possible qu'elle s'amplifie.

La haine aboutit immanquablement à du mal être pour nous-même. Nous pouvons croire que la haine et la colère vont nous faire du bien sur le moment, mais ces émotions vont juste agiter notre esprit et perturber cette paix intérieure terrain sur lequel le bien être peut se développer.

La haine se développe toujours à partir d'un ressenti "je n'aime pas, je ne veux pas cela".

Ce ressenti s'exprime sous la forme d'une pensée.

Pouvons nous essayer de voir la façon dont cette pensée s'est construite. Qui a construit cette pensée ? Où a t elle été construite ? Où a t elle surgi, où s'est-elle manifestée ? Puis-je attraper cette pensée ? Par où pourrais-je l'attraper ? Quelle est la forme et/ou la couleur de la pensée ? De quoi est-elle faite, a t elle une substance ?

Une pensée peut-elle rester fixe, ou est-elle comme une rivière, jamais constituée de la même eau ?

Quand la pensée n'est plus là, où a t elle disparu ? A-t-elle laissé une trace, si oui où ? La trace ne serait elle pas simplement une autre pensée sur laquelle on peut appliquer le même processus d'analyse.

Existe-t-il une poubelle à pensée ? elle serait bien pleine !

Mon expérience est que les pensées ne viennent de nulle part, ne séjournent nulle part, sont insubstantielles et disparaissent sans laisser de trace. Ce processus d'analyse permet de couper l'aversion à sa racine et donc d'empêcher la haine de se développer. On peut alors simplement laisser l'esprit se poser en lui-même afin qu'il puisse manifester ses qualités, qui sont les qualités de notre nature de bouddha, les qualités du divin en nous.

Je ne fais ici que vous proposer un processus possible pour diminuer la haine qui peut encore parfois jaillir au fond de nous, cela me semble important.

Avec ma profonde amitié pour vous tous.

Philippe Fabri

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mercredi 17 juillet 2024

Longueur d'onde


Le succès ou l’échec de ton existence dépend de la longueur d’onde à laquelle tu te connectes.
Kodo Sawaki
cette fréquence
émet en continu
elle ne dit rien
elle ne diffuse qu’elle même
elle est le salut
le repos
le vert pâturage où s‘ébattre
elle ne se conçoit ni ne s’explique
et cependant elle est le sens
elle absorbe le chaos
le babil incessant
les pleurs et les grincements de dents
elle est l’issue
elle défait l’absurde
elle est mon horizon
ma santé et ma raison
travailler rencontrer créer
parler se taire décider
à partir d’elle en elle
est bien l’unique enjeu

Gilles Farcet

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mardi 16 juillet 2024

La vérité de la rose...

 

Chaque instant peut ouvrir notre regard...




Chacun de nos pas effleure l'instant...


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photos du jardin prises dimanche 14 juillet
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lundi 15 juillet 2024

Essence et existence



Inévitablement « L’homme vit sa vie dans deux dimensions » nous dit K.G. Dürckheim, qui nous rappelle aussi que la complétude de l’être humain se réalise « avec un pied dans l’existence et un pied dans l’essence ».

L’existence, domaine du faire, de la conscience rationnelle, de la réussite dans le monde, et l’Essence, domaine du laisser-faire, de la conscience océanique, de notre vraie nature immuable et indépendante des circonstances, sont souvent opposées l’une à l’autre.

Il est très difficile de s’imaginer vivre une existence humaine autrement qu’à travers la seule approche d’un moi accaparé par la réussite dans le monde.

La possibilité même d’un autre épanouissement appelé « Percée de l’Être », « Eclosion de notre vraie nature », « Plus haute possibilité humaine », n’est même souvent jamais envisagée.

L’image de la vague et de l’Océan, paraissant deux entités séparées mais en réalité de même nature, est souvent employée pour décrire ces deux aspects de l’existence, sans lesquels l’être humain ne serait pas complet, unifié et apaisé.

La plupart du temps, mettant allègrement de côté notre profondeur, nous ne vivons pas, nous nous contentons de gérer notre existence. « Il faut que » et « je dois » sont sans doute les débuts de phrase les plus utilisés dans une journée.

« Il faut que » : je sois utile, rentable et performant dans toutes mes activités, et « je dois » organiser rationnellement mon temps, mon énergie afin de faire face à mes obligations, et caser la multitude de choses à faire.

Cette manière de mener son existence, vécue sous le signe du devoir faire et du contrôle, est une vie où l’être humain ne peut compter que sur lui-même, sa volonté et ses propres forces. Ainsi,

« Moi », je suis vague isolée parcourant l’existence en luttant, coupée de la nature de l’Océan qui me porte, m’anime et me relie à tout ce qui vit.

Graf Dürckheim, il y a quelques décennies, parlait déjà de notre fascination pour l’homme d’action : « On dit : c’est un homme d’action ! C’est une parole bien d’aujourd’hui, mais il y a un excès du faire qui élimine la chance du devenir… »

Le besoin compulsif de faire par nous-mêmes, fonctionnement égocentré, nous empêche donc de nous relier à notre être véritable et de sentir les lois du devenir propres à l’être vivant que nous sommes. Lois qui nous maintiennent sur le chemin de transformation et de maturation permanent qu’est Vivre, lois qui nous relient à la profondeur de l’Océan.

Ce que K.G.Dürckheim nomme « chance du devenir », c’est remettre au centre de l’existence humaine le lien à « la Grande Vie ». Il ne s’agit pas d’opposer essence et existence, ces deux aspects de la vie humaine, mais de les réunir en redécouvrant, tout en vivant notre existence de vague, le lien à l’Océan que nous sommes. « Quel mystère, je respire, et je n’y suis pour rien ! »

En tant qu’être humain, je peux redevenir conscient que mes forces profondes, ma vraie nature ne m’appartiennent pas, et reposent sur ce que je ne peux pas faire, « l’infaisable », ce qui est déjà là avant les « il faut que » et les « je dois ».

Cette autre manière d’être nous ouvre à la source de ce que nous sommes déjà, développement impersonnel de la vie en nous, indépendante de ce que nous gagnons par nos efforts, que nous aimons appeler développement personnel.

Nous passons de l’insatiable désir de possession égocentré, à la reconnaissance immédiate de notre complétude, un Être s’accomplissant sous une forme individuelle de vague, relié encore et toujours à l’Océan.


Ainsi, vivre n’est pas qu’une accumulation d’avoirs, de savoirs, de pouvoirs à notre service, mais un don originel toujours en action, en devenir, qui dépasse la seule identification à cet être de raison boulimique, l’ego, qui emprisonne et fige notre vraie nature.

Cette chance du devenir nous parle très concrètement d’une autre possibilité de vivre notre existence, en contact avec le point d’appui inébranlable, immuable qu’est le lien à l’Océan, notre nature essentielle, de laquelle nait et se nourrit notre individualité de vague. Dans le langage du corps vivant, ce point d’appui individuel s’appelle Hara, centre vital de l’être humain.

« En Za-zen, je n’ai pas à me transformer, mais à reconnaitre, accepter, favoriser une transformation naturelle voulue par la vie ; ainsi je me donne à ce qui m’est donné ». J. Castermane

Toujours, lorsque nous pratiquons un exercice sur la voie du zen, il s’agit de reconnaitre qu’une action plonge ses racines dans le non-faire, le non-égo, dont la source est le bassin, le bas-ventre, siège des forces vitales, du renouvellement, de « la transformation sans arrêt de la forme corporelle ».

Joël PAUL

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