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mardi 26 août 2025

Cave du coeur


"Il n’y a plus de portes dans les murs, plus de ponts sur les rivières. Entre les pour, les contre, les contre du pour et les pour du contre, nous prenons nos peurs pour des opinions, et nous nous rapetissons dans nos peines. Chacun pour soi, chacun chez soi, nous ne faisons plus que subir et nous débattre dans la tristesse de la séparation. Il est là, le vrai virus, caché dans cette cave du cœur où nous oublions notre commune humanité. Au delà de nos idées, de nos croyances, il est grand temps de revenir à ce qui nous fait semblables : La vie, la chaleur de la vie.

Nous ne sommes ni nos idées, ni nos croyances. Nous sommes beaucoup plus que cela. Nous sommes des êtres vivants peuplés de joies, de peines, d’émerveillements, de mémoire, de rêves et de cauchemars, d’élans et de désirs. Parlons donc de tout cela qui nous unit, c’est la meilleure façon d’éloigner ce qui nous sépare."

 Henri Gougaud 1936-2024 - 

peinture: Marc Chagall 1887-1986 - Summer harvest 1974

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vendredi 7 mai 2021

Mathieu Ricard : "La bienveillance, c'est une question d'entraînement"

 

 Plus que jamais engagé dans de nombreux projets humanitaires, le moine bouddhiste et essayiste en est persuadé : le Covid-19 est un signal d'alarme qui pointe notre rapport déséquilibré aux autres espèces vivantes. Pour lui, ce n'est qu'en prenant soin du monde et de nos semblables que nous retrouverons l'équilibre. On ne présente plus Matthieu Ricard, le moine bouddhiste aux multiples talents. Auteur, photographe, interprète du Dalaï-lama, ce globe-trotteur est un pèlerin au service de l'altruisme en action, "fil d'Ariane qui peut indiquer le juste chemin dans ce dédale de préoccupations" que sont "la recherche du bonheur, la protection du vivant, les impératifs de l'économie et la prise en compte des générations futures", et que la crise sanitaire rend encore plus aiguës.

Loin de son monastère népalais, confiné depuis des mois en Dordogne auprès de sa mère de 97 ans, il a fêté les 20 ans de son ONG Karuna-Shechen, dont les programmes bénéficient à plus de 250 000 personnes dans l'Himalaya. Et a lancé Résilience, un projet pilote en France avec le Samu social de Paris, pour que ceux qui viennent en aide aux plus vulnérables soulagent la souffrance des autres sans s'y perdre.

Marie Claire : Comment pouvons-nous résister à ce climat délétère ?


Mathieu Ricard : Il faut améliorer les conditions extérieures mais notre contrôle reste limité, éphémère et souvent illusoire. Il importe donc de cultiver les ressources intérieures. L'univers n'est pas un catalogue où l'on commande selon nos désirs et nos goûts. Récemment Mind and Life Europe a organisé un webinar avec le Dalaï-lama sur le thème : "Notre humanité commune en période d'incertitude", mais l'incertitude est toujours présente.

Quand on est un méditant, on doit toujours se demander ce qui viendra en premier : demain matin ou ma propre mort. Ce n'est pas pour sombrer dans la morosité mais pour donner toute sa valeur au temps qui passe : écouter la pluie, regarder le soleil ou la beauté de l'être humain. Lors d'une de mes rencontres avec le père Ceyrac, il sortait du métro et me dit : "Les gens sont si beaux, mais ils ne le savent pas."

C'est la capacité d'émerveillement…

Oui, et l'émerveillement mène au respect. Vous n'allez pas détruire ce qui vous émerveille. Concerné par leur sort, vous allez préserver la nature, les autres espèces, prendre soin de vos 122 semblables, venir au secours de ceux qui sont dans le besoin.

Il nous faut donc cultiver l'altruisme ?

Certains nous font un faux procès : "Vous faites ça parce que ça vous fait du bien, encore un truc égocentrique." C'est ridicule, cela revient à dire : "Il faut faire un feu qui éclaire mais qui ne donne pas de chaleur."

C'est dans la nature des choses : si vous êtes généreux, ouvert à autrui, accueillant, vous vous sentirez bien. Avoir chaud au cœur est un "bonus" de la bienveillance, mais son but principal est d'accomplir le bien d'autrui. Tout le monde est gagnant alors que dans l'égoïsme, tout le monde est perdant.

Longtemps assimilée aux moines ou aux adeptes du new-age, la perception de la méditation a beaucoup évolué…

Il y a trente ans, vous proposiez un article sur la méditation à une revue scientifique, on levait les yeux au ciel. Après vingt ans de recherche, des centaines d'études sont publiées chaque année. Il existe différents types de méditations : celle sur l'amour altruiste augmente votre bienveillance, celle sur la pleine conscience augmente l'attention mais pas forcément les comportements pro sociaux…

Si vous musclez vos biceps, vous ne musclez pas vos mollets. Chaque type d'entraînement de l'esprit a une signature différente dans le cerveau et notre état d'esprit influe sur notre santé.

Si on peut muscler son cerveau, pourquoi alors ne pas apprendre ces techniques à nos enfants ?

Le neuroscientifique Richard Davidson a développé le Kindness Curriculum pour les enfants : 40 min, trois fois par semaine pendant dix semaines. Les résultats sont étonnants sur leurs interactions sociales, mais aussi sur leur équilibre émotionnel et leur intérêt à apprendre.

Un autre projet, Silver Santé, financé par la Commission européenne, a étudié les effets de l'entraînement de l'esprit sur le vieillissement. Cent cinquante volontaires de plus de 65 ans ont été testés par l'Inserm au centre Cycero de Caen ainsi qu'à Lyon. Les résultats sont en cours d'analyse. Une étude préliminaire de la structure et du métabolisme du cerveau de méditants à long terme a révélé un gain de dix à quinze ans…

D'où votre juvénilité !

Oui, ça va encore, on me dit que je ne fais pas mes 75 ans. (Rires.) Et il faut aussi garder le sens de l'humour (1).

La pandémie a-t-elle changé notre rapport au monde et aux autres ?

Il y a eu d'immenses souffrances qui nous rappellent notre fragilité et doivent nous inciter à la solidarité. Le virus a aussi balayé notre arrogance. L'homme se voyait en maître de l'univers : il peut manipuler les gènes, envoyer des hommes sur la lune, les transhumanistes nous promettent de vivre trois cents ans… et un virus d'un dixième de millimètre fait tout voler en éclat.

La Covid-19 est un signal d'alarme : tous les virus importants depuis trente ans, Ebola, grippe aviaire, grippe porcine, Sras, sont liés au rapport malsain ou déséquilibré que nous entretenons avec les autres espèces, notamment à cause de l'élevage industriel et la destruction des milieux naturels des espèces sauvages. On dévalorise les animaux en les réifiant, ils deviennent des machines à saucisses… Ils ne sont plus des sujets de vie alors que la plupart d'entre eux possèdent une large gamme d'émotions. On leur impose le droit du plus fort sans aucune justification éthique (2).

Face au virus, quel regard posez-vous sur notre société occidentale et son refus de la mort ?

En Occident, on a oblitéré la pensée de la mort, elle est cachée, aseptisée, alors qu'en Orient, on meurt en famille entouré de toute la communauté. On dit : "La mort est certaine et son heure est imprévisible". Y réfléchir souvent donne tout son sens à l'existence, sinon, à force d'oublier que l'on va mourir, on oublie qu'on est en vie.

Votre ONG, qui agit en Asie, lance un projet en France…


Karuna-Shechen a vingt ans d'existence, j'ai donné de nombreuses conférences au profit d'autres ONG en France, j'ai eu envie de faire quelque chose ici. En coconstruction avec Mindfulness Solidaire, Karuna-Shechen (3) et le Samu social de Paris, on a lancé Résilience, un projet pilote pour ses travailleurs sociaux. On sait qu'aux États-Unis, 60 % du personnel médical et des travailleurs sociaux ont été, sont ou seront affectés par un burn-out.

À force de résonner avec la souffrance des autres, on tombe dans l'épuisement émotionnel. Ce n'est pas la fatigue de la compassion mais de l'empathie. Avec la neuroscientifique Tania Singer, via des IRM, nous avons montré qu'en s'engageant dans la compassion, au lieu d'épuiser nos ressources, on les régénère. C'est un état mental constructif qui va vers l'autre alors que l'empathie est l'effet que la souffrance de l'autre a sur vous.

Karuna-Shechen finance donc un cycle de huit sessions d'échange et de pratique méditative pour aider les travailleurs sociaux du Samu social de Paris, confrontés à un défi permanent, à être encore plus résilients, plus forts, plus heureux de faire ce qu'ils font. 

Mais peut-on apprendre la compassion ?

C'est drôle comme question ! (Rires.) On apprend bien à lire et à écrire ! C'est une question d'entraînement.

Tout le monde a des moments de bienveillance inconditionnelle vis-à-vis d'un être cher, un enfant, un animal. On n'a qu'une envie, c'est que cette personne soit heureuse, épargnée par la souffrance, sauf que cela dure quoi, quinze secondes ? Et puis on passe à autre chose, ce n'est pas quelque chose que l'on cultive comme on fait des gammes de piano.

La méditation n'a rien de mystérieux, elle ne consiste pas à vider son esprit en s'asseyant sous un manguier avec deux bâtons d'encens. C'est entraîner son esprit à des capacités dont on a le potentiel et qui sont à l'état dormant tant qu'on ne les amène pas à un point optimal, exactement comme lorsque vous apprenez à lire et à écrire. C'est l'entraînement de l'esprit.


1. Coauteur, avec Ilios Kotsou, de "Les folles histoires du sage Nasredin", dessins de Gabs, éd. de L'Iconoclaste et Allary. 2. Coauteur, avec Jason Gruhl, de l'album pour enfants "Nos amis les animaux", illustrations de Becca Hall, éd. Allary. 3. mindfulness-solidaire.org et karuna-shechen.org 

Article publié dans le magazine Marie Claire n°824, mai 2021 

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vendredi 5 mars 2021

Le virus ennemi

 
Depuis Pasteur (1822-1895), la médecine considère les bactéries et les virus comme des ennemis. Pourquoi cette approche, extrêmement réductrice, a-t-elle pris le dessus ? Elle est omniprésente dans les discours médicaux, dans l’enseignement et finalement dans l’esprit du public.
Pourtant d’autres contemporains de Pasteur ont développé des vues différentes comme Antoine Béchamp (1816-1908), Claude Bernard ou René Quinton.
Le point de vue de Pasteur a pris le dessus car il correspond au fonctionnement intérieur de la personnalité. C’est le commencement de cette autre connaissance (Freud 1856-1939). Nous sommes au début de l’ère industrielle, la colonisation bat son plein. C’est le triomphe de l’ego qui s’annonce. Or celui-ci a besoin d’un ennemi. Il fonctionne « contre ». Il ne connaît que la dualité bourreau/victime ou bon/méchant, bien/mal.
Pasteur a trouvé l’ennemi dans le domaine de la santé en commençant par le virus de la rage. C’est lui le coupable. Les bactéries ont suivi. Sus aux bactéries pathogènes grâce aux antibiotiques (du grec anti : « contre », et bios : « la vie »). La médecine adopte un vocabulaire guerrier. Les vaccins nous protègent de ces ennemis irréductibles.
 
Puis on a découvert qu’il y avait de « bonnes » bactéries et des bactéries pathogènes. La science a découvert par ailleurs que les bactéries sont les briques de la vie. Elles ont été les seuls organismes vivants pendant 1,7 milliards d’années. Les virus semblent presque aussi anciens. Ils jouent le rôle d’informateurs entre le milieu extérieur et le milieu intérieur cellulaire, permettant l’adaptation du vivant. Ainsi le règne végétal s’adapte, les espèces animales s’adaptent… et l’humain s’adapte.
 
En très peu de temps – un siècle – par rapport à l’évolution sur des millions d’années, la planète a été bouleversée par le développement économique effréné. L’homme a bousculé la relative stabilité végétale et animale. Il n’est pas étonnant que les virus se manifestent. Ils poursuivent leur activité, compliquée par notre précipitation, car nous sommes devenus, depuis peu, capables de modifier les génomes de toutes les formes du vivant.

Et si nous prenions conscience de notre responsabilité dans ce dérèglement, et cessions d’être en guerre contre la nature ? Alors une autre médecine deviendrait possible. Nous en connaissons les prémices dans les médecines traditionnelles respectueuses du vivant. Mais elle reste encore à créer.


Newsletter de la Revue Reflets (mars 2021)


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mercredi 23 décembre 2020

Livres et à ailes...

 


"L'ignorance est contagieuse.
C'est comme une épidémie.
Une fois qu'elle est entrée dans ton corps, elle s'y propage aussi rapidement qu'un virus.
Il n'y a qu'un seul vaccin pour l'enrayer : les livres !"
Elif Shafak
Lait noir (2009)

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lundi 14 décembre 2020

Sur les traces de la peur



On ne va quand même pas s'injecter un virus pour faire face à cette peur ?
- Si cette peur est là, le virus est déjà installé.
On ne parle pas de créer une peur, mais de ressentir ce qui est là, sciemment. Si vous avez peur de quelque chose, le virus est déjà actif. Au lieu de prétendre qu'il n'est pas là, réalisez qu'il est constamment présent dans votre vie sous forme de traces. Sentez ce qui est là une fois pour toutes, au lieu de le traîner inconsciemment dans toutes vos activités.
Cela ne signifie pas s'imaginer être malade : cela veut dire sentir cette peur de la vieillesse, de la maladie, de l'abandon ; la percevoir sensoriellement...Ne plus faire du yoga pour avoir moins peur, ni devenir bouddhiste, ni se marier, divorcer, faire un autre enfant ou acheter une nouvelle voiture rouge dans le seul but d'échapper au malaise, mais au contraire, lucidement, sentir ce qui est là.
La vie est action. On agit pour la joie de faire. C'est la nature des choses de se marier, de divorcer, d'acheter des voitures, etc.
Simplement, à un moment donné, on agit sans motivation. La joie, c'est d'accomplir une action sans raison. Une action sans raison est une action vraie. L'amour est sans raison.
Éric Baret

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mercredi 28 octobre 2020

Virus et écologie

Une vision d'avenir ?


Une écologie intérieure est à développer

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samedi 26 septembre 2020

Je suis positif !

 


J'ai fait le test. Je suis positif. J'ai hésité à l'annoncer à ceux qui me sont proches, mais je leur dois la vérité. S'ils craignent de le devenir, ils devront se protéger de moi : je n'ai aucune envie de les éviter ! Je ne sais pas bien comment j'ai pu attraper ça. J'ai dû croiser quelqu'un qui était contagieux ou séjourner dans un cluster sans le savoir. Je suis positif : il va falloir que l'on fasse avec. Il faudrait - pour un bien ? - que je me mette en quatorzaine, comme on dit aujourd'hui : c'est ce qui est recommandé, pour ne pas dire obligatoire. Mais si je suis positif, je dois dire que j'en suis plutôt heureux : j'espère de tout mon cœur que je n'en guérirai pas !

Positif à l'espérance

Je n'évoque pas ici le Covid, vous l'aurez bien compris. J'évoque ici un certain regard sur la vie, une façon de me tenir dans l'existence qui me fait oublier ou au moins traverser - je vous l'assure - le sombre inévitable des jours, des mois et des années. Une façon, ces temps-ci, d'aborder autrement la rentrée que d'aucuns prédisent infiniment morose. À vrai dire, « positif » n'est pas vraiment le mot juste. Pas plus qu'« optimiste ». Et pas béat non plus. Aucunement naïf - qu'on m'avertisse, si c'est le cas ! Et pas non plus « béni oui-oui » ... Les événements économiques, écologiques et pandémiques qui secouent la planète, du bout du monde jusque dans nos intérieurs, ont de quoi troubler et inquiéter. Ce serait sot de ne pas le reconnaître !

L'espérance ne s'achète pas. Elle ne se décide pas. Elle se transmet sans crier gare, comme un virus.

Plutôt que testé « positif », c'est « positif à l'espérance » qu'il faudrait plutôt dire. Cette espérance, qui n'a pas de point commun avec la méthode Coué, ne consiste pas à dire à qui mieux mieux que tout ira bien demain, mais à croire que chaque chose qui arrive a un sens. Il reste à le trouver. Il n'est rien, dans tout ce qui touche l'homme et notre humanité, qui ne soit un appel à des audaces nouvelles, à un tremplin pour accueillir ou inventer un « à-venir », à un chemin nouveau à défricher et à risquer. Même les plus terribles des déroutes.

L'espérance ne s'achète pas. Elle ne se décide pas. Elle se transmet sans crier gare, comme un virus, au contact de ceux qui s'étonnent chaque matin de la vie qui est donnée, qui discernent les possibles, font le choix de se réjouir d'abord de ce qui va bien, s'émerveillent des petites choses. Elle se reçoit dans l'attention à ceux qui s'aventurent sur les sentiers de justice, de partage et de fraternité. Elle se greffe dans l'intime à la lecture de paroles fortes qui élèvent le coeur. Ils sont nombreux, autour de nous, ceux qui portent les symptômes bienfaisants de l'espérance. Et plus nombreux encore ceux qui n'en savent rien, mais sont déjà atteints et contagieux de cette heureuse « maladie ».

Apprendre à déchiffrer la vie

Il ne faut pas lutter. Pas résister. Ne pas se prémunir d'eux. Tant mieux si le virus de l'espérance se propage dans ce monde qui en a tant besoin. Il faut refuser aux crieurs de mauvaises nouvelles leurs soi-disant vaccins d'information et de recettes consuméristes qui nous entraînent du côté de l'obscur. L'espérance, la « petite fille espérance » comme la nommait Charles Péguy, entraîne notre foi et notre charité du côté où la vie est possible (le Porche du mystère de la deuxième vertu). Sans elle, elles ne seraient rien que « deux femmes d'un certain âge. Fripées par la vie ».

L'espérance soutient tout. Elle donne de comprendre, comme l'écrit Madeleine Delbrêl, que « comme l'arabe, les vrais signes de Dieu sont écrits à l'envers de notre écriture à nous. C'est pourquoi nous voyons si souvent une tentation de désespoir là où il y a un signal d'espérance, une destruction là où il y a une fondation » (Œuvres complètes, volume 3, Nouvelle Cité). Elle donne d'apprendre à déchiffrer la vie. Nos livres spirituels et nos rites religieux ne serviront à rien si nous n'apprenons pas à déchiffrer notre vie et les signes des temps. L'espérance se plaît à dilater en nous des « yeux de chouette » capables de nous faire avancer à temps et à contretemps. Plaise à Dieu que nous nous laissions toucher.


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mardi 14 juillet 2020

mardi 5 mai 2020

mercredi 15 avril 2020

Derrière le masque de l'avoir, Jesuis.


La pensée scientifique qui veut que : « le coronavirus est un agent infectieux nécessitant un hôte, souvent une cellule, dont il utilise le métabolisme et les constituants pour se répliquer » amplifie notre approche objective du réel. Mais, en vis-à-vis de cette représentation mentale, rationnelle, il est une expérience subjective on ne peut plus réelle: l’hôte n’est pas quelque chose, une cellule; l’hôte est quelqu’un, un être humain. Quant à l’agent infectieux, il est lui aussi, comme l’être humain, un être vivant.
Nous voilà donc, depuis quelques semaines, mis en danger de mort par cet être doué de vie qui est partie intégrante DE la Nature. Et l’être humain, pourtant doué de raison se trouve démuni. Le faiseur de bombe atomique n’a présentement, face à ce qu’il considère comme étant un prédateur, d’autre arme que le masque et, sur le plan stratégique, le confinement.

Depuis la Genèse, en passant par Descartes et, depuis quelques années, à travers sa recherche orgueilleuse de fabriquer un homme augmenté, l’être humain s’affirme différent du règne animal, du règne végétal. Il dédaigne absolument qu’il est, comme tout être vivant, partie intégrante DE la Nature; jusqu’à penser que la Nature lui appartient. Possesseur de la Nature il s’autorise à exploiter la terre, la forêt, la végétation, les animaux; il pollue l’air et contamine l’eau; il croupit dans les déchets dont le volume est la mesure quantitative de ce besoin égocentrique qu’est la consommation des objets fabriqués mondialement par la société de consommation.
Et voilà qu’un tout petit être vivant, invisible à l’œil nu, sème le chaos dans le monde entier, dont les plus grandes puissances économiques du globe. Ce minuscule être vivant détraque, en quelque semaines, une quête de sens engagée à travers l’usage des verbes AVOIR (toujours plus), SAVOIR (toujours plus), POUVOIR (toujours plus).


En confrontant l’être humain (chaque être humain) à la loi de l’impermanence, et donc à sa fin dernière, notre ami(e) Corona, attire notre attention sur l’importance du verbe ÊTRE, du tout simple acte d’être.
Être est un verbe d’action.
Quelle action ? « Je suis ! » ! Indication que l’acte d’être n’a de réalité qu’au moment présent. Ici et en ce moment : « JeSuis ». Ayant besoin des mots pour évoquer ce qui est du domaine de l’expérience, je propose d’écrire « Je Suis » sans intervalle entre le sujet et le verbe. « JeSuis » indique qu’il n’y a ni distance ni écart de temps entre ce que je nomme « Je » et ce que je nomme « Suis ». Pas de dualité sujet-objet.
Quand avez-vous dit pour la dernière fois « JeSuis » ? Le plus souvent et inconsciemment vous ajouterez une désignation, une qualification, un titre, un attribut, un savoir-faire. Un ajout qui va vous donner une identité. Nous disons facilement MOI je suis; jusqu’à penser que MOI je suis ce que je pense que je suis.
Et voilà que d’un jour à l’autre le Moi mondain est confiné ! Deux jours, pourquoi pas ? Mais quatre semaines, peut-être six ? Plus !
Quoi faire ?
Je découvre, avec étonnement, que dans la langue anglaise, le mot confinement est synonyme d’accouchement (delivery).
Restez chez vous !
J’ajouterai volontiers à cette injonction gouvernementale le souhait du maître zen : Restez chez vous et profitez-en pour « Rentrez à la maison ! ». Oui, profitons de ce confinement pour, pas à pas, délivrer notre vraie nature d’être humain —« JeSuis »— de son enfermement dans cette illusoire identité cuirassée dans le pronom personnel tonique : MOI.
Que faire à l’occasion de ce confinement ?
Voici la réponse que nous aurait sans doute donnée Graf Dürckheim :
« Se glisser de la logique de l’entendement dans la logique du sensible. Sans répit, nous sentir en contact avec notre propre essence, notre vraie nature d’être humain. Cette réalité essentielle, que nous sommes nous-mêmes, est en opposition radicale avec la réalité de notre ego, du moi mondain. Avec ce moi mondain, nous surmontons et concevons notre vie dans le monde grâce à la conscience DE (la conscience des choses). Si nous prêtons attention à notre être essentiel, il nous faut déconstruire ce qui l’entrave et promouvoir ce qui la rend possible. Ce qui l’entrave est principalement ce qui détermine l’attitude fondamentale du moi mondain, qui veut se maintenir dans le monde; ce « moi, je suis moi et je veux rester moi » qui se sent toujours menacé et est toujours à l’affût, et c’est pourquoi il est toujours tendu. Pratiquez zazen ! 
Dé-tendez-vous. Dé-contre-actez-vous. Zazen est un exercice de métamorphose indissociablement corporel et spirituel. Ce mouvement de transformation du corps vivant que nous sommes, c’est dans ce qu’on appelle la respiration que nous l’expérimentons. La respiration est davantage qu’une alimentation de l’homme en oxygène. L’acte de respirer est l’action vitale absolue ».

Ce qui me touche, à la re-lecture de cette leçon avec Graf Dürckheim qui date des années 1970, c’est l’importance qu’il donne à ce que nous désignons comme étant la respiration, « ce geste de la vie qui nous fait vivre ». Des entreprises sont, ces jours-ci, dans une course effrénée pour fabriquer des appareils … respiratoires. Si vous avez la chance de n’en avoir pas besoin pour survivre, abandonnez-vous à cette action du tout corps vivant dans sa globalité et son unité. 
« Quel mystère … quel miracle … je respire » s’exclame un moine zen en pratiquant zazen. L’expérience « jeSuis » est intégrée dans un espace plus vaste que le monde ordinaire dans lequel nous existons quotidiennement.

Et Graf Dürckheim ajoute :
« Lorsque nous pratiquons zazen il arrive que nous sentons et ressentons quelque chose de la présence de notre propre essence. Nous ressentons une -force- qui n’a rien de commun avec la force du moi et qui est l’expression d’une -plénitude- créatrice. Nous expérimentons que notre existence prend -sens- là même ou sur le plan de l’ego nous sommes confrontés au non-sens, à l’absurde. Nous expérimentons cette réalité qu’est notre être essentiel à travers ce vécu intérieur qu’est le sentEment -d’unité-. Expérience du calme intérieur au cœur de l’agitation du monde. Nous reste alors le devoir de nous familiariser à ce contact sensoriel avec notre vraie nature. Comment ? En reprenant encore et encore la pratique de zazen ».

Jacques Castermane

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mercredi 8 avril 2020

De Notre-Dame au Corona...


Il y a près d'un an, c'était la semaine sainte, et nous assistâmes, incrédules, en direct à l'incendie de Notre Dame de Paris. Un choc, tant cela paraissait improbable, et une sorte de confrontation à la disparition (partielle) non seulement d'un monument emblématique de Paris, mais aussi de l'histoire de France. Une partie de la population se sentait touchée au cœur. Qui aurait supposé çà?

La plupart d'entre nous n'avons pas connu la guerre avec ses destructions, et ses morts. Que doivent vivre tous ces peuples dont les villes ont été rasées par les bombes, qui quittent tout pour s'enfuir, migrer? Les guerres sont loin, pas chez nous en tout cas, jusqu'à ce que...

Qui aurait supposé, là encore, une épidémie touchant la majorité de la population mondiale? Et lorsqu'elle a commencé en Chine en janvier, qui aurait imaginé que petit à petit tout allait se bloquer? Plus d'avion dans le ciel, plus de bateaux, plus de train, plus de circulation, ou dans une proportion infime... Avec comme résultat (entre autres), plus de bruit, plus de pollution dans l'air, dans les ports (enfin nettement moins), et des élans magnifiques de solidarité aussi. Un simple virus microscopique arrête en quelques semaines les méfaits de l'économie mondiale, ridiculise les promesses jamais tenues des COP 25 et autres que font les gouvernements jamais avares de rendez-vous de parlottes organisées et coûteuses.
Bien sûr il y a quelques dizaines de milliers de morts, les plus âgés et déjà en mauvaise santé pour un bon nombre. Mais si on compare par rapport aux autres morts, dont on ne fait jamais un décompte au jour le jour, cela reste minime. Par exemple je viens d'entendre que les morts des suites de la pollution sont plus nombreux que ceux morts à cause du fameux virus.

Sur les ondes on parle de sujets plus intéressants, avec des philosophes, psychologues et autres chercheurs de sens. On parle de l'après! Est-ce qu'on va reprendre comme avant?
Qui peut savoir? Il y a des personnes, astrologues, mais pas que, qui disent, ou disaient en 2019 déjà, que 2020 sera une année historique dans l'histoire mondiale, une année de grands changements (il y a une conjonction planétaire rarissime). On verra. Vu comment ça a commencé, tout est possible.
Soyons d'accord pour vivre le possible, et donc l'incertitude. Réveillons-nous au changement, inéluctable quel qu'il soit. 
Eveillons-nous à l'immobile surtout, à l'immuable.

Yannick (blog : si près de l'horizon)

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samedi 4 avril 2020

Mandala antivirus ou antiennui


De la part de Jean-Pierre Tingaud, artiste parisien :
"je vous envoie ce prototype d'Antivirus (imprimable)
- même les enfants peuvent faire le test avec des feutres (4 couleurs)
ce n'est pas un poisson d'avril (quoique... :-)
éventuellement, vous me direz si ça marche..."

Cliquez sur le dessin pour le voir plus précisément...
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vendredi 3 avril 2020

Coronavirus : les jours barbares


Par René Frégni
Publié le 19/03/2020 à 21:00

Marianne lance une série littéraire intitulée "La vie et le virus à travers ma fenêtre", ou les battements du cœur d'un écrivain dans la tempête. Le corps est confiné mais les mots et l'esprit vivent.

J’ai passé ma journée à refendre des bûches, sous les quatre grands chênes devant la maison. Ma petite chatte était assise à côté, ses yeux bleus et ronds suivaient chacun de mes gestes. Quand mes épaules étaient plus dures que le bois, je m’appuyais sur la hache et nous échangions quelques mots. 

LA LUMIÈRE N’AVAIT JAMAIS ÉTÉ AUSSI BELLE
Autour de nous la lumière n’avait jamais été aussi belle. Les prés sont déjà d’un beau vert très gras, piqués de géraniums sauvages et de minuscules myosotis. Plus bas, vers le village, les flaques blanches des pâquerettes éclairent le chemin, les épervières allument mille soleils sur les talus. Les collines ont encore leur fourrure de renard.

Il y a trente-six ans je travaillais dans un hôpital psychiatrique de Marseille, mon corps se couvrait d’eczéma, mes mains, mes bras, mon dos… Un matin je ne suis pas retourné à l’hôpital, je suis parti vers les collines. J’ai posé mon sac dans un minuscule cabanon abandonné.

J’ai ouvert un cahier et je me suis mis à écrire, sous une tonnelle bourdonnante d’abeilles, dans une odeur de miel et de genêts. Je n’avais pas un sou. Huit jours plus tard mes mains étaient propres, mes bras aussi. L’eczéma avait disparu. J’avais récupéré mon corps, ma tête, mon temps. J’étais pauvre et libre. Ma vie enfin m’appartenait. Il y a trente-six ans que j’écris chaque jour, que je marche et que je fends du bois. Il y a trente-six ans que j’évite mes semblables.


NOUS ÉCRASONS TOUT CE QUI EST VIVANT
Si je n’avais pas deux filles, une femme dont je rêve et trois vrais amis, je penserais que l’homme doit disparaître le plus vite possible de la surface de cette terre. Il a fait tellement de mal…

En quarante ans, nous avons massacré soixante pour cent des vertébrés et nous ne sommes qu’au début de la sixième extinction de masse, la première attribuée à l’homme, l’anthropocène disent certains… Nous avons massacré les baleines, les aigles et les faucons pèlerins, le cheval sauvage de Mongolie, le daim de Mésopotamie, nous avons traqué en jeep l’onyx, aux confins du désert, exterminer les derniers rhinocéros de Java, l’ibis du Japon, la grue blanche américaine, les petits paresseux sont au bord de l’extinction. Nous écrasons tout ce qui est vivant, pour notre jouissance ou pour entasser dans des caves blindées des pyramides de billets de banque.

Partout la main de l’homme, l’œuvre de l’homme. Les vrais rapaces, c’est nous ! Nous avons appelé ces massacres la civilisation. Nous succomberons, broyés par cette civilisation. 


LE VIRUS DE NOTRE TOUTE PUISSANCE
Coronavirus… Serait-ce le début de la fin ? Nous avons dominé la rage, la poliomyélite, la fièvre jaune, dominerons-nous cette fièvre de l’argent, de la possession, du profit, cette maladie contagieuse du pouvoir, cette certitude que nous sommes plus intelligents que tout ce qui est vivant autour de nous, les forêts, les rivières, les océans, l’air et tous les animaux qui sautent, rampent, volent.

Je suis agnostique, je n’ai jamais mis les pieds dans une église sauf quand elle était très belle, qu’il faisait très chaud. Je ne crois pas au châtiment divin, à la punition dernière, à l’expiation. Je crois à une réaction cosmique, une saine réaction. Une réaction non préméditée, ni religieuse, ni vengeresse, le début du soulèvement de tout ce qui est vivant, face à notre impérialisme cynique et aveugle. 


CHACUN DE NOUS EST L’ÉGAL D’UN FIGUIER 

Le virus de notre toute puissance a fait mille fois plus de dégâts, de souffrances, de morts que ce pauvre coronavirus. Nous sommes, sur cette terre merveilleuse, l’espèce la plus criminelle, la plus prédatrice, la plus dangereuse. La vie lentement s’écarte de nous, se méfie de nous, sécrète ses anticorps dans les profondeurs des racines et les molécules de l’eau, de l’air.

Le mot virus vient de venin, poison. Nous sommes le venin et le poison, nous sommes la contagion. Nous nous sommes pris pour les dieux de cette planète. Tout ce qui tentait de vivre nous l’avons méprisé, mis en esclavage. Chacun de nous est l’égal d’un figuier, d’un caillou, d’un ruisseau, d’un ver de terre. Nous avons besoin du ver de terre, il n’a pas besoin de nous. C’est un infatigable laboureur qui travaille jour et nuit pour qu’explose la vie, comme les abeilles, les hérissons, les oiseaux et les nuages.


LE VIRUS REDOUTABLE DE LA VERTU 

Le coronavirus est peut-être notre dernière chance. « Il lui avait inoculé le virus redoutable de la vertu. » écrit Victor Hugo. Puisse ce virus nous contraindre à cette vertu. Nous avons quelques mois pour ouvrir les yeux, pour nous rendre compte que dans les banques il n’y a rien, que les vraies richesses sont autour de nous, ces géraniums sauvages, ces bourgeons qui éclatent partout, cette lumière unique qui n’existe nulle part ailleurs. Le paradis est partout. Nous y sommes.


La seule intelligence, c’est la vie. Tout ce qui pousse vers la mort est bête, les guerres, la frénésie de l’argent, notre consommation effrénée, la lumière morte de nos écrans, les bonheurs virtuels, l’ère du plaisir instantané. Ce n’est pas le virus qu’il faut combattre désormais mais notre rapacité, notre démence qui nous ont éloignés des rivières car nous leur préférions les fleuves d’argent.

MONTER DANS UN TRAIN QUI N’EXISTE PAS
Notre vie nous appartient, notre corps nous appartient, notre temps si précieux nous appartient. Chaque jour depuis trente-six ans j’écris le mot gare et je monte dans un train qui n’existe pas. L’imagination ne consomme aucune goutte de kérosène et m’emmène tellement plus loin. J’ai passé ma vie à lire, écrire, marcher, rêver, fendre du bois et caresser la tête d’un chat.

Je vis de presque rien et rien ne me manque. J’ouvre les volets le matin, tout est sous mes yeux, l’herbe pailletée de rosée, la brume rose et verte à l’est, les amandiers couverts d’une neige de fleurs qui éclairent les collines. Ma journée sera semblable à celle d’hier, celle de demain. J’aimerais que cela dure encore mille ans, je ne m’ennuie jamais, je n’ai besoin que de douceur et de beauté.


LE PARADIS ET LA MORT SONT PARTOUT
Je sais pourtant que la mort rôde dans les rues de chaque ville, pousse des portes, escalade à pas de loup des escaliers, se glisse sans bruit dans les maisons des hommes. Quand je pousse mes volets, je ne vois que le printemps, insouciant, jeune à nouveau, lumineux, si heureux de vivre, ivre de sa beauté. Chaque chose est à sa place, la nature est sereine, modeste, équilibrée. Nous nous sommes octroyé une place démesurée et le droit de tout détruire, de tout saccager.

Nous n’avons que quelques mois pour regarder le printemps, écouter le printemps, marcher dans le printemps. Nous n’avons que quelques mois pour entrer dans l’été et vivre comme les oiseaux, les feuilles, les nuages et les vers de terre. 


LA BEAUTÉ CONTRE LA GUERRE
Nous ne sommes pas en guerre. Nous devons tuer la guerre. Nous devons nous ranger du côté du printemps, de la beauté, sinon nous serons balayés et la terre se refermera sur nous, nous oubliera pour ne se concentrer que sur la vie et les saisons qui passent. Nous n’aurons été pour elle qu’un simple virus parmi des millions d’autres, dans ces milliards d’années.

Il y a trente-six ans, j’ai fait un choix. Je vais descendre fendre mes bûches, caresser la tête de mon chat et j’irai marcher un peu dans la colline, au moins, si je pars demain, j’aurai profité du printemps.


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mardi 24 mars 2020

Nous sommes encore collectivement tellement étriqués...

Merci à Fabrice Jordan ! C'est si vrai !
Bill Gates, en mars 2015. Comme quoi les visionnaires le restent même quand ils changent de domaine. Parce que les ingrédients restent les mêmes : intuition, vision systémique et grande capacité d'analyse conjointement. Et qu'on ne vienne pas dire que c'est parce qu'il a de l'argent. Beaucoup de monde en a, mais très peu sont aussi percutants et ajustés.

On sait ce qu'il nous reste à faire après la sortie de cette crise majeure. Et ça ne passera pas uniquement par des injonctions de type "suivez votre cœur", "retrouvez votre vraie nature" , "tout ce qui arrive est bien", "boostez votre système immunitaire avec le (à choix) Qi Gong, Yoga, les huiles essentielles" ou tuez le méchant virus avec l'hydrochloroquine.

Ni par "ouuuuhh les méchants financiers, politiciens, etc" et autres théories complotistes indigentes.

Non, c'est bien à une vision systémique, intelligente, rationnelle, technologique, humaniste, aimante et spirituelle que cette crise nous pousse, à coups de pieds au cul, parce que nous sommes encore collectivement tellement étriqués.
La pensée matérialiste se meurt, vive l'avènement de la pensée complexe ! Elle aura inclus et dépassé la précédente, en poursuivant avec justesse le projet voulu par la vie : se déployer et s'ouvrir, toujours plus, vers le toujours nouveau.
Fabrice Jordan


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