Affichage des articles dont le libellé est plaisir. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est plaisir. Afficher tous les articles

mardi 6 février 2024

Souffler n'est pas jouer

  


Dans la grisaille hivernale qu’est-ce qui peut nous allumer ?

– Le jeu !

Le jeu n’est pas la compétition. Il faudrait renommer les jeux olympiques car il s’agit bien de compétition entre les nations. À l’image des compétitions acharnées imposées dans l’industrie, le commerce.

« Toujours plus haut, plus vite, plus fort » est l’autre versant de :

« Toujours plus puissant, devancer la concurrence, plus rentable ».

Revenons au jeu véritable qui n’a pas pour but de gagner contre l’autre à tout prix.

Le jeu est plaisir. C’est sa raison d’être.

Le comble du jeu, du plaisir, est de se dépasser. S’offrir des sensations inhabituelles.

Se dépasser dans le sport, c’est faire vivre au corps l’au-delà des limites connues.

Il aime être poussé à fond.

Se dépasser en amour est une expérience similaire avec un plus, la jouissance, cette sensation enivrante de perdre ses repères spatio-temporels, où l’on découvre un autre état psychique, fugitif mais réel.

Se dépasser en esprit est le comble de la méditation. Entrer dans la vie invisible, rencontrer le Vivant qui est là, au-dedans et au-delà de soi, c’est la réjouissance suprême, le ravissement.

 Un jour où je traînais les pieds pour une activité – que je m’étais donnée tout seul – Gitta Mallasz (1) m’a dit :

« Si ce n’est pas un jeu, arrête tout de suite ! »

Ce qu’elle m’a confirmé dès le lendemain par un petit mot, écrit sur son papier à lettres, reçu par la poste :

« Mon Christian,

Si c’est un jeu,

Si c’est un divertissement joyeux

Si c’est une récréation,

Continue,

Sinon, cesse immédiatement ce que tu as commencé.

Dieu joue avec toi,

et par toi.

Tout autre chose nous tue.

Gitta (03/12/1990)

PS : Ne te prends pas au sérieux

Si tu ne te prends plus au sérieux, tout vient vers toi.

 

Jeu, plaisir, dépassement, jouissance, réjouissance : c’est la nouvelle proposition « olympique » pour atteindre le sommet.

Christian Rœsch

---------------------

 
(1) Gitta Mallasz 1907-1992, auteure de Dialogue avec l’ange éd. Aubier-Flammarion
Voir sur le site l’inédit de Gitta Mallasz : Savez-vous jouer ?

************

vendredi 27 octobre 2023

Ne vous dispersez pas

Le monde moderne a perdu de vue le chemin vers le bonheur véritable. Le modèle de vie qui nous est proposé conduit de nombreuses personnes vers la déprime, le stress, l’angoisse, l’ennui... Beaucoup se tournent maintenant vers le développement personnel ou les chemins spirituels car ils ne trouvent pas satisfaction dans le mode de vie occidental. Avez-vous déjà entendu dans le monde occidental que le bonheur est inhérent à la nature même de l’être, qu’il se trouve en nous-mêmes et qu’on y parvient par un cheminement intérieur? Non, le monde occidental nous fait croire que nous serons heureux si nous disposons d argent, de luxe, de notoriété, de pouvoir, de relations sexuelles, etc.

Ainsi, il nous faut naviguer habilement dans ce monde moderne. Ne le voyez pas pour autant comme un monde « mauvais » ou habité par « le mal ». Voyez-le plutôt comme un monde infantile, immature. Quand on sent du plaisir, on est heureux sur le coup, c’est vrai. De façon simpliste, le monde occidental est donc organisé pour maximiser le plaisir. Mais en restant à ce niveau-là, on passe nos vies à courir après des plaisirs passagers, en étant malheureux lorsqu’on subit les désagréments qui alternent avec ces plaisirs passagers. Vient un moment où notre être ne veut plus vivre de cette façon parce qu’il pressent qu’un autre bonheur est possible.

Ne vous dispersez pas dans le monde moderne qui fonctionne de façon immature. Inutile de vous retirer pour autant d'un monde que vous regarderiez avec condescendance. Il suffit simplement de vivre avec vigilance, en étant parfois inséré dans le monde, mais sans y être submergé. Soyez donc vigilants sur vos relations, vos activités, votre travail, vos loisirs, vos vacances… Essayez toujours de vous rappeler que vous voulez cheminer vers le bonheur véritable, et que les différentes influences autour de vous joueront plus ou moins positivement sur votre cheminement.

Carl de Miranda (100 conseils spirituels pour être heureux)


-------------------



lundi 8 août 2022

Respire !

 


«Respire ! Autant de fois que tu y penseras, au cours de ta journée, respire à fond, et que ton souffle parte du ventre.

Fais-le consciemment Je respire ! Et amoureusement, je respire. Oh, que j’aime ça ! Chaque fois que tu fais ainsi, tu régules les battements de ton cœur, tu nourris ton cerveau, tu te regonfles en énergie. 

Respire comme les plantes respirent, comme les animaux respirent, comme la terre respire, comme l’univers respire et quelques minutes par jour, tu seras l’univers.»


 Henri Gougaud


******


lundi 23 novembre 2020

Plaisir ou satisfaction profonde ?

 

Nous confondons trop souvent plaisir avec satisfaction profonde ou vie pleine de sens.
Sont-ils en opposition, et devrions nous renoncer à l'un pour l'autre ? Pas du tout. Mais ne pas les différencier est une erreur qui peut nous coûter cher, sur le long terme.
Le plaisir est le ressenti plaisant allant éventuellement jusqu'à la jouissance, lorsque nous avons accès à quelque chose que nous désirons et qui procure un plaisir immédiat : sexe, alcool, consommation matérielle, fête super trop cool entre potes, compliment reçu, super livre ou super film, nomination, etc...
Le plaisir est comparable à celui qui doit sauter à l'élastique pour se sentir vivant. C'est bien, mais cette intensité, si elle est confondue avec le sentiment subtil d'être vivant, devient un problème à moyen terme.
Le plaisir a cette caractéristique énervante : il ne dure pas, et laisse le plus souvent derrière lui un sentiment de polarité opposée (frustration, dépit) dont la durée dépasse généralement le temps du plaisir. Autrement dit, si c'était une transaction, nous serions perdants.
Par ailleurs, il entraîne de manière mécanique une demande automatique de nouvelle récompense et de recherche de nouveau plaisir. Qui suivra le même cours que le cycle précédent...
D'un point de vue émotionnel cela entraîne des montagnes russes épuisantes, pour l'entourage, mais surtout pour soi-même, et à la longue, un sentiment de vide difficile à supporter.

La satisfaction profonde est discrète et subtile. Elle résulte d'un alignement complet entre Terre (environnement et relations), Ciel (pensées), Homme (actions) et Nature intime (nos dons et aspirations profondes).
C'est le signal doux et aimant que nous envoient chacune de nos cellules quand cet alignement est réalisé.
On le repère au fait qu'il est beaucoup plus stable et n'entraîne que de minimes fluctuations, qui n'ont plus le pouvoir de nous déstabiliser, et n'est pas suivi d'un sentiment de polarité opposée. Il est aussi, malgré sa discrétion apparente, infiniment plus nourrissant.
Et nous permet d'atteindre la "Plénitude des Reins", un état de confiance et de tranquillité qui nous installe dans une forme de disponibilité habile, apte à répondre adéquatement aux multiples sollicitations qui viennent à nous.
Si vous le voulez, essayez dorénavant de différentier les deux. Le chemin vers la satisfaction profonde commence toujours par le discernement et la clarté.
Bonne pratique
Fabrice
*********


mercredi 27 mai 2020

Reliure intérieure


"Quand le regard n'est plus tourné vers le dehors,
mais vers le dedans,
on contemple le mystère :
la conscience, l'âme.
C'est cela, voir l'Immense !
Et si l'on demande :
"Qu'y a-t-il donc de spécial
dans cette vision ?"
La réponse est que l'on atteint alors
et d'un seul coup la satisfaction de tous les désirs !
Tous les êtres
désirent les plaisirs des sens.
Or la Révélation dit
que ces plaisirs ne sont que
des reliques du plaisir de l'Immense."

Vidyâranya, 
L'Illumination de la science du clan de la perdrix, 22-24

*************

jeudi 13 juin 2019

Aime toi...



Pourquoi sommes-nous si lents à comprendre qu’il est de l’intérêt de tous que nous nous aimions nous-même ? Certes, on nous a beaucoup répété : « Préoccupe-toi d'autrui, ne te centre pas sur toi. » Prendre soin de soi équivaudrait à du narcissisme, du nombrilisme, de l’égoïsme, de la futilité. Quant à la fameuse phrase « aime ton prochain comme toi-même », elle a été vidée de sa substance, la deuxième partie ayant tout simplement été occultée. 

Nous sommes conditionnés par de nombreux autres messages du même genre reçus dans l'enfance, tels que : « Dépêche-toi », « Fais plaisir », « Fais des efforts »... Obéir à ces messages nous éloigne de nous-mêmes, nous décentre, nous empêche souvent de respecter nos besoins personnels de base. Or, chaque fois que nous ne respectons pas l’un de nos besoins fondamentaux, s’active en nous un agent stressant. Et le cumul des agents stressants diminue l'activité de notre système immunitaire, perturbe notre balance hormonale, etc. Parfois, tomber malade est le seul moment de repos possible, un moyen acceptable pour prendre soin de soi sans culpabiliser.

Que faire pour sortir du piège ? Prendre conscience des messages reçus dans l'enfance et travailler à les assouplir (parfois l'aide d'un psychothérapeute est indispensable). Apprendre à reconnaître les besoins de son corps, les respecter et les faire respecter suffisamment (ce qui n'est pas un mince travail). S'entraîner à pratiquer de manière progressive une ou plusieurs techniques de réharmonisation du corps et de l'esprit (respiration consciente, méditation, relaxation, imagerie mentale, exercices énergétiques, arts martiaux, etc..). Attention, tout ceci restera vœux pieux si le plaisir n'est pas au rendez-vous !  

 Source : Nouvelles Clés

*************

jeudi 19 juillet 2018

Confusion entre Plaisir et Bonheur


Si le plaisir correspond à l’hédonisme, le bonheur correspond à l’eudémonisme. En Grec ancien, eudaimonia évoque la notion d’accomplissement, de plénitude, d’épanouissement dans la durée. Dans le bouddhisme, soukha, correspond à une manière d’être particulièrement accomplie, ancrée dans la sagesse et la bienveillance.

Kangyur Rinpoche. Photo de Matthieu Ricard

Eudaimonia et soukha ne sont pas liées à l’action, elles reflètent une manière d’être résultant d’un profond équilibre émotionnel lui-même issu d’une compréhension du fonctionnement de l’esprit. Tandis que les plaisirs ordinaires se produisent au contact d’objets agréables et prennent fin dès que cesse le contact, eudaimonia est ressentie aussi longtemps que nous demeurons en harmonie avec notre nature profonde. Elle a pour composantes la liberté intérieure, la sérénité, la force d’âme, et l’amour altruiste, un altruisme qui rayonne vers l’extérieur au lieu d’être centré sur soi.

Cette distinction entre plaisir et bonheur n’implique pas qu’il faille s’abstenir de rechercher des sensations agréables. Il n’y a aucune raison de se priver de la vue d’un magnifique paysage, d’un goût délicieux, du parfum d’une rose, de la douceur d’une caresse ou d’un son mélodieux, pourvu qu’ils ne nous aliènent pas. Selon les paroles du sage bouddhiste indien Tilopa au IXème siècle : « Ce ne sont pas les choses qui te lient, mais ton attachement aux choses. » 
Les plaisirs ne deviennent des obstacles que lorsqu’ils rompent l’équilibre de l’esprit et entraînent une obsession de jouissance ou une aversion pour ce qui les contrarie. Alors ils s’opposent directement à l’expérience d’eudaimonia.

Le plaisir, différent du bonheur par nature, n’en est donc pas pour autant l’ennemi. Tout dépend de la manière dont il est vécu. S’il entrave la liberté intérieure, il fait obstacle au bonheur ; vécu avec une parfaite liberté intérieure, il l’orne sans l’obscurcir. Une expérience sensorielle agréable, qu’elle soit visuelle, auditive, tactile, olfactive ou gustative n’ira à l’encontre du bonheur que si elle est teintée d’attachement et engendre la soif et la dépendance. Le plaisir devient suspect dès qu’il engendre le besoin insatiable de sa répétition.

En revanche, vécu parfaitement dans l’instant présent, comme un oiseau passe dans le ciel sans y laisser de trace, il ne déclenche aucun des mécanismes d’obsession, de sujétion, de fatigue et de désillusion qui accompagnent d’habitude la fixation sur les plaisirs des sens. Le non-attachement n’est pas un rejet, mais une liberté qui prévaut lorsqu’on cesse de s’accrocher aux causes mêmes de la souffrance. Dans un état de paix intérieure, de connaissance lucide de la façon dont fonctionne notre esprit, un plaisir qui n’obscurcit pas soukha n’est donc ni indispensable ni redoutable.

Selon Chamfort, « le plaisir peut s’appuyer sur l’illusion, mais le bonheur repose sur la vérité ». Stendhal, quant à lui, écrivait : « Tout malheur ne vient que d’erreur et tout bonheur nous est procuré par la vérité. » La connaissance de la vérité est donc une composante fondamentale de soukha.

Rester en adéquation avec la vérité n’est-elle pas l’une des qualités premières de la sagesse ?

*****
source : site de Matthieu Ricard

lundi 15 mai 2017

vendredi 5 août 2016

Explorez votre peau multidimensionnelle


Malheureusement, les gens finissent par ignorer la plupart de ce qu’ils sentent, et au fur et à mesure qu’ils sont de moins en moins en contact avec eux-mêmes, ils deviennent de plus en plus agités, ils remplissent leurs journées d’activités effrénées plutôt que de jouir du miracle plein de sensations qui consiste tout simplement à être en vie. Au lieu d’être agités, les gens devraient être plus haptiques. Une personne haptique est particulièrement à l’écoute de ses sensations provenant du toucher.

Le mot haptique vient du grec haptein, qui signifie « saisir ». Pour commencer vous-même à devenir haptique, vous devrez connaître quelques détails concernant la peau :

Un morceau de peau de la taille d’une capsule de bouteille contient plus de 3 millions de cellules.

La peau contient 2 à 5 millions de glandes sudoripares 1 (qui produisent la sueur) et environ 2 millions de pores. 
La peau est le plus grand organe-système :
2 500 cm2 chez les nouveau-nés, et environ 19 000 cm2 chez un homme adulte ;

la peau d’un homme adulte pèse approximativement 4 kg.

La peau tire sa force et sa forme du collagène, qui représente environ 70 % du poids sec de la peau. 

La peau d’une personne adulte contient environ 640 000 récepteurs sensoriels qui y sont intégrés.


L’épaisseur de la peau varie d’un dixième de mm sur la paupière à 3 ou 4 mm sur les plantes des pieds et les paumes des mains.


La peau devient plus douce en été et plus dense en hiver (comme les vêtements et les poils des animaux).

Étant donné que la peau possède autant de récepteurs sensoriels (les cellules sensibles à la douleur sont les plus nombreuses, suivies par les récepteurs à la pression, au froid et au chaud), il n’est pas étonnant que nous soyons aussi « susceptibles » lorsqu’on ne nous « prend pas dans le sens du poil ». Et il n’est pas non plus étonnant qu’un massage attentionné et calmant ait un effet aussi apaisant.

Tout ce que vous avez à faire pour retrouver le « contact » avec votre être véritable et haptique, c’est de vous mettre à l’écoute de vos sens, de votre peau et de votre environnement, comme vous l'avez fait lorsque vous aviez 6 ans et que les flaques de boue étaient encore une source de plaisirs infinis...

(extrait de "Les massages pour Les Nuls")


=============


lundi 4 janvier 2016

Des conseils pour "Passer ma route" par Michel Delpech


1. Écoutez votre conscience
Nous quittons Dieu lorsque nous transgressons notre conscience. Si nous l’outrepassons mais que nous pensons, à tort, que c’est une bonne chose, Dieu ne nous en voudra pas. Mais si la motivation réside dans l’intérêt ou l’orgueil, alors nous nous éloignons de lui. Comment être à l’écoute de sa conscience ? Par le silence, la méditation et la prière. Les moments de solitude débouchent toujours sur une réponse, une voie nous paraissant plus claire, plus sage, plus évidente qu’une autre.

2. Prenez le temps
Le silence n’est pas sans lien avec le temps : face à une possibilité ou une décision à prendre, ne vous précipitez pas. Pesez bien le pour et le contre. Bien que cela soit séduisant sur le moment, vivre dans l’emballement et l’exaltation permanente ne mène à rien et l’apparence du moment peut être trompeuse. Le cœur et la raison doivent fonctionner en bonne entente. Certains choix déterminent nos vies. Faisons en sorte qu’ils soient le plus justes possible.

3. N’ayez pas peur
Lorsque vous devez faire des choix, n’ayez pas peur de prendre la direction la plus difficile, si c’est celle qui vous semble la plus juste, la meilleure pour vous. Nous avons tous de bonnes raisons de préférer la facilité, qu’elle soit matérielle, affective ou professionnelle. Or, la voie la plus étroite est toujours la bonne. Les vertus se nourrissent entre elles, c’est la même chose pour les défauts. Mais il est plus facile de céder au mal, d’écouter ses bas instincts, que d’acquérir quelques vertus. Pourtant, c’est en développant ses vertus que l’on accède au bonheur !

4. Apprenez à prendre du plaisir
Écoutez de la bonne musique, ne perdez pas votre humour, restez proche de vos amis, restez vous-même quel que soit votre interlocuteur. Et puis allez vous promener, découvrez les fleurs, parlez aux arbres, n’oubliez pas que les animaux sont de merveilleuses créatures de Dieu. La vie est belle, rendez grâce à Dieu en l’appréciant.




Les étapes de sa vie
1946 Naissance à Courbevoie (92).
1952 Première communion.
1970 Début d’une longue quête spirituelle.
1976-1982 Dépression.
1981 Rencontre frère Odon à l’abbaye de Saint-Wandrille (76).
1985 Mariage avec Geneviève dans une église copte, suivi d’un voyage à Jérusalem, où il va rencontrer le Christ.
2013 Apprend qu’il est atteint d’un cancer de la langue. Sortie du livre J’ai osé Dieu…
2015 Fin du chemin


mercredi 2 septembre 2015

Emotions à métaboliser et non pas à diaboliser... avec Thierry Janssen


Il y a quelques semaines, une dame me dit qu’elle est à la recherche d’un spécialiste de la médecine des émotions. Deux jours plus tard, j’entends un psychiatre parler de la nécessité de bien gérer les émotions. Et, ce matin, je lis un article sur les nouvelles thérapies des émotions. Mais d’où vient cette idée qu’il faut soigner les émotions ? Éprouver des émotions serait-il le signe d’une pathologie ? « Gérer », « traiter », « guérir » sont-ils des mots appropriés pour parler de la bonne attitude à adopter face à nos émotions ? Je pense que non.

Le concept d’une « médecine des émotions » me paraît révéler une profonde méconnaissance à propos de ce qu’elles sont et, surtout, de ce que nous pouvons en faire. Il faut dire que nous sommes les héritiers d’une culture qui a longtemps diabolisé les phénomènes émotionnels, considérant que ceux-ci perturbaient la sacro-sainte rationalité. Des générations avant nous ont tenté de les maîtriser, de les refouler, voire de les nier. Puis des chercheurs comme Antonio Damasio ont montré que, sans elles, il ne pouvait pas y avoir de véritable rationalité. Car nos émotions sont de l’information; elles nous renseignent sur la qualité de nos expériences. Elles sont agréables (joie, enthousiasme) quand ce que nous percevons ou ce que nous pensons est bon pour nous. Elles sont désagréables (peur, colère, tristesse) dans le cas contraire. Chacune de nos perceptions génère une émotion qui devient un sentiment qui alimente nos pensées. Et, en retour, chacune de nos pensées génère une émotion qui se manifeste dans notre corps et donne lieu à une perception. Nos émotions sont le pivot central de notre expérience. Elles contiennent l’énergie qui fait le lien entre le corps et l’esprit; elles permettent de transformer une pensée en acte, et un acte en idée. Energeia en grec : la « potentialité d’une action ». Nos émotions nous font bouger dans la tête et dans le corps ; elles sont ce qui nous rend vivants. Emovere en latin : « mettre en mouvement ».

Nous devrions faire attention aux mots que nous utilisons. Car parler de médecine, de soins, de traitements ou de guérison en ce qui concerne les émotions risque de perpétuer les représentations négatives héritées de nos ancêtres. Au lieu de combattre nos émotions, nous devrions les considérer comme des phénomènes incontournables et indispensables. Cela nous permettrait d’apprendre à les métaboliser pour utiliser l’énergie et l’information qu’elles contiennent. Le métabolisme est l’ensemble des réactions chimiques qui permettent de récupérer l’énergie contenue dans les aliments grâce à l’apport d’oxygène. Métaboliser une émotion demande donc de l’accueillir comme une nourriture et de respirer profondément. Dès que nous nous comportons de la sorte, la manifestation corporelle de notre émotion s’estompe, son information génère des idées nouvelles dans notre pensée et son énergie devient disponible pour une réponse adaptée à la situation.

Un petit conseil, donc. La prochaine fois que vous éprouverez de la colère ou de la tristesse, ne contractez pas vos muscles pour réduire la sensation désagréable qui accompagne ces émotions. Ne bloquez pas le mouvement de la vie en vous. Au contraire, inspirez amplement, détendez-vous, restez présent à vous-même, prenez pleinement conscience de votre émotion, écoutez votre sentiment et goûtez le plaisir de vous sentir intensément vivant. C’est si bon et tellement rassurant.

Thierry Janssen
(source Psychologies)


jeudi 19 juin 2014

Enseignement fondamental avec Shunryo Suzuki


Nous devrions trouver l’existence parfaite à travers l’existence imparfaite. Nous devrions trouver la perfection dans l’imperfection. Pour nous, la toute-perfection ne diffère pas de l’imperfection. L’éternel existe à cause de l’existence non éternelle. Dans le bouddhisme, c’est une hérésie d’attendre quelque chose en dehors de ce monde. Nous ne cherchons pas autre chose que nous-mêmes. 

Nous devrions trouver la vérité dans ce monde, à travers nos difficultés, à travers notre souffrance. Le plaisir n’est pas différent de la difficulté. Le bon n’est pas différent du mauvais. Mauvais est bon ; bon est mauvais. Ce sont les deux côtés d’une même pièce. Trouver le plaisir au milieu de la souffrance est donc la seule manière d’accepter la vérité de l’impermanence. 
Cela est l’enseignement fondamental montrant comment vivre dans ce monde. 

 Shunryu Suzuki