Pour le plaisir de réécouter Arnaud Desjardins
Entretien avec Arnaud Desjardins, par Marc de Smedt pour le magazine "Nouvelles Clés" 2005
Pour le plaisir de réécouter Arnaud Desjardins
Entretien avec Arnaud Desjardins, par Marc de Smedt pour le magazine "Nouvelles Clés" 2005
L'illusion que la relation doit rester gratifiante distille un poison.
Or, prendre conscience que bâtir un amour est une œuvre difficile ne constitue pas une raison de ne pas l'oser ! Tout au contraire ! Que serait une vie où l'on ne tenterait pas le plus haut, le plus ardu, sinon une esquive et un rendez-vous manqué ?
Oui, "l'autre" est une aventure périlleuse. Il est là pour m'accoucher de mes démons et de mes ombres. Aussi court-il le risque de devenir l'écran de projection de tout mon mal-être.
Il est par excellence cet "empêcheur de tourner en rond" qui m'arrache à ma ronronnante identité, à l'enfermement qui sans lui me guettait ; il va faire brèche en moi, c'est à dire me mettre en vie et en métamorphose.
Le drame contemporain, c'est la fuite des couples devant toute irritation et toute crise. Dès que cesse l'agrément d'être ensemble, beaucoup prennent leurs jambes à leur cou, ignorant que le plus beau de l'aventure va tout juste commencer : la construction d'un amour adulte."
Christiane Singer
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Cette semaine, soyez à l'écoute des messagers, de cette vie qui vous parle…
L'écoute active est le programme pour ce mois de décembre. Soyez cet humus qui accueille les feuilles avec hospitalité pour les transformer en ressources pour le printemps à venir..
"C'est la carte "Humanité" qui est sortie du jeu. Le dieu grec Hermès (Mercure pour les Romains) court devant son temple, la lettre H. Il porte des chaussures, un casque et un caducée qui ont tous la particularité d'être ailés. Messager des dieux, il est leur intermédiaire auprès des hommes.
Avez-vous remarqué combien la lettre H, particulièrement symétrique et Harmonieuse, s'élève autant vers le ciel qu'elle ne s'enfonce dans la terre ? Selon le poète Emile Blémont, c'est une sorte de cathédrale, avec ses deux tours reliées par le centre. Pour ma part, je sens profondément qu'elle nous offre toute son Hospitalité, qu'elle nous permet d'Habiter notre espace en reliant notre aspiration à gagner les Hauteurs et notre sens de l'Humilité. Elle revêt par ailleurs la forme d'une Haie, ce à quoi elle renvoie directement à l'origine, dans la langue proto-sinaïtique ; la lettre hébraïque Heith signifie d'ailleurs "haie" ou "barrière".
Georges Colleuil, qui a préfacé cet oracle, explique dans plusieurs de ses ouvrages que cette lettre symbolise le premier obstacle, la première grande épreuve initiatique dans le parcours ésotérique de l'alphabet. Elle m'évoque la Hache sacrée et offre la capacité de transformer n'importe lequel de nos Handicaps en sentiment de notre propre Honneur.
La lettre H où Hermès se ressource est aussi le plus Humain des sons, dans la mesure où elle s'apparente au souffle, à l'Haleine qui nous anime et nous permet de Humer les parfums autour de nous. Elle nous guide sans cesse et nous encourage : "Halte-là ! Hé ! Ho hisse ! Hop ! Hourra..."
Hermès, dieu des commerçants, des voyageurs et des voleurs, est un personnage vif et Habile, qui nous invite à dépasser notre sentiment de Honte pour nous élever et nous ancrer, pour harmoniser nos énergies comme les deux serpents qui s'enroulent autour de son bâton. Aussi pouvons-nous le suivre sans crainte...
Je vous souhaite un très bon début de semaine sous les auspices du dieu Hermès !"
Sabine Dewulf (auteure de l'Oracle Alphamythique)
Source : Illustration de la carte : Marie Dewulf. Dessin du temple : Rémi Decavel.
On la tient quelques instants, puis elle s’échappe : où est passée notre attention ? Quelle est cette qualité de présence qui manque tant au monde contemporain ? Pour entrer dans l’Avent, explorons les profondeurs de cette faculté de l’attente, accompagnés par la philosophe Simone Weil.
Appliquée aux autres, « l’attention est la forme la plus pure de la générosité », écrit Simone Weil, qui dit aussi dans De l’attention (Omnia) : « Les malheureux n’ont pas besoin d’autres choses en ce monde que d’hommes capables de faire attention à eux. La capacité de faire attention à un malheureux est chose très rare et très difficile ; c’est presque un miracle, c’est un miracle. La chaleur, l’élan du cœur, la pitié n’y suffisent pas. » Cette attention à l’autre se résume pour la philosophe à « être capable de demander : “quel est ton tourment ?” ». « Pour cela, il est suffisant mais indispensable de savoir poser sur lui un certain regard. Ce regard est d’abord un regard attentif, où l’âme se vide de tout contenu propre pour recevoir en elle-même l’être qu’elle regarde tel qu’il est, dans toute sa vérité », poursuit-elle. Pour Martin Steffens, une autre figure de l’attention est celle qu’un père ou une mère porte à son jeune enfant qui le sollicite et lui demande de « sortir de ses distractions pour entrer dans son univers et poser un regard sur lui ».
Mais l’attention est aussi une éthique, nécessaire pour agir bien. « Quand Jésus, sur la Croix, demande au Père le pardon de ceux qui l’ont mis à mort “parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font” (Luc 23, 34), que cherche-t-il ? », interroge Martin Steffens. Il pointe le « péché-racine : le manque d’attention ». « Il suffisait en effet, pour ne pas prendre part à la crucifixion de l’innocent, d’être attentif. Et il est grave de ne l’avoir pas été. »
« Un quart d’heure d’attention vaut beaucoup de bonnes œuvres »
Las, l’attention semble hors de portée dans nos journées bien remplies, d’abord occupées par l’action. « Nous avons sans doute davantage été attentifs que nous ne le pensons », rassure Martin Steffens. « C’est l’Évangile du jugement dernier de Matthieu (25, 35-46) : “J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli (…).” Ici les justes sont étonnés, ils répondent : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? Tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? Tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ?” Ils sont étonnés parce que lorsque nous faisons le bien nous sommes tellement ajustés à la situation que cela est indolore, nous ne le sentons pas, telle Sonia dans Crime et châtiment, qui se trouve parfaitement à sa place aux côtés de Raskolnikov. » D’autre part, nul besoin de longues heures d’attention, celle-ci est par essence fugace, elle se « prête » et « un quart d’heure d’attention vaut beaucoup de bonnes œuvres », écrivait Simone Weil.
Mais même quelques minutes d’attention semblent parfois hors de portée. Car « il y a quelque chose dans notre âme qui répugne à la véritable attention beaucoup plus violemment que la chair répugne à la fatigue », constate Simone Weil. L’attention relève donc de la « grâce » pour Martin Steffens. Comment y parvenir ? « Savoir qu’on est inattentif, c’est déjà ne plus l’être. C’est s’être soudain réveillé, mais sans savoir exactement comment », ébauche Martin Steffens. En outre, nous pouvons au moins « être bien disposé, par exemple en prenant parfois la décision de prendre du temps pour ne rien faire, être à l’écoute, bref suspendre son action pour regarder un peu ».
Se libérer des sollicitations permanentes
Spécialiste du sujet, le neuroscientifique Jean-Philippe Lachaux prend l’image du funambule pour la décrire : lorsque notre attention est sollicitée, nous sommes comme sur une poutre, en proie à des forces qui nous poussent à la chute. Il faut prendre conscience de ces forces et des signaux d’inattention que notre corps nous envoie afin de maintenir l’équilibre.
S’il est impossible de forcer l’attention, la coach Anne de Pomereu préconise plutôt, pour « l’empêcher de s’échapper », de mettre en place des pare-feu : éteindre son portable, fermer sa boîte mail pendant un temps donné par exemple. « Il est très difficile et coûteux de se discipliner pour être attentif, il faut plutôt libérer notre volonté et mettre en place des garde-fous dans son environnement. C’est précisément le rôle des règles monastiques autour du silence, des horaires, de la solitude ! Celles-ci rendent possible la prière malgré les distractions et le bruit intérieur. » Or l’attention « tournée vers Dieu constitue la vraie prière », écrit Simone Weil. Elle en est la substance. Alors, quand elle devient prière, l’attention prend la forme d’une disponibilité à la vérité, d’une attente, dans une posture propre à l’Avent. « Chaque jour de l’Avent, un événement m’attend par quoi Jésus va naître, une Visitation a lieu chaque jour, croit Martin Steffens. Vais-je le voir ? Vais-je avoir la disposition d’esprit pour parvenir à y être attentif ? »
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Source: magazine La Vie
Autrefois, joues rouges et lèvres roses,
Aujourd’hui, cendres froides et os blancs.
Position, renom, même s’ils furent insurpassables,
Ne sont plus que des éléments d’un long rêve.
Aussi riche et noble que vous soyez,
Vous n’en êtes pas moins impermanent.
Jalousie, fierté et narcissisme,
Mais le soi est toujours vide.
Grande force, habilité et réussite,
La vérité finale n’est pas en elles.
Puisque les quatre éléments (l'eau, la terre, le feu et l'air) se dispersent,
Pourquoi discriminer entre le Vieux et le jeune ?
Les fissures érodent même les montagnes,
Le héros meurt plus rapidement.
Les cheveux noirs ont à peine poussé sur votre tête
Que, soudainement, ils blanchissent.
À peine notre ami vient-il de partir,
Que la pleureuse arrive pour nos funérailles.
Le squelette de six pieds d’os secs,
Avec quelle frénésie cherche-t-il la richesse !
Cette enveloppe de peau contenant du sang
Souffre longtemps dans sa recherche de l’amour.
~ Eckhart Tolle
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LE « TOUCHER » : LE SENS LE PLUS IMPORTANT CHEZ L’ÊTRE HUMAIN ?
Vous êtes-vous déjà posé la question de quel est le sens le plus important chez l’humain ?
Le plus développé ou celui dont vous ne pourrez vous passer ?
La vue ? L’ouïe ? L’odorat ? Le goût ?
Quelle drôle de question pensez-vous peut-être ? Elle fut pour moi centrale pendant la pandémie de Covid-19 lors de laquelle les pratiques du toucher étaient classées comme « non-essentielles ».
Cette classification m’a assez vite indisposé, me demandant s’ils y en avaient qui connaissaient encore les terribles expériences en psychologie des années 50′. L’une d’entre elles qui m’a le plus interpellée est celle du professeur Harlow, psychologue américain, qui avait retiré des bébés singes à leur mère pour les mettre dans des cages isolées avec 2 substituts maternels. Des formes en fils de fer qui avaient une vague forme de la maman singe, une en fils de fer nus, l’autre recouvert d’un tissu doux.
L’expérience marquante est celle où la poupée en fil de fer distribuait le lait mais quand ils étaient effrayés, les bébés se réfugiaient dans celle en tissu doux pour se blottir. En parallèle des résultats sur la théorie de l’attachement, il en découla que le toucher est essentiel pour un développement psycho-émotionnel harmonieux.
Sous cet éclairage, vous allez peut-être vous souvenir de toute une série de sensations ? Une plume sur le bras, le vent sur le visage, une douche chaude, la texture d’un tronc d’arbre, un biscuit qui croque dans la bouche, etc.
Mais revenons à nos organes des sens. A y regarder de plus près, le plus grand organe sensoriel que nous avons est notre peau. Cette peau, membrane-frontière, qui informe l’intérieur de ce qui se passe dehors pour favoriser la meilleure adaptation au milieu. Elle fonce s’il y a du soleil, elle s’humidifie quand il fait chaud, elle se resserre dans le froid. Si je la vois comme organe frontière entre l’intérieur et l’extérieur, on peut y ajouter tout ce qui recouvre les voies respiratoires et la paroi intestinale. Bref, tout ce qui interagit dans la séparation et les échanges intérieur-extérieur.
Au-delà des gestes amoureux, la sensation du toucher fait revenir à l’instant essentiel d’être. Cette sensation invite au retour à soi, au relâchement, à la prise ou reprise de conscience de soi par le corps. Et nous avons besoin de ce toucher essentiel.
Pour moi, le shiatsu porte en lui cette part d’essentiel. Au-delà des symptômes sur lesquels il est possible d’agir, la première chose qui compte le plus est la façon dont une main se pose. Bien plus qu’un corps, c’est la personne en entier qui est touchée à travers ce corps. Les praticien(ne)s de shiatsu connaissent cet art de l’essentiel : revenir au corps-esprit et prendre soin du moment et de l’être. Il n’est plus question de divergence entre bien-être et thérapeutique : le simple retour au moment et à soi est source de lâcher prise dans ce moment-promesse.
rédacteur : Fabian Bastianelli.
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Si nous pouvions seulement être là, ralentir notre rythme, nous mettre à l'écoute, ouvrir nos antennes les plus fines pour percevoir les attentes, les besoins les plus subtils, mettre dans nos mains toute l'attention et le respect dont nous sommes capables et garder confiance dans la danse de la vie !"
Marie de Hennezel
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En d'autres termes, abandonnez le concept "peur" parce qu'il appartient au passé, et faites fasse à la peur actuelle avant de la nommer.
C'est du très grand art, que de faire face à la sensation sans la contrôler, sans la fuir, l'analyser ni la juger, mais tout simplement l'écouter.
C'est dans cette écoute que vous parviendrez à comprendre que vous n'êtes pas le corps.
Jean Klein / Entretiens à Delphes
œuvre de Gérard Beaulet
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Au commencement était le Verbe… Nous connaissons le surgissement de cette phrase initiale dans l’Evangile de Jean, le plus ésotérique. Il s’agit là du Verbe doté d’une majuscule, désignant la parole divine qui crée en énonçant, l’acte de conscience primordial, vierge du discours, qui donne consistance au monde.
Quelle est l'essence de ce Verbe, sinon la vibration première? Certains mandalas bouddhistes ou hindous nous présentent en leur centre la syllabe primitive d’où tout rayonne, le AUM fondamental d’où émerge toute création.
Cette primauté accordée au son, dans les traditions spirituelles, n’est pas seulement un reflet des pouvoirs du langage, ni uniquement le signe d’un impact bénéfique sur le corps et l’esprit ou le système nerveux – chant, mantras, poésie ancienne (lyrique, au sens premier du terme). Il est ici surtout question de ce qui constitue la forme primitive, la plus frêle, la plus insaisissable possible après le silence, la plus proche de celui-ci entendu comme écoute profonde, attention pleine et entière à ce qui peut advenir.
Fondamentalement, le son primitif révèle la veille dont chacun de nous est capable lorsqu’il fait taire ses pensées inutiles, les phrases où nous nous enfermons comme en une toile d’araignée et qui nous exilent loin, très loin du monde réel. Même les mots peuvent nous emprisonner. Ils qualifient, ils affirment...
La lettre vibre, oui, elle permet au sens de trembler, de s’esquisser à peine sans se fixer. Elle donne une impulsion au mot, lorsqu’elle est placée à sa tête, à sa place d’initiale. Elle nous oblige à revenir à l’instant, celui où l’on émet le son, celui où l’on trace des lignes en effleurant le grain du papier. Dans les poèmes, le mot s’organise autour de ses lettres comme s’il s’agissait de graines fécondes. La lettre le réinscrit dans l’acte même de son apparition. Elle le préserve de toute sclérose, de toute clôture.
Jouer avec les lettres n'est donc pas anodin, loin s'en faut : cela nous permet de revenir aux faits et à la précision sonore ou gestuelle du présent. Nous réapprenons à prendre les choses « à la lettre » - la lettre vive, puisque une « lettre morte » prive un texte de son sens. Nous rendons ainsi à nos paroles leurs lettres de noblesse, leur profonde vitalité, leur fraîcheur primordiale.
Sabine Dewulf
Sources : L'Oracle alphamythique - Sabine Dewulf et Antoine Charlet. Illustrations de Marie Dewulf. Livre d'heures de Charles d'Angoulême (15e siècle). Emile Blémont, L'Alphabet symbolique illustré par Auguste Hiolle
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Elle avait 16 ans quand elle a été déportée à Auschwitz (Pologne), lors de la Seconde Guerre mondiale. Magda Hollander-Lafon est décédée ce dimanche 26 novembre 2023, à Rennes (Ille-et-Vilaine). Elle était l’une des dernières survivantes françaises de la Shoah.
Vous pouvez revoir les articles sur cette grande dame avec ce lien.
https://spinescent.blogspot.com/search/label/Magda%20Hollander-Lafon
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L’AVENIR EST AUJOURD’HUI, TOUS LES JOURS.
L’ÉTERNITÉ N’EST PAS UNE DURÉE, ELLE EST UN INSTANT, l’INSTANT OÙ TOUT EST RÉCONCILIÉ, LE MOMENT OÙ TOUT EST ACCOMPLI.
Thierry Janssen
Je vous souhaite une belle et bonne journée.
Thierry Janssen
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