lundi 6 janvier 2025
La voie rapide
mercredi 27 mars 2024
La conscience éveillée
Article rédigé par Sabine Dewulf
Je viens d’achever la lecture du tout nouveau livre des éditions Accarias-L’Originel : Râmana Mahârshi et J. Krishnamurti, « La conscience éveillée – Instructions spirituelles, entretiens, témoignages inédits », Présentation, traduction et notes de Patrick Mandala, éditions Accarias L’Originel, 2024, 155 pages, 16 €. Et je partage avec plaisir ma recension de cet ouvrage.
Pour tous ceux qu’intéressent ces deux sages, voici un livre particulièrement intéressant, pour différentes raisons. D’abord, comme tous les livres de cet éditeur, il s’agit d’un ouvrage très précisément documenté. En outre, il met leurs enseignements respectifs en perspective, l’un par rapport à l’autre. Enfin, il apporte également des éléments relatifs à chacun d’eux, envisagé séparément. Notons que tout cela s’organise sans provoquer de lassitude : les comparaisons comme les présentations séparées alternent avec souplesse ; elles sont d’ailleurs écrites par différents témoins ou spécialistes et occupent des espaces assez brefs, pour une lecture très agréable…
lundi 27 février 2023
Instructions spirituelles
Voici un nouveau livre au contenu très impressionnant, paru aux éditions ACCARIAS-L'ORIGINEL. Il concerne les « Instructions spirituelles » d’un maître hindou assez méconnu en France, Krishna Menon, devenu Srî Âtmânanda (1883-1959). Et pourtant, il s’agit de l’un des trois grands sages unanimement reconnus en Inde, avec Râmana Mahârshi et Nisargadatta Mahârâj.
Ces instructions ont été rapportées par Nitya Tripta, l’un de ses plus proches disciples, qui recueillit ses paroles de 1950 à 1959. Elles ont toutes été relues et approuvées par le maître avant d’être rendues publiques.
C’est la première fois que cet enseignement est traduit en français. Le traducteur en est Patrick Mandala, qui a également présenté et annoté cet ouvrage de 190 pages. Ces instructions, précise le traducteur, ne sont pas sans parenté avec celles de cet autre grand maître de l’Advaïta, Swâmi Prajnânpad, dont Arnaud Desjardins fut le disciple, dans la mesure où l’égo n’y est pas considéré comme un ennemi mais au contraire comme un point d’appui dans la quête de la réalisation ultime.
Le style des paroles ici retranscrites est particulier : les propos sont denses, précis et concis, presque abrupts. J’y ai noté la récurrence du verbe « prouver » : ce maître se situe d’emblée sur le plan de l’Absolu, il parle depuis un espace intérieur où règne une évidence radicale. Nitya Tripta nous précise même ceci dans son introduction : « Il n’aborderait jamais un problème d’un point de vue inférieur à la Vérité ultime, et ferait toujours en sorte que le disciple qui l’écoute fasse l’expérience de sa vraie nature plusieurs fois au cours de chaque conversation. » (p. 17) Aussi certaines de ses phrases peuvent-elles apparaître comme un raccourci de pensée, l’expression d’une clarté si éblouissante et transcendante qu’elle passe par une forme verbale ramassée sur elle-même.
Ce livre est divisé en de très nombreux chapitres thématiques (plus de 100), de l’« Absence » au « Yoga », en passant par l’« Arrière-plan », « Le corps », « Faiseur, jouisseur et connaisseur », « Science », « Autolumineux », etc. Ces brèves sections sont elles-mêmes subdivisées en paragraphes numérotés de 1 à 269. L’ensemble est suivi d’un glossaire très utile, qui définit avec précision chacun des termes sanscrits utilisés par le maître.
Pour tous ceux qui s’intéressent de près aux questions spirituelles, cet ouvrage me semble plus que précieux : incontournable.
Extraits :
« Le monde est parfait. Mais il semble imparfait parce que vous utilisez des instruments fallacieux des organes sensoriels et de l’esprit, ainsi qu’une mauvaise perspective de la relation sujet-objet. Débarrassez-vous d’eux d’abord. Saisissez le Principe immuable de la Conscience en vous, puis examinez le monde. Alors vous trouverez ce monde parfait et entièrement différent de ce qu’il apparaît maintenant. » (N° 86 : « Quelle est la nature du monde ? », p. 64)
« Au niveau de l’esprit, nous devons considérer que le témoin regarde en silence des évènements et transmet ensuite l’information à l’esprit. L’esprit, à son tour, s’identifie au témoin pour le moment, et se pose comme s’il était présent lors de l’acte passé auquel il est fait référence. Mais lorsque l’esprit est engagé dans une pensée, il ne lui est jamais possible d’être témoin de cette même pensée simultanément. » (N° 118 : « Qu’est-ce que la mémoire (au niveau de l’esprit) ? », p. 82)
« La pensée que certaines choses sont des obstacles est le premier obstacle pour vous. La meilleure façon de les supprimer est de les regarder et de les examiner. Ce que vous considérez comme un obstacle se compose de la partie matérielle et de la partie Conscience ou Réalité. Dirigez votre attention uniquement sur la partie Réalité et ignorez la partie matérielle. Alors la chose cesse d’être un obstacle et devient une aide. » (N° 142 : « Quels sont les obstacles à la spiritualité et comment les supprimer ? », p. 95)
« Autolumineux signifie ce qui n’a pas besoin de l’aide d’une autre lumière pour se manifester ou prouver son existence. Vous savez que vous existez. Ainsi, seul le Principe du « Je » est autolumineux. Le monde n’est que matière morte. Vous ne pouvez pas dire qu’il existe tant que vous n’avez pas prêté la lumière de votre propre Soi pour le manifester. Il ne peut briller que par votre propre lumière. En d’autres termes, le monde n’a qu’une existence empruntée. Seul le Principe du « Je » a une existence originelle ou indépendante. Tout ce qui n’est pas autolumineux ne peut avoir qu’une existence d’emprunt. » (N° 206 : « Que signifie autolumineux ? », pp. 127-128)
----------------
mardi 11 septembre 2018
Un certain niveau d'éveil !
Extrait du livre "Libre de toutes pensées" par Patrick Mandala aux éditions Accarias L'Originel
C. : Celui qui est en sahaja samâdhi sent-il la douleur physique d’une piqûre, d’une coupure ?
Râmana : Toutes les douleurs, même physiques, sont du domaine mental. Tout le monde sent la douleur d’une coupure ou d’une piqûre, mais le jnâni, dont l’esprit est plongé dans la béatitude, la ressent comme dans un rêve.
Cet état d’unicité ressemble à celui des deux amoureux de l’histoire qui, bien que torturés ensemble, ne ressentaient pas la douleur car leur esprit était plongé dans l'extase en se regardant l'un l'autre.