samedi 31 octobre 2020

L'axe de la balançoire


"Assis sur une chaise, en restant tranquille, reposons notre corps dans le pur ressenti du Je suis...
Sans parler, reposons notre parole dans le vaste et profond silence...
Sans être emporté par les pensées, laissons nous fondre complètement dans la Présence fraîche et neuve de la pure conscience...
Nous avons tant bougé, tant parlé, tant pensé...
Nous nous sommes épuisés, souvent...
Nous avons été harassés parfois, par tout ce qu'il fallait faire, ou dire, ou penser...
Mais maintenant, nous nous autorisons à nous reposer dans l'infini douceur de cette Présence...
Dans l'état naturel de la vacuité-plénitude...
Ici, tout est accompli...
Ici, rien ne manque...
Ici, nous sommes déjà arrivés avant même d'être partis...
Et c'est si bon, si doux de coïncider enfin avec la perfection absolue...
Avec la vie totale...
Avec un repos qui est aussi vibration...
Avec une éternité toujours nouvelle...
Avec un mystère qui jamais ne lasse mais éveille...
Et de ce repos et de cette paix infinies, va jaillir une créativité nouvelle...
Une nouvelle action du corps, plus libre..
Une nouvelle parole, plus juste...
De nouvelles pensées, plus lucides...
Et nous savons maintenant que la joie et la paix sont si proches de nous qu'il suffit d'une simple attention pour nous y replonger.
Encore et encore."
José Leroy

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jeudi 29 octobre 2020

"LA PEUR" par Khalil Gibran

 

On dit qu'avant d'entrer dans la mer une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin qu'elle a parcouru, depuis les sommets des montagnes, la longue route sinueuse
qui traverse des forêts et des villages
Et devant elle, elle voit un océan si vaste, qu’y pénétrer ne paraît rien d'autre que devoir disparaître à jamais.
Mais il n'y a pas d'autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible dans l'existence.
La rivière a besoin de prendre le risque d'entrer dans l'océan
parce que c'est alors seulement que la peur disparaîtra,
parce que c'est là que la rivière saura qu'il ne s'agit pas de disparaître dans l'océan,
mais de devenir océan."

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Deux secrets...

 


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mercredi 28 octobre 2020

Aspirateur réversible ?

 Du bon usage des crises de Christiane Singer :


"(...) un fait divers qui m'avait ébranlée. Un employé des chemins de fer était entré dans un wagon frigorifique pour le nettoyer, et la porte s'était refermée derrière lui. Et le voilà enfermé dans ce wagon frigorifique. Comme c'était un vendredi soir, il est resté tout le week-end dans ce wagon frigorifique et évidement il est mort de froid. Seulement voilà, la réfrigération n'était pas branchée et il y avait 18° dans le wagon ! A l'autopsie, son corps a montré tous les symptômes d'une mort par refroidissement. Cet homme est donc mort de la représentation qu'il avait du froid. Il est mort de son imaginaire ! C'est quelque chose d'extraordinaire ! 
Nous vivons et nous mourons de nos images, pas de la réalité. La réalité ne peut rien contre nous. La réalité n'a pas de pouvoir contre nous. C'est la représentation que nous en avons qui nous tue ou qui nous fait vivre. Imaginez le contraire, imaginez un employé des chemins de fer enfermé dans un wagon frigorifique branché mais qui survivrait en visualisant le soleil tout un week-end. C'est aussi possible. Bien sûr que c'est possible et c'est ce que nous avons à faire dans cette société, où nous mourons de froid, où nos cœurs meurent de froid. 
Le pouvoir d'aspiration du négatif est quelque chose d'extraordinaire. Un puissant aspirateur."

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Virus et écologie

Une vision d'avenir ?


Une écologie intérieure est à développer

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mardi 27 octobre 2020

Energie vitale


"Nous sommes tellement convaincus que tout se passe dans notre cerveau ou dans notre corps ou dans notre vie.
Cela se passe dans l'espace quelque part pour personne, il n'y a personne.
Il ne se passe rien, il n'y a qu'un corps apparent, donc rien ne se passe dans l'ensemble.
C'est juste de l'énergie, il n'y a personne là-bas, le corps n'est pas réel, rien n'est réel, rien n'existe.
Cela semble solide, mais ce n'est pas solide, c'est juste de l'énergie, c'est là et pas là en même temps, c'est juste la vie."
Rosemarijn Roes

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Le temps du berger


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lundi 26 octobre 2020

Au gré du courant des mots...

 


Voici quelques extraits d'un livre que je viens de lire :

"On embrasse, on acclimate, on déraisonne, on raccommode, on s'accommode, on marchande, on saisit, on repousse, on ment, on fait ce que l'on peut, et on finit par croire que l'on peut. On veut faire croire aux hommes que le temps s'écoule d'un point à un autre, de la naissance à la mort. Ce n'est pas vrai. Le temps est un tourbillon dans lequel on entre, sans jamais vraiment s'éloigner du cœur qu'est l'enfance, et quand les illusions disparaissent, que les muscles viennent à faiblir, que les os se fragilisent, il n'y a plus de raison de ne pas se laisser emporter en ce lieu où les souvenirs apparaissent comme les ombres portées d’une réalité évanouie, car seules ces ombres nous guident sur cette terre."

"L'œil hésite devant l’harmonie, parcourt, s’en va, revient, ne s'attache pas durablement, voyage à l’infini. L’œil n’hésite jamais face à la rupture, l’évidence d’un contraste, aussitôt attiré qu’il se détache de ce qui l’a précisément attiré, comme repu. L’attraction primaire n’est que vulgarité. Trop de rouge sur les lèvres, sur les joues, trop de fard autour des yeux ; ces vêtements qui parlent à la place des corps, ces démarches qui s’appuient sur d’éphémères désirs. la beauté est une humaine conception. Seule la grâce peut traduire le divin. La beauté peut s’expliquer, pas la grâce. La beauté parade sur la terre ferme, la grâce flotte dans l'air, invisible. La grâce est un sacrement, la beauté, le simple couronnement d’un règne passager."

"Le vent se leva, donnant un volume supplémentaire à la forêt, comme un oiseau gonfle son plumage pour impressionner l’ennemi, signifiant que quoi que les hommes entreprennent contre elle, que quelque infime bataille gagnée n'en feraient jamais un vainqueur. La vallée contenait à elle seule le passé, le présent et l’avenir, s’était fabriqué un temps unique, pas une éternité à hauteur d’homme."

Frank Bouysse

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A faire soi-même

 Réaliser ses produits vaisselle pour respecter l'environnement :


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dimanche 25 octobre 2020

Le visage éternel

 

Lors d'une de mes promenades dans les rues de Paris, je suis tombée sur un jeune garçon de 5 ou 6 ans qui contemplait pensivement la façade de l'immeuble devant lui, attendant patiemment que sa mère termine une conversation à quelques pas de là. J'aime toujours regarder ce que regardent les enfants, car ils voient ce que nous ne savons plus voir et qui pourtant saute aux yeux. En l'occurrence, il y avait au rez-de-chaussée de l'immeuble, une large et grande fenêtre à barreaux qui réfléchissait dans le miroir de sa vitre teintée le bleu du ciel, le blanc des nuages et le feuillage d'automne d'un arbre.


Les anges portent-ils des masques ?

« Que regardes-tu ainsi ? », lui ai-je demandé. Il a levé les yeux vers moi, et il m'a répondu en riant : « Tu ne vois pas ! Ils ont mis le ciel en prison ! » Oui, ce n'était pas un mirage, et j'avais bien devant moi la prison du ciel. Pourquoi mettons-nous des barreaux à nos fenêtres ? Pour que personne ne rentre chez nous ! Pourquoi mettons-nous des vitres teintées ? Pour que personne ne voie à l'intérieur ! Et bien souvent, nous oublions qu'il suffit de quelques barreaux et d'une vitre teintée pour arrêter le ciel et fermer notre porte à Celui qui frappe patiemment pour entrer chez nous et y faire sa demeure. Or voilà que le vent souffle, faisant défiler les nuages et tomber les feuilles dans le miroir.


Heureux d'avoir quelqu'un à qui parler, ce jeune garçon m'a demandé si je pensais que les anges autour de nous portaient des masques eux aussi. Je lui ai répondu que je ne savais pas, mais que je pensais que les anges pouvaient perdre, en ce moment, leurs plumes, comme les arbres, leurs feuilles. Que se retrouvant nus, ils auraient besoin cet hiver de la chaleur de nos coeurs, et que, dépourvus d'ailes, ils emprunteraient nos bicyclettes, au printemps, pour aller chercher des plumes toutes neuves.

« Es-tu prêt à prêter ton vélo à un ange ? », ai-je demandé à cet enfant, conquis par mon histoire. Du haut de son âge encore déraisonnable, il m'a dit que oui, si c'était pour qu'il change de plumes et en retrouve d'autres ! Il m'a alors confié que sa mère lui avait expliqué que les masques que les adultes portent dans la rue sont comme les masques de beauté qu'elle étale parfois sur sa peau le soir. Ce sont des masques qui vont permettre aux personnes de se faire beaux et belles. Des masques qui vont soigner leur peau, et réparer quelque chose en eux pour que leurs sourires reviennent au printemps.

 

L'autre : un visage, un rivage

Moi qui ne sais plus regarder les gens dans les yeux, ne voyant que leurs masques, voilà que ces paroles de mère et d'enfant me sauvaient du naufrage. Quelle joie de pouvoir envisager différemment ces barreaux de tissu où nous emprisonnons le ciel et nos sourires ! Comme si seules les mères connaissaient pleinement ce mystère du face-à-face, du cœur-à-cœur, du « joue-à-joue » que sont les visages. Comme si seules les mères pouvaient entendre le désir du jeune enfant en nous de dévisager. Comme si seules les mères pouvaient nous apprendre à voir en l'autre ce qu'il est : un visage, un rivage.

Rentrée chez moi, désireuse de plonger mon regard dans un visage, j'ai mis sur ma table de travail une icône de la Sainte Face. Les peintres d'icônes nous rappellent que le Christ est un visage. Non pas un masque de personnage, mais le visage d'une personne. Un visage qui a connu nos ténèbres et qui s'est illuminé d'amour pour ces enfants perdus en recherche de face-à-face que nous sommes. Une icône ne fige pas les traits et elle ne masque rien. Elle accepte la vie comme la mort, elle accomplit tout et elle nous donne à contempler ce que le ciel a ouvert et révélé en nous : son visage éternel.


Charlotte Jousseaume
source : La Vie
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samedi 24 octobre 2020

Perdre...

 Christian Bobin:

"Et vous, vous avez beaucoup perdu ?
On ne parvient pas à un certain âge sans avoir perdu. Beaucoup, oui. Ce que j'ai perdu est irrattrapable. Je ne parle ni des objets ni des biens ni même de l'argent mais des êtres. J'ai perdu des êtres qui étaient pour moi des sources de soleil. Ce soleil a été mis en terre. Apparemment mis en terre. Moi, je pense que je continue à en recevoir les rayons. Mais je sais aussi, en même temps, que c'est une perte et qu'elle est irrattrapable. Je sais les deux choses. Que dire de plus?"


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vendredi 23 octobre 2020

En communion avec vous...


Je voudrais remercier les éditions Accarias L'originel pour la qualité de leurs publications. 
A la manière de l'agroécologie qui nous offre de voir le rapport à la nature différemment, elles nous offrent une "cerveauécologie", une approche différente de notre façon de penser et d'aborder le réel.
Enraciner notre être dans la nature et déraciner les pensées créées par le mental...
Voici un nouveau livre qui peut nous aider précieusement sur ce chemin de communion, avec Arnaud Desjardins.


Les Lettres d’Arnaud Desjardins à ses élèves est le premier ouvrage posthume de l’auteur, mort en 2011. Ces correspondances suivies permettent d'entrer dans l'intimité de la relation maître à disciple et de voir comment l’élève est guidé pas à pas au travers des situations existentielles qu’il rencontre dans son quotidien. Arnaud ne répond pas seulement à l’élève dont il a le courrier sous les yeux, c’est à chacun de nous qu'il parle directement, de cœur à cœur.
Ce livre apporte des réponses concrètes aux questions que toute personne se pose face aux difficultés qu'elle rencontre dans sa vie, que ce soit dans les domaines professionnel, affectif ou familial. Toutes les circonstances qui jalonnent une existence humaine, avec ses joies et ses épreuves, y sont ainsi abordées, en étant chaque fois resituées dans une perspective spirituelle.
C’est un ouvrage tout public mais le lectorat d’Arnaud Desjardins sera particulièrement intéressé par ce livre posthume qui permet de découvrir cet auteur sous un jour nouveau.


« Pour Arnaud, la découverte de la conscience infinie et éternelle, c’est la réalisation de la communion, de l’unité. Découvrir le Soi, Dieu en nous, c’est être en communion avec tout ce avec quoi nous entrons en relation, c’est être “ un ”avec tout ce dont nous prenons conscience. » 
Geoffroy d’Astier

« Puissent ces lettres, intemporelles et universelles, nourrir notre démarche, éclairer notre quotidien et nous rappeler que la réponse ultime se découvre dans l’intime de notre être. » 
Véronique Desjardins 

 232 pages. 18 € / Editions Accarias - L’Originel 3 allée des Œillets 40230 Saint Geours de Maremne.

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Un extrait :

François,

Tout ce que vous avez écrit est juste, parfaitement juste. Ne vous faites pas à l’avance d’idée trop précise sur ce qui vous attend en progressant vers le grand but. Mais vous avez compris comment faire un pas, puis un pas, puis un pas. 

Voir = ici, maintenant, ce qui est -> la paix inconditionnelle.

Discriminer entre voir et penser.

C’est en moi (dans la conscience) que tout se passe : « namarupa », les noms et les formes (sensations, émotions, pensées).

Je suis en communion avec vous.

Arnaud

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mercredi 21 octobre 2020

Recevoir...


 "Savez vous pourquoi le contentement imprègne mon ressenti ? Pas parce que je vis des états d'"éveil" extraordinaires. Mais Parce que ce que je reçois chaque jour, d'un bout à l'autre d'une journée ordinaire, je le reçois vraiment, pleinement. La lumière du jour, le paysage, l'énergie d'une rue, marcher, goûter un vin, boire un café, m'allonger pour quelques minutes de repos, entendre une voix amie, écouter de la musique, lire, m'asseoir à table, m'endormir … Me sentir vivant …

Tout cela je le reçois, sans que le mental n'interfère, ne m'empêche de pleinement le goûter. C'est pourquoi j'éprouve le contentement de quelqu'un qui se sent nourri. Je rencontre tant de personnes à qui la vie donne mais qui ne reçoivent pas et par conséquent se sentent insatisfaites."

Gilles Farcet

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mardi 20 octobre 2020

Pour ne pas oublier le sens !


Entre être un cas contact et être en contact, voici la différence :

 


la bande son est extraite de l'émission de France Inter "Grand bien vous fasse" dont le thème était "La société du sans-contact…" 

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Méditation et douleur


Prendre un temps pour méditer


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lundi 19 octobre 2020

Pour le mystère du vivant... avec Nicole (2)

 1er juin 2020

O.K. donc pour le suicide.

Mais comment? Car ce suicide doit servir de sonnette d'alarme pour signaler cet isolement total des personnes âgées avec repas en chambre et aux conséquences qui s'ensuivent.

Je mets un cadre à ma décision :

1) Quelques jours avant de mettre en œuvre concrètement ce suicide :

J'écris une lettre expliquant '' Les dégâts causés par la déshumanisation de cet isolement sans aucun contact avec l'extérieur , que subissent actuellement les personnes âgées des maisons de retraite, des Résidences seniors et bien sûr des Ehpad.

Je photocopie ce courrier. Je l'envoie en recommandé avec accusés de réception :

- Aux associations s'occupant de soins palliatifs... et autres.

- À la presse régionale,

- À la presse médicale, politique, aux directeurs des Ehpad...ayant pignon sur rue et au ministre de la santé etc... Cela va de soi !

  • Lieu du suicide....je choisis la mer, un magnifique coin accessible dans les calanques...( tant qu'à faire !...)
  • Comment y aller? Facile, je commande un taxi pour un soi-disant rendez-vous à l'hôpital, avec une ordonnance en bonne et dû forme, à la bonne date bien sûr !...Arrivée à l'endroit que choisi, je règle la course en prétextant qu' un ami m'a proposé de m'accompagner à l'hôpital et qu'il vient me rejoindre là

2) Je suis heureuse car apaisée par cette décision. Cette information à tout azimuts peut avoir un impact positif en éclairant ce qui se passe actuellement dans ce domaine.....un début de réflexion... c'est mon souhait. Bien sur, cette décision tournicote en moi, elle n'est pas anodine....

Peu à peu je réalise que ce suicide n'est pas un acte de lâcheté et que, bien au contraire, il correspond à ce qui m'est vital :

agir selon ma conscience, selon mon cœur,

vital pour moi et pour ceux qui m'entourent…

quelques jours passent...et, à mon étonnement, une maturation intérieure prend forme, s'incarne, s'exprime :

C'est l'heure du repas à midi...J'avance de quelques pas devant ma table et à ma surprise, m'exclame d'une voix de stentor: " JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM!...."

Et je m'assois devant mon assiette sans y toucher bien sûr....stupeur générale

À la fin de mon repas virtuel, je regagne mon studio. La responsable du repas m'apporte alors un plateau en chambre, je le refuse...lui redis comment je ressens ce que nous sommes en train de vivre, comment cela est géré sans tenir compte de nos besoins d'êtres humains, comment cela nous transforme intérieurement peu à peu en clones irresponsables, chosifiés....elle prend acte.

Sans doute, après ma décision prise en public, y a t-il eut réunion avec la direction ; cette personne est revenue me voir pour me dire que ma décision de faire la grève de la faim avait été entendue et que certains aspects pris en compte en compte (..? ..) bien sûr, dans le domaine du possible mais en tenant compte de ce que ce confinement impliquait pour nous, les '' super-confinés''.

Je suis soulagée....je ne craignais pas l'acte du suicide mais cela représentait de la fatigue pour moi, trop d'énergie à déployer alors que je sais qu'actuellement, je n'en ai pas beaucoup à ma disposition… Tandis que la grève de la faim non! C'est une voie royale qui convient à mes possibilités réduites…

Je suis heureuse car apaisée par cette décision. Cette information à tous azimuts peut avoir un impact positif en éclairant ce qui se passe actuellement dans ce domaine.....un début de réflexion...c'est mon souhait.


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dimanche 18 octobre 2020

Pour le mystère du vivant... avec Nicole (1)


Témoignage de Nicole sur la période de confinement.


 

Je pleure

ou plutôt ''cela '' pleure en moi

Qu'est-ce que '' cela '' ?

m'appartient-il ? est-ce moi ?

Est-ce que je le connais ?


Non, je ne le connais pas

''cela '' est un inconnu pour moi...

Avec lui, j’apprends la compassion,

Je décrypte ce qu'il vit,

expérimente ce qui lui arrive.

''cela '' pleure dans mon corps

car la chair de ''cela '' refuse ce confinement,


elle hurle NON... !


Elle est la fleur qui se dessèche au soleil,

et meurt parce que la vie

ne l'irrigue plus...

Elle en est déconnectée...

déconnectée de son statut d'être vivant.


Mon corps, mon âme, mon esprit

ont eux aussi

perdu leur repères spatiaux.

Ils mélangent le réel à l'irréel.

Je me suis même surprise l'autre soir

en train de manger le potage avec la fourchette...

Intriguée, je veux comprendre pourquoi

tout se déglingue en moi.




22 mai 2020

Je cherche sur l'ordinateur :

'' Quels sont les dégâts causés chez un être humain

soumis à un isolement drastique, que cela soit en milieu carcéral

ou dans une Résidence seniors : Atteintes cérébrales *

(vérifiées avec un électroencéphalogramme ),

atteintes corporelles, désordre psychique !  ́ ́

À ma surprise, je retrouve sur la toile, les mêmes symptômes

que ceux que je suis en train de vivre...

Le syndrome que ce soit pour certaines personnes âgées

ou pour le prisonnier au cachot est identique,

Quelle joie de me savoir revenue parmi les humains.

Non je ne perds pas les pédales, je ne suis pas une mauviette...

Car je suis quand même encore un peu vexée par ces réactions

qui ne me ressemblent pas trop.

Je ne suis pas du style à baisser les bras mais à agir.

Agir, comment ?

Le premier plan qui se présente en moi, c'est le suicide.

Pourquoi le suicide?

Parce que je m'aperçois que quelques-uns d'entre nous, les super-confinés, commençons à

perdre notre boussole intérieure. Moi aussi, je sombre petit à petit dans un total non-sens, je

découvre la contrée étrange de la déshumanisation.

Le logiciel de mon corps devient un inconnu pour moi.

Je dois rompre ce cycle infernal, agir...

il y a urgence, grande urgence.

...


*


Poids non supportable

 


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samedi 17 octobre 2020

Etoile intérieure

 


«Il est temps de se poser, d'écouter, d'aller vers l'intérieur. Il est temps de découvrir les contrées inconnues que chacun porte en soi, d'en explorer les profondeurs, les remous autant que les clartés, d'y trouver une assise en même temps qu'une lumineuse liberté. Loin de la cacophonie ambiante, il est bon de percevoir sa petite musique personnelle qui demande à se faire entendre, non parce qu'elle est supérieure aux autres, mais parce qu'elle est unique.»

Jacqueline Kelen

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mercredi 14 octobre 2020

Illusion corporelle



Vous savez que vous existez, et c'est irréfutable. C'est un phénomène. Maintenant, essayez d'unir ce «vous» avec votre conscience, et observez le miracle qui s'ensuit. 
Cela en vaut la peine, car toutes vos actions habituelles ne sont rien d'autre que du divertissement. 
Tout mot qui entre dans votre esprit vous affecte d'une manière ou d'une autre. 
Si vous en venez à savoir que tout est une illusion, quel intérêt aurez-vous pour quelque chose ? 
Alors, où est la question de renoncer à quoi que ce soit ? Il n'y a rien dans ce monde à part l’illusion. 

"L'amour de Soi" 
Nisargadatta Maharaj



Il vous faut de bonne foi vous accrocher à ce corps en tant qu'image de vous-même, honnêtement, mais il s'agit d'une compréhension erronée, mensongère. Vous acceptez docilement l'idée d'être mâle ou femelle. Quand vous prendrez conscience que le corps n'est pas votre être véritable, cette image d'homme ou de femme se dissipera complètement. Pourquoi vous sentez-vous tellement détendu, satisfait, heureux en samadhi ?
Uniquement parce que cette conviction vous garantissant un corps, un sexe, se révèle fausse ! Elle n'a plus aucune prise sur vous, vous êtes débarrassé de ce boulet !
"SOIS !"
Nisargadatta Maharaj

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Processus de l'inséparable



Le mental ne peut être utilisé pour transcender le mental. L'œil ne peut se voir lui-même ; le goût ne peut se goûter lui-même. Les objets manifestés ne peuvent être manifestés sans l'Absolu, sans le non-manifesté. La limite de la conceptualisation possible — l'analyse du mental — est l'Absolu, l'infinitude du non-connu. L'Absolu non-manifesté, sujet seul et unique, s'objective et perçoit l'univers, se manifestant à l'intérieur de lui-même (mais en apparence à l'extérieur) afin de devenir un objet perceptible. Pour que l'Absolu se manifeste objectivement en tant qu'univers manifesté, le concept de l'espace-temps entre en action car les objets, pour être connaissables, doivent être déployés dans l'espace, avec un certain volume, et étirés dans la durée ou le temps — sinon, ils ne pourraient pas être perçus. Ainsi, j'ai désormais le tableau tout entier : l'être doué de perception n'est qu'un infime élément au sein du processus de mise en miroir apparente du non-manifesté dans l'univers manifesté. 
Ce n'est qu'un objet dans l'objectivation totale et, en tant que tel «nous» ne pouvons posséder aucune nature en propre. Et pourtant — et cela est important — les objets manifestés ne sont pas quelque chose de crée, ni même projeté, séparément, mais sont assurément le non-manifesté conceptualisé ou objectivé. En d'autres termes, manifesté et non-manifesté sont à jamais inséparables, et il n'existe aucune dualité réelle entre eux.

Cette identité — cet un indivisible — est la clé de la compréhension, ou plus exactement de l'aperception de notre vraie nature, car si cette unité foncière entre le manifesté et le non-manifesté était perdue de vue, nous serions à jamais embourbés dans le marécage de l'objectivation et des concepts. Une fois qu'il est compris que l'Absolu non-manifesté est tout ce que nous sommes, et que le monde manifesté est ce que nous semblons être en tant qu'objets séparés, il sera aussi compris qu'aucune entité ne peut entrer en jeu dans ce que nous sommes et, par conséquent, le concept d'une entité ayant besoin d'être «libérée» sera vu comme un non-sens ; et la «libération», si tant est qu'elle existe, sera vue comme la libération du concept même de l'attachement et de la libération.

"Nisargadatta Maharaj ou Les orients de l’être" 
Ramesh S. Balsekar

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lundi 12 octobre 2020

Nous et les autres



Chaque individu est un enfant de l'univers et il chemine selon un plan établi. En respectant et en honorant notre propre part divine, nous en ferons autant avec autrui. Lorsque nous sommes confrontés à des personnes cyniques, rebelles, en colère, c'est qu'elles ont un malaise psychologique non résolu, en ayant un comportement doux et compatissant envers l'agressivité de l'autre, nous lui insufflons un peu de douceur. Comprendre la déchirure intérieure dont la personne est victime nous aide à faire preuve de plus de compassion, de pardon.
Les frictions, les colères intérieures sont des barrières qui empêchent la sagesse de notre moi profond de parvenir à notre conscience. Communiquons, aux autres, amour et chaleur pour les aider à atteindre le sentiment d'harmonie que nous envoyons.
Si nous sommes confrontés à des comportements violents émotionnellement, il est important de plonger en soi-même et de se demander s'il est possible que les réactions de rejet, d'hostilité que nous témoignent les autres sont le reflet de nos propres déceptions et frustrations ?
N'essayons pas de changer les autres, ils agissent en fonction d'une éducation, de conditionnements, de schémas mis en place. Si nous pouvons les aider, si le moment est arrivé pour eux, allons vers leur divinité, si le temps, pour eux, n'est pas encore venu, confions les à l'univers qui les guidera et continuons notre route sans culpabilité de n'avoir pas pu aider et encore moins sauver, ce n'est pas notre rôle.
Envoyons paix, amour et lumière pour que la paix de l'âme soit.

Monique Damel
La Voie de l'Etoile.

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dimanche 11 octobre 2020

Solitude bienfaisante


« Notre époque, friande de grand public et de rassemblements, parle très peu de cette conduite de vie solitaire qui favorise la réflexion et affermit l’indépendance, de cette solitude belle et courageuse, riche et rayonnante, que pratiquèrent tant de sages, d’artistes, de saints et de philosophes. »


« Personne ne nous apprend à être seul. Au contraire, toute éducation, qu’elle soit dispensée par la famille ou à l’école, vise à ne jamais laisser l’enfant dans le silence, face à lui-même: on l’oblige à jouer avec ses camarades, à faire partie d’une équipe sportive, bref à « communiquer » et à s’intégrer, ces deux poncifs tyranniques de la société contemporaine. Plus tard, il voyagera en groupe ou au moins avec quelqu’un. Très vite aussi, s’il ne choisit pas de s’incruster chez ses parents, il se mettra en ménage ou bien se mariera puisqu’on lui a appris que l’homme ne doit pas rester seul. Dépossédé de lui-même, l’être humain devient nécessairement dépendant des autres. On appellera cela l’esprit de famille, la camaraderie, le sens de la communauté. De fait, ce sont tous ces dispositifs sociaux qui empêchent l’individu de demeurer seul, qui l’empêchent d’être autonome et de penser par lui-même. Ainsi, dans le monde moderne contemporain, l’être humain ne vit jamais avec soi. Tout est programmé pour égayer ou briser ses rares moments de silence et de solitude. (et cela est encore plus évident avec l’envahissement exponentiel des réseaux sociaux). 
Lorsque cet homme affrontera des ruptures sentimentales, des deuils ou tout simplement s’il se retrouve au chômage ou à la retraite, il s’épouvantera et perdra pied; depuis qu’il est né, on lui a fait croire que sans les autres il n’est rien, il ne sert à rien. »


« La solitude s’avère toujours féconde voire heureuse pour qui l’honore au lieu de la fuir. »

« Il y a en chacun de vous une solitude qui est ce que vous avez de plus précieux. Une solitude inaliénable, magnifique, qui est la solitude même de l’esprit ».

« Ceux qui ne l’ont pas goûtée qualifient volontiers la solitude de vie égoïste. Mais les vrais solitaires y savourent des moments d’exaltation intérieure et de multiples joies, des bonheurs infimes à longue résonance. Dans le jardin bruissant de la solitude, l’attention aux choses est le maître mot: la fleur que l’on contemple et que l’on frôle, le baiser envoyé aux nuages, le salut aux oiseaux. Le livre qu’on hume et qu’on entrouvre n’est plus une marchandise, un produit fait de carton et de papier, il est craquant de vie, de mots et de secrets. Plus rien n’est ordinaire, tout devient très précieux - un insecte, une brindille, une pierre, une rafale de vent. Dans la solitude, je redécouvre l’émouvante fragilité des choses ».


« L’esprit de solitude »: extraits du livre de Jacqueline Kelen.

samedi 10 octobre 2020

« Lorsqu’on pratique zazen, le corps prend la forme du calme ! »

 
Cette indication, qui terminait la lettre n° 86, semble poser question à différents lecteurs de la lettre D’Instant en Instant.
Si nous entendons le mot « corps » comme étant la somme des éléments matériels, organiques, qui le composent, cette indication n’a aucun sens. Elle dérange même sérieusement ce qu’on appelle l’entendement, c’est-à-dire la faculté intellectuelle de comprendre, de concevoir, de saisir ce qui est intelligible en se désintéressant de cette approche universelle du réel qu’est la sensation. L’entendement, processus mental, est le moyen de la connaissance raisonnée par opposition à la connaissance intuitive, sensitive.
L’indication, donnée par le maître zen Hirano Roshi n’a de sens que dans la mesure où nous entendons le mot « corps » comme étant l’ensemble des gestes et des attitudes à travers lesquels l’être humain prend forme, se présente, devient ce qu’il est ou se manque. Il s’agit donc de ce que Graf Dürckheim appelle : le corps que l’homme EST, le corps-vivant (Leib, dans la langue allemande) à ne pas confondre avec le corps que l’homme A, le corps objectivé dans les laboratoires d’anatomie ou de physiologie (Körper, dans la langue allemande).
Notre vie intérieure est chevillée au corps-vivant. Le corps-vivant (Leib) prend la forme de notre vécu intérieur.
Ainsi, par exemple, la personne qui manque de confiance exprime ce vécu intérieur en étant crispée dans les épaules.
Il ne s’agit pas ici de ce qu’on envisage comme étant une relation de cause à effet, ce qui sous-entendrait qu’il y a une dualité entre ce qu’on appelle le corps et ce qu’on appelle notre vie intérieure. Le maître zen nous dit que lorsqu’on pratique un exercice : « la cause est l’effet ET l’effet est la cause ».



Conséquence ? Toute personne qui est en quête de sens et qui, afin de répondre à ce désir, s’engage dans la pratique d’un exercice oriental comme le Yoga, le Taï-Chi-Chuan, Zazen, l’Aïkido, et autres disciplines artisanales, artistiques ou martiales, sera nécessairement confrontée à une approche du « corps » qui n’est pas habituelle en Occident.
Voici la réponse que m’a donné le maître de tir à l’arc Satoshi Sagino(1) lorsque je lui ai demandé ce qui différencie la quête de sens engagée par l’homme occidental (lequel prend appui sur la philosophie, un credo, la psychanalyse ou la science) et l’homme oriental qui s’engage sur des voies telles que le Yoga, le Taï-Chi-Chuan, Zazen, l’Aïkido, et autres disciplines artisanales, artistiques ou martiales ?



« La différence ? C'est, comme le répétait sans cesse mon maître Kenran Umeji Roshi (maître de Graf Dürckheim pendant son séjour au Japon de 1937 – 1947) c’est la confiance dans la pratique d’un exercice. Le chemin est la technique ; la technique est le chemin. Dans le tir à l'arc, comme dans la pratique du zazen, lorsqu'il y a liberté intérieure, non-désir, confiance, bonheur, présence à l'instant, cela se voit ! Dans le tir à l'arc, cela se voit à la façon de tirer de l'élève. Dans l'exercice même il y a une réalisation immédiate.
Pour être ouvert aux autres il ne s'agit pas de penser ouverture ou d'avoir un sentiment d'ouverture. Il s'agit de s'ouvrir concrètement, de s'ouvrir en profondeur, de s'ouvrir toujours plus profondément. L'exercice de l'ouverture est plus important qu'une doctrine de l'ouverture. (…)

Dire " Occupez-vous uniquement de la technique et un jour vous aurez une amélioration sur le plan intérieur " ne sert à rien. Si on sépare ce qu'on appelle l'homme et la technique on crée une opposition, et plus tard on ne peut plus réunir ce qu'on a opposé. Cette loi de l'unité entre l'homme et la technique est vraie pour tous les arts. (…)
L'intériorité a son expression dans la forme extérieure du tir que nous réalisons à l'instant. C'est pourquoi la technique est le chemin, c'est-à-dire une voie d'intériorisation. Le maître du tir à l'arc ne fait pas de discours sur l'intériorité. Il ne sert à rien de parler de l'intériorité. Il faut suivre la Voie avec patience. En s'exerçant régulièrement et modérément chacun peut arriver. Il faut de la détermination. C'est plus que de la volonté. La volonté a ses racines dans la pensée, la détermination engage la totalité de soi-même, aussi le corps ».
« Lorsqu’on pratique zazen, le corps qu’on EST prend la forme du calme ! »
Si ce constat expérientiel vous interpelle et si vous sentez le besoin de le vérifier … c’est simple : Pratiquez zazen.
En vous rappelant ce que dit Hirano Roshi : « il y a mille et une façons de méditer mais il n’y a qu’une manière de pratiquer zazen !


Jacques Castermane

(1) La Sagesse exercée - Jacques Castermane – éd. Le Relié (pages 102 à 113).

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vendredi 9 octobre 2020

Ces personnes victimes de solitude...


 

Le radeau de la Méduse

Ils sont là, en salle de restauration
de retour après 10 semaines
d'absence...
dix semaines de confinement,
dans le cachot
de leur studio

Ils se regardent, les uns les autres
certains le visage vide
...non, ils croient qu'ils se regardent
illusion, ce n'est qu'une illusion.

Il n'y a personne qui regarde

la vie n'est plus là
elle s'est absentée de leurs yeux,
a effacé leur histoire, leur destin.
Comment s'accommoder de ce rien?
Comment retrouver
la vie en communauté?

Elsa, figée sur sa chaise
n'arrive pas à décrypter ce qu'elle ressent
elle cherche un fil conducteur pour recréer du lien
pour donner un nouveau sens à ce qui n'en a plus.
Après son passage dans ce no mans land de l'isolement
ses repères ont fondus dans un temps inconnu
qui vient de marquer sa chair au fer rouge.
Elle cherche des indices, veut capter des mots.
Quel est ce lieu soigneusement clôturé, sans nom
où on les a isolés, parqués ?

Le trottoir de la rue qu'elle voit derrière les grilles du parking,
est un mirage, celui de la réalité d'autrefois...
Les mots n'existent plus; elle veut s'aider d'une image.
C'est celle du radeau de la Méduse qui s'impose,
ainsi qu'une tristesse inexplicable.
Elle sait qu'il n'y aura jamais de traces palpables
de ce qu'ils ont vécu, de ce qu'ils vivent encore ;
visibles dans son cœur
dans celui de ses compagnons de route.

Le stylo à la main, comment écrire sur le rien, faire l'éloge du peu.

Impossible: c'est vraiment terre inconnue.
Elsa décide de monter sur le radeau de la Méduse.
Accepter est la seule issue possible pour elle.

Mais elle serre fort contre son ventre ce qu'elle sait.
Elle sait qu'elle n'acceptera jamais de perdre
son humanité, sa dignité.

Nicole Digier 
29 mai 2020


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