vendredi 14 août 2015

Le lying : une méditation sur l'émotion (2)


A l’origine de l’émotion : l’ego


Pour bien saisir la dimension spirituelle du Lying, au-delà du simple aspect psychologique ou psychothérapeutique, sans doute faut-il comprendre que l'émotion naît, avant tout, de l'illusion d'être séparé.

C'est parce que je me crois distinct et perdu quelque part au cœur de l'univers, que j'ai peur qu'il m'arrive quelque chose de fâcheux, ou que j'ai envie de toujours posséder plus afin de m'assurer une sécurité quelconque contre l'adversité éventuelle... bref, que j'éprouve de l'émotion. Mais, à partir du moment où cette habitude mentale de me concevoir comme un ego séparé disparaît, je cesse alors de me vivre face à l'univers, et je me ressens véritablement comme étant la totalité de l'espace, du temps et surtout de la conscience.

Dès lors, que pourrait-il m'arriver de fâcheux ? Et que désirer de plus, puisque je suis tout ?
Il est évident que, dans cet état dépourvu de pensées d'ego, aucune forme d'émotion n'est capable de survivre.


L’oeil de Caïn


S'étant livré à un constat plus ou moins semblable, beaucoup en arrivent à penser qu'il suffirait de se mettre à l'abri de tout ce qui peut provoquer des émotions, pour gagner l'univers, ils se cloîtrent alors dans des retraites éloignées du monde, faisant mine d'oublier le sexe, l'argent, la gloire ou tout autre épouvantail philosophique de ce genre. D'autres s'enferment, plus simplement encore, dans un puritanisme surtout fait d'indifférence ou de mépris. Hélas, tant que les ressorts profonds de l'émotion ne sont pas découverts et détruits, ces comportements de retrait restent vains, et deviennent vite plus dommageables que bénéfiques.

Il est évidemment nécessaire d'aller chercher l'émotion à sa racine, dans l'inconscient ; et, plutôt que de la refouler -ce qui la renforce-, tout au contraire l'exprimer, la faire apparaître, puis la laisser définitivement disparaître.