Affichage des articles dont le libellé est passage. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est passage. Afficher tous les articles

vendredi 24 juin 2022

lundi 18 avril 2022

Un passage par le coeur

 



 
  "Cette passerelle de cœur à cœur a mis au monde notre humanité et nous relie, tous et toutes, par delà nos différences."

   Extrait de "Grandir avec les arbres" de Catherine Davau. (Éditions Eyrolles)
****************

jeudi 29 octobre 2020

"LA PEUR" par Khalil Gibran

 

On dit qu'avant d'entrer dans la mer une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin qu'elle a parcouru, depuis les sommets des montagnes, la longue route sinueuse
qui traverse des forêts et des villages
Et devant elle, elle voit un océan si vaste, qu’y pénétrer ne paraît rien d'autre que devoir disparaître à jamais.
Mais il n'y a pas d'autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible dans l'existence.
La rivière a besoin de prendre le risque d'entrer dans l'océan
parce que c'est alors seulement que la peur disparaîtra,
parce que c'est là que la rivière saura qu'il ne s'agit pas de disparaître dans l'océan,
mais de devenir océan."

**********************

lundi 24 juin 2019

Pas à Pas !


Connaissez-vous l’histoire du kaizen ? On est en 1941. Les dirigeants américains savent qu’en dépit de l’isolationnisme de leur pays, il va falloir entrer en guerre contre l’Allemagne et le Japon et que cela signifiera un chambardement fou de leur économie. Comment métamorphoser en quelques mois une industrie de paix en machine de guerre, surtout dans une démocratie ? L’un des artisans de la réussite était un ingénieur statisticien du nom d’Edwards Deming. 
Sa méthode, le TWI (training within industries), partait du principe que les plus grands voyages commencent par un premier pas. Plutôt que d’attendre de grandes décisions qui prendraient des mois, voire des années, il fallait s’y mettre illico, « à tout petits pas » et à tous les niveaux. Du directeur au dernier des balayeurs, chacun était invité à faire des suggestions, même de détail, pour modifier la production. Le TWI marcha si bien, qu’après Hiroshima, les Américains l’enseignèrent aux Japonais. Ces derniers, sidérés que les vainqueurs veuillent les aider à rebâtir leur pays, se rendirent compte de l’efficacité de la méthode et l’adoptèrent, en la rebaptisant kaizen (littéralement « amélioration continue »). 


70 ans plus tard, les psy américains découvrent... le kaizen japonais, et l’appliquent avec succès à leurs patients les plus rétifs au changement. Les exemples sont stupéfiants. Une femme trop grosse, qui ne parvient pas, depuis des années, à faire du sport, se voit prescrire trente secondes de mouvement par jour – au début quasi immobile devant sa télé ! 
Un homme qui redoute de se mettre à l’espagnol accepte d’apprendre un mot par semaine. Une femme surendettée, atteinte de « consumérite aiguë », va retirer un objet, un seul, de son caddie avant d’arriver à la caisse. Un homme trop stressé va repérer chaque soir un point douloureux de son corps et respirer dessus pendant 30 secondes. Etc. 

Les résultats sont là : en un an, les comportements de ces personnes ont radicalement changé. 

Explication : la plupart des gens désirent évoluer, changer, mais n’y arrivent pas. 
Affolés par l’idée qu’il faudrait « se jeter à l’eau pour apprendre à nager », nos structures psychiques archaïques se bloquent. Excellentes pour combattre ou fuir, ces structures veillent à notre survie, mais pas à notre évolution. 
Pour ne pas les effrayer, une seule solution : proposer de tout petits changements, faciles à atteindre ; puis, une fois un début de confiance établi, peu à peu monter en régime. 

Appliquons donc sans attendre la voie du kaizen dans nos façons de manger, de nous soigner, de nous déplacer, de nous chauffer, d’éduquer, de vivre ! L’avenir du monde en dépend.  

source : Nouvelles Clés

*******

lundi 31 décembre 2018

C'est l'heure du passage...




Pour finir l'année doucement, un résumé du piègeage-photo sur le petit tronc si fréquenté. 
Dans l'ordre d'apparition: chat ,ragondin, rougegorge, grive mus, campagnol roussâtre, putois /grenouilles, colvert, couleuvre, colvert/juv, chat, renard, râle d'eau ad et juv,belette, martre, chat/juv foulque, râle imm, renard, milouin f/juv, chat en chasse, pic mar, foulque imm/ragondin, corneille, héron/carpe, martre, chatte chaton, grenouille, tourterelle des bois, écureuil, martin pêcheur, geai, renard, sanglier, mulot/ragondin, mulots, grand et petit, campagnol et musaraigne, rat des moissons pbt, muscardin possible, surmulot, raton laveur et blaireaux....

Source : Jean Chevallier
*****

samedi 26 mai 2018

Pose. La petite châtelaine


L'été, un long convoi de silences traverse le ciel, un train de marchandises aux portes bleu délavé. Des étincelles de cigales jaillissent de ses roues. Il ne freine qu'à l'automne, dans un crissement pourpre. Tu as disparu un mois d'août. Tu es montée dans un de ces wagons. J'ignore où tu es descendue. Je fraie mon chemin dans le bleu avec des mouvements d'épaules. La joie est la terrible tenue de rigueur. Une rumeur, très loin : la forêt se trouve sous un couloir aérien. L'avion fait le bruit étouffé d'un fer à repasser sur un drap bleu. Une photo où tu portes une veste de cuir. C'est plus fort que toi : la méchanceté du cuir fond sur tes épaules, ta bonté éclate comme une neige au soleil.
Ton front nu est semblable à celui de La Petite Châtelaine « aux cheveux tout à jour » : le soleil s'y fracasse en anges. Camille Claudel sur les photographies est frappée d'absence. Ses yeux sont des marais dormants. La Petite Châtelaine, au dernier coup porté dans le marbre, est montée au paradis. Elle ne pesait pas un gramme. J'ai besoin d'une seconde pour voir, après c'est fini. Le petit menton qui tremble à l'idée de trembler. Ce courage ramassé dans la bouche. Ce relief des os sous les joues : c'est la famine de l'amour. Ces yeux, revenus de quel monde que notre monde ignore ? On ne sait s'ils vous pillent ou s'ils vous enrichissent. J'ai volé la châtelaine. Je l'ai prise dans les bras de mes années vécues et je suis parti en courant.
Les gardiens du musée ne m'ont pas attrapé, ni les diables policiers. Elle est en moi, la gamine, avec le marbre souple de ses cheveux. Le petit menton de Dieu qui tremble. Le front d'où les anges se jettent comme d'une falaise. Une poupée. Une grosse poupée pour consoler de l'inconsolable. Si ce buste n'a rien de spectaculaire, c'est parce qu'il dit les racines de la douleur et que les racines sont invisibles pour les distraits. La tragédie remonte du fond de la terre. La forêt cogne aux fenêtres. La main délicate du vent sur les chardons fait honte à la main des mères. La petite fille s'appelait Marguerite. Elle avait 6 ans quand Camille l'a sculptée.
La vie nous fait asseoir pour une pose qui dure des années. À la mort nous nous levons et sortons de l'atelier. Notre visage reste gravé dans quelques cœurs - tirage limité. Toute écriture, même la plus désespérée, est un acte de foi dans la vie. Les yeux griffés de ronces, monter. Cœur arraché, monter encore. Résumé des derniers chapitres : je suis vivant, tu l'es aussi comme les rois et les reines qui dorment dans les palais que nous allons machinalement fleurir à la Toussaint. Il n'y a pas de mort, il n'y a que le passage au chapitre suivant, mais nos yeux ne savent pas le lire. 
Christian Bobin  
(source : Le monde des religions)
 -----------