Et qui me caches ton visage et même le reste du corps,
N'es-tu pas mon enfance qui fréquente les lieux de ma préférence,
Toi qui t'éloignes difficilement de ton ancien locataire.
Je te devine à ta façon pour ainsi dire invisible
De rôder autour de moi lorsque nul ne nous regarde
Et de t'enfuir comme quelqu'un qu'on ne doit pas voir avec un autre.
Fort bien, je ne dirai pas que j'ai pu te reconnaître,
Mais garde aussi notre secret, rumeur cent fois familière
De petits pas anciens dans les escaliers d'à présent.
Jules Supervielle
La Fable du monde
Poésie/Gallimard
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