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samedi 11 novembre 2023

Bernard Campan et Denise Desjardins


 "Plébiscité par le public français, Bernard Campan est acteur, scénariste, réalisateur et producteur.

Quand on lui a demandé de choisir deux femmes à nous présenter, cet ancien Inconnu nous a avoué avoir du beaucoup chercher. Et cela n’a rien à voir avec sa mémoire à lui, mais plutôt avec l’oubli dans lequel notre Histoire laisse sombrer des femmes extraordinaires.

Au micro de Donne-moi des Elles ce mois-ci, il a choisi d’évoquer la mémoire d’Olympe de Gouges et de Denise Desjardins, deux personnalités libres et engagées, l’une sur la voie révolutionnaire et l’autre sur la voie spirituelle. "

Je vous propose la partie sur Denise Desjardins en cliquant sur cette phrase.


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mardi 11 avril 2023

Les six étapes du travail sur soi, selon Denise Desjardins


1e étape

Trouvez la cause de notre difficulté majeure [grâce à un travail sur l’inconscient].

2e étape

Acceptez ce qu'il en est, même si la situation intérieure se révèle cruelle. C'est ce que nous sommes en grande partie : une mécanique soumise à certains conditionnements dont l'origine se situe pour la plupart dans l'enfance (quelquefois plus avant). En exprimer la souffrance ou la révolte sans se juger ni se sentir coupable.

3e étape

Se désidentifier des traumatismes de l'enfance. Lesquels laissent des marques d'autant plus tenaces qu’ils se sont profondément gravés sur la cire encore neuve du psychisme d’un petit enfant, d’un bébé, parfois même du fœtus.

4e étape

Faire une sorte de bilan en établissant un tableau où sont mis en regard les causes et les résultats c'est-à-dire le passé et le présent.  Un tableau qui ne prend pas plus d’une demi page, à la rigueur une page, afin de pouvoir s'y reporter dans la vie quotidienne au cas où l'on ait oublié d'où viennent nos réactions émotionnelles les plus fortes : il est indéniable que les habitudes mentales reprennent vite le dessus.

5e étape

Aussi importante que longue : faire, chaque fois que les vieux automatismes reviennent avec leur cortège d'émotions, un travail de connexion, de remémoration de l'origine de ces comportements que l'on a retrouvés, vus, compris, mais que l'on a tendance à laisser de côté. Du coup, on se laisse reprendre par ses anciennes habitudes de penser, de réagir, de se comporter, vieilles de nombreuses années où l'on a cru naturel d'être ainsi, de vivre ainsi. 

6e étape

Elle s’insère au jour le jour dans la banalité des habitudes, à chaque conflit d’ego à ego au cours de sa vie professionnelle ou relationnelle. Plutôt que de se perdre dans ces conflits, il s'agira de les transformer en une multitude d'occasions de s'exercer : chaque fois une provocation ou un piège qui peut nous faire tomber - ou bien que l'on peut déjouer. Voyons-les comme un jeu avec la vie en guise de partenaire, qui nous envoie ces coups bas, ces piques et ses possibilités de s’en sortir.  On rate une balle, l’autre va se présenter rapidement, peut-être dans l’instant qui suit. Il est permis de trébucher, et… de se relever aussi sec. 

Cette vaste zone de chocs inattendus qu’est notre journée va provoquer à son gré ce que Swâmi Prajnânpad nommait "exciting causes" : les déclencheurs, les faits journaliers qui excitent nos points faibles, et nous font réagir à grande vitesse. 

S’en servir deviendra le but de cette étape : s’en servir comme d'une occasion d'entrer en relation avec nos émotions, donc d'en prendre une connaissance plus intime, plus directe.  Allez d'un mécanisme compulsif à la lucidité de l'acte, ou comment transformer la réaction en action. 

Denis Desjardins - Le Lying, 2001 (extraits)

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vendredi 8 octobre 2021

Le lying

 



Le Lying (de l’anglais « to lye », être étendu) est une pratique d’introspection initialement utilisée par Swâmi Prajnânpad, le maître indien d’Arnaud Desjardins. Il a pour but de libérer les empreintes psychologiques (samskaras) à l’origine des dysfonctionnements aux niveaux physique, psycho-affectif et intellectuel de notre être.

Le pratiquant, allongé dans la pénombre, bénéficie d’un espace d’accueil et d’écoute inconditionnels à travers le dialogue qui se noue avec l’accompagnant.

Le Lying, s’appuyant principalement sur la présence aux sensations corporelles et l’accueil des émotions, permet de «laisser s’exprimer ce qui a été réprimé».

Il peut être un approfondissement et une aide à la pratique de la Pleine Présence ou de tout autre cheminement spirituel, en tant qu’accompagnement dans l’accueil des émotions enfouies. Cette pratique de réconciliation permet progressivement une détente du corps, de l’esprit et du cœur.

source : Boudha university

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lundi 29 mars 2021

Inconscient et lying

 



Du lying vous dites qu’il vise à purifier l’émotion pour ouvrir le cœur à la réalité. 

Le lying est-il fait pour tout le monde ? L’âge peut il constituer une limite ?

Denise Desjardins : Il n’y a pas de limite d’âge mais cette méthode doit s’insérer dans une démarche intérieure. C’en est le tiers. 
Le lying s’avère nécessaire quand, après avoir essayé de comprendre ses comportements, on tombe sur « un os » incompréhensible : on reçoit des messages qui nous empêchent d’être nous-mêmes et de mettre en pratique l’acceptation, base de plusieurs enseignements. Si l’on ne peut pas voir véritablement ce qui est, c’est que l’on n’a pas pu accepter ce qui a été dans un passé plus ou moins lointain. Quand on réalise que les empêchements à être heureux viennent d’une origine lointaine ignorée, de l’enfance ou d’un scénario antérieur, il s’agit de la retrouver, de bien comprendre ce qui s’est passé, de l’exprimer, et de se désidentifier de l’enfant qu’on a été ou du personnage du scénario. C’est difficile parce que nous avons des habitudes ancrées en nous (vâsanâs) qui sont notre façon de penser depuis notre enfance. Il est malaisé de se débarrasser des habitudes physiques mais encore plus des habitudes mentales du fait qu’elles nous rassurent quant à la pérennité de notre moi. En pratiquant le fait de voir la différence, on se rapproche du but qui est de vivre dans l’équanimité, en commençant par dépasser le « j’aime/je n’aime pas », afin de parvenir à voir, sans aucun jugement, le caractère unique des êtres et des choses. Pour nous donner une approche du Brahman, Swâmiji disait : « Chaque chose est unique, chaque chose est neutre, chaque chose est Brahman ».







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dimanche 28 mars 2021

L'expression des émotions

 

Extraits du livre de Daniel Roumanoff, Swami Prajnânpad, Biographie


(...) « La psychanalyse analyse les processus du mental. Les complexes sont dénoués. Alors cela devient facile de les annihiler avec l ’épée acérée du Vedânta. La psychanalyse est au service de la science spirituelle. » Pour comprendre en quoi la psychanalyse est, pour Swâmiji, complémentaire des Grands Énoncés des Upanishads, il faut se reporter à la définition si personnelle que Swâmiji donnera plus tard, à propos de la psychanalyse effectuée sur ses instructions par un disciple français chez un psychanalyste à Paris : « Il n’y a psychanalyse que lorsqu’il y a expression d'émotions. » Cette expression est pour Swâmiji le cœur même de la psychanalyse. L’expression est ce qui peut rendre l’inconscient conscient. D’où la séquence du cheminement de Swâmiji dans sa quête de la vérité que l’on peut reconstruire de la manière suivante :

Qu’est-ce que la délivrance ? La libération des samskâras, c’est-à-dire des jugements de valeur. Il n’y a donc ni bien, ni mal, ni plaisir, ni déplaisir, tout est neutre.

Pourtant des émotions restent présentes, émotions par lesquelles on est emporté, qui échappent à tout contrôle conscient et sur lesquelles on n’a aucune prise : leur source est inconnue car elles sont inconscientes. Comment rendre l’inconscient conscient ? Un seul moyen : l’expression aussi libre que possible de tout ce qui se présente à la conscience.

Dès que les faits peuvent être présentés au regard de la conscience, le travail d’investigation, de délibération (vicâra) ou de discrimination (viveka) peut être poursuivi. Ainsi il devient possible de décider en toute connaissance de cause ce qu’il convient de faire face au désir. Ne pas être emporté mais choisir délibérément comment le satisfaire si nécessaire.

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mardi 5 novembre 2019

Jouissez de la vie autant que vous pouvez !


Je souhaitais vous faire partager le commentaire de Olivier concernant Olivier Humbert par rapport à un hommage rendu le 6 juin 2017.

C'est agréable de trouver cet hommage à Olivier Humbert, on n'en trouvera pas ailleurs d'ailleurs, pas plus que de photos. Ce qui est écrit ici est surement juste et la citation extraite du livre reflète bien Olivier Humbert, dans le sens "de faire confiance pour le reste à la vie, qui se charge de nous quoi qu'on en pense". J'aimerai rajouter qu'Olivier était revenu à ses premiers amours en un sens, qui est la pratique du Katsugen undo , du mouvement régénérateur, il avait fréquenté assidûment le Dojo de Itsuo tsuda à Paris, avant sa rencontre avec Arnaud, sur ses dernières années d'existence Olivier animait un groupe à Montpellier qui n'était pas d'obédience "Swami Prajnanpadienne", même si tous y étaient les bienvenus. De plus et surtout il animait le groupe de pratique de mouvement régénérateur de Montpellier, un groupe libre , sans adhésion, ceci étant sur la fin sa seule voie, c'est à dire "le Non faire" .
Olivier Humbert ne se présentait plus comme disciple d'Arnaud Desjardins ou de Swami Prajnanpad et n'accompagnait pas dans ce sens, mais vraiment devenu un disciple de la vie. Je voulais juste ajouter cette précision, car quitte à lui rendre hommage autant le faire en réalité des faits. Je cite aussi la dernière parole que j'ai entendu d'Olivier Humbert quelques jours avant son départ : "jouissez de la vie autant que vous pouvez"
Merci pour votre blog.
Olivier

Voici un texte de Olivier Humbert
extrait de "Swami Prajnanpad et les lyings"

Les vicissitudes de l'existence, en dehors de ma pratique de thérapeute et de ma formation dans ce domaine, m'ont alors sollicité de manière telle que j'ai ressenti constamment le désir de me changer pour être plus heureux et mieux adapté aux défis de la vie. J'ai donc poursuivi mon exploration des nombreuses techniques de psychothérapie qui commençaient de se répandre en France avec la venue de thérapeutes américains dans les domaines de la bioénergie, de la végétothérapie, de la Gestalt, du cri primal, du rebirthing, de l'analyse transactionnelle, etc. 


Cette entreprise visait à l'acquisition d'un savoir, censé m'apporter une réussite dans les différents rôles de mon existence : professionnel, conjugal et paternel en particulier. La découverte du « mouvement régénérateur » transmis par maître Itsuo Tsuda réorienta ma recherche. Il s'agit d'une pratique corporelle exécutée « sans but, sans connaissance et sans technique » où l'on cesse pour un temps de s'opposer aux mouvements naturels du corps, permettant ainsi aux systèmes réflexes dont il dispose de s'exprimer. En effet, pour la première fois, j'expérimentais la réalité et l'efficacité du «non faire», du« lâcher prise ».Je constatais, jour après jour, avec cette pratique, que le changement était inhérent à la vie même, sans nécessiter le recours à l'effort volontaire. Ce qui m'apparaît aujourd'hui comme une évidence aveuglante prenait alors l'aspect d'une véritable révélation. Laisser libre cours aux réactions du corps, habituellement réprimées ou contrôlées pour une grande part, entraînait des changements patents au plan physiologique : sommeil, nourriture, digestion, respiration, attitudes corporelles. 

Ces changements influaient au plan psychologique : diminution de l'anxiété, renforcement de la confiance en soi, augmentation de l'aptitude à relativiser les choses. Dans la pratique en groupe, maître Tsuda introduisait une certaine ritualisation et demandait un minimum de rigueur de comportement. Tout ceci contrastait avec l'état d'esprit permissif et soixante-huitard du milieu psy dans lequel j'évoluais et, pourtant, encadrait une activité qui participait du « non faire » et de la totale confiance en la vie. C'est grâce à cela que m'est apparue une conception nouvelle de la vie, celle de « Grande Vie », selon l'expression de K.G. Dürckheim, ayant les caractéristiques du sacré : « éternité, omnipotence, transcendance ». 


Par une relation nouée au dojo de maître Tsuda, j'entendis alors parler d'Arnaud Desjardins, du travail sur l'inconscient par le « lying »,pressentant tout de suite que cette pratique émotionnelle pouvait, pour moi, être un pont vers une terre nouvelle :le pont permettant de franchir les torrents émotionnels pour atteindre à la terre sacrée naturelle. Fin 1976, la rencontre avec Arnaud Desjardins, nouvellement installé dans son ashram du Bost, m'ouvrit la porte d'accès à une culture spirituelle que j'avais ignorée jusque là. J'avais en effet rejeté la religion catholique de mon enfance et de mon adolescence, pratiquée ardemment mais qui m'avait conduit à des contradictions ingérables, aboutissant à une dépression nerveuse vécue comme une véritable implosion. Cette culture spirituelle promettait, sans rien rejeter du vivant, la conjonctio oppositorum - la conciliation des contraires - dont le psychologue C.G.Jung mentionnait l'antique existence oubliée, Jung que j'admirais comme un maître mais qui n'avait pourtant pas découvert le sens de la vie puisqu'il écrivait : « Je chéris l'idée que la vie ait un sens.» 

Le chemin spirituel et son but de libération du sens de l'ego nécessitaient un engagement total avec un maître. Le nouvel élève qu'Arnaud Desjardins accepta d'aider, l' apprenti-disciple de l'enseignement, complètement néophyte dans la connaissance spirituelle, prétendait néanmoins, du fait de sa qualification de psychothérapeute, se connaître, sans même tirer la conclusion que ses difficultés émotionnelles dans l'existence témoignaient du contraire. J'eus le privilège d'être admis d'emblée à assister à quelques lyings d'autres élèves plus anciens. Familier de l'expression émotionnelle cathartique et m'étant aussi intéressé à la transe vaudou, il me parut tout de suite évident que les lyings auxquels j'assistais conduisaient la personne à exprimer, sans aucune retenue et sans aucun filtre, par la totalité de ses moyens d'expression, l'inconscient dans sa profondeur. 

L'attitude de l'élève, en total accord avec cette expression, quelle qu'en soit l'intensité, mais en restant lucide, contrairement à la transe, donnait à cette activité une toute autre portée que la pratique de l'expression émotionnelle en thérapie. Ainsi, le lying m'est-il apparu comme un moyen convaincant de transformation. Il paraissait rendre la personne apte à accéder à la démarche spirituelle proprement dite visant à transcender la limitation de l'ego...






mercredi 11 avril 2018

Le chemin avec un maître par Christophe Massin


Christophe Massin, psychothérapeute et praticien en lying

par Ingrid Bauer

Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde,
mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même.
Mahatma Gandhi

Chassé croisé avec : Christophe Massin, psychiatre psychothérapeute et praticien en Lying

Christophe Massin, 64 ans, est psychiatre, dans sa pratique de la psychothérapie il s’inspire de la spiritualité indienne, et plus particulièrement du courant non-dualiste dont l’enseignement central est l’acceptation de ce qui est, avec un travail particulier sur les émotions, le lying (Swami Prajnanpad et les Lyings, La Table Ronde, Souffrir ou aimer : la transformation de l’émotion, Odile Jacob, Une vie en confiance, Odile Jacob). Il a travaillé dans le champ de la psychologie périnatale (Le bébé et l’amour, Aubier, Vous qui donnez la vie, Aubier), dans le champ des risques psychosociaux professionnels (Réussir sans se détruire, Albin Michel, L’enjeu : soigner sans s’épuiser, Doin, avec Isabelle Sauvegrain).
Kesako le lying? Le lying a été développé par le grand maître spirituel indien, Swami Prajnanpad. Il s’agit d’une méthode d’introspection, qui permet, en s’allongeant et en s’ouvrant à son ressenti, de faire l’expérience qu’une émotion totalement acceptée cesse d’être douloureuse. Découvrir en soi un niveau de conscience complètement libre des souffrances. Pour Swami Prajnanpad il ne s’agissait pas d’une technique spéciale mais d’un lâcher-prise où l’on ose être pleinement dans sa vérité. Parmi ses disciples, le couple Arnaud et Denise Desjardins. A la suite de leur maître, ils ont transmis leur expérience ; pour Arnaud, dans l’ashram qu’il a fondé en Ardèche, “les Amis d’Hauteville“,  afin de guider ses élèves sur la voie spirituelle.

INTERVIEW « DU COTE DE CHEZ PROUST ».

1 – PRINCIPAUX TRAITS DE CARACTERE ? QUALITES ET DEFAUTS?
Tranquille, actif, efficace,sensible, n’aime pas le conflit et l’agitation stressée, le jugement.
2 – TON OCCUPATION PREFEREE ?
Jouer du piano et nager dans la mer, être avec mes proches.
3- TON REVE DE BONHEUR ?
Etre dans une joie sans limite et la partager.
4- TA PLUS GRANDE SOUFFRANCE?
Voir la destruction de la planète, de civilisations traditionnelles, de populations civiles par la  guerre, du fait de l’avidité et de l’arrogance et de la violence humaines.
5- TON MANTRA? TON RITUEL POUR REPARER LES VIVANTS ?
Les écouter jusqu’à ce qu’une vérité les concernant m’apparaisse.
6- TES CONSEILS POUR CEUX QUI SOUHAITERAIENT EMBRASSER TON METIER ?
Se connaître, mettre au jour la motivation qui pousse à faire ce métier.
7- TA DESTINATION DE VOYAGE FAVORITE? 3 ADRESSES RECOMMANDABLES? ET POURQUOI ?
Je n’en ai pas spécialement, ce que j’aime c’est découvrir des lieux que je ne connais pas encore, particulièrement la nature sauvage. J’ai adoré les paysages de la Tanzanie, le delta de l’Okavango, le monde himalayen avec sa culture, son peuple et ses montagnes, mais la France continue d’être pour moi une source d’émerveillement par ses paysages et son patrimoine et je me réjouis chaque fois que je découvre un nouveau coin – car derniers temps le Vercors et le Diois.
8- TES AUTEURS FAVORIS ? TON DERNIER LIVRE?
Des textes spirituels contemporains constituent mon fonds de lecture, l’ABC de la sagesse de Swami Prajnanpad est une mine de trésors auquel je reviens souvent, et récemment j’ai aimé l’Adversaire d’Emmanuel Carrère, et j’ai été bouleversé par La guerre n’a pas un visage de femme de Svetlana Alexievitch.
9- CE QUE TU DETESTES PAR-DESSUS TOUT ?
Les tripes mais comme je ne mange plus de viande, tout va bien !
10- UNE RENCONTRE MAGIQUE? RACONTE COMMENT IL OU ELLE A CHANGE TA VIE?
La rencontre avec Arnaud Desjardins à 21 ans : j’ai pu découvrir grâce à lui le monde de la sagesse orientale et des maîtres spirituels tibétains et hindous magnifiques, rayonnants. Cette rencontre a inspiré tous les aspects de mn existence, mon orientation et ma pratique professionnelle, ma vie personnelle puisque j’ai épousé sa fille et bien sûr mon cheminement spirituel jusqu’à aujourd’hui.
11- QUI AURAIS TU AIME RENCONTRER DANS LE MONDE DE L’INVISIBLE?
Des figures de la spiritualité, Jésus, Socrate, le Bouddha et certains maîtres comme celui d’Arnaud, Swami Prajnanpad.
12- SI TU AVAIS UN DON DE LA NATURE, LEQUEL SOUHAITERAIS TU AVOIR?
Voler dans les airs.
13- QUELLE PHRASE TU DIRAIS DEVANT DIEU, AVANT D’ENTRER AU PARADIS? (TRIBUTE TO PIVOT)
Enfin !
QUESTION SUBSIDIAIRE : COMMENT CONTRIBUES TU A AUGMENTER LE BONHEUR INTERIEUR BRUT HUMAIN?
TON LEITMOTIV?
Aider la personne à se réconcilier avec elle-même, en cessant de se juger et de se comparer, en acceptant ses blessures ses manques et ses imperfections, en l’aidant à découvrir ses aspirations profondes, et à oser s’affranchir de ses dépendances pour être pleinement elle-même.

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mardi 27 juin 2017

De la nuit intérieure à la grâce avec Christophe Massin (1)

En 1974, Christophe Massin part pour l'Inde, où il rencontre Kangyur Rinpoché et Ma Anandamayi.
C'est son premier contact avec la spiritualité. À son retour, saisi par la lecture des livres d’Arnaud Desjardins, il entame une démarche spirituelle auprès de lui. À l'issue de ses études de médecine, il se spécialise en psychiatrie et rédige un mémoire sur les aspects psychologiques du Vedânta hindou et de l'enseignement de Swâmi Prajnânpad. 

« Tout mon travail est nourri par cet enseignement », confie-t-il.

La nuit est parfois associée aux tourments de l'âme, à des états intérieurs faits de souffrance. De nombreux mystiques, comme saint Jean de la Croix, mais aussi d'autres traditions, ont connu des nuits de doute, de crise... Certains ont même parlé d'une nuit de l’angoisse. Avec quel regard le psychiatre que vous êtes considère-t-il ces nuits psychiques ?

Lorsque l’on est habité par une forte aspiration à trouver la lumière, la conscience, l’amour. Dieu - quel que soit le nom que l’on donne à cette réalité -, on vit à la fois des instants de grâce et des heures d'extrême aridité, de coupure, où le cœur est fermé. Au cours de ces « nuits intérieures », on se sent coupé du divin, on doute de soi et des autres, on a des pensées négatives, on ne perçoit plus aucun horizon. Tout est récupéré par la pensée. On peut exprimer cela en termes religieux, à travers la notion du « diable » - celui qui instille le doute -, mais cette nuit du cœur, que l’on retrouve poussée à son extrême chez les grands mystiques, est aussi un phénomène psychologique que nous connaissons tous, à notre mesure. Chaque personne qui chemine plus modestement dans sa vie traverse des périodes difficiles, en ayant la sensation d’être fermée, l’impression de piétiner, de tourner en rond. Ce n'est pas la nuit de saint Jean de la Croix, mais nous avons tous nos périodes obscures, avec des flots de pensées négatives.

Le cheminement intérieur que vous proposez unit psychothérapie et spiritualité. En quoi cela consiste-t-il ?

Depuis plus de trente ans, je reçois des personnes engagées dans une démarche de transformation personnelle. Certaines viennent à la spiritualité au cours de leur thérapie, alors que d'autres décident d’entamer un travail sur les émotions car elles se sentent freinées dans leur cheminement spirituel par des blocages psychologiques. Le maître indien Swami Prajnanpad, qui avait constaté ce phénomène chez ses disciples, insistait sur le fait que pour aller plus loin il était essentiel d’entrer en contact avec notre vérité émotionnelle. Si toute pratique spirituelle mène à l'ouverture du cœur, il arrive le plus souvent que des émotions réprimées nous ferment le cœur. Pour vivre une transformation authentique, il est nécessaire de plonger en soi-même, d’entrer en contact avec nos émotions et nos peurs, de les accepter pour s’en libérer. Il ne suffit pas d'analyser nos émotions uniquement à la lumière de notre histoire, mais de voir comment notre sensibilité a été touchée, affectée et s’est refermée à la suite d’une blessure, d’une déception, d’une violence, d’un abus... Il est essentiel de vraiment comprendre cela dans tout son être et pas seulement dans sa tête.

Ce chemin de réconciliation avec soi-même passe par des séances de lying, que vous conduisez avec vos patients. Cette pratique de « libération des schémas psychologiques » n’est pas toujours agréable et demande un peu de courage...

Oui, car pendant les séances de lying, nous sommes confrontés à des émotions, des vécus, que nous avons refusé de ressentir, sur lesquels nous avons posé un couvercle. Accepter de découvrir la personne que nous sommes vraiment, au niveau de notre vie émotionnelle, demande effectivement du courage. Nous n'avons pas toujours envie d’aller explorer les lieux en soi où ça fait mal. Il ne s’agit pas de le faire par masochisme, mais - si on se réfère aux symbolismes anciens - pour « franchir les portes de l’enfer », « affronter son dragon intérieur »... Si nous nous ouvrons totalement à une douleur émotionnelle, en acceptant de la traverser, nous découvrons qu'il existe un plan de conscience en nous qui n'est jamais affecté. En laissant complètement les émotions être, nous réalisons que la conscience n’est jamais triste, désespérée, ou en rage... La conscience est toujours lumineuse et paisible. L'approche du lying permet de faire cette expérience fondamentale : au fond de nous, comme au fond de l'océan, tout est calme. Dès lors, on n'a plus peur des turbulences émotionnelles, et on se rend compte qu’il n’y pas à les raisonner ni à essayer de lutter contre elles, mais juste à les traverser comme on traverserait, en avion, d'énormes nuages.



Propos recueillis par Nathalie Calmé
Source : revue Sources

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mardi 6 juin 2017

En souvenir d'Olivier Humbert

Dans la nuit du mardi 30 mai au mercredi 31 mai 2017, Olivier Humbert a quitté son corps pour rejoindre la conscience une.

Olivier Humbert est né en 1930. Ingénieur commercial ESCP. il a assumé des postes de direction commerciale dans différentes entreprises. puis de consultant et de formateur en relations humaines durant vingt ans. Il s'est formé à la psychologie sociale et à la psychologie émotionnelle et corporelle au début des années 70. Il a pratiqué la thérapie de groupe dans la ligne des groupes marathons initiés en France par jacques Durand-Dassier.

Sa rencontre avec Arnaud Desjardins en 1976 l'a conduit à interrompre cette activité. Dans le cadre de l'adhyatma yoga. il s'est alors soumis à l'ascèse des lyings durant trois années. Puis. pendant vingt ans. il a accompagné en lyings et en psychothérapie des personnes motivées par la recherche spirituelle. notamment dans le Gard où il a créé en 1985. avec son épouse. un centre résidentiel pour pratiquer ces activités en cohérence avec l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
Il vivait à Montpellier depuis plus de vingt ans.



A propos du Lying (Extrait de l’ouvrage «Swâmi Prajnânpad et les lyings», co-écrit par Éric Edelmann, Olivier Humbert et Christophe Massin)
 «Le paradoxe est que le lying fait partie d'une voie qui met en avant l'acceptation mais que le chercheur a le plus souvent pour demande de changer en lui ce qui lui déplaît. Ceci peut l'entraîner à tourner le dos à la nécessité de s'accepter tel qu'il est. Pourtant, tous les problèmes psychologiques peuvent se ramener à un seul désir impossible: celui d'être autre que ce qu'on est. Garder à l'esprit cette nécessité d'en arriver à s'accepter soi-même et de faire confiance pour le reste à la vie, qui se charge de nous quoi qu'on en pense, est donc important pour ne pas s'engager dans la poursuite interminable d'un idéal d'homme ou de vie sans émotions ni douleurs.» Olivier Humbert

source :article FB

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mercredi 22 mars 2017

Réveil des monstres... pourquoi ?

Extrait (qui se situe vers la fin du dialogue entre le jeune homme et la sexagénaire ) ... 
(extrait de la réédition de Le Défi d'Etre, dialogues avec Denise Desjardins, Dervy Livres, mars 2017)

On a envie de vous demander : à quoi bon en passer par là ? Pourquoi ne pas vivre tranquille en laissant sommeiller les monstres qui dorment en nos profondeurs, puisque leur réveil provoque de tels bouleversements...
Je vous répondrai que si monstres il y a, on ne vit pas tranquille ! Tout au plus réussit-on, en dépensant beaucoup d’énergie, à survivre avec ses démons, à se maintenir dans un pseudo- équilibre sans cesse menacé. 
On habite sur un volcan prêt à se rallumer, ou au sommet d’un immeuble susceptible de s’effondrer à la moindre secousse. Je n’appelle pas cela vivre... 
D’autant que, plus les années passent, plus l’édifice se fissure, et l’on ne se dirige pas vers un vieil âge et une mort paisibles. Par ailleurs, tout dépend de ce que l’on veut, de ce que l’on recherche. Je ne voyais pas en Svâmiji un psychanalyste ou un thérapeute, mais bien un gourou, un sage dispensant un enseignement métaphysique. 
Le lying s’intégrait dans une démarche globale de connaissance de soi et de recherche du Soi ; c’était un élément parmi d’autres de la quête de l’absolu. Je ne me considérais pas vraiment comme une femme soucieuse de guérir de sa névrose mais comme une apprentie-disciple d’un maître védantique, et c’est là toute la différence. Je n’étais pas partie en Inde pour y dénicher un super psychanalyste, même si le lying a joué un rôle essentiel dans mon propre cheminement. toutes les traditions spirituelles enjoignent aux disciples d’affronter leurs démons et ne cachent pas que cette démarche comporte certains dangers. 
Comme le disait Svâmii : « Le chemin n’est pas pour le lâche. » Il faut assumer et payer le prix. Peut-être ai-je moi-même payé un prix très élevé... mais je ne le regrette pas. Oui, vraiment, je ne regrette pas d’avoir payé le prix de la vérité. J’ai rencontré et connu la vérité de mon être, et cela n’a pas de prix. Si c’était à refaire, je recommencerais. un certain degré de liberté intérieure, le fait de ne plus subsister dans une attitude défensive ou de camouflage vis-à-vis de mes propres émotions, valaient bien cela.


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vendredi 3 février 2017

Adhyatma Yoga et Purification de l'inconscient

(chitta shuddhi) ?

Comme bien d'autres avant lui, dans ses efforts pour revenir à la vérité du présent, Swâmi Prajnanpad s'est vu, à un certain moment de son travail sur lui-même, entravé par ses conditionnements subconscients (samskara). Après avoir lu et "médité" l'œuvre de Freud et l'avoir confrontée à certains textes indiens (Upanishads et Yoga-Vasistha), il a mis au point une méthode originale d'exploration de l'inconscient, grâce à laquelle il lui a été possible de se libérer peu à peu des empreintes les plus déterminantes de son passé, puis de faire de même avec ceux de ses élèves qui étaient en mesure de bénéficier d'une démarche similaire. Ce travail psychothérapeutique, connu en anglais sous le nom de "lying" (car, à l'instar de la psychanalyse freudienne, il se pratique en position allongée) constitue donc, en propre, le troisième axe de l'Adhyâtma Yoga.
L'exploration de l'inconscient permise par le lying atteint souvent à des profondeurs dont la psychanalyse occidentale n'a guère idée. Par exemple, c'est par le biais de cette technique que le médecin accoucheur Frédérick Leboyer a été amené à revivre sa propre naissance, expérience déterminante qui lui a ensuite inspiré sa fameuse méthode d'accouchement sans violence.
Plusieurs livres ayant été spécifiquement consacrés au "lying", vous pourrez en savoir plus sur cet aspect de l'Adhyatma Yoga ...

Swami Prajnanpad disait "le lying, ce n’est pas se souvenir, c’est revivre intensément".

Christophe Massin parle du lying :


voir aussi

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samedi 15 août 2015

Le lying : une méditation sur l'émotion (3)

"Il s'agira, tout d'abord, de s'exercer à la remontée des souvenirs, puis de dépister, le noeud du problème, l'origine du blocage."


Des imprégnations inconscientes 
Les vasanas


Exprimer l'émotion ne veut cependant pas dire qu'il faille se laisser engloutir par la peur, la colère ou la jalousie... Et c'est bien là le distinguo essentiel qu'entend apporter le Lying. Il ne s'agit pas d'être en colère, mais bien d'être en celui qui observe la colère.

Ici, le retrait ne se fait pas par rapport au monde extérieur, mais par rapport au monde intérieur, c'est-à-dire à l'ego.
Toutefois, le Lying ne se borne pas à prôner les avantages théoriques du recul ontologique lors d'embrasements émotionnels.

L'essentiel de la méthode consiste, en fait, dans la restitution d'expériences émotionnelles passées, oubliées, inconscientisées parce que généralement intolérables ou trop lointaines, de ces expériences qui, ayant laissé de puissantes imprégnations dans notre esprit, télécommandent, à notre insu, toutes nos réactions dans le présent. Lourd de ces enregistrements, l'inconscient écrase impitoyablement la moindre possibilité d'ouverture spirituelle, et, accessoirement, de bonheur durable.

C'est pourquoi il est si important de dissoudre ces imprégnations, que les Indiens appellent vasanas, et qui nous enchaînent dans des schémas comportementaux répétitifs, notre vie entière. Car, même s'il est possible, sur le chemin spirituel, de connaître de nombreuses illuminations, ou tout au moins quelques moments de paix, ils ne durent, finalement, jamais très longtemps, et les vasanas nous ramènent invariablement à notre état de conscience d'ego séparé et à nos errances habituelles.

Voilà pourquoi mieux vaut rechercher la libération que les illuminations !



Bernard Klein


vendredi 14 août 2015

Le lying : une méditation sur l'émotion (2)


A l’origine de l’émotion : l’ego


Pour bien saisir la dimension spirituelle du Lying, au-delà du simple aspect psychologique ou psychothérapeutique, sans doute faut-il comprendre que l'émotion naît, avant tout, de l'illusion d'être séparé.

C'est parce que je me crois distinct et perdu quelque part au cœur de l'univers, que j'ai peur qu'il m'arrive quelque chose de fâcheux, ou que j'ai envie de toujours posséder plus afin de m'assurer une sécurité quelconque contre l'adversité éventuelle... bref, que j'éprouve de l'émotion. Mais, à partir du moment où cette habitude mentale de me concevoir comme un ego séparé disparaît, je cesse alors de me vivre face à l'univers, et je me ressens véritablement comme étant la totalité de l'espace, du temps et surtout de la conscience.

Dès lors, que pourrait-il m'arriver de fâcheux ? Et que désirer de plus, puisque je suis tout ?
Il est évident que, dans cet état dépourvu de pensées d'ego, aucune forme d'émotion n'est capable de survivre.


L’oeil de Caïn


S'étant livré à un constat plus ou moins semblable, beaucoup en arrivent à penser qu'il suffirait de se mettre à l'abri de tout ce qui peut provoquer des émotions, pour gagner l'univers, ils se cloîtrent alors dans des retraites éloignées du monde, faisant mine d'oublier le sexe, l'argent, la gloire ou tout autre épouvantail philosophique de ce genre. D'autres s'enferment, plus simplement encore, dans un puritanisme surtout fait d'indifférence ou de mépris. Hélas, tant que les ressorts profonds de l'émotion ne sont pas découverts et détruits, ces comportements de retrait restent vains, et deviennent vite plus dommageables que bénéfiques.

Il est évidemment nécessaire d'aller chercher l'émotion à sa racine, dans l'inconscient ; et, plutôt que de la refouler -ce qui la renforce-, tout au contraire l'exprimer, la faire apparaître, puis la laisser définitivement disparaître.


jeudi 13 août 2015

Le lying : une méditation sur l'émotion (1)

L'ÉDUCATION, LES CONVENTIONS SOCIALES ET LE NON-DIT, LA NON-COMMUNICATION, NOUS OBLIGENT, DÈS LA PETITE ENFANCE À REFOULER NOS ÉMOTIONS. CELA CRÉE DES TRAUMATISMES, CES BLESSURES SECRÈTES DE L'ÂME QUI NOUS HANDICAPENT TOUTE NOTRE VIE. 
POUR AVOIR UN BON MENTAL, IL FAUT COMMENCER PAR REGARDER EN FACE NOS SOUVENIRS ENFOUIS DANS L'INCONSCIENT .

  Pour beaucoup d'entre nous, l'émotion reste un des plus beaux aspects de la vie, une forme d'expérience dont on ne saurait se passer, et sans laquelle tout paraîtrait fade. Ne constitue-t-elle pas le fondement des relations amoureuses, le moteur des désirs, l'essence de l'art et de la littérature ?

Pourtant, l'émotion, dont l'étymologie (exmovere, se mouvoir en dehors) rend compte de l'exil de la Conscience en des contrées psychiques qui ne sont pas les siennes, cette si précieuse émotion est purement et simplement considérée comme péché par l'ensemble des traditions spirituelles ! Pécher n'est pas démontrer un comportement en désaccord avec la morale, ainsi que s'efforcent de le faire croire tous les prêtres du monde, mais signifie «manquer la cible spirituelle». Or, cette cible, le Soi, l'être, la pleine conscience de la présence, ne peut être atteinte tant que des préoccupations égocentriques, s'exprimant à travers les pensées ou les émotions, perturbent l'esprit.

Qu'elle soit jalousie, orgueil, colère, envie, peur, larmes ou rire, l'émotion affecte l'esprit. Elle est pathos. C'est pourquoi toutes les Voies spirituelles, fondamentalement thérapeutiques, insistent sur la nécessité de se défaire de l'émotion, et proposent bien souvent des méthodes pour réaliser cet objectif.

C'est notamment le cas du Védanta, et d'un de ses maîtres incontestés : Swâmi Prajnânpad, qui suggéra à ses disciples la mise en pratique d'une technique d'introspection spirituelle de grande valeur, le Lying, grâce à laquelle il est possible d'exprimer les émotions réprimées, dans le but de s'en débarrasser.


Une saison en enfer


Dans l'objectif de cette libération, le Lying se veut une aide préliminaire au nettoyage du mental, par la connaissance de ses fonctionnements et la mise en lumière de ses zones d'ombre.

Il s'agira, tout d'abord, de s'exercer à la remontée des souvenirs, puis de dépister, dans les brumes d'une mémoire affaiblie partoutes les répressions qu'elle a subies, le noeud du problème, l'origine du blocage.
Une fois l'habitude prise de plonger dans ses souvenirs les plus enfouis, il faudra exprimer, le plus spontanément possible, les émotions qui, jusqu'alors, n'avaient jamais pu sortir. C'est généralement à partir de ce moment-là qu'il devient nécessaire de faire preuve de beaucoup de courage et de persévérance, puisque la descente aux enfers commence.
Toute notre tragédie personnelle est, mise à nue, éclatante d'horreur ; et, au lieu de se laisser aller au réflexe naturel de fuir cette horreur, il va, au contraire, falloir revivre et revivre encore, chaque épisode douloureux du passé jusqu'à ce que la charge émotionnelle qui l'accompagne s'use et se dissolve.

Dans la mesure où nous sommes capables de vaincre les résistances que cette douloureuse confrontation déclenche, nous gagnons un grand détachement vis-à-vis de nous-même, nous cessons de nous prendre en pitié et de nous lamenter sur notre sort Mais bien sûr, ce n'est que dans l'application d'un tel détachement dans la vie de tous les jours, dans la capacité à observer avec lucidité et sans jugement les motivations profondes qui sous-tendent nos comportements quotidiens, que réside le véritable travail. Car si le Lying est une méthode psychologique qu'il convient de pratiquer, comme n'importe quelle psychothérapie, avec l'aide d'un thérapeute compétent et spécialisé, elle reste essentiellement destinée, non à réparer l'individu, mais à le conduire au début d'un chemin qui mène à l'Esprit.


mercredi 12 août 2015

Swami Prajnânpad (3)


Technique d’éveil n’est pas Éveil


Mais le message du Swami ne se réduit pas à une adaptation exotique de la psychanalyse. Prajnânpad n'a jamais fait la confusion entre la psychologie et la spiritualité, pas plus qu'il ne prenait Freud pour un sage, il le considérait, textuellement, comme «un grand vaillant héros emprisonné dans son moi scientifique et refusant de franchir le pas qui l'aurait conduit de sa vision matérialiste et dualiste à la connaissance spiritualiste et non-dualiste». Pour le Swami, si la méthode psychanalytique constituait un savoir hautement fiable et fort utile pour aplanir la route devant le Seigneur, comme diraient les Chrétiens, le Védanta n'en restait pas moins cet au-delà du savoir qui, seul, correspondait au niveau spirituel. La technique est une chose, l'éveil de la conscience en est une autre !

Et lorsque c'est un éveillé qui manipule la technique, il faut s'attendre à ce qu'elle change un peu de forme et parvienne à d'autres résultats... Tout dépend, en effet, de la nature de l'esprit qui se tient derrière une telle technique Si c'est l'esprit conditionné du psychanalyste ordinaire, tou: juste capable de se référer à son savoir et de traduire ses observations en concepts dualistes, on n'obtiendra guère qu'une mise aux normes, sociales, morales ou même personnelles, de l'individu traité, il ne sera alors question que de remplacer les anciennes structures psychiques, productrices de névrose, par de nouvelles, mieux adaptées au contexte socio-culturel ou aux désirs de l'intéressé. Mais si c'est l'esprit libre de tout conditionnement d'un maître spirituel réalisé qui utilise la technique, elle pourra éventuellement devenir l'occasion, pour le disciple, d'une réelle et définitive destruction des structures psychopathologiques. Et dans ce cas, les anciennes structures ne seront pas remplacées par de nouvelles. Pourquoi ? Parce que ce à quoi invite le Guru authentique, c'est à observer le mouvement des émotions, non plus avec la pensée, mais avec la conscience inconditionnée. Il n'y a plus, alors, de référence à quelque savoir que ce soit, plus de traduction du vécu en terme d'expérience personnelle, plus de stratégie égocentrique récupérant à son profit les informations échappées de l'inconscient, et par conséquent plus de création de nouveaux systèmes de résistance au réel...

De la psychanalyse au Lying



La méthode que Swami Prajnânpad mit au point à partir de la psychanalyse de Freud prit le nom de Lying dès 1966. Bien que ce mot, qui signifie littéralement en position allongée, renvoie d'une manière parfaitement explicite au célèbre divan, peu de disciples occidentaux du Swami firent le rapprochement avec la psychanalyse.
Il faut dire que ce Lying n'imposait au disciple d'autre règle que de se détendre et d'exprimer les émotions qui survenaient en lui, sans retenue ni jugement. Evidemment, exprimer l'émotion ne voulait pas dire qu'il fallût se laisser submerger par elle. Toujours, le recul ontologique était de mise.

Quant à Swami Prajnânpad, qui restait indéfectiblement présent durant toutes les séances, il n'intervenait pratiquement jamais et ne se livrait à aucune espèce d'interprétation. Le seul conseil qu'il donnait était naturellement de chercher à voir la cause des émotions qui se présentaient. Seul «voir la cause» est libérateur, répétait-il.
Pourquoi subissons-nous des émotions ? Parce que la réalité est différente de l'image que nous nous en faisons. Apprenons à admettre la différence entre cette image et la réalité, entre nous et les autres... et nous serons libérés de ces émotions qui nous causent tant de souffrances.

Mais une telle démarche implique, bien sûr, d'abandonner le confort de nos chères habitudes de pensées...



Illustrations extraites de Svâmi Prajnânpad aux Editions de La Table Ronde.

BIBLIOGRAPHIE
Psychanalyse et sagesse orientale - Daniel Roumanoff - L'Originel. 
Swami Prajnânpad, un maître contemporain (3 tomes) Daniel Roumanoff - La Table Ronde.
Swami Prajnânpad, biographie - Daniel Roumanoff- La Table Ronde. 
Le Vedanta et l'inconscient - Arnaud Desjardins - La Table Ronde.
La stratégie du oui - Denise Desjardins - La Table Ronde. Lettres à ses disciples (3 tomes) - Swami Prajnânpad - L'Originel



samedi 28 février 2015

vendredi 27 février 2015

Denise Desjardins et les lyings (1)


J'ai sélectionné deux parties de la récente émission de Frédéric Lenoir avec Denise Desjardins à l'ashram de Hauteville, notamment celles concernant les lyings. Ces lyings sont un des chemins possibles pour entrer en contact avec l'inconscient et des souvenirs passés marquants...



Bonne écoute !
(17 min.)
 





mardi 16 décembre 2014

L'alchimie des émotions avec Christophe Massin (1)

Cela me fait toujours du bien d'écouter cet homme qui m'a beaucoup nourri... 


Première partie (15 min.)
... les lyings

(source France Culture) 

Christophe Massin, découvre les sagesses orientales et l'enseignement de Swami Prajnanpad à travers Arnaud Desjardins en 1974, ce qui le conduira auprès de maîtres tibétains et indiens. 
Depuis, cet enseignement imprègne sa pratique de psychiatre thérapeute. Il s'intéresse particulièrement à l'articulation entre psychothérapie et démarche spirituelle et à leurs synergies. 
Par ailleurs il est sensible à ce que cette démarche s'inscrive dans la société actuelle. Il intervient dans le monde du travail sur les risques psychosociaux et a fait des recherches en périnatalité. 

Quelques publications : 
Le bébé et l'amour ; Vous qui donnez la vie; (Aubier Flammarion). 
Réussir sans se détruire (Albin Michel). 
"Souffrir ou aimer, transformer l'emotion" la préface d'Alexandre Jollien chez Odile Jacob






lundi 10 février 2014

Swami Prajnanpad et les lyings


Bernard Pernel : Swami Prajnanpad disait "le lying, ce n'est pas se souvenir, c'est revivre intensément". 
 Par exemple : si dans une situation du passé jugée douloureuse, inconfortable ou inacceptable dont toute une partie des affects, des sensations et des émotions ont été refoulés, après un certain nombre de séances, la personne se laisse aller à réellement être un avec cette situation, si elle l'"embrasse", comme la belle embrasse le monstre dans le conte, elle la transforme en prince charmant.

Voir Le lying et la purification du coeur
Voir aussi l'article de Clés magazine