Le mental ne peut être utilisé pour transcender le mental. L'œil ne peut se voir lui-même ; le goût ne peut se goûter lui-même. Les objets manifestés ne peuvent être manifestés sans l'Absolu, sans le non-manifesté. La limite de la conceptualisation possible — l'analyse du mental — est l'Absolu, l'infinitude du non-connu. L'Absolu non-manifesté, sujet seul et unique, s'objective et perçoit l'univers, se manifestant à l'intérieur de lui-même (mais en apparence à l'extérieur) afin de devenir un objet perceptible. Pour que l'Absolu se manifeste objectivement en tant qu'univers manifesté, le concept de l'espace-temps entre en action car les objets, pour être connaissables, doivent être déployés dans l'espace, avec un certain volume, et étirés dans la durée ou le temps — sinon, ils ne pourraient pas être perçus. Ainsi, j'ai désormais le tableau tout entier : l'être doué de perception n'est qu'un infime élément au sein du processus de mise en miroir apparente du non-manifesté dans l'univers manifesté.
Ce n'est qu'un objet dans l'objectivation totale et, en tant que tel «nous» ne pouvons posséder aucune nature en propre. Et pourtant — et cela est important — les objets manifestés ne sont pas quelque chose de crée, ni même projeté, séparément, mais sont assurément le non-manifesté conceptualisé ou objectivé. En d'autres termes, manifesté et non-manifesté sont à jamais inséparables, et il n'existe aucune dualité réelle entre eux.
Cette identité — cet un indivisible — est la clé de la compréhension, ou plus exactement de l'aperception de notre vraie nature, car si cette unité foncière entre le manifesté et le non-manifesté était perdue de vue, nous serions à jamais embourbés dans le marécage de l'objectivation et des concepts. Une fois qu'il est compris que l'Absolu non-manifesté est tout ce que nous sommes, et que le monde manifesté est ce que nous semblons être en tant qu'objets séparés, il sera aussi compris qu'aucune entité ne peut entrer en jeu dans ce que nous sommes et, par conséquent, le concept d'une entité ayant besoin d'être «libérée» sera vu comme un non-sens ; et la «libération», si tant est qu'elle existe, sera vue comme la libération du concept même de l'attachement et de la libération.
"Nisargadatta Maharaj ou Les orients de l’être"
Cette identité — cet un indivisible — est la clé de la compréhension, ou plus exactement de l'aperception de notre vraie nature, car si cette unité foncière entre le manifesté et le non-manifesté était perdue de vue, nous serions à jamais embourbés dans le marécage de l'objectivation et des concepts. Une fois qu'il est compris que l'Absolu non-manifesté est tout ce que nous sommes, et que le monde manifesté est ce que nous semblons être en tant qu'objets séparés, il sera aussi compris qu'aucune entité ne peut entrer en jeu dans ce que nous sommes et, par conséquent, le concept d'une entité ayant besoin d'être «libérée» sera vu comme un non-sens ; et la «libération», si tant est qu'elle existe, sera vue comme la libération du concept même de l'attachement et de la libération.
"Nisargadatta Maharaj ou Les orients de l’être"
Ramesh S. Balsekar
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